L'époque d'Elizaveta Petrovna (1741-1761) En commençant par étudier l'époque très intéressante d'Elizaveta Petrovna, nous ferons tout d'abord une petite référence historique. L'importance de l'époque d'Élisabeth a été et est encore évaluée différemment. Elizabeth a beaucoup apprécié

Le règne d'Elizabeth comporte deux concepts idéologiques principaux : la canonisation politique de Pierre le Grand et un bilan extrêmement négatif de la période allant de la mort de Catherine Ier à l'accession au trône d'Elizabeth Petrovna.

Ils ont essayé de présenter Elizabeth non seulement comme une proche parente de Pierre, mais aussi comme le successeur idéologique du grand tsar réformateur. Mais la « politique de restauration » d’Élisabeth a échoué, car elle n’a pas suivi l’esprit mais la lettre des lois de Pierre, copiant aveuglément le système de gestion. Cela a inévitablement privé sa politique du dynamisme nécessaire.

Le règne d'Élisabeth fut marqué par une centralisation accrue du pouvoir. En fait, l'impératrice décidait à elle seule non seulement des questions d'État importantes, mais aussi des plus petites. Cependant, pour prendre des décisions importantes, elle a fait revivre des réunions d'urgence de hauts dignitaires pour discuter des problèmes les plus difficiles, principalement de politique étrangère. Elle a su évaluer objectivement et sobrement son entourage et choisir des conseillers vraiment intelligents et compétents. Il est à noter que les favoris d’Elizabeth Petrovna se distinguaient par leur modestie et leur simplicité.

La principale qualité d'Elizabeth en tant que personne et en tant que politicienne était la prudence. Tout au long de sa vie, elle n'a pris aucune mesure précipitée ou téméraire ; elle n'a pris ses décisions qu'après avoir soigneusement examiné les opinions contradictoires de ses conseillers. Craignant tout ce qui est nouveau et inhabituel, elle s’accroche obstinément à l’héritage de Peter, et si elle n’y trouve pas la réponse à ses problèmes contemporains, elle se perd et laisse les choses suivre leur cours.

L'une des premières actions sérieuses d'Elizabeth fut de résoudre la question de l'héritier du trône de Russie. Dans le duché allemand de Holstein vivait son neveu, le fils de la tsarevna Anna Petrovna Karl-Peter-Ulrich, qui était alors resté orphelin. L'Impératrice a convoqué un garçon de 13 ans en Russie. Le 7 novembre 1742, il fut baptisé sous le nom de Peter Fedorovich et déclaré héritier du trône. Le 21 août 1745, Pierre épousa la princesse d'Anhalt-Zerbt Sophia-Frederike-Augusta, qui devint Ekaterina Alekseevna dans l'Orthodoxie.

Une caractéristique notable du règne d'Élisabeth fut son attitude à l'égard de la peine de mort. Au moment décisif, à la veille du coup d’État, la princesse héritière a juré de « n’exécuter personne par la mort ». Cependant, après être montée sur le trône, elle n'a pas osé abolir la peine de mort et a progressé lentement et prudemment vers sa mise en œuvre. Le 10 mai 1744, elle approuva le rapport du Sénat « Sur la non-abolition de la peine de mort pour les voleurs, les voleurs, les meurtriers et les faussaires », mais ordonna que toutes les condamnations à mort soient soumises « à la plus haute approbation ». Aucune des condamnations n'a été sanctionnée par elle ; Ainsi, la peine de mort n’a pas été abolie en droit, mais en fait.

Sous la direction de P.I. Chouvalov a commencé à mettre en œuvre des mesures importantes dans les domaines économique, social, militaire et administratif. Il s’agit tout d’abord de la suppression des droits de douane intérieurs, relique de la fragmentation médiévale du pays. Cette mesure assurait le développement réussi du commerce intérieur et accélérait la formation d'un marché panrusse. L'augmentation des droits sur les marchandises importées a non seulement compensé les pertes du Trésor dues à la suppression des droits de douane intérieurs, mais a même entraîné une augmentation des bénéfices de l'État.

Dans la politique sociale d'Elizabeth, il existe des tendances notables vers un certain allègement de l'oppression fiscale. Les événements majeurs comprennent un recensement de la population imposable.

En ce qui concerne les étrangers invités au service russe, Elizabeth a adhéré aux principes de la politique du personnel de Pierre Ier, qui cherchait à nommer des Russes aux postes principaux de l'appareil d'État et de l'armée, et assignait aux « étrangers », si possible, un subordonné. position. Lorsqu'un étranger était recommandé à l'impératrice pour un poste vacant, elle demandait toujours s'il y avait des candidats russes pour ce poste. La popularité d'Elizabeth parmi la noblesse russe était une conséquence de la politique menée sous son règne visant à renforcer et à étendre les privilèges économiques et politiques des propriétaires fonciers au détriment des serfs.

L'impératrice considérait que l'un de ses devoirs était de se soucier de la moralité de ses sujets. Rien qu'en 1750-1751, environ 200 cas de bordels, de prostitution, de viol, de proxénétisme, de relations extraconjugales et d'adultère ont été examinés.

À Saint-Pétersbourg et à Moscou, il était interdit de se battre, d'entretenir des débits de boissons dans les grandes rues, de garder des ours de compagnie, de prononcer des « jurons » dans les lieux publics, de recueillir l'aumône et de saupoudrer les rues de genévrier lors des cortèges funéraires. En décembre 1750, l'impératrice autorisa les habitants de Saint-Pétersbourg « à organiser chez eux des fêtes avec de la musique décente et de la comédie russe pour se divertir ». Ainsi, la tradition des cinémas maison célèbres par la suite a été établie. Ainsi, à l'époque d'Élisabeth, une puissante impulsion fut donnée au développement de la peinture et de la musique russes et les premiers concerts publics eurent lieu. Sous Elizabeth, les auditeurs russes ont été initiés à la harpe, à la guitare et à la mandoline. Le théâtre connaît un grand succès : une trentaine d'opéras sont représentés sous son règne. Le théâtre dramatique est devenu plus accessible et plus proche du public. Par décret du 39 août 1756, le premier théâtre dramatique public du pays fut ouvert par F. Volkov et A. Sumarokov. La visite au théâtre devient un élément indispensable de toutes les festivités de la cour.

Pierre III (1741-1742)

Après avoir régné 186 jours, il fut renversé. Sa femme est arrivée au pouvoir - Catherine II.

Ainsi, le milieu du XVIIIe siècle de l'histoire russe est caractérisé par une série de coups d'État de palais. À cette époque, le pays était dirigé par des femmes, des adolescents et même des nourrissons. Mais dans le même temps, le système absolutiste et ses institutions fondamentales sont restés inchangés. Pourquoi?

Sous les monarques, des conseils dits secrets existaient constamment. Conseil privé suprême (Catherine I), Cabinet (Anna Ioannovna), Conférence (Elizabeth), Conseils impériaux de Pierre III et Catherine II. Ces conseils sont devenus une institution nécessaire à l’absolutisme, sans laquelle le système absolutiste lui-même ne pourrait être imaginé. La compétence de ces institutions comprenait : la gestion des affaires les plus importantes de l'État : questions de politique étrangère, tarifs douaniers, politique foncière. En tant qu'institutions absolutistes, ils intervenaient dans toutes les affaires de l'État d'importance variable, par exemple dans l'achat de chevaux pour le jeune Pierre II ou dans l'achat de vin hongrois pour la table impériale.

Les racines de la stabilité de l’absolutisme du XVIIIe siècle résident dans le fait que ce régime était acceptable et même souhaitable pour l’ensemble de la classe de la noblesse, car il lui assurait une domination indivise sur les autres classes. Le XVIIIe siècle est resté dans l’histoire comme l’âge « d’or » de la noblesse. Sous Pierre Ier, la noblesse est devenue une classe spéciale et, année après année, son statut juridique et social s'est amélioré.

En 1731, un corps de cadets fut créé à Saint-Pétersbourg pour former les enfants de la noblesse âgés de 13 à 18 ans. Les fils de nobles qui étudiaient dans le corps recevaient une éducation militaire et générale et, une fois terminés, entraient dans l'armée en tant qu'officiers, évitant ainsi la période douloureuse du « fardeau » et de l'exercice du soldat. Le gouvernement d'Anna Ioannovna a restitué à la noblesse le droit de disposer des domaines. Les nobles furent à nouveau autorisés à partager leurs domaines entre tous leurs enfants (sous Pierre, tout revenait uniquement au fils aîné). Le décret a légalement égalisé les domaines en tant que catégorie spéciale de propriétés foncières conditionnelles. Tous les domaines étaient reconnus comme la pleine propriété de leurs propriétaires, et le mot « propriétaires fonciers » commençait désormais à désigner les propriétaires fonciers.

En 1736, une loi fut votée limitant les obligations de service de la noblesse. S'il y avait plus de deux fils dans une famille, alors on ne pouvait pas faire le service militaire, mais rester à la maison, c'est-à-dire un groupe spécial de nobles-propriétaires non salariés est apparu. Le service était limité à 25 ans. Ils l'ont commencé à l'âge de 20 ans (sous Pierre Ier - à partir de 15 ans) et à 45 ans, ils pouvaient démissionner. Selon les décrets de 1730, 1740, 1758, la propriété des terres et des serfs était reconnue comme le droit de monopole de la classe noble. Ainsi, la noblesse s'est progressivement isolée du reste de la population pour devenir une classe privilégiée. En 1754, la Banque d'emprunt d'État a été ouverte aux propriétaires fonciers afin d'améliorer leur situation économique. La banque a émis des prêts garantis par les successions à 6 % par an (un petit pourcentage pour l'époque).

Le pouvoir judiciaire et policier et la tutelle économique des propriétaires fonciers sur leurs serfs se sont accrus : en 1731, les propriétaires fonciers furent chargés de percevoir la capitation de l'État auprès de leurs paysans ; un décret de 1736 donnait au propriétaire foncier le droit de déterminer la punition d'un serf pour évasion ; un décret de 1758 oblige le propriétaire foncier à surveiller le comportement de ses serfs ; Un décret de 1760 accordait aux propriétaires fonciers le droit d'exiler leurs serfs soumis en Sibérie pour y être installés.

"ABSOLUTISME ÉCLAIRÉ" EN RUSSIE.

CATHERINE II. PAUL Ier

Catherine II monta sur le trône à la suite d'un coup d'État de palais perpétré par la garde le 28 juin 1762. Le règne de Catherine II (1762-1796) peut être divisé en deux étapes : avant la guerre paysanne de 1773-1775 et après ces événements. La première étape marque la période de l’absolutisme éclairé, son apogée. La deuxième étape est largement caractérisée par le renforcement de l'ensemble du système de pouvoir d'État et la transition vers la réaction politique, qui s'est particulièrement intensifiée en 1789-1790 à l'occasion du discours d'A.N. Radichtchev et le déclenchement de la révolution en France.

La population de la Russie au milieu du XVIIIe siècle était de 18 millions d'habitants. Environ 10 % vivaient en ville. La majeure partie de la population vivait dans les zones rurales. 54 % des paysans étaient des propriétés privées et appartenaient à des propriétaires terriens ; 40 % étaient considérés comme appartenant à l'État, appartenant au Trésor ; 6% - au département du palais. La plupart d’entre eux étaient appelés palais. Les impôts de ces paysans étaient consacrés à l'entretien de la cour royale. Les paysans qui étaient la propriété personnelle de la famille impériale étaient appelés apanage. En 1764, Catherine II enleva les propriétés foncières des monastères et transféra les paysans qui y vivaient sous la juridiction d'une institution spéciale - le Collège d'Économie. Ces paysans sont devenus connus sous le nom de paysans économiques.

Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, les zones où dominaient la corvée (loyer de travail) et le quitrent (loyer en nature ou rente en espèces) furent enfin déterminées. Le travail des corvées était répandu principalement dans les régions de terres noires du pays et atteignait souvent six jours par semaine. Les propriétaires fonciers des régions sans terres noires, où les terres étaient moins fertiles, transféraient les paysans principalement vers un loyer en espèces. Ici, la pêche et le travail des migrants se sont généralisés. Les liens entre les propriétaires fonciers et les exploitations paysannes avec le marché se sont élargis. Dans les fermes en corvée, les propriétaires terriens cherchaient à augmenter la production de céréales destinées au marché. Depuis les années 80, les paysans ont commencé à être transférés au travail mensuel. Le lot du paysan passait au propriétaire terrien, le paysan lui-même travaillait entièrement pour le propriétaire terrien pour une maigre ration alimentaire mensuelle. Cette forme de servage était proche de l'esclavage. Certains propriétaires fonciers ont tenté d'améliorer leurs fermes sans toucher aux fondements du système de servage. Ils ont utilisé des dispositifs techniques, introduit une rotation des cultures sur plusieurs champs et cultivé de nouvelles cultures. Ces innovations ont été facilitées par la « Société économique libre pour l’encouragement de l’agriculture et de la construction de logements en Russie », fondée en 1765. Dans certaines fermes de propriétaires fonciers, des manufactures sont apparues où le travail des serfs était utilisé. Ainsi, le servage a adopté des formes et des méthodes d'organisation du travail qui ne lui étaient pas typiques. Cela marque le début de la désintégration des rapports de production féodaux.

Dans certaines industries de la seconde moitié du XVIIIe siècle, la main-d'œuvre civile était utilisée. C'était typique des entreprises de l'industrie textile. Des otkhodniks paysans travaillaient ici. Mais c'étaient aussi des serfs. Leurs revenus constituaient une rente pour le propriétaire foncier. Cependant, la relation de libre-échange entre le propriétaire de l’usine et le serf était essentiellement capitaliste. En 1762, les autorités interdisent l'affectation des paysans aux usines, ainsi que l'achat de serfs pour travailler dans ces usines. C’est ainsi que le marché du travail civil a commencé à prendre forme. À la fin du XVIIIe siècle, la Russie comptait plus de 400 000 ouvriers salariés. Un décret de 1775 permet le développement de l'industrie paysanne. En conséquence, des éleveurs sont apparus parmi les commerçants et les paysans qui ont investi leur capital dans l'industrie.

Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, le développement des rapports de production capitalistes en Russie est devenu un phénomène irréversible. Mais le système du servage est resté dominant, laissant sa marque sur les formes, les méthodes et le rythme de développement du capitalisme russe.

Le XVIIIe siècle est l’époque de la domination de l’idéologie des Lumières en Europe occidentale. Au début de son règne, Catherine II étudie les œuvres des philosophes européens des Lumières, et correspond même avec certains d'entre eux. Les éclaireurs (Voltaire, Montesquieu, Rousseau, Diderot, etc.) luttent contre les vestiges féodaux et ridiculisent les préjugés médiévaux. Ils proclamaient la suprématie de la raison humaine et estimaient que l'ordre social devait être réorganisé sur la base de l'égalité des personnes devant la loi. De nombreux éducateurs fondaient leurs espoirs d'une telle réorganisation sur les activités des rois instruits. Ce système était appelé « absolutisme éclairé ». On croyait que le monarque « éclairé » devait tout faire pour le peuple, sans toutefois lui permettre de gouverner l’État. C. Montesquieu, dans son ouvrage « De l'esprit des lois », a qualifié la forme optimale d'une telle structure de monarchie constitutionnelle avec séparation des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire. Catherine II a cherché à mettre en œuvre certaines des dispositions de cette théorie. Mais ses projets n'incluaient pas l'abolition du servage ; l'impératrice ne pouvait aller à l'encontre des intérêts de la noblesse, son principal soutien social.

Catherine II n'avait pas l'intention d'introduire un système démocratique constitutionnel, comme le proposaient les éclaireurs. Son objectif était de construire une monarchie autocratique légitime, en l'actualisant en tenant compte des nouvelles réalités. L’impératrice russe voulait créer en Europe une image de monarque sage et éclairée. Elle prend des mesures pour préserver la population, fait appel à des médecins allemands, ouvre des pharmacies et des hôpitaux et introduit la vaccination contre la variole. En 1763, la Faculté de médecine fut créée. Catherine II, contrairement à ses prédécesseurs, a participé activement à la résolution des problèmes politiques et étatiques les plus importants, elle a elle-même rédigé des projets de lois et de décrets, s'est engagée dans des activités littéraires et a même publié le magazine «Tout». L'absolutisme éclairé en Russie consistait à utiliser les dispositions de l'idéologie des Lumières pour renforcer le système de servage dans les conditions de sa décomposition naissante.

Dans les premières années de son règne, Catherine II ne se sentait pas suffisamment en confiance sur le trône. Parmi certains nobles et nobles, il existait une opinion selon laquelle Pavel Petrovich ou Ivan Antonovich avaient plus de droits sur le trône. En 1764, sous-lieutenant du régiment de Smolensk V.Ya. Mirovitch a tenté de libérer Ivan Antonovitch, 24 ans, qui y était emprisonné, de la forteresse de Shlisselburg. Mais le coup d’État a échoué. Ivan Antonovich a été tué par les gardes de la forteresse et V.Ya. Mirovitch fut arrêté et bientôt exécuté.

Au début de son règne, Catherine II, afin de mieux connaître la Russie, entreprend un voyage à travers le pays. Elle a visité Yaroslavl, Rostov Veliky, les États baltes et a parcouru la Volga de Tver à Simbirsk.

Catherine II croyait que les lois étaient créées « pour éduquer les citoyens ». C’est pourquoi elle a accordé une grande attention à la législation. Au cours des premières années de son règne, l'impératrice promulgua en moyenne 22 actes législatifs par mois. L'une des premières transformations majeures de Catherine II fut la division du Sénat en six départements dotés de certains pouvoirs et compétences. Cela a contribué à l'amélioration de la gouvernance du pays, mais en même temps le Sénat a été privé de sa fonction législative et transformé en organe exécutif. La législation passa de plus en plus dans la sphère de l'impératrice.

En 1764, l’hetmanat d’Ukraine fut aboli. Le dernier hetman, K.G., fut mis à la retraite honorable. Razumovsky. L'autonomie de l'Ukraine a été supprimée et elle était dirigée par un gouverneur général nommé par l'impératrice. Mais le plus grand événement de Catherine II au cours de la première décennie de son règne fut la convocation d'une commission chargée de rédiger un nouveau Code.

La convocation de la Commission était due à la nécessité de codifier les lois, car L'actuel Code du Conseil de 1649 était obsolète et, à partir de Pierre Ier, a été complété par de nombreuses nouvelles lois. Les élections des députés à la Commission étaient basées sur la classe. Les nobles élisaient des députés de chaque district, les citadins élisaient un député de la ville. Le clergé était représenté par un député du Synode et le gouvernement envoyait un député de chaque organe de l'État. La Commission comprenait des députés des Cosaques et des « étrangers ». La paysannerie n'était représentée que par les paysans de l'État. Ni les propriétaires fonciers ni les paysans économiques n'ont pris part aux élections. Chaque député apportait un ou plusieurs ordres. La plupart des commandes appartenaient aux paysans. Quelques nobles députés arrivèrent les mains vides, se déclarant satisfaits de tout. En guise de document d'orientation pour la Commission, Catherine II a préparé le « Mandat », qui était une justification théorique de la politique d'absolutisme éclairé. Le « mandat » procédait du fait que le pouvoir suprême était « créé pour le peuple », mais, de l'avis de l'impératrice, il ne pouvait être qu'autocratique. L'égalité des personnes était comprise comme le droit de chaque classe de se voir accorder les droits qui lui étaient accordés : pour les nobles leurs propres institutions, pour les serfs - les leurs. Le « Nakaz » a déclaré que seul un tribunal peut déclarer une personne coupable. Ainsi, pour la première fois en Russie, bien que dans une interprétation de classe, la notion de présomption d'innocence a été introduite dans la législation.

La Commission créée commença ses travaux à l'été 1767 dans la Chambre à Facettes du Kremlin de Moscou. Le noble de Kostroma A.I. a été nommé président (« maréchal ») de la Commission. Bibikov. La question paysanne devient centrale. Les propriétaires terriens se plaignent de l'exode et de la « désobéissance » des paysans, exigeant que des mesures drastiques soient prises. Mais certains députés nobles ont vivement critiqué le système de servage. Le plus radical a été le discours du député du district de Kozlovsky, G. Korobin. Korobin a déclaré que la raison du mécontentement des paysans était les propriétaires fonciers eux-mêmes. Il a proposé de réglementer les devoirs des paysans et de leur permettre de posséder des biens immobiliers.

Odnodvorets A. Maslov a proposé de transférer les serfs dans un collège spécial, qui paierait le salaire du propriétaire foncier à partir des impôts des paysans. Essentiellement, cela signifiait la libération des paysans du pouvoir des propriétaires fonciers. Des critiques de certains aspects du servage ont également été entendues dans les discours du noble Y. Kozelsky, des paysans I. Chuprov et I. Zherebtsov, des cosaques A. Aleinikov et I. Padurov.

Mais l'écrasante majorité des nobles députés ont insisté sur le maintien de l'ordre existant. La noblesse exigeait le droit exclusif de posséder des paysans, des terres et des ressources minières, recherchait sa propre organisation politique de classe, le transfert de l'administration locale entre les mains de la noblesse, etc. Le plus ardent défenseur du système de servage était le noble de Iaroslavl, historien, le prince M.M. Chtcherbatov. Les députés des villes (principalement des marchands) exigeaient d'étendre les droits des marchands et de protéger les marchands de la concurrence des nobles commerçants.

Les travaux de la Commission législative ont duré plus d'un an. Mais cela n’a eu aucun résultat pratique. Le « nouveau code » n’a jamais été élaboré. Fin 1768, sous prétexte du déclenchement de la guerre avec la Turquie, la Commission fut dissoute pour une durée indéterminée. Son travail n'a jamais repris.

Afin de renforcer l'appareil local et de renforcer le pouvoir de la noblesse, une réforme provinciale fut menée en 1775 par une « Institution spéciale pour la gestion des provinces de l'Empire russe ». Le pays était divisé en provinces, chacune étant censée avoir une population de 300 à 400 000 âmes masculines. À la fin du règne de Catherine II, la Russie comptait 50 provinces. Chacun d'eux était dirigé par un gouverneur, relevant directement de l'impératrice. Sous la direction du gouverneur, un gouvernement provincial a été créé, qui comprenait également deux conseillers provinciaux et un procureur provincial. Les revenus et dépenses du trésor, les biens de l'État, les recensements, l'agriculture fiscale et les monopoles étaient confiés à la chambre du trésor, dirigée par le vice-gouverneur. Dans les villes de province, des ordres caritatifs publics ont été créés, chargés des écoles, des refuges et des hôpitaux.

Les provinces étaient divisées en districts de 20 à 30 000 âmes masculines. Comme il n'y avait pas assez de centres-villes pour les comtés, sur ordre de l'impératrice, certains grands villages reçurent le statut de ville et devinrent les centres administratifs des comtés. Les villes qui n'étaient pas des centres de comté étaient appelées villes de province. La principale autorité du comté était le tribunal inférieur du Zemstvo, dirigé par un capitaine de police.

La ville a été désignée comme une unité administrative distincte. A sa tête se trouvait le maire. La ville était divisée en parties (districts), qui étaient sous la surveillance d'un huissier privé, et les parties, à leur tour, étaient divisées en quartiers, qui étaient contrôlés par un surveillant trimestriel.

Le 21 avril 1785, des lettres d'octroi à la noblesse et aux villes furent émises simultanément. La charte accordée à la noblesse achève la formation de la classe des nobles héréditaires. Un noble ne pouvait être déchu de son titre que par un verdict du Sénat. Il était exonéré d'impôts, de conscription et de châtiments corporels. Les nobles pouvaient créer des sociétés nobles de province et de district, où ils élisaient leurs dirigeants. Ils ont également élu des candidats à des postes administratifs. Les nobles reçurent le droit d'exprimer leurs besoins auprès du gouverneur général et par l'intermédiaire de députés spéciaux auprès du Sénat et de l'impératrice.

La charte accordée aux villes (officiellement appelée « Certificat des droits et avantages des villes de l'Empire russe ») déterminait les droits et les devoirs de la population urbaine et le système de gestion des villes. Les habitants des villes étaient divisés en six catégories : noblesse et clergé ; les marchands, divisés en trois guildes ; artisans de guilde; les étrangers ; des citoyens éminents (y compris des personnes ayant fait des études supérieures et des capitalistes) ; Posadski Les habitants élisaient le maire, les adjoints au conseil municipal et les juges. Le pouvoir administratif de la ville était exercé par le maire, nommé par le gouvernement.

Sous Catherine II, des mesures de réforme furent prises dans le domaine de l'éducation. A l'initiative du Président de l'Académie des Arts I.I. Betsky a commencé à créer un système d'établissements d'enseignement à classe fermée. Catherine II et I.I. Betskoy a décidé de créer une « nouvelle race de personnes ». Des orphelinats, l'Institut Smolny pour les nobles jeunes filles et l'école de commerce ont été ouverts à Moscou et à Saint-Pétersbourg, et les corps de cadets ont été réorganisés. Mais l’isolement de la vie réelle, de l’influence de la famille et de la société a transformé les tentatives de Betsky en utopie. La base du développement de l'éducation russe était la création d'une école polyvalente. Le professeur serbe Jankovic de Mirievo a joué un rôle majeur dans la mise en œuvre de la réforme de 1782-1786. Dans les villes de district, de petites écoles publiques de 2 ans ont été créées et dans les centres provinciaux - des écoles publiques principales de 4 ans. Ils ont introduit des dates de début et de fin uniformes pour les cours, un programme d'études uniforme et un système de cours en classe.

Les nouvelles écoles, ainsi que les bâtiments fermés de la noblesse, les internats nobles et les gymnases, formaient un système unifié d'enseignement secondaire en Russie. Mais l’éducation était essentiellement basée sur une classe.

Sous le règne de Catherine II, une idéologie anti-servage commence à prendre forme en Russie. Ceci est lié aux noms N.I. Novikov et A.N. Radichtcheva.

Novikov a publié les magazines Truten et Zhivopiets. Il a mené une polémique avec le magazine « All Things », édité par l'impératrice. La victoire morale dans la polémique de Novikov a largement prédéterminé son avenir. Pour libre pensée, il fut emprisonné dans la forteresse de Shlisselburg (1792 - 1796). Radichtchev a publié en 1790 le livre «Voyage de Saint-Pétersbourg à Moscou», dans lequel il appelait à l'abolition du servage et au transfert des terres aux paysans. La circulation du livre a été confisquée sur ordre de Catherine II. Radichtchev a été condamné à mort, commuée en 10 ans d'exil en Sibérie.

La courte période du règne du fils de Pierre III et de Catherine II, Paul Ier (1796-1801), est évaluée par de nombreux historiens comme un despotisme personnel. Les traits caractéristiques de Paul Ier étaient le tempérament, le déséquilibre et la variabilité des jugements et des évaluations. Il croyait que tout dans le pays devait être soumis aux ordres établis par l'autocrate. Pavel plaçait son opinion au-dessus de tout le monde, ne tolérait pas les objections, atteignant parfois la tyrannie.

Paul Ier a annulé le décret de Pierre Ier sur la succession au trône. Selon l’« Institution sur la famille impériale » qu’il publia en 1797, le trône passait désormais strictement par la lignée masculine, du père au fils aîné et, en l’absence de fils, à l’aîné des frères. L'ordre de service des nobles fut resserré et l'effet de la « Charte d'octroi à la noblesse » fut limité. La discipline et l'exercice de la canne étaient imposés dans l'armée. L'armée elle-même, assez inconsciemment, fut en grande partie reconstruite sur le modèle de l'armée prussienne, ce qui provoqua le mécontentement des officiers.

Cependant, Paul Ier a également réalisé un certain nombre d'événements qui peuvent être considérés comme progressistes. En 1797, un manifeste sur la corvée de trois jours fut publié, limitant le pouvoir des propriétaires fonciers sur les serfs. Il était interdit au propriétaire terrien d'utiliser les paysans pour les travaux des champs le dimanche ; le travail des paysans en corvée était limité à trois jours par semaine. En 1799, une université fut ouverte à Dorpat. Les Instituts Catherine et Mariinsky ont été fondés à Saint-Pétersbourg. Dans le même temps, des décisions réactionnaires ont également été prises. Il était interdit de faire des études à l'étranger. Une censure stricte a été instaurée pour les livres et les imprimeries privées ont été fermées. En général, le règne de Paul Ier fut marqué par l'instabilité et l'imprévisibilité. Dans ces conditions, une conspiration contre l'empereur se dessine parmi les nobles et les officiers. Le 12 mars 1801, sous la direction du comte P.A. Palen et avec la participation de l'héritier du trône, le futur empereur Alexandre, le dernier coup d'État de palais de l'histoire de la Russie a été réalisé. Paul Ier a été tué au château Mikhaïlovski à Saint-Pétersbourg.

Règne d'Elizabeth Petrovna (1741-1761)

25 novembre 1741ᴦ. La « fille » de Pierre le Grand, s’appuyant sur le soutien de la garde, réalise un nouveau coup d’État et prend le pouvoir. Les particularités de ce coup d'État étaient qu'Elizaveta Petrovna bénéficiait d'un large soutien de la part des gens ordinaires de la ville et des gardes inférieures (seulement 17,5 % des 308 gardes participants étaient des nobles), qui voyaient en elle la fille de Pierre, dont toutes les épreuves du règne avait déjà été oublié et la personnalité et les actions ont commencé à être idéalisées. Le coup d’État de 1741, contrairement à d’autres, avait une connotation patriotique, car était dirigée contre la domination des étrangers.

La diplomatie étrangère a tenté de participer à la préparation du coup d'État, cherchant à obtenir des dividendes politiques et même territoriaux grâce à son aide à Elizabeth. Mais tous les espoirs de l’ambassadeur français Chetardy et de l’ambassadeur suédois Nolken se sont finalement révélés vains. Le coup d'État a été accéléré par le fait que la dirigeante Anna Leopoldovna a pris connaissance des rencontres d'Elizabeth avec des ambassadeurs étrangers et que la menace d'une tonsure forcée en tant que religieuse pesait sur l'amateur de bals et de divertissements.

Après avoir pris le pouvoir, Elizaveta Petrovna a proclamé un retour à la politique de son père, mais elle a eu du mal à atteindre un tel niveau. Elle a réussi à répéter l'ère du règne du grand empereur plus dans la forme que dans l'esprit. Elizabeth commença par restaurer les institutions créées par Pierre 1er et leur statut. Après avoir aboli le Cabinet des ministres, elle a restitué au Sénat l'importance de l'organe suprême de l'État et a restauré le Berg and Manufactory Collegium.

Les favoris allemands sous Elizabeth ont été remplacés par des nobles russes et ukrainiens, plus intéressés par les affaires du pays. Ainsi, avec l'aide active de son jeune favori I.I. Chouvalova a été ouvert en 1755 ᴦ. Université de Moscou. A l'initiative de son cousin, dès la fin des années 1740. chef de facto du gouvernement PI. Chouvalova , en 1753ᴦ. Un décret a été publié « sur l'abolition des douanes intérieures et des petits droits », qui a donné une impulsion au développement du commerce et à la formation d'un marché intérieur panrusse. Par décret d'Elizabeth Petrovna 1744 ᴦ. En Russie, la peine de mort a été abolie.

Parallèlement, sa politique sociale visait à transformation de la noblesse de la classe de service en classe privilégiée et le renforcement du servage. Elle a inculqué le luxe de toutes les manières possibles, ce qui a entraîné une forte augmentation des dépenses des nobles pour eux-mêmes et pour l'entretien de leur cour.

Ces dépenses retombaient sur les épaules des paysans qui, à l'époque d'Élisabeth, se transformèrent finalement en « propriétés baptisées », qui pouvaient être vendues sans le moindre remords, échangées contre un chien de race pure, etc.
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L'attitude des nobles envers les paysans en tant que « bétail qui parle » était également due à la division culturelle qui avait pris fin à cette époque dans la société russe, à la suite de laquelle les nobles russes, qui parlaient français, ne comprenaient plus leurs paysans. Le renforcement du servage s'est traduit par l'obtention par les propriétaires fonciers du droit de vendre leurs paysans comme conscrits (1747), ainsi que de les exiler sans procès en Sibérie (1760).

Dans sa politique intérieure et étrangère, Elizaveta Petrovna a davantage pris en compte les intérêts nationaux. En 1756ᴦ. La Russie, aux côtés d'une coalition composée de l'Autriche, de la France, de la Suède et de la Saxe, entra en guerre contre la Prusse, soutenue par l'Angleterre. La participation de la Russie à Guerre de Sept Ans » 1756-1763. amène l'armée de Frédéric II au bord du désastre.

En août 1757ᴦ. lors de la bataille de Gross-Jägersdorf, l'armée russe S.F. Apraksin à la suite des actions réussies du détachement du général P.A. Rumyantseva a remporté sa première victoire. En août 1758ᴦ. Le général Fermor à Zorndorf, après avoir subi des pertes importantes, réussit à faire match nul avec l'armée de Frédéric, et en août 1759 ᴦ. à Kunersdorf, les troupes du P.S. Saltykov fut vaincu.

À l'automne 1760 ᴦ. Les troupes russo-autrichiennes s'emparèrent de Berlin et seulement à la mort d'Elizaveta Petrovna le 25 décembre 1761. a sauvé la Prusse d'un désastre complet. Son héritier, Pierre III, qui idolâtrait Frédéric II, quitta la coalition et conclut un traité de paix avec lui, rendant à la Prusse tout ce qui avait été perdu pendant la guerre.

Malgré le fait qu'Elizaveta Petrovna, contrairement à son père, a utilisé un pouvoir illimité non pas tant dans l'intérêt de l'État que pour satisfaire ses propres besoins et caprices (après sa mort, il restait 15 000 robes), elle a, consciemment ou involontairement, préparé le pays et la société pour la prochaine ère de transformation. Au cours des 20 années de son règne, le pays a réussi à se « reposer » et à accumuler des forces pour une nouvelle percée survenue à l'époque de Catherine II.

Le règne d'Elizabeth Petrovna (1741-1761) - concept et types. Classement et caractéristiques de la catégorie « Règne d'Elizabeth Petrovna (1741-1761) » 2017, 2018.

Elle est née avant le mariage officiel de ses parents. La fille née s'appelait Elizaveta. La dynastie des Romanov n’avait jamais utilisé un tel nom auparavant.

En 1711, Pierre le Grand et Catherine se marièrent légalement. En conséquence, leurs filles, l'aînée Anna et la plus jeune Elizabeth, sont devenues princesses. Et lorsqu'en 1721 le tsar russe se proclama empereur, les filles commencèrent à être appelées princesses héritières.

Artiste GH Groot, 1744

Les contemporains ont noté qu'Elizabeth était d'une beauté inhabituelle et qu'elle aimait les robes, les célébrations et la danse. Elle évitait toute activité sérieuse et semblait à tout le monde étroite d'esprit et frivole. Peu de gens prenaient en compte la jeune femme comme prétendante au trône.

Cependant, les gens astucieux ont remarqué que la princesse héritière n'était pas aussi simple qu'il y paraissait à première vue. Elle ne l'était pas, mais jouait plutôt le rôle d'une personne volatile, car cela lui convenait. En effet, la jeune femme avait un caractère volontaire, un esprit, une ambition et une puissance extraordinaires.

Au cours des dernières années de son règne, l'impératrice Elizaveta Petrovna était très malade. Les célébrations nocturnes interminables, les aliments gras et la réticence à changer son mode de vie et à se faire soigner ont fait vieillir l'impératrice. L’approche de la vieillesse est devenue un cauchemar pour la femme. Aucune décoration ni tenue ne pouvait cacher les traces des années tumultueuses vécues.

Le souverain était en colère, tomba dans la dépression, annula les mascarades et les bals et se cacha des yeux humains dans le palais. A cette époque, seul Ivan Chouvalov pouvait l'atteindre. L'impératrice décède le 25 décembre 1761 des suites d'un saignement de gorge.. C’était le résultat d’une maladie chronique qui n’avait pas été diagnostiquée par les médecins. Le neveu de feu l'impératrice Pierre III monta sur le trône de Russie.

Alexeï Starikov