en sociologie
"Le psychodrame comme méthode
thérapie de groupe"
Complété
étudiant du groupe FF-2289
spécialité "Journalisme"
Katerina Mogutova
Vérifié par : Maiseeva E.V.
Introduction. Thérapie de groupe. Méthodes de thérapie de groupe.
Chapitre 1. Définition du psychodrame. Appareil conceptuel.
Chapitre 2. Séance psychodramatique.
Conclusion.
Références.
Introduction
La vie moderne, avec tout le stress et les dépressions nerveuses, les expériences émotionnelles difficiles, est parfois inimaginable sans l'aide de personnes proches ou de parfaits inconnus. Les groupes de soutien psychologique peuvent fournir une aide similaire.
Dans la littérature moderne, le concept de thérapie de groupe est utilisé dans trois sens :
1. Thérapie de groupe - en tant qu'activité conjointe de patients à des fins thérapeutiques, visant à leur activation, à surmonter la fixation non constructive sur un état pathologique, à impliquer activement les patients dans le processus de traitement, à élargir la gamme d'intérêts et la sphère de contacts, à développer les compétences de communication. . Les principales formes de thérapie de groupe sont l'ergothérapie, la thérapie du mouvement et du sport, la musicothérapie, l'art-thérapie (art-thérapie), divers types de thérapie par l'emploi, les « clubs d'anciens patients », etc. La thérapie de groupe trouve son application dans un système global de traitement de réadaptation et prévention (en particulier secondaire et tertiaire) des populations de patients les plus larges.
2. Thérapie de groupe - comme psychothérapie, utilisant des méthodes psychothérapeutiques individuelles dans un groupe de patients (hypnose, entraînement autogène, explication, persuasion, etc.). Le psychothérapeute adopte une position similaire à celle qu'il occupe en psychothérapie individuelle, agissant comme le principal instrument d'influence psychothérapeutique, et les relations et interactions qui naissent entre les membres du groupe ne sont pas utilisées à des fins thérapeutiques. Presque le seul phénomène de groupe pris en compte par le psychothérapeute dans ce cas est l'induction de groupe.
3. Thérapie de groupe - en tant que type de psychothérapie de groupe. Cependant, la plupart des auteurs distinguent ces deux concepts, considérant la psychothérapie de groupe uniquement comme un processus basé sur la dynamique de groupe, où le principal outil d'influence psychothérapeutique est le groupe psychothérapeutique.
Il existe une grande variété de méthodes de thérapie de groupe et individuelle : art-thérapie, entraînement autogène, bibliothérapie, technique d'explosion, suggestion (suggestion), auto-hypnose, Gestalt-thérapie, hypnose, hypnothérapie, narcosuggestion, débriefing, psychothérapie ludique, musicothérapie, technique d'inondation, programmation neurolinguistique, conditionnement opérant, thérapie poétique, thérapie psychanalytique, thérapie d'expression créative de soi, thérapie par la parole, theraplay (jeu thérapeutique), thérapie de maintien, etc. La plus intéressante, à notre avis, est la méthode du psychodrame. Il est muet et va parler.
1. Définition du psychodrame. Appareil conceptuel
Le psychodrame est une méthode de psychothérapie et de conseil psychologique créée par Jacob Moreno. Le psychodrame classique est un processus thérapeutique de groupe qui utilise l'outil de l'improvisation dramatique pour explorer le monde intérieur d'une personne. Ceci est fait pour développer le potentiel créatif d’une personne et élargir les possibilités de comportement et d’interaction adéquats avec les gens. Le psychodrame moderne n’est pas seulement une méthode de psychothérapie de groupe. Le psychodrame est utilisé dans le travail individuel avec des clients (monodrame), et les éléments du psychodrame sont répandus dans de nombreux domaines du travail individuel et en groupe avec des personnes.
Il convient de noter que le psychodrame est la première méthode de psychothérapie de groupe développée pour étudier les problèmes personnels, les rêves, les peurs et les fantasmes. Il est basé sur des hypothèses. que l'exploration des sentiments, la formation de nouvelles relations et de nouveaux modèles de comportement sont plus efficaces lorsque l'on utilise des actions réalistement proches de la vie.
Dans un certain sens, le psychodrame rappelle quelque peu les méthodes de thérapie forestière. Le psychodrame a peut-être un plus grand potentiel pour transformer un échange verbal de cinq minutes en une demi-heure de recherche active que d’autres types de travail de groupe. L'intensité de l'expérience est renforcée par l'utilisation d'une variété de techniques psychodramatiques qui facilitent l'expression des sentiments et des émotions.
Le psychodrame a deux utilisations : il peut être un moyen de résoudre les difficultés personnelles d’une personne, ou il peut être un moyen de connaissance de soi et de développement personnel. Et ces deux applications s’accompagnent et se complètent naturellement. Une personne qui joue son monde intérieur (dans le psychodrame, on l'appelle un protagoniste) peut regarder de l'extérieur comment fonctionne son monde intérieur. Grâce à cela, il peut comprendre exactement ce qu’il veut changer et comment il peut le faire. Parfois, ces changements sont réalisés avec beaucoup de difficulté. Il doit éprouver des sentiments difficiles qu'il fuit depuis longtemps, prendre des décisions difficiles dans sa vie, dire au revoir à ceux dont il est très douloureux de se séparer.
Les groupes de psychodrame se composent généralement de 8 à 16 participants et d'un leader du psychodrame (appelé le directeur). Les groupes peuvent être longs - de plusieurs mois à plusieurs années, et courts - plusieurs heures ou 1 à 2 jours. Les groupes à long terme sont généralement fermés et ne permettent pas à de nouveaux membres de les rejoindre.
Le travail de groupe commence par une conversation ou des exercices simples qui facilitent la communication entre les participants et contribuent à la création d'un climat de confiance et de cohésion. Puis le présentateur demande : « Qui aimerait travailler sur son problème dans l’action psychodramatique ? Et parmi les personnes qui ont manifesté le désir de travailler, une ou deux personnes sont sélectionnées. Dans un groupe à long terme, le processus est organisé de manière à ce que tous ceux qui souhaitent travailler sur leur problème puissent le faire (éventuellement plusieurs fois).
Dans certaines situations, l’action psychodramatique peut ne pas être réelle mais symbolique. Une personne, parlant de sa situation, peut la décrire comme « un râteau sur lequel elle marche constamment ». Dans le psychodrame, il existe une occasion unique de rencontrer les « rake » et de leur parler. Découvrez depuis combien de temps ils sont avec lui, d'où ils viennent et pourquoi ils l'ont frappé au front. Peut-être pourrions-nous leur trouver une meilleure utilisation - « non pas pour s'allonger sur la route, mais pour être un outil utile dans un terrain domestique ».
Dans le psychodrame, vous pouvez mettre en scène un conflit interne. Par exemple, presque tout le monde est préoccupé par la situation de choisir entre « peut », « besoin » et « vouloir »... Nous nous disons souvent : « Il faut faire ceci…, il faut faire cela… » . Et en même temps, quelque chose à l’intérieur résiste et gémit : « Je ne veux pas…, je ne veux pas !… ». Et ces deux voix peuvent se rencontrer dans un espace psychodramatique, afin que le protagoniste puisse voir quel est le sens profond de ces désaccords, regarder « comme avec des yeux différents », voir l'ensemble du tableau. Ou peut-être que ces voix s’entendront et se comprendront – elles-mêmes ou avec l’aide d’un intermédiaire. Et il peut être très important que le protagoniste apprenne progressivement à être un tel médiateur pour ses propres voix.
Le jeu de rôle, technique largement utilisée en psychodrame, consiste à jouer un rôle dans une représentation amateur. En outre, le jeu de rôle est utilisé comme technique thérapeutique dans diverses approches thérapeutiques, en particulier de manière intensive dans la thérapie Gestalt et la thérapie comportementale, pour désapprendre et améliorer les comportements souhaitables et adaptatifs. Le jeu de rôle joue un rôle central dans le psychodrame.
Au cours du travail, un sociogramme est établi - un schéma spécial des relations interpersonnelles, reflétant le sens de l'attraction, du rejet et de l'indifférence dans le groupe. Le psychodrame reconnaît la capacité naturelle des gens à jouer et crée des conditions dans lesquelles les individus, tout en jouant des rôles, peuvent travailler de manière créative sur leurs problèmes et conflits personnels. Moreno opposait le psychodrame à la passivité de la psychanalyse. Il pensait que le psychodrame offrait une opportunité d'expérimentation active avec des rôles de vie à la fois réalistes et irréalistes. L'humaniste Moreno a été attiré par le fait qu'une personne qui joue le rôle de « Dieu » a la possibilité d'explorer plus pleinement ses sentiments et peut contribuer à sa réalisation de soi. Afin d'étudier du matériel personnellement significatif, il ne peut être interdit à un membre du groupe de jouer l'un des rôles au cours d'une séance psychodramatique - qu'il s'agisse d'un tueur cruel, d'un séducteur séduisant, d'un personnage irréaliste ou grotesque.
Moreno souligne qu'il existe une différence fondamentale entre jouer un rôle dans un psychodrame et jouer dans un véritable théâtre, puisque les acteurs professionnels jouent ce que les auteurs ont écrit et se limitent dans leur dialogue au texte de l'auteur. Un acteur professionnel doit avoir la capacité de se transformer en personnage qu'il joue, en jouant le rôle dans une représentation théâtrale et non dans la vraie vie. Dans une performance psychodramatique, le fait d’agir peut être un obstacle. Il n’est pas rare que des acteurs professionnels soient agressés lors de réunions de groupe pour s’être cachés derrière leurs fausses façades.
Moreno a noté que de nombreuses personnes adoptent un comportement de jeu de rôle dans la vie réelle, comme des acteurs de théâtre. Ils manquent de spontanéité, sont impliqués dans des rituels dénués de sens et se comportent dans le cadre des rôles que les autres leur proposent. Prenez, par exemple, les personnes qui sourient tout aussi poliment dans la joie que dans le chagrin, ne voulant pas discuter de leurs expériences émotionnelles actuelles devant les autres. Le psychodrame permet de surmonter des comportements stables selon le scénario.
Contrairement au théâtre traditionnel, le psychodrame encourage l'exploration de rôles réels et significatifs pour les participants. Le scénario et la production sont le résultat du travail non pas de l'auteur et du réalisateur, mais du participant lui-même. Bien plus émouvantes que les représentations traditionnelles, les représentations psychodramatiques peuvent véritablement captiver les acteurs et le public.
Le concept de spontanéité et le concept connexe de créativité constituent le cœur de la théorie de l'action et de la personnalité de Moreno. Ces deux concepts sont basés sur ses observations des jeux de rôle des enfants et sur son expérience du travail dans le « théâtre spontané ». Moreno a attiré l'attention sur la signification psychothérapeutique de la liberté intérieure dont font preuve les enfants jouant dans les parcs viennois. Il semblait qu'ils n'étaient pas soumis à l'influence des stéréotypes comportementaux et étaient capables de s'immerger complètement dans le monde de leurs fantasmes. Le « Théâtre spontané » a été créé par Moreno en réponse à sa déception face au théâtre traditionnel, dont il considérait comme le principal inconvénient la rigidité du comportement social inhérent au scénario. Moreno a vu que les gens devenaient comme des robots, une sorte de machine, dépourvue d’individualité et de créativité. C'est pourquoi, dans le psychodrame, il n'y a pas de rôles ni de scénarios spécialement écrits ; les acteurs peuvent s'appuyer sur des expériences familières ou suivre n'importe quel chemin, même s'il ne leur est pas connu. Cette méthode contraste fortement avec le théâtre traditionnel, dans lequel la pièce est jouée encore et encore à la recherche d'une interprétation optimale.
Moreno considérait le comportement spontané dans le psychodrame comme un « antidote » à la rigidité croissante du comportement social. Les membres des groupes psychodramatiques ont élargi leur répertoire de rôles, exploré les caractéristiques individuelles et, au fur et à mesure du déroulement du spectacle, trouvé des solutions à des problèmes personnels spécifiques.
Au sens généralement compris, les participants au psychodrame n'ont pas de scénario. Le scénario est un programme de développement progressif, développé dès la petite enfance sous l'influence des parents et déterminant le comportement d'un individu à des moments importants de sa vie - permettant aux participants de changer leurs comportements habituels, de se libérer de l'anxiété, d'actualiser leur potentiel humain, cela les aide à atteindre un statut différent dans la vie. Il semble que, selon Moreno, l'évolution conduira au fait que seuls les individus créatifs pourront survivre.
La spontanéité est la clé qui permet de comprendre l’idée de créativité. Comme le disait Moreno : « La créativité est une belle endormie qui a besoin d’un catalyseur pour se réveiller. La spontanéité est un catalyseur si astucieux pour la créativité » (Mogepo, 1974a, p. 76). En d’autres termes, les idées naissent lors d’une action spontanée et, avec de la chance et suffisamment de persévérance, peuvent conduire à un acte créatif.
Le produit final du processus créatif est constitué de « réserves culturelles » (Bishop, 1964). Les « réserves culturelles » sont ce qui préserve les valeurs culturelles : la langue, la littérature, l’art, les rituels. Les « aliments en conserve » relient les gens au passé, et les modèles de comportement stables et les stéréotypes de pensée appris grâce à eux aident à résoudre de nouveaux problèmes et à surmonter des situations critiques. Bien que la conservation soit nécessaire à la survie de la culture, en l’absence de processus créatifs, le développement de la culture par la seule conservation est impossible.
L’accent mis sur la spontanéité ne signifie pas que les actions habituelles ne soient pas utilisées pendant le psychodrame. Le concept de « spontanéité » de Moreno contient deux variables principales : une réponse adéquate et la nouveauté. Ainsi, le comportement doit être à la fois nouveau et adapté à la situation donnée. Un membre du groupe qui n'est pas familier avec les restrictions culturelles et sociales peut, lors d'une représentation, adopter un comportement spontané, mais celui-ci sera considéré comme pathologique.
Les objectifs thérapeutiques du psychodrame incluent souvent la familiarisation du client avec les contraintes culturelles et sociales tout en facilitant le processus de développement de la spontanéité créative. Selon Moreno, les gens modernes craignent la communication directe et émotionnelle (spontanée) de la même manière que les peuples primitifs craignaient le feu jusqu'à ce qu'ils apprennent à le fabriquer. Moreno a utilisé le théâtre comme laboratoire pour explorer la spontanéité. Il découvrit que la spontanéité pouvait s'apprendre et commença à développer des techniques psychodramatiques spéciales pour entraîner les actions spontanées.
La spontanéité rapproche le psychodrame d’autres approches de groupe qui mettent l’accent sur le principe « ici et maintenant ». Les problèmes et les relations ne sont pas discutés verbalement, ils sont vécus en action réelle dans le moment présent. Dans l’action psychodramatique, il n’y a ni passé ni futur, il n’y a que le présent. Les barrières naturelles du temps et de l’espace sont effacées. Dans la confrontation psychodramatique, les problèmes passés et les peurs futures se jouent selon le principe « ici et maintenant ». Essentiellement, le psychodrame donne au participant la possibilité d'objectiver des événements importants du passé stockés dans sa mémoire.
Il n’y a probablement personne qui n’ait rencontré des problèmes dans sa famille en matière de partenariat ou de relation enfant-parent. En règle générale, nous commençons à surmonter les difficultés existantes par une recherche indépendante de réponses à des questions complexes.
Lire des livres sur la psychologie, regarder des documentaires et des longs métrages sur des sujets importants déclenchent le mécanisme d'auto-recherche. Et si les problèmes existants n'ont pas de causes sous-jacentes, mais sont de nature situationnelle, cela suffit, en règle générale, à rétablir l'harmonie perturbée au sein de la famille.
Mais il arrive souvent qu'une recherche indépendante de réponses s'éternise pendant de nombreuses années, sans conduire à des changements tangibles, et suscite un sentiment de désespoir, un sentiment de cercle vicieux.
À ce moment-là, quelqu’un abandonne et dévalorise toutes les tentatives faites : « J’ai tellement lu et tellement fait, mais rien ne change ! Et quelqu'un, se rendant compte de son impuissance, décide de demander l'aide d'un spécialiste.
En règle générale, le cheminement vers la psychothérapie commence par une consultation individuelle avec un psychologue, suivie d'un cours de thérapie individuelle. Une autre option consiste à suivre des cours dans un groupe psychothérapeutique. Les thérapies individuelles et de groupe ont leurs propres caractéristiques.
Dans le travail individuel, il est plus facile de s'ouvrir, il y a un plus grand degré de confidentialité, mais la ressource d'un psychologue, en règle générale, est moindre que celle d'un groupe psychothérapeutique.
Dans le groupe, chaque participant, ayant sa propre expérience unique, est une ressource supplémentaire, en plus du thérapeute, pour les autres participants. De plus, dans un groupe permanent et fermé aux nouvelles personnes, une atmosphère de confiance et d'entraide s'installe très vite.
Ce type de travail psychothérapeutique de groupe en tant que groupe thérapeutique psychodramatique mérite une discussion séparée.
Le psychodrame est une méthode de psychothérapie qui utilise l’improvisation dramatique pour travailler avec le monde intérieur du client (qui remonte au début des années 1920). Le fondateur de la méthode est Jacob Levi Moreno.
Le principal moteur du psychodrame est l’énergie de la spontanéité. L'espace symbolique du psychodrame est un lieu de rencontre entre les mondes imaginaire et réel. Le créateur de la méthode a défini la philosophie du psychodrame comme suit : « Ne me dis pas ce qui t’est arrivé, montre-moi comment cela s’est passé. »
La relecture spontanée d'événements dramatiques, de souvenirs douloureux, de rêves troublants apporte une libération des émotions négatives qui leur sont associées. Cela se produit en raison du développement psychodramatique et de l'achèvement (ou de la relecture) de l'événement, de la clarification des expériences irrationnelles.
La première fois que vous rejoignez un groupe s’accompagne généralement d’une anxiété naturelle à l’idée de se révéler auprès d’étrangers. Le talent du présentateur (en psychodrame - le réalisateur) est d'aider les participants du nouveau groupe à se sentir en sécurité.
Dès les premiers cours, la peur disparaît et une atmosphère d'entraide et de soutien s'installe. En soi, c'est déjà beaucoup, surtout dans ces moments de la vie où l'on se sent seul et impuissant.
Tous les membres du groupe ne décident pas immédiatement de présenter leur problème. Mais l’essence du travail psychodramatique est que n’importe quelle personne peut être choisie pour jouer le rôle d’un autre participant à la scène (le rôle du moi auxiliaire).
La magie du psychodrame réside dans le fait que, ayant joué un rôle de substitution dans la scène de quelqu'un d'autre, l'interprète de ce rôle révèle ou résout ses problèmes inconscients. Ainsi, aider les autres, c’est en même temps s’aider soi-même.
Le psychodrame peut montrer la voie à suivre pour résoudre de nombreux problèmes, y compris familiaux. On dit souvent : « Je le ferais si j'étais toi... ». Mais à quelle fréquence nous mettons-nous réellement à la place d’une autre personne ? Mais c’est vraiment la seule façon de ressentir l’autre, de le comprendre.
Lors d'un travail psychodramatique, le protagoniste (client du psychodrame) a la possibilité de prendre effectivement la place d'une autre personne (conjoint, enfant, père, mère) et de se regarder à travers ses yeux. Parfois, cela suffit déjà pour comprendre les raisons des difficultés relationnelles existantes.
De plus, il est possible de faire l’expérience directe de l’autre tel qu’il est. Il existe une opportunité de se débarrasser des illusions, pour lesquelles nous dépensons énormément d’énergie. Le psychodrame permet à une personne de se rapprocher de la réalité.
On a beaucoup écrit sur le besoin d’amour inconditionnel des enfants. C'est-à-dire qu'il n'aime pas parce qu'il réussit (obéissant, pratique), mais simplement parce qu'il existe. Comment pouvez-vous donner un tel amour à vos enfants ?
Vous devez acquérir une expérience sensuelle d’amour inconditionnel pour vous-même, permettre à votre Enfant Intérieur d’ÊTRE. C'est dans la scène psychodramatique que cela devient possible.
Difficultés dans les relations parents-enfants deviennent assez souvent le sujet d'un travail de groupe. Lorsqu'un parent fait une demande, en règle générale, l'action psychodramatique révèle des problèmes non résolus de sa propre enfance : sentiments de ressentiment, de culpabilité, d'insécurité dans les relations avec ses propres parents.
Le psychodrame est un moyen très rapide et efficace de voir de tels liens. C'est peut-être le pont le plus court entre les problèmes et la prise de conscience des causes de ces problèmes. La compréhension ne vient pas de la surface des conversations sur le problème, mais des profondeurs de l’action psychodramatique.
De plus, dans les conditions sécuritaires du psychodrame, le client a la possibilité de réagir à des sentiments négatifs longtemps refoulés (agression, ressentiment, haine, peur). Les situations inachevées reçoivent leur développement et leur achèvement, ce qui contribue à la libération des souvenirs difficiles du passé.
Face aux manifestations névrotiques chez les enfants, les parents doivent se rappeler que l'enfant est un produit de la famille et que son comportement met en œuvre la demande du système familial. Le psychodrame aide à éliminer de telles manifestations chez les enfants en travaillant avec les parents (l'un des parents).
Cela se produit en clarifiant la fonction de tels comportements par rapport au système familial et en rejouant positivement la situation.
D'une manière générale, toute enquête sur le comportement d'un enfant est inutile si les autres membres de la famille ne sont pas disposés à changer. Le travail d'un psychologue pour enfants aura un résultat à court terme si les problèmes dans la relation entre les parents ne sont pas résolus.
En train de vivre ensemble, mari et femme des « angles morts » courants apparaissent dans les relations. Tous deux ne voient pas la même chose, tous deux sont incapables de comprendre les véritables raisons de leurs différences.
La question est encore compliquée par le fait que lors d'une crise familiale, chacune des parties en conflit dispose de son propre groupe de soutien (amis, parents). Les proches prennent généralement la position de l'un des époux ; ils ne sont pas en mesure d'évaluer objectivement la situation ; ils sont généreux en conseils, souvent contradictoires et s'excluent mutuellement.
C’est à ce moment-là qu’un avis impartial et indépendant d’un spécialiste est important. Un psychologue ou un psychothérapeute qualifié, en travail individuel ou en groupe, peut aider le client à dépasser les limites du conflit et à le voir sous différents points de vue.
Chaque psychologue a rencontré le désir d’un client d’avoir une version plus pratique d’un partenaire. Chaque jour, une personne fait des efforts titanesques pour changer son entourage. Mais la seule façon de transformer la réalité environnante est votre propre transformation interne, puisque le monde externe correspond toujours au monde interne.
Les relations entre époux constituent également une part importante des demandes en séances psychodramatiques : rupture de communication, manque de contact affectif, difficultés à maîtriser les rôles familiaux, crise du nid vide, etc.
Les causes les plus courantes de divers types de difficultés sont la répétition du scénario familial de la famille parentale, la violation des fonctions de rôle et le manque de mouvement mutuel entre les époux vers le développement personnel et le développement des relations.
Dans le psychodrame, contrairement au conseil familial, le travail ne se fait pas avec les véritables proches du client, mais avec ses images internes du partenaire, de l’enfant et des parents. Mais clarifier les relations avec les personnages de la psyché humaine modifie inévitablement les relations réelles.
Cela s'explique par le fait que la famille, comme tout système, est soumise au droit : en cas de tension au sein du système, une modification d'un élément entraîne une modification du système dans son ensemble.
Un client qui a résolu son problème change automatiquement son comportement, pense différemment et perçoit la réalité plus consciemment. Cela ne peut qu'affecter le comportement, la pensée et la perception des autres. Des changements profonds chez au moins un des parents ou l'un des conjoints entraîneront inévitablement un nouveau contenu et une nouvelle qualité des relations avec les autres membres de la famille.
La valeur de l'expérience psychodramatique, entre autres choses, réside également dans le fait qu'après avoir joué le rôle d'un protagoniste, une personne apprend une nouvelle façon de construire des dialogues internes et peut l'utiliser de manière indépendante. Ce processus est appelé autodrame.
Au plus fort de tout conflit ou au moment de crise de toute communication, il est plus facile pour une personne ayant une expérience psychodramatique de voir la situation sous d'autres points de vue, y compris depuis la position d'un observateur indépendant. Cela vous aide à prendre des décisions plus éclairées et plus éclairées et à voir la réalité de manière plus objective.
La possibilité d'utiliser des techniques et des techniques psychodramatiques dans le conseil individuel est appelée monodrame.
Une nouvelle direction de la psychothérapie est le psychodrame intégratif. Il s'agit d'une combinaison de techniques classiques du psychodrame avec des techniques et des méthodes développées dans d'autres domaines de la psychothérapie : art-thérapie, drame symbolique, mythodrame, thérapie par les contes de fées, constellations familiales systémiques, PNL, thérapie orientée corps, théorie des relations d'objet, etc. le grand professionnalisme du chef de groupe et une attitude honnête envers le travail du client, la possibilité du psychodrame en tant que méthode psychothérapeutique est énorme.
En plus des caractéristiques propres au psychodrame, cette méthode présente également des avantages communs à d’autres types de psychothérapie de groupe. Pendant la leçon, les participants sont constamment dans un état d'introspection, développent leur intelligence émotionnelle, ont la possibilité de partager ouvertement leurs sentiments (dans la vie ordinaire, nous le faisons extrêmement rarement), de reconnaître leurs propres comportements et ceux des autres, et c’est la première étape vers un changement de modèles stables.
L'application de l'expérience acquise pendant les cours dans la vie réelle et dans les relations familiales donne des résultats inestimables. En étant conscients de nos propres sentiments, nous pouvons apprendre à notre enfant à être plus conscient. Les relations conjugales deviennent plus sincères et plus profondes. La compréhension, le pardon et l'acceptation de nos propres parents nous libèrent de la captivité des scénarios répétitifs.
La méthode appelée psychodrame est le type d’application pratique le plus représentatif de la psychothérapie de groupe. L'auteur du psychodrame est Jacob Moreno, un homme au nom duquel le développement de la thérapie de groupe en tant que direction indépendante est généralement associé.
Le psychodrame est de plus en plus utilisé. Les concepts du psychodrame comprennent les concepts suivants : rôles et jeux de rôle, spontanéité, corps, catharsis et perspicacité. Décrivons-les brièvement.
Rôles et jeux de rôle.
Il est important de comprendre immédiatement la différence fondamentale entre le psychodrame en tant que méthode de psychothérapie et le jeu de rôle de type théâtral. Si au théâtre tous les rôles et comportements sont écrits par l'auteur et que les acteurs n'ont qu'une légère possibilité d'improvisation, alors dans le psychodrame, il n'y a pas de scénario défini. Les membres du groupe le créent eux-mêmes au fur et à mesure que l’intrigue se développe et ne savent pas à l’avance où tout cela mènera. Ici, le psychodrame ressemble à la vie elle-même. Les participants choisissent et attribuent eux-mêmes les rôles. Le psychothérapeute explique uniquement les règles de base du psychodrame. Moreno cite la différence suivante entre la pièce et le psychodrame : dans le premier cas, le spectateur regarde l'éruption d'un volcan de l'extérieur, dans le second il se trouve lui-même au pied du volcan.
Spontanéité.
Cela implique le naturel (et non l’intentionnalité) de la perception et de la réponse. Ce terme se retrouve dans presque tous les types de psychothérapie. C'est l'acquisition de la spontanéité qui permettra au client de se débarrasser au mieux de ses complexes et névroses. Jacob Moreno confie cette tâche aux participants du psychodrame.
Les participants ne doivent pas s’éloigner du moment présent, ne doivent pas jouer des scénarios ou des scènes qu’ils ont inventés ou des scènes de leur vie passée, mais agir exactement « ici et maintenant ». C'est cette atmosphère créative qui permet aux participants de se débarrasser des complexes, de dépasser les schémas comportementaux et de mieux s'ouvrir à eux-mêmes et aux membres du groupe.
Télé.
On pense que ce concept s'apparente à ce que Freud a appelé le transfert (le transfert par le client au psychanalyste de traits émotionnels et de relations qui lui sont importants). Certains disciples de Freud ont également utilisé le terme contre-transfert, désignant le processus d'empathie empathique d'un psychothérapeute avec les sentiments et les états du client. Tele combine ces deux concepts et caractérise un processus bidirectionnel de perception empathique - à la fois entre le psychothérapeute et le client, et entre tous les participants au psychodrame.
Catharsis.
Ce mot dans la tragédie grecque antique signifiait purification, illumination par la souffrance. Ce mot a été introduit dans la pratique de la psychanalyse par Freud. Son sens est la découverte, à travers des expériences émotionnelles intenses, des causes des névroses et le soulagement qui en résulte – la guérison. Cependant, ici, le concept de catharsis a reçu une interprétation supplémentaire. Dans le psychodrame, la catharsis doit être vécue non seulement par tous les participants à une scène psychodramatique particulière, mais aussi par les spectateurs qui font preuve d'empathie active.
Aperçu.
Le mot (insight) est traduit de l'anglais par insight inattendu. Généralement, la perspicacité (en particulier dans le sens psychanalytique) se produit à la suite d'une catharsis. Dans le même sens, on l'entend dans le psychodrame, dont l'atmosphère et la dynamique doivent conduire les participants (ou du moins certains d'entre eux) à la catharsis, et à travers elle à la perspicacité.
La pratique du psychodrame comprend plusieurs étapes importantes. Cela comprend l'étape de répartition des rôles et trois étapes de développement du psychodrame lui-même.
Répartition des rôles.
De nombreux chefs de groupe introduisent leurs propres innovations dans les types de rôles dans le psychodrame, cependant, fondamentalement, les types introduits par Moreno sont préservés. Ceux-ci incluent les rôles de réalisateur, de protagoniste (personnage principal) et de personnes auxiliaires. Le réalisateur est généralement le psychothérapeute lui-même ou le chef du groupe (généralement un parent).
Ses tâches principales sont de créer une atmosphère créative optimale pour le travail à venir, de répartir les rôles restants, de lancer l'action scénique dans la direction souhaitée, puis de maintenir l'ambiance des participants pour montrer leur initiative créative et leur improvisation.
Moreno appelle le protagoniste (conformément à la terminologie du théâtre antique) l'interprète du rôle principal - le moi principal. Tous les autres participants jouent les rôles de moi auxiliaires. Nous pouvons suivre leurs activités plus en détail dans le processus d'examen du soi. principales étapes du développement du psychodrame.
Première étape.
Ici, la principale charge incombe au réalisateur. Ses tâches comprennent
pour parvenir à la libération physique de tous les participants au psychodrame, en surmontant (typique des acteurs débutants) la constriction motrice.
Favoriser constamment l'apparition de la spontanéité, non verbale (motrice, faciale) et verbale (manifestation verbale des émotions).
Concentrez délibérément l'attention des membres du groupe sur la résolution d'un problème commun conformément au principe « ici et maintenant ».
Le directeur ne doit intervenir qu’en cas d’absolue nécessité.
Deuxième étape.
La partie principale du psychodrame commence. Le metteur en scène demande au protagoniste de choisir un sujet qui lui tient à cœur et de dire à chacun l'idée générale de la pièce qu'il aimerait jouer. Le protagoniste ne donne que la direction générale et le développement de l'action doit être spontané. Ensuite, le personnage principal sélectionne un ou plusieurs partenaires qui seront ses auxiliaires. Après avoir expliqué leur tâche aux partenaires, le protagoniste commence à mettre en scène l'action prévue. Le réalisateur ajuste uniquement le processus vers la catharsis et la perspicacité.
Troisième étape.
Il s'agit de la dernière étape, qui consiste en une discussion et une analyse communes du comportement de tous les participants. Cette discussion devrait inclure tous les membres du groupe. Une telle discussion contribue à améliorer le travail et stimule l’interaction de groupe et la compréhension empathique.
MÉTHODES DE PSYCHODRAMME.
Les principales méthodes du psychodrame sont : le monologue, la méthode double, l'échange de rôles, le display.
Monologue.
Il s'agit d'une déclaration du protagoniste ou de son auxiliaire, en exprimant le sujet choisi, le héros le comprend à nouveau et, voyant la réaction du public, commence à mieux le comprendre lui-même.
Double.
L'un des participants sélectionnés devient la doublure du protagoniste. Il suit attentivement le monologue du héros et se prépare à continuer à chercher une solution au problème pour lui dès que le héros commence à s'y coincer. Dans certaines versions, le double tente de comprendre et d’exprimer les non-dits du héros. Le double ne parle toujours pas en son propre nom, mais au nom du héros, comme sa voix intérieure, l'une de ses sous-personnalités. Il convient d'encourager différents types de doubles : sérieux, ironiques, incolores (imitant complètement le protagoniste), passionnés, sceptiques, etc.
Échange de rôles.
Il est conseillé d'échanger périodiquement les rôles. Le protagoniste devient un double ou l'un des moi auxiliaires et vice versa. Cela permet de mieux apprendre à comprendre les autres, et par là même, soi-même.
Afficher.
Cela utilise un mécanisme de rétroaction. Le protagoniste est invité à observer comment son double et les autres participants le représentent. Cela vous aide à vous voir à travers les yeux des autres, à clarifier votre opinion sur vous-même et, éventuellement, à introduire des corrections dans votre comportement.
Dans la pratique du psychodrame, il existe d’autres techniques. Il s'agit principalement des éléments suivants : la technique de la bougie, les conversations aux chandelles, la projection du futur.
Technique de bougie.
Tous les membres du groupe se révèlent à leur tour protagonistes, doubles, soi auxiliaires.
Conversations aux chandelles.
Généralement, le protagoniste tourne le dos au groupe et écoute les autres participants discuter de son comportement et de ses idées.
Projection du futur.
Le protagoniste fantasme sur ce qui pourrait ou devrait arriver dans le futur.
Le psychodrame est utilisé dans le traitement de l'alcoolisme, de la toxicomanie, dans la correction de divers types de comportements déviants (déviants), de troubles neuropsychiques limites (névroses, psychopathie).
Le fondateur du psychodrame, Jacob Moreno (1993, 2001, 2003), a montré que les malades mentaux, incapables de transfert, peuvent être contactés en échangeant les rôles. Pour garantir que des parties divisées de sa personnalité et des objets hallucinatoires soient représentés lorsqu'il travaille avec un patient, Moreno a mis en pratique une équipe d'assistants - le « Je » auxiliaire du patient.
Les dramaturges modernes considèrent les symptômes psychopathologiques comme une conséquence de conflits de rôles, de fixations de rôles, d’une flexibilité insuffisante des rôles et d’un développement des rôles altéré, ou les décrivent comme une « névrose de créativité » accompagnant une « diminution de la motivation ».
Le psychodrame est indiqué pour les névroses avec troubles du comportement social et des contacts, du travail et des activités professionnelles, des maladies psychosomatiques et de la dépendance chimique. Le psychodrame est particulièrement indiqué pour les patients souffrant d'alexithymie (incapacité de verbaliser des expériences émotionnelles et des conflits internes), ainsi que pour les personnes qui, en raison de leur timidité, retiennent les manifestations externes de leurs sentiments les plus profonds ou ont fusionné avec leur rôle social.
Le but du psychodrame est de faciliter l'expression de sentiments cachés, d'assurer la réalisation de la perspicacité, d'aider le patient à créer de nouvelles formes de comportement plus efficaces et de révéler des possibilités inexplorées pour résoudre les conflits. Le psychodrame repose sur la théorie de la catharsis, qui explique l'effet purificateur du théâtre à la fois sur le public et sur les acteurs eux-mêmes. Le psychodrame implique une personne dans un échange non verbal de partenaires avec des émotions réelles, à la fois positives et négatives.
Zerka Moreno (1998) souligne la signification créative des expériences mutuelles des partenaires qui créent une harmonie interpersonnelle et de groupe. Grâce à la coopération et à l'empathie des membres du groupe avec le véritable destin du protagoniste, une vision de groupe surgit, à laquelle Moreno attachait un rôle particulier dans le traitement des malades mentaux.
La tâche du thérapeute consiste à réchauffer le groupe, à aider à organiser le psychodrame, à gérer l’action qui se déroule sur scène et à explorer les résultats avec les participants. Il doit également apporter soutien (facilitation), encadrement, gestion et créativité. Les principales techniques sont :
présentation de soi, présentation des autres, entretien dans le rôle de l'autre et entretien dans le rôle de soi, monologue, inversion des rôles, double, « je » auxiliaire, miroir et projection dans le futur.
La spécificité du psychodrame est « l’insight-in-action », qui présente trois caractéristiques : l’apprentissage par l’expérience directe, l’apprentissage par l’action, l’apprentissage non cognitif (expérientiel, sensoriel). Il y a 4 étapes pour obtenir un aperçu :
1) préparation (un mec invite une fille à un rendez-vous, son adversaire se moque de lui, la fille s'en va) ;
2) maturation (le gars est inquiet, essayant en vain différentes manières de résoudre le problème) ;
3) perspicacité (il commence à fréquenter une section de boxe et suit une formation assertive) ;
4) vérification (le gars bat l'adversaire et rend la fille).
Contrairement aux interprétations verbales de la psychanalyse, le psychodrame utilise principalement des « interprétations d'action », qui montrent au protagoniste le sens de son comportement sous forme de jeu de rôle. Dans ce cas, le transfert ressemble à une action répétée du passé, la résistance à une opposition et l’agir en action se produit par une action communicative.
Si en psychanalyse l’agir en action n’est pas encouragé, alors en psychodrame il représente une phase nécessaire du processus thérapeutique. Il y a 6 aspects du jeu de rôle :
1) vivre (agir à l'aide de mouvements),
2) réponse émotionnelle,
3) placement dans le présent à partir du passé ou du futur,
4) libération de la réalité interne vers l'extérieur,
5) langage d'action,
6) actions conscientes déclarées.
Les transferts vers le leader et les partenaires se manifestent généralement par une compétition pour les faveurs du leader et reflètent des conflits fraternels, immédiatement identifiés, précisés et résolus à l'aide de méthodes psychodrame. La résistance dans le psychodrame se manifeste : a) dans le blocage de la spontanéité du protagoniste, b) dans les barrières entre les membres du groupe et c) entre le groupe et le psychodramatiste. De cette façon, les participants essaient d’éviter de ressentir de l’anxiété, de la culpabilité et de la honte. La résistance est d’abord analysée puis neutralisée. L’analyse de la résistance dans le psychodrame passe par 3 étapes :
1) sensibilisation (identification, verbalisation) ;
2) identifier la cause (de quoi il est protégé) ;
3) refus de résistance (incitation à l'achèvement de l'action).
Pour neutraliser les résistances, un « processus de réchauffement s'organise, se déplaçant de la périphérie vers le centre » (Z. Moreno, 1998). D. Kipper (1993) décrit une technique appelée « Mort temporaire et renaissance du groupe » pour vaincre la résistance dans un groupe de psychodrame. Il est demandé au volontaire de se faire passer pour le groupe incapable, allongé sur le sol comme s'il était dans le coma. Il peut répondre de manière sélective aux questions de ceux qui l'approchent. Le présentateur s'adresse au groupe avec les mots : « Ici repose un groupe sans vie. Découvrez s'il est possible de la ramener à la vie et si elle le souhaite. Vous pouvez faire ce que vous voulez : l'enterrer ou la réanimer. Vous pouvez commencer dès maintenant. » Le présentateur n'intervient pas davantage.
L'action psychodramatique est déterminée par les règles suivantes :
- une mise en acte au lieu d'une description ;
- l'authenticité des collisions et des sentiments (« ici, maintenant, avec nous ») ;
- une implication maximale ;
- réponse spontanée ;
- mise au point sélective – modification des paramètres temporels, dramatisation ;
- expansion des capacités cognitives - sécurité, émotionnelles
expérience, hyperréalité (incarnation de l'imagination), prise en compte des opportunités individuelles d'avancement, capacité de retenue ;
- une séquence d'épisodes interconnectés joués.
J. Moreno (2003, p. 112) a utilisé avec succès le psychodrame pour traiter des patients atteints de schizophrénie, ce qui lui a permis de tirer la conclusion suivante : « Le psychodrame offrait aux patients un environnement dans lequel leur moi intérieur pouvait se développer et se révéler. Dans cet environnement, ils ont pu exprimer leurs illusions et hallucinations à un degré qui ne serait pas possible dans une situation thérapeutique normale. Avec l'aide du processus psychodramatique, tous les rôles qui nécessitaient une présentation ont été joués et, puisque des relations inter-rôles ont été établies entre les patients et les soi auxiliaires, nous avons pu arrêter une détérioration ultérieure et, dans 25 cas, amener les patients à un niveau de relation. cela convenait mieux à la vie en dehors des murs de la clinique.
Moreno (2003) cite un certain nombre de techniques psychodramatiques qu'il a développées spécifiquement pour les patients atteints de schizophrénie.
- Technique de rôle de remplacement. Le patient qui refuse de jouer lui-même est invité à jouer le rôle d'un personnage qui lui est associé. S'il considère qu'il s'agit d'une atteinte à sa vie privée, on lui propose de choisir un rôle symbolique.
- Technique du miroir. Pour que le patient, trop impliqué dans le rôle, puisse se voir de l'extérieur, le « je » auxiliaire joue le rôle du patient, ainsi que d'autres rôles introduits par lui. Cette technique est également utilisée lorsque le patient refuse de jouer, tandis que ses commentaires depuis la position du spectateur sont pris en compte et qu'au moment opportun il lui propose de reprendre son rôle au « je » auxiliaire.
- Techniques de projection. Le patient, avec l’aide du « je » auxiliaire, joue une situation qui existe dans son imagination (comme la scène de l’empoisonnement de son père, mise en scène par Hamlet devant sa mère avec l’aide d’acteurs ambulants).
- Technique d'échange de rôles. Le patient, dans le rôle du thérapeute, traite le « je » auxiliaire, jouant le patient lui-même.
- Technique de distance symbolique. Dans un premier temps, le patient joue un rôle qui exclut le symptôme. Par exemple, un fils qui bat sa mère joue un prince qui ne lève pas la main contre la reine. Puis le statut social des rôles est progressivement réduit au réel tout en gardant le contrôle de l'agressivité.
- Double technique. Le patient dépeint la face cachée de son ambivalence, le « je » auxiliaire - la face présentée aux autres. Une bagarre éclate entre eux.
- Technique d'action dans un rôle alternatif. Si le patient est incapable de coopérer avec le « je » auxiliaire pendant le jeu, il assume ses fonctions, passant d'un rôle à un autre au cours de l'action.
- Technique du monde auxiliaire. Lorsque le patient vit dans un monde psychotique, les moi auxiliaires incarnent les images de ses fantasmes, lui permettant d'entrer en contact avec la réalité, comme dans le cas du patient qui s'imaginait être Hitler.
La taille optimale d’un groupe de psychodrame est de 6 à 9 personnes. Une composition hétérogène et une forme ouverte du groupe sont privilégiées ; l'admission de nouveaux membres s'accompagne d'un serment de secret de groupe et de confiance mutuelle, d'ouverture et d'activité. Habituellement, lors d'une séance de groupe, des collègues de l'animateur (directeur) et d'un encadrant (directeur de formation) sont présents en tant qu'observateurs.
Un cours collectif peut durer à partir de 15 minutes. jusqu'à plusieurs heures. Il y a quatre étapes principales de la session. Environ 15 % du temps est consacré à la phase préparatoire, 65 % à la phase action et 20 % aux deux dernières étapes : analyse et discussion.
1ère étape du psychodrame. A ce stade, trois tâches sont résolues séquentiellement : l'échauffement, le diagnostic, l'anamnèse. Il y a une augmentation progressive de l'activité motrice des participants, une stimulation des réactions comportementales spontanées et une concentration de l'attention des membres du groupe sur un problème spécifique.
Lors de la première leçon, le réalisateur parle brièvement de la nature et des objectifs du psychodrame, et les participants peuvent poser des questions. Dans un groupe à long terme, un échauffement non dirigé est souvent utilisé pour préparer les participants au travail. Il peut être demandé aux membres du groupe d'exposer brièvement ce qu'ils ont réalisé au moment où ils sont venus à la séance, ou de commenter s'ils étaient prêts (ou non) pour le travail.
Au cours du processus d'échauffement, le protagoniste est révélé - le personnage principal, dramaturge et metteur en scène du psychodrame d'aujourd'hui. Au fur et à mesure qu’il s’autodiagnostique et rapporte les données anamnestiques nécessaires, le réalisateur recherche des indices, indicateurs d’un problème dans le comportement verbal et non verbal du protagoniste. À partir des indices trouvés, on peut jouer une scène qui décrit métaphoriquement la situation : « Deux chèvres sur un chemin étroit », etc.
Le protagoniste, en collaboration avec le réalisateur, sélectionne des « moi » auxiliaires qui jouent le rôle des proches et des sous-personnalités du patient. Ils doivent sympathiser avec le protagoniste, être sensibles aux instructions du thérapeute et mettre en jeu leur propre perception du problème.
Zerka Moreno (1998) identifie 5 fonctions du « je » auxiliaire :
1) jouer le rôle nécessaire au protagoniste ;
2) comprendre la relation du protagoniste avec les personnages représentés ;
3) clarifier des aspects de ces relations dont il n'a pas connaissance ;
4) demander au protagoniste de chercher à résoudre les problèmes internes et les conflits interpersonnels ;
5) « construire des ponts » pour la transition des jeux de rôle à la vie réelle.
Les moi auxiliaires servent d'intermédiaire entre le protagoniste et le metteur en scène, les instructions reçues de chacun d'eux déterminant leur jeu par ailleurs spontané. Lorsqu'on travaille avec des patients atteints de maladies mentales, il est nécessaire de former d'abord des patients jouant le rôle de « je » auxiliaire ou d'utiliser des assistants.
L'étape 2 – action psychodramatique, est la plus longue et la plus dynamique. Il réalise la catharsis et la perspicacité en action sur le problème (réaction et prise de conscience des sentiments refoulés). Ce ne sont pas seulement des situations de relations interpersonnelles qui se jouent, mais aussi des fantasmes et des rêves ; Les acteurs peuvent s'opposer aux forces humaines.
La tâche d'apprentissage est résolue en rejouant une situation traumatisante du passé avec des éléments de formation par jeu de rôle. Cette tâche est facilitée, si nécessaire, en modifiant le scénario, en échangeant les rôles, en modifiant la composition et le comportement des personnages, ainsi que par la réponse solidaire du public. Il est demandé au protagoniste de réaliser ses fantasmes ; faire ce qui n'a pas été fait et refaire ce qui a été fait
fait du mal. Des techniques telles que la projection dans le futur et la modélisation de la réalité sont utilisées.
J. Corey (2003) recommande les actions suivantes au réalisateur.
- Le protagoniste doit être encouragé à apprendre à jouer le plus tôt possible des scènes impliquant un conflit relationnel.
- Toutes les actions doivent être réalisées en mode « ici et maintenant ». Ainsi, si une personne travaille avec une situation passée, le réalisateur l'aide à parler au présent.
- Le protagoniste a besoin de liberté pour choisir les événements, l'heure, le lieu et les personnes à inclure dans la situation.
- Il est plus raisonnable de commencer à travailler avec des événements moins significatifs et de laisser les scènes traumatisantes pour plus tard.
- Il est demandé au protagoniste de reconstituer la situation le plus fidèlement possible, tout en évitant une immersion excessive dans la mémoire de mots et de propos précis. Il est plus important de découvrir comment il se souvient des principales caractéristiques de l'interaction.
- Le protagoniste doit être encouragé à être aussi verbal et
expression non verbale de soi. Dans ce cas, le directeur doit fournir
attentif et prudent.
- Le protagoniste peut avoir la possibilité de jouer le rôle de chacun dans la scène qui se joue (échange de rôles) ; cela peut l'aider à comprendre comment les autres participants au conflit perçoivent cet événement, ce qu'ils en ressentent.
À la fin de cette étape, le groupe exprime une profonde empathie et acceptation du protagoniste, lui permettant d'entrer dans la dimension transcendantale. Des scènes finales se jouent telles que la réception d'une récompense, la correction, le dernier dialogue, le travail à venir, la fin heureuse, les soins parentaux, les compliments, les cadeaux, la séparation (du protagoniste et du groupe), la photo de groupe.
Étape 3 – partage (« partage »). Tout d’abord, le partage des rôles se produit (retour d’informations sur les rôles). Les interprètes de certains rôles, y compris les doublures du protagoniste, décrivent les sentiments ressentis par leurs personnages pendant le jeu. Le thérapeute veille à ce que les participants parlent de leurs sentiments sans les remplacer par des interprétations, des évaluations et des conseils rationalisés (règles de feedback de rôle). La stabilité émotionnelle du protagoniste est restaurée, un sentiment de problème partagé et d’optimisme est atteint.
Ensuite, le protagoniste effectue le deroling (sortie des rôles), s'approchant de chaque participant avec les mots : « Vous n'êtes plus... Vous (le vrai nom du participant est appelé). » Cette procédure permet de se libérer des vestiges des expériences de rôle. Cette étape est complétée par un auto-partage (voir exercices).
Zerka Moreno (1998) donne de précieux conseils sur le partage.
- Les participants ne parlent pas du protagoniste, mais de leurs sentiments à son égard et envers les autres personnages de l'action dramatique.
- Les participants n'utilisent pas d'analyses et de critiques froides, mais expriment respect et gratitude au protagoniste pour sa révélation publique.
- L'effet curatif ne doit pas tant être attendu de la perspicacité que de l'échange de sentiments.
- Les analyses, interprétations et évaluations ne peuvent être faites qu'après que le protagoniste se soit calmé.
Si les membres du groupe tentent plutôt d'analyser ou de résoudre les problèmes du protagoniste, J. Corey (2003) recommande de les aider avec les questions suivantes :
- Comment le psychodrame du protagoniste vous a-t-il influencé ?
- Quels sentiments avez-vous ressenti lorsque vous avez participé à son psychodrame ?
- Quelles expériences de votre vie peuvent être corrélées à sa situation ?
-Avez-vous développé des sentiments à son égard dont vous aimeriez discuter avec lui ?
Les tâches finales de cette étape :
1) aider les membres du groupe à transférer ce qu'ils ont appris pendant la séance dans la vie quotidienne ;
2) résumer et mettre en évidence les principaux points de la session ;
3) planifier la prochaine session ou identifier les futurs sujets de travail ;
4) fournir un soutien supplémentaire ;
5) introduction d'une sorte de rituel d'achèvement (s'il est adapté à la situation) ;
6) travailler avec les sentiments concernant la séparation et les soins ;
7) aborder les points inachevés de la séance ou encourager les membres du groupe à exprimer brièvement ce qui n'a pas été dit.
La 4ème étape - traitement (analyse de processus) est une conférence didactique dédiée à la formation avec une compréhension approfondie de la technologie. Le traitement peut être centré sur le thérapeute, sur le protagoniste ou sur le groupe. Les problèmes personnels identifiés du thérapeute formateur sont laissés à la thérapie personnelle et développés lors des séances ultérieures. La discussion publique sur la personnalité du protagoniste en sa présence se déroule comme un enseignement de la théorie de la personnalité, si nécessaire, les traits de sa personnalité sont analysés en son absence dans le groupe ;
étudiants. La posture de l'enseignant lors du traitement allie analyse critique et accompagnement.
Le dramathérapeute devrait (Holmes et Karp, 1997) :
- avoir une vision forte et optimiste du potentiel du groupe ;
- avoir confiance en soi et créer le sentiment que des changements positifs s'opèrent dans le groupe ;
- créer des situations où tout devient possible : le présentateur est capable de créer une atmosphère de créativité magique ;
- créer une atmosphère dans laquelle tout ce qui est inconnu, non dit, non arrivé s'avère aussi important que tout ce qui s'est passé dans la vie ;
- avoir un véritable sens du jeu, du plaisir, de la fraîcheur et être capable d'incarner à la fois l'humour et le pathétique ;
- avoir les idées, les rêves et les fantasmes originaux de Moreno et être capable de les traduire en action ;
- avoir un appétit pour le risque ; être capable de soutenir, de stimuler et parfois de provoquer le participant à s'engager dans un travail thérapeutique ;
- être capable d'induire chez les autres un sentiment de spontanéité et d'envolée créative, qui conduisent à des changements personnels.
Psychodrame est à la fois une technique psychothérapeutique et un mécanisme de conseil psychologique développé par Ya Moreno. Dans le psychodrame classique, le mécanisme de l'improvisation dramatique est utilisé pour explorer la vie intérieure du sujet. Le travail d'individus qui complètent leurs propres actions par la théâtralisation, l'expression dramatique et le jeu de rôle constitue la base de la méthode psychodrame.
Le psychodrame en tant que méthode de psychothérapie est utilisé sous forme de pratique individuelle (monodrame) et d'action de groupe. La technique du psychodrame implique l'utilisation de communications verbales et d'interactions non verbales. La séance est basée sur la mise en scène de plusieurs scènes qui peuvent mettre en scène, par exemple, les souvenirs du client concernant certains événements passés, certaines situations inachevées, ses rêves ou fantasmes, etc. De telles scènes peuvent soit être proches de la réalité, soit faire ressortir les processus internes de la psyché. A l'aide de la scène mettant en scène ses propres moments de la vie, le sujet a la possibilité d'acquérir des capacités qui lui seront utiles à l'avenir.
Méthode psychodrame
Le psychodrame est une pratique psychothérapeutique qui est un jeu de rôle. Au cours d'un tel jeu, une improvisation dramatique se produit, facilitant l'exploration du monde intérieur des sujets et créant les conditions pour l'expression spontanée de sentiments étroitement liés aux problèmes les plus importants.
Le psychodrame de groupe est basé sur les normes du jeu.
Le concept de psychodrame en tant que technique correctionnelle est né d'une expérience menée par Ya L. Moreno. Cette expérience fut plus tard appelée « théâtre spontané ». Moreno a pensé pour la première fois à la composante thérapeutique des techniques de jeu lorsqu'il a vu comment les enfants se promenant dans les parcs de Vienne mettaient en œuvre leurs propres fantasmes. Au cours d'expériences de mise en scène de situations, Moreno a remarqué que la spontanéité apparaît, que la créativité se produit et qu'un véritable contact émotionnel apparaît, reliant les participants à la situation, ce qu'on appelle la catharsis, qui aide les individus à réaliser une activité créatrice et une perspicacité.
Le psychodrame de groupe confère au sujet le rôle d'un héros dans le jeu. Le contenu du jeu doit être axé sur les problèmes de personnalité, ce qui favorise la libre expression de ses propres sentiments dans des improvisations guidées par le thérapeute. Les participants au psychodrame observent attentivement les événements et comparent les actions qui se déroulent sur la scène avec leurs propres difficultés.
Le but du psychodrame est de diagnostiquer et de corriger l'influence des attitudes et des réponses émotionnelles inadéquates, leur élimination, l'approfondissement de la connaissance de soi et le développement de la perception sociale.
Le psychodrame aide à révéler des émotions profondes dans une configuration beaucoup plus riche et efficace que ne le permettent d’autres techniques basées sur une description verbale de l’expérience.
Dans le processus du psychodrame, l'individu trouve des méthodes efficaces pour résoudre des problèmes de nature psychologique à différents niveaux : du quotidien à l'existentiel. Le sujet, avec l'aide du thérapeute et des participants, reproduit des événements marquants de la vie dans un acte dramatique, joue des scènes pertinentes par rapport à sa situation problématique. Toutes les scènes sont jouées selon le principe « ici et maintenant », c'est-à-dire qu'elles ne dépendent pas du moment où les situations se produisent. L'action est structurée de manière à faciliter la spécification de la situation problématique. De nouveaux rôles, des réactions alternatives et des styles de comportement affectif sont analysés, et des modèles de résolution de problèmes plus fructueux sont recherchés et testés dans la pratique. Les actions physiques sur lesquelles se construit le psychodrame augmentent la possibilité d’utiliser une source aussi importante de connaissance de sa propre personne et des autres comme signaux de comportement non verbal.
Le psychodrame vise à aider les personnes qui ont des difficultés à exprimer verbalement leurs sentiments et leurs expériences de vie. Dans le processus du psychodrame, le sujet est à la fois le personnage principal de la situation qui se joue, son créateur, un chercheur de lui-même et de sa propre vie.
Le psychodrame infantile est largement utilisé dans les cas de comportement déviant pour éliminer les réponses émotionnelles inadéquates et développer les capacités de perception sociale.
Des types de psychodrame ont été proposés par A. Voltman, tels que la dramatisation de marionnettes et le biodrame. Un trait caractéristique du biodrame est la répartition des rôles animaux entre les enfants. Voltman pensait qu'il était plus facile pour un enfant, surtout à l'âge préscolaire, de jouer le rôle d'un animal que de jouer lui-même, ses camarades ou ses proches. La dramatisation de marionnettes implique que des adultes jouent devant un enfant des états ou des situations conflictuelles qui lui tiennent à cœur à travers un spectacle de marionnettes. Les dramatisations de marionnettes sont recommandées pour les enfants avec lesquels la communication est difficile et qui sont en âge préscolaire et préscolaire.
Il existe d'autres types de psychodrame. Par exemple, l’une des personnes participant à une séance de thérapie de groupe dramatise ou parle d’événements de la vie. Dans ce cas, l'improvisation et l'attitude amicale du groupe jouent un rôle clé.
Les méthodes psychodramatiques peuvent être utilisées comme techniques psychothérapeutiques indépendantes, mais en même temps, elles sont plus efficaces lorsqu'elles sont utilisées en conjonction avec d'autres méthodes thérapeutiques de pratique de groupe, par exemple la discussion de groupe.
Le psychodrame en psychothérapie évite une rationalisation excessive, aide le sujet à exprimer des émotions difficiles à exprimer verbalement et favorise la prise de conscience. Cette méthode, en tant que composante de la pratique de groupe, est largement utilisée dans le processus de travail correctionnel avec troubles émotionnels, le traitement de certaines maladies psychosomatiques et dans le travail psychocorrectif familial.
L'effet de catharsis, qui résulte de la réaction de conflits internes révélés au cours de l'acte psychodramatique, est d'une grande importance dans la pratique psychodramatique.
Les éléments du psychodrame sont très populaires dans d'autres domaines psychothérapeutiques, par exemple dans la Gestalt-thérapie ou la thérapie comportementale.
La Gestalt et le psychodrame sont parmi les plus prioritaires et les plus populaires aujourd'hui. Après tout, ils ont fait leurs preuves, ont une base théorique et une base pratique établies et sont largement pratiqués dans de nombreux pays. Il est également important que les domaines d'utilisation des méthodes psychodramatiques et de l'approche Gestalt n'aient pratiquement aucune frontière. Ils peuvent être utilisés tout aussi efficacement dans les pratiques psychologiques et dans le travail social. La polyvalence de ces techniques permet de les utiliser dans le travail individuel avec des sujets et dans le travail de groupe, quel que soit le nombre de participants.
La Gestalt et le psychodrame ne sont pas seulement des méthodes de psychothérapie ou un ensemble de techniques utilisées dans les formations. Il s’agit principalement d’une façon de penser, d’une pratique quotidienne de compréhension de sa propre vie ici et maintenant, qui contribue à la formation de la personnalité.
Les objectifs du psychodrame comprennent une refonte créative de ses propres conflits, la formation d'aspects plus avancés et adéquats de la connaissance de soi d'un individu, le dépassement de modèles comportementaux et de styles de réponse émotionnelle destructeurs, et le développement de nouvelles réactions comportementales et modèles de réponse émotionnelle adéquats. .
Les séances de psychodrame classiques contiennent 5 positions clés. En première position se trouve le protagoniste, c'est-à-dire le premier acteur qui incarne le héros dans un acte psychodramatique, l'acteur principal qui démontre ses propres problèmes. Le deuxième poste est occupé par le directeur ou l'animateur. Avec son aide, le protagoniste fait revivre sa propre réalité actuelle. En d'autres termes, le directeur est une personne qui aide le client à analyser ses propres problèmes, crée la bonne ambiance dans le groupe et répartit les rôles entre les participants. La troisième position est occupée par les moi auxiliaires, qui sont d'autres membres du groupe qui jouent des rôles secondaires et valorisent les actions du réalisateur. Les principales fonctions de l'auxiliaire « I » consistent à jouer les rôles nécessaires au protagoniste pour réaliser son plan, à aider le protagoniste à comprendre sa perception des relations avec d'autres personnages, à démontrer des relations inconscientes avec le protagoniste, à aider le protagoniste dans la transition d'un acte dramatique à la vie réelle. En quatrième position se trouvent les spectateurs, qui sont des membres du groupe qui ne participent pas directement à l'acte psychodramatique, mais participent à une discussion plus approfondie de la situation à la fin de sa représentation. La scène est en cinquième position. Une scène est un endroit dans une pièce ou un autre espace où se déroule une action scénique.
Psychodrame Moreno
Le développement de méthodes de psychothérapie de groupe en tant que direction thérapeutique distincte est étroitement lié au nom de Ya Moreno. La pratique psychodramatique a été utilisée avec succès au cours des dernières décennies dans presque tous les pays européens et aux États-Unis.
Les concepts fondamentaux de la pratique psychodramatique comprennent : les rôles et divers jeux de rôle, le corps, la spontanéité, la perspicacité et la catharsis.
Il est nécessaire de comprendre la différence fondamentale entre la pratique psychodramatique en tant que méthode thérapeutique et la forme théâtrale de mise en scène d'images de jeu de rôle. Si au théâtre absolument tous les rôles sont distribués et planifiés par l'auteur, alors dans les pratiques psychodramatiques, ils n'impliquent aucun scénario prédéterminé.
Dans le psychodrame, tous les participants recréent eux-mêmes le scénario au fur et à mesure que l'intrigue se développe et n'ont aucune idée de ce à quoi cela peut conduire. Les rôles participant au scénario sont choisis et partagés entre eux. Le thérapeute explique simplement les grandes règles et, dans leurs limites, encourage toute improvisation et spontanéité.
Le concept de « corps » s'apparente au transfert (transfert) de S. Freud. Par analyse de transfert, Freud entendait l’un des outils techniques de la pratique de la psychanalyse, à travers lequel il tentait de décrire la personnalité du patient et d’identifier les causes qui provoquent l’apparition de la névrose. Et le coretransfert désigne le processus d’empathie () réalisé par un psychothérapeute avec les sentiments et les états émotionnels du client.
Moreno, dans sa propre méthode, combine sous un seul concept le transfert et le contre-transfert de « corps », qui caractérisent le processus d'empathie mutuellement dirigé - psychothérapeute-patient et entre tous les participants au psychodrame. Parallèlement, dans le psychodrame, le transfert et le contre-transfert sont utilisés non pas tant pour la capacité à caractériser la personnalité du sujet, mais dans le but d'influencer thérapeutiquement son dévoilement de soi et sa victoire sur certains complexes et névroses, pour renforcer le groupe. processus.
Par spontanéité, il entendait le caractère naturel (inintentionnel) de la réponse et de la perception. De nombreux clients sont trop pris par leurs propres mécanismes de défense psychologique et leurs normes de comportement. Trouver une telle spontanéité et un tel naturel aide les individus à se libérer efficacement de leurs propres complexes et, par conséquent, des névroses. Pour que les individus gagnent en spontanéité, le psychothérapeute doit seulement les pousser à agir « ici et maintenant » sans leur imposer son propre scénario de jeu de rôle.
La catharsis dans la tragédie grecque antique signifiait ce qu'on appelle la purification, l'illumination par la souffrance. En psychanalyse, Freud a utilisé le concept de catharsis dans le sens de découvrir les causes des névroses à travers des perturbations émotionnelles intenses et le soulagement qui en résulte, c'est-à-dire la guérison. Dans un scénario psychodramatique, la catharsis doit être vécue non seulement par le protagoniste et tous les participants à un scénario particulier, mais également par tous les autres individus qui ne sont pas impliqués dans une situation particulière, mais qui sont des spectateurs. Pour Y. Moreno, le processus de catharsis est la tâche clé des participants au processus psychodramatique et des spectateurs empathiques. Cela a sur eux un effet psychothérapeutique.
Le concept d’insight, traduit de l’anglais, signifie « insight inattendu » et signifie une compréhension inattendue des propres problèmes du sujet ou une modification de la vision de sa propre personne, élargissant les possibilités de résolution de problèmes. La perspicacité se produit généralement en raison de la catharsis. L’atmosphère et l’action dynamique du psychodrame devraient conduire les sujets à la catharsis et, à travers elle, à la perspicacité.
Une séance de psychodrame consiste à expliquer au groupe le sens et les tâches essentielles de la pratique psychodramatique, en décrivant les étapes de mise en œuvre. La mise en œuvre pratique du psychodrame contient plusieurs étapes et trois étapes d'organisation du psychodrame lui-même.
Aujourd'hui, le psychodrame des enfants gagne en popularité pour traiter leur comportement névrotique. Le jeu dans le psychodrame n’est pas seulement une mise en scène symbolique de conflits, mais aussi un traitement actif de l’expérience. Dans le psychodrame, un véritable travail est réalisé pour surmonter et résoudre les situations conflictuelles. Dans le gameplay, les enfants se sentent et se vivent en tant qu'ingénieurs de conception créatifs, créateurs et co-créateurs de leur propre vie. Le psychodrame offre aux enfants l’opportunité de « naître de nouveau », pour ainsi dire, dans une vie plus satisfaisante.
Le psychodrame pour enfants se concentre sur la création d'une personnalité créative et naturelle, il ne se limite donc pas à l'élimination des troubles, il considère comme sa tâche principale de favoriser le développement d'une personnalité expressive et créative. Le psychodrame pour enfants sert à stimuler et à soutenir la spontanéité, le naturel et l'activité créative chez les enfants.
Techniques du psychodrame
Il existe aujourd'hui tout un institut de psychodrame dont le but est d'aider au développement et à l'application de diverses techniques et outils de psychodrame dans divers domaines d'activité, par exemple en psychothérapie ou en éducation. La pratique psychodramatique se caractérise donc par un équipement technique important. La plupart des techniques ont été développées et mises en pratique dans une situation spécifique. Cependant, il existe également des techniques universelles qui ne dépendent pas du contenu de la situation problématique.
En règle générale, au début du travail, la technique de présentation est utilisée. Il permet au sujet de se présenter ou de dresser le portrait de personnalités marquantes dans de courtes scènes. Cette technique peut être réalisée sous forme de monologue ou sous forme d’entretien. La présentation vise à fournir des informations sur le véritable comportement du sujet, et non sur ses fantasmes à son égard. Dans ce cas, le sujet décide lui-même des informations à fournir, ce qui contribue à un sentiment de sécurité. Entrer dans un acte psychodramatique grâce à cette technique augmente l'effet d'échauffement et offre la possibilité de se concentrer sur le problème.
La technique pour jouer un rôle implique de reconnaître et d’être dans le rôle. Principalement, elle est réalisée par l'auxiliaire « Je », qui aide le protagoniste à monter une intrigue tirée de sa propre vie.
La double technique implique que le « je » auxiliaire joue le rôle du protagoniste. Dans ce cas, il est recommandé que le « double » soit situé derrière et légèrement sur le côté du protagoniste. Au début du processus, il doit essayer de devenir une sorte d'ombre du protagoniste et, à l'aide de mouvements et de manières de parler, s'habituer à l'état du protagoniste. Dans le même temps, l'auxiliaire « je » reçoit des commentaires du protagoniste, s'en laisse guider et ajuste son propre comportement en conséquence. Après cela, le « double » essaie d’approfondir sa propre compréhension et d’exprimer un aspect significatif qui n’est pas démontré par le protagoniste. Le prototype, à son tour, peut soit accepter la variation proposée, soit l'ignorer. Il peut également être en désaccord et exprimer son désaccord de manière calme ou avec des réactions émotionnelles violentes. A la fin de cette technique, les participants restants se connectent pour discuter des actions du « double ».
Dans de nombreux pays modernes, l'Institut de psychodrame offre la possibilité d'étudier et d'appliquer toutes sortes de techniques pour une utilisation ultérieure dans la pratique.
Formation en psychodrame
La formation comprend trois étapes et l'utilisation d'exercices.
Les exercices de psychodrame peuvent fixer divers objectifs : de ce qu'on appelle l'échauffement à la pratique des compétences de jeu de rôle. Des exercices peuvent être utilisés pour libérer les participants, par exemple, ils utilisent des éléments de gymnastique de groupe ou de pantomime par paires ou par trois.
Dans un premier temps, la principale charge incombe au réalisateur. Ici, ses tâches comprennent : parvenir à l'émancipation des participants, surmonter la raideur motrice, encourager, stimuler l'émergence de la spontanéité dans les manifestations verbales non verbales des émotions, concentrer l'attention des participants sur la résolution d'un objectif commun.
Les exercices de psychodrame aident le groupe à acquérir la décontraction, le naturel et la spontanéité. De plus, plus vite ils acquièrent de tels états, plus le processus de psychodrame sera efficace.
Une fois que les sujets ont acquis une certaine détente, un naturel et la création d'un environnement créatif actif grâce à un échauffement bien exécuté, la deuxième étape de la thérapie commence - la partie principale de la pratique psychodramatique.
Tout d'abord, le présentateur identifie le protagoniste et lui demande de choisir une situation, un sujet ou un problème qui lui tient à cœur, et de présenter à chacun l'idée générale de l'intrigue que le protagoniste veut jouer. Le réalisateur attire l'attention des participants sur le fait que le protagoniste ne présente que la direction générale et que le développement immédiat des actions doit être spontané dans le psychodrame. Après cela, le protagoniste doit sélectionner des partenaires qui seront son « je » auxiliaire et leur expliquer les tâches. Ensuite, le protagoniste joue directement l’intrigue prévue.
Au stade final du psychodrame, il y a une discussion commune sur les actions et une analyse du comportement du protagoniste et des autres participants. Tous les participants au processus devraient participer à une telle discussion.
