Droit d’auteur des illustrations RIA Novosti Légende de l'image Semyon Timoshenko et Georgy Zhukov savaient tout, mais ont emporté les secrets dans la tombe

Jusqu'au tout début de la guerre et dans les premières heures qui suivirent, Joseph Staline ne croyait pas à la possibilité d'une attaque allemande.

Il apprit que les Allemands franchissaient la frontière et bombardaient les villes soviétiques vers 4 heures du matin le 22 juin par le chef d'état-major Gueorgui Joukov.

Selon les « Souvenirs et réflexions » de Joukov, le dirigeant n'a pas réagi à ce qu'il a entendu, mais a seulement respiré fortement dans le téléphone et, après une longue pause, il s'est limité à ordonner à Joukov et au commissaire du peuple à la défense Semyon Timochenko de se rendre à une réunion au Kremlin.

Dans un discours préparé mais non prononcé devant le plénum du Comité central du PCUS en mai 1956, Joukov affirmait que Staline avait interdit d'ouvrir le feu sur l'ennemi.

Dans le même temps, en mai-juin, Staline a secrètement transféré 939 trains contenant des troupes et du matériel vers la frontière occidentale, a appelé 801 000 réservistes des réserves sous couvert de formation et, le 19 juin, par ordre secret, il a réorganisé le les districts militaires frontaliers en fronts, ce qui se faisait toujours et exclusivement quelques jours avant le début des hostilités.

"Le transfert des troupes a été planifié dans l'espoir d'achever la concentration du 1er juin au 10 juillet 1941. La disposition des troupes a été influencée par le caractère offensif des actions prévues", indique la monographie collective "1941 - Leçons et conclusions". publié par le ministère russe de la Défense en 1992.

Une question légitime se pose : quelle a été la cause du drame du 22 juin ? On les appelle généralement «erreurs» et «erreurs de calcul» de la part des dirigeants soviétiques. Mais après un examen attentif, certains d'entre eux s'avèrent n'être pas des illusions naïves, mais la conséquence de mesures réfléchies visant à préparer une frappe préventive et des actions offensives ultérieures. Vladimir Danilov, historien

"Il y a eu de la surprise, mais Hitler était juste devant nous sur le plan tactique!" - disait Viatcheslav Molotov à l'écrivain Ivan Stadnyuk dans les années 1970.

"Le problème n'était pas que nous n'avions pas de projets - nous avions des projets ! - mais que la situation soudainement changée ne nous a pas permis de les réaliser", a rapporté le maréchal Alexandre Vassilievski dans un article écrit à l'occasion du 20e anniversaire de la Victoire, mais qui n'a été publié qu'au début des années 90 -X.

Ce n'est pas « le traître Rezun », mais le président de l'Académie des sciences militaires, le général d'armée Makhmud Gareev, qui a souligné : « S'il y avait des plans d'opérations défensives, alors les groupements de forces et de moyens seraient situés complètement différemment, le la gestion et l'échelonnement des réserves matérielles seraient structurés différemment. Mais cela n'a pas été fait dans les districts militaires frontaliers.

«La principale erreur de calcul de Staline et sa culpabilité ne résidaient pas dans le fait que le pays n'était pas préparé à la défense (il ne s'y était pas préparé), mais dans le fait qu'il n'était pas possible de déterminer avec précision le moment qu'une frappe préventive aurait sauvé. des millions de vies à notre Patrie et, peut-être, cela aurait conduit beaucoup plus tôt aux mêmes résultats politiques que le pays, ruiné, affamé et ayant perdu la couleur de la nation, obtenu en 1945 », a estimé le directeur de l'Institut d'histoire de l'Académie russe des sciences, l'académicien Andrei Sakharov.

Clairement conscients de l'inévitabilité d'un affrontement avec l'Allemagne, les dirigeants de l'URSS, jusqu'au 22 juin 1941, ne se voyaient pas dans le rôle d'une victime, ne se demandaient pas, le cœur serré, « s'ils attaqueraient ou non », mais travaillaient difficile de déclencher la guerre à un moment favorable et de la mener « avec peu de sang en territoire étranger ». La plupart des chercheurs sont d’accord avec cela. La différence réside dans les détails, les dates et, principalement, dans les appréciations morales.

En ce jour tragique, à la veille et immédiatement après, des choses étonnantes se sont produites qui ne rentraient ni dans la logique de préparation de la défense ni dans la logique de préparation d'une offensive.

Il n'y a aucune explication à leur sujet sur la base des documents et des témoignages des participants aux événements, et il est peu probable qu'une telle soit trouvée. Il n’existe que des suppositions et des versions plus ou moins plausibles.

Le rêve de Staline

Le 22 juin vers minuit, après avoir convenu et autorisé Timochenko et Joukov d'envoyer aux régions frontalières pour signature un document controversé connu sous le nom de « Directive n° 1 », le dirigeant a quitté le Kremlin pour se rendre à proximité de la datcha.

Lorsque Joukov a appelé avec un message sur l'attaque, le garde a déclaré que Staline dormait et n'avait pas ordonné de le réveiller, le chef d'état-major a donc dû lui crier dessus.

L'opinion largement répandue selon laquelle l'URSS attendait une attaque de l'ennemi et planifiait alors seulement une offensive ne tient pas compte du fait que dans ce cas, l'initiative stratégique serait confiée à l'ennemi et que les troupes soviétiques seraient placé dans des conditions manifestement défavorables Mikhaïl Meltyukhov, historien

Le samedi 21 juin s'est déroulé dans une tension incroyable. De nombreux rapports circulaient depuis la frontière selon lesquels le rugissement des moteurs pouvait être entendu du côté allemand.

Après que l'ordre du Führer ait été lu aux soldats allemands à 13 heures, deux ou trois transfuges communistes ont traversé le Bug à la nage pour avertir la "camaraden" : elle commencerait ce soir. D’ailleurs, un autre mystère est que nous ne savons rien de ces personnes qui auraient dû devenir des héros en URSS et en RDA.

Staline a passé la journée au Kremlin en compagnie de Timochenko, Joukov, Molotov, Beria, Malenkov et Mehlis, analysant les informations reçues et discutant de la marche à suivre.

Disons qu'il doutait des données qu'il recevait et qu'il n'ait jamais pris de mesures concrètes. Mais comment se coucher sans attendre la fin, alors que le temps presse ? De plus, une personne qui avait l'habitude de travailler jusqu'à l'aube et de dormir jusqu'au déjeuner, même dans un environnement quotidien calme ?

Plan et directive

Au quartier général des troupes soviétiques dans la direction ouest, jusqu'aux divisions incluses, il y avait des plans de couverture détaillés et clairs, qui étaient stockés dans des « paquets rouges » et étaient soumis à exécution dès réception de l'ordre approprié du commissaire du peuple. de la Défense.

Les plans de couverture sont différents des plans de guerre stratégiques. Il s'agit d'un ensemble de mesures visant à assurer la mobilisation, la concentration et le déploiement des forces principales en cas de menace de frappe préventive de l'ennemi (occupation des fortifications avec du personnel, déplacement de l'artillerie vers les zones de menace de chars, renforcement de l'aviation et de la défense aérienne). unités, intensification de la reconnaissance).

La mise en place d’un plan de couverture n’est pas encore une guerre, mais une alerte au combat.

Au cours de la réunion d'une heure et demie qui a débuté à 20h50 le 21 juin, Staline n'a pas permis à Timochenko et Joukov de franchir cette étape nécessaire et évidente.

La directive a complètement dérouté les troupes à la frontière Konstantin Pleshakov, historien

En échange, la fameuse « Directive n° 1 » a été envoyée aux districts frontaliers, qui disait notamment : « Les 22 et 23 juin, une attaque surprise des Allemands est possible. La tâche de nos troupes n'est pas de succomber. à toute action provocatrice […] tout en étant prêt au combat pour faire face à une éventuelle attaque […] d’autres mesures ne devraient pas être mises en œuvre sans ordres spéciaux.

Comment « encaisser le coup » sans mettre en œuvre les mesures prévues au plan de couverture ? Comment distinguer la provocation de l’attaque ?

Mobilisation tardive

Incroyable, mais vrai : la mobilisation générale en URSS n'a pas été annoncée le jour du début de la guerre, mais seulement le 23 juin, malgré le fait que chaque heure de retard donnait à l'ennemi des avantages supplémentaires.

Le télégramme correspondant du commissaire du peuple à la défense est arrivé au Central Telegraph le 22 juin à 16 h 40, même si depuis le petit matin, les dirigeants de l'État n'avaient peut-être pas eu de tâche plus urgente.

Dans le même temps, le court texte de trois phrases seulement, rédigé dans un langage clérical sec, ne contenait pas un mot sur l'attaque perfide, la défense de la patrie et le devoir sacré, comme s'il s'agissait d'une conscription de routine.

Soirée théâtre et concert

Le commandement de la Région militaire spéciale de l'Ouest (à l'époque le Front occidental), dirigé par le général d'armée Dmitri Pavlov, a passé samedi soir à la Maison des officiers de Minsk pour assister à une représentation de l'opérette « Le mariage à Malinovka ».

La littérature des mémoires confirme que le phénomène était répandu et répandu. Il est difficile d’imaginer que de grands commandants, dans une telle atmosphère, puissent sortir et s’amuser sans ordres d’en haut.

Il existe de nombreuses preuves de l'annulation, les 20 et 21 juin, d'ordres émis précédemment pour accroître la préparation au combat, de l'annonce inattendue de jours de congé et de l'envoi d'artillerie antiaérienne dans les camps d'entraînement.

Les divisions anti-aériennes de la 4e armée et du 6e corps mécanisé de l'OVO occidental ont affronté la guerre sur un terrain d'entraînement situé à 120 km à l'est de Minsk.

Les ordres donnés aux troupes d'envoyer de l'artillerie sur les champs de tir et d'autres instructions ridicules dans cette situation ont complètement perplexe le maréchal Konstantin Rokossovsky.

"Le régiment a été déclaré jour de congé dimanche. Tout le monde était content : ils ne s'étaient pas reposés depuis trois mois, le commandement, les pilotes et les techniciens sont allés rejoindre leurs familles", se souvient l'ancien pilote du 13e Régiment d'aviation de bombardiers Pavel Tsupko. .

Le 20 juin, le commandant de l'une des trois divisions aériennes de ZapOVO, Nikolai Belov, a reçu l'ordre du commandant de l'armée de l'air du district de mettre la division en état de préparation au combat, d'annuler les vacances et les licenciements, de disperser le matériel et, à 16 heures en juin. Le 21, il a été annulé.

«Staline a essayé de faire comprendre par l'état et le comportement des troupes dans les régions frontalières que le calme, voire l'insouciance, règne dans notre pays, au lieu d'induire l'agresseur en erreur par des actions de désinformation habiles concernant l'état de préparation au combat. nos troupes, nous l'avons en fait réduit à un degré extrêmement faible», était perplexe l'ancien chef du département des opérations de l'état-major de la 13e armée, Sergueï Ivanov.

Le régiment malheureux

Mais l'histoire la plus incroyable s'est produite dans le 122e Régiment d'aviation de chasse, qui couvrait Grodno.

Le vendredi 20 juin, des hauts responsables de Moscou et de Minsk sont arrivés à l'unité, et samedi à 18 heures, le personnel a reçu l'ordre : retirer les combattants I-16 des combattants et envoyer des armes et des munitions à l'unité. entrepôt.

L'ordre était si sauvage et inexplicable que les pilotes ont commencé à parler de trahison, mais ils ont été réduits au silence.

Inutile de dire que le lendemain matin, le 122e Régiment aérien fut complètement détruit.

Le groupement de l'armée de l'air soviétique dans la direction ouest était composé de 111 régiments aériens, dont 52 régiments de chasse. Pourquoi celui-ci a-t-il attiré autant d’attention ?

Ce qui s'est passé?

"Staline, contrairement aux faits évidents, pensait qu'il ne s'agissait pas d'une guerre, mais d'une provocation d'unités individuelles indisciplinées de l'armée allemande", a déclaré Nikita Khrouchtchev dans un rapport au 20e Congrès du PCUS.

La pensée obsessionnelle d’une sorte de provocation était apparemment effectivement présente dans l’esprit de Staline. Il l'a développé à la fois dans la « Directive n°1 » et lors de la première réunion au Kremlin après le début de l'invasion, qui s'est ouverte à 05h45 le 22 juin. Il n'a donné l'autorisation de riposter qu'à 6h30, jusqu'à ce que Molotov annonce que l'Allemagne avait officiellement déclaré la guerre à l'URSS.

L'historien de Saint-Pétersbourg, aujourd'hui décédé, Igor Bunich, affirmait que quelques jours avant le début de la guerre, Hitler avait envoyé un message personnel secret à Staline l'avertissant que certains généraux anglophiles pourraient tenter de provoquer un conflit entre l'URSS et l'Allemagne.

Staline aurait fait remarquer avec satisfaction à Béria que cela était impossible dans notre pays ; nous avions mis de l'ordre dans notre armée ;

Certes, il n'a pas été possible de retrouver le document dans les archives allemandes ou soviétiques.

Le chercheur israélien Gabriel Gorodetsky explique les actions de Staline par la peur panique et le désir de ne pas donner à Hitler une raison d'agression à tout prix.

Staline a vraiment chassé toute pensée de lui-même, mais pas à la guerre (il ne pensait plus à rien d'autre), mais au fait qu'Hitler pourrait au tout dernier moment devancer lui Mark Solonin, historien

"Staline a chassé toute pensée de guerre, il a perdu l'initiative et s'est retrouvé pratiquement paralysé", écrit Gorodetsky.

Les opposants objectent que Staline n'a pas eu peur en novembre 1940, par la bouche de Molotov, d'exiger durement de Berlin la Finlande, le sud de la Bucovine et la base des Dardanelles, et début avril 1941 de conclure un accord avec la Yougoslavie qui a rendu Hitler furieux et au début d'avril 1941. en même temps n’avait aucune signification pratique.

La démonstration de préparatifs défensifs ne peut pas provoquer un ennemi potentiel, mais elle peut le faire réfléchir à nouveau.

"Lorsque nous avons affaire à un ennemi dangereux, nous devrions probablement lui montrer avant tout notre volonté de riposter. Si nous avions démontré à Hitler notre véritable puissance, il aurait pu s'abstenir de toute guerre avec l'URSS à ce moment-là", a déclaré l'expérimenté. L'officier d'état-major croyait Sergueï Ivanov, qui a ensuite accédé au grade de général de l'armée.

Selon Alexander Osokin, Staline, au contraire, a délibérément poussé l'Allemagne à attaquer afin d'apparaître aux yeux du monde comme une victime d'agression et de recevoir l'aide américaine.

Les critiques soulignent que le jeu dans cette affaire s'est avéré très dangereux, que le prêt-bail n'avait pas de sens autosuffisant aux yeux de Staline et que Roosevelt n'était pas guidé par le principe de la maternelle « qui a commencé ? », mais par les intérêts de la sécurité nationale américaine.

Tirez d'abord

Une autre hypothèse a été avancée par les historiens Keistut Zakoretsky et Mark Solonin.

Au cours des trois premières semaines de juin, Timochenko et Joukov ont rencontré Staline à sept reprises.

Selon Joukov, ils appelaient à amener immédiatement les troupes dans un « état de pleine préparation à la guerre » incompréhensible (les préparatifs étaient déjà menés en continu et à la limite des forces) et, selon un certain nombre de chercheurs modernes, à un pré-engagement. -frappe préventive sans attendre l'achèvement du déploiement stratégique.

La vérité est plus étrange que la fiction, car la fiction doit rester dans les limites de la probabilité, mais pas la vérité.

Zakoretsky et Solonin estiment que face aux intentions agressives évidentes de Berlin, Staline a écouté les militaires.

Vraisemblablement lors d'une réunion du 18 juin avec la participation de Timochenko, Joukov, Molotov et Malenkov, il a été décidé de déclencher une guerre préventive non pas un jour, mais le 22 juin, la journée la plus longue de l'année. Pas à l'aube, mais plus tard.

La guerre avec la Finlande a été précédée. Selon les chercheurs, la guerre avec l'Allemagne aurait également dû commencer par une provocation : un raid sur Grodno par plusieurs Junkers et Dorniers achetés aux Allemands. A l'heure où les habitants prennent leur petit-déjeuner et sortent dans les rues et les parcs pour se détendre après une semaine de travail.

L’effet de propagande aurait été assourdissant et Staline aurait très bien pu sacrifier plusieurs dizaines de civils au profit d’intérêts supérieurs.

La version explique presque tout de manière assez logique.

Et le refus de Staline de croire que les Allemands frapperaient presque simultanément (de telles coïncidences n’arrivent tout simplement pas, et ce qu’Hitler a l’intention de faire dans les jours suivants n’a plus d’importance).

Et la mobilisation a commencé lundi (le décret était préparé d'avance, mais ils n'ont pas pris la peine de le refaire dans la confusion du premier matin de la guerre).

Il y a deux testaments dans le champ Proverbe russe

Et le désarmement des combattants basés près de Grodno (afin qu'un des « vautours » ne soit pas abattu accidentellement au-dessus du territoire soviétique).

Cette complaisance délibérée a rendu la perfidie fasciste encore plus flagrante. Les bombes étaient censées tomber sur une ville soviétique paisible et en pleine prospérité. Contrairement à la croyance populaire, la manifestation ne s’adressait pas aux Allemands, mais à ses propres citoyens.

Il apparaît également clairement que Staline ne voulait pas atténuer l’effet en introduisant à l’avance un plan de dissimulation.

Malheureusement pour l’URSS, l’agression s’est avérée réelle.

Il ne s’agit cependant là que d’une hypothèse, comme le soulignent les auteurs eux-mêmes.

La guerre a éclaté à Sébastopol plus tôt que dans d'autres villes de l'Union soviétique - les premières bombes ont été larguées sur la ville à 3h15 du matin. Plus tôt que l'heure officiellement approuvée du début de la Grande Guerre patriotique. C'est à 3 heures 15 minutes que le commandant de la flotte de la mer Noire, le vice-amiral Filipp Oktyabrsky, a appelé la capitale et a signalé à l'amiral Kuznetsov qu'un raid aérien avait été mené sur Sébastopol et que l'artillerie antiaérienne ripostait.

Les Allemands cherchèrent à bloquer la flotte. Ils ont largué des mines de proximité d'une puissance énorme. Les bombes étaient larguées par parachute ; lorsque l'obus atteignait la surface de l'eau, les attaches se détachaient et la bombe coulait au fond. Ces mines avaient des cibles spécifiques : les navires soviétiques. Mais l'un d'eux est tombé sur une zone résidentielle - environ 20 personnes ont été tuées et plus de 100 ont été blessées.

Les navires de guerre et les défenses aériennes étaient prêts à lancer des frappes de représailles. À 3 h 06, le chef d'état-major de la flotte de la mer Noire, le contre-amiral Ivan Eliseev, a donné l'ordre d'ouvrir le feu sur les avions fascistes qui avaient envahi l'espace aérien de l'URSS. C'est ainsi qu'il a marqué la série d'événements historiques : il a donné le premier ordre de combat pour repousser les attaques ennemies.

Il est intéressant de noter que pendant longtemps l’exploit d’Eliseev a été soit étouffé, soit intégré dans le cadre de la chronologie officielle des opérations militaires. C'est pourquoi, dans certaines sources, vous pouvez trouver des informations selon lesquelles l'ordre a été donné à 4 heures du matin. À cette époque, cet ordre avait été donné au mépris des ordres du commandement militaire supérieur et, selon les lois, il aurait dû être exécuté.

Le 22 juin à 3 heures 48 minutes, à Sébastopol, les premières victimes de la Grande Guerre Patriotique ont été enregistrées. 12 minutes avant l'annonce officielle du début des hostilités, les bombes allemandes mettent fin à la vie des civils. A Sébastopol, un monument aux premières victimes de la guerre a été construit à leur mémoire.

22 juin. Un dimanche ordinaire. Plus de 200 millions de citoyens planifient comment passer leur journée de congé : partir en visite, emmener leurs enfants au zoo, certains sont pressés d'aller au football, d'autres ont un rendez-vous. Bientôt, ils deviendront des héros et des victimes de la guerre, des tués et des blessés, des soldats et des réfugiés, des survivants du blocus et des prisonniers des camps de concentration, des partisans, des prisonniers de guerre, des orphelins et des handicapés. Vainqueurs et vétérans de la Grande Guerre patriotique. Mais aucun d’eux n’en est encore au courant.

En 1941 L'Union soviétique était assez solidement debout - l'industrialisation et la collectivisation portaient leurs fruits, l'industrie se développait - sur dix tracteurs produits dans le monde, quatre étaient de fabrication soviétique. La centrale hydroélectrique du Dniepr et Magnitka ont été construites, l'armée est en cours de rééquipement - les célèbres chars T-34, Yak-1, chasseurs MIG-3, avions d'attaque Il-2, bombardiers Pe-2 sont déjà entrés en service dans l'armée. Armée rouge. La situation dans le monde est mouvementée, mais le peuple soviétique est convaincu que « le blindage est solide et nos chars sont rapides ». En outre, il y a deux ans, après trois heures de négociations à Moscou, le commissaire du peuple aux Affaires étrangères de l'URSS Molotov et le ministre allemand des Affaires étrangères Ribbentrop ont signé un pacte de non-agression pour une durée de 10 ans.

Après l’hiver anormalement froid de 1940-1941. Un été plutôt chaud est arrivé à Moscou. Il y a des manèges dans le parc Gorki et des matchs de football ont lieu au stade Dynamo. Le studio de cinéma Mosfilm prépare la première principale pour l'été 1941 - ils viennent de terminer le montage de la comédie lyrique "Hearts of Four", qui ne sortira qu'en 1945. Avec la favorite de Joseph Staline et de tous les cinéphiles soviétiques, l'actrice Valentina Serova.

Juin 1941 Astrakhan. A proximité du village de Lineiny

1941 Astrakhan. Sur la mer Caspienne

1er juillet 1940. Scène du film « Mon amour » réalisé par Vladimir Korsh-Sablin. Au centre se trouve l'actrice Lidiya Smirnova dans le rôle de Shurochka

Avril 1941 Un paysan accueille le premier tracteur soviétique

12 juillet 1940 Les habitants de l'Ouzbékistan travaillent à la construction d'un tronçon du Grand Canal de Fergana

9 août 1940 RSS de Biélorussie. Agriculteurs collectifs du village de Tonezh, district de Turov, région de Polésie, en promenade après une dure journée

5 mai 1941 Kliment Vorochilov, Mikhaïl Kalinine, Anastas Mikoyan, Andrei Andreev, Alexander Shcherbakov, Georgy Malenkov, Semyon Timoshenko, Georgy Zhukov, Andrei Eremenko, Semyon Budyonny, Nikolai Boulganin, Lazar Kaganovich et d'autres au présidium de la réunion cérémonielle dédiée à les commandants diplômés des académies militaires. Joseph Staline parlant

1er juin 1940 Cours de protection civile dans le village de Dikanka. Ukraine, région de Poltava

Au printemps et à l’été 1941, les exercices militaires soviétiques commencèrent à se dérouler de plus en plus souvent aux frontières occidentales de l’URSS. La guerre bat déjà son plein en Europe. Des rumeurs parviennent aux dirigeants soviétiques selon lesquelles l'Allemagne pourrait attaquer à tout moment. Mais ces messages sont souvent ignorés, puisque le pacte de non-agression n’a été signé que récemment.
20 août 1940 Des villageois discutent avec des équipages de chars lors d'exercices militaires

"De plus en plus haut et de plus en plus haut
Nous luttons pour le vol de nos oiseaux,
Et chaque hélice respire
Paix de nos frontières."

Chanson soviétique, mieux connue sous le nom de « Marche des aviateurs »

1er juin 1941. Sous l'aile de l'avion TB-3, est suspendu un chasseur I-16, sous l'aile duquel se trouve une bombe hautement explosive pesant 250 kg

28 septembre 1939 Le commissaire du peuple aux Affaires étrangères de l'URSS Viatcheslav Mikhaïlovitch Molotov et le ministre allemand des Affaires étrangères Joachim von Ribbentrop se serrent la main après la signature du traité conjoint germano-soviétique « Sur l'amitié et les frontières »

Le maréchal W. Keitel, le colonel général W. von Brauchitsch, A. Hitler, le colonel général F. Halder (de gauche à droite au premier plan) près de la table avec une carte lors d'une réunion de l'état-major général. En 1940, Adolf Hitler a signé la Première Directive 21, nom de code Barbarossa.

Le 17 juin 1941, V. N. Merkulov a envoyé un message de renseignement reçu par le NKGB de l'URSS de Berlin à I. V. Staline et V. M. Molotov :

« Une source travaillant au quartier général de l’armée de l’air allemande rapporte :
1. Toutes les mesures militaires allemandes visant à préparer un soulèvement armé contre l'URSS sont complètement achevées et une frappe peut être attendue à tout moment.

2. Dans les cercles de l'état-major de l'aviation, le message TASS du 6 juin a été perçu de manière très ironique. Ils soulignent que cette affirmation ne peut avoir aucune signification... »

Il existe une résolution (concernant le point 2) : « Au camarade Merkulov. Vous pouvez envoyer votre "source" du quartier général de l'aviation allemande à cette putain de mère. Ce n’est pas une « source », mais un désinformateur. I. Staline"

1er juillet 1940 Le maréchal Semyon Timochenko (à droite), le général d'armée Gueorgui Joukov (à gauche) et le général d'armée Kirill Meretskov (2e à gauche) lors d'exercices dans la 99e division d'infanterie du district militaire spécial de Kiev

21 juin, 21h00

Au bureau du commandant de Sokal, un soldat allemand, le caporal Alfred Liskoff, a été arrêté après avoir traversé la rivière Bug à la nage.

D'après le témoignage du chef du 90e détachement frontalier, le major Bychkovsky :"En raison du fait que les traducteurs du détachement sont faibles, j'ai appelé un professeur d'allemand de la ville... et Liskof a répété la même chose, c'est-à-dire que les Allemands se préparaient à attaquer l'URSS à l'aube du mois de juin. 22, 1941... Sans terminer l'interrogatoire du soldat, j'ai entendu en direction d'Ustilug (premier bureau du commandant) des tirs d'artillerie nourris. J'ai réalisé que ce sont les Allemands qui avaient ouvert le feu sur notre territoire, ce qui a été immédiatement confirmé par le soldat interrogé. J’ai immédiatement commencé à appeler le commandant par téléphone, mais la connexion était coupée. »

21:30

A Moscou, une conversation a eu lieu entre le commissaire du peuple aux Affaires étrangères Molotov et l'ambassadeur d'Allemagne Schulenburg. Molotov a protesté contre de nombreuses violations de la frontière de l'URSS par des avions allemands. Schulenburg évita de répondre.

Extrait des mémoires du caporal Hans Teuchler :« À 22 heures, nous étions alignés et l’ordre du Führer a été lu. Finalement, ils nous ont dit directement pourquoi nous étions ici. Pas du tout pour une ruée vers la Perse pour punir les Britanniques avec la permission des Russes. Et non pour endormir la vigilance des Britanniques, puis transférer rapidement des troupes dans la Manche et débarquer en Angleterre. Non. Nous, soldats du Grand Reich, sommes confrontés à une guerre contre l’Union soviétique elle-même. Mais aucune force ne pourrait restreindre le mouvement de nos armées. Pour les Russes, ce sera une véritable guerre, pour nous, ce sera simplement une Victoire. Nous prierons pour elle. »

22 juin, 00h30

La directive n° 1 a été envoyée aux districts, contenant l'ordre d'occuper secrètement les postes de tir à la frontière, de ne pas succomber aux provocations et de mettre les troupes en état de préparation au combat.

Extrait des mémoires du général allemand Heinz Guderian :« Le jour fatidique du 22 juin à 2h10 du matin, je me suis rendu au poste de commandement du groupe...
A 3h15 du matin, notre préparation d'artillerie commença.
A 3 heures 40 minutes - premier raid de nos bombardiers en piqué.
A 4h15 du matin, la traversée du Bug commençait.

03:07

Le commandant de la flotte de la mer Noire, l'amiral Oktyabrsky, a appelé le chef d'état-major général de l'Armée rouge Gueorgui Joukov et lui a signalé qu'un grand nombre d'avions inconnus approchaient depuis la mer ; la flotte est en pleine préparation au combat. L'amiral a suggéré de les affronter avec des tirs de défense aérienne navale. On lui donna l’instruction : « Allez-y et faites votre rapport au commissaire de votre peuple. »

03:30

Le chef d'état-major du district occidental, le général de division Vladimir Klimovskikh, a rendu compte d'un raid aérien allemand sur les villes de Biélorussie. Trois minutes plus tard, le chef d'état-major du district de Kiev, le général Purkaev, faisait état d'un raid aérien sur des villes ukrainiennes. A 03h40, le commandant du district baltique, le général Kuznetsov, a annoncé un raid sur Kaunas et d'autres villes.

Extrait des mémoires de I. I. Geibo, commandant adjoint du régiment du 46e IAP, Région militaire Ouest :« ... J'ai senti un frisson dans ma poitrine. Devant moi se trouvent quatre bombardiers bimoteurs avec des croix noires sur les ailes. Je me suis même mordu la lèvre. Mais ce sont des « Junkers » ! Bombardiers allemands Ju-88 ! Que faire ?.. Une autre pensée surgit : « Aujourd’hui, c’est dimanche et les Allemands n’ont pas de vols d’entraînement le dimanche. » Alors c'est la guerre ? Oui, la guerre !

03:40

Le commissaire du peuple à la défense Timochenko demande à Joukov de faire rapport à Staline sur le début des hostilités. Staline a répondu en ordonnant à tous les membres du Politburo de se rassembler au Kremlin. À cette époque, on bombardait Brest, Grodno, Lida, Kobryn, Slonim, Baranovich, Bobruisk, Volkovysk, Kiev, Jitomir, Sébastopol, Riga, Vindava, Libava, Siauliai, Kaunas, Vilnius et plusieurs autres villes.

D'après les mémoires d'Alevtina Kotik, née en 1925. (Lituanie):«Je me suis réveillé après m'être cogné la tête contre le lit - le sol tremblait à cause des bombes qui tombaient. J'ai couru chez mes parents. Papa a dit : « La guerre a commencé. Nous devons sortir d'ici ! Nous ne savions pas avec qui la guerre avait commencé, nous n’y avons pas pensé, c’était juste très effrayant. Papa était militaire et il a donc pu nous appeler une voiture qui nous a emmenés à la gare. Ils n’emportaient avec eux que des vêtements. Tous les meubles et ustensiles ménagers sont restés. Nous avons d’abord voyagé à bord d’un train de marchandises. Je me souviens comment ma mère a couvert mon frère et moi de son corps, puis nous sommes montés à bord d'un train de voyageurs. Nous avons appris qu'il y avait une guerre avec l'Allemagne vers midi grâce aux personnes rencontrées. Près de la ville de Siauliai, nous avons vu un grand nombre de blessés, des civières et des médecins.

Au même moment, la bataille de Bialystok-Minsk commença, à la suite de laquelle les principales forces du front occidental soviétique furent encerclées et vaincues. Les troupes allemandes ont capturé une partie importante de la Biélorussie et ont avancé jusqu'à une profondeur de plus de 300 km. Du côté de l'Union soviétique, dans les «chaudrons» de Bialystok et de Minsk, 11 fusiliers, 2 cavaliers, 6 chars et 4 divisions motorisées ont été détruits, 3 commandants de corps et 2 commandants de division ont été tués, 2 commandants de corps et 6 commandants de division, un autre 1 commandant de corps et 2 commandants ont été capturés. Des divisions ont disparu.

04:10

Les districts spéciaux de l'Ouest et de la Baltique ont signalé le début des hostilités par les troupes allemandes sur terre.

04:12

Des bombardiers allemands sont apparus au-dessus de Sébastopol. Le raid ennemi a été repoussé et une tentative de frappe sur les navires a été contrecarrée, mais les bâtiments résidentiels et les entrepôts de la ville ont été endommagés.

Extrait des mémoires d'Anatoly Marsanov, résident de Sébastopol :« Je n'avais alors que cinq ans... La seule chose qui reste dans ma mémoire est : dans la nuit du 22 juin, des parachutes sont apparus dans le ciel. Il faisait jour, je me souviens, toute la ville était illuminée, tout le monde courait, si joyeux... Ils criaient : « Parachutistes ! Parachutistes ! »... Ils ne savent pas que ce sont des mines. Et ils ont eu le souffle coupé : l'un dans la baie, l'autre en contrebas dans la rue, tant de gens ont été tués !

04:15

La défense de la forteresse de Brest commence. Lors de leur première attaque, à 04h55, les Allemands occupèrent près de la moitié de la forteresse.

Extrait des mémoires du défenseur de la forteresse de Brest Piotr Kotelnikov, né en 1929 :« Le matin, nous avons été réveillés par un coup violent. Il a percé le toit. J'étais abasourdi. J'ai vu les blessés et les tués et j'ai compris : ce n'était plus un exercice d'entraînement, mais une guerre. La plupart des soldats de notre caserne sont morts dans les premières secondes. J’ai suivi les adultes et j’ai pris les armes, mais ils ne m’ont pas donné de fusil. Ensuite, avec l'un des soldats de l'Armée rouge, je me suis précipité pour éteindre l'incendie dans l'entrepôt de vêtements. Puis lui et les soldats se sont installés dans les sous-sols de la caserne du 333e régiment d'infanterie voisin... Nous avons secouru les blessés, leur avons transporté des munitions, de la nourriture, de l'eau. Par l’aile ouest, ils se dirigeaient la nuit vers la rivière pour chercher de l’eau et revenaient.

05:00

Heure de Moscou, le ministre des Affaires étrangères du Reich Joachim von Ribbentrop a convoqué des diplomates soviétiques dans son bureau. A leur arrivée, il les informa du début de la guerre. La dernière chose qu’il a dite aux ambassadeurs a été : « Dites à Moscou que j’étais contre l’attaque. » Après cela, les téléphones de l'ambassade ne fonctionnèrent plus et le bâtiment lui-même fut encerclé par des détachements SS.

5:30

Schulenburg a officiellement informé Molotov du début de la guerre entre l'Allemagne et l'URSS, en lisant une note : « Moscou bolchevique est prête à frapper dans le dos de l'Allemagne nationale-socialiste, qui lutte pour son existence. Le gouvernement allemand ne peut rester indifférent à la grave menace qui pèse sur sa frontière orientale. C'est pourquoi le Führer a donné l'ordre aux forces armées allemandes de conjurer cette menace par tous les moyens..."

Extrait des mémoires de Molotov :"Le conseiller de l'ambassadeur d'Allemagne, Hilger, a versé des larmes en remettant le message."

Extrait des mémoires de Hilger :« Il a exprimé son indignation en déclarant que l'Allemagne avait attaqué un pays avec lequel elle avait un pacte de non-agression. Cela n’a pas de précédent dans l’histoire. La raison invoquée par la partie allemande n'est qu'un prétexte vide de sens... Molotov a conclu son discours colérique par ces mots : "Nous n'avons donné aucune raison pour cela."

07:15

La directive n° 2 a été publiée, ordonnant aux troupes de l'URSS de détruire les forces ennemies dans les zones de violation des frontières, de détruire les avions ennemis et également de « bombarder Koenigsberg et Memel » (Kaliningrad et Klaipeda modernes). L’armée de l’air de l’URSS a été autorisée à pénétrer « dans la profondeur du territoire allemand jusqu’à 100-150 km ». Au même moment, la première contre-attaque des troupes soviétiques eut lieu près de la ville lituanienne d'Alytus.

09:00

A 7 heures, heure de Berlin, le ministre de l'Instruction publique et de la Propagande du Reich, Joseph Goebbels, a lu à la radio l'appel d'Adolf Hitler au peuple allemand à propos du déclenchement de la guerre contre l'Union soviétique : « ... Aujourd'hui, j'ai de nouveau décidé de mettre le sort et l'avenir du Reich allemand et de notre peuple sont entre nos mains, soldat. Que le Seigneur nous aide dans cette lutte !

09:30

Le président du Présidium du Soviet suprême de l'URSS, Mikhaïl Kalinine, a signé un certain nombre de décrets, notamment le décret sur l'introduction de la loi martiale, sur la formation du quartier général du haut commandement, sur les tribunaux militaires et sur la mobilisation générale. , auquel étaient soumis tous les astreints au service militaire de 1905 à 1918.

10:00

Les bombardiers allemands ont attaqué Kyiv et sa banlieue. Une gare ferroviaire, une usine bolchevique, une usine aéronautique, des centrales électriques, des aérodromes militaires et des immeubles résidentiels ont été bombardés. Selon les données officielles, 25 personnes sont mortes à la suite du bombardement ; selon des données non officielles, il y a eu beaucoup plus de victimes. Cependant, la vie paisible s'est poursuivie dans la capitale ukrainienne pendant encore plusieurs jours. Seule l'ouverture du stade, prévue le 22 juin, a été annulée ; ce jour-là, le match de football Dynamo (Kiev) - CSKA devait avoir lieu ici.

12:15

Molotov a prononcé un discours à la radio sur le début de la guerre, où il l'a qualifiée pour la première fois de patriotique. Également dans ce discours, pour la première fois, on entend la phrase qui est devenue le principal slogan de la guerre : « Notre cause est juste. L'ennemi sera vaincu. La victoire sera à nous."

De l'adresse de Molotov :"Cette attaque sans précédent contre notre pays est une trahison sans précédent dans l'histoire des peuples civilisés... Cette guerre ne nous a pas été imposée par le peuple allemand, ni par les ouvriers, les paysans et l'intelligentsia allemands, dont nous comprenons bien les souffrances, mais par une clique de dirigeants fascistes assoiffés de sang d'Allemagne qui ont asservi les Français et les Tchèques, les Polonais, les Serbes, la Norvège, la Belgique, le Danemark, la Hollande, la Grèce et d'autres peuples... Ce n'est pas la première fois que notre peuple doit faire face à un attaquant. ennemi arrogant. À une certaine époque, notre peuple a répondu à la campagne de Napoléon en Russie par une guerre patriotique et Napoléon a été vaincu et s’est effondré. La même chose arrivera à l’arrogant Hitler, qui a annoncé une nouvelle campagne contre notre pays. L’Armée rouge et tout notre peuple mèneront une fois de plus une guerre patriotique victorieuse pour la patrie, pour l’honneur et pour la liberté.»

Les travailleurs de Leningrad écoutent un message sur l'attaque de l'Allemagne nazie contre l'Union soviétique

Extrait des mémoires de Dmitri Savelyev, Novokuznetsk : « Nous nous sommes rassemblés aux poteaux avec des haut-parleurs. Nous avons écouté attentivement le discours de Molotov. Beaucoup ont ressenti un certain sentiment de méfiance. Après cela, les rues ont commencé à se vider et, au bout d’un moment, la nourriture a disparu des magasins. Ils n’ont pas été achetés, l’offre a simplement été réduite… Les gens n’avaient pas peur, ils étaient plutôt concentrés et faisaient tout ce que le gouvernement leur disait.»

Après un certain temps, le texte du discours de Molotov a été répété par le célèbre présentateur Yuri Levitan. Grâce à sa voix émouvante et au fait que Levitan a lu les rapports de première ligne du Bureau d'information soviétique tout au long de la guerre, on pense qu'il a été le premier à lire le message sur le début de la guerre à la radio. Même les maréchaux Joukov et Rokossovsky le pensaient, comme ils l'ont écrit dans leurs mémoires.

Moscou. Annonceur Yuri Levitan pendant le tournage en studio

Extrait des mémoires du conférencier Yuri Levitan :« Lorsque nous, les présentateurs, avons été appelés à la radio tôt le matin, les appels avaient déjà commencé à retentir. Ils appellent de Minsk : « Des avions ennemis survolent la ville », ils appellent de Kaunas : « La ville brûle, pourquoi ne diffusez-vous rien à la radio ? », « Des avions ennemis survolent Kiev ». Les pleurs d'une femme, l'excitation - "est-ce vraiment la guerre" ?... Et puis je me souviens - j'ai allumé le micro. Dans tous les cas, je me souviens que je n’étais inquiet qu’intérieurement, seulement intérieurement inquiet. Mais ici, quand j'ai prononcé le mot «Moscou parle», j'ai l'impression que je ne peux pas parler davantage - j'ai la gorge serrée. Ils frappent déjà depuis la salle de contrôle - « Pourquoi tu te tais ? Continuer!" Il serra les poings et poursuivit : « Citoyens et femmes de l’Union soviétique… »

Staline ne s'est adressé au peuple soviétique que le 3 juillet, soit 12 jours après le début de la guerre. Les historiens se demandent encore pourquoi il est resté si longtemps silencieux. Voici comment Viatcheslav Molotov a expliqué ce fait :« Pourquoi moi et pas Staline ? Il ne voulait pas y aller en premier. Il faut avoir une vision plus claire, quel ton et quelle approche... Il a dit qu'il attendrait quelques jours et parlerait lorsque la situation sur les fronts serait plus claire.»

Et voici ce que le maréchal Joukov a écrit à ce sujet :"ET. V. Staline était un homme volontaire et, comme on dit, « ne faisait pas partie de la douzaine de lâches ». Je ne l'ai vu confus qu'une seule fois. C’était à l’aube du 22 juin 1941, lorsque l’Allemagne nazie attaqua notre pays. Le premier jour, il n’a pas pu vraiment se ressaisir et diriger fermement les événements. Le choc produit sur J.V. Staline par l'attaque de l'ennemi était si fort que le son de sa voix était encore plus grave, et ses ordres d'organiser la lutte armée ne correspondaient pas toujours à la situation du moment.

Extrait du discours radiophonique de Staline du 3 juillet 1941 :"La guerre contre l'Allemagne nazie ne peut pas être considérée comme une guerre ordinaire... Notre guerre pour la liberté de notre patrie se confondra avec la lutte des peuples d'Europe et d'Amérique pour leur indépendance et pour leurs libertés démocratiques."

12:30

Au même moment, les troupes allemandes entrent dans Grodno. Quelques minutes plus tard, les bombardements de Minsk, Kiev, Sébastopol et d’autres villes reprenaient.

D'après les mémoires de Ninel Karpova, née en 1931. (Kharovsk, région de Vologda) :« Nous avons écouté le message sur le début de la guerre depuis le haut-parleur de la Maison de la Défense. Il y avait beaucoup de monde. Je n'étais pas contrarié, au contraire, j'étais fier : mon père défendra la Patrie... En général, les gens n'avaient pas peur. Oui, bien sûr, les femmes étaient bouleversées et pleuraient. Mais il n’y a pas eu de panique. Tout le monde était convaincu que nous vaincreions rapidement les Allemands. Les hommes dirent : « Oui, les Allemands vont nous fuir ! »

Des centres de recrutement ont été ouverts dans les bureaux d'enregistrement et d'enrôlement militaires. Il y avait des files d'attente à Moscou, Leningrad et dans d'autres villes.

D'après les mémoires de Dina Belykh, née en 1936. (Kouchva, région de Sverdlovsk) :« Tous les hommes ont été immédiatement appelés, y compris mon père. Papa a serré maman dans ses bras, ils ont tous les deux pleuré, se sont embrassés... Je me souviens comment je l'ai attrapé par les bottes en bâche et j'ai crié : « Papa, ne pars pas ! Ils vous tueront là-bas, ils vous tueront ! Quand il est monté dans le train, ma mère m'a pris dans ses bras, nous sanglotions tous les deux, elle a murmuré à travers ses larmes : « Fais signe à papa… » Bon sang, je sanglotais tellement, je ne pouvais pas bouger mon main. Nous ne l’avons jamais revu, notre soutien de famille.

Les calculs et l'expérience de la mobilisation réalisée ont montré que pour transférer l'armée et la marine en temps de guerre, il fallait mobiliser 4,9 millions de personnes. Cependant, lorsque la mobilisation a été annoncée, des conscrits d'âge 14 ont été appelés, dont le nombre total était d'environ 10 millions de personnes, soit près de 5,1 millions de personnes de plus que ce qui était nécessaire.

Le premier jour de mobilisation dans l'Armée rouge. Volontaires au bureau d'enregistrement et d'enrôlement militaire d'Oktyabrsky

La conscription d’une telle masse de personnes n’était pas provoquée par une nécessité militaire et a introduit la désorganisation de l’économie nationale et l’anxiété parmi les masses. Sans s'en rendre compte, le maréchal de l'Union soviétique G.I. Kulik a proposé au gouvernement d'appeler en plus les personnes âgées (nées entre 1895 et 1904), dont le nombre total était de 6,8 millions de personnes.

13:15

Pour s'emparer de la forteresse de Brest, les Allemands mobilisent de nouvelles forces du 133e régiment d'infanterie sur les îles du Sud et de l'Ouest, mais cela « n'apporte aucun changement à la situation ». La forteresse de Brest a continué à assurer sa défense. La 45e division d'infanterie de Fritz Schlieper fut envoyée dans cette section du front. Il fut décidé que la forteresse de Brest ne serait prise que par l'infanterie, sans chars. Pas plus de huit heures ont été allouées pour capturer la forteresse.

Extrait d'un rapport au quartier général de la 45e division d'infanterie par Fritz Schlieper :« Les Russes résistent farouchement, notamment derrière nos compagnies attaquantes. Dans la Citadelle, l'ennemi organisa une défense avec des unités d'infanterie appuyées par 35 à 40 chars et véhicules blindés. Les tirs des tireurs d'élite russes ont entraîné de lourdes pertes parmi les officiers et sous-officiers.

14:30

Le ministre italien des Affaires étrangères Galeazzo Ciano a déclaré à l'ambassadeur soviétique à Rome Gorelkin que l'Italie avait déclaré la guerre à l'URSS « dès l'instant où les troupes allemandes sont entrées sur le territoire soviétique ».

Extrait du journal de Ciano :« Il perçoit mon message avec une assez grande indifférence, mais c'est dans son caractère. Le message est très court, sans mots inutiles. La conversation a duré deux minutes. »

15:00

Les pilotes des bombardiers allemands rapportèrent qu'ils n'avaient plus rien à bombarder ; tous les aérodromes, casernes et concentrations de véhicules blindés avaient été détruits.

Extrait des mémoires du maréchal de l'air, héros de l'Union soviétique G.V. Zimina :« Le 22 juin 1941, de grands groupes de bombardiers fascistes ont attaqué 66 de nos aérodromes, où étaient basées les principales forces aériennes des régions frontalières occidentales. Tout d'abord, les aérodromes sur lesquels étaient basés les régiments d'aviation armés d'avions de nouvelles conceptions ont été soumis à des frappes aériennes... À la suite d'attaques sur les aérodromes et de violents combats aériens, l'ennemi a réussi à détruire jusqu'à 1 200 avions, dont 800 sur les aérodromes.

16:30

Staline a quitté le Kremlin pour la Proche Dacha. Même les membres du Politburo ne sont pas autorisés à voir le leader avant la fin de la journée.

Extrait des mémoires de Nikita Khrouchtchev, membre du Politburo :
« Beria a dit ceci : lorsque la guerre a commencé, les membres du Politburo se sont rassemblés chez Staline. Je ne sais pas si c’était tout le monde ou seulement un certain groupe qui se réunissait le plus souvent chez Staline. Staline était moralement complètement déprimé et fit la déclaration suivante : « La guerre a commencé, elle se développe de manière catastrophique. Lénine nous a laissé un Etat soviétique prolétarien et nous l’avons gâché.» C'est littéralement comme ça que je le dis.
«Je», dit-il, «démissionne de la direction» et je suis parti. Il est parti, est monté dans la voiture et s’est rendu dans une datcha voisine.

Certains historiens, citant les souvenirs d'autres participants aux événements, affirment que cette conversation a eu lieu un jour plus tard. Mais le fait que, dans les premiers jours de la guerre, Staline était confus et ne savait pas comment agir, est confirmé par de nombreux témoins.

18:30

Le commandant de la 4e armée, Ludwig Kübler, donne l'ordre de « retirer ses propres forces » de la forteresse de Brest. C'est l'un des premiers ordres de retrait des troupes allemandes.

19:00

Le commandant du groupe d'armées Centre, le général Fedor von Bock, donne l'ordre d'arrêter les exécutions de prisonniers de guerre soviétiques. Après cela, ils ont été gardés dans des champs clôturés à la hâte avec des barbelés. C’est ainsi qu’apparaissent les premiers camps de prisonniers de guerre.

D'après les notes du SS Brigadeführer G. Keppler, commandant du régiment Der Fuhrer de la division SS Das Reich :« De riches trophées et un grand nombre de prisonniers étaient entre les mains de notre régiment, parmi lesquels se trouvaient de nombreux civils, même des femmes et des filles, les Russes les ont forcés à se défendre avec les armes à la main, et ils ont combattu courageusement aux côtés des Rouges. Armée."

23:00

Le Premier ministre britannique Winston Churchill prononce un discours à la radio dans lequel il déclare que l’Angleterre « apportera à la Russie et au peuple russe toute l’aide possible ».

Discours de Winston Churchill à la radio BBC :« Au cours des 25 dernières années, personne n’a été un opposant plus constant au communisme que moi. Je ne retirerai pas un seul mot de ce que j'ai dit à son sujet. Mais tout cela n’est rien en comparaison du spectacle qui se déroule actuellement. Le passé avec ses crimes, ses folies et ses tragédies disparaît... Je vois des soldats russes debout au seuil de leur terre natale, gardant les champs que leurs pères cultivent depuis des temps immémoriaux... Je vois comment l'ignoble machine de guerre nazie approche. tout cela.

23:50

Le Conseil militaire principal de l'Armée rouge a émis la directive n° 3, ordonnant le 23 juin des contre-attaques contre les groupes ennemis.

Texte: Centre d'information de la maison d'édition Kommersant, Tatyana Mishanina, Artem Galustyan
Vidéo: Dmitri Shelkovnikov, Alexeï Koshel
Photo: TASS, RIA Novosti, Ogonyok, Dmitri Kuchev
Conception, programmation et mise en page : Anton Joukov, Alexeï Shabrov
Kim Voronine
Editeur de production : Artem Galoustian

Le thème de la conférence d'aujourd'hui est la bataille dans le ciel du 22 juin 1941, la confrontation entre l'Armée rouge et la Luftwaffe. Aujourd'hui, nous parlerons directement de la bataille et du contexte.

Je voudrais noter qu'à l'époque soviétique, peu d'attention était accordée à cette question dans la littérature. Il n'y avait aucune publication spéciale sur ce sujet et dans certaines études portant sur le développement des forces armées soviétiques et en particulier de l'armée de l'air, plusieurs paragraphes ou, au mieux, un chapitre étaient consacrés à ce problème.

Tout a conduit au fait qu'au début des années 90, des stéréotypes s'étaient formés, une image très précise de cette journée et des événements précédents, qui peut être brièvement caractérisée par les points suivants : la défaite de l'Armée de l'Air de l'Armée rouge était due à la surprise de l'attaque allemande, en règle générale, on ajoutait toujours que plus de 60 aérodromes soviétiques avaient été attaqués et plus de 1 200 avions avaient été détruits. Presque toutes les publications ajoutaient que la Luftwaffe avait une supériorité numérique sur l'armée de l'air soviétique et que la plupart des avions soviétiques étaient obsolètes ou techniquement défectueux. Il y avait environ 2 000 avions de nouveaux types, Yak-1, MiG-3, LaGG-3, Pe-2, Il-2. La Luftwaffe et ses alliés disposaient d'environ 5 000 avions dans toutes les publications, ils étaient donc supérieurs à l'armée de l'air de l'Armée rouge techniquement et numériquement.

Ces informations circulaient d’un livre à l’autre, et il y avait peu de variations. Fondamentalement, les personnes intéressées par ce sujet pouvaient glaner des informations à partir des souvenirs de témoins oculaires ou de participants. Au début des années 90, certains mythes se sont développés. Cela a eu des conséquences négatives : en relation avec ce qu'on appelle. La « liberté d’expression » a donné naissance à des pseudo-théories qui tentaient de déterminer qui était à blâmer. Il s'est avéré qu'en fait, soit les généraux ont trahi et cette catastrophe s'est produite, soit les soldats soviétiques n'avaient pas l'intention de se battre. En particulier, une telle théorie a été avancée par le célèbre Mark Solonin, qui a consacré plusieurs livres à ce sujet. Dans ces documents, il tente de prouver qu'aucune bataille n'a eu lieu dans les airs et que les pilotes russes ont simplement fui, abandonné leur équipement et se sont retirés loin vers l'est. Cela a déjà commencé au début des années 2000. La première publication s’intitulait : « Où se sont envolés les faucons de Staline ? En bref, je voudrais dissiper les doutes : ils ont combattu l'ennemi du mieux qu'ils pouvaient, en utilisant toutes les forces et tous les moyens disponibles à ce moment-là, le simple manque de documentation a permis à ces personnes d'opérer avec des faits non vérifiés.

La première chose sur laquelle Solonin se trompe, c'est qu'il part des mauvaises tâches. Il n'a même pas pu déterminer la composition du groupement de l'armée de l'air soviétique le 22 juin dans les districts frontaliers occidentaux, puisqu'à cette époque il n'avait pas d'informations sur la composition réelle et le déploiement de l'armée de l'air dans les districts occidentaux. Et puis, à l’aide de rapports opérationnels, de documentation opérationnelle, de rapports de combat, il tire des conclusions erronées. Il pense que si, disons, un régiment avait 50 avions, et que le lendemain le rapport dit qu'il en reste 20, et en termes de pertes dans le même rapport opérationnel, il dit 10 avions, dans ce contexte, il dit : « Où est-ce qu'on y va ? » Et les voitures restantes ? » Et il exprime certaines thèses qui sont complètement fausses, car les rapports opérationnels étaient très différents des rapports de pertes, et souvent ce qui était écrit dans le rapport opérationnel du matin, par exemple le 22 juin 1941, était complètement incompatible avec ce qui plus tard. quelques jours plus tard, il fut confié au commandement supérieur en guise de pertes. C'est-à-dire que la personne s'est d'abord trompée de direction, puis a « mis » sous sa version certains documents qui ne correspondent pas au format de recherche. En gros, il commence à parler de quantité, et finalement il opère avec des documents opérationnels qui n'ont rien à voir avec cette quantité. Ainsi, une personne tire des conclusions incompréhensibles et avance des théories folles. Le plus étrange est que cela est repris par beaucoup sur Internet et qu'une sorte de théorie du complot commence pratiquement.

Comment les choses se sont-elles réellement passées ?

L’état de l’armée de l’air de l’Armée rouge au début de la Seconde Guerre mondiale, au 1er septembre 1939 et au 22 juin 1941, était loin d’être optimal. Pourquoi? Il y avait des raisons assez objectives. Premièrement, la géographie même de notre pays a joué contre l’Armée rouge, ce qui impliquait la présence d’un groupe très puissant en Extrême-Orient, y compris l’armée de l’air, et en Transcaucasie. Les forces dont l’Union soviétique aurait dû disposer à cette époque n’ont pas pu être transférées rapidement. Disons, l'aviation de la Russie centrale à l'Extrême-Orient. Il n’y avait même pas d’itinéraire de vol, donc l’avion a dû d’abord être démonté et transporté dans des trains. Cela a pris beaucoup de temps et les dirigeants soviétiques ont été contraints de maintenir des groupes très puissants en Extrême-Orient et en Transcaucasie. Autrement dit, au départ, l'Union soviétique avait besoin de beaucoup plus de force en temps de paix pour produire plus d'avions, former plus de pilotes, dépenser plus de ressources, de carburant, d'heures de moteur, etc.

Deuxième aspect : l’industrialisation de l’Union soviétique n’a commencé qu’au début des années 20. Développer une industrie telle que la construction aéronautique en 10 à 15 ans est une tâche très difficile, étant donné que dans la Russie tsariste, ni la production ni le développement n'étaient réalisés en tant que tels. Les moteurs et les structures d'avion achetés ont été utilisés. Bien qu'il y ait eu des concepteurs exceptionnels, Sikorsky est le même, mais fondamentalement, ce qui a été utilisé au front était du matériel allié, qui, au mieux, était produit sous licence. En général, il n'a pas été possible de surmonter le problème de la création de notre propre industrie et de nos équipements aéronautiques de haute qualité au début de la Seconde Guerre mondiale.

Carte de la construction des aérodromes opérationnels

Un exemple frappant : au 1er septembre, la Luftwaffe recevait plusieurs moteurs d'une puissance supérieure à 1 000 ch. Malheureusement, l'armée de l'air de l'Armée rouge ne disposait pas d'un tel équipement et était à la traîne pendant presque toute une période.

Ainsi, sur le plan technique, les avions soviétiques étaient inférieurs aux avions allemands. Une autre raison en était la production d’aluminium, qui en URSS était 3 à 4 fois inférieure à celle de l’Allemagne. En conséquence, les Allemands pouvaient se permettre de construire des avions entièrement métalliques en duralumin, qui sont naturellement plus légers, mais l'URSS a été obligée de construire des avions de conception mixte, plus lourds, ce qui, en présence de moteurs faibles, a créé une situation difficile.

La deuxième question, qui, en règle générale, n'a pas été et n'est pas abordée, concerne les activités d'organisation et de mobilisation menées depuis 1938 jusqu'au début de la guerre. L’Union soviétique, comme on le sait, même si elle n’est pas entrée pleinement en guerre le 1er septembre, a commencé les préparatifs il y a longtemps. Il y avait un « biais » en faveur des paramètres quantitatifs. Il y avait des raisons à cela, notamment le territoire. Nous avons pris le chemin de plus d'avions, de pilotes, de formations, de pièces, au détriment de la qualité. La formation du personnel navigant, qui n'était déjà pas à la hauteur dans les années 30, est tombée complètement à un minimum inacceptable dans les années 38-40, et les pilotes diplômés, en règle générale, tout ce qu'ils pouvaient maîtriser sur un avion de combat étaient le décollage et l'atterrissage. . Il y avait souvent des cas où les cadets diplômés effectuaient littéralement 20 à 30 vols sur des avions de combat. Ils ne pouvaient pratiquement même pas décoller et atterrir. Au début de 1939, l'armée de l'air de l'Armée rouge comptait environ 150 régiments d'aviation, en 1940 elle en ajouta 100 autres et en 1941 elle commença à former 100 autres régiments. Ainsi, en termes de caractéristiques quantitatives, l'Armée de l'Air de l'Armée rouge disposait d'une armada parfaite - 350 régiments d'aviation, plus de 20 000 avions de combat, 23 000 pilotes dans des unités de combat, plus 7 000 pilotes instructeurs dans les écoles militaires et 34 000 cadets formés simultanément. . Avec de tels indicateurs, il n’était pas question de qualité de préparation. C'est une autre raison pour laquelle les événements ont été assez tragiques.

Dans de nombreux pays, dont le Japon, la tendance inverse a été observée. Ils ont accordé trop d’attention à la qualité de la formation des pilotes et, par conséquent, ont perdu beaucoup d’effectifs. Lorsqu'en 1942-44, les Américains éliminèrent la plupart de leurs pilotes expérimentés - tout le monde connaît probablement cette histoire - il s'est avéré que les Japonais n'avaient tout simplement pas le personnel nécessaire. Le biais dans les deux sens n’est pas très bon, et seuls les Américains ont réussi à trouver un terrain d’entente, et uniquement parce qu’ils possédaient le pays le plus riche. Ils ont eu l’opportunité de former d’énormes quantités de bons pilotes tout en produisant d’excellents avions et moteurs.

Grâce aux soi-disant mesures d’organisation et de mobilisation, la composition des unités du personnel a été considérablement « liquéfiée ». Même les unités formées dans les années 30 et réorganisées en régiments en 1938, tout au long des années 40-41, des pilotes et des commandants expérimentés étaient régulièrement recrutés et envoyés comme état-major aux unités nouvellement formées. Cela a eu des conséquences négatives, car le personnel des unités du personnel a été considérablement affaibli.

Passons à la préparation à la guerre. L'Allemagne et l'Union soviétique se préparaient à mener des opérations de combat aériennes de manière assez décisive. Les deux camps avaient l’intention de mener les premières opérations spécifiquement pour acquérir la suprématie aérienne et se préparaient à agir d’abord sur les aérodromes. Cependant, les approches différaient. L'armée de l'air allemande a adopté une approche plus détaillée de cette question. Un facteur important ici était que les Allemands organisaient moins d'événements organisationnels, formaient moins d'unités et conservaient le personnel d'avant-guerre dans une très bonne composition. Bien sûr, ils ont subi des pertes lors de la campagne à l’Ouest, la campagne de 1940, mais dans l’ensemble, le noyau est resté. Si les Allemands disposaient de 23 groupes de chasse au début de la Seconde Guerre mondiale, alors le 22 juin, ils disposaient d'environ 40 groupes de chasse, soit La composition a augmenté, mais pas beaucoup. Et l'armée de l'air soviétique, qui comptait 55 régiments de chasse au 1er septembre 1939, en comptait déjà environ 150 en 1941, et le nombre de personnel et d'équipement qu'ils contenaient était censé être supérieur à celui de la Luftwaffe. La qualité de la formation en a souffert, mais il y avait d’autres raisons liées aux activités de renseignement. Les Allemands ont déjà créé avant la guerre une puissante aviation de reconnaissance, qui comprenait des unités à tous les niveaux de subordination, à commencer par le haut commandement de la Wehrmacht, qui avait les yeux sous la forme d'une unité spécialisée, ou plutôt d'une formation, la Le groupe principal de Rovel, qui comprenait à la fois des unités d'aviation de reconnaissance, ainsi que des infrastructures, des laboratoires et des aérodromes, qui leur permettaient d'effectuer des reconnaissances au plus haut niveau. Les Allemands ont commencé à se préparer à des opérations militaires contre l'Union soviétique immédiatement après l'approbation finale du plan Barbarossa, adopté en décembre 1940. Les Allemands ont donc commencé leurs préparatifs dès le début du mois de janvier. Les avions ont été spécialement construits, ou plutôt convertis à partir de modèles existants : des moteurs à haute altitude y ont été installés, ils ont reçu un camouflage sous la forme de marques d'identification civiles et toutes les armes en ont été retirées. De plus, plusieurs avions Yu-86 ont été conçus avec des cabines pressurisées, ce qui leur a permis d'opérer à des altitudes de 12 à 13 km. À cette époque, c'était l'altitude maximale pour les intercepteurs et il était difficile d'utiliser efficacement les chasseurs intercepteurs. De plus, le fait qu’il n’y avait pas de champ radar au-dessus de la frontière germano-soviétique a joué un rôle. L'Union soviétique disposait de plusieurs stations radar, mais elles étaient toutes situées dans la région de Léningrad et de Moscou, de sorte que les activités des agents du renseignement allemands restaient totalement impunies. Vous pouvez regarder une carte, une vraie carte de TsAMO, qui donne une idée des activités des avions de reconnaissance allemands.

Il s'agit de la région de la Prusse orientale et des États baltes. L'un des escadrons, basé dans la région de Königsberg, le 2e escadron du Rovel Obergruppe, a effectué des vols de reconnaissance le long de la route : ils ont décollé de l'aérodrome de Seerappen le long de Königsberg, plus loin au-dessus de la mer Baltique, sont arrivés approximativement dans la région de Libau, plus loin dans la région de Riga, ont effectué des vols de reconnaissance sur tout le territoire des États baltes, de la Biélorussie et se sont rendus sur leur territoire dans la région de Brest, ont atterri sur un aérodrome de la région de Varsovie, ont fait le plein et ont effectué un vol de reconnaissance retour le long de la même route dans la direction opposée. Les postes soviétiques du VNSO, c'est-à-dire d'observation et de détection, enregistraient très rarement ces vols car effectués à haute altitude. Malheureusement, nous ne savons pas combien de ces vols ont été effectués. Les données soviétiques parlent de 200 vols, mais en réalité il y en avait beaucoup plus. Il n'existe pas de données allemandes, mais il existe une confirmation factuelle de ces actions allemandes : les Allemands étaient autrefois capables de photographier presque tous les principaux aérodromes, gares et concentrations de troupes soviétiques. Par exemple, une photographie aérienne prise depuis un avion de reconnaissance allemand le 10 avril 1941.

Photographie aérienne. Kaunas, 10 avril 1941

Elle montre Kaunas, la célèbre forteresse de Kaunas, l'aérodrome, plus précisément la partie sud de l'aérodrome, où était basé le 15e régiment de chasse de la 8e division mixte. Des hangars et des parkings pour avions sont visibles. Les détails de ces images étaient incroyables, vous pouvez tout voir, y compris chaque avion. Les équipages de la Luftwaffe pour lesquels de telles tablettes étaient en préparation ont eu l'occasion de se familiariser en détail avec les futures cibles. Cette activité s'est déroulée quotidiennement, sans s'arrêter presque jusqu'au 22 juin, avant l'invasion, et nous avons rétrospectivement l'occasion de voir comment la situation a changé.

Par exemple, voici une photo ultérieure prise le 9 juin, tout l'aérodrome de Kaunas est déjà visible, y compris ce que l'on a vu sur la photo précédente - les hangars du 15ème IAP, les avions se tiennent sur trois rangées devant les hangars, vous pouvez même maintenant compter chaque avion. Dans la partie nord de l'aérodrome du 31e IAP, on peut compter tous les avions et planifier les approches pour les bombardements des deux côtés.

Photographie aérienne. 9 juin 1941

À quoi l’Armée rouge pourrait-elle s’opposer en termes de renseignement ? Beaucoup ont remarqué qu'un certain nombre de publications ont récemment été publiées sur les activités de renseignement de diverses structures. Bien sûr, elle était très importante, mais malheureusement, elle n'a pas fourni de matériaux similaires à ceux allemands. Voici d'ailleurs un avion Yu-86 avec une cabine pressurisée, les plaques d'immatriculation civiles sont visibles. C'est le seul véhicule perdu lors de ces vols de reconnaissance. Une photo unique. L'équipage a atterri dans la région de Rivne - leurs moteurs sont tombés en panne. Les Allemands ont réussi à faire exploser l'avion avant qu'il ne soit capturé, mais les spécialistes soviétiques ont néanmoins réussi à extraire plusieurs restes de matériel photographique, y compris des films où il était clair que les Allemands photographiaient des passages à niveau dans la région de Korosten.

Yu-86 abattu

L'armée de l'air soviétique pouvait s'appuyer sur les renseignements recueillis, en règle générale, dans les années 1930, car l'autorisation d'activités de renseignement n'était reçue qu'au moins au début du mois de juin. Il existe plusieurs notes écrites par les chefs du département de l'Armée de l'Air de l'Armée rouge - d'abord Rychagov, puis Zhigarev, qui ont demandé à Timochenko et Staline de commencer l'intelligence sur le territoire allemand, mais jusqu'à la mi-juin, une telle décision n'a pas été prise. Les pilotes soviétiques ont été contraints de s'appuyer sur des données moins récentes collectées dans les années 30. Pour certains objets, ils étaient d'assez bonne qualité - par exemple, le plan de Königsberg, qui est assez bon, il existe des documents cartographiques, même des documents photographiques sur lesquels l'aérodrome de Devau est marqué. Mais l'essentiel des données était représenté approximativement par ces diagrammes, qui contenaient au mieux les coordonnées de la cible, une petite description et un diagramme simple, qui, bien sûr, peut être utilisé comme aide visuelle, mais il était presque impossible de trouver l'aérodrome. l'utiliser.

Les pilotes soviétiques étaient contraints d'agir dans de telles situations, souvent au hasard. La différence de renseignement entre les Allemands et l’armée de l’air rouge est à peu près compréhensible. Selon les plans (nous ne prenons pas en compte les questions politiques quant à savoir qui allait attaquer en premier et qui ne le ferait pas), les plans de couverture soviétiques pour l'Armée rouge devaient agir de manière agressive, en lançant une série d'attaques sur les aérodromes allemands. Mais le problème était qu'en raison du manque d'informations de renseignement à jour, certaines attaques, même selon ces plans, auraient été menées sur des aérodromes vides où il n'y avait pas d'unités de combat, et vice versa, ces aérodromes Selon le plan, où se trouvaient les unités de combat, elles n'auraient pas dû être attaquées.

Les Allemands pourraient donc ajuster leurs plans jusqu'au 22 juin et disposer d'informations à jour, en observant les mouvements de l'armée de l'air rouge comme s'ils étaient en ligne. Et quand certains camarades doutent que les Allemands aient eu de tels succès le 22 juin, cela est assez étrange. Car, disposant d'informations sur l'endroit où il était nécessaire de frapper, les Allemands n'avaient même pas besoin de déployer d'efforts pour cela, sélectionnant uniquement de petits groupes d'avions qui effectuaient des frappes précises.

L’aspect de la préparation technique aux opérations de combat est intéressant. La Luftwaffe a mené des recherches après les événements polonais et français et notamment pendant la « Bataille d’Angleterre ». Des tactiques d'action contre les aérodromes ennemis ont été développées, qui comprenaient à la fois des techniques tactiques et l'utilisation de munitions spécialisées. Une gamme d'armes a été développée à cet effet, notamment des bombes à fragmentation, censées devenir un savoir-faire, une méthode efficace pour détruire les avions sur les aérodromes. Il s'agit d'une petite bombe SD-2, pesant 2,5 kg, la plus petite bombe à l'époque destinée au combat. Viennent ensuite le SD-10 dans la nomenclature, puis la bombe à fragmentation SD-50, et la dernière, SD-250, c'est déjà une bombe très lourde, mais elle a été rarement utilisée. Les principales bombes utilisées étaient le SD-2 et le SD-50.

Bombes d'aviation SD-2 et SD-50

Quel était leur avantage ? Les avions allemands reçurent des supports pour ces bombes, ce qui permit d'en suspendre un très grand nombre. Disons qu'un chasseur Messerschmitt ordinaire avait la capacité de suspendre 96 bombes de ce type. Malgré le fait que la bombe était petite à première vue, elle avait une efficacité égale à celle d'une mine de 82 mm, c'est-à-dire très grave : toucher un avion le neutralisait presque toujours. De plus, certaines de ces munitions étaient cadencées, ce qui posait un problème encore plus grave pour les aérodromes. Ils pourraient exploser une heure ou deux après avoir été largués.

Voilà à quoi ressemblait sur le terrain un avion du deuxième groupe du 27e escadron de chasse, équipé de bombes.

Une vraie photo de juin 1941 dans la région de Suwalki. Suspensions SD-2 pour le chasseur lourd BF-110, il dispose de 48 bombes sous chaque aile, la charge totale est de 96 bombes. Ils se sont également entraînés à suspendre 4 bombes SD-50, ce qui, en principe, est également efficace. Veuillez noter que, par exemple, un SB typique, le principal bombardier de l'armée de l'air rouge en 1941, transportait généralement une charge de seulement 6 bombes FAB-100, c'est-à-dire que le chasseur Mi-109 était en fait équivalent à le SB.

Une vidéo intéressante de l’attaque avec les bombes SD-2 est qu’elle montre la zone des aérodromes qui aurait pu en être couverte. C'est la première séquence, c'est d'ailleurs un bombardement SD-50. Mais le SD-2 est bombardé. Autrement dit, même un petit groupe de chasseurs allemands équipés de telles bombes pourrait, avec un haut degré de confiance, garantir la destruction du matériel non couvert.

Les bombardiers allemands étaient également préparés spécifiquement pour les opérations contre les aérodromes. En règle générale, ils transportaient (Junkers-88 et Dornier-17) 360 de ces bombes, ce que nous venons de voir. Un groupe de trois avions pourrait larguer 1 000 de ces bombes. De plus, des munitions encore plus grosses ont été utilisées, principalement des bombes SD-50. Dans la nomenclature des bombardiers allemands Ju-88 et Dornier-17, 20 bombes de ce type pourraient être suspendues sans surcharge, et le bombardier Heinkel-111 pourrait suspendre 32 bombes de ce type sans surcharge. Autrement dit, l'attaque du vol Junkers-88 équivalait à une attaque d'un groupe SB de 9 avions.

En conséquence, la liaison Heinkel-111 pourrait larguer près de 100 bombes de ce type, ce qui équivaut aux actions d'un escadron d'avions DB-3, dans lequel 10 «cent pièces» étaient suspendues. De plus, tous les combattants allemands à cette époque étaient déjà armés de canons, de deux canons ou un chacun, si l'on parle du Me-109 F. Les avions soviétiques étaient armés principalement de mitrailleuses, il y avait un très petit nombre de I-16 des avions dotés d'un armement de canon et l'avion Yak-1 viennent d'entrer en production.

L’organisation de l’ennemi elle-même était un facteur important. La Luftwaffe est clairement une branche de l’armée allemande, qui relevait directement du Reichsmarschall puis du Führer et possédait sa propre structure entièrement structurée. En plus des unités aériennes proprement dites, il y avait également un soutien arrière et une artillerie anti-aérienne, très puissante. L’armée de l’air de l’Armée rouge n’était pas entièrement une branche de l’armée ; c’était plutôt une branche subordonnée aux forces terrestres. Fait intéressant : jusqu'au 30 juin 1941, il n'y avait pas de poste de commandant de l'Armée de l'Air de l'Armée rouge, il y avait un chef de direction ; Les commandants de l’armée de l’air du front rendaient compte directement aux commandants du front, ce qui a ensuite joué un rôle négatif. En plus des mesures de mobilisation et d'organisation, l'armée de l'air soviétique en 1939-1940. déplacés vers le territoire de l'Ukraine occidentale, de la Biélorussie occidentale et des États baltes, ils ont donc été contraints de construire un nouveau réseau d'aérodromes le long de toute la frontière. Par exemple, cela fait partie de la carte de construction d’aérodromes dans les États baltes. En conséquence, ce système de subordination aux forces terrestres créait un problème très grave : l’armée de l’air soviétique était étendue sur tout le front, de Mourmansk à la mer Noire, en une fine couche. Comme la construction des aérodromes venait juste de commencer, l'armée de l'air de l'Armée rouge a été contrainte de maintenir une partie de ses forces beaucoup plus à l'est, approximativement le long du méridien Smolensk-Kiev-Zaporozhye. Il s’est avéré que l’armée de l’air était divisée en au moins deux échelons, séparés l’un de l’autre d’environ 400 à 500 kilomètres. Les unités situées dans la région de Tallinn, Smolensk, Orsha, Mogilev, Kiev, Proskurovo, Krivoï Rog n'ont pas pu aider les unités du premier échelon lors des premières batailles. Mais la construction des aérodromes n’a été réalisée correctement ni en 1939 ni en 1940. 1941 fut l'année où ils essayèrent de combler ces écarts. La construction de 800 aérodromes opérationnels a commencé immédiatement. De plus, sur 240 aérodromes, ils ont commencé à construire de telles bandes de béton standard, ce qui n'a pas non plus ajouté d'optimisme, car même une personne qui n'est pas familière avec la construction comprend qu'un nombre aussi gigantesque de construction des projets en six mois sont tout simplement impossibles à construire.

Disposition des rayures à l'aéroport

En conséquence, voici l'une des photographies de soldats de l'Armée rouge installant un treillis pour couler une bande de béton.

Pose de treillis pour couler une bande de béton

Répartition des forces. Dans les pays baltes, le premier corps d'aviation est situé approximativement de Königsberg jusqu'à la frontière, et par conséquent les forces aériennes de l'Armée rouge qui s'y opposent se trouvent ici, la 6e division, ici la 7e division, ici la 8e, ici la 57e et la quatrième. , par exemple, est situé dans la région de Tallinn, Tartu, et dans une telle formation, il ne peut pas déclencher les hostilités. Elle ne peut pas mener d’opérations de combat efficaces, même avec des bombardiers. Autrement dit, les Allemands pouvaient utiliser toutes leurs forces lors de la première frappe, mais pas l'armée de l'air soviétique. De plus, même selon le plan de couverture, une partie des forces devait encore être localisée le long de la ligne de la Dvina occidentale, c'est-à-dire à une distance d'environ 250 km de la frontière, et par conséquent, je ne peux pas imaginer comment ils pourraient participer à la bataille frontalière dans cette perspective. Cela s’est produit partout, pas seulement dans les États baltes, mais aussi sur le front occidental, le front sud-ouest et l’armée de l’air de la 9e armée en Moldavie. L'armée de l'air soviétique est entrée dans la force de manière loin d'être optimale, étant divisée en plusieurs échelons. Même le premier échelon était alors divisé en deux échelons le long de la frontière, à une distance d'environ 250 km, et le troisième échelon se trouvait à une distance de 400 à 500 km de la frontière. Tout le monde sait, d'après les manuels scolaires, que la Luftwaffe disposait d'environ 2,5 mille avions de combat, que l'armée de l'air rouge disposait d'environ 7,5 mille avions de combat dans les régions occidentales, mais qu'il est impossible d'utiliser réellement la plupart des forces pour les raisons ci-dessus. De plus, l'armée de l'air de l'Armée rouge était en phase de déploiement, et si les Allemands pouvaient aligner tous leurs 20 groupes de chasse dans une composition optimale le 22 juin, alors sur les 69 régiments de chasse représentés dans les districts de l'ouest, 24 étaient de véritables combattants. valeur, dont 7 dans les deuxième ou troisième échelons. Il était tout simplement impossible d'utiliser la fameuse supériorité numérique. L'armée de l'air soviétique a dû entrer dans la bataille par parties, ce qui a donné aux Allemands une excellente occasion de les vaincre, ce qui s'est produit par la suite.

La partie préliminaire, malheureusement, n'est pas si rose, mais néanmoins, cela s'est réellement produit. Étant dans une telle formation, dans un tel état, avec de telles forces et une telle préparation, l'armée de l'air soviétique, je dois le dire honnêtement, n'avait pas la moindre chance de gagner la bataille préliminaire. Ils ne pouvaient que retarder l'inévitable défaite du premier échelon et attendre l'arrivée des deuxième et troisième échelons pour poursuivre la bataille avec une force plus puissante.

Passons à la guerre elle-même. Voici par exemple les résultats de la première frappe. Les directions ouest et nord-ouest étaient prévues à 4 heures du matin, c'est-à-dire que les avions allemands étaient censés traverser la frontière soviéto-allemande avec les premières salves de l'offensive d'artillerie et, après 15 à 20 minutes, ils avaient déjà frappé les aérodromes avancés. Dans la direction sud-ouest et sud, c'était une heure plus tard, apparemment en raison des conditions de luminosité.

Voici l'aérodrome de Kaunas, sa partie sud. Sur les mêmes parkings que nous avons vus dans le premier épisode, des cratères de bombes sont visibles. Tout n'est pas visible, car j'ai dû recadrer un peu la photo.

Kaunas. résultat du bombardement

Ceux qui disent qu'il était impossible de détruire un si grand nombre d'avions le 22 juin pèchent contre la vérité, car cela est confirmé par des données objectives du contrôle allemand. Tournage du 23 juin, c'est photo contrôle. Et voilà à quoi cela ressemblait sur terre. C'est le même parking, les hangars, il y a des avions disposés sur trois rangées. On voit que la deuxième rangée est complètement détruite, la rangée arrière est complètement détruite, mais dans la première rangée il reste quelque chose de plus ou moins vivant. La fusillade a eu lieu sur ces deux avions ; en fait, ils étaient également à moitié brûlés.

Kaunas. Le résultat du bombardement

Cela donne une idée de l'efficacité des frappes allemandes. En réalité, le 22 juin, l'armée de l'air de l'Armée rouge faisait face à un ennemi incroyablement puissant, persistant à atteindre son objectif, et il n'y avait aucune chance de gagner cette confrontation, du moins pas lors de la première opération.

Ce sont des photographies du magazine Signal - le même groupe d'avions, mais sous un angle différent. Voici la diffusion de ce « Signal ». Voici toutes les photos des pays baltes - il s'agit de Kaunas, Kedaniai, Alytus, un reportage visuel allemand sur les hostilités.

Magazine des signaux

Quant au tout premier point : un autre facteur négatif était que le matin du 22 juin, il n'y avait pas d'accord entre les dirigeants militaro-politiques et que pendant très longtemps, aucun ordre clair n'a été donné pour déclencher les hostilités. En fait, il n'y a pas eu de surprise en tant que telle, car les troupes des régions frontalières soviétiques ont commencé à s'alarmer depuis longtemps, le 22 juin, et dans les pays baltes, les 19 et 20, les avions ont été dispersés là où cela était possible, en raison de la construction d'un aérodrome. , sur les aérodromes, et un escadron était toujours en préparation numéro deux, c'est-à-dire prêt à décoller dans les 5 à 10 minutes. Mais pour une raison quelconque, cet état tout à fait normal a été violé dans la nuit du 21 au 22 juin par la fameuse « directive n°1 », qui a été remise aux troupes vers une heure du matin du 22 juin. Les postulats suivants y étaient énoncés : lors d'une attaque, ne vous impliquez pas dans la bataille et ne ripostez pas jusqu'à ce que les avions ennemis ouvrent le feu. Cela a grandement bouleversé l'humeur des commandants et des pilotes soviétiques. Dans les films de l'ère soviétique, nous avons vu, grosso modo, Pavlov, le commandant du front occidental, ou d'autres personnages appeler Timochenko, le commissaire du peuple à la défense, et lui dire : « Eh bien, regardez, les Allemands attaquent. Et en réponse, on leur dit de ne pas céder aux provocations, de rester calmes, etc. Au lieu de dire clairement et clairement aux commandants comment agir, ils ont eu le choix : soit attaquer, soit se battre, soit ne pas se battre, attendre, c'est peut-être une provocation. Et dans le contexte de l'Armée de l'Air, cela a joué un rôle négatif, car si les forces terrestres ne sont pas entrées dans la bataille partout le 22 juin, l'Armée de l'Air est entrée dans la bataille le 22 juin avec presque toutes ses forces. Ce moment, où le premier coup n'a pas été réfléchi, a eu un impact complètement négatif sur l'avenir. Même Kaunas, les aérodromes détruits que nous avons vus, ont été détruits lors du premier raid, bien que les Allemands ne se soient pas fixé un tel objectif de destruction lors de ce premier raid. Pour eux, il s'agissait plutôt d'un exercice d'observation, ils se sont fixé pour tâche d'effectuer des reconnaissances supplémentaires et de clarifier à nouveau les cibles. Cependant, là où ils disposaient d’excellents documents de renseignement, ils agissaient en groupes puissants. Plusieurs aérodromes ont été détruits dans les pays baltes et notre armée de l'air a subi de lourdes pertes. La situation était la même en Ukraine et en Biélorussie. Même les toutes premières frappes ont été très efficaces. Mais j'insiste encore une fois sur le fait que ce n'était pas leur tâche principale, la principale était une exploration supplémentaire. Voici ce qui se passe ensuite : certains chefs militaires soviétiques à qui un tel casse-tête a été confronté l'ont résolu de la manière habituelle : par exemple, dans les pays baltes, le commandant de l'armée de l'air était Alekei Ivanovich Ionov, un général de division de l'aviation.

Ionov A.I., major général de l'aviation

Le voici, toujours commandant de brigade, avec son grade d'avant-guerre. Il a très probablement reçu l'ordre du chef d'état-major du Front nord-ouest, Klenov, de mener des opérations militaires, et en réponse à la première frappe, ils ont levé (honnêtement, je ne sais pas si un plan de couverture a été introduit, mais au moins les ordres attribués aux formations correspondaient clairement au plan de couverture), des régiments de bombardiers furent levés dans les airs et allèrent bombarder les aérodromes allemands et d'autres cibles. Par exemple, un homme, à l'époque capitaine, Mikhaïl Antonovitch Krivtsov, était le commandant de la première escadre soviétique qui a largué des bombes sur Tilsit dans la matinée du 22 juin.

Krivtsov Mikhaïl Antonovitch

Il y a un fait intéressant associé à cet homme, qui, encore une fois, parle du rôle de l'individu : une directive a mis le choix devant les gens, et les commandants les plus décisifs ont agi de manière décisive, comme Ionov, Krivtsov, un certain nombre d'autres. commandants, tandis que d'autres se sont simplement assis au sol et n'ont pas succombé aux provocations, certains régiments n'ont même pas décollé dans les airs. Et ceux qui ont décollé ont obéi à l'ordre de ne pas ouvrir le feu en premier, et l'armée de l'air allemande a subi de très légères pertes lors du premier raid à cause de cela. Non seulement la directive ne réglementait pas ces actions, mais alors que les avions du Front du Nord-Ouest s'approchaient déjà des aérodromes, bases, etc. allemands, du Commissariat du peuple à la Défense ou de l'état-major, il est désormais difficile de dire si un ordre a été reçu par radio pour faire demi-tour et ne pas produire de bombes sur le territoire allemand. Un escadron du 46ème Sbap revient d'un stage de combat. Mais des gens comme Krivtsov ont fait preuve de détermination, de leur propre opinion et ont quand même largué des bombes, grâce auxquelles les Allemands ont reçu au moins une sorte de coup de représailles à ce moment-là. En outre.

Tous les avions ont été restitués et n’ont été autorisés à opérer que jusqu’à la frontière. Vers 7 h 15, est apparue la soi-disant « directive n° 2 », qui, une fois de plus, ne permettait pas la mise en œuvre du plan ; elle parlait dans un langage « intéressant » et fixait des tâches locales. Il y avait une phrase complètement incompréhensible pour bombarder Koenigsberg et Memel - on ne sait pas pourquoi elle a été prononcée. Sinon, il était autorisé à abattre les avions ennemis, à agir en queue, c'est-à-dire après la frappe, à poursuivre l'avion ennemi et à bombarder ses unités, mais, malheureusement, il est arrivé dans les districts à 9 heures du matin. Qu'est-ce qu'il est 9 heures du matin ? Les Allemands ont mené la première série d'attaques entre 4 et 5 heures du matin, la série suivante a eu lieu entre 7 et 8 heures du matin. Le but de cette dernière n'était pas seulement une mission de reconnaissance, mais aussi la destruction des avions sur les aérodromes. Le deuxième raid d'avions allemands était axé sur le matériel, des reconnaissances supplémentaires, c'est-à-dire que les pilotes allemands avaient déjà visité les aérodromes allemands une fois, ils n'avaient aucune question, ils agissaient clairement. Plusieurs régiments en Biélorussie ont tout simplement été complètement détruits à la suite de ces raids. En fait, ils n’ont alors absolument rien fait. Par exemple, les 113e et 16e régiments de bombardiers ont été complètement détruits et aucun de leurs avions n'a pris part à aucune opération par la suite. Il ne s'agit pas d'un cas isolé. Lorsque la directive est arrivée, à cause de ces ordres d'arrêt matinaux, apparemment, les camarades étaient un peu nerveux et avaient déjà peur de produire des choses indépendantes, et cette directive leur a également posé des questions. Fait intéressant : dans les documents du 125e régiment de bombardiers à grande vitesse de l'armée de l'air du district ouest, le commandant de division tente avec persistance, plusieurs heures après avoir reçu la directive, de forcer le commandant du régiment à s'envoler pour une mission de combat, il finalement, vers 11h45, il accepte de le faire et demande à donner. Toutes les 5 minutes, il reçoit un message radio à bord pour savoir si la commande a été annulée. C’est à cela que de telles absurdités ont amené les gens. En conséquence, ses derniers doutes ont disparu lorsqu’ils ont écouté le discours de Molotov sur la déclaration de guerre dans les airs à midi impair. Par de telles actions, avant le déjeuner, l'aviation a été mise dans le rôle d'un gestionnaire : soit nous sommes en guerre, soit nous ne sommes pas en guerre. Beaucoup ont dit et écrit que la connexion avait été interrompue. De nombreuses unités, dont la connexion avec leurs supérieurs ont été interrompues, ont en fait mieux fonctionné, car, n'ayant aucun lien, elles ont commencé à mener des opérations de combat, sans regarder personne, prenant une décision par elles-mêmes. Avant le déjeuner, les Allemands ont réussi à effectuer trois sorties, si nous prenons les États baltes et le front occidental, et deux sorties, si nous prenons le front sud-ouest, contre nos aérodromes. L'effet fut dévastateur.

Ici, si nous prenons Tilsit, ce sont les résultats du premier vol de neuf des 9 sbap de Mikhaïl Krivtsov, qui fut le premier à larguer des bombes sur la gare de Tilsit.

Tilsit. Le résultat du bombardement

Ce sont les résultats des frappes du SD-2 sur l'aérodrome de Vilnius. Le Tchaïka incendié et, éventuellement, son « tueur » sont visibles ; ici, vous pouvez voir que le pylône du SD-2 est suspendu.

Résultat des frappes du SD-2 sur l'aérodrome de Vilnius

En conséquence, le front occidental a été attaqué - les aérodromes avancés de trois divisions, sur lesquels à 10 heures, après le deuxième raid, ils ont été complètement vaincus, par exemple dans la 10e division - 74e régiment, 33e régiment, 123e régiment. Dans la 10e division mixte, les 124e et 126e régiments sont vaincus. En réalité, il restait dans les régiments : au 33e - pas un seul avion, au 74e - pas un seul avion prêt au combat, le 123e IAP a pu retirer 13 chasseurs, le 126e IAP a pu retirer 6 chasseurs, le 124e - 1.

J'ai un camarade polonais intéressant qui a dit et écrit à plusieurs reprises : « Mikhaïl, c'est impossible, seulement une frappe nucléaire... » Eh bien, tout était possible, nos documents le confirment, pas les documents allemands, ce sont précisément les documents de l'Armée de l'Air de l'Armée Rouge qui confirme ce niveau de pertes. Sur un aérodrome comptant 50 à 60 avions, en 2 à 3 sorties, les Allemands pouvaient détruire presque tout l'équipement. Eh bien, bien sûr, il s’agissait de voitures à la fois détruites et endommagées. Mais un avion endommagé, si votre carter moteur est crevé ou même les pneus sont abattus, vous ne pourrez pas le réparer dans un avenir proche.

Le 13e sbap est complètement détruit, le 16e sbap de la 11e division voisine et le 122e IAP subit de lourdes défaites. Ainsi, vers 10 heures du matin, la situation était totalement insupportable. Il existe un télégramme intercepté par les Allemands d'un commandant de Bialystok, Chernykh, qui demandait presque ouvertement de l'aide. En fin de compte, la seule chose qu'il était autorisé à faire était de se retirer sur la ligne Pinsk-Baranovichi-Volkovysk-Lida, soit 100 kilomètres. Et à midi, ces formations, presque au complet, avec un seul régiment de chasse restant, ont été redéployés en deuxième ligne. Mais ensuite, il est devenu évident que l'Armée rouge était en train de se déployer, c'est-à-dire qu'il n'y avait pas de mobilisation, donc les services arrière étaient dans un état de paix, alors battez-vous et transférez rapidement le matériel disponible : des bombes, une réserve de carburant et lubrifiants, aux aérodromes de la deuxième piste, sur lesquels ils ont déménagé, c'était difficile. Les aérodromes étaient en construction, il n’y avait même pas de garnisons là-bas, et il y avait surtout des constructeurs, des unités qui construisaient les pistes. Mais même ce retrait ne garantissait rien : les Allemands avaient déjà bombardé l'aérodrome de Lida et Pinsk dans l'après-midi. Il est intéressant de noter que les unités du saillant de Bialystok se sont d'abord retirées dans la région de Bialystok, qu'elles ont été bombardées à partir de là en 2 ou 3 sorties et qu'elles ont également été contraintes de voyager plus loin après le déjeuner. Passés en deuxième ligne, les régiments n'ont pas mené d'opérations de combat faute de moyens matériels et sont devenus des témoins passifs. À peu près la même situation s'est produite dans les États baltes, mais avec en plus le fait que le commandant énergique de l'armée de l'air essayait constamment d'agir selon ses plans. Il était l'un des rares dirigeants de l'armée de l'air rouge à comprendre qu'il fallait se battre jusqu'au bout pour la domination, mais malheureusement, le 22 juin, certaines circonstances ne lui ont pas permis de le faire. Pourquoi? J'ai déjà dit que l'Armée de l'Air est subordonnée aux forces terrestres, aux commandants au sol. À 8 heures du matin, des groupes allemands ont percé sur Taurage et Alytus, de sorte que le commandant du front ou le chef d'état-major - il est difficile de déterminer qui a réellement dirigé cela - a donné l'ordre de frapper ces coins de char rétractables, respectivement, l'ensemble du front de la Northwestern Air Force se concentrait sur la lutte contre ces unités. Autrement dit, les avions allemands ont continué à attaquer les nouveaux aérodromes soviétiques ou à répéter leurs attaques contre les anciens, tout au long de la journée, sans s'arrêter, même en petits groupes. L'armée de l'air soviétique n'y a pas répondu en principe, agissant contre les unités motorisées de la Wehrmacht.

La réaction tardive du front occidental, que j'ai déjà décrite, le commandant d'un des régiments a demandé qu'un radiogramme lui soit envoyé toutes les 5 minutes à bord, si le vol était annulé. Un peu plus tard, vers 17h30, le général Pavlov donna l'ordre d'opérations militaires actives contre l'ennemi. Un ordre a été émis pour des actions contre les aérodromes allemands, mais à 6 heures sur 7, « l'activité amateur » a été interdite et l'armée de l'air est restée plusieurs heures encore sous une pluie de coups. Les frappes de la Western Front Air Force ont été tardives, mais elles ont eu lieu. À propos, ce qui est intéressant, c’est que l’un des régiments, le 125e Sbap, comme je l’ai déjà dit, a attaqué l’aérodrome de Berjniki, dans le saillant de Suwalki. Neuf ont attaqué, bombardé, voire endommagé un avion allemand et sont revenus sans pertes. Il y avait aussi un aérodrome à Biała Podlaska, c'était encore plus tard : un des 130e Sbap a également attaqué, et les Allemands ont subi des pertes. Le plus intéressant est que le SB a été bombardé d'une hauteur de 5 kilomètres et a quand même été touché. Pour être objectif, seules deux attaques ont été menées sur des aérodromes allemands : un aérodrome dans le saillant de Suwalki, Berzhniki, et un à Biała Podlaska, dans la région de Brest, à l'ouest.

Plan pour l'implantation de l'armée de l'air dans les pays baltes

Malgré ces timides attaques, le 22 juin, dans la matinée dans les pays baltes et dans l'après-midi dans la région de Suwalki et de Brest, elles furent pratiquement inefficaces (la perte de trois avions ne valait rien). Cependant, les Allemands n'ont pas utilisé d'avions de combat lors d'attaques répétées par la suite, mais les ont utilisés pour flâner et ont même effectué une manœuvre sur l'aérodrome, c'est-à-dire qu'ils ont transféré des régiments de chasse sur leurs aérodromes afin de ne pas être attaqués. Cela suggère encore une fois que si l'armée de l'air de l'Armée rouge avait agi conformément au plan de couverture des aérodromes allemands, aussi efficace soit-il, nous comprenons maintenant que la plupart des aérodromes auraient été attaqués en vain, puisqu'il n'y aurait pas eu d'attaques allemandes. avion là-bas. Cependant, les actions elles-mêmes, comme un aimant, attireraient les avions allemands et ne leur donneraient donc pas la possibilité d'attaquer les aérodromes soviétiques. Et c'est ce qui s'est passé : les régiments du front occidental avancé ont été repoussés de la frontière avant le déjeuner du 22 juin ; dans les États baltes, le même processus s'est produit après 2 heures. Dès la fin des sorties contre les colonnes allemandes, la plupart des unités ont été immédiatement déplacées vers la région de Riga, dans la région de Daugavpils, Mitava, c'est-à-dire que la plupart des aérodromes et la plupart des aérodromes du district ont été généralement situées dans une zone de 200 km, elles ont été abandonnées et les unités déplacées à une distance de 200 à 250 km de la frontière. En conséquence, les unités avancées des troupes soviétiques, qui combattaient toujours aux frontières, étaient ainsi totalement privées du soutien des combattants. Autrement dit, même si les bombardiers pouvaient encore voler tout à fait normalement avec une charge de bombes, les chasseurs étaient pratiquement incapables d'opérer à une telle distance. Le départ des pays baltes avait été suggéré encore plus tôt et les commandants à tous les niveaux l'avaient demandé, mais la tâche consistait à bombarder les colonnes de chars, et ils ont quand même effectué ces sorties et ne se sont redéployés qu'après cela.

La situation était à peu près la même dans la région militaire de Kiev. Les Allemands ont également attaqué des aérodromes pratiquement avancés tout au long de la période frontalière, de Kovel à Lvov, le long de la frontière jusqu'à Tchernivtsi. Les Allemands ont eu l'audace, dans la confrontation avec la région militaire de Kiev, disposant d'un nombre limité de forces, de bombarder Kiev. Ni Minsk n’a été bombardée le 22 juin, ni Riga, mais Kiev l’a été, pour une raison quelconque, bien que les Allemands disposaient de forces très limitées dans la zone du district de Kiev. Le KOVO lui-même possédait la force aérienne la plus puissante, plus de 2000 avions, et surtout, la plupart des régiments aériens de chasse du district de Kiev étaient du personnel, c'est-à-dire qu'ils pouvaient repousser les avions allemands, ce qui a été fait. La Luftwaffe a subi les plus grandes pertes précisément dans la zone du district militaire de Kiev. Par exemple, le 3e groupe du 51e escadron de bombardiers opérant dans la région de Stanislav et Lvov a perdu environ la moitié de ses effectifs, c'est-à-dire qu'il a perdu 15 avions. Le 7e escadron du 3e groupe du 55e escadron, qui lors du premier vol a bombardé l'aérodrome dans la région de Brody et Dubno avec 6 avions, sur les 6 avions qui ont décollé, en a perdu 2 au-dessus de la cible, 2 ont brûlé (l'un est tombé sur le territoire soviétique, un a atterri sur l'aérodrome, mais a brûlé), et deux ont été endommagés par des tireurs blessés et ont atterri sur l'aérodrome de Klimentsovo. Autrement dit, l'armée de l'air soviétique a également donné une réponse très précise si les commandants avaient suffisamment de détermination pour agir sans ordres d'en haut. Mais néanmoins, tous les aérodromes ont été pratiquement attaqués, certains aérodromes ont été simplement détruits, par exemple, l'aérodrome du 62e Shap Lisyachich a été attaqué à plusieurs reprises et littéralement lors du premier vol, 50 avions ont été détruits. L'aérodrome de Tchernivtsi a été attaqué à deux reprises, mais même après la première sortie, la majeure partie du 149e a été détruite. L'aérodrome voisin a également été attaqué, la majeure partie du 247e IAP a été détruite et les pertes totales ont atteint quelque part 100 avions.

Il existe une opinion selon laquelle en Moldavie, grâce à des astuces incroyables, le commandement du district a réussi à éviter la défaite grâce à sa dispersion sur les aérodromes opérationnels. Je veux dire que c'est un mythe. Le fait est que les Allemands étaient séparés des Roumains quelque part le long du méridien de Chisinau et, par conséquent, le 4e corps aérien allemand, basé en Roumanie, opérait précisément sur les aérodromes de la région de Tchernivtsi. Un peu à l'ouest de Chisinau se trouvait l'aérodrome du 55e IAP, Balti, qui fut attaqué à plusieurs reprises le 22 juin et subit également de lourdes pertes, qui n'étaient pas reflétées dans les rapports, qui donnèrent l'occasion à certains officiers de ce district d'écrire dans leurs mémoires, de se promouvoir qu'ils ont réussi. Bien qu'en fait, si leurs adversaires n'étaient pas les Roumains, mais les Allemands, le sort de l'armée de l'air régionale serait probablement également triste.

Dans le district militaire de Kiev, les unités soviétiques ne se sont pratiquement pas repliées sur les aérodromes ; seules quelques unités se sont retirées le 22 juin, notamment de Tchernivtsi. Pourquoi est-ce arrivé ? En fait, la bande de Kovel à Stanislav (du côté ukrainien) est une bande plutôt sous-développée, et il y avait un problème avec les aérodromes en général. Les Allemands disposaient donc d’aérodromes assez éloignés de la frontière, et nos aérodromes les plus proches, dans la région de Lvov, se trouvaient à environ 100 kilomètres de la frontière. En conséquence, les avions allemands ont été contraints d'opérer à pleine portée dans certains endroits et n'ont pas pu obtenir de succès décisifs sur tous les aérodromes grâce aux bombardements. Ils ont subi de lourdes pertes.

Apparemment, le commandement du front de l'Armée de l'Air n'a même pas tenté de tirer des conclusions. En outre, selon certains rapports, le commandant de l'armée de l'air du front, Ptoukhin, aurait déjà été démis de ses fonctions et, apparemment, le 22 juin, il n'aurait même pas participé à la planification du combat. Au moins, il n’y a pas d’ordre de combat sérieux.

Schéma du déploiement des unités de l'armée de l'air sur le front occidental

Si nous prenons les pays baltes et le front occidental, qui ont au moins tenté d'agir sur les aérodromes allemands en réponse, il n'y avait pas de 9e armée sur le front sud et dans l'armée de l'air, bien que des activités de reconnaissance aient été menées. Si quelqu'un a lu les mémoires de Pokrychkine, il décrit un raid de reconnaissance sur des aérodromes roumains vers midi le 22 juin, lorsqu'il est arrivé, s'est présenté au commandement et on lui a dit : « Désolé, nous aurons d'autres objectifs. » Et l'armée de l'air de la 9e armée a reçu dans l'après-midi l'ordre de bombarder les passages sur le Prut, et de l'armée de l'air du front sud-ouest, le 2e régiment s'est vu confier la tâche de bombarder les unités de chars allemands qui ont traversé le Bug et avancé. sur Vladimir-Volynski. C'est ça.

Autrement dit, le 22 juin, à 18 heures, les forces aériennes soviétiques dans les pays baltes et en Biélorussie ont été repoussées vers l'arrière des aérodromes ; après 18 heures, elles n'ont plus mené d'opérations militaires et la seule chose qu'elles pouvaient faire étaient en patrouille, patrouillaient au-dessus de leurs propres aérodromes et le couvraient. La Luftwaffe a terminé ses sorties sur les aérodromes quelque part plus tard, vers 20 heures, mais elle était déjà en train de « rattraper son retard » lorsque des officiers de reconnaissance allemands ont découvert ce détour vers la ligne arrière et ont tenté d'effectuer une reconnaissance afin de poursuivre l'opération le lendemain. La même chose se produit dans la zone du Front Sud-Ouest, le Front Sud. L'ennemi contrôlait complètement le ciel au-dessus des lignes avancées, l'armée de l'air de l'Armée rouge n'a pratiquement pas participé aux patrouilles au-dessus des frontières, des unités avancées, et la seule chose qui s'est produite a été un coup porté aux troupes allemandes qui traversaient le Bug dans le Vladimir. -Région Volynski.

Les Allemands, par leurs actions du 22 juin, en particulier dans la première moitié de la journée, ont assuré leur domination dans la zone des fronts nord-ouest et occidental quelque part à une distance de 200 à 250 km de la frontière, éliminant complètement les unités soviétiques. à partir de là. Ils n’étaient pas encore complètement vaincus, mais ils furent vaincus et le territoire resta aux mains de l’ennemi. Sur le front sud-ouest, de nombreuses unités ont également été chassées de leurs aérodromes, pas toutes, mais un très grand nombre. Lorsque la direction du Front Sud-Ouest a repris le 23 juin, presque toutes les unités ont été redéployées plus loin, plus profondément dans le territoire, à 50-100 km, c'est-à-dire dans la région de Ternopil et de Rivne. Une situation s'est produite lorsqu'il n'y avait aucune unité aérienne soviétique à environ 200 km des frontières. Pour un chasseur, 200 km à cette époque n'étaient qu'une question de vol et de retour, il n'y avait pas de temps pour une bataille aérienne ; Les unités qui se trouvaient le long de la frontière avaient déjà perdu complètement leur couverture. Conclusion : grâce à sa formation unique, ses capacités techniques, sa persévérance dans la réalisation des objectifs, un plan bien élaboré et des actions tactiquement compétentes, la Luftwaffe a malheureusement réussi à vaincre l'armée de l'air rouge le 22 juin.

Chargement de munitions

Quels pourraient être les aspects positifs ? Premièrement : il n’y avait pas d’ambiance défaitiste, même si beaucoup tentent désormais de créer une sorte d’image de pilotes en fuite et de généraux en fuite. Tout cela est un non-sens évident. Une partie de l'armée de l'air du front nord-ouest et une partie de l'armée de l'air du front occidental se sont retirées après avoir strictement reçu des ordres, mais si elles s'étaient retirées plus tôt sans ordre, elles auraient pu sauver une partie des forces, une partie des fonds. Les pilotes soviétiques ont fait, à mon avis, tout ce qui était possible. Il existe des épisodes confirmés de 4, voire 5 attaques à la bélier. Des combats assez féroces ont eu lieu sur toute la ligne de front. Cependant, les Allemands n'étaient pas des « fouets » ; ils ont acquis une expérience très sérieuse en Europe occidentale et, en outre, ils ont parfois tenté d'éviter de graves affrontements militaires. A titre d'exemple, ce sont les actions du 1er escadron de bombardiers allemand contre l'aérodrome de Liepaja. Le 148th Fighter Aviation Regiment y était basé. Les Allemands, utilisant une technique aussi simple que l'approche depuis la mer, détruisirent et endommageèrent 41 avions de ce régiment en une journée. Il n’y avait aucun combattant allemand là-bas. Il n’y a pas eu de batailles aériennes sérieuses car les Allemands sont arrivés, ont bombardé et ont plongé vers la mer. Sur la I-153, il était très difficile de rattraper le Yu-88. Cela a servi, à un moment donné, d'une des théories de Solonin lorsqu'il a trouvé un rapport opérationnel du front nord-ouest, où il était écrit qu'il y avait 14 pertes d'avions par jour, et le matin du 23 à Riga, il y en avait 27. avions du régiment. Et il dit : « Où sont passées les 30 voitures ? En effet, en raison d'incohérences dans les documents opérationnels, seul le tout premier rapport opérationnel du régiment ou rapport de combat parvient au quartier général du front. Après cela, les combats pour Liepaja ont commencé et, en conséquence, le quartier général du régiment a commencé à se déplacer vers Riga et à tenter de battre en retraite. Apparemment, les données n'ont pas été transmises, donc seul le premier message crypté est parvenu au quartier général du front, qui mentionnait 14 avions détruits. Ensuite, il y a eu d'autres pertes, et la dernière perte a eu lieu vers 20 heures, lorsque, par hasard, les Allemands sont apparemment entrés au moment où les avions faisaient le plein et ont détruit presque toute l'escadron. Mais cela suggère encore une fois que les Allemands n’ont pas cessé d’agir. Ils ont eu du succès dès le matin, ils n'ont pas cessé de le développer et, de manière caractéristique, ont même attaqué des cibles déjà abandonnées par les unités soviétiques. Certains aérodromes, par exemple Vilnius, Kaunas, il n'y avait aucune unité prête au combat de l'Armée rouge, il y avait des services arrière, il y avait des avions qui n'avaient pas de pilotes, ou ils étaient défectueux, vieux et susceptibles d'être transférés à d'autres. unités. Cependant, les Allemands ont continué à marteler jusqu'au soir, privant ainsi les pilotes qui auraient pu s'y déplacer depuis d'autres aérodromes et récupérer du matériel d'une telle opportunité. La Luftwaffe n'avait pas l'intention de mettre fin à la lutte pour la suprématie aérienne le 22 juin, et ce qu'elle avait réussi, elle l'a poursuivi avec joie le 23 juin et a commencé encore plus tôt, vers 3 heures du matin.

Certains commandants soviétiques l’ont très bien compris. Alexeï Ivanovitch Ionov, par exemple, dès que l'occasion lui en a permis, dès qu'ils ont terminé la bataille avec les unités mécanisées allemandes, il a emmené le régiment sur la ligne Dvina. Avant même l'apparition de la directive n° 3, qui impliquait une attaque soviétique sur Lublin, il avait déjà donné l'ordre, le matin du 23 juin, d'agir conformément au plan de couverture. Tout comme les pilotes, les commandants de régiment et d'escadron passaient toute la journée à essayer de contrecarrer l'ennemi du mieux qu'ils pouvaient, de même, au niveau des commandants de l'armée de l'air, il y avait des gens qui connaissaient bien la situation, comprenaient et essayaient de réagir de manière adéquate. Malheureusement, les outils disponibles à cette époque ne permettaient pas encore de le faire pleinement. Autrement dit, il était presque impossible de combattre la Luftwaffe qui se trouvait là à ce moment-là. Encore un point : l'artillerie antiaérienne aurait pu nous protéger dans une certaine mesure dès les premières frappes. Pourquoi est-ce arrivé ? L'Armée rouge était en phase de réorganisation et la plupart des unités antiaériennes présentes sur le territoire de l'ouest de l'Ukraine, de la Biélorussie et des États baltes étaient en cours de formation. Beaucoup de gens se souviennent des films soviétiques, surtout lorsqu'ils portent des accusations et disent : pourquoi vos divisions anti-aériennes se trouvaient-elles quelque part sur le terrain d'entraînement ? La réponse est évidente : les artilleurs anti-aériens assuraient la coordination des combats, car pour la plupart des soldats de l'Armée rouge de ces unités, c'était leur première année de service, et ils devaient encore s'entraîner. Encore une fois, l'Armée rouge n'a pas été mobilisée, donc les unités régulières de mitrailleuses anti-aériennes disponibles sur chaque aérodrome étaient non seulement en sous-effectif et au lieu de 9 mitrailleuses, elles n'avaient que 3, enfin, quadruples installations maximales, mais elles se sentaient également une pénurie de personnel et il n'y avait tout simplement personne pour mettre en service de nombreuses mitrailleuses. Contrairement, encore une fois, aux Allemands. La Luftwaffe avait une organisation complètement différente, et les unités anti-aériennes étaient subordonnées à la Wehrmacht, et moins, la plupart des unités anti-aériennes et des canons anti-aériens étaient subordonnées à la Luftwaffe. Le commandement de la Luftwaffe pourrait mettre en place un parapluie autour de tout arrangement qu’il jugerait approprié. En conséquence, les unités anti-aériennes de la Luftwaffe et de la Wehrmacht étaient prêtes au combat au début de la guerre et disposaient d'une énorme quantité d'artillerie anti-aérienne de petit calibre. Si en Union soviétique, avant la guerre, ils produisaient environ 1,5 mille canons anti-aériens de petit calibre de 25 mm et 37 mm, qui n'avaient pratiquement pas le temps d'être utilisés par les troupes, car ils étaient pour la plupart libérés à la fin du 40e et début du 41e et commençaient tout juste à rejoindre les troupes. De plus, il y avait un très gros problème car il y avait très peu de munitions pour ces canons anti-aériens. Tous les documents que nous avons examinés contenaient 1 munition dans l'unité, et dans les entrepôts des districts, il n'y avait aucun obus de 37 mm, ni de 85 mm pour les canons anti-aériens lourds.

Quelle conclusion peut-on en tirer et pourquoi n’a-t-elle pas été tirée ? Il est probable que cette défaite ait été moralement difficile et qu’il n’y ait donc eu aucune analyse sérieuse. Certains commandants de formations ont rédigé des rapports à leur poursuite, mais ils n'ont toujours pas pu s'élever au-dessus de la situation. Par conséquent, chacun avait sa propre opinion, personne ne l'a analysée, ne l'a collectée, et des rapports sur les opérations de combat du front sud-ouest, Nord-Ouest et Ouest, ils furent réalisés : Sud-Ouest - en août 1941, Front Ouest - généralement au début de 42. À cette époque, au quartier général de la Western Front Air Force, il n'y avait plus personne qui participait à tous ces événements, c'est-à-dire que les rapports sont timides, pour être honnête, sur rien. La situation n’a pas été analysée, aucune conclusion n’a même été tirée quant aux raisons de cette malheureuse et cruelle défaite. Par la suite, en 42-43, l'armée de l'air soviétique a marché sur le même râteau. Il n'existe aucun exemple où une attaque contre des aérodromes allemands pourrait se terminer avec un effet tel que celui de la Luftwaffe. Par exemple, repoussez les unités de la Luftawaffe de ces aérodromes et obtenez la suprématie aérienne sur certaines zones, même locales. Autrement dit, aucun instrument n'a été créé, il me semble même qu'aucun instrument adéquat n'a été créé tout au long de la guerre, et aucune bombe spécialisée n'a été préparée techniquement. Cette conférence visait en grande partie à dire que l’histoire n’apprend rien à personne. Le fait qu’il ait été possible de tirer des conclusions et ensuite de mener efficacement des opérations militaires n’a malheureusement pas été analysé et ne s’est pas traduit par des conclusions ou des instructions. Malheureusement, l’Armée rouge a suivi le même mouvement pendant presque toute la guerre. Et il est même impossible de se souvenir d'opérations aussi sérieuses que celles menées par la Luftwaffe. Les événements de la bataille de Koursk sont souvent cités, on suppose qu'il y avait quelque chose là-bas, mais des études récentes montrent que les préparatifs, lorsque les tentatives de destruction des raids ont été menées en mai-juin, ont lamentablement échoué et s'apparentaient, par exemple, au tentatives du 25 juin 1941 de bombarder l'aviation finlandaise lors d'opérations militaires. La même chose : le manque de reconnaissance ciblée sérieuse, de munitions spécialisées et de tactiques de frappe. Il faut rendre justice aux Allemands : ils ont poursuivi et étendu cette opération, c'est-à-dire que les 23, 24 et 25 juin, ils ont bombardé des avions soviétiques dans cette zone, à environ 200-250 km. Ce fut la dernière ligne, car, comme nous l'avons vu, la configuration de la nouvelle frontière, principalement des aérodromes, fut construite sur ces territoires annexés. Et après cela, à proprement parler, l'armée de l'air soviétique s'est retrouvée dans une situation paradoxale : elle a été contrainte de se retirer dans la région de Pskov, Smolensk, Mogilev, Proskurovo, Kiev, etc. La retraite était irréversible, de vastes espaces n'étaient plus couverts par rien et les Allemands pouvaient y faire ce qu'ils voulaient. L'aviation soviétique n'était plus là. Littéralement le 26, la délocalisation a commencé vers une ligne encore plus arrière, à 400-500 km de la frontière, et les combats, en général, se poursuivaient. Lvov a été prise le 30 juin, les batailles pour Riga ont eu lieu les 27-28-29 juin, respectivement à Minsk, tout le monde sait aussi quand l'encerclement a été levé fin juin. Ils ont perdu le soutien aérien, tout cela à cause des actions de la Luftwaffe. Cela n’est pas lié à des sentiments défaitistes, à une réticence à se battre, à un manque de combativité et de patriotisme. Certainement pas. Les gens sur le terrain ont fait tout ce qu'ils pouvaient. Ils se sont battus jusqu'à la dernière occasion, avec cette technique, cette préparation. Beaucoup sont morts de façon héroïque. Nous ne connaissons même pas la plupart des héros – le même Krivtsov qui fut le premier à larguer des bombes sur le territoire allemand. Il est mort en tant que commandant du 44e régiment ; il n'était même pas un héros de l'Union soviétique. Le même Ionov - il a malheureusement été arrêté le 24 juin dans un grand groupe de commandants de l'aviation. Une personne a un destin tout à fait unique. Il fut pilote pendant la Première Guerre mondiale, puis passa par toutes les étapes de sa carrière militaire, commanda très longtemps un escadron et une brigade, sortit diplômé de l'académie, participa à la campagne de Finlande en tant que chef d'état-major de la 14e armée de l'air et a agi de la manière la plus adéquate dans la bataille frontalière. Cet homme avait une vision claire, une compréhension claire de l’essence de la première opération et de nombreux processus en général. Son talent ne résidait même pas dans le domaine de la connaissance, mais dans le domaine de l'art militaire. Cependant, il a été arrêté et abattu le 42 février avec un grand groupe de commandants, même si je pense que cet homme méritait de devenir maréchal de l'air et commandant de l'armée de l'air de l'Armée rouge.

En conclusion, j’ajouterai peut-être une cuillerée de miel à notre triste histoire. Le seul endroit où l'armée de l'air soviétique a réussi à défendre ses aérodromes, et ce pendant un mois entier, était la Moldavie. En Moldavie, il y avait des Roumains qui n'étaient pas du tout aussi professionnels que leurs collègues de la Luftwaffe, et qui n'avaient pas non plus les mêmes outils que la Luftwaffe, c'est-à-dire la formation technique, les munitions, la reconnaissance, etc. Les premiers vols des Roumains s'apparentaient à ceux des Soviétiques. L'armée de l'air roumaine, affectée aux opérations de combat, s'est retrouvée à l'aérodrome de Bolgarika, c'est dans la région d'Izmail, un seul régiment de chasse soviétique, le 67e, y était basé, et toute la journée les Roumains ont tenté de bombarder ce régiment, d'attaquer , et en conséquence, ils ont perdu plus d'une douzaine d'avions, qui ont été effectivement abattus. Dans le même temps, le régiment lui-même a perdu une maigre somme : un pilote avec l'avion en l'air, 5 avions endommagés et deux autres pilotes blessés. Autrement dit, toute la journée, le régiment a combattu toute l'armée de l'air roumaine et n'a pas donné la moindre possibilité aux descendants des patriciens romains de faire quoi que ce soit. Autrement dit, tous les groupes ont été dispersés, vaincus et ont subi des pertes minimes pour l'Armée rouge. À bien des égards, c'est le rôle de l'individu. Le chef d'état-major du régiment a développé une tactique, ce qui est confirmé dans des documents et des mémoires : patrouiller en grands groupes au-dessus de l'aérodrome. Il maintenait constamment un ou deux escadrons entièrement équipés au-dessus de l'aérodrome, ils se remplaçaient les uns les autres, et seuls des groupes isolés d'avions pouvaient pénétrer dans l'aérodrome, complètement par accident, qui pouvaient se glisser entre les patrouilles. Voici l'histoire. Si le 4e corps aérien de la Luftwaffe n'avait pas opéré sur certaines parties du front sud-ouest dans la région de Tchernivtsi, mais avait attaqué Chisinau et Odessa, je pense que le résultat aurait été différent. Cela a ainsi permis aux unités soviétiques de la région d'Izmail, Chisinau et Odessa d'apporter leur contribution possible au début des actions victorieuses.

Ligne UMK I. L. Andreeva, O. V. Volobueva. Histoire (6-10)

Histoire générale

Histoire de la Russie

22 juin : chronologie des événements du premier jour de la Grande Guerre Patriotique

A la veille de la guerre Le 22 juin, entre 2h30 et 3h00, l'ambassadeur d'Allemagne en URSS Friedrich-Werner von der Schulenburg, au bureau du commissaire du peuple aux Affaires étrangères de l'URSS, V. M. Molotov, a fait une déclaration accusant le gouvernement soviétique de poursuivre une politique hostile de l'URSS à l'égard de l'Allemagne, ainsi que le fait que l'Union « a illégalement concentré toutes ses troupes à la frontière avec l'Allemagne et les a mises en pleine préparation au combat ». « Le Führer a ordonné aux forces armées allemandes de contrer cette menace avec tous les moyens à leur disposition » furent les derniers mots de Schulenburg. À peu près au même moment (04h00), l'ambassadeur de l'URSS en Allemagne a reçu une note officielle déclarant la guerre du ministre allemand des Affaires étrangères Joachim von Ribbentrop. C'était une procédure tardive ; à ce moment-là, la guerre avait déjà commencé...

Les cartes de cours technologiques ont été élaborées conformément au manuel "Histoire de la Russie. Début du 20e - début du 21e siècle. 10e année" de O. V. Volobueva, S. P. Karpacheva, P. N. Romanova, les exigences de la norme éducative de l'État fédéral pour le secondaire général éducation et niveau historique et culturel. Le manuel fournit le contenu du cours, détermine la séquence d'étude du matériel pédagogique, reflète la matière prévue, la méta-sujet, les acquis d'apprentissage personnels, les types d'activités éducatives et cognitives des étudiants, ainsi que les formes de contrôle. Le manuel aidera l'enseignant à organiser le processus éducatif et à réduire considérablement le temps passé à préparer la leçon. Les supports manuels sont exemplaires (1 cours - 1 heure académique), l'enseignant peut les compléter à sa discrétion, en fonction des tâches assignées, du niveau de préparation des élèves et en tenant compte de la composante scolaire.

3 heures 15 minutes A cette époque, l'artillerie allemande ouvrait le feu sur toute la ligne de la frontière germano-soviétique, tandis que des centaines d'avions attaquaient des cibles militaires et civiles. De nombreuses villes paisibles ont également été attaquées par l'aviation allemande, parmi lesquelles Mourmansk, Riga, Minsk, Smolensk, Kiev, etc. Déjà à 03h17, l'état-major de l'Armée rouge a reçu les premières nouvelles de Sébastopol concernant le début du bombardement de la ville par l'aviation allemande : retour à 03 : Le 06, le chef d'état-major de la flotte de la mer Noire, le contre-amiral Ivan Eliseev, a donné l'ordre d'ouvrir le feu par avance sur les avions ennemis qui avaient violé l'espace aérien de l'URSS et s'approchaient les frontières sud du pays.

Bataille de Bialystok-Minsk Les combats qui ont commencé à l'aube sur le secteur central du front germano-soviétique ont été appelés la bataille de Bialystok-Minsk, qui s'est terminée une semaine plus tard pour l'armée soviétique par une lourde défaite et la perte de la ville de Minsk. La nouvelle du début de la guerre a été une surprise totale pour les dirigeants soviétiques et a provoqué une confusion évidente. Les troupes soviétiques manquaient soit de l’expérience, soit de l’organisation nécessaire pour résister efficacement à la machine allemande bien coordonnée. Les contre-attaques de chars de notre armée, menées dans l'après-midi du 22 juin, n'ont pas non plus apporté de succès significatifs.

Le cahier d'exercices fait partie du complexe pédagogique sur l'histoire de la Russie d'I.L. Andreeva, L.M. Lyashenko, O.V. Volobueva et autres et correspond à la norme éducative de l'État fédéral pour l'enseignement général de base et à la norme historique et culturelle. La structure du cahier d'exercices correspond à la structure du manuel pour la 10e année d'O.V. Voloboueva, S.P. Karpacheva, P.N. Romanova. Le cahier contient une variété de tâches : tests, rédaction d'un essai, travail avec une carte historique, corrélation de dates et d'événements, etc. et adapté pour la formation des étudiants à l'OGE et à l'examen d'État unifié. Des panneaux spéciaux marquent les tâches visant à développer les compétences méta-matières (planifier des activités, identifier diverses caractéristiques, comparer, classer, établir des relations de cause à effet, transformer l'information, etc.) et les qualités personnelles des étudiants.

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Défense de la forteresse de Brest Le même matin (05h00), les Allemands déclenchent un ouragan de tirs d'artillerie sur la forteresse de Brest. Dès les premières minutes de l’attaque des troupes de la Wehrmacht, les soldats soviétiques subirent de lourdes pertes. Après la fin de la préparation de l'artillerie, les Allemands lancèrent une offensive active et seules les formations d'infanterie devaient prendre d'assaut la forteresse, sans la participation de chars et d'équipements lourds. Il a fallu environ 8 heures pour capturer la forteresse. Les défenseurs de la forteresse l'ont tenue pendant près d'un mois : les soldats de l'Armée rouge, divisés en détachements distincts, ont repoussé les attaques et ont tenu la défense avec succès. Mais après avoir attiré l'aviation allemande, la résistance des soldats soviétiques a commencé à s'affaiblir et les Allemands ont finalement réussi à la réprimer.

Le discours de Molotov A midi, un discours historique du Commissaire du Peuple aux Affaires étrangères V.M. a été diffusé à la radio. Molotov. C’est alors que le pays tout entier a appris l’attaque allemande contre l’Union soviétique. Au cours de ce discours, Molotov a qualifié pour la première fois la guerre avec l’Allemagne de « Grande Guerre patriotique ». S'adressant au peuple soviétique, il prononce sa célèbre phrase : « Notre cause est juste. L'ennemi sera vaincu. La victoire sera à nous ! I.V. Staline n'a lancé un appel similaire qu'en juillet, après que la situation militaro-politique du déclenchement de la guerre soit devenue claire.

La fin du jugement dernier Dans la soirée du 22 juin, la profondeur d'avancée des troupes allemandes variait de 20 à 70 km. Sur presque toute la frontière de l’État, les troupes allemandes ont réussi à percer les défenses soviétiques et à détruire le système de commandement et de contrôle. Les troupes de la Wehrmacht ont été inspirées par des succès aussi rapides dès le premier jour de la guerre. Il leur semblait qu’ils pourraient vaincre l’Union soviétique sans difficultés particulières. L'Armée rouge fut confrontée à la tâche la plus difficile de se regrouper et d'empêcher les Allemands d'avancer davantage vers la capitale, Moscou. Il restait encore 1417 jours de guerre à venir...

L'atelier est destiné à organiser des activités éducatives et cognitives indépendantes pour les lycéens qui étudient un cours d'histoire de la Russie (10e année). Il peut également être utilisé pour organiser des activités pédagogiques en classe dans le cadre d'un cours d'histoire de base, sous forme de cours au choix, d'un système de cours à un niveau spécialisé d'étude de la matière, de cours complémentaires en préparation à la réussite de l'examen d'État unifié. Ce manuel contribue à élargir la portée du cours d'histoire de base, à créer les conditions permettant aux étudiants de mettre en pratique certaines compétences de recherche en travaillant avec une source historique et à améliorer leur capacité à formuler leur propre position raisonnée.