En 964, Sviatoslav Igorevich, devenu adulte, vint diriger la Russie. Sous lui, jusqu'en 969, l'État de Kiev était en grande partie dirigé par sa mère, la princesse Olga, puisque Sviatoslav avait passé presque toute sa vie en campagne. Il était avant tout un prince guerrier qui cherchait à rapprocher la Russie des plus grandes puissances du monde d'alors. Sous lui, prend fin la période centenaire de campagnes lointaines de l'escouade princière, qui l'enrichit.
Sviatoslav change radicalement la politique de l'État et commence à renforcer systématiquement les frontières de la Russie. En 964 - 966 il a libéré les Viatichi du pouvoir des Khazars et les a soumis à Kiev. Dans les années 60 du 10ème siècle. Il a vaincu le Khazar Kaganate et a pris la capitale du Kaganate, la ville d'Itil, et a combattu avec les Bulgares de la Volga-Kama. En 967, il profite de la proposition de Byzance, qui cherchait à affaiblir ses voisins, la Russie et la Bulgarie, en les dressant les uns contre les autres, et envahit la Bulgarie. Le prince s'installe à l'embouchure du Danube, à Pereyaslavka. Vers 971, en alliance avec les Bulgares et les Hongrois, il commença à se battre avec Byzance, mais fut contraint de faire la paix avec l'empereur byzantin. Sur le chemin du retour à Kiev, aux rapides du Dniepr, Sviatoslav Igorevich est mort au combat contre les Pechenegs, qui avaient été prévenus par les Byzantins de son retour.
Le règne de Sviatoslav Igorevich fut une période d'entrée généralisée de l'ancien État russe sur la scène internationale, une période d'expansion significative de son territoire.
Au moment de la mort de son père, Sviatoslav était un bébé. L'administration de la principauté pendant son enfance était entre les mains de sa mère Olga. Le nom du professeur de Sviatoslav était Asmud et celui de son gouverneur était Sveneld. Sviatoslav était un homme de taille moyenne, aux yeux bleus et à la moustache touffue. Trapu et fort, il était infatigable en campagne. Son armée n'avait pas de convoi et le prince, comme tout le monde, se contentait de la nourriture des nomades - de la viande séchée. Tout au long de sa courte vie, il resta païen et polygame.
On peut dire que Sviatoslav, ayant reçu le pouvoir de sa mère, dirigeait la Russie à cheval : il combattait presque continuellement, menant des raids avec son escouade sélectionnée sur des voisins, et très éloignés en plus.
Sviatoslav avait pour tâche de protéger la Russie des raids des nomades (Pechenegs) et de dégager les routes commerciales vers d'autres pays. Sviatoslav s'est acquitté de cette tâche avec succès, ce qui nous permet de parler de lui comme d'un personnage et d'un commandant compétent.
Parmi les tribus slaves à l'est du Dniepr, seuls les Viatichi étaient alors hors de l'influence des princes de Kiev et payaient tribut aux Khazars. À cause des Viatichi, Sviatoslav entra en conflit avec les Khazars et pénétra dans la Volga et même dans la Ciscaucasie, où il rencontra les Yases et les Kasogs.
En 964, Sviatoslav entame une lutte brutale contre le Khazar Kaganate, qui constitue une menace constante pour Kiev. Premièrement, Sviatoslav libère du pouvoir les Khazars du pays de Viatichi et soumet ces derniers à Kiev. Puis il remporte des victoires sur les Bulgares de la Volga, les tribus du Caucase du Nord Yas, Kasogs, Kabardes, Circassiens et Adygeis. Les victoires de Sviatoslav affaiblirent tellement le Khazar Kaganate qu'il ne fut plus en mesure de raviver son ancien pouvoir et se désintégra bientôt. Après la mort de sa mère, Sviatoslav a pu réaliser librement son intention imprudente : déplacer la capitale de l'État sur les rives du Danube. En plus des rêves égoïstes du conquérant, il pouvait vraiment aimer la Bulgarie pour son climat chaud, son abondance de fruits et la richesse de son commerce actif et pratique avec Constantinople.
La guerre entre Sviatoslav et Byzance fut difficile.
En 967-968 en alliance avec Byzance, Sviatoslav combattit avec la Bulgarie pour la région du Danube. Les brillantes victoires du prince de Kiev effrayèrent l'empereur byzantin Nicéphore Phocas, il se réconcilia avec les Bulgares, puis conclut une alliance secrète avec les Pechenegs. À l'été 968, les Pechenegs assiègent Kyiv. Il n'y avait aucune escouade capable de repousser l'ennemi à Kyiv. Olga et ses trois jeunes petits-enfants se sont réfugiés derrière les murs de la forteresse. Sviatoslav et son armée étaient loin, mais sur la rive gauche du Dniepr se trouvait une petite escouade du gouverneur de Kiev Pretil, capable de résister pendant une courte période aux Pechenegs. Un certain jeune habitant de Kiev a réussi à traverser le camp de Pecheneg, à traverser le Dniepr à la nage et à informer Pretil de l'invasion des nomades. Lorsque l'escouade de Pretil apparut soudain devant les murs de Kiev, les Pechenegs, craignant la valeur militaire des Russes, firent la paix et s'éloignèrent de la ville.
En 969, Sviatoslav retourna à Kyiv. Sviatoslav partagea ses biens entre ses fils. Il confia Kiev à son fils Yaropolk et à son autre fils, Oleg, la terre Drevlyan, où régnaient auparavant ses propres princes. Dans le même temps, les Novgorodiens, peut-être insatisfaits du pouvoir des gouverneurs princiers, envoyèrent dire à Sviatoslav qu'il devait leur donner son fils comme dirigeant, et menacèrent, en cas de refus, d'élire un prince spécial pour eux-mêmes : Yaropolk et Oleg ne voulaient pas accepter le pouvoir sur eux ; mais Sviatoslav eut aussi un troisième fils, Vladimir, de la gouvernante Olgina, nommé Milusha, la fille du Lyubchanian Malk : les Novgorodiens, sur les conseils de Dobrynya, le frère de Malushin, élirent comme prince ce jeune homme, à qui le destin avait désigné transformer la Russie. Ainsi, Sviatoslav fut le premier à introduire la coutume de donner à ses fils des héritages spéciaux.
Sviatoslav avait l'intention de déplacer la capitale de la Rus' dans la ville bulgare de Predslavets, où, comme il le croyait, « les marchandises de différents pays convergeraient » : soie, or, ustensiles byzantins, argent et chevaux de Hongrie et de République tchèque, cire, du miel, des fourrures et des esclaves captifs de Rus' .
Mais à son retour en Bulgarie (970), il n'y trouva pas des sujets, mais des ennemis, qu'il dut soumettre par le feu et l'épée. L'empereur byzantin Jean Tzimiskes, craignant la consolidation du pouvoir de Sviatoslav, exigea qu'il quitte la Bulgarie. Sviatoslav refusa et une guerre sanglante s'ensuivit. La bataille décisive eut lieu près de la ville d'Andrinople. La petite escouade de Sviatoslav se précipita sur les Byzantins avec une telle fureur que l'armée de Tzimiskes ne put résister et s'enfuit. Après cette bataille, réunis sur les rives du Danube, Sviatoslav et Jean Tzimiskes concluent une trêve.
L’année suivante, en 971, l’empereur byzantin, violant la trêve, assiégea la ville de Pereyaslav (le quartier général de Sviatoslav). Après un long siège et des exemples de bravoure désespérée des soldats russes, Sviatoslav a conclu un traité de paix avec Jean Tzimiskes et a conduit son armée amincie à Kiev.
Cependant, l'insidieux empereur byzantin, voulant détruire complètement Sviatoslav, fit savoir au khan Pecheneg Kura que "... le prince de Kiev revenait dans son pays natal avec de petites forces, mais avec une grande richesse". Au printemps 972, aux rapides du Dniepr (sur l'île de Khortitsa), Sviatoslav tomba dans une embuscade et mourut avec son escouade dans une bataille inégale. Selon la légende, Khan Koure aurait fabriqué une coupe avec le crâne de Sviatoslav et, en signe de sa valeur militaire, n'en boirait que.
La mère des princes Yaropolk et Oleg Drevlyansky était la princesse Pecheneg (ou hongroise) Predslava, et le futur grand-duc de Kiev Vladimir est né de la gouvernante Milusha (servante de la princesse Olga). Sviatoslav est présenté comme un modèle de guerrier et seulement un guerrier, qui avec son escouade choisie a quitté la terre russe pour des exploits lointains, glorieux pour lui et inutiles pour sa terre natale ; La tradition a révélé ces relations entre Sviatoslav et Rus' dans les discours des ambassadeurs de Kiev envoyés à Sviatoslav en Bulgarie. On peut dire que Sviatoslav n'a jamais eu le sens de prince en Russie : d'abord sa mère, Olga, puis ses fils ont eu ce sens. L'établissement de Sviatoslav en Bulgarie, ses succès dans la guerre contre les Grecs pourraient avoir des conséquences importantes pour la Russie nouveau-née, mais l'historien n'a pas le droit de spéculer sur ce qui aurait pu se produire, il a seulement le droit de dire que l'échec de Sviatoslav provenait de l'insuffisance de ses moyens, du fait qu'il s'est détaché de la Rus', n'a agi qu'avec une seule escouade choisie et n'a pas dirigé les forces unies de toutes les tribus soumises à la Rus' vers la Grèce ; ce n’est que dans ce dernier cas que l’entreprise de Sviatoslav pourrait avoir une influence importante et décisive sur le sort de l’Europe de l’Est. Oleg et Olga de légende agissent principalement par ruse et déjouent les Grecs eux-mêmes ; Sviatoslav se distingue par un comportement opposé ; il n'attaque pas ses ennemis avec ruse, mais les envoie leur dire : Je viens contre vous ! Et lorsqu'un jour il décida de tricher avec les Grecs, sa ruse maladroite se tourna à son propre détriment.
Cependant, l'insidieux empereur byzantin, voulant détruire complètement Sviatoslav, fit savoir au khan Pecheneg Kura que "... le prince de Kiev revenait dans son pays natal avec de petites forces, mais avec une grande richesse". Au printemps 972, aux rapides du Dniepr (sur l'île de Khortitsa), Sviatoslav tomba dans une embuscade et mourut avec son escouade dans une bataille inégale.
Le Grand-Duc, qui est entré à jamais dans l'histoire de la Russie en tant que prince guerrier. Il n’y avait aucune limite au courage et au dévouement du prince. Peu d'informations ont été conservées sur Sviatoslav Igorevich ; même sa date de naissance n'est pas connue avec précision. Les chroniques nous ont apporté quelques faits.
- Prince Sviatoslav Igorevich (courageux). Né en 942, décédé en mars 972.
- Fils du prince Igor et de la princesse Olga.
- Prince de Novgorod 945-969
- Grand-duc de Kyiv de 964 à 972
La première fois que le nom de Sviatoslav est mentionné est dans une chronique décrivant les événements de 945, lorsque la mère de Sviatoslav, la princesse Olga, partit avec une armée vers les Drevlyans pour venger la mort de son mari, le prince Igor. Sviatoslav n'était qu'un enfant, mais il a participé à la bataille. Sa participation était symbolique et consistait en ce qui suit. Sviatoslav, assis sur un cheval, se trouvait devant l'équipe de Kyiv. Selon la tradition militaire de l’époque, c’était le prince qui devait déclencher la bataille. Svyatoslav a commencé - il a lancé la lance. Et peu importe qu’il ne vole pas loin, le fait est que le prince avait commencé la bataille.
Sviatoslav a reçu une éducation militaire. Asmud est mentionné comme son mentor. Sviatoslav a appris l'art général de la guerre auprès du gouverneur en chef de Kyiv, Sveneld.
Depuis le milieu des années 60. Au Xe siècle, on peut compter le début du règne indépendant du prince Sviatoslav. L'historien byzantin Léon le Diacre a laissé une description de lui : de taille moyenne, avec une poitrine large, des yeux bleus, des sourcils épais, imberbe, mais avec une longue moustache, une seule mèche de cheveux sur sa tête rasée, ce qui indiquait sa noble origine. . À une oreille, il portait une boucle d'oreille avec deux perles.
Même si le prince était originaire de Kiev, il n'aimait pas s'asseoir dans la capitale. Il ne s'intéressait pas aux affaires intérieures de l'État. Mais la randonnée était tout pour lui. Ils écrivent qu'il partageait la vie avec des guerriers ordinaires, mangeait avec tout le monde et ne disposait d'aucun confort particulier pendant la campagne.
L'escouade de Sviatoslav, non encombrée de convois, s'est déplacée très rapidement et est apparue de manière inattendue devant l'ennemi, lui instillant la peur. Mais Sviatoslav lui-même n'avait pas peur de ses adversaires et, de plus, avant la campagne, il avait envoyé un avertissement à l'ennemi.
Fin du Khazar Khaganate
La première grande campagne de Sviatoslav et peut-être sa victoire la plus célèbre ont eu lieu en 964-65. Il existait alors un État juif fort, le Khazar Khaganate, dans le cours inférieur de la Volga, qui imposait un tribut aux tribus slaves. L’escouade de Sviatoslav a quitté Kiev et s’est dirigée vers les terres des Viatichi, qui rendaient alors hommage aux Khazars. Le prince de Kiev a ordonné aux Viatichi de rendre hommage à Kiev et non aux Khazars.
Sviatoslav a envoyé ses escouades contre les Bulgares de la Volga, les Burtases, les Khazars, puis les tribus du Caucase du Nord des Yases et des Kasogs. La Bulgarie de la Volga, également un État puissant, a été contrainte de payer un tribut au prince de Kiev et a accepté de permettre aux marchands russes de traverser son territoire.
Victorieux dans toutes les batailles, le prince écrasa, captura et détruisit la capitale de la Khazarie juive, la ville d'Itil, et prit les forteresses bien fortifiées de Sarkel sur le Don et de Semender dans le Caucase du Nord. Sur les rives du détroit de Kertch, il fonda un avant-poste de l'influence russe dans cette région - la ville de Tmutarakan, centre de la future principauté de Tmutarakan.
Comment Byzance a détruit le prince de Kyiv
Pendant les campagnes de la Volga 964-966. Deux campagnes sur le Danube de Sviatoslav ont suivi. Au cours de leur parcours, Sviatoslav a tenté de créer un immense royaume russo-bulgare centré à Pereslavets sur le Danube, qui, en termes géopolitiques, pourrait devenir un sérieux contrepoids à l'Empire byzantin.
La première campagne en Bulgarie eut lieu en 968. A cette époque, il y était conduit par un devoir d'honneur - un accord avec Byzance, conclu en 944 par le prince Igor. Sviatoslav a contacté l'Europe et est finalement décédé. Mais c'était plus tard.
Un ambassadeur de l'empereur byzantin Nicéphore Phocas, nommé Kalokir, appela Sviatoslav en Bulgarie, apparemment pour protéger les intérêts de son empereur. En fait, le calcul était de pousser la Russie et les Bulgares les uns contre les autres afin d'affaiblir les deux puissances.
Pereyaslavets
Sviatoslav, avec une armée de 10 000 hommes, a vaincu l'armée bulgare, trois fois plus nombreuse, et a capturé la ville de Malaya Preslava. Sviatoslav a nommé cette ville Pereyaslavets. Sviatoslav voulait même déplacer la capitale de Kiev à Pereyaslavets, invoquant le fait que cette ville était située au milieu de ses possessions. Mais Byzance avait d'autres projets, dont Sviatoslav ignorait apparemment l'existence.
L'empereur Nikifor Fokoi a soudoyé les dirigeants Pecheneg, qui ont accepté d'attaquer Kiev en l'absence du grand-duc. De Kiev, ils réussirent à envoyer des nouvelles au Grand-Duc qui, laissant une partie de son escouade à Pereyaslavets, se précipita vers Kiev et vainquit les Pechenegs. Trois jours plus tard, la princesse Olga mourut.
Sviatoslav a partagé la terre russe entre ses fils :
- Yaropolk fut nommé pour régner à Kyiv,
- Oleg a été envoyé au pays Drevlyansky,
- Vladimir - à Novgorod.
Lui-même retourna sur le Danube.
Byzance resserre l’étau
Alors que le prince était à Kiev, un soulèvement éclata à Pereyaslavets et les Bulgares chassèrent les guerriers russes de la ville. Le prince ne put accepter cet état de choses et conduisit de nouveau ses troupes vers l'ouest. Il a vaincu l'armée du tsar Boris, l'a capturé et a pris possession de tout le pays, du Danube aux montagnes des Balkans. Au printemps 970, Sviatoslav traverse les Balkans, prend d'assaut Philippol (Plovdiv) et atteint Arkadiopol.
Ses escouades n'avaient plus que quatre jours pour traverser la plaine jusqu'à Constantinople. C'est ici qu'a eu lieu la bataille avec les Byzantins. Sviatoslav a gagné, mais les pertes ont été grandes et le prince a décidé de ne pas aller plus loin, mais, après avoir reçu « de nombreux cadeaux » des Grecs, il est retourné à Pereyaslavets.
En 971, la guerre continue. Cette fois, les Byzantins étaient bien préparés. Les armées byzantines nouvellement préparées se sont dirigées vers la Bulgarie de tous côtés, dépassant largement en nombre les escouades de Sviatoslav qui y étaient stationnées. Après de violents combats, repoussant l'ennemi qui avançait, les Russes se retirèrent sur le Danube. Le dernier bastion était la ville de Dorostol, où l’armée de Sviatoslav était assiégée. Pendant plus de deux mois, les Byzantins assiégèrent Dorostol.
Le 22 juillet 971 eut lieu la dernière bataille. Les Russes n’avaient plus vraiment d’espoir de survivre. La bataille a été très tenace et de nombreux soldats russes sont morts. Le prince Sviatoslav fut contraint de se retirer à Dorostol. Et le prince russe a décidé de faire la paix avec les Byzantins, alors il a consulté son escouade : « Si nous ne faisons pas la paix et qu'ils découvrent que nous sommes peu nombreux, ils viendront nous assiéger dans la ville. Mais la terre russe est loin, les Pechenegs se battent avec nous, et qui nous aidera alors ? Faisons la paix, car ils se sont déjà engagés à nous rendre hommage, cela nous suffit. S'ils cessent de nous rendre hommage, alors, après avoir rassemblé de nombreux soldats, nous irons de la Russie à Constantinople.» Et les soldats convinrent que leur prince parlait correctement.
Sviatoslav a entamé des négociations de paix avec John Tzimiskes. Leur rencontre historique a eu lieu sur les rives du Danube et a été décrite en détail par un chroniqueur byzantin qui faisait partie de la suite de l'empereur. Tzimiskes, entouré de son entourage, attendait Sviatoslav. Le prince est arrivé sur un bateau dans lequel il a ramé avec de simples soldats. Les Grecs ne pouvaient le distinguer que parce que la chemise qu'il portait était plus propre que celle des autres guerriers et grâce à la boucle d'oreille avec deux perles et un rubis insérée dans son oreille.
Dernier voyage
Malgré la supériorité évidente des Byzantins en force, Sviatoslav réussit à faire la paix avec les Grecs. Après quoi, lui et son escouade se rendirent à Rus' en longeant les rivières sur des bateaux. L'un des gouverneurs avertit le prince : « Contournez, prince, les rapides du Dniepr à cheval, car les Pechenegs se tiennent près des rapides. Mais le prince ne l'écouta pas.
Et les Byzantins ont informé les Pechenegs, faisant allusion à la grande richesse que le prince Sviatoslav apportait avec lui. Lorsque Sviatoslav s'est approché des rapides, il s'est avéré qu'il n'y avait pas de passage. Le prince n'entra pas dans la bataille, mais décida d'attendre la fin et resta pour l'hiver. 
Au début du printemps, Sviatoslav s'est de nouveau déplacé vers les rapides, mais est toujours tombé dans une embuscade et est mort. Les Pechenegs ne se retirèrent nulle part, mais attendirent obstinément. La chronique raconte l'histoire de la mort de Sviatoslav comme suit : « Sviatoslav arriva aux rapides, et Kurya, le prince de Pecheneg, l'attaqua et tua Sviatoslav, lui prit la tête, fit une coupe avec le crâne et la lia. , et j’en ai bu. C'est ainsi que mourut le prince Sviatoslav Igorevich. Cela s'est produit en 972.
ET Princesse Olga, né en 942 à Kyiv. À l'âge de trois ans, il était déjà devenu grand-duc officiel en raison du décès de son père, mais c'est en réalité sa mère qui exerçait le pouvoir. La princesse Olga a dirigé l'État plus tard parce que Prince Sviatoslav Il était constamment en campagne militaire. Grâce à ce dernier, Sviatoslav est devenu célèbre en tant que commandant.
Si tu crois chroniques russes anciennes Sviatoslav était le seul enfant du prince Igor et de la princesse Olga. Il est devenu le premier prince célèbre Ancien État russe avec un nom slave, il existait encore des noms d'origine scandinave. Bien qu'il existe une version selon laquelle le nom Sviatoslav est une adaptation slave des noms scandinaves : Olga (Helga - mère de Sviatoslav) est traduit du vieux scandinave par « saint », et Rurik (Hrorek - grand-père de Svyatoslav) est traduit par « grand, glorieux » - au début du Moyen Âge, en Europe du Nord, il était normal de donner à un enfant le nom de sa mère. Les Grecs appelaient Sviatoslav Sfendoslavos. Empereur byzantin Constantin VII a écrit à propos de Sfendoslavos, le fils d'Ingor, assis à Nemogard (c'est-à-dire Novgorod), ce qui contredit d'ailleurs les chroniques russes, qui disent que Sviatoslav a passé toute son enfance et sa jeunesse à Kiev.
Il est également douteux que Sviatoslav, quatre ans, ait commencé la bataille de la princesse Olga contre les Drevlyans en 946 en leur lançant une lance.
La princesse Olga avait de nombreux projets pour son fils - elle voulait surtout le baptiser, le marier à une princesse byzantine (selon le docteur en sciences historiques Alexandre Nazarenko), puis commencer baptême de Rus' .
Tous ces plans ont échoué, Sviatoslav est resté un païen convaincu jusqu'à sa mort. Il a fait valoir que son équipe ne respecterait pas un dirigeant chrétien. De plus, la guerre intéressait le jeune prince bien plus que la politique. Les chroniques mentionnent une « visite de travail » d'Olga et Sviatoslav à Constantinople en 955, ainsi qu'une ambassade auprès du roi Otton Ier d'Allemagne sur les questions du baptême de la Rus'.
Ces trois points des plans de la princesse ont ensuite été réalisés par son petit-fils - Vladimir Sviatoslavovitch(Super).
Campagnes de Sviatoslav.
En 964, Sviatoslav et son armée se dirigèrent vers l'est en direction des rivières Volga et Oka. En 965, il bat Khazars et les Bulgares de la Volga, écrasant ainsi Khazar Khaganat et soumettre les terres du Daghestan actuel et de ses environs. Dans le même temps, Tmutarakan et les terres environnantes (l'actuelle région de Rostov) et Itil (l'actuelle région d'Astrakhan) passèrent également sous l'autorité de Kiev.
En 966, Sviatoslav a vaincu les tribus Viatichi, qui habitaient alors de vastes territoires sur le site des régions modernes de Moscou, Kaluga, Orel, Riazan, Smolensk, Toula, Lipetsk et Voronej.
En 967, un conflit éclate entre l’Empire byzantin et le royaume bulgare. L'empereur byzantin envoya un envoyé à Sviatoslav avec près d'une demi-tonne d'or et une demande d'assistance militaire. Les plans géopolitiques de l'empereur étaient les suivants :
- par procuration, s'emparer du royaume bulgare, situé à l'intersection de routes commerciales rentables dans la région du Danube ;
- affaiblir la Russie en tant que concurrent direct et prétendant au contrôle du commerce en Europe de l'Est (la Russie, soit dit en passant, était déjà affaiblie par la guerre avec les Viatichi et le Khazar Khaganate) ;
- distraire Sviatoslav d'une éventuelle attaque contre les possessions de Crimée de Byzance (Chersonèse).
L'argent fit son travail et Sviatoslav se rendit en Bulgarie en 968. Il conquit avec succès la plupart de ses possessions et s'installa à l'embouchure du Danube (le carrefour même des routes commerciales), mais à ce moment-là les Pechenegs attaquèrent Kiev (est-ce que quelqu'un les envoya ?), et le prince dut retourner dans la capitale. .
En 969, Sviatoslav rejeta finalement les Pechenegs dans la steppe, au-delà des terres du Khazar Kaganate vaincu. Ainsi, il détruisit presque complètement ses ennemis à l’est.
En 971, l'empereur byzantin Jean Tzimiskes attaqua la capitale de la Bulgarie par voie terrestre et maritime et s'en empara. Puis ses troupes encerclèrent Sviatoslav dans la forteresse de Dorostol et l'assiégèrent. Le siège a duré 3 mois, les deux parties ont subi des pertes importantes et Sviatoslav a entamé des négociations de paix.
En conséquence, le prince de Kiev et son armée quittèrent la Bulgarie sans entrave, reçurent des provisions pour 2 mois, l'alliance commerciale entre la Russie et Byzance fut rétablie, mais la Bulgarie céda complètement à l'Empire byzantin.
Sur le chemin du retour, Sviatoslav passa l'hiver à l'embouchure du Dniepr et, au printemps 972, remonta le courant. En passant les rapides, il tomba dans une embuscade tendue par les Pechenegs et fut tué.
Enfin, il convient de noter que, selon les chroniques, Sviatoslav avait une apparence non standard - chauve avec un toupet, ainsi qu'une longue moustache et une boucle d'oreille à l'oreille. Certains historiens pensent que c'est de lui que les cosaques de Zaporozhye ont adopté le style.
Le grand-duc Sviatoslav Igorevich est non seulement un excellent guerrier, mais aussi un homme politique intelligent et compétent. C'est lui qui a déployé de nombreux efforts et qui a façonné le cours de la politique étrangère russe. Le prince Sviatoslav a essentiellement poursuivi et mis en œuvre les efforts de ses grands ancêtres et prédécesseurs Rurik, le prophétique Oleg et Igor. Il a adopté et renforcé le pouvoir de la Russie dans des régions telles que la région de la Volga, le Caucase, la Crimée, la région de la mer Noire, la région du Danube, les Balkans et Constantinople, affirme-t-il. Alexandre Samsonov .
Les historiens croient qu'après la rencontre avec l'empereur byzantin, lorsqu'une paix honorable fut conclue, qui ramena la Russie et Byzance aux dispositions du traité de 944, Sviatoslav resta sur le Danube pendant un certain temps. Lorsque Sviatoslav quitta la région du Danube, la Russie conserva ses conquêtes dans la région d'Azov, la région de la Volga et détenait l'embouchure du Dniepr.
Sviatoslav n'est arrivé sur le Dniepr qu'à la fin de l'automne. Les Pechenegs l'attendaient déjà aux rapides du Dniepr. Selon la version officielle, les Grecs n'allaient pas laisser le redoutable guerrier revenir en Russie. Le chroniqueur byzantin Jean Skilitsa rapporte qu'avant Sviatoslav, le maître de l'intrigue politique, l'évêque Théophile d'Euchaïtis, est venu au Dniepr.
L'évêque transportait des cadeaux coûteux à Khan Kure et une proposition de Jean Ier Tzimiskes de conclure un traité d'amitié et d'alliance entre les Pechenegs et Byzance. Le souverain byzantin a demandé aux Pechenegs de ne plus traverser le Danube et de ne pas attaquer les terres bulgares qui appartenaient désormais à Constantinople. Selon des sources grecques, Tzimiskes aurait également demandé le libre passage des troupes russes. Les Pechenegs auraient accepté toutes les conditions, sauf une : ils ne voulaient pas laisser passer les Rus.
Les Russes n'ont pas été informés du refus des Pechenegs. Par conséquent, Sviatoslav marchait avec la certitude que les Grecs avaient tenu leur promesse et que la route était libre. La chronique russe affirme que les Pechenegs ont été informés par des habitants anti-russes de Pereyaslavets que Sviatoslav arrivait avec une petite équipe et une grande richesse. Ainsi, il existe trois versions : les Pechenegs eux-mêmes voulaient frapper Sviatoslav, les Grecs ont seulement gardé le silence à ce sujet ; les Grecs ont soudoyé les Pechenegs ; Les Pechenegs ont été avertis par les Bulgares hostiles à Sviatoslav.
Le fait que Sviatoslav ait marché vers la Russie dans un calme et une confiance complets confirme la division de son armée en deux parties inégales. Ayant atteint « l'île de Russ » sur des bateaux à l'embouchure du Danube, le prince divisa l'armée. Les principales forces sous le commandement du gouverneur Sveneld sont parties seules à travers les forêts et les steppes jusqu'à Kiev. Ils sont arrivés sains et saufs. Personne n’a osé attaquer la puissante armée. Selon la chronique, Sveneld et Sviatoslav ont proposé de monter à cheval, mais il a refusé. Seule une petite escouade et, apparemment, des blessés sont restés avec le prince.
Lorsqu'il devint évident que les rapides ne pouvaient pas être franchis, le prince décida de passer l'hiver à Beloberezhye, une zone située entre les villes modernes de Nikolaev et de Kherson. Selon la chronique, l'hiver était difficile, il n'y avait pas assez de nourriture, les gens mouraient de faim et mouraient de maladie. On pense que Sveneld était censé arriver au printemps avec des forces nouvelles. Au printemps 972, sans attendre Sveneld, Sviatoslav remonta à nouveau le Dniepr. Sur les rapides du Dniepr, la petite escouade de Sviatoslav est tombée dans une embuscade. Les détails de la dernière bataille de Sviatoslav sont inconnus. Une chose est claire : les Petchenègues étaient plus nombreux que les guerriers de Sviatoslav ; les soldats russes étaient épuisés par l’hiver difficile. L'escouade entière du Grand-Duc fut tuée dans cette bataille inégale.
Le prince Pecheneg Kurya a ordonné de fabriquer une coupe-tasse à partir du crâne du grand guerrier et de la lier avec de l'or. On croyait que la gloire et la sagesse du Grand-Duc seraient ainsi transférées à ses conquérants. En levant la coupe, le prince Pecheneg dit : « Que nos enfants soient comme lui !
Trace de Kyiv
La version officielle d'un simple guerrier qui a été facilement trompé par les Romains, l'exposant aux Pechenegs, est illogique. Il y a des questions constantes partout. Pourquoi le prince est-il resté avec une petite escouade et a-t-il choisi la voie fluviale en bateau, alors qu'il volait toujours rapidement avec sa cavalerie, qui partait avec Sveneld ? Il s’avère qu’il n’avait pas l’intention de retourner à Kyiv ?! Il attendait l'aide que Sveneld était censé apporter pour continuer la guerre. Pourquoi Sveneld, qui a atteint Kiev sans problème, n’a-t-il pas envoyé de l’aide ni amené des troupes ? Pourquoi Yaropolk n'a-t-il pas envoyé d'aide ? Pourquoi Sviatoslav n'a-t-il pas essayé d'emprunter une route plus longue mais plus sûre - via Belaya Vezha, le long du Don ?
Les historiens S.M. Soloviev et D.I. Ilovaisky, et au XXe siècle - B.A. Rybakov et I.Ya Froyanov, ont attiré l'attention sur le comportement étrange du voïvode Sveneld. Actuellement, ce fait étrange a été noté par le chercheur L. Prozorov. Le comportement du gouverneur est d’autant plus étrange qu’il n’a même pas eu besoin de retourner à Kiev. Selon la Première Chronique de Novgorod, le prince Igor a donné à Sveneld pour « nourrir » le pays des Uliches, une grande union de tribus vivant dans la région allant du Dniepr moyen, au-dessus des rapides, jusqu'au Bug méridional et au Dniestr. Le gouverneur princier pourrait facilement recruter une milice sérieuse dans les terres.
S.M. Soloviev a noté que « Sveneld, volontairement ou involontairement, traînait à Kyiv ». D.I. Ilovaisky a écrit que Sviatoslav « attendait l'aide de Kyiv. Mais, évidemment, soit sur le territoire russe à cette époque, les choses étaient dans un grand désordre, soit ils ne disposaient pas d'informations précises sur la position du prince - l'aide ne venait de nulle part. Cependant, Sveneld est arrivé à Kiev et a dû présenter au prince Yaropolk et à la Douma des boyards des informations sur la situation avec Sviatoslav.
Par conséquent, de nombreux chercheurs ont conclu que Sveneld avait trahi Sviatoslav. Il n'a envoyé aucune aide à son prince et est devenu le noble le plus influent sur le trône de Yaropolk, que Kiev a reçu. Peut-être que cette trahison est à l'origine du meurtre du prince Oleg, le deuxième fils de Sviatoslav, le fils de Sveneld-Lyut, qu'il a rencontré alors qu'il chassait dans son domaine. Oleg a demandé qui conduisait la bête ? En entendant « Sveneldich » en réponse, Oleg l'a immédiatement tué. Sveneld, vengeant son fils, opposa Yaropolk à Oleg. La première guerre intestine et fratricide commença.
Sveneld pourrait être le chef d’orchestre de la volonté de l’élite marchande boyarde de Kiev, mécontente du transfert de la capitale de l’État russe sur le Danube. Dans son désir de fonder une nouvelle capitale à Pereyaslavets, Sviatoslav défia les boyards et les marchands de Kiev. La capitale Kyiv a été reléguée au second plan. Ils ne pouvaient pas l'affronter ouvertement. Mais l'élite de Kiev a pu subordonner le jeune Yaropolk à son influence et retarder l'envoi de troupes pour aider Sviatoslav, ce qui est devenu la cause de la mort du grand commandant.
En outre, L.N. Gumilyov a noté un facteur tel que la renaissance du « parti chrétien » dans l'élite de Kiev, que Sviatoslav a vaincu et poussé dans la clandestinité lors du pogrom de la mission de l'évêque romain Adalbert en 961 (« Je viens à vous !" Education du héros et sa première victoire). La princesse Olga accepta alors la mission d'Adalbert. L'évêque romain a persuadé l'élite de Kiev d'accepter le christianisme des mains du « dirigeant le plus chrétien » d'Europe occidentale – le roi allemand Otto. Olga écoutait attentivement l'envoyé de Rome. Il y avait une menace que l'élite de Kiev accepte la « foi sainte » des mains de l'envoyé de Rome, ce qui a conduit à la vassalité des dirigeants de la Russie à l'égard de Rome et de l'empereur allemand. Durant cette période, le christianisme a agi comme une arme d’information asservissant les régions voisines. Sviatoslav a durement réprimé ce sabotage. Les partisans de Mgr Adalbert ont été tués, parmi lesquels peut-être des représentants du parti chrétien de Kiev. Le prince russe a pris le contrôle de sa mère, qui perdait la raison, et a défendu l'indépendance conceptuelle et idéologique de la Russie.
Les longues campagnes de Sviatoslav ont conduit au fait que ses camarades les plus fidèles ont quitté Kiev avec lui. L'influence de la communauté chrétienne est ravivée dans la ville. Il y avait beaucoup de chrétiens parmi les boyards, qui tiraient de gros profits du commerce et des marchands. Ils n'étaient pas contents du transfert du centre du pouvoir vers le Danube. Le Joachim Chronicle rend compte des sympathies de Yaropolk pour les chrétiens et les chrétiens de son entourage. Ce fait est confirmé par le Nikon Chronicle.
Gumilyov considère généralement Sveneld comme le chef des chrétiens survivants de l’armée de Sviatoslav. Sviatoslav a organisé l'exécution de chrétiens dans l'armée, les punissant pour leur manque de courage au combat. Il a également promis de détruire toutes les églises de Kyiv et de détruire la communauté chrétienne. Sviatoslav a tenu parole. Les chrétiens le savaient. Il était donc dans leur intérêt vital d’éliminer le prince et ses plus proches collaborateurs. Le rôle joué par Sveneld dans cette conspiration est inconnu. Nous ne savons pas s'il en a été l'instigateur ou s'il a simplement rejoint le complot, décidant que cela lui serait bénéfique. Peut-être qu'il a simplement été piégé. Tout aurait pu arriver, y compris les tentatives de Sveneld pour renverser la situation en faveur de Sviatoslav. Aucune information. Une chose est claire : la mort de Sviatoslav est liée aux intrigues de Kyiv. Il est possible que les Grecs et les Pechenegs dans cette affaire aient simplement été désignés comme les principaux coupables de la mort de Sviatoslav.
Conclusion
Les actions de Sviatoslav Igorevich auraient suffi à un autre commandant ou homme d'État pendant plus d'une vie. Le prince russe a stoppé l’invasion idéologique des terres russes par Rome. Sviatoslav a glorieusement achevé l'œuvre des princes précédents - il a renversé le Khazar Khaganate, ce serpent monstrueux des épopées russes. Il rasa la capitale Khazar de la surface de la terre, ouvrit la route de la Volga aux Rus et établit le contrôle du Don (Belaya Vezha).
Ils tentent de présenter Sviatoslav à l'image d'un chef militaire ordinaire, un « aventurier téméraire » qui a gaspillé en vain les forces de la Russie. Cependant, la campagne Volga-Khazar était un acte digne du plus grand commandant et vitale pour les intérêts militaires, stratégiques et économiques de la Russie. La lutte pour la Bulgarie et la tentative de s'établir dans la région du Danube étaient censées résoudre les principaux problèmes stratégiques de la Russie. La mer Noire deviendrait enfin la « mer de Russie ».
La décision de déplacer la capitale de Kiev à Pereyaslavets, du Dniepr au Danube, semble également raisonnable. Au cours des tournants historiques, la capitale de la Russie a été déplacée à plusieurs reprises : Oleg le Prophète l'a déplacée du nord au sud - de Novgorod à Kiev. Ensuite, il a fallu se concentrer sur le problème de l'unification des unions tribales slaves et résoudre le problème de la protection des frontières sud ; Kiev était mieux adaptée à cela ; Andrei Bogolyubsky a décidé de faire de Vladimir la capitale, laissant Kiev, embourbée dans les intrigues, où l'élite dégénérée des boyards-marchands a noyé toutes les entreprises du souverain. Pierre a déplacé la capitale vers la Neva afin de garantir l'accès de la Russie aux rives de la mer Baltique (anciennement Varègue). Les bolcheviks ont déplacé la capitale à Moscou, Petrograd étant militairement vulnérable. La décision sur la nécessité de déplacer la capitale de Moscou vers l’est, par exemple vers Novossibirsk, est mûre (voire trop mûre) à l’heure actuelle.
Sviatoslav était en route vers le sud et la capitale du Danube devait donc sécuriser la région de la mer Noire pour la Russie. Il convient de noter que le prince russe ne pouvait s'empêcher de savoir qu'une des premières villes appelée Kiev existait déjà sur le Danube. Le transfert du capital a grandement facilité le développement et l'intégration ultérieure de nouvelles terres. Bien plus tard, au XVIIIe siècle, la Russie devra résoudre les mêmes problèmes évoqués par Sviatoslav (Caucase, Crimée, région du Danube). Les projets d'annexion des Balkans et de création d'une nouvelle capitale des Slaves - Constantinople - seront relancés.
Sviatoslav ne s'est pas battu pour le bien de la guerre elle-même, même s'ils tentent toujours de le présenter comme un « Varègue » à succès. Il a résolu des super-tâches stratégiques. Sviatoslav n'est pas allé vers le sud pour l'exploitation minière ou l'or, il voulait prendre pied dans la région et s'entendre avec la population locale. Sviatoslav a défini les orientations prioritaires de l'État russe : la Volga, le Don, le Caucase du Nord, la Crimée et le Danube (Balkans). La Bulgarie (région de la Volga) et le Caucase du Nord entrèrent dans la sphère des intérêts de la Russie ; la voie vers la mer Caspienne, vers la Perse et vers les Arabes fut ouverte.
Les héritiers du grand stratège, embourbés dans les guerres civiles, les querelles et les intrigues, n'eurent pas le temps de se précipiter vers le sud et l'est. Bien qu’ils aient essayé de mettre en œuvre certains éléments du programme de Sviatoslav. Vladimir a notamment capturé Korsun. Mais en général, les plans et les fruits des victoires du Grand-Duc ont été enterrés pendant plusieurs siècles. Ce n'est que sous Ivan le Terrible que la Russie est revenue dans la région de la Volga, occupant Kazan et Astrakhan (dans sa région se trouvent les ruines de la capitale khazare - Itil), a commencé à retourner dans le Caucase et des plans ont vu le jour pour soumettre la Crimée. Sviatoslav a été « simplifié » autant que possible, transformé en un chef militaire à succès, un chevalier sans crainte ni reproche. Bien que derrière les actions du guerrier, on puisse facilement lire les plans stratégiques pour la construction de la Grande Rus'.
La puissance titanesque et le mystère de la figure de Sviatoslav Igorevich ont également été notés dans les épopées russes. Son image, selon les scientifiques, a été préservée dans l'image épique du héros le plus puissant de la terre russe - Sviatogor. Sa force était si énorme qu'au fil du temps, disaient les conteurs, sa mère, la Terre, a cessé de le porter et le héros Sviatogor a été contraint d'aller dans les montagnes.
Sources:
Artamonov M.I. Histoire des Khazars. 1962.
Ilovaïsky D.I. Le début de la Russie. M., 2012.
Léon Diacre. Histoire
Novoseltsev A.P. L'État Khazar et son rôle dans l'histoire de l'Europe de l'Est et du Caucase. M., 1990.
Prozorov L. Sviatoslav le Grand : « Je viens à vous ! M., 2011.
La mère a essayé d'inculquer le christianisme à son fils. Mais Sviatoslav le Brave resta païen. Il a été élevé dans des conditions militaires et a été influencé par ses guerriers, qui sont restés adeptes des coutumes slaves de longue date.
Il existe une théorie non confirmée selon laquelle, à Constantinople, Olga aurait tenté de trouver à son fils une épouse parmi les princesses grecques. L'empereur a refusé l'ambassade, ce qui, bien sûr, a offensé Sviatoslav. Comme le temps nous le dira, sa relation avec Byzance lui devint fatale.
Guerre avec les Viatichi
Le prince Sviatoslav le Brave s'intéressait peu aux affaires intérieures et administratives du pays. Sa vie était l'armée. Il passait tout son temps libre avec son équipe. Pour cette raison, le prince se distinguait par un caractère féroce et les habitudes quotidiennes les plus simples. Il pouvait dormir tranquillement dans le champ à côté de son cheval, tout en renonçant à sa propre tente et à d'autres conforts.
Il n’est donc pas surprenant que dès que le prince Sviatoslav Igorevich le Brave ait grandi, il ait commencé à mener une politique étrangère active. Sa première campagne remonte à 964. Cet été-là, il attaqua les Viatichi, qui vivaient sur l'Oka et rendaient hommage aux Khazars.
Chute du Khazar Khaganate
L'année suivante, le Kaganate dut faire face à une armée slave bien organisée. Les Khazars étaient des nomades turcophones. Leur élite politique s'est convertie au judaïsme. Les différences entre le Kaganate et la Rus' étaient évidentes, ce qui, bien sûr, a donné à Sviatoslav une raison supplémentaire d'entrer en guerre avec ses voisins.
Le prince captura plusieurs villes khazares : Sarkel, Itil, Belaya Vezha. Son équipe a traversé à feu et à sang tous les centres économiques importants du Kaganate, à cause de quoi il est tombé en décadence et a rapidement disparu complètement de la carte. Le prince Sviatoslav le Brave n'a pas seulement essayé de détruire une puissance étrangère. Il ordonna l'occupation de la forteresse Sarkel sur la rivière Don. Pendant quelque temps, elle est devenue une enclave slave dans les steppes du sud.
Intervention dans le conflit gréco-bulgare
Les Khazar Braves n’étaient qu’une répétition de la principale campagne militaire de sa vie. A cette époque, une guerre éclata entre les Bulgares et Byzance. L'empereur Nicéphore Phocas envoya une ambassade à Kiev, ce qui persuada Sviatoslav d'aider les Grecs. En échange, les Slaves reçurent une généreuse récompense.
Ainsi, grâce à son courage et son esprit d'entreprise, Sviatoslav le Brave est devenu célèbre. Une photo du monument de Novgorod, inauguré en 1862, confirme ce fait. Sviatoslav prend sa place parmi d'autres grands chefs militaires, à côté de Tandis que le prince de Kiev combattait avec succès sur les rives du Danube, un changement politique important eut lieu à Constantinople. L'empereur Nicéphore Phocas fut tué lors d'un coup d'État. Le nouveau dirigeant Jean Tzimiskes refusa de payer Sviatoslav, et la guerre prit alors une tournure inattendue.
Le prince slave conclut une alliance avec les Bulgares et partit désormais avec sa suite contre l'empereur. Alors que Sviatoslav n'était pas à Kiev, sa mère Olga, qui dirigeait le pays en l'absence de son fils, y est décédée.
En 970, le prince réussit à obtenir le soutien non seulement des Bulgares, mais aussi des Hongrois et des Pechenegs. Son armée dévasta la Thrace pendant plusieurs mois. Cette offensive fut stoppée après la bataille d'Arcadiopolis. Les Byzantins ont vaincu les Pechenegs, qui ont fui le champ de bataille et ont trahi Sviatoslav.
Aujourd’hui, la guerre s’est déplacée vers le nord, sur les rives du Danube. Ici, Sviatoslav envisageait de s'installer définitivement. Il fit même de la forteresse locale de Pereyaslavets sa capitale. Peut-être préférait-il les terres du sud à Kyiv.
Traité de paix avec l'empereur
L'empereur Jean Tzimiskes était également un commandant. Il dirigea personnellement les troupes dans une nouvelle campagne en 971. En avril, son armée s'empare de la capitale bulgare et capture le tsar Boris II. Ainsi, Sviatoslav resta seul face aux Grecs. Avec son armée, il s'installa dans la forteresse bien fortifiée de Dorostol.
Bientôt, les Grecs encerclèrent le dernier bastion slave de la région. Sviatoslav ne voulait pas abandonner sans combat et a tenu la forteresse pendant trois mois. Ses troupes effectuèrent des incursions audacieuses. Dans l'un d'eux, les Byzantins perdirent toutes leurs armes de siège. Les Slaves sont allés sur le terrain au moins quatre fois pour briser le blocus.
Des centaines et des milliers de guerriers des deux côtés sont morts dans ces batailles. Fin juillet, le prince et l'empereur se mirent finalement d'accord pour faire la paix. Selon l'accord, Sviatoslav et son armée pourraient retourner en toute sécurité dans leur pays. Dans le même temps, les Grecs lui fournissaient tout le nécessaire pour le voyage. Quelques jours après la réunion des dirigeants, les bateaux slaves quittèrent le bassin du Danube.
La mort
Sviatoslav a abandonné toutes les acquisitions en Bulgarie. Mais nul doute que le jeune prince de trente ans n’allait pas baisser les bras. De retour chez lui et accumulé de nouvelles forces, il put à nouveau partir en guerre contre l'empire. Mais les projets du prince n’étaient pas destinés à se réaliser.
La route de son armée traversait le delta du Dniepr et son cours inférieur, où se trouvaient des rapides dangereux pour la navigation. Pour cette raison, le prince et le petit détachement restant ont dû débarquer pour surmonter l'obstacle naturel. C'est ainsi que Sviatoslav fut pris en embuscade par les Pechenegs. Très probablement, les nomades ont conclu un accord avec l'empereur byzantin, qui voulait traiter avec leur ennemi juré.
En 972, Sviatoslav mourut dans une bataille inégale. La nouvelle parvint à Kiev avec les guerriers du prince miraculeusement survivants. Son fils Yaropolk commença à régner dans la capitale. Huit ans plus tard, Vladimir le Soleil Rouge, le baptiste de la Russie, prendra sa place.
