Quelle langue parlent les Kurdes ? Religions des Kurdes : yézidisme et bahaïsme

En prononçant le slogan « nation sans Etat", la première chose qui me vient à l'esprit, ce sont les Kurdes. Un peuple distinctif avec une population totale de 35 millions d’habitants, dispersés dans plusieurs États de la partie ouest-sud de l’Asie. En écoutant les informations sur les conflits nationaux qui ont lieu dans cette région, beaucoup se demandent : qui sont les Kurdes et d'où viennent-ils ?

Histoire ancienne des Kurdes

La patrie des Kurdes a longtemps été le théâtre de conflits sans fin entre deux grands empires : iranien et ottoman. L'histoire est pleine de drames et, dans une certaine mesure, injuste envers ce peuple - dans la lutte séculaire contre les envahisseurs étrangers. ils n'ont jamais pu créer un État indépendant.

Des fouilles modernes réalisées par des architectes dans la zone située entre le Tigre et l'Euphrate indiquent que le peuple kurde s'est formé entre 5000 et 4500 avant JC, et ils vivaient dans l'ancien état de Médie. La position graphique avantageuse et l'accès du royaume aux mers Noire, Caspienne et Arabe modernes ont obligé les Kurdes à repousser constamment les attaques des États voisins.

À la fin de 600 avant JC, sous l'assaut des nomades des tribus mongoles, turques et seldjoukides, la chute définitive de la Médie eut lieu. Le peuple autrefois monolithique est divisé par les frontières géographiques de différents États, et 80 % des Kurdes vivent dans la Turquie, l'Irak, l'Iran et la Syrie modernes.

Le Kurdistan aujourd’hui : la possibilité de créer un État autonome

L'évolution rapide des événements survenus au début du XXIe siècle et qui continuent aujourd'hui de passionner le monde entier nous fait réfléchir à accorder une certaine autonomie aux Kurdes. Considérons tous les avantages de la création d'un nouveau pays :

Justice historique. L’avantage est évident pour les Kurdes qui, étant l’un des peuples les plus anciens, ne possèdent pas leur propre État.
Réconciliation nationale. En Turquie, les Kurdes sont traités avec peur ; en Iran et en Irak, ils sont traités de « mauvais » musulmans. L'autonomie résoudrait toutes les contradictions internationales.
Géopolitique. Souvent, pour résoudre leurs problèmes à l’Est, la carte « kurde » est jouée par les superpuissances. Le Kurdistan contribuerait à calmer partiellement la situation dans la région.

Kurdes : religion

La religion kurde se distingue par sa polyvalence. La raison en est peut-être considérée comme le fait que les gens vivent dans plusieurs pays. Les croyances des groupes ethniques de différents États ont laissé leur marque non seulement dans la religion, mais aussi dans les traditions et coutumes des anciens ancêtres.

Sunnites. Cela concerne principalement les Kurdes vivant en Turquie et en Syrie. En Irak et en Iran, où la majorité des musulmans se considèrent comme chiites, vivent les Yézidis.
Yézidis. Les Yézidis étaient à l’origine païens ; aujourd’hui, la religion comprend des éléments du judaïsme et du christianisme. Ils vivent en Irak, mais ont une importante diaspora en Arménie, en Géorgie, en Allemagne, en France et aux États-Unis.
Monophysites. Cette croyance est étroitement liée au christianisme et affirme que Dieu n'a qu'une seule nature : divine. Pour les orthodoxes, Jésus-Christ incarne la forme humaine et la puissance divine.
Chiites, chrétiens. Les chrétiens vivent au centre du Kurdistan, les chiites vivent en Irak et en Iran.

Nombre de Kurdes dans le monde

Comme nous l'avons déjà dit, Les Kurdes constituent un groupe ethnique très important en Asie qui ne possède pas son propre État.. La majeure partie de la population vit de manière compacte sur le territoire appelé Kurdistan, qui est divisé en quatre parties géographiques et politiques :

Il y a environ 35 millions de Kurdes dans le monde. Outre le Kurdistan, un grand nombre de personnes vivent en Allemagne (800 000) et en France. De nombreux Yézidis, fatigués de se voir imposer la religion musulmane, ont émigré en Arménie.

Si nous parlons du territoire de l'ex-URSS, environ 200 000 personnes vivent dans les pays de la CEI :

Russie 57,4 mille personnes,
Arménie 51,2 mille personnes,
Géorgie 34,7 mille personnes,

Ces pays sont leaders en termes de résidence kurde.

Comment vivent les Kurdes en Russie ?

La Russie et le Kurdistan ont toujours entretenu des relations amicales. Les Kurdes ont notamment activement aidé l’Empire russe pendant la guerre de Crimée. Les événements du début du siècle dernier, avec l’entrée ultérieure en Russie des territoires du Caucase du Nord, ont marqué l’émergence des Kurdes dans notre famille nationale.

Selon les résultats du dernier recensement de la population, Il y a environ 57 476 000 Kurdes en Russie. La plus grande diaspora :

Les Kurdes sont principalement employés dans les industries rurales et se sentent à l’aise en Russie. Cela peut notamment être démontré par le fait que le kurde pur n'est parlé que par l'ancienne génération. Les enfants communiquent en russe, ce qui, dans ses caractéristiques linguistiques, ne diffère en rien de celui des autres régions du pays.

traditions kurdes

La culture et le mode de vie des gens ont leurs propres caractéristiques. Les Kurdes croient depuis longtemps aux idoles. Ayant subi l'influence du califat musulman, la culture et les traditions de cet ancien groupe ethnique ont absorbé les caractéristiques deux religions:

Mariage. Le mariage a lieu au printemps et la célébration elle-même peut durer jusqu'à 7 jours. La coutume du « kidnapping » de la mariée a également survécu jusqu'à ce jour.
Funérailles. Le défunt est enveloppé dans un tissu en coton, un miroir et une pierre sont placés sur la poitrine. Les proches du défunt pleurent pendant un an.
Femmes. Contrairement aux musulmans qui se couvrent le visage d’un mince bandage. » niqab", les représentants de la gent féminine kurde ne le font pas. Au lieu de la burqa, des vêtements modernes sont courants, parmi lesquels les pantalons occupent une place spéciale (autrefois - pour la commodité de monter à cheval).
Enfants. Le père doit être kurde, la mère doit être une femme « honnête », quelle que soit sa nationalité.
Alcool. Le vin est populaire parmi les Yézidis, qu'ils considèrent comme le sang du Christ. La boisson se boit avec une attention particulière afin de ne pas en renverser une seule goutte sur le sol.
Invité. L'attitude particulière envers l'invité peut être caractérisée par le proverbe national : « Femme, sabre, cheval - pour personne, tout le reste - pour l'invité ».

Vous savez désormais qui sont les Kurdes et d’où ils viennent. Étant le groupe ethnique le plus important du sud-ouest de l'Asie, les Kurdes se battent depuis longtemps pour la création de leur propre État, le Kurdistan.

Le désir de liberté et d’indépendance de ce peuple est soutenu par de nombreuses personnes du monde entier. La lutte pour l’autonomie continue, et qui sait, peut-être au cours de la prochaine décennie assisterons-nous à la création d’un nouvel État.

Vidéo : D’où viennent les Kurdes ?

Dans cette vidéo, l'historien Farhat Pateev vous expliquera comment et d'où est originaire la nation kurde, et quelles perspectives l'attendent dans le futur :

70 avant JC

À cette époque, l’ère hellénistique était révolue et le moment était venu de la domination de l’État romain et de l’État parthe. À cette époque, l'État de la Grande Arménie avait atteint l'apogée de sa puissance (mais cela ne dura pas longtemps, déjà en 65 avant JC, après la guerre avec Rome, l'Arménie perdit une partie de ses possessions). État arménien, des colonies arméniennes sont apparues sur les rives de la mer Caspienne (Albanie du Caucase) et de la mer Méditerranée (Syrie, Cilicie). Dans le cadre de la saisie de la Mésopotamie par l'État parthe, la Mésopotamie a poursuivi sa politique de soutien à sa religion, le zoroastrisme, tout en restreignant les droits de toutes les autres religions. Le nombre de temples n’appartenant pas à la religion zoroastrienne diminue. Le nombre de temples parmi les Yézidis diminue également. Pour l’instant, l’araméen reste la langue parlée en Mésopotamie, bien que le persan soit de plus en plus introduit. En lien avec la subordination de l'Asie Mineure à l'État romain, la langue grecque y est de plus en plus répandue ; seuls les Romains utilisent la langue latine dans les grandes villes d'Asie, de Syrie et de Palestine.

225 après JC

À cette époque, l'ère de domination du royaume parthe était terminée (le pouvoir dans la région passa à l'État perse des Sassanides). Au cours de la période écoulée, il y a eu de fréquentes guerres entre Rome et les Parthes pour la possession de l'Arménie. L'Arménie fut finalement subordonnée à la Parthie. Il n’y a pas eu de processus ethniques majeurs en Mésopotamie, mais la langue persane y était de plus en plus largement utilisée. Les temples d’autres dieux (y compris les temples des Yézidis) étaient de plus en plus opprimés. De nouveaux temples furent construits pour les Zoroastriens. Les Yézidis ont continué à utiliser la langue araméenne, mais certains Yézidis ont commencé à adopter leur propre dialecte persan (Kormanji). Le kormanji devient de plus en plus la langue des Yézidis. Les Yézidis eux-mêmes se déplacent de plus en plus vers le nord de la Mésopotamie, où vit encore la majeure partie des Yézidis. Les Aysors (ancêtres des Assyriens) conservent toujours la langue araméenne et conservent également leur religion. Avec la réinstallation d'une partie importante des Yézidis vers le nord (vers les anciennes terres de l'Assyrie), il y a davantage de temples yézidis. Dans la partie orientale de l’Empire romain, la langue grecque était de plus en plus répandue (notamment en Asie Mineure et en Syrie). Sur le site de l'État Colchide, le royaume Laz est apparu.

630

À cette époque, l’ère sassanide touchait à sa fin. Un État arabe (califat arabe) apparaît en Arabie. L’Empire romain a disparu de la carte du monde et à sa place au Moyen-Orient se trouve Byzance. A cette époque, la religion chrétienne se répandait dans de nombreux pays (Arménie, Byzance, Géorgie). Même les Aisors (Assyriens) se sont convertis au christianisme (se détournant de la foi de leurs ancêtres). Dans toute l’Asie Mineure, le grec (byzantin) est devenu la langue parlée. Les Yézidis sont toujours fidèles à leur foi, mais la plupart d’entre eux vivent déjà dans le nord de l’Irak moderne et utilisent leur propre langue, semblable à celle des Kurdes kurmanji.

850

À cette époque, les conquêtes arabes ont balayé le territoire du Moyen-Orient (et de la Mésopotamie), et les Arabes ont introduit leur religion - l'Ilam - sur l'ensemble de ce territoire, qu'ils ont commencé à imposer par la force à tous les peuples conquis. Les livres religieux islamiques disent : « Il n’y a pas de dieux plus élevés qu’Allah. » Autrement dit, la religion élamite ne reconnaît aucun dieu autre qu’Allah. Et la destruction des infidèles (qui ne reconnaissent pas l’Islam) est considérée comme la principale politique des États islamiques. Dans ces conditions, toutes les églises non musulmanes ont commencé à disparaître (détruire) rapidement en Mésopotamie. La plupart des temples yézidis de la Mésopotamie centrale et méridionale ont été détruits. Les restes des Yézidis sont complètement partis vers le nord de l’Irak. Là, ils ont préservé leur communauté ethnique et leur religion. C’est à partir de cette époque que commença la réinstallation des Yézidis vers d’autres régions du monde (à Byzance, en Arménie, en Géorgie) (en petits groupes au début). Les peuples restés dans le sud et le centre de la Mésopotamie, qui connaissaient pour la plupart la langue araméenne (elle est similaire à l'arabe), ont rapidement commencé à passer à l'arabe et à accepter l'islam (abandonnant les dieux de leurs ancêtres). Les Arabes ont établi leur pouvoir en Arménie et en Albanie du Caucase. Mais de grandes colonies arabes ne sont pas apparues dans ces terres subordonnées ; il n'y avait pas non plus de grandes colonies arabes en Iran, mais les Perses ont rapidement commencé à accepter l'islam, abandonnant leur religion - le zoroastrisme.

1071

À cette époque, la majeure partie du territoire du Moyen-Orient (y compris l’Asie Mineure) avait été conquise par les Seldjoukides (tribus Oghuz d’Asie centrale). Ces conquêtes n'ont pas eu une forte influence sur la carte ethnique de la région, mais en Asie Mineure, le nombre de la population grecque (byzantine) a considérablement diminué et le nombre de tribus turques a augmenté. Au cours de cette période, un seul État géorgien a été formé. et le peuple géorgien s'est formé, c'est à cette époque sur la base de ceux qui ont envahi l'Albanie que les tribus caucasiennes Oghuz ont commencé à former le peuple azerbaïdjanais.

Matériel sur le sujet

A cette époque, la religion yézidie (sharaf ad-din). fut partiellement réformée, mais les bases de la religion restèrent. Cela s'est produit parce que certains Yézidis ont commencé à changer leur foi (la foi de leurs pères) en faveur de l'Islam. Et en même temps, les apostats se considéraient toujours comme des Yézidis. Après la réforme, les Yézidis ont cessé de considérer les apostats comme leur peuple. Les musulmans (anciens Yézidis) sont devenus des Kurdes ordinaires, d'autant plus que la langue yézidie à l'époque (et maintenant aussi) est similaire à 60 à 70 % à la langue kurde.

1258

À cette époque, l’État mongol des Hulagudids avait conquis la majeure partie de la région étudiée. L’invasion mongole n’a pas entraîné de changements significatifs dans la population de la zone d’étude. Au cours de la période étudiée, le royaume arménien cilicien existait sur le territoire du sud-est de l'Asie Mineure. L’ensemble de la Transcaucasie, y compris l’Arménie, la Géorgie et l’Azerbaïdjan, était subordonné aux Mongols. A cette époque, le peuple azerbaïdjanais s'était formé sur le territoire de l'Azerbaïdjan. Au cours de cette période, l’Empire byzantin s’effondra et fut à nouveau restauré. Dans les territoires soumis aux Mongols, il n'y avait ni persécution ni oppression des autres religions, puisque les Mongols eux-mêmes n'avaient pas encore accepté l'islam et respecté toutes les religions. C’est pour cette raison qu’un nombre important de temples yézidis ont été préservés dans le nord de l’Irak. Et un nombre important de Yézidis y vivaient.

Aux XIe-XIIIe siècles, des tribus nomades - Turcs et Mongols - ont envahi le territoire du Kurdistan depuis l'Asie centrale. Les principautés kurdes indépendantes de Shahrezur et des Mervanides ont été vaincues par les Mongols et les Turcs seldjoukides.

Au 13ème siècle Le Kurdistan est devenu partie intégrante de l'empire seldjoukide. En Asie Mineure et dans la région caspienne, des contacts étroits kurdes-turcs ont eu lieu, à la suite desquels certains clans kurdes se sont turcisés et, à l'inverse, des tribus turques individuelles ont rejoint les rangs des clans kurdes.

1400

À cette époque, un nouvel État fort était apparu en Asie Mineure - l'Empire ottoman, et un nouveau peuple était apparu - les Turcs ottomans, apparus sur la base des tribus turques venues en Asie Mineure avec les Seldjoukides. À cette époque, presque toute l’Asie Mineure était déjà sous la domination des Turcs. Byzance, en tant qu'État, vivait ses derniers jours. À cette époque, le pouvoir en Mésopotamie et en Transcaucasie était subordonné à un nouvel empire - l'empire de Timur.

Au Moyen Âge, les historiens répartissaient les Kurdes en 4 taifa (groupes), dont les coutumes et les langues différaient : Kurmanji, Lur, Kalhor et Bani Ardelan, Gorani. Les Kalkhor s'appelaient eux-mêmes « Kurdes » et leurs voisins, la tribu Baba, étaient appelés « Kurmanji ». Dans la littérature scientifique, le dialecte Baba appartient au groupe Sorani, tout comme le dialecte des Kurdes Ardelan. Les Sorani sont opposés aux Kurmanji. Dans l'histoire des Kurdes, il y a eu des cas où des tribus sont passées d'un dialecte à un autre. Au XVIIIe siècle, dans l'ouest de l'Iran, à Senenjen, où vivaient les Gorani, des locuteurs du dialecte kurmanji (Gorghe, Sheikh-Ismaili, Baylavand, Jafa) se sont installés et une partie des Gorani est passée au dialecte kurmanji. Dans la région Biwanish, au centre de Zagros, la tribu Biwanish est passée au dialecte sorani. Les Mukris s'appellent Kurmanji, mais leur dialecte est le sorani. Ainsi, les ethnonymes Kurmanji, Kurde, Sorani, etc. sont très relatifs.

Les historiens classent souvent les Yézidis parmi les Kurdes du dialecte Kurmanji, mais en réalité les Yézidis n'utilisent que cette langue et se considèrent en réalité comme un peuple indépendant. Les Yézidis eux-mêmes classent comme Kurdes Kurmanji les anciens Yézidis qui se sont convertis à la foi islamique, rompant complètement avec la foi de leurs pères, et ils étaient nombreux. Je soupçonne qu’une partie importante des Kurdes Kurmanji modernes étaient autrefois des Yézidis, descendants de l’ancien peuple sumérien Adabi.

Au 14ème siècle, une forme littéraire de la langue kurmandji est apparue.

1550

À cette époque, la Turquie avait soumis tout le Moyen-Orient, y compris toute la Mésopotamie, la Géorgie, l’Arménie et même le Yémen (en Arabie). Il y avait un État safavide en Iran. Les Yézidis ne vivent plus sur le territoire du sud de l'Irak ; à cette époque, ils s'étaient tous déplacés vers le nord de l'Irak (dans les régions montagneuses), où subsistent de petits temples yézidis et le principal centre des Yézidis, Lales. De nombreux autres peuples y vivent - des Aisors, des Kurdes d'origines diverses. À cette époque, la langue yézidie était similaire à 60 % au kurde ; les Yézidis ont commencé à utiliser cette langue car la population environnante parlait principalement des langues kurdes et pendant longtemps ces territoires faisaient partie des États perses (y compris les États safavides). .

En 1514, après la bataille de Chaldiran, le Kurdistan est divisé entre la Turquie et l'Iran. A partir de ce moment commence une nouvelle étape dans la lutte du peuple kurde pour l’indépendance – contre la Turquie et l’Iran.

1799

Au cours de la période écoulée, rien n'a changé sur le plan territorial : la partie occidentale du Moyen-Orient est restée sous domination turque (y compris l'Irak et le Caucase occidental), et à l'est se trouvaient les possessions de l'Iran. Il n’y a eu aucun changement ethnique significatif sur le territoire considéré.

Au 16ème siècle La lutte commença entre l’Iran safavide et l’Empire ottoman pour le droit de posséder le Kurdistan. Selon le traité de Zohab de 1639, le nord du Kurdistan est allé à l'Ottomanie et le sud du Kurdistan à l'Iran. Cette division a marqué le début de la formation de deux grands groupes dialectaux kurdes : le kurmanji (au nord) et le sorani (au sud).

Au XVIIIe siècle Une forme littéraire de la langue sorani a émergé.

1900

Au cours de la période écoulée, les changements suivants se sont produits : les territoires de l'Arménie, de la Géorgie et de l'Azerbaïdjan modernes sont devenus une partie de l'Empire russe. La région interfluve et la partie occidentale du Moyen-Orient sont restées sous domination turque, et le territoire moderne de l’Iran est resté sous domination iranienne.

En 1827, à la suite d'un puissant soulèvement des Kurdes sous la direction de Mahmed Pacha Revanduzi, l'indépendance du pays fut proclamée. Ce soulèvement a grandement facilité la victoire des troupes russes sur les Turcs. Ce soulèvement a été réprimé.

Fin du 19ème siècle. Le Kurdistan était divisé entre la Syrie, la Turquie, l'Iran et l'Irak. Dans le même temps, l'ethnonyme « Kurde » (du persan « Gurdzhistan » - « Pays des loups ») a été utilisé pour la première fois, qui, au Moyen-Orient, a commencé à désigner des tribus parlant le nord-ouest. Langues iraniennes dérivées de Median (selon une autre version, l'ethnonyme « kur-manj » est traduit par « fils de Media ».). Ces tribus étaient hétérogènes sur le plan anthropologique et religieux. Parmi eux se trouvaient des représentants des types d’Asie occidentale, du Khorasan et de la Caspienne. Ils n'étaient unis que par une conscience d'eux-mêmes relativement commune, mais aussi par le fait qu'ils vivaient dans un environnement hostile en matière de langues étrangères.

1939

Au cours de la période écoulée, l’Irak est devenu un État indépendant (devenu indépendant de la Turquie), la Syrie est également devenue indépendante de la Turquie et est passée sous le contrôle de la France. Il n'y a eu aucun autre changement territorial.

Lors du massacre turc de 1915, le premier cas s’est produit lorsque la division des Kurdes entre Yézidis et autres Kurdes est devenue perceptible. Les Kurdes Unni, avec les Turcs, ont procédé au « nettoyage » des Yézidis et des Arméniens, puis ont eux-mêmes été soumis à la répression.

1970

A cette époque, la Syrie, le Liban, Israël et la Jordanie étaient devenus des États indépendants. À cette époque, de nombreux Kurdes avaient quitté la Turquie et l’Irak en raison de l’oppression des autorités. De nombreux Yézidis ont fait de même. De nombreux Kurdes et Yézidis ont trouvé refuge dans les pays de l’ex-Union soviétique (Arménie, Géorgie, Russie).

2012

À cette époque, la Géorgie, l’Arménie et l’Azerbaïdjan sont devenus des États indépendants.

Les Yézidis vivent principalement dans la province de Mossoul (Kurdistan du Sud), dans la région de Cheikhan, où se situe le centre de la foi païenne de Lalesh. Mais une partie importante des Yézidis sont contraints de vivre hors du Kurdistan (dans d’autres pays) en raison de l’oppression exercée à la fois par les Arabes d’Irak, par les autorités turques et par les Kurdes. Par ailleurs, au Kurdistan irakien, les Kurdes sont devenus des maîtres souverains.

Le Kurdistan se distingue par la diversité des religions existantes. La grande majorité des Kurdes - 75 % - professent l'islam sunnite, une partie importante sont des musulmans chiites et alaouites, et il y a aussi des chrétiens. Mais quelle que soit leur religion, les Kurdes considèrent le zoroastrisme (la religion des Mèdes et des anciens Perses) comme la religion originelle de leurs ancêtres. Et les Yézidis, qui vivent au Kurdistan et parlent la langue yézidie, qui est très similaire à la langue kurde-kurmanji, ont toujours leur ancienne religion - le yézidisme (la religion de leurs ancêtres - les Sumériens-Adabi). Bien que de nombreux historiens tentent par tous les moyens de reconnaître ces personnes comme faisant partie du peuple kurde - leurs tentatives sont sans fondement - l'histoire des Yézidis et l'histoire des Kurdes sont des histoires complètement différentes, et ce sont des peuples complètement différents. Une chose est sûre : ces deux peuples ont de nombreux points communs dans leur développement. Les deux peuples ont le même objectif : l'indépendance de la Turquie et de l'Irak, la préservation de leur culture.

Dernièrement, les médias parlent de plus en plus des Kurdes, la plus grande nation apatride du monde. En même temps, l’homme moyen ne sait pratiquement rien de ce peuple fier et mystérieux.

Qui sont les Kurdes ?

Les Kurdes sont un peuple ancien réunissant de nombreuses tribus et habitant principalement la région montagneuse de l’Asie occidentale, appelée Kurdistan. Le Kurdistan moderne est situé sur les territoires de la Turquie, de l'Irak, de l'Iran et de la Syrie. Les Kurdes mènent une vie semi-nomade, leurs principales occupations étant l'élevage et l'agriculture.

Les scientifiques n’ont pas établi l’origine exacte des Kurdes. Les ancêtres des Kurdes sont appelés à la fois les Scythes et les anciens Mèdes. Les scientifiques prouvent la proximité du peuple kurde avec les peuples azerbaïdjanais, arménien, géorgien et juif.

La plupart des Kurdes professent l'islam. Il y a aussi parmi eux des chrétiens, des juifs et des Yézidis.

Le nombre exact de Kurdes est inconnu

Au total, entre 20 et 40 millions de Kurdes vivent dans le monde : 13 à 18 millions en Turquie, 3,5 à 8 millions en Iran, plus de 6 millions en Irak, près de 2 millions en Syrie, environ 2,5 millions de Kurdes supplémentaires vivent dans des communautés en Europe, Asie et Amérique. Le nombre exact de ce peuple est inconnu, car aucun recensement de la population n'a jamais été réalisé dans les zones habitées par les Kurdes.

Une trace dans l'histoire

Le Kurdistan, en raison de sa situation géopolitique centrale au Moyen-Orient, a été le théâtre de guerres de conquête, de troubles civils et de raids prédateurs depuis l'époque mésopotamienne. Lors de la conquête arabe, la plupart des Kurdes se sont convertis à l'islam.

Sous la dynastie abbasside des califes arabes, arrivée au pouvoir en 750, tous les musulmans des autres nations bénéficiaient des mêmes droits que les Arabes. Cela a conduit à la paix au sein du califat et les représentants des peuples non arabes ont eu davantage de possibilités de faire carrière politique. Apparemment, les Kurdes s'entendaient bien avec les Arabes, car leur compatriote Jaban Sahabi était un compagnon du prophète Mahomet.

Après l’effondrement du califat et l’invasion turque, aucun État national kurde n’a jamais été créé. Dans le même temps, les peuples issus de ce peuple devenaient souvent les dirigeants d’autres nations. Ils fondèrent la dynastie Ayyoubide, qui régna au Moyen-Orient de 1169 à 1525, et la dynastie Shaddadid, qui régna en Transcaucasie aux XIe et XIIe siècles.

Au XVIe siècle, le Kurdistan était divisé entre les Turcs, qui s’emparèrent de la quasi-totalité du Moyen-Orient, et les Perses. Pendant des siècles, les Kurdes ont joué un rôle important dans les guerres frontalières entre la Turquie et l’Iran, et les dirigeants des deux pays ne se sont pas trop immiscés dans les affaires intérieures du Kurdistan, où les affaires locales étaient contrôlées par les chefs tribaux.

Mais la dynastie safavide, fondée par les Kurdes, a régné dès le début du XIVe siècle sur la province iranienne d'Azerbaïdjan, et en 1501-1722 et 1729-1736 - sur toute la Perse.

Le célèbre dirigeant et commandant oriental Saladin était un Kurde.

Peu de gens savent que le sultan Salah ad-Din, fondateur de la dynastie ayyoubide, dirigeant de presque tout le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord au XIIe siècle, était un Kurde. Il est connu en Europe sous le nom de Saladin, principalement comme commandant talentueux et chef des Sarrasins dans la confrontation avec les croisés.

Par exemple, lors de la bataille de Hattin, Saladin a complètement vaincu les croisés, toute la fleur de la chevalerie est morte ou a été capturée par lui, y compris le roi de Jérusalem. Après la victoire, il s'empare de Jérusalem, agissant alors d'une manière extrêmement noble envers les vaincus : chacun était autorisé à quitter la ville et à conserver ses biens (qu'il pouvait emporter avec lui) moyennant une petite rançon.

Par la suite, malgré les succès variables de la guerre avec l'odieux chef de la troisième croisade, Richard Cœur de Lion, un traité de paix fut néanmoins signé aux termes de Saladin.

L'image du noble et sage Saladin est souvent utilisée dans les films sur les croisades et la littérature.

L’État-nation kurde n’a-t-il jamais existé ?

Cette hypothèse n'est pas vraie.

Plusieurs États nationaux kurdes sont connus dans l’histoire. Le plus durable d'entre eux s'est avéré être le khanat d'Ardalan, situé dans les zones frontalières de l'Empire ottoman et de la Perse et qui n'a cessé d'exister qu'au XIXe siècle. À diverses époques, à partir du XVIe siècle, le Khanat devint un État vassal de l’Empire ottoman ou de la Perse, et fut parfois complètement indépendant.

Les formations étatiques ultérieures créées par les Kurdes n’ont pas été reconnues par la communauté mondiale et n’ont pas duré très longtemps.

La République kurde d'Ararat est un État kurde autoproclamé, situé sur le territoire de la Turquie moderne et qui a existé en 1927-1930.

Le Royaume du Kurdistan - un État autoproclamé créé sur le territoire du Kurdistan irakien moderne, a existé en 1921-1924

La République Mehabad, État kurde autoproclamé du Kurdistan iranien, n’a existé que 11 mois en 1946.

Question kurde

La résistance kurde organisée pour l’autodétermination et la création d’un Kurdistan indépendant ne commence clairement à apparaître qu’au XIXe siècle et s’intensifie au XXe siècle. Cela était dû à l’oppression et à la répression du peuple kurde par les régimes au pouvoir, parfois dans le but d’une assimilation forcée. Les affrontements les plus graves ont eu lieu en Turquie sous le règne de Mustafa Kemal Atatürk. Les promesses de libertés et d'autonomie accrues faites aux Kurdes en échange de leur soutien dans la guerre d'indépendance n'ont pas été tenues après la victoire. Les soulèvements qui ont suivi ont été brutalement réprimés, il a été officiellement interdit aux Kurdes de parler leur langue maternelle, les mots « Kurdistan » et « Kurdes » étaient tabous - à partir de ce moment-là, ils étaient censés être appelés Turcs des montagnes.

Le Kurdistan irakien jouit actuellement de la plus grande autonomie, qu'il a obtenue après le renversement de Saddam Hussein, et le Kurde Jalal Husamaddin Talabani a été président de l'Irak de 2005 à 2014.

La guerre en Syrie, ou plutôt sa fin et la possible démocratisation qui en découle, ouvre la possibilité aux Kurdes syriens d’accéder à l’autonomie. La Turquie reste l’opposant le plus ardent à l’autodétermination kurde, craignant le séparatisme kurde en Turquie même.

3. Attitude des Kurdes envers les Juifs

Le lecteur sait peu de choses sur l'attitude des Kurdes à l'égard des Juifs, et pourtant cette question n'est pas sans intérêt, puisqu'elle est liée à une forme curieuse et peu étudiée du judaïsme oriental. Parmi eux, il y a des Tats - Juifs des montagnes du Caucase, parlant un dialecte iranien ; ce sont des Juifs persans avec leur sanctuaire - la tombe d'Esther Khatun à Hamadan et le ghetto de Jubara à Ispahan, vivant cependant plus loin de Boukhara même ; Les communautés juives sont dispersées dans tout le Kurdistan, dans les villages et les banlieues. Ces Israéliens parlent un dialecte araméen oriental, également courant chez les peuples chrétiens (Assyro-Chaldéens, Nestoriens, Jacobites). Ils vivent du commerce et du petit artisanat.

Les Juifs sont parfois appelés à accomplir une mission diplomatique délicate, comme par exemple convaincre un Aga kurde arrogant d’accepter d’épouser sa fille. Juifs et Kurdes vivent en étroite communication les uns avec les autres : rappelons-nous, par exemple, comment le conteur juif Pinhas a interprété pour Sosin des contes sur le héros national kurde Ezdanshir. Il convient de mentionner ici l’hypothèse du missionnaire américain Grant, qui visita les montagnards nestoriens en 1840 et suggéra qu’ils étaient les descendants de Juifs captifs de Babylone (« tribus disparues »).

Analysant ici la question de l'attitude des Kurdes envers toutes les nations qui leur sont étrangères sur le plan religieux et national, je ne m'étendrai pas sur leur attitude envers les chrétiens, puisque nous avons déjà abordé ce sujet dans les chapitres précédents (voir chapitres IV et IX). Notons d'ailleurs que les notions de « religion » et de « nationalité », comme nous l'avons déjà dit au chapitre. VIII, coïncident souvent en Orient musulman. Il est très possible qu’à certaines époques (les guerres de Saladin contre les croisés, la lutte des Sheddadides contre les Arméniens, les Géorgiens, les Byzantins) la « guerre sainte » ait été inspirée par le fanatisme musulman des Kurdes ; Ce serait pourtant une erreur impardonnable d’oublier que les chrétiens ont aussi combattu l’islam au nom de la religion ! À notre époque, à en juger par les déclarations faisant autorité de Cheikh Obeidullah, Sureya Bek Badr Khan, Mullah Said et d'autres, les Kurdes comprennent déjà que le fanatisme ne peut que nuire à l'opinion publique et ainsi nuire au mouvement de libération. L’histoire des Kurdes est étroitement liée à l’histoire des chrétiens. Dans les travaux bien financés du Prof. N. Ya Marr, dédié au yézidisme, nous trouvons des données intéressantes confirmant cette idée. J'ai également réussi à rassembler quelques faits indiquant qu'une partie des Kurdes dans les temps anciens professaient le christianisme 1); J'ai ainsi apporté ma modeste contribution pour confirmer la thèse si brillamment avancée par mon grand compatriote.

1) Voir mon article « Kurdes et christianisme », dans la « Revue de 1 « Histoire des Religions », 1922.

B. Le paganisme des Kurdes en Arménie

Ainsi, poursuit Marr, le ferment folko-religieux païen aurait pu être introduit directement par les masses kurdes dans le monde musulman d’Asie Mineure. Les Kurdes ont rejoint le milieu seldjoukide et le moment de la naissance de l'Islam sur les ruines de la religion officiellement chrétienne, épuisés par la lutte contre les mouvements religieux populaires. Lorsqu’un nouveau monde religieux – l’Islam – s’est formé dans le cadre géographique d’un arc s’étendant des montagnes d’Isauria aux montagnes du nord-ouest de l’Arménie, il s’est heurté à la résistance des mouvements religieux populaires. C'était du dervishisme, à savoir, selon le Prof. V. D. Smirnova 1), Manichéisme. Nous ne parlons pas du dervishisme abstrait, général, cosmopolite, mais seulement de la forme qu'il a prise dans le milieu qui nous intéresse. A côté du dualisme, on y retrouve la symbolique de la couleur des vêtements 2), la signification de la forme et de la couleur de la coiffe (kolah) 3), la signification mystique du cercle 4), le rôle secret de la lumière 5) , zèle pour le chant et les extases - en d'autres termes, toutes les caractéristiques inhérentes au yézidisme. Bien entendu, l’ordre des derviches (mevlevi), qui possédait une culture littéraire bien connue lors de sa formation à Konya au XIIe siècle, ne pouvait limiter son évolution au seul cadre du yézidisme. Toute l'atmosphère spirituelle était saturée de l'idée du renouveau interne de l'homme par la communication directe avec Dieu, en dehors du rituel et de la hiérarchie de l'Église. Dans l’Arménie voisine, aux Xe et XIe siècles, une lutte acharnée opposa l’Église et les mouvements religieux populaires. Parmi ces derniers, nous nous concentrerons sur les idées du dervishisme, prêchées au début du XIe siècle par Jacob de Khark (Khark-Bayazit pachalyk). Pieds nus, vêtus de vêtements en laine grossière, ses disciples, même issus de la noblesse, mais surtout du peuple, appelaient à la pureté des mœurs, au jeûne, au repentir et au perfectionnement personnel, niant le clergé et les rituels de l'église officielle 6). Ce puissant mouvement religieux populaire, qui se plaçait au-dessus des préjugés religieux, ne captiva pas seulement les communautés chrétiennes. Avant de chercher en Inde ou à Alexandrie les fondements d'un dervishisme, défini dans le temps et dans l'espace, comme le dervishisme ionien sous les Seldjoukides, il faudrait mettre en lumière les liens qui s'établissent inévitablement entre deux mouvements religieux, si proches géographiquement et chronologiquement. Il ne faut pas oublier « l’influence religieuse significative » de l’Arménie en Asie Mineure aux XIe et XIIe siècles7), qui commence seulement maintenant à être reconnue.
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1) V. D. Smirnov, Le Christianisme des Turcs et le soufisme derviche, p. 125.
2) John Brown, Les Derviches ou le spiritualisme oriental, Londres, p. 53.
3) Ibid., p. 56.
4) Ibid., p. 54.
5) Ibid., p. 57, 65.
6) Voir M. Wagner, op. cit., p. 262-263.
7) Voir Gerhard Picker, Die Phundagiagiten ; Ein Beitrag zur Ketzergeschichte der Byzantinischen Mittelalters

Les centres du dervishisme seldjoukide à Sivas et Konin sont nés sous l'influence de traditions religieuses populaires, non pas occidentales, mais orientales, et, de plus, les plus proches 1). Nous ne pouvons pas considérer comme suffisante une indication générale d’une source chrétienne, comme l’a fait Winfield, se référant à l’identité du mot soufi « amour » (« ichq) avec le άγάπη du Nouveau Testament 2). Ce qui nous importe n’est pas l’origine. de concepts identiques qui apparaissent sous la forme la plus générale et donc abstraite, mais la parenté des mouvements religieux, définis par le lieu et le temps et prenant des formes spécifiques, est intéressante si le fait du séjour du pieux Rabin à Jérusalem en 752 peut nous aider à le déterminer. les sources du soufisme seldjoukide, alors le fait incontestablement établi que Jalal-Eddin a vécu mérite encore plus d'attention avec le milieu arménien qui lui est proche en esprit : après tout, il a passé quatre ans à Erzincan 3).

Outre le yézidisme, il existe parmi les Kurdes non musulmans un certain nombre de croyances religieuses populaires qui sont des reliques du paganisme, plus ou moins apparentées au yézidisme. Certains Yézidis se font appeler Dasyns ; prof. Khvolson les identifie aux Daitsanites, adeptes de Bar-Daitsan 4). Un peu plus loin se trouve la secte Ahle-Haqq, bien qu'à l'origine elle soit proche du yézidisme kurde. Au sud d'Erdzincan, dans les murs duquel Celal-Eddin Rumi, le fondateur du dervishisme de Konya, a prêché ses enseignements, s'élèvent les montagnes du Dersim. Des Kurdes y vivent encore aujourd’hui, longtemps considérés comme musulmans, mais en réalité proches des Yézidis. On les appelle soit Tadjiks, soit Kizilbash. Ils ont conservé leur indépendance jusque dans les années cinquante du siècle dernier et pouvaient déployer une armée de 30 000 à 40 000 personnes. Bien sûr, dans les temps anciens, il y avait beaucoup plus de Yézidis parmi les Kurdes. À mesure que les Kurdes embrassaient l’Islam, la force et l’importance du yézidisme déclinèrent, mais les Kurdes ne purent renoncer complètement à leurs croyances ancestrales. Et peut-être que le dervishisme, originaire de Konya, n'a fait que confirmer les restes de croyances tribales qui n'avaient jamais disparu ou ne les a pas ravivées chez les Kurdes, qui avaient depuis longtemps adopté l'islam et sont devenus turcs.
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1) Voir prof. W. Barthold, Encyclopédie de l'Islam, vol. I, 1913, p. 852. « Le paganisme des Kurdes a eu une nette influence sur la vie religieuse des musulmans, et en particulier des derviches d'Asie Mineure ; une image similaire est donnée par la secte kurde d’Ahle-Haqq, très répandue en Perse.»
2) Whinfield, Methnevi de Djelal-oud-Din Roumi : Nicholson estime que Winfield exagère le rôle du christianisme dans la formation du soufisme (voir Selected Poems from the Divani Shamsi Tabriz !, Cambridge, 1898, XXXV, n. 3).
3) Nicholson, op. cit., p. XVII.
4) Scholson, Die Ssabier, S. 812.

Ainsi, selon Marr, le yézidisme est en réalité une religion kurde qui existait parmi les Kurdes avant leur introduction à l'islam et qui a grandement perdu sa position après la pénétration de l'islam dans la vie de ce peuple. Les arguments avancés par Marr en 1911 semblent convaincants ; Fort de sa vaste érudition, le scientifique tente de montrer l'influence que le milieu religieux de l'Arménie et de l'Asie Mineure, d'une part, et les Kurdes, d'autre part, ont eu l'un sur l'autre. Ci-dessus, nous avons parlé de points de vue ultérieurs sur le yézidisme.

Continuons la présentation de la théorie de Marr, qui intéresse non seulement les étudiants en histoire des Kurdes, mais en général tous ceux qui ne sont pas indifférents au sort des idées religieuses, d'autant plus que les travaux du scientifique russe sont restés inconnus. en Occident.

Les Kurdes constituent la plus grande nation apatride au monde. En même temps, l’homme moyen ne sait pratiquement rien de ce peuple fier et mystérieux.

Qui sont les Kurdes ?

La plupart des Kurdes professent l'islam. Il y a aussi parmi eux des chrétiens, des juifs et des Yézidis.

Le nombre exact de Kurdes est inconnu

Une trace dans l'histoire

Mais la dynastie safavide, fondée par les Kurdes, a régné dès le début du XIVe siècle sur la province iranienne d'Azerbaïdjan, et en 1501-1722 et 1729-1736 - sur toute la Perse.

Le célèbre dirigeant et commandant oriental Saladin était un Kurde.

Par la suite, malgré les succès variables de la guerre avec l'odieux chef de la troisième croisade, Richard Cœur de Lion, un traité de paix fut néanmoins signé aux termes de Saladin.

L'image du noble et sage Saladin est souvent utilisée dans les films sur les croisades et la littérature.

L’État-nation kurde n’a-t-il jamais existé ?

Les formations étatiques ultérieures créées par les Kurdes n’ont pas été reconnues par la communauté mondiale et n’ont pas duré très longtemps.

La République kurde d'Ararat est un État kurde autoproclamé, situé sur le territoire de la Turquie moderne et qui a existé en 1927-1930.

Le Royaume du Kurdistan - un État autoproclamé créé sur le territoire du Kurdistan irakien moderne, a existé en 1921-1924

La République Mehabad, État kurde autoproclamé du Kurdistan iranien, n’a existé que 11 mois en 1946.

Question kurde

Les promesses de libertés et d'autonomie accrues faites aux Kurdes en échange de leur soutien dans la guerre d'indépendance n'ont pas été tenues après la victoire. Les soulèvements qui ont suivi ont été brutalement réprimés, il a été officiellement interdit aux Kurdes de parler leur langue maternelle, les mots « Kurdistan » et « Kurdes » étaient tabous - à partir de ce moment-là, ils étaient censés être appelés Turcs des montagnes.

Qui sont les Peshmergas ?

Souvent, dans les fils d'actualité sur les événements militaires au Moyen-Orient, des informations sur les Peshmergas - unités d'autodéfense kurdes - apparaissent.

Vivre dans des conditions de danger constant a appris aux Kurdes à toujours être prêts à la guerre, et au cours des dernières décennies, la menace des islamistes radicaux a augmenté de façon exponentielle.

Les unités d'autodéfense ont été créées à la fin du XIXe siècle et se sont depuis montrées présentes dans tous les conflits qui ont touché d'une manière ou d'une autre le territoire du Kurdistan. Peshmerga signifie littéralement « ceux qui font face à la mort ».

L’image d’un guerrier peshmerga moderne en tant qu’homme barbu armé d’un AKM ne correspond pas à la réalité. Aujourd'hui, ce sont des combattants bien équipés et les unités elles-mêmes représentent presque une armée régulière dotée d'artillerie lourde et de véhicules blindés. Les formations peshmergas sont reconnues comme l’une des forces les plus prêtes au combat au Moyen-Orient et comptent entre 150 000 et 200 000 combattants.