Découvrez l'univers 25. Comment la vie céleste tue

Dans le cadre d'une expérience sociale, des conditions paradisiaques ont été créées pour la population de souris : un approvisionnement illimité en nourriture et en boisson, l'absence de prédateurs et de maladies et un espace suffisant pour la reproduction. Cependant, la colonie entière de souris s’est éteinte. Pourquoi est-ce arrivé? Et quelles leçons l’humanité devrait-elle en tirer ?

L'éthologue américain John Calhoun a mené un certain nombre d'expériences étonnantes dans les années 60 et 70 du XXe siècle. D. Calhoun choisissait invariablement les rongeurs comme sujets expérimentaux, même si le but ultime de la recherche était toujoursprédire le futur Pour Société humaine. À la suite de nombreuses expériences sur des colonies de rongeurs, Calhoun a formulé un nouveau terme, « puits comportemental », désignant la transition vers un comportement destructeur et déviant dans des conditions de surpopulation et de surpeuplement. Grâce à ses recherches, John Calhoun acquis une certaine renommée dans les années 60, autant de personnes dans les pays occidentaux connaissant l'après-guerre Baby boom , a commencé à réfléchir à la manière dont la surpopulation affecterait les institutions publiques et chaque personne en particulier.

Il a mené son expérience la plus célèbre, qui a fait réfléchir toute une génération sur l’avenir, en 1972 en collaboration avec l’Institut national de la santé mentale (NIMH). Le but de l'expérience Universe-25 était d'analyser l'effet de la densité de population sur les comportements des rongeurs. Calhoun a construit un véritable paradis pour les souris dans un laboratoire. Un réservoir mesurant deux mètres sur deux et une hauteur d'un mètre et demi a été créé, d'où les sujets expérimentaux ne pouvaient pas s'échapper. À l’intérieur du réservoir, une température constante et confortable pour les souris était maintenue (+20 °C), la nourriture et l’eau étaient abondantes et de nombreux nids étaient créés pour les femelles. Chaque semaine, le réservoir était nettoyé et maintenu constamment propre, toutes les mesures de sécurité nécessaires étaient prises : l'apparition de prédateurs dans le réservoir ou l'apparition d'infections massives était exclue. Les souris expérimentales étaient sous la surveillance constante de vétérinaires et leur état de santé était constamment surveillé. Le système d'approvisionnement en nourriture et en eau était si bien pensé que 9 500 souris pouvaient se nourrir en même temps, sans en éprouver aucun inconfort, et 6144 souris ont également consommé de l'eau sans en éprouver aucun problèmes. Il y avait suffisamment d'espace pour les souris ; les premiers problèmes de manque d'abri n'ont pu survenir que lorsque la population a atteint une taille de plus de 3 840 individus. Cependant, il n’y a jamais eu autant de souris dans l’aquarium ; la taille maximale de la population a été enregistrée à 2 200 souris.

L'expérience a commencé à partir du moment où quatre paires de souris en bonne santé ont été placées à l'intérieur du réservoir. Il leur a fallu très peu de temps pour s'y habituer, réaliser dans quel genre de conte de fées de souris elles s'étaient retrouvées et commencer à se multiplier à un rythme accéléré. . Calhoun a appelé la période de développement phase A, mais à partir du moment où les premiers oursons sont nés, la deuxième étape B a commencé. Il s'agit de l'étape de croissance exponentielle de la population dans le réservoir dans des conditions idéales, le nombre de souris double tous les 55 jours. À partir du 315ème jour de l'expérience, le taux de croissance de la population a considérablement ralenti, maintenant la population a doublé tous les 145 jours, ce qui a marqué l'entrée dans la troisième phase C. À ce stade, environ 600 souris vivaient dans le réservoir, une certaine hiérarchie et une certaine vie sociale s'était formée. Il y a physiquement moins d’espace qu’avant.

Une catégorie de « parias » est apparue, qui ont été expulsés au centre du char et ont souvent été victimes d'agressions. Le groupe des « parias » se distinguait par leurs queues mordues, leur fourrure déchirée et des traces de sang sur leur corps. Les exclus étaient principalement des jeunes qui n’avaient pas trouvé de rôle social dans la hiérarchie des souris. Le problème du manque de rôles sociaux appropriés était dû au fait que, dans des conditions idéales en aquarium, les souris vivaient longtemps ; les souris vieillissantes ne laissaient pas de place aux jeunes rongeurs ; Par conséquent, l’agression était souvent dirigée contre les nouvelles générations d’individus nés dans le tank. Après l’expulsion, les mâles se sont effondrés psychologiquement, ont montré moins d’agressivité et ne voulaient plus protéger leurs femelles enceintes ni jouer un quelconque rôle social. Bien que de temps en temps, ils attaquaient soit d'autres individus de la société « exclus », soit toute autre souris.

Les femelles qui se préparaient à accoucher devenaient de plus en plus nerveuses car, en raison de la passivité croissante des mâles, elles devenaient moins protégées contre les attaques aléatoires. En conséquence, les femelles ont commencé à faire preuve d’agressivité, se battant souvent pour protéger leur progéniture. Cependant, paradoxalement, l’agressivité n’était pas dirigée uniquement contre les autres ; elle se manifestait également envers leurs enfants. Souvent, les femelles tuaient leurs petits et se déplaçaient vers les nids supérieurs, devenant des ermites agressifs et refusant de se reproduire. En conséquence, le taux de natalité a considérablement diminué et le taux de mortalité des jeunes animaux a atteint des niveaux importants.

Bientôt, la dernière étape de l'existence du paradis des souris commença - la phase D ou la phase de la mort, comme l'appelait John Calhoun. Cette étape a été symbolisée par l'apparition d'une nouvelle catégorie de souris, dites « belles ». Il s'agissait notamment de mâles démontrant un comportement inhabituel pour l'espèce, refusant de se battre et de rivaliser pour les femelles et le territoire, ne montrant aucun désir de s'accoupler et enclins à un mode de vie passif. Les « belles » ne faisaient que manger, boire, dormir et nettoyer leur peau, évitant les conflits et remplissant toutes fonctions sociales. Ils ont reçu ce nom parce que, contrairement à la plupart des autres habitants du char, leurs corps ne présentaient aucun signe de batailles cruelles, de cicatrices ou de fourrure déchirée ; leur narcissisme et leur narcissisme sont devenus légendaires. Le chercheur a également été frappé par le manque d'envie chez les « belles » de s'accoupler et de se reproduire ; parmi la dernière vague de naissances dans le bac, des femelles « belles » et célibataires, refusant de se reproduire et s'enfuyant vers les nids supérieurs du bac. , est devenu majoritaire.

L'âge moyen d'une souris dans la dernière étape du paradis des souris était de 776 jours, soit 200 jours de plus que la limite supérieure de l'âge de reproduction. Le taux de mortalité des jeunes animaux était de 100 %, le nombre de grossesses était insignifiant et s'élevait bientôt à 0. Les souris en voie de disparition pratiquaient l'homosexualité, un comportement déviant et inexplicablement agressif dans des conditions d'excès de ressources vitales. Le cannibalisme a prospéré avec l'abondance simultanée de nourriture ; les femelles refusaient d'élever leurs petits et les tuaient. Les souris disparaissaient rapidement ; le 1780ème jour après le début de l'expérience, le dernier habitant du « paradis des souris » mourut.

Anticipant une telle catastrophe, D. Calhoun, avec l'aide de son collègue le Dr H. Marden, a mené une série d'expériences au troisième stade de la phase de mort. Plusieurs petits groupes de souris ont été retirés du réservoir et déplacés dans des conditions tout aussi idéales, mais également dans des conditions de population minimale et d'espace libre illimité. Pas d’entassement ni d’agression intraspécifique. Essentiellement, les « belles » femelles célibataires étaient des conditions recréées dans lesquelles les 4 premières paires de souris dans l’aquarium se multipliaient de façon exponentielle et créaient une structure sociale. Mais à la surprise des scientifiques, les « belles » femelles célibataires n’ont pas changé leur comportement ; elles ont refusé de s’accoupler, de se reproduire et d’accomplir des fonctions sociales liées à la reproduction. En conséquence, il n’y a pas eu de nouvelles grossesses et les souris sont mortes de vieillesse. Des résultats similaires ont été observés dans tous les groupes réinstallés. En conséquence, toutes les souris expérimentales sont mortes dans des conditions idéales.

John Calhoun a créé la théorie des deux décès sur la base des résultats de l'expérience. La « première mort » est la mort de l’esprit. Lorsque les nouveau-nés n'avaient plus de place dans la hiérarchie sociale du « paradis des souris », il y avait un manque de rôles sociaux dans des conditions idéales avec des ressources illimitées, une confrontation ouverte entre adultes et jeunes rongeurs est apparue et le niveau d'agressivité non motivée a augmenté. Selon Calhoun, la taille croissante de la population, l'augmentation de la surpopulation, l'augmentation des niveaux de contact physique ont conduit à l'émergence d'individus capables uniquement du comportement le plus simple. Dans un monde idéal, en sécurité, avec une abondance de nourriture et d’eau et l’absence de prédateurs, la plupart des individus se contentaient de manger, de boire, de dormir et de prendre soin d’eux-mêmes. Une souris est un animal simple, pour lequel les modèles comportementaux les plus complexes consistent à courtiser une femelle, à se reproduire et à prendre soin de sa progéniture, à protéger son territoire et ses petits et à participer à des groupes sociaux hiérarchiques. Les souris psychologiquement brisées ont refusé tout ce qui précède. Calhoun appelle cet abandon de modèles comportementaux complexes la « première mort » ou la « mort de l’esprit ». Après le premier décès, la mort physique (« seconde mort » selon la terminologie de Calhoun) est inévitable et ne dure que peu de temps. À la suite de la « première mort » d'une partie importante de la population, la colonie entière est vouée à l'extinction même dans les conditions du « paradis ».

Calhoun a été interrogé un jour sur les raisons de l'apparition d'un groupe de « beaux » rongeurs. Calhoun a établi une analogie directe avec l'homme, expliquant que la caractéristique clé de l'homme, sa destinée naturelle, est de vivre sous pression, tension et stress. Les souris, qui ont abandonné le combat et ont choisi l’insoutenable légèreté de l’existence, se sont transformées en « beautés » autistes, capables uniquement des fonctions les plus primitives, manger et dormir. Les « belles » ont abandonné tout ce qui était complexe et exigeant et sont devenues, en principe, incapables d'un comportement aussi fort et complexe. Calhoun établit des parallèles avec de nombreux hommes modernes, capables uniquement des activités quotidiennes les plus routinières pour maintenir la vie physiologique, mais avec un esprit déjà mort. Ce qui se traduit par une perte de créativité, de capacité à se dépasser et, surtout, à être sous pression. Refus d'accepter de nombreux défis, fugue du stress, de la vie lutte totale et dépassement - c'est la « première mort » selon la terminologie de John Calhoun, ou la mort de l'esprit, suivie inévitablement d'une seconde mort, cette fois du corps.

Peut-être avez-vous encore une question : pourquoi l’expérience de D. Calhoun a-t-elle été appelée « Univers-25 » ? C'était la vingt-cinquième tentative du scientifique pour créer un paradis pour les souris, et toutes les précédentes se sont soldées par la mort de tous les rongeurs expérimentaux...

Genre d'histoires effrayantes « Oh mesdames, quelqu'un du travail m'a dit que l'enfant du camarade de classe de la nièce de son amie avait été volé dans un grand magasin. Elle s'est détournée, s'est retournée – il était parti. Ils ont contacté la police, mais ils n’ont rien pu faire – ils ont simplement confirmé que cela se produisait. Et une semaine plus tard, ils l'appellent du grand magasin - ils ont trouvé l'enfant. Il se tient au même endroit et pleure, ne peut rien dire. Et quand nous avons regardé à la maison, il n’avait pas de rein. Et la cicatrice est si nette. Toutes ces goules du Comité central du PCUS veulent vivre éternellement » - éternelle.

La conclusion finale, bien sûr, change au fil des années - j'ai présenté la version que j'avais entendue à l'âge préscolaire, sous l'URSS ; Je m'en suis souvenu parce qu'il y a environ un mois, j'ai lu une version sur Facebook dans laquelle l'enfant n'avait plus de « moelle osseuse », et cela s'est produit sous Poutine.

Internet, en tant que moyen de transmission d'informations, est devenu un moyen unique de potentialiser et de décomposer des rumeurs simples et vieilles de plusieurs siècles, des faits et des ragots souvent exagérés. Les technologies changent, mais pas les gens.

De plus, lorsque les enfants de 15 à 35 ans, élevés par leur mère et leur grand-mère, et habitués à une telle présentation de l'information, deviennent un terreau fertile pour la transmission, lorsqu'ils chuchotent et regardent autour d'eux, lèvent les yeux au ciel et se tordent les mains, gémissent et claquent. leurs lèvres, et plus loin, plus terrible - c'est tout à fait vrai.

Un exemple en est l’histoire effrayante, souvent republiée, sur la façon dont les souris vivaient autrefois, mais elles sont toutes mortes.

De cette histoire, un certain nombre de conclusions instructives sont tirées pour chaque auditeur - en fonction du degré de sous-développement du narrateur et de ses préférences gustatives personnelles, l'histoire des souris sert de reflet de la situation politique et sociale soit dans le monde en général, ou dans un pays spécifique à un moment précis, ou même dans une entreprise spécifique.

Laissons de côté le positionnement de la publication comme Explorer l'idée américaine depuis 1857, notons seulement que cette publication figure parmi les cinq « meilleures de tous les temps ». Pas encore faible pour le siècle et demi d’histoire de la publication.

L’étude de la version anglaise du texte suggère que les articles en russe sont essentiellement une traduction presque littérale, avec peut-être quelques coupures.

Et ici commence la chose intéressante : le texte original ne contient pas tout ce sur quoi les reposteurs insistent. Je vais copier la partie clé du texte - une description des deux dernières phases de l'existence du « paradis » de la souris :

Croissance démographique secondaire inhibée, la phase de stagnation C
À partir du jour 315 après la colonisation et pendant 245 jours supplémentaires, la population a augmenté à un rythme beaucoup plus lent, doublant seulement tous les 145 jours plutôt que tous les 55 jours comme dans la phase B. Examinons les circonstances entourant ce déclin du taux de croissance démographique. . Dans le cours normal des événements dans un environnement écologique naturel, un plus grand nombre de jeunes survivent jusqu'à la maturité qu'il n'est nécessaire pour remplacer leurs associés établis mourants ou sénescents. Les excédents qui ne trouvent pas de niche sociale émigrent. Cependant, dans mon univers expérimental, il n’y avait aucune possibilité d’émigration. À mesure que le nombre inhabituellement élevé de jeunes adultes atteignaient l’âge adulte, ils durent rester et ils se disputèrent des rôles dans un système social bien rempli. Les hommes qui échouaient se retiraient physiquement et psychologiquement ; ils sont devenus très inactifs et se sont regroupés dans de grands bassins près du centre du sol de l'univers. À partir de ce moment, ils n’initièrent plus d’interaction avec leurs associés établis et leur comportement ne suscitait plus d’attaques de la part des mâles territoriaux. Malgré cela, ils se sont caractérisés par de nombreuses blessures et beaucoup de tissus cicatriciels résultant des attaques d'autres mâles renfermés. Le retour de 2 mâles ou plus, partis manger et boire, a marqué un changement brusque du niveau de stimuli ambiants pour leurs associés au repos. L'excitation qui en résultait précipitait souvent l'un des mâles au repos dans une attaque contre ses autres associés retirés qui, ayant perdu la capacité de fuir, restaient relativement immobiles malgré les attaques vicieuses reçues. Une souris ainsi attaquée deviendrait plus tard un attaquant. Les homologues féminines de ces mâles retirés avaient tendance à se retirer dans des box de niveau supérieur, moins préférés par les femelles ayant des portées. Ces femelles n'étaient pas caractérisées par l'agression violente des mâles renfermés. En raison des exigences extrêmes imposées aux mâles territoriaux pour qu'ils rejettent les associés en pleine maturité, leur capacité à poursuivre la défense territoriale a diminué. Progressivement, la fréquence de cette implication dans la défense du territoire a diminué, tout comme la zone défendue. Cela laisse les femelles allaitantes plus exposées à l’invasion de leurs sites de nidification.
Normalement, les femelles qui allaitent en présence de mâles territoriaux manifestent peu d'agressivité. Cependant, en réponse à l'invasion des sites de nidification et des bases des rampes qui y mènent, les femelles allaitantes sont devenues agressives, assumant essentiellement le rôle des mâles territoriaux. Cette agression s'est généralisée à leurs propres petits qui ont été attaqués, blessés et contraints de quitter la maison plusieurs jours avant le sevrage normal. Au cours de la phase C, l'incidence de la conception a diminué et la résorption des pieds a augmenté. Le comportement maternel a également été perturbé. Les jeunes étaient souvent blessés lors de l'accouchement. Les femelles transportaient leurs petits vers plusieurs sites, au cours desquels certains étaient abandonnés. De nombreuses portées jeunes d'une enquête ont disparu avant l'enquête suivante. Un tel abandon de jeunes suite à des perturbations d'enquête est un indice particulièrement sensible de dissolution du comportement maternel. L'effet combiné de ces plusieurs facteurs affectant une réduction de la conception, une augmentation de la mortalité des pieds et une augmentation de la mortalité avant le sevrage explique en grande partie le déclin brutal du taux de croissance démographique qui caractérise la phase C. À toutes fins pratiques, l'organisation sociale avait disparu à la fin de l'année. Phase C.
Déclin de la taille de la population, la phase de mort D
L'augmentation de la population a brusquement cessé au jour 560 après la colonisation. Quelques souris nées jusqu'au jour 600 ont survécu après le sevrage. Entre ces périodes, les décès dépassaient à peine les naissances. Au-delà de l'heure de la dernière naissance survivante au jour 600, l'incidence des grossesses a diminué très rapidement et aucun jeune n'a survécu. La dernière conception a eu lieu vers le jour 920. Avec l'augmentation du taux de mortalité accompagnant la sénescence, la population a continué à diminuer en nombre. Au 1er mars 1972, l'âge moyen des survivantes était de 776 jours, soit plus de 200 jours après la ménopause. Le 22 juin 1972, il n'y avait que 122 survivants (22 hommes et 100 femmes). La projection des mois précédents de déclin exponentiel des effectifs indique que le dernier mâle survivant sera mort le 23 mai 1973, 1780 jours après la colonisation. La population sera définitivement morte sur le plan reproductif à ce moment-là, bien que cette mort ait été prédite 700 jours après la colonisation. Cette disparition d'une population contredit les connaissances antérieures qui indiquent que lorsqu'une population décline en quelques groupes restants, certains individus relancent sa croissance.
En revenant à la fin de la phase C, on peut déjà constater que les graines d’une éventuelle destruction ont déjà été semées. À mi-chemin de la phase C, pratiquement tous les jeunes étaient prématurément rejetés par leur mère. Ils ont commencé une vie indépendante sans avoir développé de liens affectifs adéquats. Puis, à mesure qu’elles s’installaient dans une population déjà dense, de nombreuses tentatives d’interaction sociale étaient mécaniquement perturbées par le passage d’autres souris. Enfin, j'ai montré (Calhoun 1963) que, dans la mesure où la taille du groupe dépasse l'optimum, maximiser la gratification de telles interactions nécessite une diminution de l'intensité et de la durée de ces comportements. Cela fragmente des comportements autrement plus complexes. En raison de ces trois processus (incapacité à développer un lien social précoce, interférence avec le développement des comportements sociaux et fragmentation des comportements), la maturation des comportements sociaux plus complexes tels que ceux impliqués dans la cour, la maternité et l'agressivité a échoué. Pour les femmes, un exemple clair peut être pris dans un univers à 2 cellules étudié en parallèle avec celui à 16 cellules détaillé ici. Les membres de cette population ont été tués 300 jours après le point d'inflexion du passage de la phase C à la phase D. Parmi eux se trouvaient 148 femelles nées dans les 50 jours précédant la fin de la phase C. À l'autopsie, à un âge médian de 334 jours. seulement 18 % avaient déjà conçu (c'est-à-dire aucune cicatrice placentaire dans l'utérus de 82 % des femelles) et seulement 2 % étaient enceintes (chacune de ces 3 femelles n'avait qu'un seul embryon, contrairement aux 5 ou plus, plus normaux). À cet âge, la plupart des femelles d’une population normale auraient eu cinq portées ou plus, la plupart ayant été élevées avec succès. Les homologues masculins de ces femelles non reproductrices que nous avons rapidement surnommés les « belles ». Ils ne se sont jamais livrés à des approches sexuelles envers les femmes, ni à des combats, et ils n'avaient donc ni blessure ni cicatrice. Leur pelage est ainsi resté en excellent état. Leur répertoire comportemental se limita largement à manger, boire, dormir et se toiletter, dont aucun n'entraînait d'implications sociales au-delà de celle représentée par la contiguïté des corps. La majeure partie de la dernière moitié de la population née dans l’univers à 16 cellules ressemblait entièrement ou en grande partie à ces femelles non reproductrices et à ces « belles » (mâles). À mesure que leurs prédécesseurs autrefois plus compétents devenaient progressivement sénescents, leur capacité de reproduction déjà perturbée prenait fin. À cette époque, seule la catégorie des « beaux » mâles, et leurs homologues femelles, restaient à un âge normalement compatible avec la reproduction, mais ils n’avaient depuis longtemps pas réussi à développer cette capacité.
Mon collègue, le Dr Halsey Marsden (1972), a mené plusieurs études au milieu du tiers de la phase D au cours desquelles il a placé de petits groupes de souris parmi ces populations surpeuplées dans de nouveaux univers à très faibles densités. Tous les groupes présentaient une perte presque totale de capacité à développer une société structurée ou à s'engager dans l'ensemble du répertoire de comportements reproductifs. Même en les plaçant avec des partenaires sexuels adéquats du sexe opposé, qui avaient grandi dans des conditions peu fréquentées, cela donnait également très peu d'indications sur le maintien d'un comportement reproductif adéquat.

Qu'est-ce qui n'est pas dans le texte ?

C'est la 25ème expérience, dans les précédentes les souris sont mortes encore plus que dans celle-ci

Les souris meurent généralement dans toutes les expériences, et dans celle-ci aussi : c'est le sort des souris de laboratoire. Il n'y a aucune information sur 25 expériences ; de plus, si l'expérience dure deux ans et qu'il y a un numéro de série dans le titre, alors c'est effrayant d'imaginer quel âge a l'auteur sur cette photo :

En fait, des expériences ont été menées par Calhoun depuis 1947, d'ailleurs, avec une approche scientifique extrêmement douteuse :

En 1947, le voisin de John B. Calhoun a accepté de le laisser construire un enclos à rats sur une forêt désaffectée derrière sa maison à Towson, dans le Maryland. Calhoun réfléchira plus tard que son voisin s'attendait probablement à quelques clapiers, peut-être une petite course. Ce que Calhoun a construit était un enclos d’un quart d’acre, ce qu’il appelait une « ville de rats », et dans lequel il a ensemencé cinq femelles enceintes. Calhoun a calculé que l'habitat était suffisant pour accueillir jusqu'à 5 000 rats. Au lieu de cela, la population s'est stabilisée à 150 et, tout au long des deux années de surveillance, Calhoun n'a jamais dépassé 200. Que le maximum prévu n'ait jamais été atteint ne devrait pas surprendre : 5 000 rats serait en effet serré. Un quart d'acre équivaut à un peu plus de 1 000 mètres carrés, ce qui signifie que chaque rat aurait pour lui-même une superficie d'environ 2 000 centimètres carrés seulement, soit à peu près la taille d'une cage de laboratoire individuelle.

Et la clé de l'expérience était d'étudier comment se comporteraient ceux du « paradis », mais avec la seule limitation - l'espace libre - les animaux :

Quoi qu’il en soit, une population de seulement 150 habitants semblait étonnamment faible. Que s'était-il passé ? Employé au laboratoire de psychologie de l'Institut national de santé mentale à partir de 1954, Calhoun a répété l'expérience dans des « univers de rongeurs » spécialement construits – des enclos de la taille d'une pièce qui pouvaient être vus du grenier au-dessus via des fenêtres percées dans le plafond. En utilisant diverses souches de rats et de souris, il a une fois de plus fourni à ses populations de la nourriture, de la literie et un abri. Sans prédateurs et avec une exposition aux maladies réduite au minimum, Calhoun a décrit ses univers expérimentaux comme une « utopie du rat », un « paradis des souris ». Une fois tous leurs besoins visibles satisfaits, les animaux se reproduisaient rapidement. La seule restriction imposée par Calhoun à sa population était celle de l'espace – et à mesure que la population augmentait, cela devenait de plus en plus problématique. Alors que les enclos étaient remplis d’animaux, l’un de ses assistants a décrit « l’utopie » des rongeurs comme étant devenue « l’enfer » (Marsden 1972).

Le tout a été parrainé par l'Institut national de la santé mentale, avec des objectifs très pratiques - par exemple, développer des normes pour les zones réservées aux prisonniers dans lesquelles la probabilité d'une émeute n'est toujours « pas critique », ainsi que pour les patients des cliniques. , et en général - pour évaluer exactement " À quel point pouvez-vous emballer les gens dans des pièces jusqu'à ce qu'ils commencent inconsciemment à paniquer. "

En fait, des recherches étaient nécessaires pour obtenir ces chiffres - car il est évident qu'en cas de manque d'espace libre, la concurrence et, par conséquent, l'agression commenceront à augmenter. Outre le fait qu'en atteignant le signe de « surpopulation », les forces seront dirigées vers les actions les plus simples et les moins coûteuses - par exemple, la nourriture présente en excès énorme, mais la reproduction et l'élevage de la progéniture, en tant qu'activités à forte intensité de main-d'œuvre et de ressources. tâche exigeante, sera bien entendu reportée.

La question n’est pas « quand vont-ils commencer à s’attaquer en raison de la surpopulation », mais dans quelle mesure peut-on les densifier pour que l’augmentation de l’agressivité soit compensée par le gain de superficie.

Faire passer une telle étude d’une cage avec des souris identiques à, par exemple, un pays peuplé d’habitants est stupide.

Mais beaucoup, habillés conformément au code vestimentaire et travaillant dans des espaces ouverts et des bureaux cubes, se rendant à un déjeuner d'entreprise l'après-midi et à une remise en forme d'entreprise le soir, seront intéressés de savoir que les normes de densité des lieux de travail ont été créées en prenant compte de cette expérience. De plus, plus l'entreprise est grande, plus « l'entreprise est corporative et conceptuelle », plus « les meilleures pratiques RH », plus le transfert direct des résultats de ces recherches vers la réalité est fort. Les compteurs sont chers, nous devons donc économiser de l'argent - le presser pour ne pas trop nous cogner et simplement courir, « pour une raison quelconque, en panique de nulle part », jusqu'à la machine à café. Présentez-le simplement sous une belle forme de « style d'entreprise, pertinent pour les grandes entreprises », en ajoutant la convivialité et une courbe de croissance des KPI à votre goût.

Les souris en voie de disparition pratiquaient l'homosexualité, un comportement déviant et inexplicablement agressif dans des conditions d'abondance de ressources vitales. Le cannibalisme a prospéré

Il n'y a rien de tout cela dans l'original - ni l'homosexualité, ni le cannibalisme « prospère » (c'est-à-dire se manifestant dans un pourcentage sensiblement élevé du temps). De même, le « comportement agressif » n'est pas causé par un excès, mais précisément par le manque d'une ressource vitale : l'espace libre.

Il existe un grand nombre d’options pour tirer des conclusions telles que « Et c’est tout ce que vous devez savoir sur ce pays et ces gens » ; Très probablement, il ne sera pas possible d'en effectuer une analyse complète.

Mais il est très surprenant que le message original de l'étude, ainsi que son résultat, ne soient pas intéressants - seule l'histoire « de base » elle-même est intéressante, à laquelle, en fin de compte, des morceaux de texte peuvent facilement être ajoutés et le les conclusions nécessaires sont jointes, et déjà dans cette version l'histoire s'étend aux droits de « charge de guerre de l'information ». Une publication complémentaire et « nécessaire de présentation » dans une publication américaine, qui parle clairement de son soutien à « l'idée américaine du milliard d'or » et conduit progressivement au thème « toutes sortes de bovins vivent en grappes, des animaux sous-humains, et pourquoi, dans ce cas, les traiter comme des personnes – alors si tout est comme celui des animaux », dans ce cas, c'est indicatif. De plus, pour une raison quelconque, l'auteur lui-même y contribue en parlant longuement de la « mort spirituelle des souris » - qui n'ont ni raison, ni volonté ni spiritualité, car ce sont en réalité des animaux. Mais pour l'attrait ultérieur d'une fausse analogie selon laquelle «comparons maintenant cela avec différents pays où vivent de nombreuses personnes - et c'est tout ce que vous devez savoir sur ces sous-humains» - c'est très pratique, qui peut discuter.

L'un des problèmes sérieux de l'étude, si nous revenons à la partie factuelle de la question, est également la consanguinité - l'analyse n'aborde pas une « bagatelle » comme le fait que tous les descendants d'un groupe de générations sont nés de des individus célibataires dans un premier temps. Et quel pourcentage d'écarts comportementaux est associé à cela, et quel pourcentage est associé aux conditions, est inconnu.

De plus, il est tout à fait évident - si l'on oublie la « mort spirituelle des souris » - que dans des conditions d'excès de ressources, la sélection naturelle a commencé à fonctionner dans la direction opposée - le sens d'un individu fort, agressif, adroit et intelligent était disparu. Après tout, les ressources de base sont déjà là, et toutes sortes de « modules complémentaires » au corps qui sont nécessaires pour mettre en œuvre ce qui précède ne font que « compliquer » et « augmenter le coût » de l'existence. Il n’est donc pas étonnant que le taux de reproduction, par exemple, ait diminué en raison d’une diminution du niveau d’hormones sexuelles, qui sont également responsables de la compétitivité et de l’agressivité.

Ainsi que le fait que dans une situation absolument stérile, un facteur d'influence aussi évident sur la population que les maladies infectieuses a disparu - ce qui, à en juger par l'expérience de l'Europe médiévale, est très utile pour résoudre les problèmes de densité de population et explique également clairement le les avantages de l'hygiène et les méfaits des relations occasionnelles.

Par ailleurs, je voudrais noter que l'étude souligne la « totale innocuité » des « belles souris », ces hipsters gays - ils disent qu'ils mangent et ne dérangent pas les autres. L’idée d’« être tolérant envers les gens comme vous, car ils sont absolument inoffensifs et normaux », surtout si l’on considère l’époque de la publication de l’étude (les premiers résultats ont été publiés en 1962), est également tout à fait évidente.

Tous ces points clairement soulignés dans l'étude, ainsi que la diffusion ultérieure avec diverses modifications, montrent bien qu'en substance, au moment du développement d'Internet, comme moyen de transmission de l'information, l'information elle-même est devenue secondaire. La soumission, la conception et la rapidité sont primordiales. Si un blogueur diffuse auprès d'un millier de personnes une histoire de souris devenues homosexuelles à cause de la surpopulation, avec l'ajout de "C'est comme ça que nous vivons, mais nous sommes de Crimée, oui, oui, oui", personne ne précisera même qui exactement vit ainsi - même si l'un des exemples inspirants de l'expérience pourrait être par exemple les dortoirs des usines Henry Ford - dont le succès est considéré comme un axiome et dont les méthodes de gestion sont considérées comme les meilleures pratiques dans les écoles de commerce.

La phrase de la blague sur "De cette façon, nous allons bientôt tuer les souris" s'est avérée prophétique. Je suis sûr que tôt ou tard l'histoire prendra sa propre vie, à tel point qu'il sera possible de voir comment les souris ont tué tous les scientifiques, pris le pouvoir et exigé un hélicoptère. L’histoire de la façon dont des rats ont été emmenés sur la place avec une pipe en utilisant un tweet clé « Allons renverser le régime, soyons là à tel ou tel moment » existe déjà – et il ne s’agit pas du joueur de flûte de Hamelin.

Et les souris, ce qui est typique, n’y sont absolument pour rien.

L'éthologue américain John B. Calhoun a mené une série d'expériences sensationnelles dans les années 60 et 70. Le but de la recherche était de prédire les scénarios possibles pour le développement de la société humaine.

Calhoun a mené ses expériences sur des communautés de rongeurs - souris et rats, mais pensait qu'il n'y avait aucune raison logique pour laquelle des processus sociaux similaires ne pourraient pas se produire dans la société humaine.

Les résultats des expériences ont produit à un moment donné l’effet d’une explosion de bombe. Mais le temps a passé et les conclusions effrayantes du scientifique ont été oubliées, même si chacun peut en prendre connaissance s’il le souhaite.

Calhoun a mené son expérience la plus célèbre, qui a fait réfléchir toute une génération sur l'avenir, en 1972 en collaboration avec l'Institut national de la santé mentale (NIMH). Après lui, le terme « puits comportemental », désignant la transition vers un comportement destructeur dans des conditions de surpopulation, est entré en vigueur et a également été utilisé pour caractériser le comportement humain.

"Univers-25"

Le but de l’expérience au nom ambitieux « Univers-25 » était d’analyser l’influence de la densité de population sur les comportements des rongeurs. S’il y avait eu un brillant utopiste parmi les souris, Calhoun aurait réalisé ses fantasmes les plus fous sur la structure d’une société idéale.

Il a créé un véritable paradis pour les souris dans son laboratoire avec une seule limitation : il était impossible d'en sortir. Un enclos comprenant 256 nichoirs, chacun pouvant accueillir 15 souris, était équipé de distributeurs d'eau et de nourriture et de suffisamment de matériel pour la construction du nid.

En juillet 1968, quatre paires de souris ont été placées dans un enclos métallique dans un laboratoire de l'Institut national de la santé mentale.

Calhoun dans un enclos expérimental pour souris, 1970

L'enclos était constamment propre, les souris étaient vaccinées contre les infections et étaient sous la surveillance constante de vétérinaires. Selon les calculs des chercheurs, il y aurait suffisamment d'espace de nidification dans l'enclos pour 3 840 souris et fournirait constamment de la nourriture à 9 500 personnes. Dans la pratique, la taille de la population s'est arrêtée à une valeur maximale de 2 200 et n'a diminué qu'après cela.

En juin 1972, lorsque Calhoun a terminé l'expérience, il ne restait plus que 122 souris dans l'enclos. Tous avaient dépassé l’âge de procréer, le résultat de l’expérience était donc déjà clair.

Et donc tout a bien commencé…

Les quatre premiers couples se sont très vite habitués au stylo et, réalisant dans quel genre de conte de fées de souris ils s'étaient retrouvés, ont commencé à se multiplier rapidement. En décrivant l'expérience, Calhoun a divisé l'histoire de l'univers de la souris en phases. La phase « A » s'est terminée avec la naissance du premier descendant. La phase « B » a commencé : l’étape de croissance exponentielle de la population dans des conditions idéales, lorsque le nombre de souris doublait tous les 55 jours.

À partir du 315e jour de l’expérience, le taux de croissance de la population a commencé à ralentir. Désormais, la population doublait tous les 145 jours. Calhoun a noté le début de la phase « C ». À cette époque, environ 600 souris vivaient dans l'enclos, une certaine hiérarchie s'était formée et une vie sociale était apparue.

Les Misérables et les féministes

Les problèmes ont commencé lorsque les habitants de l’Univers 25 ont commencé à ressentir un manque d’espace.

Au stade « C », un groupe de « parias » est apparu dans l'enclos, que la société a expulsé vers le centre. Ils étaient souvent victimes d'agressions - le groupe se distinguait par des queues mordues, une fourrure déchirée et des traces de sang sur le corps.

Les jeunes qui n’ont pas trouvé de rôle social dans la hiérarchie des souris sont devenus des « exclus ». Le problème du manque de rôles appropriés était dû au fait que, dans des conditions idéales, les souris vivaient longtemps et que les rongeurs vieillissants ne laissaient pas de place aux jeunes parents.

L'agression des personnes âgées était souvent dirigée contre leurs jeunes proches et l'expérience leur permettait de gagner. Après l'expulsion, les mâles se sont effondrés psychologiquement, caractérisés par une passivité ou une agressivité excessive avec des attaques contre d'autres souris, un comportement pansexuel et homosexuel. Ils n'étaient pas disposés à protéger leurs femelles enceintes et à remplir leur rôle social.

Les femelles se préparant à donner naissance à leurs petits sont devenues de plus en plus nerveuses, car la passivité croissante des mâles les rendait moins protégés contre les attaques aléatoires. En conséquence, les femelles ont commencé à faire preuve d’agressivité, se battant souvent pour protéger leur progéniture. Cependant, paradoxalement, l'agression n'était pas dirigée uniquement contre leur entourage ; ils n'en montraient pas moins d'agressivité envers leurs propres enfants.

De plus en plus, des femelles ont commencé à apparaître qui tuaient leurs petits, se déplaçaient vers les nids supérieurs, devenaient des ermites agressives et refusaient de se reproduire. En conséquence, le taux de natalité a considérablement diminué et le taux de mortalité des jeunes animaux a atteint des niveaux importants.

"Beau" et la fin du monde

John Calhoun espérait qu'après le déclin de la population, il y aurait une sorte de statu quo, mais bientôt la dernière étape de l'existence du paradis des souris a commencé - la phase «D», ou la «phase de la mort», comme l'appelait le chercheur lui-même. .

Cette étape a été symbolisée par l’émergence d’une nouvelle catégorie de souris appelées les « belles ». Il s'agissait notamment de mâles démontrant un comportement inhabituel pour l'espèce, refusant de se battre et de rivaliser pour les femelles et le territoire, ne montrant aucun désir de s'accoupler et enclins à un mode de vie passif.

Les « beaux » ne se battaient pas pour les femelles et le territoire, et n'étaient pas actifs dans la reproduction : ils se contentaient de manger, dormir et lisser leur fourrure. Ils tirent leur nom du fait que, contrairement aux autres habitants, ils n'avaient ni cicatrices ni poils arrachés sur leur corps. Mais leur narcissisme et leur narcissisme étaient véritablement caricaturaux.

Dans la dernière génération de résidents de l’enclos, les « belles » femelles célibataires qui refusent de se reproduire constituaient l’écrasante majorité.

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Les souris présentaient souvent un comportement déviant et inexplicablement agressif lorsqu’elles étaient confrontées à une abondance de ressources vitales. Le cannibalisme prospérait avec une abondance simultanée de nourriture ; les femelles refusaient d'élever leurs petits et les tuaient.

Anticipant un désastre imminent, le collègue de Calhoun, le Dr Halsey Marsden, a déplacé plusieurs femelles et « beaux » mâles dans des enclos séparés en 1972, découvrant que les souris n'essayaient pas non plus de s'y reproduire.

Essentiellement, les « beaux mecs » et les femelles célibataires ont bénéficié des mêmes conditions dans lesquelles les 4 premiers couples se sont multipliés de façon exponentielle et ont créé une structure sociale. À la grande surprise des scientifiques, les souris qui ont quitté le ciel n’ont pas modifié leur comportement et ont refusé d’accomplir des fonctions liées à la reproduction. En conséquence, il n’y a pas eu de nouvelles grossesses et toutes les souris sont mortes de vieillesse.

Mort de l'Esprit

Faisant référence à l’Apocalypse de Jean l’Évangéliste, Calhoun a décrit l’effondrement de la société comme une « mort au carré », tandis que la « première mort », la mort de l’esprit, a été vécue par les souris alors qu’elles étaient encore en vie.

La taille croissante de la population, l'augmentation de la surpopulation, l'augmentation des niveaux de contact physique - tout cela, selon Calhoun, a conduit à l'émergence d'individus capables uniquement du comportement le plus simple.

Dans un monde idéal, en sécurité, avec une abondance de nourriture et d’eau et l’absence de prédateurs, la plupart des individus se contentaient de manger, de boire, de dormir et de prendre soin d’eux-mêmes. Une souris est un animal simple, pour lequel les modèles comportementaux les plus complexes consistent à courtiser une femelle, à se reproduire et à prendre soin de sa progéniture, à protéger son territoire et ses petits et à participer à des groupes sociaux hiérarchiques. Les souris psychologiquement brisées ont refusé tout ce qui précède.

Calhoun appelle cet abandon de modèles comportementaux complexes la « première mort » ou la « mort de l’esprit ». Après la survenue de la « première mort », la mort physique (« la deuxième mort » selon la terminologie de Calhoun) est inévitable et n’est qu’une question de temps.

Après la « mort de l'esprit » d'une partie importante de la population, la colonie entière est vouée à l'extinction même dans les conditions du « paradis ».

Peut-être que quelqu’un a encore une question : pourquoi l’expérience de Calhoun a-t-elle été appelée « Univers-25 » ?

Il s'agissait de la vingt-cinquième tentative du scientifique pour créer une société idéale pour les souris. Tous les précédents se sont également soldés par la mort des sujets testés.

Photo d'aperçu : Calhoun à l'intérieur du centre de test des souris, 1970, source

A mené un certain nombre d'expériences étonnantes dans les années 60 et 70 du XXe siècle. D. Calhoun choisissait invariablement les rongeurs comme sujets d'expérimentation, même si le but ultime de la recherche était toujours de prédire l'avenir de la société humaine. À la suite de nombreuses expériences sur des colonies de rongeurs, Calhoun a formulé un nouveau terme, « puits comportemental », désignant la transition vers un comportement destructeur et déviant dans des conditions de surpopulation et de surpeuplement. Les recherches de John Calhoun ont acquis une certaine notoriété dans les années 60, alors que de nombreuses personnes dans les pays occidentaux confrontés au baby-boom d'après-guerre commençaient à réfléchir à la manière dont la surpopulation affecterait les institutions sociales et chaque individu en particulier.

Il a mené son expérience la plus célèbre, qui a fait réfléchir toute une génération sur l’avenir, en 1972 en collaboration avec l’Institut national de la santé mentale (NIMH). Le but de l'expérience Universe-25 était d'analyser l'effet de la densité de population sur les comportements des rongeurs. Calhoun a construit un véritable paradis pour les souris dans un laboratoire. Un réservoir mesurant deux mètres sur deux et une hauteur d'un mètre et demi a été créé, d'où les sujets expérimentaux ne pouvaient pas s'échapper. À l’intérieur du réservoir, une température constante et confortable pour les souris était maintenue (+20 °C), la nourriture et l’eau étaient abondantes et de nombreux nids étaient créés pour les femelles. Chaque semaine, le réservoir était nettoyé et maintenu constamment propre, toutes les mesures de sécurité nécessaires étaient prises : l'apparition de prédateurs dans le réservoir ou l'apparition d'infections massives était exclue. Les souris expérimentales étaient sous la surveillance constante de vétérinaires et leur état de santé était constamment surveillé. Le système d'approvisionnement en nourriture et en eau était si bien pensé que 9 500 souris pouvaient se nourrir simultanément sans ressentir aucune gêne, et 6 144 souris pouvaient consommer de l'eau sans rencontrer de problèmes. Il y avait suffisamment d'espace pour les souris ; les premiers problèmes de manque d'abri n'ont pu survenir que lorsque la population a atteint une taille de plus de 3 840 individus. Cependant, il n’y a jamais eu autant de souris dans l’aquarium ; la taille maximale de la population a été enregistrée à 2 200 souris.

L'âge moyen d'une souris dans la dernière étape du paradis des souris était de 776 jours, soit 200 jours de plus que la limite supérieure de l'âge de reproduction. Le taux de mortalité des jeunes animaux était de 100 %, le nombre de grossesses était insignifiant et s'élevait bientôt à 0. Les souris en voie de disparition pratiquaient l'homosexualité, un comportement déviant et inexplicablement agressif dans des conditions d'excès de ressources vitales. Le cannibalisme prospérait avec une abondance simultanée de nourriture ; les femelles refusaient d'élever leurs petits et les tuaient. Les souris disparaissaient rapidement ; le 1780ème jour après le début de l'expérience, le dernier habitant du « paradis des souris » mourut.

John Calhoun a créé la théorie des deux décès sur la base des résultats de l'expérience. La « première mort » est la mort de l’esprit. Lorsque les nouveau-nés n'avaient plus de place dans la hiérarchie sociale du « paradis des souris », il y avait un manque de rôles sociaux dans des conditions idéales avec des ressources illimitées, une confrontation ouverte entre adultes et jeunes rongeurs est apparue et le niveau d'agressivité non motivée a augmenté. Selon Calhoun, la taille croissante de la population, l'augmentation de la surpopulation, l'augmentation des niveaux de contact physique ont conduit à l'émergence d'individus capables uniquement du comportement le plus simple. Dans un monde idéal, en sécurité, avec une abondance de nourriture et d’eau et l’absence de prédateurs, la plupart des individus se contentaient de manger, de boire, de dormir et de prendre soin d’eux-mêmes. Une souris est un animal simple, pour lequel les modèles comportementaux les plus complexes consistent à courtiser une femelle, à se reproduire et à prendre soin de sa progéniture, à protéger son territoire et ses petits et à participer à des groupes sociaux hiérarchiques. Les souris psychologiquement brisées ont refusé tout ce qui précède. Calhoun appelle cet abandon de modèles comportementaux complexes la « première mort » ou la « mort de l’esprit ». Après le premier décès, la mort physique (la « deuxième mort » selon la terminologie de Calhoun) est inévitable et ne dure que peu de temps. En raison de la « première mort » d’une partie importante de la population, la colonie entière est vouée à l’extinction, même dans les conditions du « paradis ».

Calhoun a été interrogé un jour sur les raisons de l'apparition d'un groupe de « beaux » rongeurs. Calhoun a établi une analogie directe avec l'homme, expliquant que la caractéristique clé de l'homme, sa destinée naturelle, est de vivre sous pression, tension et stress. Les souris, qui ont abandonné le combat et ont choisi l’insoutenable légèreté de l’existence, se sont transformées en « beautés » autistes, capables uniquement des fonctions les plus primitives, manger et dormir. Les « belles » ont abandonné tout ce qui était complexe et exigeant et sont devenues, en principe, incapables d'un comportement aussi fort et complexe. Calhoun établit des parallèles avec de nombreux hommes modernes, capables uniquement des activités quotidiennes les plus routinières pour maintenir la vie physiologique, mais avec un esprit déjà mort. Ce qui se traduit par une perte de créativité, de capacité à se dépasser et, surtout, à être sous pression. Refus d'accepter de nombreux défis, évasion des tensions, d'une vie pleine de luttes et de dépassements - c'est la « première mort » selon la terminologie de John Calhoun ou la mort de l'esprit, suivie inévitablement d'une seconde mort, cette fois de l'esprit. corps.