Peuples Toungouska. Découvrez ce qu'est la « tribu Toungouska » dans d'autres dictionnaires

À l'installation des clans Toungouse de Yakoutie au XVIIe siècle.

Clans Toungouska.

L'ethnonyme « Toungouse » est compris comme une désignation générale de toutes les tribus d'origine toungouse, du fleuve Ob à la mer d'Okhotsk, de la Kolyma à la Mandchourie et au Xinjiang. Peut-être qu'ils se sont désignés par le terme « Donki », « Dunan », le terme « Toungouse » lui-même en vient (A.M. Zolotarev), on le retrouve également à Lindenau, Georgi et d'autres comme l'un des noms propres des Toungouses, selon Lindenau, cela signifiait « habitant des collines », « habitant de la taïga ». L'ethnonyme « Toungouse » remonte à l'ancien ethnonyme Dunkhu (Yu. Klaprot, S.M. Shirokogorov), le terme « Donki » ressemble vraiment à l'ancien Dunkhu.
Au XVIIIe siècle Miller, Fischer et Georgi ont donné le nom propre des Toungouses sous une forme plus proche du nom propre des Lamuts (Evens) que des Toungouses (Evenks). Miller et Fisher le donnent sous la forme Owen ; en russe, Fischer le donne sous la forme "Bélier". V.A. Tugolukov a associé le nom propre des Evens au nom de la tribu Wuvan dans la chronique chinoise du VIIe siècle. De plus, ces peuples médiévaux connaissaient l’élevage du renne : « Les rennes étaient nourris avec de la mousse et attelés à des charrettes. » Selon E.V. Shavkunov, l'ethnonyme Uvan a été trouvé dans des sources écrites bien avant le VIIe siècle. en même temps que le nom Xianbi. En disant cela, il veut dire les anciens Wuhuans - une branche des Donghu, qui ont combattu pendant de nombreux siècles avec les Huns et les Chinois. Ainsi, l'ethnonyme Wuhuan dans la lecture chinoise ancienne était lu comme « bélier » ou même « même ».

Les plus grands clans des Toungouses à Vilyui et Olekma dans la première moitié du XVIIe siècle. il y avait des Kaltakuli, des Nanagirs, des Bayagirs, des Dolgans, des Murgat, des Bylety, des Nyurmagans, des Kindigirs, des Sologons, des Uguleeets, des Pochegans, des Vakarai, des Maugirs, des Vanyads, des Bulyashis. Comme l'a soutenu V.A. Tugolukov, ceux qui sont venus du territoire de l'Amour aux X-XI siècles. Sur la Moyenne Léna, les Evenks formaient trois grands groupements territoriaux - Sologon (en haut), Duligan (au milieu) et Edigan (en bas). Ils sont entrés en contact avec les aborigènes Samoyèdes et les anciens Ouraliens (ancêtres des Yukaghirs).
G.M. Vasilevich associe l'ethnonyme Ejen au nom du peuple Wuji dans des sources chinoises qui vivaient aux Ve-VIe siècles. dans la région de l'Amour. Ils étaient les descendants des anciens Susen et précédèrent le célèbre Mohe. L'ethnonyme Ejen~udzin est largement répandu parmi les peuples Toungouse-Mandchou, à partir du VIIe siècle. jusqu'à nos jours, existe parmi les Mongols et les Turcs des hauts plateaux Sayan.
L'origine de l'ethnonyme Dolgan-Dulgan est associée aux Turcs ; depuis la Transbaïkalie, ils se sont répandus plus au nord. Les Solons étaient identiques aux Sologons ; ils pénétrèrent au nord depuis le territoire de l'Amour, avant l'arrivée des Turcs dans la Moyenne Léna.
De la Basse Léna à la rive gauche du bas Amour au XVIIe siècle. Les Shamagirs ont également été expulsés. Certains Shamagirs furent absorbés par les Yakoutes. Ils peuvent être vus dans le genre Nam Hamagatta. L'ethnonyme Saman-Samai parmi les peuples de Sibérie a fait l'objet d'une étude spéciale de G.M. Vasilevich. Au 17ème siècle Evenks du clan Shaman (peuple chamanique) - Les Shamagirs parcouraient la région moyenne de l'Angara. Au XVIIIe siècle L'ethnonyme saman~samay, samar~samagir est devenu le nom des Toungouses de Lena - Anabar - Olenek. Il est très remarquable que selon B.O Dolgikh, les Entsy et Nganasan Dolgans s'appelaient Samaider, et les Evenks voisins s'appelaient Samail. Par conséquent, G.M. Vasilevich soulève la question de savoir si les Samatu parmi les Enets ne sont pas les Toungouses « disparus » - le « peuple chamanique » ? Selon elle, l'origine de l'ethnonyme Saman~Samai, trouvé dans les environnements ougriens et turcs, est associée au territoire des monts Sayan et remonte aux temps anciens de la communauté linguistique de l'Altaï. Il faut supposer que les ethnonymes Shamagirs et Samatu - la tribu Enets (de ce Samodyns) font référence au nom d'une ancienne tribu qui, dans les temps anciens, occupait un espace immense.
Les Puyagirs occupèrent la région du lac avant l'arrivée des Russes. Tobuya et en partie le cours supérieur du fleuve. Bleu. Le nom correct des Puyagirs est Buyagirs. Certains Bayagirs (ancêtres des Kangalas Toungouse) se sont dirigés vers le sud-est. Il est très significatif qu'ils soient divisés en éleveurs de bovins et en éleveurs de rennes. Les Bayaks et les Bayagirs étaient peut-être des descendants de la tribu médiévale Tele Bayegu, dans l'ancienne version turque Bayyrku.
L'ethnonyme avec la racine bai~bai se retrouve chez la majorité des peuples Toungouse-Mandchou, ainsi que chez les Bouriates, les Mongols, les Yakoutes, les Kazakhs, les Paléo-Asiatiques Ienisseï, les Kets et certaines tribus Samoyèdes (Enets). Selon l'hypothèse de G.M. Vasilevich, l'ethnonyme Evenki baikshin~baishin s'est répandu de la région du Baïkal vers l'ouest, le nord-est et l'est. Dans le même temps, les groupes Bai pourraient aller vers l'est du territoire de l'Ob jusqu'au lac Baïkal et faire partie d'autres tribus. Les tribus Bayegu~Bayyrku et Baysi se sont formées de la même manière.
Le clan Uvalagir vivait au milieu de Vilyue au XVIIe siècle. D'autres transcriptions du même ethnonyme étaient « Fuglyad », « Duglyat », « Uvlyat », « Fuflyat », « Vuglyak ». Au XIXème et début du XXème siècle. le même ethnonyme s'écrit « Ugulyat » - apparemment, il s'agit d'une prononciation yakoute. Parmi les membres de ce clan, B.O. Dolgikh a vu « des aborigènes relativement tardifs qui ne connaissaient pas l'élevage de rennes dans le passé ». B.O. Dolgikh tire l'ethnonyme « uvalagir » - « uglyat » du mot Evenki « uvala » (ugala) « porter des bagages sur soi ».
Cependant, chez les Uvalagirs du XVIIe siècle. il y avait des cerfs. Selon V.A. Tugolukov, le lien étroit des Uvalagirs avec les aborigènes pré-Toungouse est attesté par les tatouages ​​​​qui couvraient leurs visages. En 1729, par décret de Pierre Ier, trois familles de « visages cousus » « de la famille Fuglyatsky » furent emmenées à Saint-Pétersbourg. Par conséquent, cet auteur a supposé que le clan Uvalagir s'était formé à la suite du mélange des Evenks du clan Nanagir avec les aborigènes de Vilyuy.
Selon B.O. Dolgikh, le nom « murgat » est une mauvaise transcription du nom nyurmagat ou nyurbagat. Ces mêmes « Murgat » étaient également connus sous le nom de Toungouse de la famille « Brangat » des Toungouses, et également sous le nom de « Burnagir ». Certains des « murgat » de Vilyui étaient appelés « byrlet » ou « beldet ». On suppose que les « byrlets » (beldet) constituaient la partie extrême nord-est du « murgat » (nyurmagats). Chez les Toungouses, cet ethnonyme s'écrivait « balle ». Peut-être que cet ethnonyme a servi de base à la désignation de la rivière Vilyuya. V.A. Tugolukov croyait que les « Murgats » étaient des Nanagirs qui se mêlaient aux aborigènes pré-Toungouses de Vilyuy - les Tumats.
Selon les militaires de Mangazeya, les Vilyui Nanagirs vivaient dans la région de Nyurba. On avance donc que les « Murgats » de Vilyui et les « Nanagirs » de Vilyui constituent un seul et même groupe Evenki. Par conséquent, les Vilyui Nyurmagats (« Murgat ») tirent leur nom du lac Nyurba et étaient initialement connus sous le nom de Nanagirov. B.O. Dolgikh a émis l'hypothèse que les Beldet et les Nyurmagans étaient d'anciens habitants de Vilyui, assimilés par les Toungouses Nanagirs et donc considérés par les Russes comme ces derniers.
Au total, il y avait 110 yasak nanagirs Olekma (Lena) avant l'arrivée des Russes. (total 440 habitants). Les Nanagir possédaient la côte de la Léna depuis l'embouchure de la Nyuya jusqu'à l'embouchure de l'Olekma. Les Nanagirs étaient peut-être une émanation des Kindigirs. Les membres du clan Kindigir existaient au XVIIème siècle. très répandu parmi les éleveurs de rennes Toungouses. Les Kamchagirs et Lakshikagirs étaient également des Kindigirs. Au début du 19ème siècle. les Kindigirs constituaient la quasi-totalité de la population toungouse de la basse Olekma.
En 1683, les Toungouses s'enfuirent à Olenek, après avoir détruit les quartiers d'hiver de Yesei. C'est ainsi que les légendaires mayaats sont apparues sur Olenka. On pense que l'ethnonyme Vanyad (Mayat) vient du mot Evenki vanyadal - "ceux qui sont venus tuer". Les Vanyades (Mayats) et les Nerumnyals formaient un seul groupe ethnographique d'origine mixte Toungouse-Samoyède. Ils avaient un nom commun qui les unissait, Bulen, enregistré par les Russes comme « bulyashi ». Les Bulyash avaient leur propre langue, mangeaient de la viande crue et se tatouaient le visage, ce qui est typique des Samoyèdes et non des Toungouses. L'ethnonyme Bulyashi est une transcription russe du terme Evenki bulesel//buleshel - « ennemis », de bulen - « ennemi ». Les Evens utilisent ce terme pour désigner les Yukaghirs. Dans le même temps, l'ethnonyme Vanadyri est similaire au toponyme Anadyr.
Les Russes distinguaient les Bulyash des Toungouses, les considérant comme un peuple distinct. Agent anglais Richard Finch en 1611-1616. rapporte : « Plus loin (derrière les Toungouses sur l'Ienisseï et la Basse Toungouska) vit un peuple appelé Boulash, et derrière le Boulash vit un peuple appelé Sili. » Les Bulyash et les Toungouse se sont opposés conjointement aux militaires, mais bien souvent les Bulyash ont attaqué les Toungouses. C'est des Bulyash qui commerçaient avec les Yakoutes que furent reçues les premières nouvelles du peuple « Yakol » qui vivait sur la rivière Lin, se livrait à l'élevage de bétail, portait des robes et vivait dans des huttes en bois.
V.A. Tugolukov identifie les porteurs des ethnonymes Bulyashi (Bulen), Nerumnyali, Vanyadyri, les considérant comme un groupe ethnographique d'origine mixte Toungouse-Samoyède. Ainsi, le nom du clan Evenki Nyurumnyal est dérivé des langues samoyèdes. Il existe de nombreux toponymes similaires dans la toponymie de Sibérie. Ce sont les lacs Norilsk, le lac Nyurba, la rivière Narym, la rivière Nyurga, etc. Les Khanty appelaient les Selkups Nerum-ni. Le nom du clan Yakut Neryuktey est similaire à l'ethnonyme Nerum-ni. Selon B.O. Dolgikh, le nom « Nurymskie » (Nyuryls, Nyuryamnyali) représente une déformation du nom d'une partie des Nanagirs-Nyurmagans (Nyuurmagans).
Au moment où les Russes sont arrivés, seuls les Toungouses vivaient à Olenek. Le principal groupe de payeurs de yasak dans les quartiers d'hiver d'Olenek était la tribu Azyan (Ozyan). Avant l'épidémie de variole en 1651-1652. Les Aziens (110 hommes adultes) étaient une tribu nombreuse et guerrière, avec les Sinigirs, ils attaquèrent les Yesean Vanyadyrs (Mayaats). La principale source de subsistance des Olenek Toungouse était la chasse au renne sauvage, en particulier dans les endroits où les troupeaux de rennes sauvages traversaient la rivière Olenek. Les Edians étaient une partie lamutisée du groupe Central Lena Edigan. D'Olenek, ils s'installèrent à Taimyr. Tous les Edians et Edigans au début du 20e siècle. Ils ne parlaient que la langue yakoute.
Les Dolgans pêchaient en été sur la rive droite de la Léna, en face de l'embouchure du Vilyuy ; leurs yourtes se trouvaient sur la même rive ; Des dolgans ont également été trouvés à l'embouchure de l'Aldan et dans le cours inférieur de la rivière. Sita se jette dans la Léna à gauche. De par leur origine, les voisins des Dolgans, les Kumkogirs, représentaient les Otungush Yukagirs. On les appelait la « famille des poux » (de Kumko - pou en Evenki). Les Kumkogirs, comme leurs voisins Yukagirs, étaient des chasseurs et des pêcheurs. Les Dolgans étaient des chasseurs et des pêcheurs. Dolgans au 17ème siècle. vivaient dans des yourtes et non dans des tentes. Leur mode de vie se rapprochait déjà de celui des Iakoutes. Dolgans au 17ème siècle. comme les Kumkogirs parlaient Toungouska.
Il existe deux points de vue sur la question de l'origine des Dolgans. La première est que les Dolgans sont un groupe ethnique d'origine indépendante, avec leur propre culture et leur propre langue, et la seconde est que les Dolgans sont l'un des groupes d'éleveurs de rennes du nord de Yakut.
Le clan Sinigir au XVIIe siècle. a été mentionné sur Olenek, sur Anabar, sur Chon et sur la Basse Toungouska. Ils parcouraient principalement les bassins d'Olenek et d'Anabara. Lors du mouvement avec les Dolgans à la fin du XVIIe siècle. à Taimyr, ils furent assimilés par les Yakoutes et les Samoyèdes. Les Evenks modernes ne se souviennent que des chinagirs, dont la particularité était les cheveux « relevés ». V.A. Tugolukov a supposé que les Sinigirs étaient l'un des clans Even qui, avec les Dolgans et les Edeni, se déplaçaient du côté droit de la Basse Lena vers la gauche. G.M. Vasilevich a identifié les Sinigirs avec les Shilyagirs de la Basse Toungouska. Les sinigirs B, O. Dolgikh étaient considérés comme un très grand genre de la famille Eden (Azan).
L'Anglais Robert Finch a décrit les Shilyagirs comme un peuple spécial aux côtés des « Toungouses ». Les Shilyagirs étaient un genre spécial des Toungouses, les Momogirs étaient un groupe de Shilyagirs qui vivaient à l'origine sur la rive droite de la Léna. Les Momogirs, faisant partie des Shilyagirs, étaient un groupe aborigène Toungouse comme les Nerumnyals. Le clan Evenki Momo (Momol, Momogir) était apparenté au clan Even Meme ou Myamya (Memelsky, Myamyalsky). Les Momogir étaient hostiles aux Kindigirs et aux Nyurmagans, et leurs attaques mutuelles étaient fréquentes. De Chara et Patom, sous la pression des Chilchagirs et Nanagirs, les Maugirs (variante du nom Momogirs) au XVIIe siècle. a déménagé pour vivre dans la Basse Toungouska. Les Shilyagirs étaient constitués des clans Shilyagir (Momogir), Muchugir et Shamagir. Ceci est prouvé par les actions conjointes des « Shilyags » et des « Muchugs » contre les clans des Evenks du Baïkal et les militaires. Les Shamagirs concluaient aussi souvent une alliance avec eux contre leurs ennemis.
Il existe une opinion selon laquelle dans les actes du XVIIe siècle. Seuls les Toungouses qui vivaient à Indigirka et Kolyma étaient appelés « Lamuts ». Mais « boiteux », c'est-à-dire côtière du mot « Lam » - mer au 17ème siècle. étaient appelés les Toungouses du Baïkal et d'Okhotsk. Ainsi, au XVIIe siècle. le terme « Lamut » n'avait pas encore de signification ethnique. Les Toungouses d'Indigirka et de Kolyma étaient étroitement liés aux Toungouses d'Okhotsk et parcouraient le territoire compris entre la côte de la mer d'Okhotsk et les bassins d'Indigirka et de Kolyma.

Les références.

1. Miller G.F. Histoire de la Sibérie. – M. : lit. oriental, - T. III. – 2005. – p. 465.
2. Bichurin N.Ya. Une collection d'informations sur les peuples qui vivaient en Asie centrale dans l'Antiquité. – T.III. – M. ; L., 1953. – p. 350.
3. Shavkunov E.M. L'état de Bohai et ses monuments culturels à Primorye. – L. : Nauka, 1968.
4. Tugolukov V.A. Toungouse (Evenks et Evens) de Sibérie centrale et occidentale. – M. : Nauka, 1985. – p. 232-233.
5. Vassiliévitch G.M. Les ethnonymes les plus anciens d'Asie et les noms des clans Evenki // SE, 1941. N : 4. - p. 37-47.
6. Tugolukov V.A. Op. op. - Avec. 190.
7. Vassiliévitch G.M. Ethnonyme Saman - Samay parmi les peuples de Sibérie // SE, 1965. N : 3. - Avec. 139-144.
8. Dolgikh B.O. Op. op. - Avec. 176.
9. Idem. - Avec. 472-473.
10. Tugolukov V.A. Op. op. - Avec. 189.
11. Dolgikh B.O. Op. op. - Avec. 478-479.
12. Tugolukov V.A. Op. op. - Avec. 188.
13. Dolgikh B.O. Op. op. - Avec. 478.
14. Idem. - Avec. 484-485.
15. Idem. - Avec. 488.
16. Tugolukov V.A. Op. op. - Avec. 164-165.
17. Alekseev député. La Sibérie dans l'actualité des voyageurs et écrivains d'Europe occidentale. – Irkoutsk, 1941.– p. 232.
18. Dolgikh B.O. Op. op. - Avec. 153.
19. Miller G.F. Op. op. - Avec. 59.
20. Tugolukov V.A. Op. op. - Avec. 166.
21. Dolgikh B.O. Op. op. - p.480.
22. Idem. - Avec. 450.
23. Tugolukov V.A. Op. op. - Avec. 191-192.
24. Dolgikh B.O. Op. op. - Avec. 460.
25. Idem. - Avec. 462.
26. Bakhtine S.A. Le problème de la différenciation entre les Yakoutes et les Dolgans // Ethnies de Sibérie. Passé. Le présent. L'avenir : Actes de la conférence scientifique et pratique internationale. En 2 parties. Partie 1. – Krasnoïarsk : Musée régional des traditions locales de Krasnoïarsk, 2004. – p. 61-65.
27. Tugolukov V.A. Op. op. - Avec. 209.
28. Vassiliévitch G.M. Évenks... - p. 209.
29. Dolgikh B.O. Op. op. - Avec. 450.
30. Député Alekseev. Op. op. - Avec. 232.
31. Dolgikh B.O. Op. op. - Avec. 148-150.
32. Miller G.F. Op. op. - Avec. 458.

Les Evenki sont le peuple indigène de la Fédération de Russie. Le nom propre est Evenkil, qui est devenu l'ethnonyme officiel en 1931, l'ancien nom est Toungouse. Des groupes distincts d'Evenks étaient connus sous le nom d'Orochens, Birars, Manegrs, Solons.

Le nom "Toungouse" est connu des Russes depuis le XVIe siècle, et le nom "orochen" dans la région de l'Amour ("orochel" - sur la côte d'Okhotsk) et "même" - dans la région d'Angara est connu depuis le 17ème siècle

Langue

La langue Evenki appartient au sous-groupe nord (Toungouse) du groupe Toungouse-Manchou de la famille des langues de l'Altaï. Il existe trois groupes de dialectes : le nord, le sud et l'est. Chaque dialecte est divisé en dialectes. L'implantation généralisée des Evenks détermine la division de la langue en groupes dialectaux : nord, sud et est, et les contacts avec les peuples voisins ont contribué aux emprunts aux langues des Bouriates, Yakoutes, Bouriates, Samoyèdes et autres.

Le nom historique des Evenks - Tungus - est inscrit dans un certain nombre de toponymes : Lower Tunguska et Podkamennaya Tunguska. La célèbre météorite Toungouska porte également le nom de cette dernière.

Aux Evenks, les explorateurs russes ont emprunté des noms géographiques : Aldan (« Aldun » : rivages rocheux), Yenisei (Ionessi : grande eau), Lena (Elu-Ene : grand fleuve), Mogocha (mine ou colline d'or), Olekma (Olookhunay - écureuil) , Sakhaline (Sakhalyan-ulla : de l'ancien nom de l'Amour - Rivière Noire), Chita (argile).

Jusqu'au début du XXe siècle, l'alphabétisation parmi la population indigène des hauts plateaux de Baïkal-Patom était un phénomène rare. Ce n'est que dans les grands camps qu'il y avait des gens alphabétisés. Dans ce cas, nous parlons d’alphabétisation « russe », puisque c’est la population russe qui a eu la plus forte influence culturelle et économique sur les Evenks. Le faible niveau d'alphabétisation s'expliquait par le fait que les Evenki n'avaient pas la possibilité d'éduquer leurs enfants dans les écoles russes en raison de la grande distance entre les écoles et les parkings, parfois jusqu'à 200 kilomètres. Et il n'était pas habituel pour les Evenks d'envoyer leurs enfants dans des internats. Par conséquent, les tâches principales du gouvernement soviétique ont été déclarées comme étant l'élimination de l'analphabétisme et l'élévation générale du niveau culturel de la population indigène.

Aspect anthropologique

Selon le type anthropologique, on distingue trois groupes principaux parmi les Evenks et les Evens : le type Baïkal (Evenks de la région du Baïkal, nord de la Yakoutie et nord de la Transbaïkalie), le type katangais (Evenks du bassin de l'Ienisseï et du Taz) et le type Central. Type asiatique (groupes du sud). Ces types, identifiés et décrits par l'anthropologue soviétique Levin, sont le résultat de contacts interculturels entre les proto-Toungouse et la population toungouse proprement dite et de processus ethnogénétiques complexes qui ont conduit à la formation de divers groupes Evenki. Ainsi, selon le chercheur, le type anthropologique du Baïkal, caractéristique notamment des Evenks du nord de la région de Chita, remonterait à la plus ancienne population paléo-asiatique, ce qui indique indirectement la localisation du centre de formation de l'ethnie Evenki dans la zone adjacente au lac Baïkal.

De manière générale, du point de vue de l'anthropologie physique, les Evenks appartiennent à la version Baïkal de la race continentale de la grande race mongoloïde.

Les Evenks ont des traits mongoloïdes prononcés, avec un certain affaiblissement de la pigmentation, ce qui correspond au type anthropologique Baïkal de la race nord-asiatique. Elle est d'une antiquité considérable. Le territoire de sa formation est constitué des régions de la taïga du sud de la Sibérie orientale et de la région du nord du Baïkal. Les groupes évenks du sud présentent un mélange de type centrasiatique, qui s'explique par leurs contacts avec les Turcs et les Mongols.

Population et géographie de résidence

Les Evenks vivent sur un vaste territoire allant de la rive gauche de l'Ienisseï à l'ouest jusqu'à la mer d'Okhotsk à l'est à l'intérieur des frontières des régions d'Irkoutsk, de l'Amour et de Sakhaline, des républiques de Yakoutie et de Bouriatie, du Trans-Baïkal. , territoires de Krasnoïarsk et de Khabarovsk. La frontière sud de la colonie longe la rive gauche de l'Amour et de l'Angara. De petits groupes d'Evenks vivent également dans les régions de Tomsk et de Tioumen.

En Russie, les plus grands groupes d'Evenks vivent dans le district Evenki du territoire de Krasnoïarsk (jusqu'en 2006, l'Okrug autonome Evenki), les ulus Anabarsky, Zhigansky et Oleneksky de Yakoutie, le district Bauntovsky Evenki de Bouriatie, ainsi qu'un certain nombre de établissements ruraux de la région d'Irkoutsk, de Bouriatie et de Yakoutie.

Le nombre d'Evenks au moment de leur entrée en Russie au XVIIe siècle était clairement sous-estimé et était estimé à environ 36 000 personnes. Les données les plus précises sur leur nombre ont été fournies par le recensement de 1897 - 64 500, tandis que 34 471 personnes considéraient le toungouse comme leur langue maternelle, le reste étant le russe (20 500, 31,8%), le yakoute, le bouriate et d'autres langues.

Selon les résultats du recensement de 2002, 35 527 Evenks vivaient dans la Fédération de Russie. Parmi eux, environ la moitié (18 232) vivaient en Yakoutie, dans le territoire de Krasnoïarsk (4 600, dont 3 800 dans la région d'Evenki), en Bouriatie (2 600), dans la région de l'Amour (1 500), en Transbaïkalie (1 500), Régions d'Angara et du Pré-Baïkal (1,4 mille).

Sur ce territoire gigantesque, ils ne constituent nulle part la majorité de la population ; ils vivent dans les mêmes colonies que les Russes, les Iakoutes et d’autres peuples. Ainsi, avec un nombre relativement restreint et une zone de peuplement importante d'environ 7 millions de kilomètres carrés. Les Evenks sont un peuple avec l’une des plus faibles densités de population au monde.

Les Évenks vivent également en Mongolie et dans le nord-est de la Chine.

En Chine, les entités administratives et territoriales Evenki comprennent les khoshuns autonomes Orochon et Evenki en Mongolie intérieure et plusieurs volosts et soums nationaux en Mongolie intérieure et au Heilongjiang.

En Chine, les Evenks sont représentés par 4 groupes ethnolinguistiques, réunis en 2 nationalités officielles (Evenks et Orochons), vivant dans le Khoshun autonome Evenki de la région autonome de Mongolie intérieure et dans la province voisine du Heilongjiang (comté de Nehe) :

Le nombre d'Evenks en Chine en 2000 était de 30 505 personnes, dont 88,8 % vivaient à Hulun Buir. Un petit groupe d'Evenks eux-mêmes (environ 400 personnes) vit dans le village d'Aoluguya (comté de Genhe), ils s'appellent « Yeke », les Chinois les appellent « Yakute », car ils descendent des Yakoutes.

Le nombre d'Orochons (littéralement « éleveurs de rennes ») selon le recensement de 2000 était de 8 196 personnes, dont 44,54 % vivent en Mongolie intérieure, 51,52 % dans la province du Heilongjiang et 1,2 % dans la province du Liaoning. Environ la moitié parle un dialecte de la langue Evenki (parfois considérée comme une langue à part entière), le reste ne parle que le chinois.

Les Khamnigans sont un groupe fortement mongolisé qui parle le dialecte mongol (Khamnigan et Khamnigan-Old Barag) de la langue Evenki. Ces soi-disant Mandchous Khamnigans ont émigré de Russie vers la Chine quelques années après la révolution de 1917 ; environ 2 500 personnes vivent dans le Starobargut Khoshun.

Les Solons se sont déplacés (avec les Daurs) du bassin de la rivière Zeya en 1656 vers le bassin de la rivière Nunjiang, puis, en 1732, une partie d'entre eux s'est déplacée plus à l'ouest, vers le bassin de la rivière Hailar, où se trouvait le Khoshun autonome Evenk avec 9 733 Evenks. maintenant formé (selon les données de 2000 ). Ils parlent le dialecte solon, parfois considéré comme une langue à part entière.

En Mongolie, les Evenks ne sont représentés que par les Khamnigans, comptant jusqu'à 3 000 personnes, vivant dans l'aimak de Selenga.

Histoire

Les différences de points de vue sur l'origine des Evenks sont principalement associées à la détermination des limites de la zone du stade initial de l'ethnogenèse, de ses étapes ultérieures et des directions de migration.

Le point de vue de l'anthropologue et ethnographe russe S.M. Shirokogorova sur l'origine méridionale des Toungouses dans le cours moyen des fleuves Jaune et Yangtsé est bien connu et populaire. Cette théorie sur la patrie ancestrale des Evenks en Sibérie orientale suggère de considérer le peuple transbaïkalien des Uvan, qui, selon les chroniques chinoises (V-VII siècles après JC), vivait dans la taïga montagneuse au nord-est de Barguzin et Selenga comme les ancêtres directs des Evenks. Évenks. Mais les Uvans eux-mêmes n'étaient pas des aborigènes de Transbaïkalie, mais étaient un groupe de pasteurs nomades des steppes de montagne venus ici des contreforts orientaux du Grand Khingan dans la 2e moitié du 1er millénaire après JC.

D'autres chercheurs pensent que la colonisation des anciens Toungouses s'est produite à partir des régions de la région du Baïkal, de la Transbaïkalie et de la région du haut Amour. Selon cette théorie, les Evenks se sont formés sur la base du mélange des aborigènes de Sibérie orientale avec les tribus Toungouses venues de la région du Baïkal et de Transbaïkalie. La communauté proto-toungouse comprend la culture archéologique Glazkov des anciennes tribus mongoloïdes Toungouse de l'âge du bronze (XVIII-XIII siècles avant JC), répandue dans la région du Baïkal, la région d'Angara, dans le cours supérieur de la Léna et dans le cours inférieur. de la Selenga. Les partisans d'une telle origine autochtone attribuent les premiers stades de l'ethnogenèse des Évenks au Néolithique (Okladnikov, 1950) ou du moins à l'âge du bronze (Zolotarev, 1934, 1939 ; Ksenofontov, 1937 ; Okladnikov, 1941, 1950, 1955, 1968 ; Vassiliévitch, 1946, 1957, 1969 ; Zalkind, 1947 ;

Les recherches archéologiques et linguistiques de ces dernières années permettent de retracer une certaine continuité du type anthropologique et de la culture matérielle jusqu'à la période du Paléolithique final - Néolithique, levant ainsi le voile du secret sur la prétendue demeure ancestrale de l'ethnie Evenki.

Au cours du néolithique et de l'âge du bronze, le groupe ethnique proto-toungouse s'est installé sur son territoire moderne. Selon le concept de G.M. Vasilevich, la culture des Proto-Toungouses s'est formée au cours de la période néolithique dans les régions montagneuses des monts Sayan orientaux et de la rivière Selenga. À l'époque néolithique, des éléments caractéristiques de la culture toungouse, tels qu'un berceau en bois, des pots à fumée, un arc en forme de M, de larges skis coulissants incurvés et un caftan avec une bavette, sont apparus et se sont développés. Cet élément du vêtement ancien était l'un des principaux arguments utilisés par A.P. Okladnikov pour prouver l'origine autochtone Baïkal des Évenks. A.P. Okladnikov a interprété les découvertes des sépultures néolithiques de Glazkov de la région du Baïkal comme des décorations du costume proto-toungouse, bien connu grâce aux données ethnographiques.

À l'heure actuelle, il semble très probable que le centre supposé de formation du groupe ethnique Evenki était le territoire de la Transbaïkalie, à partir duquel il s'est ensuite étendu aux régions du Baïkal et de l'Amour à la fin du Ier et au début du IIe millénaire. ANNONCE. L'emplacement de la patrie ancestrale des Evenki à l'est du lac Baïkal est également étayé par le fait que, selon les linguistes, dans la langue Evenki, il n'y a pratiquement aucune trace d'interaction avec les langues de ses voisins occidentaux - les Khanty. , Selkup et Kets. Mais une telle interaction serait inévitable si le centre de l’ethnogenèse Evenki était situé dans la région du Baïkal. L'influence de la langue mongole n'a touché que certains groupes d'Evenks du sud et est relativement tardive.

Malgré les différentes approches existantes pour résoudre la question de la genèse précoce du groupe ethnique Evenki, la grande majorité des chercheurs associent son origine au lac Baïkal, à la région du Baïkal et à la Transbaïkalie.

À la fin du Néolithique, une partie des Proto-Toungouses ont migré vers le territoire de la région de l'Amour, où ils sont devenus l'élément principal de la formation des cultures ethniques des Jurchens et des Mandchous. Au même moment, les tribus proto-toungouses s'installent à l'ouest et à l'est du lac Baïkal.

La colonisation de la population de langue toungouse sur le territoire de la Sibérie orientale s'est produite plus tard et remonte très probablement à la période pré-hunnique. Selon L.P. Khlobystin (L.P. Khlobystin. L'âge du bronze de la ceinture forestière de l'URSS. M. 1987), il semble correct de comparer le peuplement des anciens Toungouses avec la diffusion de la culture archéologique d'Oust-Mil et des cultures à l'origine auquel il a participé.

En s'installant à travers les étendues de la Sibérie, les Toungouses rencontrèrent les tribus locales et finirent par les assimiler.

Au 2ème millénaire après JC. Les Evenks furent disséqués par l'avancée des Yakoutes vers le nord. En conséquence, les Evenki de l'Est ont formé l'ethnie Even. Avant l'arrivée des Russes au XVIIe siècle, les Evenks occidentaux (Toungouses) vivaient le long des fleuves Angara, Vilyuy, Vitim, Ienisseï, Haute Léna, Amour (Orochons), ainsi que sur la côte du lac Baïkal.

A.N. Radishchev a écrit les lignes suivantes à propos des Toungouses dans la description du gouvernorat de Tobolsk : « En bas, dans la partie orientale, le long des rives du Kenai et du Tim, il y a un autre peuple, tout aussi sauvage, mais d'apparence plus mince et plus soigné, connu sous le nom de Toungouse, il existe chez ces gens une étrange coutume de traiter un étranger ou même un ami avec la meilleure chose de la maison, tout en fabriquant un arc et des flèches pour tuer celui qui répond mal à la chose. salut de l'hôte.

Grâce à leur vie dans diverses zones naturelles et à leurs contacts avec d'autres peuples, les Evenks ont développé des structures économiques différentes. Ainsi, les particularités de la formation ethnique des Toungouses ont conduit au fait qu'ils se caractérisent par trois types anthropologiques, ainsi que par trois groupes économiques et culturels différents : les éleveurs de rennes, les éleveurs de bétail et les pêcheurs. Certains Toungouses ont la forme d'économie la plus ancienne : la chasse et la pêche étaient complétées par l'élevage de rennes et l'élevage de bétail. Ainsi, des groupes de Toungouse se sont formés, différant par la forme d'agriculture. L'explorateur sibérien du XVIIIe siècle I.G. Georgi a identifié trois groupes de Toungouses : les pieds, les rennes et les chevaux.

Activités traditionnelles

La base de l'économie des Evenki était la combinaison de trois types d'activités : la chasse, l'élevage de rennes et la pêche, qui sont étroitement liées et complémentaires. Au printemps, les Evenks s'approchaient des rivières de Sibérie et jusqu'à l'automne ils chassaient, à l'automne ils s'enfonçaient profondément dans la taïga et tout l'hiver ils se livraient à la chasse.

Pour les Evenks Kalar et Tungir-Olekma, la chasse et l'élevage de rennes restaient des formes d'agriculture traditionnelles. Ils menaient une vie mobile, en été, migrant vers les hautes montagnes de Sibérie, vers les cours supérieurs des rivières, où il y avait suffisamment de ressources en gibier et en nourriture pour les cerfs, et où le vent chassait les moucherons. En hiver, les Evenks et leurs troupeaux descendaient dans les vallées fluviales, où il y avait moins de neige, et où se trouvaient des terrains de chasse hivernale.

Jusqu'au 19ème siècle, les Evenks étaient chassés avec des arcs et des flèches. Au XIXe siècle, le fusil à silex devient l’arme de chasse la plus importante. Parmi l'équipement de chasse, il convient de noter des objets tels qu'un palma - un bâton avec un couteau à large lame, un ponyaga - une planche de bois avec des sangles pour porter des poids sur les épaules, un traîneau. Les Evenks chassaient vêtus de vêtements de chasse spéciaux et se déplaçaient à ski, généralement sans bâtons. Il y avait toujours un chien présent.

La chasse se faisait principalement en solitaire. Un groupe de deux ou trois personnes chassait un gros animal lorsqu'il était nécessaire de le conduire vers le tireur, ainsi que de petits artiodactyles traversant les rivières lorsqu'ils se déplaçaient vers de nouveaux endroits. Lors de la chasse, les Toungouses utilisaient des arcs, des lances, des arbalètes et des nœuds coulants montés ; ils utilisaient également des embuscades sur les sentiers d'abreuvement et les bateaux. Pour traquer l'animal, les chasseurs se déguisaient en se couvrant de la peau d'une tête de cerf, parfois entière. Les chasseurs errants attrapaient du poisson à l'aide d'arcs et de lances. En hiver, les personnes âgées harponnaient les poissons à travers les trous et en été, les pêcheurs pêchaient depuis un bateau.

La chasse principale concernait les animaux de boucherie ; des animaux à fourrure étaient tués en cours de route. La chasse avait un double sens : elle fournissait de la nourriture, du matériel pour se vêtir et se loger, en plus, elle apportait un produit qui avait une grande valeur en échange.

L'élevage de rennes jouait un rôle auxiliaire dans le complexe économique d'Evenki. Les cerfs étaient principalement utilisés comme moyen de transport. Sur eux, les Evenks ont migré à l'intérieur de la taïga de Sibérie vers le lieu de pêche hivernale et de retour vers le lieu de camp d'été. La femme importante a été traite. Ils prenaient grand soin des cerfs et essayaient de ne pas les abattre pour leur viande.

La pêche était principalement une activité estivale, même si les Évenks connaissaient aussi la pêche blanche en hiver. Ils attrapaient à l'aide de « muselières », de filets, frappaient avec une lance, la méthode archaïque de chasse au poisson avec un arc et des flèches était préservée. Les bateaux étaient en bois et étaient généralement ramés avec une rame à large lame.

La chasse et la pêche des Evenks déterminaient leur régime alimentaire. La viande et le poisson étaient consommés frais, bouillis ou frits et conservés pour une utilisation future - séchés, séchés et, en été, ils buvaient du lait de renne. Des Russes, les Evenks ont appris à préparer des produits à base de farine - des gâteaux plats, qui remplaçaient le pain. Les Evenks faisaient eux-mêmes tout le nécessaire pour vivre dans la taïga. Le "rovdugu" en daim fin était fabriqué à partir de peaux de renne. La forge était connue de tous les Evenks, mais il y avait aussi des forgerons professionnels.

Les occupations des hommes comprenaient la fabrication de produits en bois, en os et en métal, ainsi que la fabrication de bateaux en écorce de bouleau (l'écorce de bouleau était cousue par les femmes), de pirogues et de traîneaux. Les femmes tannaient les peaux et en fabriquaient des vêtements, des chaussures, des pneus de tente et des articles ménagers. Ils traitaient l'écorce de bouleau et en fabriquaient des plats, ainsi que des « vices » - des panneaux d'écorce de bouleau pour tentes et pour bateaux en écorce de bouleau. Les hommes savaient décorer des objets en bois, en os et en métal avec des motifs, les femmes - du rovduga, de l'écorce de bouleau et de la fourrure. Les femmes étaient chargées de s'occuper des enfants et de préparer la nourriture.

Aujourd’hui, les activités traditionnelles ont largement perdu de leur pertinence. Aujourd'hui, la priorité est donnée à l'élevage et à la chasse du renne.

Habitations

Les chasseurs Evenki, menant une vie active, vivaient dans des habitations portables légères - copains ou du. Le type d'habitation hivernale stationnaire des Evenki de Sibérie, caractéristique des chasseurs et pêcheurs semi-sédentaires Evenki, est de forme holomo-pyramidale ou pyramidale tronquée.

La résidence d'été permanente des chasseurs et des pêcheurs était une habitation quadrangulaire en écorce faite de poteaux ou de rondins avec un toit à deux versants. Les Evenks du sud, éleveurs nomades de Transbaïkalie, vivaient dans des yourtes portatives de type bouriate et mongol.

Les cabanes d'été et d'hiver recouvertes d'écorce étaient courantes. En règle générale, dans la plupart des cas, l'écorce de mélèze était utilisée. De l'écorce de bouleau et du foin pouvaient être utilisés pour recouvrir la cabane conique.

Les cabanes d'hiver étaient construites à partir de planches en forme de pyramide aux multiples facettes, recouvertes de terre, de feutre et de nyuks cousus à partir de peaux de renne ou de rovduga.

En règle générale, les charpentes des cabanes lors des migrations étaient transportées par les Evenks d'un endroit à un autre. La cabane Evenk a été construite à partir de 25 poteaux. Une fois terminé, il avait un diamètre de 2 mètres et une hauteur de 2 à 3 mètres. La charpente de la cabane portable était recouverte de pneus spéciaux. Les pneus cousus à partir de morceaux d'écorce de bouleau étaient appelés vices, tandis que ceux cousus à partir de peaux de cerf, de rovduga ou de peaux de poisson étaient appelés nyuks. Autrefois, les Evenks construisaient une cheminée à l'intérieur de leurs huttes. À la fin du XIXe et au début du XXe siècle, un poêle en fer a été installé ; un trou a été aménagé pour la cheminée sur le côté gauche du pilier de la façade avant.

Des maisons en rondins avec un toit à pignon recouvert d'écorce étaient également utilisées.

Actuellement, la majorité des Evenks vivent dans des maisons en rondins modernes et standards. Les habitations traditionnelles ne sont utilisées que pour la pêche.

Tissu

Les vêtements d'extérieur des Evenks de Sibérie étaient très divers. Le matériau principal des vêtements Evenki est la peau de renne - gris-brun, blanche avec du foncé, moins souvent blanche. La peau d’élan était également utilisée. La peau de cerf blanc et le camus blanc étaient également utilisés pour la décoration.

Il est intéressant de noter que les vêtements de la population indigène correspondent aux caractéristiques climatiques et géographiques de la région – les « fracs » en sont la preuve. Un certain lieu de résidence, les différentes conditions climatiques de la Sibérie, ainsi que divers types d'activités économiques ont marqué l'originalité du costume traditionnel. Les peuples du nord de la Sibérie étaient caractérisés par des vêtements à double fourrure coupés près.

Les vêtements Evenki sont les mêmes pour les hommes et les femmes. Les vêtements Evenki pour hommes et femmes ne différaient que par la forme du bavoir : l'extrémité inférieure du bavoir masculin avait la forme d'une cape pointue, tandis que celle de la femme était droite.

Les vêtements étaient amples et étaient généralement appelés « frac » dans la littérature. Les vêtements Evenki étaient également coupés dans une seule peau, mais avec des rabats convergents et avec deux coins rectangulaires étroits cousus dans le dos depuis la taille jusqu'à l'ourlet, de sorte que la partie centrale de la peau recouvrait le dos et les parties latérales de la peau. la peau étaient des étagères étroites. Dans la partie supérieure de la peau, les Evenks faisaient des coupes-emmanchures verticales pour coudre les manches, et des coutures étaient placées sur les épaules. Avec ces vêtements, ils portaient toujours une bavette spéciale qui protégeait la poitrine et le ventre du froid. Ils cousaient des vêtements en peau de rovduga et de renne avec la fourrure tournée vers l'extérieur. Les manches étaient étroites, avec des emmanchures et des soufflets étroits, des poignets et des mitaines cousues. Les Evenks découpaient l'ourlet de leurs vêtements dans le dos avec une cape, et il était plus long que devant. Le long de l'ourlet du vêtement, en deux à partir de la taille, sur le dos de l'épaule le long de l'emmanchure de la manche, une longue frange de poils de chèvre était cousue, le long de laquelle l'eau de pluie roulait. Les vêtements étaient décorés de mosaïques de bandes de fourrure, de perles et de bandes de rovdug et de tissus teints.

Le vêtement d'hiver le plus courant parmi tous les groupes Evenki était ce qu'on appelle la « parka » (porkhy, porga), fabriquée à partir de peaux de renne avec la fourrure tournée vers l'extérieur, tout comme chez les peuples du nord de la Sibérie. Il était porté aussi bien par les hommes que par les femmes. Il était court, avec des rabats droits convergents, noués avec des ficelles, avec une coupe séparée à la taille, c'est pourquoi les Evenks fabriquaient des vêtements en rovduga et en tissu dans la même coupe.

Les Evenks de Transbaïkalie, en plus de la parka décrite ci-dessus, avaient également des vêtements d'extérieur pour femmes, cousus à partir de tissus de rovduga, de papier et de soie, sous la forme d'un caftan avec une coupe droite sur le devant, avec des sols convergents, avec une coupe arrière vers le taille, ses panneaux latéraux dans la partie taille présentaient des découpes et étaient assemblés en petits assemblages. Col rabattu. La décoration des vêtements Evenki consistait en appliqués avec des rayures et des boutons en tissu.

La coupe de ce vêtement est dite « mongole », c'est-à-dire que le corps du vêtement, coupé dans un seul morceau de tissu jeté sur les épaules, avait le dos droit, s'élargissant vers le bas, le sol gauche recouvrait le sol droit et le col s'est relevé. Les manches, larges au niveau de l'emmanchure, se rétrécissent jusqu'à un revers spécialement coupé avec une saillie recouvrant le dos de la main. Les vêtements des femmes Evenki étaient coupés et rassemblés à la taille en fronces, ressemblant à une veste avec une jupe, et le dos des vêtements d'une femme mariée était coupé jusqu'à la taille, en raison de la forme arrondie des emmanchures, alors qu'il s'agissait de vêtements pour filles. la même partie du vêtement était coupée comme un kimono, c'est-à-dire que le devant, le dos et une partie des manches étaient découpés dans un seul morceau de tissu plié en deux en travers.

Les chaussures des Evenks étaient des olochs en cuir, en tissu ou en rovduga en été et en fourrure de renne en hiver. Les chaussures les plus courantes des Evenks étaient et sont toujours des bottes hautes, issues des chaussures Evenks « unta », ou autre nom de « torbasy », chaussures en fourrure chez les peuples du Nord et de Sibérie.

Dans les conditions difficiles du nord de la Sibérie, la tenue Evenki comprenait nécessairement des mitaines, décorées à la demande de l'artisane.

La coiffure des femmes Evenki est le bonnet. Les bonnets des enfants et des femmes étaient ornés de rubans noués sous le menton.

Bijoux, déco

L'utilisation pratique des vêtements Evenki ne les empêchait pas de les décorer de boules et de cercles en os de mammouth, de perles et de perles. Les perles se retrouvent toujours sur les vêtements anciens et les articles ménagers des peuples du Grand Nord. Les vêtements et les sacs étaient décorés de peintures et de broderies, de poils de cerf sous le cou ou d'une bande de perles le long du contour du tableau, qui mettaient en valeur la silhouette. Si de la broderie était utilisée, elle était généralement placée le long des coutures et des bords des vêtements pour empêcher les mauvais esprits de pénétrer dans les vêtements.

La parka en fourrure n'avait aucune décoration, les vêtements en tissu Evenki étaient décorés d'appliques en forme de bandes de tissu et de rangées de boutons en cuivre, le col de la parka était principalement rond et avait un col rabattu cousu dessus. Une parka avec un col était courante chez les Evenks des sources des rivières Podkamennaya et Nizhnyaya Tunguska, de la rivière Lena, près du lac Ilimsky Tompoko, parmi les Evenks Chumikansky et Transbaïkal. En hiver, une longue écharpe faite de queues d'animaux à fourrure était enroulée autour du cou et de la tête, ou un « nel » était porté.

Les femmes Evenki ont apporté beaucoup d'imagination et d'ingéniosité à la décoration des bavoirs traditionnels Nel, qui constituent un élément important à la fois constructif et décoratif du costume de Toungouska. Il sert à protéger la poitrine et la gorge du gel et du vent, se porte sous le caftan, autour du cou et pend jusqu'au ventre. Le bavoir femme est particulièrement beau. Il est large en haut, plus large qu'en bas, couvre toute la poitrine en largeur et présente un décolleté prononcé. Des applications en tissu et des broderies de perles au niveau du col et de la taille forment des formes géométriques et symétriques se terminant par des accents colorés sur la poitrine. La coloration des perles Evenki est dominée par des couleurs harmonieusement combinées - blanc, bleu, or, rose. Entre les rayures de perles blanches, dorées et bleues, des noires plus étroites sont posées, les ombrant et les séparant. Il convient de noter que le bavoir faisant partie des vêtements Toungouse remonte à l'Antiquité - au 1er millénaire avant JC.

L'ornement Evenki est strictement clair dans sa structure et sa forme, et complexe dans sa composition. Il se compose des rayures les plus simples, des arcs ou des arches, des cercles, des carrés alternés, des rectangles, des zigzags et des figures en forme de croix. La variété des matériaux utilisés dans l'ornementation, les différentes couleurs de cuir, de fourrure, de perles, de tissus enrichissent soigneusement cet ornement, à première vue simple, et confèrent aux objets décorés un aspect très élégant.

Dans leur art, les artisanes Evenki utilisent depuis longtemps des tissus colorés, du rovduga, de la peau de cerf finement habillée sous forme de daim, de cerf, d'élan, d'écureuil, de zibeline, de poils de cerf, leurs propres teintures et des fils colorés fabriqués à partir de tendons de cerf. Un caftan court et léger qui épouse parfaitement la silhouette, une bavette, une ceinture, des bottes hautes en fourrure, des jambières, des chapeaux et des mitaines sont abondamment décorés de perles, brodées de poils de cerf et de fils colorés, incrustés de morceaux de fourrure, de bandes de cuir et tissu de différentes couleurs, recouverts de tissage de lanières, d'appliqués de morceaux de tissus colorés et de plaques d'étain. La décoration est de nature purement constructive : tous ces cadres autour du côté, de l'ourlet, des poignets, des coutures principales du vêtement, des passepoils, des passepoils soulignent le design de l'article et créent une texture riche.

Les artisanes utilisent des morceaux de fourrure pour créer des motifs sur les bavoirs, le dos des caftans, les torses et les tapis. Une façon courante de décorer toutes sortes d'articles en fourrure consiste à combiner des rayures de fourrure blanche et foncée. Parfois, des rayures d'une couleur particulière le long d'un bord sont découpées avec des clous de girofle et des rayures d'une couleur différente sont cousues sur ce bord.

Les « kumalans » ou tapis, œuvres d'art spécifiques à la Toungouse, sont particulièrement intéressants. Les « Kumalans » ont à la fois un objectif économique, ils couvrent les paquets lors du transport sur des rennes, couvrent des objets et les déposent dans des tentes, ainsi qu'un objectif rituel - les tapis de chaman, nécessaires dans les rituels de la famille Evenki. Les Evenks cousent des « Kumalans » à partir de deux ou quatre peaux sur le devant d'un cerf ou d'un élan. Des morceaux de fourrure de lynx, de renard et d'ours sont utilisés pour les bordures et les détails. Les tailles des « kumalans » varient de 60 à 80 centimètres de largeur à 130 à 170 centimètres de longueur. Les artisanes Evenks sculptaient habilement des motifs de rovduga pour les bottes hautes en fourrure, les caftans, les mitaines, les pochettes, ainsi que pour les sacs à dos, les licols et autres articles de harnais de renne. Tous les objets Evenki rovdu étaient décorés de coutures droites flagellées avec des poils de cerf blancs sous le cou, surpiqués de fil de tendon. L’espace entre ces flagelles de suture était peint avec de la peinture rouge, brune et noire.

Kumalan reflète tellement les caractéristiques nationales des Evenks que même sur le drapeau du district national Evenki, il trouve sa place, ayant l'apparence d'un soleil à huit rayons.

L'ornement des vêtements Evenki avait un certain pouvoir sacré, inculquant au propriétaire de cet objet un sentiment de confiance et d'invulnérabilité, de force et de courage. Par exemple, l’image du soleil ou l’ornement d’araignée signifiaient de bons vœux et avaient une fonction protectrice. L'image du soleil est souvent utilisée dans la décoration des produits Evenki. Technique d'exécution et de décoration - mosaïque de fourrure, broderie de perles.

La sémantique de la décoration était déterminée par le culte de la nature de la Sibérie. Les cercles avec un point au centre et sans celui-ci en forme de rosaces sur les vêtements sont des signes astraux, symboles du cosmos : le soleil, les étoiles, la structure du monde. L'ornement triangulaire est un symbole du genre féminin, associé à l'idée et au culte de la fertilité, au souci de la pérennité de la race humaine et au renforcement du pouvoir de la communauté.

Il convient de noter que les croyances des peuples du nord de la Sibérie ne permettaient pas de représenter des personnes, des animaux et des oiseaux avec une précision anatomique. C’est pourquoi il existe aujourd’hui une longue série de symboles et d’allégories qui peuvent être lus, obtenant certaines informations grâce au décodage.

Situation actuelle

Le coup le plus dur porté au mode de vie traditionnel des Evenks de Transbaïkalie, comme de nombreux autres peuples aborigènes de Sibérie, a été porté dans les années 1920-30. La collectivisation générale et les changements forcés de la structure économique opérés par le gouvernement soviétique ont conduit à ce que ce groupe ethnique distinctif soit sur le point de disparaître. Dans les régions du nord de la Transbaïkalie, des changements socio-économiques complexes se sont produits, principalement liés à la construction de la ligne principale Baïkal-Amour. La situation démographique a considérablement changé. Aujourd'hui, dans les lieux de résidence traditionnels des Evenks de Transbaïkalie, vivent un nombre important de représentants d'autres nationalités.

La population indigène s’est largement éloignée du mode de vie économique traditionnel pour adopter un mode de vie typique de la civilisation industrielle moderne.

Aujourd'hui, on observe une tendance constante à la baisse de l'augmentation naturelle du nombre d'Evenks de Transbaïkalie, qui ne représentent plus que 2,5 % de la population totale des trois districts nord de la région de Tchita.

Le problème le plus important des Evenks reste le problème de l'absence de réglementation juridique appropriée - le statut des petits peuples indigènes de Sibérie. Actuellement, le cadre juridique est constitué par les lois fédérales : « Sur les principes fondamentaux de la régulation étatique du développement socio-économique du nord de la Fédération de Russie », « Sur les garanties des droits des peuples autochtones de la Fédération de Russie », « Sur les principes généraux d'organisation des communautés des peuples autochtones du Nord, de la Sibérie et de l'Extrême-Orient de la Fédération de Russie » et « Sur les territoires de gestion traditionnelle de l'environnement des peuples autochtones du Nord, de la Sibérie et de l'Extrême-Orient de la Fédération de Russie ». Fédération."

Parallèlement à la législation fédérale, un certain nombre d'entités constitutives de la Fédération de Russie ont adopté leurs propres actes juridiques, également conçus pour réglementer les droits des peuples autochtones et le régime de gestion de l'environnement : « Sur les territoires de gestion traditionnelle de l'environnement des peuples autochtones du Nord dans le territoire de Khabarovsk » (1998) ; « Sur le statut juridique des Conseils ruraux des députés du peuple d'Evenki sur le territoire de la RSS de Bouriate » (1991) ; Loi de la République de Sakha « Sur la communauté tribale nomade des petits peuples du Nord » (1992). Cependant, contrairement à de nombreux autres sujets de la Fédération de Russie, la Transbaïkalie ne dispose toujours pas de sa propre législation définissant le statut juridique des Évenks, définissant les limites des terres de gestion traditionnelle de l'environnement, la protection des territoires d'importance historique et culturelle, ainsi que lieux sacrés des Evenks. Des questions d'une importance vitale pour les Evenks restent en suspens, telles que l'utilisation des terres de chasse et de pâturage et l'attribution des terres ancestrales.

Les Evenki sont le peuple indigène de la Fédération de Russie. Ils vivent également en Mongolie et dans le nord-est de la Chine. Le nom propre est Evenki, qui est devenu l'ethnonyme officiel en 1931, l'ancien nom est Toungouse.

Des groupes distincts d'Evenks étaient connus sous le nom d'Orochens, Birars, Manegrs, Solons. La langue est l'Evenki, appartient au groupe Toungouse-Manchou de la famille des langues de l'Altaï. Il existe trois groupes de dialectes : le nord, le sud et l'est. Chaque dialecte est divisé en dialectes. La langue russe est répandue ; de nombreux Evenks vivant en Yakoutie et en Bouriatie parlent également le yakoute et le bouriate. Sur le plan anthropologique, ils présentent un tableau plutôt hétéroclite, révélant un complexe de traits caractéristiques des types du Baïkal, du Katanga et de l'Asie centrale. Selon le recensement de la population panrusse de 2010, 1 272 Evenks vivent dans la région d'Irkoutsk.

Evenki : informations générales

Les Evenks se sont formés sur la base du mélange des aborigènes de Sibérie orientale avec les tribus Toungouses venues de la région du Baïkal et de Transbaïkalie. Il y a des raisons de considérer le peuple transbaïkalien Uvan comme les ancêtres directs des Evenki, qui, selon les chroniques chinoises (V-VII siècles après JC), vivaient dans la taïga montagneuse au nord-est de Barguzin et Selenga. Les Uvani n'étaient pas des aborigènes de Transbaïkalie, mais étaient un groupe d'éleveurs nomades venus ici d'une région plus méridionale. En s'installant à travers les étendues de la Sibérie, les Toungouses rencontrèrent les tribus locales et finirent par les assimiler. Les particularités de la formation ethnique des Toungouses ont conduit au fait qu'ils se caractérisent par trois types anthropologiques, ainsi que par trois groupes économiques et culturels différents : les éleveurs de rennes, les éleveurs de bétail et les pêcheurs.

Référence historique

IIe millénaire avant JC - Ier millénaire après JC - l'établissement humain de la basse vallée de la Toungouska. Sites d'anciens peuples de l'ère néolithique des âges du bronze et du fer au milieu de la Podkamennaya Tunguska.

XIIe siècle - le début de la colonisation des Toungouses dans toute la Sibérie orientale : de la côte de la mer d'Okhotsk à l'est jusqu'à l'interfluve d'Ob-Irtych à l'ouest, de l'océan Arctique au nord jusqu'à la région du Baïkal au sud .

Parmi les peuples du nord non seulement du nord de la Russie, mais aussi de toute la côte arctique, les Evenks constituent le groupe linguistique le plus important : plus de 26 000 personnes vivent sur le territoire de la Russie, selon diverses sources, le même nombre en Mongolie et en Mandchourie. .

Avec la création de l'Evenki Okrug, le nom « Evenki » est fermement entré dans l'usage social, politique et linguistique.

Docteur en Sciences Historiques V.A. Tugolukov a donné une explication figurative du nom « Toungouse » : traverser les crêtes.

Depuis l'Antiquité, les Toungouses se sont installés des rives de l'océan Pacifique jusqu'à l'Ob. Leur mode de vie introduisait des changements dans les noms des clans, non seulement en fonction de caractéristiques géographiques, mais, le plus souvent, de caractéristiques familiales. Les Evenks vivant le long des rives de la mer d'Okhotsk étaient appelés Evens ou, plus souvent, Lamuts du mot « lama » - mer. Les Evenks du Transbaïkalie étaient appelés Murchens, car ils se consacraient principalement à l'élevage de chevaux plutôt qu'à l'élevage de rennes. Et le nom du cheval est « mur ». Les éleveurs de rennes Evenki qui se sont installés dans l'interfluve des trois Toungouskas (Haut, Podkamennaya ou Moyen et Inférieur) et Angara s'appelaient eux-mêmes Orochens - rennes Toungouses. Et ils parlaient et parlaient tous la même langue toungouse-mandchoue.

La plupart des historiens toungouses considèrent la Transbaïkalie et la région de l'Amour comme la patrie ancestrale des Evenks. De nombreuses sources affirment qu'ils ont été chassés par les habitants des steppes les plus belliqueux au début du Xe siècle. Cependant, il existe un autre point de vue. Les chroniques chinoises mentionnent que 4 000 ans avant que les Evenks ne soient expulsés, les Chinois connaissaient un peuple qui était le plus fort parmi les « étrangers du nord et de l’est ». Et ces chroniques chinoises témoignent de coïncidences dans de nombreux traits de cet ancien peuple - les Sushen - avec le dernier, que nous connaissons sous le nom de Toungouse.

1581-1583 - la première mention des Toungouses en tant que peuple dans la description du royaume de Sibérie.

Les premiers explorateurs, explorateurs et voyageurs ont fait l'éloge des Toungouses :

"serviable sans servilité, fier et courageux."

Khariton Laptev, qui a examiné les rives de l'océan Arctique entre l'Ob et Olenek, a écrit :

« En courage, en humanité et en bon sens, les Toungouses sont supérieurs à tous les nomades vivant dans des yourtes. »

Le décembriste en exil V. Kuchelbecker a qualifié les Toungouses d'« aristocrates sibériens », et le premier gouverneur de l'Ienisseï, A. Stepanov, a écrit :

"leurs costumes ressemblent aux camisoles des grands espagnols..."

Mais il ne faut pas oublier que les premiers explorateurs russes ont également noté que « leurs lances et leurs lances sont en pierre et en os », qu'ils n'ont pas d'ustensiles en fer, et « qu'ils préparent le thé dans des cuves en bois avec des pierres chaudes et ne cuisent que de la viande ». sur des charbons… » Et plus loin :

"Il n'y a pas d'aiguilles en fer et ils cousent des vêtements et des chaussures avec des aiguilles en os et des veines de cerf."

Seconde moitié du XVIe siècle. - pénétration des industriels et chasseurs russes dans les bassins du Taza, du Turukhan et de l'embouchure des fleuves Ienisseï.

La proximité de deux cultures différentes s’interpénétre. Les Russes ont appris les techniques de chasse, de survie dans les conditions nordiques et ont été contraints d'accepter les normes morales et la vie sociale des aborigènes, d'autant plus que les nouveaux arrivants ont pris des femmes locales comme épouses et ont créé des familles mixtes.

Territoire d'établissement et nombre

Les Evenks habitent un vaste territoire allant de la rive gauche de l'Ienisseï à l'ouest jusqu'à la mer d'Okhotsk à l'est. La frontière sud de la colonie longe la rive gauche de l'Amour et de l'Angara. Administrativement, les Evenks sont installés à l'intérieur des frontières des régions d'Irkoutsk, Chita, Amour et Sakhaline, des républiques de Yakoutie et de Bouriatie, des territoires de Krasnoïarsk et de Khabarovsk. Il existe également des Evenks dans les régions de Tomsk et de Tioumen. Sur ce territoire gigantesque, ils ne constituent nulle part la majorité de la population ; ils vivent dans les mêmes colonies que les Russes, les Iakoutes et d’autres peuples.

Le nombre des Evenks au moment de leur entrée en Russie (XVIIe siècle) était estimé à environ 36 135 personnes. Les données les plus précises sur leur nombre ont été fournies par le recensement de 1897 - 64 500, tandis que 34 471 personnes considéraient le toungouse comme leur langue maternelle, le reste étant le russe (31,8%), le yakoute, le bouriate et d'autres langues.

Près de la moitié des Evenks de la Fédération de Russie vivent dans la République de Sakha (Yakoutie). Ici, ils sont concentrés dans les ulus Aldansky (1890 personnes), Bulunsky (2086), Zhigansky (1836), Oleneksky (2179) et Ust-Maisky (1945). Dans leur formation nationale-territoriale - l'Okrug autonome des Evenki - il y a relativement peu d'Evenks - 11,6 % de leur nombre total. Il y en a suffisamment dans le territoire de Khabarovsk. Dans d'autres régions, environ 4 à 5 % de tous les Évenks vivent. Dans les régions d'Evenkia, de Yakoutie, de Bouriatie, de Chita, d'Irkoutsk et de l'Amour, les Evenks prédominent parmi les autres peuples autochtones du Nord.

Un trait caractéristique de la colonie Evenki est la dispersion. Il existe une centaine de colonies dans le pays où ils vivent, mais dans la plupart des colonies, leur nombre varie de plusieurs dizaines à 150-200 personnes. Il existe peu de colonies où les Evenks vivent en groupes compacts relativement importants. Ce type d'établissement a un impact négatif sur le développement ethnoculturel de la population.

Vie, économie, culte

L'occupation principale des Evenks « à pied » ou « sédentaires » est la chasse au cerf, au wapiti, au chevreuil, au cerf porte-musc, à l'ours, etc. Plus tard, la chasse commerciale à la fourrure s'est répandue. Ils chassaient de l'automne au printemps, deux ou trois personnes à la fois. Ils marchaient dans la taïga à skis nus (kingne, kigle) ou doublés de kamus (suksilla). Les éleveurs de rennes chassaient à cheval.

L'élevage du renne avait principalement une importance en matière de transport. Les rennes étaient utilisés pour l'équitation, pour l'emballage et pour la traite. Les petits troupeaux et le pâturage libre prédominaient. Après la fin de la saison de chasse hivernale, plusieurs familles s'unissaient généralement et migraient vers des endroits propices à la mise bas. Le pâturage commun des cerfs s'est poursuivi tout au long de l'été. En hiver, pendant la saison de chasse, les cerfs paissaient généralement à proximité des camps où séjournaient les familles des chasseurs. La migration a eu lieu à chaque fois vers de nouveaux endroits - en été le long des bassins versants, en hiver le long des rivières ; des chemins permanents menaient uniquement aux postes de traite. Certains groupes possédaient différents types de traîneaux, empruntés aux Nenets et aux Yakoutes.

Les Evenks « équestres » élevaient des chevaux, des chameaux et des moutons.

La pêche avait une importance auxiliaire dans la région du Baïkal, dans les zones lacustres au sud du lac Essey, dans le haut Vilyui, dans le sud de la Transbaïkalie et sur la côte d'Okhotsk - également d'importance commerciale. Les phoques étaient également chassés sur la côte d'Okhotsk et sur le lac Baïkal.

Ils se déplaçaient sur l'eau sur des radeaux (temu), des bateaux à rame à deux pales - pirogue, parfois avec des flancs en planches (ongocho, utunngu) ou en écorce de bouleau (dyav) ; Pour les traversées, les Orochens utilisaient un bateau en peau d'élan sur une armature fabriquée sur place (mureke).

La transformation à domicile des peaux et des écorces de bouleau (chez les femmes) s'est développée ; Avant l'arrivée des Russes, la forge était connue, y compris sur commande. En Transbaïkalie et dans la région de l'Amour, ils se sont en partie tournés vers l'agriculture sédentaire et l'élevage. Les Evenks modernes conservent pour la plupart la chasse traditionnelle et l'élevage de rennes. Depuis les années 1930 Des coopératives d'élevage de rennes ont été créées, des colonies sédentaires ont été construites, l'agriculture s'est répandue (légumes, pommes de terre et, dans le sud, orge, avoine). Dans les années 1990. Les Evenks ont commencé à s'organiser en communautés tribales.

La base de l'alimentation traditionnelle est la viande (animaux sauvages, viande de cheval chez les Evenks équestres) et le poisson. En été, ils consommaient du lait de renne, des baies, de l'ail sauvage et des oignons. Ils ont emprunté du pain cuit aux Russes : à l'ouest de la Léna, ils cuisaient des boules de pâte au levain dans la cendre, et à l'est, ils cuisaient des pains plats sans levain. La boisson principale est le thé, parfois accompagné de lait de renne ou de sel.

Les camps d'hiver comprenaient 1 à 2 tentes, les camps d'été - jusqu'à 10, et plus pendant les vacances. Le copain (du) avait un cadre conique composé de poteaux sur un cadre de poteaux, recouvert de pneus nyuk en rovduga ou peaux (en hiver) et d'écorce de bouleau (en été). Lors de la migration, le cadre a été laissé en place. Une cheminée était construite au centre de la peste, et au-dessus se trouvait un poteau horizontal pour le chaudron. Dans certains endroits, on connaissait également des semi-pirogues, des habitations en rondins empruntées aux Russes, la yourte-stand de Yakut, en Transbaïkalie - la yourte bouriate et parmi les Birars sédentaires de la région de l'Amour - une habitation quadrangulaire en rondins de type fanza.

Les vêtements traditionnels se composent de rovduzh ou natazniks en tissu (herki), de jambières (aramus, gurumi), d'un caftan oscillant en peau de cerf dont les rabats étaient noués à la poitrine avec des liens ; un bavoir avec des liens dans le dos était porté en dessous. Le bavoir des femmes (nelly) était décoré de perles et avait un bord inférieur droit, tandis que celui des hommes (helmi) avait un angle. Les hommes portaient une ceinture avec un couteau dans un fourreau, les femmes - avec un étui à aiguilles, une poudrière et une pochette. Les vêtements étaient décorés de bandes de fourrure de chèvre et de chien, de franges, de broderies en crin de cheval, de plaques de métal et de perles. Les éleveurs de chevaux de Transbaïkalie portaient une robe avec une large écharpe sur la gauche. Des éléments des vêtements russes se sont répandus.

Les communautés Evenki se sont réunies pendant l'été pour rassembler ensemble des rennes et célébrer les fêtes. Ils comprenaient plusieurs familles apparentées et comptaient de 15 à 150 personnes. Des formes de distribution collective, d'entraide, d'hospitalité, etc. ont été développées. Par exemple, jusqu'au 20e siècle. une coutume (nimat) a été conservée, obligeant le chasseur à donner une partie de ses prises à ses proches. Fin du 19ème siècle. les petites familles prédominaient. La propriété était héritée par la lignée masculine. Les parents restaient généralement avec leur plus jeune fils. Le mariage était accompagné du paiement de la dot ou du travail pour la mariée. Les lévirats étaient connus et dans les familles riches - la polygamie (jusqu'à 5 épouses). Jusqu'au 17ème siècle On connaissait jusqu'à 360 clans patrilinéaires comptant en moyenne 100 personnes, gouvernés par des aînés - « princes ». La terminologie de parenté a conservé les caractéristiques du système de classification.

Les cultes des esprits, les cultes commerciaux et claniques et le chamanisme ont été préservés. Il y avait des éléments du Festival de l'ours - des rituels associés au découpage de la carcasse d'un ours tué, à la consommation de sa viande et à l'enterrement de ses os. La christianisation des « couronnes » est pratiquée depuis le XVIIe siècle. En Transbaïkalie et dans la région de l'Amour, il y avait une forte influence du bouddhisme.

Le folklore comprenait des chansons improvisées, des épopées mythologiques et historiques, des contes de fées sur les animaux, des légendes historiques et quotidiennes, etc. L'épopée était interprétée sous forme de récitatif et les auditeurs prenaient souvent part au spectacle, répétant des lignes individuelles après le narrateur. Des groupes distincts d'Evenks avaient leurs propres héros épiques (soning). Il y avait aussi des héros constants - des personnages comiques dans les histoires de tous les jours. Parmi les instruments de musique connus figurent la guimbarde, l'arc de chasse, etc., et parmi les danses - la danse en rond (cheiro, sedio), exécutée sur une improvisation de chants. Les jeux prenaient la forme de compétitions de lutte, de tir, de course, etc. Sculpture artistique sur os et sur bois, travail du métal (hommes), broderie de perles, broderie de soie chez les Evenks de l'Est, applications de fourrure et de tissu et gaufrage d'écorce de bouleau (femmes). ) ont été développés.

Mode de vie et système de soutien

Sur le plan économique, les Evenks se distinguent sensiblement des autres peuples du Nord, de la Sibérie et de l'Extrême-Orient. Ce sont avant tout des chasseurs de rennes. Le chasseur Evenk a passé une bonne moitié de sa vie à chevaucher un cerf. Les Evenks avaient également des groupes qui chassaient à pied, mais en général, c'était la conduite du cerf qui était la principale carte de visite de ce peuple. La chasse jouait un rôle de premier plan parmi la plupart des groupes territoriaux Evenki. L'essence de chasse de l'Evenk se manifeste clairement même dans un domaine aussi secondaire pour lui que la pêche. Pêcher un Evenk est la même chose que chasser. Pendant de nombreuses années, leurs principaux outils de pêche étaient un arc de chasse avec des flèches émoussées, utilisées pour tuer les poissons, et une lance, un type de lance de chasse. À mesure que la faune s'épuisait, l'importance de la pêche dans les moyens de subsistance des Evenks a commencé à augmenter.

L'élevage de rennes des Evenks est la taïga, la meute et l'équitation. Le pâturage et la traite gratuits des femelles étaient pratiqués. Les Évenks sont nés nomades. La longueur des migrations des chasseurs de rennes atteignait des centaines de kilomètres par an. Les familles individuelles ont parcouru des distances de mille kilomètres.

L'économie traditionnelle des Evenks après la collectivisation et de nombreuses autres réorganisations au cours de la période soviétique au début des années 1990. existait sous deux variantes principales : l'élevage commercial de rennes de chasse et de transport, caractéristique d'un certain nombre de régions de Sibérie et de certaines régions de Yakoutie, et l'élevage de rennes et l'agriculture commerciale à grande échelle, qui se sont développés principalement à Evenkia. Le premier type d'économie s'est développé dans le cadre d'entreprises coopératives et industrielles d'État (entreprises industrielles d'État, koopzverpromhozy), le second - dans le cadre de fermes d'État d'élevage de rennes, axées sur la production de produits carnés commercialisables. Le commerce des fourrures y était d'une importance secondaire.

Situation ethno-sociale

La dégradation de l'économie traditionnelle et l'effondrement des infrastructures de production dans les villages nationaux ont extrêmement aggravé la situation ethno-sociale dans les zones où vivent les Evenks. Le problème le plus douloureux est le chômage. Dans l'Okrug autonome d'Evenki, en raison de la non-rentabilité, l'élevage a été complètement supprimé et avec lui des dizaines d'emplois. Un niveau de chômage élevé est enregistré dans les districts d'Evenki de la région d'Irkoutsk. Ici, entre 59 et 70 % des Evenks sont au chômage.

La plupart des villages Evenki n'ont pas de communications régulières, même avec les centres régionaux. Les produits ne sont souvent importés qu'une fois par an le long de la route d'hiver dans un assortiment extrêmement limité (farine, sucre, sel). Dans de nombreux villages, les centrales électriques locales ne fonctionnent pas de manière stable : il n'y a pas de pièces de rechange, pas de carburant et l'électricité n'est fournie que quelques heures par jour.

Dans des conditions de crise économique, la santé de la population se détériore. La prévention des maladies et les mesures visant à améliorer la santé des Evenks sont réalisées dans un volume totalement insuffisant en raison du manque de ressources financières pour le travail des équipes médicales mobiles, l'achat de médicaments et le maintien de médecins de spécialités étroites. En raison du manque de communication régulière avec les centres régionaux, les gens ne peuvent pas se rendre dans les hôpitaux régionaux pour se faire soigner. Les opérations d'ambulance aérienne ont été réduites au minimum.

Les indicateurs démographiques se détériorent. Dans plusieurs régions, le taux de natalité a fortement diminué et le taux de mortalité a augmenté. Dans la région du Katanga par exemple, le taux de mortalité à Evenki est plus de deux fois supérieur au taux de natalité. Et c'est une image typique de tous les villages Evenk. Dans la structure de mortalité de la population indigène, la première place est occupée par les accidents, les suicides, les blessures et les empoisonnements, principalement dus à l'alcoolisme.

Situation ethnoculturelle

La structure sociale moderne et l'environnement culturel correspondant dans la plupart des régions où vivent les Evenks constituent une pyramide à plusieurs niveaux. Sa base est une mince couche de population rurale permanente qui, comme il y a 100 ans, mène une économie nomade. Cependant, cette couche diminue régulièrement et, parallèlement, le noyau principal des détenteurs de la culture traditionnelle diminue.

Un trait caractéristique de la situation linguistique moderne chez les Evenks est le bilinguisme de masse. Le degré de maîtrise de la langue maternelle varie selon les groupes d’âge et selon les régions. En général, 30,5 % des Evenks considèrent la langue Evenki comme leur langue maternelle, 28,5 % considèrent la langue russe et plus de 45 % des Evenks parlent couramment leur langue. L'écriture Evenki a été créée à la fin des années 1920 et depuis 1937, elle est traduite dans l'alphabet russe. La langue littéraire Evenki était basée sur le dialecte des Evenki de Podkamennaya Toungouska, mais la langue littéraire des Evenki n'est pas encore devenue supra-dialectale. L'enseignement des langues s'effectue de la 1re à la 8e année, à l'école primaire en tant que matière, puis en option. L'enseignement de la langue maternelle dépend de la disponibilité du personnel, et plus encore de la politique linguistique des administrations locales. Le personnel pédagogique est formé dans les écoles pédagogiques d'Igarka et de Nikolaevsk-sur-l'Amour, dans les universités de Bouriate, de Yakoute et de Khabarovsk, ainsi que dans l'Université pédagogique d'État de Russie. Herzen à Saint-Pétersbourg. Les émissions de radio sont diffusées en langue Evenki dans la République de Sakha (Yakoutie) et en Evenkia. Dans un certain nombre de régions, des émissions de radio locales sont diffusées. Dans l'Okrug autonome d'Evenki, un supplément au journal de district est publié une fois par semaine. Un énorme travail pour faire revivre la langue maternelle est réalisé par Z.N. Pikunova, l'auteur principal des manuels. En Sakha-Yakoutie, l'école spécialisée Evenki du village de Yengri est célèbre.

Les organisations publiques Evenki prennent des mesures pour faire revivre la culture traditionnelle. En Bouriatie, le Centre républicain de la culture Evenki « Arun » a été créé, dans le territoire de Krasnoïarsk - l'Association des cultures du Nord « Eglen ». Des centres culturels fonctionnent dans de nombreuses écoles des villages nationaux où vivent les Evenks. La télévision et la radio républicaines de Yakoutie et de Bouriatie diffusent des programmes consacrés à la culture Evenki. En Bouriatie, le festival Bolder est régulièrement organisé avec la participation d'Evenks d'autres régions et de Mongolie. L'intelligentsia nationale participe activement au travail des organisations publiques : enseignants, travailleurs médicaux, avocats, représentants de l'intelligentsia créatrice. Les écrivains Evenk Alitet Nemtouchkine et Nikolaï Oegir sont largement connus en Russie. Le principal problème dans le développement de la vie ethnoculturelle des Evenks est leur désunion territoriale. Les grands Suglans annuels, où les représentants de tous les groupes territoriaux se réunissaient pour discuter des questions urgentes de la vie ethnique, sont le rêve chéri de tous les Evenks. La situation économique du pays rend cependant ce rêve irréalisable pour l’instant.

Perspectives de préservation des Evenks en tant que groupe ethnique

Les perspectives de préservation des Evenks en tant que système ethnique sont plutôt optimistes. En comparaison avec d'autres peuples proches d'eux sur le plan culturel, ils sont en nombre relativement élevé, ce qui rend le problème de leur préservation en tant que communauté ethnique sans pertinence. L'essentiel pour eux dans les conditions modernes est la recherche de nouveaux critères d'auto-identification. De nombreux dirigeants Evenki associent la renaissance de leur peuple aux possibilités de leur propre culture traditionnelle, qui leur semble totalement autosuffisante, capable non seulement de survivre, mais aussi de se développer avec succès dans des conditions de coexistence avec une autre culture extérieure. Le développement de toute nation s'est toujours produit dans des conditions d'emprunt culturel continu. Les Evenks ne font pas exception à cet égard. Leur culture moderne est un étrange entrelacement de tradition et d’innovation. Dans ces conditions, les Evenks doivent encore trouver un modèle optimal pour leur avenir. Cependant, comme pour tous les peuples du Nord, leur futur destin ethnique dépendra du degré de préservation et de développement des industries traditionnelles et des traditions culturelles.

Bâtiments Evenki

Camps évenks.

Les Evenks menaient une vie nomade en tant que chasseurs et éleveurs de rennes. Au début du XXe siècle. dans les régions de Lensko-Kirensky et d'Ilimsky, les Evenks sont passés à un mode de vie semi-sédentaire. Cela a affecté la nature de leur foyer. Les camps Evenki, selon la saison, étaient divisés en hiver, printemps-automne et été. Les familles apparentées s'installaient généralement dans un camp. Dans le cadre du camp automne-printemps, il y a une tente fixe - golomo, dont la charpente est constituée de demi-bûches et recouverte d'écorce de mélèze. La structure de la tente était composée de 25 à 40 poteaux installés en cercle et attachés au sommet. Ils reposaient sur 2, 4 ou 6 poteaux principaux situés à l'intérieur. Les pneus Chum étaient fabriqués à partir de peau de cerf tannée, d'écorce de bouleau et d'écorce de mélèze. Le revêtement inférieur était composé de 6 à 10 peaux, le revêtement supérieur de 2 à 4 peaux. Les pneus d'été - "étaux" - étaient cousus à partir de morceaux d'écorce de bouleau prélevés sur 2 à 3 arbres. Le foyer de la peste était au centre, la fumée sortait par le trou supérieur. Une longue perche transversale était fixée au-dessus du foyer pour accrocher une chaudière ou une bouilloire au crochet du foyer. A l'intérieur, la tente était divisée en trois parties : la droite - la moitié féminine, la gauche - la moitié masculine, la partie opposée à l'entrée était destinée aux invités. L'installation du copain a été réalisée par des femmes. Lors de leur migration, les Evenks n'emportaient avec eux que des pneus, laissant la carcasse non assemblée. Un nouveau cadre a été installé dans un nouvel emplacement.

Labaz Delken

Labaz

Non loin de l’entrée de la tente se trouvait un sol fait de poteaux sur pilotis, d’environ 1,5 mètre de haut. Les arbres à proximité ont été abattus et soigneusement poncés, des rainures ont été creusées, sur lesquelles d'épais poteaux transversaux ont été installés, et un moletage de poteaux plus petits a été placé dessus. Les objets essentiels étaient stockés dans un tel hangar de stockage : vaisselle, nourriture, vêtements, outils. Des peaux non traitées étaient déposées dessus en cas de pluie, afin que les objets ne soient pas mouillés.

Labaz noku

Les granges Evenki pour stocker la nourriture et les effets personnels étaient des hangars noku - des cabanes en rondins de bois avec un toit à pignon recouvert d'écorce de mélèze. La maison en rondins a été installée sur pilotis de 1 à 2 mètres de haut. Nous sommes montés sur le hangar de stockage à l'aide d'une bûche dans laquelle étaient creusées des marches. Cela a été fait pour que les animaux ne volent pas d'objets ni de nourriture. Les tas de sable étaient lisses, les rongeurs ne pouvaient pas grimper dessus et l'odeur de la nourriture et des objets ne se répandait pas sur le sol. Selon les journaux de chercheurs sibériens, en cas d'attaque d'ennemis ou d'animaux sauvages, les Toungouses grimpaient dans un hangar de stockage et y tenaient la défense, ripostant avec un arc et poignardant l'ennemi avec une lance. Ainsi, le hangar de stockage Noku n’était à l’origine pas seulement une dépendance. Pour la chasse passive aux animaux à fourrure, des pièges (pièges buccaux) appelés langs étaient placés à proximité des camps. La base du camp d'été se compose de plaies de rovduga portables (rovduga - cerf ou chamois d'élan parmi les peuples de Sibérie), d'un feu-fumée pour protéger les cerfs des moucherons, de dispositifs pour sécher et réparer les filets, pour éliminer la graisse des peaux d'animaux, ainsi que ainsi qu'une forge primitive.

Art folklorique

- des artisans qualifiés combinent de manière complexe la fourrure, l'écorce de bouleau, le bois et, curieusement, les perles. Presque tous les ustensiles et vêtements des Evenks sont décorés de perles. Les perles sont utilisées dans les cérémonies rituelles des chamanes et font même partie du harnais du renne, une excellente décoration de tête pour le cerf.

L'utilisation pratique des vêtements n'a pas empêché de les décorer avec des boules et des cercles en os de mammouth, des perles et des perles que l'on retrouve toujours sur les vêtements anciens et les articles ménagers des peuples du Grand Nord. Les vêtements et les sacs étaient décorés de peintures et de broderies, de poils de cerf sous le cou ou d'une bande de perles le long du contour du tableau, ce qui mettait en valeur la silhouette. Si la broderie était utilisée, elle était généralement située le long des coutures et. bords des vêtements pour empêcher la pénétration des mauvais esprits dans les vêtements.

L'ornement Evenki est strictement géométrique, clair dans sa structure et sa forme, complexe dans sa composition. Il se compose des rayures les plus simples, des arcs ou des arches, des cercles, des carrés alternés, des rectangles, des zigzags et des figures en forme de croix. La variété des matériaux utilisés dans l'ornementation, les différentes couleurs de cuir, de fourrure, de perles et de tissus enrichissent soigneusement cet ornement en apparence simple et confèrent aux objets décorés un aspect très élégant.

Dans leur art, les artisanes Evenk utilisent depuis longtemps des tissus colorés, du rovduga (peau de cerf finement habillée sous forme de daim), du cerf, de l'élan, de l'écureuil, de la zibeline, des poils de cerf, leurs propres teintures et des fils colorés fabriqués à partir de tendons de cerf. Un caftan court et léger qui épouse parfaitement la silhouette, une bavette, une ceinture, des bottes hautes en fourrure, des jambières, des chapeaux et des mitaines sont abondamment décorés de perles, brodées de poils de cerf et de fils colorés, incrustés de morceaux de fourrure, de bandes de cuir et tissu de différentes couleurs, recouverts de tissage de lanières, d'appliqués de morceaux de tissus colorés et de plaques d'étain. La décoration est de nature purement constructive : tous ces cadres autour du côté, de l'ourlet, des poignets, des coutures principales du vêtement, des passepoils, des passepoils soulignent le design de l'article et créent une texture riche. La sémantique de la décoration était déterminée par le culte de la nature. Les cercles avec un point au centre et sans celui-ci en forme de rosaces sur les vêtements sont des signes astraux, symboles du cosmos : le soleil, les étoiles, la structure du monde. L'ornement triangulaire est un symbole du genre féminin, associé à l'idée et au culte de la fertilité, au souci de la pérennité de la race humaine et au renforcement du pouvoir de la communauté.

Les Evenki sont le peuple indigène de la Fédération de Russie. Ils vivent également en Mongolie et dans le nord-est de la Chine. Nom personnel - Evenki, devenu ethnonyme officiel en 1931, l'ancien nom - Toungouse. Des groupes distincts d'Evenks étaient connus sous le nom de orochen, birary, manegry, solon. La langue est l'Evenki, appartient au groupe Toungouse-Manchou de la famille des langues de l'Altaï. Il existe trois groupes de dialectes : le nord, le sud et l'est. Chaque dialecte est divisé en dialectes. La langue russe est répandue ; de nombreux Evenks vivant en Yakoutie et en Bouriatie parlent également le yakoute et le bouriate. Sur le plan anthropologique, ils présentent un tableau plutôt hétéroclite, révélant un complexe de traits caractéristiques des types du Baïkal, du Katanga et de l'Asie centrale. Selon le recensement de la population panrusse de 2010, 1 272 Evenks vivent sur le territoire.

Evenki : informations générales

Les Evenks se sont formés sur la base du mélange des aborigènes de Sibérie orientale avec les tribus Toungouses venues de la région du Baïkal et de Transbaïkalie. Il y a des raisons de considérer le peuple transbaïkalien Uvan comme les ancêtres directs des Evenki, qui, selon les chroniques chinoises (V-VII siècles après JC), vivaient dans la taïga montagneuse au nord-est de Barguzin et Selenga. Les Uvani n'étaient pas des aborigènes de Transbaïkalie, mais étaient un groupe d'éleveurs nomades venus ici d'une région plus méridionale. En s'installant à travers les étendues de la Sibérie, les Toungouses rencontrèrent les tribus locales et finirent par les assimiler. Les particularités de la formation ethnique des Toungouses ont conduit au fait qu'ils se caractérisent par trois types anthropologiques, ainsi que par trois groupes économiques et culturels différents : les éleveurs de rennes, les éleveurs de bétail et les pêcheurs.

Référence historique

IIe millénaire avant JC - Ier millénaire après JC - l'établissement humain de la basse vallée de la Toungouska. Sites d'anciens peuples de l'ère néolithique des âges du bronze et du fer au milieu de la Podkamennaya Tunguska.

XIIe siècle - le début de la colonisation des Toungouses dans toute la Sibérie orientale : de la côte de la mer d'Okhotsk à l'est jusqu'à l'interfluve d'Ob-Irtych à l'ouest, de l'océan Arctique au nord jusqu'à la région du Baïkal au sud .

Parmi les peuples du nord non seulement du nord de la Russie, mais aussi de toute la côte arctique, les Evenks constituent le groupe linguistique le plus important : plus de 26 000 personnes vivent sur le territoire de la Russie, selon diverses sources, le même nombre en Mongolie et en Mandchourie. .

Avec la création de l'Evenki Okrug, le nom « Evenki » est fermement entré dans l'usage social, politique et linguistique.

Docteur en Sciences Historiques V.A. Tugolukov a donné une explication figurative du nom « Toungouse » : traverser les crêtes.

Depuis l'Antiquité, les Toungouses se sont installés des rives de l'océan Pacifique jusqu'à l'Ob. Leur mode de vie introduisait des changements dans les noms des clans, non seulement en fonction de caractéristiques géographiques, mais, le plus souvent, de caractéristiques familiales. Les Evenks vivant le long des rives de la mer d'Okhotsk étaient appelés Evens ou, plus souvent, Lamuts du mot « lama » - mer. Les Evenks du Transbaïkalie étaient appelés Murchens, car ils se consacraient principalement à l'élevage de chevaux plutôt qu'à l'élevage de rennes. Et le nom du cheval est « mur ». Les éleveurs de rennes Evenki se sont installés dans l'interfluve des trois Toungouskas (Haut, Podkamennaya ou Moyen et Inférieur) et se sont appelés Orochens - rennes Toungouses. Et ils parlaient et parlaient tous la même langue toungouse-mandchoue.

La plupart des historiens toungouses considèrent la Transbaïkalie et la région de l'Amour comme la patrie ancestrale des Evenks. De nombreuses sources affirment qu'ils ont été chassés par les habitants des steppes les plus belliqueux au début du Xe siècle. Cependant, il existe un autre point de vue. Les chroniques chinoises mentionnent que 4 000 ans avant que les Evenks ne soient expulsés, les Chinois connaissaient un peuple qui était le plus fort parmi les « étrangers du nord et de l’est ». Et ces chroniques chinoises témoignent de coïncidences dans de nombreux traits de cet ancien peuple - les Sushen - avec le dernier, que nous connaissons sous le nom de Toungouse.

1581-1583 - la première mention des Toungouses en tant que peuple dans la description du royaume de Sibérie.

Les premiers explorateurs, explorateurs et voyageurs ont fait l'éloge des Toungouses :

"serviable sans servilité, fier et courageux."

Khariton Laptev, qui a examiné les rives de l'océan Arctique entre l'Ob et Olenek, a écrit :

« En courage, en humanité et en bon sens, les Toungouses sont supérieurs à tous les nomades vivant dans des yourtes. »

Le décembriste en exil V. Kuchelbecker a qualifié les Toungouses d'« aristocrates sibériens », et le premier gouverneur de l'Ienisseï, A. Stepanov, a écrit :

"leurs costumes ressemblent aux camisoles des grands espagnols..."

Mais il ne faut pas oublier que les premiers explorateurs russes notaient aussi que « leurs lances et lances sont faites de pierre et d'os"qu'ils n'ont pas d'ustensiles en fer, et" le thé est bouilli dans des cuves en bois avec des pierres chaudes et la viande est cuite uniquement sur des charbons..." Et plus loin:

"Il n'y a pas d'aiguilles en fer et ils cousent des vêtements et des chaussures avec des aiguilles en os et des veines de cerf."

Seconde moitié du XVIe siècle. - pénétration des industriels et chasseurs russes dans les bassins du Taza, du Turukhan et de l'embouchure des fleuves Ienisseï.

La proximité de deux cultures différentes s’interpénétre. Les Russes ont appris les techniques de chasse, de survie dans les conditions nordiques et ont été contraints d'accepter les normes morales et la vie sociale des aborigènes, d'autant plus que les nouveaux arrivants ont pris des femmes locales comme épouses et ont créé des familles mixtes.

Territoire d'établissement et nombre

Les Evenks habitent un vaste territoire allant de la rive gauche de l'Ienisseï à l'ouest jusqu'à la mer d'Okhotsk à l'est. La frontière sud de la colonie longe la rive gauche de l'Amour et. Administrativement, les Evenks sont installés à l'intérieur des frontières des régions d'Irkoutsk, Chita, Amour et Sakhaline, des républiques de Yakoutie et de Bouriatie, des territoires de Krasnoïarsk et de Khabarovsk. Il existe également des Evenks dans les régions de Tomsk et de Tioumen. Sur ce territoire gigantesque, ils ne constituent nulle part la majorité de la population ; ils vivent dans les mêmes colonies que les Russes, les Iakoutes et d’autres peuples.

Le nombre des Evenks au moment de leur entrée en Russie (XVIIe siècle) était estimé à environ 36 135 personnes. Les données les plus précises sur leur nombre ont été fournies par le recensement de 1897 - 64 500, tandis que 34 471 personnes considéraient le toungouse comme leur langue maternelle, le reste étant le russe (31,8%), le yakoute, le bouriate et d'autres langues.

Près de la moitié des Evenks de la Fédération de Russie vivent dans la République de Sakha (Yakoutie). Ici, ils sont concentrés dans les ulus Aldansky (1890 personnes), Bulunsky (2086), Zhigansky (1836), Oleneksky (2179) et Ust-Maisky (1945). Dans leur formation nationale-territoriale - l'Okrug autonome des Evenki - il y a relativement peu d'Evenks - 11,6 % de leur nombre total. Il y en a suffisamment dans le territoire de Khabarovsk. Dans d'autres régions, environ 4 à 5 % de tous les Évenks vivent. Dans les régions d'Evenkia, de Yakoutie, de Bouriatie, de Chita, d'Irkoutsk et de l'Amour, les Evenks prédominent parmi les autres peuples autochtones du Nord.

Un trait caractéristique de la colonie Evenki est la dispersion. Il existe une centaine de colonies dans le pays où ils vivent, mais dans la plupart des colonies, leur nombre varie de plusieurs dizaines à 150-200 personnes. Il existe peu de colonies où les Evenks vivent en groupes compacts relativement importants. Ce type d'établissement a un impact négatif sur le développement ethnoculturel de la population.

Vie, économie, culte

L'occupation principale des Evenks « à pied » ou « sédentaires » est la chasse au cerf, au wapiti, au chevreuil, au cerf porte-musc, à l'ours, etc. Plus tard, la chasse commerciale à la fourrure s'est répandue. Ils chassaient de l'automne au printemps, deux ou trois personnes à la fois. Ils marchaient dans la taïga à skis nus (kingne, kigle) ou doublés de kamus (suksilla). Les éleveurs de rennes chassaient à cheval.

L'élevage du renne avait principalement une importance en matière de transport. Les rennes étaient utilisés pour l'équitation, pour l'emballage et pour la traite. Les petits troupeaux et le pâturage libre prédominaient. Après la fin de la saison de chasse hivernale, plusieurs familles s'unissaient généralement et migraient vers des endroits propices à la mise bas. Le pâturage commun des cerfs s'est poursuivi tout au long de l'été. En hiver, pendant la saison de chasse, les cerfs paissaient généralement à proximité des camps où séjournaient les familles des chasseurs. La migration a eu lieu à chaque fois vers de nouveaux endroits - en été le long des bassins versants, en hiver le long des rivières ; des chemins permanents menaient uniquement aux postes de traite. Certains groupes possédaient différents types de traîneaux, empruntés aux Nenets et aux Yakoutes.

Les Evenks « équestres » élevaient des chevaux, des chameaux et des moutons.

La pêche avait une importance auxiliaire dans la région du Baïkal, dans les zones lacustres au sud du lac Essey, dans le haut Vilyui, dans le sud de la Transbaïkalie et sur la côte d'Okhotsk - également d'importance commerciale. Sur la côte d'Okhotsk, ils chassaient également le phoque.

Ils se déplaçaient sur l'eau sur des radeaux ( sujet), bateaux à rame bipale - pirogue, parfois à flancs en planches (ongocho, utunngu) ou en écorce de bouleau (dyav) ; Les Orochens pour les traversées utilisaient un bateau en peau d'élan sur une armature réalisée sur place ( mureke).

La transformation à domicile des peaux et des écorces de bouleau (chez les femmes) s'est développée ; Avant l'arrivée des Russes, la forge était connue, y compris sur commande. En Transbaïkalie et dans la région de l'Amour, ils se sont en partie tournés vers l'agriculture sédentaire et l'élevage. Les Evenks modernes conservent pour la plupart la chasse traditionnelle et l'élevage de rennes. Depuis les années 1930 Des coopératives d'élevage de rennes ont été créées, des colonies sédentaires ont été construites, l'agriculture s'est répandue (légumes, pommes de terre et, dans le sud, orge, avoine). Dans les années 1990. Les Evenks ont commencé à s'organiser en communautés tribales.

La base de l'alimentation traditionnelle est la viande (animaux sauvages, viande de cheval chez les Evenks équestres) et le poisson. En été, ils consommaient du lait de renne, des baies, de l'ail sauvage et des oignons. Ils ont emprunté du pain cuit aux Russes : à l'ouest de la Léna, ils cuisaient des boules de pâte au levain dans la cendre, et à l'est, ils cuisaient des pains plats sans levain. La boisson principale est le thé, parfois accompagné de lait de renne ou de sel.

Les camps d'hiver comprenaient 1 à 2 tentes, les camps d'été - jusqu'à 10, et plus pendant les vacances. Le copain (du) avait un cadre conique composé de poteaux sur un cadre de poteaux, recouvert de pneus nyuk en rovduga ou peaux (en hiver) et d'écorce de bouleau (en été). Lors de la migration, le cadre a été laissé en place. Une cheminée était construite au centre de la peste, et au-dessus se trouvait un poteau horizontal pour le chaudron. Dans certains endroits, on connaissait également des semi-pirogues, des habitations en rondins empruntées aux Russes, la yourte-stand de Yakut, en Transbaïkalie - la yourte bouriate et parmi les Birars sédentaires de la région de l'Amour - une habitation quadrangulaire en rondins de type fanza.

Les vêtements traditionnels se composent de rovduzh ou natazniks en tissu (herki), de jambières ( aramus, gourumi), un caftan ouvert en peau de cerf dont les ourlets étaient noués au niveau de la poitrine avec des liens ; un bavoir avec des liens dans le dos était porté en dessous. Bavoir femme ( Nellie) était décoré de perles, avait un bord inférieur droit, masculin ( Halmi) - angle. Les hommes portaient une ceinture avec un couteau dans un fourreau, les femmes - avec un étui à aiguilles, une poudrière et une pochette. Les vêtements étaient décorés de bandes de fourrure de chèvre et de chien, de franges, de broderies en crin de cheval, de plaques de métal et de perles. Les éleveurs de chevaux de Transbaïkalie portaient une robe avec une large écharpe sur la gauche. Des éléments des vêtements russes se sont répandus.

Les communautés Evenki se sont réunies pendant l'été pour rassembler ensemble des rennes et célébrer les fêtes. Ils comprenaient plusieurs familles apparentées et comptaient de 15 à 150 personnes. Des formes de distribution collective, d'entraide, d'hospitalité, etc. ont été développées. Par exemple, jusqu'au 20e siècle. une coutume (nimat) a été conservée, obligeant le chasseur à donner une partie de ses prises à ses proches. Fin du 19ème siècle. les petites familles prédominaient. La propriété était héritée par la lignée masculine. Les parents restaient généralement avec leur plus jeune fils. Le mariage était accompagné du paiement de la dot ou du travail pour la mariée. Les lévirats étaient connus et dans les familles riches - la polygamie (jusqu'à 5 épouses). Jusqu'au 17ème siècle On connaissait jusqu'à 360 clans patrilinéaires comptant en moyenne 100 personnes, gouvernés par des aînés - « princes ». La terminologie de parenté a conservé les caractéristiques du système de classification.

Les cultes des esprits, le commerce et les cultes claniques ont été préservés. Il y avait des éléments du Festival de l'ours - des rituels associés au découpage de la carcasse d'un ours tué, à la consommation de sa viande et à l'enterrement de ses os. La christianisation des « couronnes » est pratiquée depuis le XVIIe siècle. En Transbaïkalie et dans la région de l'Amour, il y avait une forte influence du bouddhisme.

Le folklore comprenait des chansons improvisées, des épopées mythologiques et historiques, des contes de fées sur les animaux, des légendes historiques et quotidiennes, etc. L'épopée était interprétée sous forme de récitatif et les auditeurs prenaient souvent part au spectacle, répétant des lignes individuelles après le narrateur. Des groupes distincts d'Evenks avaient leurs propres héros épiques (sonnage). Il y avait aussi des héros constants - des personnages comiques dans les histoires de tous les jours. Parmi les instruments de musique connus figurent la guimbarde, l'arc de chasse, etc., et parmi les danses - la danse en rond ( Cheiro, Sedio), interprété sur une improvisation de chansons. Les jeux prenaient la forme de compétitions de lutte, de tir, de course, etc. Sculpture artistique sur os et sur bois, travail du métal (hommes), broderie de perles, broderie de soie chez les Evenks de l'Est, applications de fourrure et de tissu et gaufrage d'écorce de bouleau (femmes). ) ont été développés.

Mode de vie et système de soutien

Sur le plan économique, les Evenks se distinguent sensiblement des autres peuples du Nord, de la Sibérie et de l'Extrême-Orient. Ce sont avant tout des chasseurs de rennes. Le chasseur Evenk a passé une bonne moitié de sa vie à chevaucher un cerf. Les Evenks avaient également des groupes qui chassaient à pied, mais en général, c'était la conduite du cerf qui était la principale carte de visite de ce peuple. La chasse jouait un rôle de premier plan parmi la plupart des groupes territoriaux Evenki. L'essence de chasse de l'Evenk se manifeste clairement même dans un domaine aussi secondaire pour lui que la pêche. Pêcher un Evenk est la même chose que chasser. Pendant de nombreuses années, leurs principaux outils de pêche étaient un arc de chasse avec des flèches émoussées, utilisées pour tuer les poissons, et une lance, un type de lance de chasse. À mesure que la faune s'épuisait, l'importance de la pêche dans les moyens de subsistance des Evenks a commencé à augmenter.

L'élevage de rennes des Evenks est la taïga, la meute et l'équitation. Le pâturage et la traite gratuits des femelles étaient pratiqués. Les Évenks sont nés nomades. La longueur des migrations des chasseurs de rennes atteignait des centaines de kilomètres par an. Les familles individuelles ont parcouru des distances de mille kilomètres.

L'économie traditionnelle des Evenks après la collectivisation et de nombreuses autres réorganisations au cours de la période soviétique au début des années 1990. existait sous deux variantes principales : l'élevage commercial de rennes de chasse et de transport, caractéristique d'un certain nombre de régions de Sibérie et de certaines régions de Yakoutie, et l'élevage de rennes et l'agriculture commerciale à grande échelle, qui se sont développés principalement à Evenkia. Le premier type d'économie s'est développé dans le cadre d'entreprises coopératives et industrielles d'État (entreprises industrielles d'État, koopzverpromhozy), le second - dans le cadre de fermes d'État d'élevage de rennes, axées sur la production de produits carnés commercialisables. Le commerce des fourrures y était d'une importance secondaire.

Situation ethno-sociale

La dégradation de l'économie traditionnelle et l'effondrement des infrastructures de production dans les villages nationaux ont extrêmement aggravé la situation ethno-sociale dans les zones où vivent les Evenks. Le problème le plus douloureux est le chômage. Dans l'Okrug autonome d'Evenki, en raison de la non-rentabilité, l'élevage a été complètement supprimé et avec lui des dizaines d'emplois. Un niveau de chômage élevé est enregistré dans les districts d'Evenki de la région d'Irkoutsk. Ici, entre 59 et 70 % des Evenks sont au chômage.

La plupart des villages Evenki n'ont pas de communications régulières, même avec les centres régionaux. Les produits ne sont souvent importés qu'une fois par an le long de la route d'hiver dans un assortiment extrêmement limité (farine, sucre, sel). Dans de nombreux villages, les centrales électriques locales ne fonctionnent pas de manière stable : il n'y a pas de pièces de rechange, pas de carburant et l'électricité n'est fournie que quelques heures par jour.

Dans des conditions de crise économique, la santé de la population se détériore. La prévention des maladies et les mesures visant à améliorer la santé des Evenks sont réalisées dans un volume totalement insuffisant en raison du manque de ressources financières pour le travail des équipes médicales mobiles, l'achat de médicaments et le maintien de médecins de spécialités étroites. En raison du manque de communication régulière avec les centres régionaux, les gens ne peuvent pas se rendre dans les hôpitaux régionaux pour se faire soigner. Les opérations d'ambulance aérienne ont été réduites au minimum.

Les indicateurs démographiques se détériorent. Dans plusieurs régions, le taux de natalité a fortement diminué et le taux de mortalité a augmenté. Par exemple, à Evenki, le taux de mortalité est plus de deux fois supérieur au taux de natalité. Et c'est une image typique de tous les villages Evenk. Dans la structure de mortalité de la population indigène, la première place est occupée par les accidents, les suicides, les blessures et les empoisonnements, principalement dus à l'alcoolisme.

Situation ethnoculturelle

La structure sociale moderne et l'environnement culturel correspondant dans la plupart des régions où vivent les Evenks constituent une pyramide à plusieurs niveaux. Sa base est une mince couche de population rurale permanente qui, comme il y a 100 ans, mène une économie nomade. Cependant, cette couche diminue régulièrement et, parallèlement, le noyau principal des détenteurs de la culture traditionnelle diminue.

Un trait caractéristique de la situation linguistique moderne chez les Evenks est le bilinguisme de masse. Le degré de maîtrise de la langue maternelle varie selon les groupes d’âge et selon les régions. En général, 30,5 % des Evenks considèrent la langue Evenki comme leur langue maternelle, 28,5 % considèrent la langue russe et plus de 45 % des Evenks parlent couramment leur langue. L'écriture Evenki a été créée à la fin des années 1920 et depuis 1937, elle est traduite dans l'alphabet russe. La langue littéraire Evenki était basée sur le dialecte des Evenki de Podkamennaya Toungouska, mais la langue littéraire des Evenki n'est pas encore devenue supra-dialectale. L'enseignement des langues s'effectue de la 1re à la 8e année, à l'école primaire en tant que matière, puis en option. L'enseignement de la langue maternelle dépend de la disponibilité du personnel, et plus encore de la politique linguistique des administrations locales. Le personnel pédagogique est formé dans les écoles pédagogiques d'Igarka et de Nikolaevsk-sur-l'Amour, dans les universités de Bouriate, de Yakoute et de Khabarovsk, ainsi que dans l'Université pédagogique d'État de Russie. Herzen à Saint-Pétersbourg. Les émissions de radio sont diffusées en langue Evenki dans la République de Sakha (Yakoutie) et en Evenkia. Dans un certain nombre de régions, des émissions de radio locales sont diffusées. Dans l'Okrug autonome d'Evenki, un supplément au journal de district est publié une fois par semaine. Un énorme travail pour faire revivre la langue maternelle est réalisé par Z.N. Pikunova, l'auteur principal des manuels. En Sakha-Yakoutie, l'école spécialisée Evenki du village de Yengri est célèbre.

Les organisations publiques Evenki prennent des mesures pour faire revivre la culture traditionnelle. En Bouriatie, le Centre républicain de la culture Evenki « Arun » a été créé, dans le territoire de Krasnoïarsk - l'Association des cultures du Nord « Eglen ». Des centres culturels fonctionnent dans de nombreuses écoles des villages nationaux où vivent les Evenks. La télévision et la radio républicaines de Yakoutie et de Bouriatie diffusent des programmes consacrés à la culture Evenki. En Bouriatie, le festival Bolder est régulièrement organisé avec la participation d'Evenks d'autres régions et de Mongolie. L'intelligentsia nationale participe activement au travail des organisations publiques : enseignants, travailleurs médicaux, avocats, représentants de l'intelligentsia créatrice. Les écrivains Evenki, Nikolai Oegir, sont largement connus en Russie. Le principal problème dans le développement de la vie ethnoculturelle des Evenks est leur désunion territoriale. Les grands Suglans annuels, où les représentants de tous les groupes territoriaux se réunissaient pour discuter des questions urgentes de la vie ethnique, sont le rêve chéri de tous les Evenks. La situation économique du pays rend cependant ce rêve irréalisable pour l’instant.

Perspectives de préservation des Evenks en tant que groupe ethnique

Les perspectives de préservation des Evenks en tant que système ethnique sont plutôt optimistes. En comparaison avec d'autres peuples proches d'eux sur le plan culturel, ils sont en nombre relativement élevé, ce qui rend le problème de leur préservation en tant que communauté ethnique sans pertinence. L'essentiel pour eux dans les conditions modernes est la recherche de nouveaux critères d'auto-identification. De nombreux dirigeants Evenki associent la renaissance de leur peuple aux possibilités de leur propre culture traditionnelle, qui leur semble totalement autosuffisante, capable non seulement de survivre, mais aussi de se développer avec succès dans des conditions de coexistence avec une autre culture extérieure. Le développement de toute nation s'est toujours produit dans des conditions d'emprunt culturel continu. Les Evenks ne font pas exception à cet égard. Leur culture moderne est un étrange entrelacement de tradition et d’innovation. Dans ces conditions, les Evenks doivent encore trouver un modèle optimal pour leur avenir. Cependant, comme pour tous les peuples du Nord, leur futur destin ethnique dépendra du degré de préservation et de développement des industries traditionnelles et des traditions culturelles.

Les Evenks sont l'un des peuples du Nord les plus nombreux à avoir préservé leur identité et leurs croyances religieuses traditionnelles. Les Evenks étaient appelés les aristocrates de Sibérie, les Français de la toundra et de la taïga. Ils portaient également des fracs, donnaient vie au mot « chaman » et considéraient les corbeaux comme des gens enchantés.

Nom

Jusque dans les années 30 du siècle dernier, les Evenks étaient connus sous le nom de Toungouse. Ce nom vient du Yakut toҥ uus ; l'exonyme a ensuite été adopté par les Russes, le reflétant dans les rapports et les documents historiques.
Le nom propre des Evenks est Evenkil, qui se traduit par « les gens vivant dans les forêts de montagne » ou « marchant à travers les crêtes ». On pense que le nom vient de l'habitat des anciennes tribus Evenki dans les territoires montagneux de la taïga de Transbaïkalie. Un autre nom bien connu des groupes ethniques des éleveurs de rennes Evenki est Orochens. Il vient de l'Evenk « oron » - cerf, orochen - « une personne qui possède un cerf ». Les groupes individuels du groupe ethnique avaient leurs propres noms : Solons, Manegras, Birars.
D'autres peuples avaient leurs propres noms pour les Evenks :

• kilin, qilin, o-lunchun (de « orochen ») - chinois ;
• Orochnun - Mandchous ;
• hamnegan - Mongols ;
• Tongus - Tatars.

Où vivre

Avant que les Russes ne commencent à développer la Transbaïkalie, les Evenki, menant une vie nomade, occupaient de vastes territoires allant de la frontière avec la Chine à l'océan Arctique, de l'Ienisseï au Kamtchatka. Une répartition aussi large s'explique par la tendance à des migrations constantes à long terme : de plusieurs centaines à des milliers de kilomètres par saison. Chaque Evenk représentait 25 km2 de territoire non aménagé. Les représentants du peuple considéraient la terre entière comme leur foyer et disaient : « Les Evenks ne sont nulle part et partout. »

Depuis le XVIIe siècle, les Russes, les Bouriates et les Iakoutes ont chassé les Évenks des territoires de Bargouzine, d'Angara et de la rive gauche de l'Amour. Certains Evenks s'installent à Sakhaline et occupent les territoires libres de l'Ob et du Taz. Les frontières de la Russie et de la Chine sont établies : cela entraîne la migration des Birars et des Manegros vers le nord de la Chine.
Aujourd'hui, les Evenks ne possèdent pas de villages nationaux et vivent à proximité immédiate des peuples russes et nordiques. Les limites générales d'établissement de la plupart des représentants de la nationalité sont délimitées par les limites suivantes :

1. Nord - Océan Arctique.
2. Sud - Fleuve Amour, territoires de la région du Baïkal.
3. Est - Mer d'Okhotsk.
4. Ouest - rivière Ienisseï.

Nombre

Le nombre total d'Evenks dans le monde est d'environ 80 000 personnes : la moitié vit en Russie, l'autre en Chine. Selon le recensement de 2010, il y a 35 527 Evenks en Russie. Répartition par région :

• Yakoutie - 18 232 personnes.
• Territoire de Krasnoïarsk - 4 632 personnes.
• Territoire de Khabarovsk - 4 533 personnes.
• Bouriatie - 2 334 personnes.
• Région de l'Amour - 1 501 personnes
• Territoire Trans-Baïkal - 1492 personnes.
• Région d'Irkoutsk - 1 431 personnes

Le recensement chinois de 2000 a fait état de 38 396 représentants des Evenks historiques en Chine. Formellement, ils sont divisés en 2 groupes sous-ethniques, officiellement reconnus parmi les autres nations de la RPC :

1. Orochon - 8 196 personnes vivant dans les provinces de Mongolie intérieure, du Heilongjiang et du Liaoning.
2. Evenki - 30 505 personnes, parmi lesquelles se distinguent des groupes distincts d'Evenki proprement dits, de Khamnigans et de Solons. Ils vivent dans le district urbain de Hulun Buir, environ 25 000 personnes sont enregistrées comme solons. Environ 1 000 Evenks vivent dispersés en Mongolie, ayant subi une assimilation importante et ayant perdu leurs caractéristiques culturelles.

Il existe un peuple apparenté aux Evenks - les Evens, qui vivent dans la partie orientale de la Russie : dans les régions de Yakoutie, de Tchoukotka, de Magadan et du Kamtchatka, dans l'Okrug autonome de Koryak. Il existe deux versions de l'apparition du groupe ethnique :

1. Au premier millénaire de notre ère, pendant la période d'installation des Toungouses de la région du Baïkal, un groupe distinct de clans atteignit les rives de la mer d'Okhotsk, où ils assimilèrent la population locale : les Yukaghirs et les Koryaks.
2. Aux XIVe et XVIe siècles, les Toungouses ambulants, qui pratiquaient l'élevage de chiens et n'avaient pas de cerfs, furent contraints de migrer vers le nord sous l'influence du développement agressif des territoires par les Yakoutes.

Le recensement de 2010 a montré que 21 830 Evens vivent en Russie. Un autre nom commun pour le peuple est Lamut.

Langue

La langue Evenki appartient à la famille Toungouse-Mandchoue, avec le Negidal et l'Even. Il peut être caractérisé comme une variante de transition entre les langues turque et mongole. Il se distingue par une utilisation complexe en plusieurs étapes de voyelles, une abondance de mots complexes : gérondifs, cas, formes verbales.
L'écriture est apparue dans les années 30 du siècle dernier, d'abord basée sur le graphisme latin, puis russe. Auparavant, les Evenks utilisaient des pictogrammes primitifs : un système de signes associés au nomadisme et à la chasse. Des encoches dans les arbres près du camp abandonné indiquaient l'heure du départ : une dent émoussée signifiait du mauvais temps, une dent pointue signifiait une journée ensoleillée. Leur nombre et leur combinaison déterminaient l'heure de départ pour la migration. Si les personnes qui partaient n'envisageaient pas de revenir, une branche d'épicéa était placée dans le sens du trajet. Une branche pliée en cercle signifiait l'intention de retourner à nouveau sur le site du camp.
Des signes particuliers existaient pendant la chasse :

• un bâton placé au-dessus de l'empreinte - vous ne pouvez pas aller plus loin ;
• une flèche pointant vers le bas, dépassant d'une encoche - des arbalètes sont placées à proximité ;
• une flèche légèrement biseautée, pointée vers le haut - le chasseur a laissé la flèche au loin ;
• une branche au même endroit signifie que la chasse se déroule à proximité.

Histoire

Les anciens ancêtres des Evenks étaient les anciennes tribus mongoloïdes Toungouse, qui formèrent la culture Glazkov à l'âge du bronze. Des tribus dispersées occupaient les territoires de la région d'Angara, de la région du Baïkal, du cours inférieur de la Selenga et du cours supérieur de la Léna. Aux Ve-VIIe siècles après JC, les bergers nomades de la tribu Uvan venus du sud ont migré à travers la Transbaïkalie, se sont déplacés vers l'est et le nord, formant le peuple proto-Evenki.
À la fin du premier millénaire, les Yakoutes ont envahi la région, divisant vraisemblablement le groupe ethnique entre les Evenks de l'Est et les Evenks de l'Ouest.
Lorsque les Russes arrivèrent dans la région au XVIIe siècle, les Evenks formèrent un peuple indépendant, divisé en clans distincts. Chacun était dirigé par des princes - anciens, chamans ou guerriers les plus puissants du clan. Les documents de reporting font état d'environ 360 naissances, chacune impliquant 100 à 400 personnes.
Les Toungouses étaient plus forts que les autres peuples du Nord dans leur opposition au nouveau gouvernement. Ils ont quitté le lieu de migration, sont entrés dans des affrontements, note un rapport : « La Léna Tounguz en 1640 a arraché la barbe des collectionneurs de yasak. » Les groupes d'Evenks du Baïkal se soumirent en 1643, ceux de l'Est qui vivaient sous Vitim seulement en 1657.

L'un des princes les plus influents était Gantimir, sous le règne duquel se trouvaient 15 clans nomades appartenant à la branche des Toungouses montés. Gantimir était une personnalité extraordinaire : il avait 9 femmes, plus de 30 enfants, formés dès l'enfance à la sagesse militaire et au maniement des armes. Le prince était d'une force remarquable et d'un physique puissant : son arc de taille impressionnante est conservé au Musée de l'Amour.
Gantimir a eu une influence décisive sur l’établissement de partenariats avec l’État russe dans les années 80. XVIIe siècle ayant accepté le christianisme et la citoyenneté russe. Le dirigeant a obtenu le droit de diriger le peuple de manière autonome. En retour, il s'est engagé à protéger les frontières des raids mongols et à fournir, si nécessaire, des guerriers entraînés. Un siècle plus tard, un régiment de cavalerie cosaque de Toungouska, composé de cinq cents hommes, fut créé et, au milieu du XIXe siècle, fut inclus dans l'armée de cavalerie de Transbaïkalie.
Les Evenks n’acceptèrent pas l’arrivée du pouvoir soviétique en 1924-1925 ; déclenchant le soulèvement de Toungouska, qui fut rapidement réprimé. Dans les années 1930 L’enseignement de la langue Evenki commence dans les écoles locales. Dans le même temps, des fermes collectives et des fermes industrielles urbaines sont créées, un mode de vie sédentaire est imposé à la population : le mode de vie qui existait depuis des siècles est détruit, l'assimilation efface les caractéristiques nationales. Aujourd’hui, les activités traditionnelles, notamment l’élevage nomade de rennes, ne sont préservées que dans les régions inaccessibles du nord. La plupart des Evenks mènent une vie moderne, ne pratiquant que la chasse parmi leurs activités habituelles.

Apparence et caractère

Le mélange avec un certain nombre de peuples autochtones et voisins, ainsi qu'une zone de peuplement importante, ont conduit à l'identification de trois types anthropologiques d'apparence chez les Evenks. Parmi eux:

1. Baïkalski.
2. Katangais.
3. Asie centrale.

Malgré les différences, on distingue les traits caractéristiques suivants de l'apparence du Toungouse :

• de taille moyenne;
• physique disproportionné;
• forme du visage arrondie;
• de larges sourcils arqués ;
• yeux brun foncé étroits;
• front large et plat;
• pommettes saillantes;
• menton pointu;
• large bouche;
• cheveux noirs et épais;
• cheveux faibles sur le visage et le corps.

Les ethnographes, les chercheurs et les cosaques venus dans la région ont noté la mobilité du corps des Evenki, la vivacité d'esprit, la bonté confinant à la naïveté, la bonté, l'hospitalité, la bonne humeur et la propreté. Selon les notes des chercheurs, « contrairement à l'Ostyak maladroit, au sombre Samoyède, au Yakut inhospitalier et aigre, les Evenks ont fait une impression plus agréable, pour laquelle ils ont été surnommés « les Français de la toundra et de la forêt ».

Tissu

Les Evenks étaient également appelés « aristocrates de Sibérie » en raison de la riche décoration de leurs costumes nationaux. Les vêtements de tous les jours étaient appelés « à thème » - un frac, pour sa coupe inhabituelle : une peau de cerf entière était placée dans la partie centrale du dos, nouée devant avec une tresse. Des trous ont été découpés dans les parties supérieures des côtés pour les manches, qui ont été cousues séparément, les coutures des épaules ont été froncées et des coins en peaux de cerf atteignant le sol ont été cousus dans le dos.
La partie supérieure avant restait ouverte : en dessous, les Evenks portaient des bavoirs en fourrure richement décorés de perles. La partie inférieure était recouverte de natazniks en rovduga : droits pour les femmes, anguleux pour les hommes. Des bottes hautes en rovduga, en peau de phoque et en fourrure étaient mises aux pieds : les chaussures fonctionnelles des Evenks furent adoptées par de nombreux peuples voisins. Dans la vie de tous les jours, on utilisait de simples parkas à coupe droite, cousues à partir de peaux de cerf retournées avec la fourrure à l'extérieur. Leurs têtes étaient couvertes de cagoules. Les cheveux des hommes et des femmes étaient coupés courts ou tressés en deux tresses. Les bijoux comprenaient de volumineuses boucles d'oreilles pour femmes, des pendentifs et des pendentifs talisman.
La décoration du bavoir et du manteau de fourrure mérite une attention particulière : de la fourrure de chien et de cerf, des perles, des perles, des pièces de monnaie, des broderies et des appliques de fourrure ont été utilisés. Les ornements avaient une signification sacrée : il était interdit de transférer des images exactes d'animaux, d'oiseaux et de personnes sur des objets, c'est pourquoi des symboles allégoriques étaient utilisés. Les triangles étaient associés au culte de la fertilité, de l’accouchement et à la force de la communauté tribale. Les signes solaires et les représentations schématiques des araignées - symboles de bien-être, gardiennes - étaient d'une grande importance.

La vie de famille

Les Evenks vivaient dans des communautés patriarcales composées de 2 à 3 générations ; le plus jeune fils restait généralement vivre avec ses parents. Les aînés se sont mariés et ont quitté la maison de leur père pour de nouveaux endroits. Le clan jouait un rôle décisif et se composait de petites familles liées par des liens de parenté proches et lointains par la lignée masculine. En été, lorsque la date prévue de naissance des femmes importantes arrivait, les familles apparentées se rassemblaient dans un camp commun : des vacances communes, des festivités, des mariages avaient lieu et les relations familiales se renforçaient. En hiver, les petites familles devenaient nomades, se réunissant en 2-3 copains.
L'âge du mariage pour les hommes est arrivé tard : entre 20 et 30 ans. Ils préféraient épouser des femmes expérimentées et âgées de plus de 20 ans, mais il y avait des mariages avec des filles de 12 à 15 ans. Les mariages avaient lieu selon un accord avec le paiement du kalym, qui comprenait l'une des trois formes suivantes :

1. Cerfs (de 2 à 15).
2. Travailler dans la famille de la mariée.
3. Échange de sœurs entre deux familles.

Femmes

Les relations prénuptiales n'étaient pas interdites, mais les épouses qui menaient une vie libre avant le mariage recevaient une dot inférieure. Dans la vie des Evenks, une femme occupait une position dépendante : il lui était interdit de manger avec des invités, de contredire son mari, d'enjamber les armes, de participer aux affaires publiques ou d'hériter de biens. Les femmes âgées étaient respectées : dans les croyances Evenki, la maîtresse de la terre et de la taïga, l'esprit de l'Univers, était une femme, représentée sous la forme d'une vieille femme voûtée.

Il y avait des rituels familiaux spéciaux que seule la femme pouvait accomplir. La femme était la gardienne du foyer : elle veillait à ce qu'il ne s'éteigne pas, elle s'occupait de se nourrir - elle jetait la viande dans le feu après la chasse, avant de manger. Le rituel Ulgani, dédié à l’accueil des oiseaux migrateurs printaniers, occupait une place importante. Le rituel était accompli par des femmes plus âgées : les Evenks associaient l'arrivée annuelle des oiseaux au cycle de la vie, et les femmes expérimentées qui accouchaient portaient le lien éternel de la naissance et de la mort. L'action consistait à attacher des rubans colorés sur des arbres sacrés ou des idoles familiales, à demander du bien-être et à saluer les messagers du printemps.

Logement

L'habitation traditionnelle des Evenks est un chum-urus de forme conique. La base des poteaux étroitement assemblés était recouverte de peaux de rennes en hiver. En été, couvertures en écorce de bouleau fumées et trempées : le traitement du matériau lui confère douceur, résistance et le rend imperméable. En quittant le site, ils gardaient la base des poteaux et emportaient avec eux des peaux, des écorces de bouleau et des ustensiles.
Au centre de l'Urus, il y avait un foyer ouvert ou une cheminée recouverte d'argile ; un poteau pour la chaudière était placé dessus. L'arrière du copain était destiné aux invités d'honneur ; les femmes n'étaient pas autorisées à y entrer. Les Evenks sédentaires vivaient dans des demi-pirogues à toit plat, les bergers construisaient des yourtes, comme celles des Mongols.

Vie

Les Evenks ont assimilé les peuples autochtones du Nord et ont été influencés par les Bouriates et les Yakoutes, ce qui a conduit à l'émergence de branches de différents types d'activité économique :

1. Éleveurs de chiens ambulants pratiquant la pêche.
2. Chasseurs et éleveurs de rennes.
3. Pasteurs sédentaires.

La plupart des Evenks menaient un mode de vie nomade associé au développement de nouveaux territoires de chasse. Ils se déplaçaient entre les sites à dos de rennes : cette méthode d'utilisation des animaux est la « carte de visite » des Evenks. Les cerfs étaient utilisés comme bêtes de somme ; le troupeau était généralement composé de 3 à 5 têtes.

Ils chassaient individuellement ; ils chassaient les gros animaux en groupes de 3 à 5 personnes. Ils utilisaient des arcs, des arbalètes, des lances et traquaient les wapitis, les cerfs, les ours, les lièvres et les zibelines. Pour se camoufler, ils enfilent la peau de la tête d'un cerf, cousant les fentes pour les yeux et les bois avec des perles.
La pêche jouait un rôle secondaire pour la plupart des Evenks. Ils allaient dans les rivières à bord de pirogues, de bateaux faits d'écorce de bouleau, de peau de cerf et d'animaux marins. Les poissons étaient rayonnés, percés d'une lance et moins souvent constipés. Les femmes ramassaient des racines, des herbes, des noix ; l'agriculture et le jardinage n'étaient pas développés.

Religion

La religion traditionnelle des Evenks est le chamanisme, basé sur la déification des forces de la nature, l'animisme et la croyance en des maîtres esprits et des mécènes. L'univers de Bug était divisé en 3 mondes :

1. Supérieur - situé au-dessus du ciel, se trouve la demeure des divinités. Son entrée est l'étoile polaire.
2. Celui du milieu est terrestre, où vivent les gens et les esprits.
3. En bas - l'une des âmes y va pour la vie éternelle. L'entrée du monde inférieur est constituée de tourbillons et de crevasses dans les rochers.

Les chamans voyageaient entre les mondes, servaient de guides entre les vivants et les morts et apportaient des messages des dieux et des ancêtres morts. Le costume du chaman personnifiait un loup ou un ours et était décoré de figures animistes, de franges et de plumes d'oiseaux. Pour les rituels, ils utilisaient un tambourin, une harpe et le feu était un élément invariable.

Les chamanes participaient aux fêtes ancestrales communes, aidaient pendant l'accouchement et la maladie et prédisaient l'avenir. Les lieux de prière étaient de grandes clairières lors des réunions familiales générales, des arbres sacrés, des cols de montagne et de grosses pierres.

Traditions

L'animisme, les rituels et traditions de chasse, que seuls les hommes pouvaient réaliser, jouaient un grand rôle dans la vie des Evenks. Le loup était un animal sacré pour les Évenks ; ils ne le chassaient pas. Le corbeau était vénéré : on croyait qu'il transmettait des messages terrestres aux dieux. Puisque les corbeaux pouvaient parler, les Evenks les considéraient comme des âmes humaines, habillées sous la forme d'un oiseau.
Les coutumes de la fête de l'ours sont bien connues. L'ours était considéré comme le père des Evenks, qui épousaient dans les temps anciens une femme qui donnait la vie au peuple. L'animal s'appelait « amaka » - « grand-père ». Ils n’ont pas pris la responsabilité du meurtre ; ils ont gravé des visages sur les arbres, les montrant du doigt et disant : « Ce n’est pas moi qui ai tué, c’est lui. »
Des superstitions sont également nées de l'idée que la carcasse d'un ours écorché ressemblait à celle d'un humain. La mise à mort d'un animal était accompagnée d'une réunion de famille, de l'appel d'un chaman et d'un jour férié. Les os de l'ours n'étaient pas coupés, mais séparés par des articulations. Lors de certaines naissances, ils étaient ensuite rassemblés, pendus et un rituel de « combat » entre l'un des enfants et l'ours « ressuscité » était exécuté. D'autres ont organisé un rituel d'enterrement aérien des os d'ours : dans les temps anciens, les Evenks l'utilisaient également pour leurs compatriotes.

Lorsque les Russes arrivèrent dans la région, les morts étaient enterrés dans le sol, dans des caisses en bois. Selon les Evenks, dans le monde inférieur, les âmes continuaient à vivre de la même manière que la moyenne. Cependant, après la mort, tout a été bouleversé, alors des objets de son quotidien, brisés, ont été déposés dans le cercueil du défunt : une pipe, un arc, des flèches, des articles ménagers, des bijoux.

Vidéo

Quelque chose à ajouter ?