Polyakov Dmitry Fedorovich - officier de renseignement légendaire du GRU de l'Union soviétique. Il est passé d'artilleur à officier d'état-major expérimenté. À l'âge de 65 ans, alors qu'il était à la retraite, il a été arrêté et condamné à mort pour vingt-cinq ans de coopération avec le gouvernement américain.

Démarrage du transporteur

On sait peu de choses sur l'enfance de cet homme. Il est originaire d'Ukraine. Son père était comptable. Après avoir obtenu son diplôme, Dmitri Polyakov entre à la première école d'artillerie. En 1941, il part au front. Il a servi comme commandant de peloton à Zapadny et, pendant deux ans de guerre, est devenu commandant de batterie. En 1943, il reçut le grade d'officier. Pour ses opérations militaires réussies et son excellent service, il reçut un grand nombre de médailles et d'ordres. En 1945, il décide d'entrer au département de renseignement de l'Académie Frounze. Ensuite, il est diplômé du cours d'état-major général et a été inscrit dans l'état-major du GRU.

Travailler aux USA

Presque immédiatement après avoir terminé sa formation et rédigé la légende nécessaire, Dmitri Polyakov a été envoyé à New York en tant qu'employé de la mission soviétique de l'ONU. Sa véritable occupation consistait à couvrir et à placer des immigrants illégaux (agents) du GRU aux États-Unis. La première mission du résident fut un succès et, en 1959, il se rendit de nouveau aux États-Unis en tant qu'employé du quartier général militaire de l'ONU. Lors de la deuxième mission, les renseignements militaires ont confié à Polyakov les fonctions de résident adjoint. L'agent soviétique a parfaitement fait son travail, a suivi strictement les instructions, a obtenu les données requises et a coordonné son officier de renseignement.

En novembre 1961, Dmitry Polyakov continue de travailler à l'agence GRU de New York. A cette époque, la grippe faisait rage aux Etats-Unis. Son plus jeune fils a attrapé le virus, la maladie a provoqué des complications au niveau de son cœur. Une opération coûteuse a été nécessaire pour sauver l’enfant. Un officier d'état-major expérimenté a demandé une aide financière à la direction, on lui a refusé de l'argent et l'enfant est décédé.

Coopération avec le FBI et la CIA

Après avoir interrogé des témoins, des collègues américains de l’espion et son entourage, il est devenu clair que Polyakov avait délibérément trahi. Après la démystification du culte de Staline et le début du dégel de Khrouchtchev, l’officier du renseignement a été déçu par la nouvelle direction et a estimé que les idéaux de Staline, ceux pour lesquels il s’était battu sur les fronts de la Grande Guerre patriotique, étaient complètement perdus. L’élite moscovite est embourbée dans la corruption et les jeux politiques. Dmitri Polyakov a estimé qu'il avait perdu confiance dans les orientations politiques de son pays et de ses dirigeants. La mort de son fils a été le catalyseur qui a accéléré les événements. Un agent soviétique aigri et vaincu a contacté un officier américain de haut rang et lui a proposé ses services.

Les dirigeants du FBI ont perçu la trahison d'un officier du renseignement aussi expérimenté de l'URSS comme un cadeau du destin, et ils avaient raison. Dmitri Polyakov a établi des contacts avec un recruteur du FBI qui a établi des contacts avec des traîtres du GRU et du KGB. L'agent soviétique a reçu le pseudonyme de Tophet.

En 1962, le chef de la CIA s'est tourné vers le président Kennedy pour lui demander de transférer sa « taupe » la plus précieuse à la disposition de son département. Polyakov a commencé à travailler pour la CIA et a reçu l'indicatif d'appel Bourbon. L’administration centrale le considérait comme leur « diamant ».

En près de 25 ans de coopération avec les services de renseignement étrangers, le traître soviétique a réussi à envoyer 25 cartons de documents et de reportages photo aux États-Unis. Les « collègues » américains de l’espion ont compté ce nombre après sa dénonciation. Dmitri Polyakov a causé à son pays des dommages s'élevant à des centaines de millions de dollars. Il a transmis des informations sur le développement d'armes secrètes dans l'Union. Grâce à lui, Reagan a commencé à contrôler plus étroitement la vente de ses technologies militaires, que l'URSS a achetées et améliorées. À sa suite, 19 résidents soviétiques, 7 entrepreneurs et plus de 1 500 officiers d'état-major ordinaires du GRU travaillant à l'étranger ont été tués.

Au cours de ses années de service, Polyakov a réussi à travailler aux États-Unis, en Birmanie, en Inde et à Moscou. Depuis 1961, il collabore constamment avec la CIA et le FBI. Après sa retraite, le traître n'a pas arrêté ses activités : il a travaillé comme secrétaire du comité du parti, a eu accès aux dossiers personnels d'agents illégaux aux États-Unis et a volontairement « partagé » ces informations.

Exposition

En 1974, un officier du renseignement soviétique est promu. À partir de ce moment-là, le général Polyakov Dmitri Fedorovich a eu pleinement accès aux documents secrets, aux relations diplomatiques, aux développements et aux plans de son gouvernement.

Étonnamment, les premiers soupçons sont tombés sur Polyakov en 1978, mais sa réputation limpide, ses excellents antécédents et son mécène en la personne du général Izotov ont joué un rôle - aucune enquête n'a été menée. L'expérimenté Bourbon est resté longtemps discret, mais, s'étant finalement installé à Moscou, il s'est de nouveau déclaré prêt à coopérer avec ses collègues occidentaux.

En 1985, Dmitry Polyakov a été dénoncé par la taupe américaine Alridge Ames. L’ensemble du renseignement militaire de l’Union était sous le choc : un espion d’aussi haut rang n’avait jamais été démasqué. En 1986, le talentueux résident est arrêté et condamné à la privation de ses titres et à l'exécution. En 1988, la sentence fut exécutée.

Matériel de Wikipédia - l'encyclopédie gratuite

Dmitri Fedorovitch Polyakov
Profession:

Espion américain, ancien général de division (lieutenant général ?) GRU

Prix ​​et récompenses :

Ordre de la Guerre Patriotique et de l'Étoile Rouge ; en 1988 privé de toutes récompenses d'État

Dmitri Fedorovitch Polyakov (1921-1988) - ancien général de division (selon d'autres sources, lieutenant général) de la Direction principale du renseignement (GRU) de l'état-major général des forces armées de l'URSS, exécuté par décision de justice pour espionnage au profit des États-Unis États (en 1988, par décision de justice, privé du grade militaire et de toutes les récompenses d'État).

Dmitri Fedorovitch Polyakov est né en 1921 en Ukraine. Après avoir obtenu son diplôme d'études secondaires en 1939, il entre à l'école d'artillerie. Participant à la Grande Guerre patriotique, il combattit sur les fronts carélien et occidental. Pour son courage et son héroïsme, il a reçu l'Ordre de la guerre patriotique et l'Étoile rouge.

Dans les années d'après-guerre, il est diplômé de l'Académie Frunze, des cours d'état-major général et a été envoyé à la Direction principale du renseignement. De mai 1951 à juillet 1956, avec le grade de lieutenant-colonel, il travaille aux États-Unis sous couvert d'officier pour des missions à la représentation de l'URSS au Comité d'état-major de l'ONU. Au cours de ces années, Polyakov a eu un fils qui, trois mois plus tard, est tombé malade d'une maladie incurable. Pour sauver l’enfant, une opération complexe coûtant 400 dollars a été nécessaire.
Polyakov n'avait pas assez d'argent et il s'est tourné vers le général de division I. A. Sklyarov, résident du GRU, pour obtenir une aide financière. Il a fait une demande au Centre, mais la direction du GRU a refusé cette demande. Les Américains, à leur tour, ont proposé à Polyakov d'opérer son fils dans une clinique de New York « en échange de certains services » des États-Unis.
Polyakov refusa et son fils mourut bientôt.

En 1959, il revient à New York avec le grade de colonel sous couvert du poste de chef du secrétariat de la mission de l'URSS auprès du Comité d'état-major de l'ONU (le vrai poste était résident adjoint du GRU pour travail illégal aux USA ).

Le 8 novembre 1961, de sa propre initiative, il proposa sa coopération au FBI, citant lors de la première réunion six noms de cryptographes ayant travaillé dans les missions étrangères soviétiques aux États-Unis. Plus tard, il expliqua son action par un désaccord idéologique avec le régime politique de l'URSS. Au cours de l’un de ses interrogatoires, il a déclaré vouloir « aider la démocratie occidentale à éviter les assauts de la doctrine militaire et de politique étrangère de Khrouchtchev ». Le FBI a attribué à D. F. Polyakov le pseudonyme opérationnel « Tophat » (« Cylindre »). Lors de la deuxième réunion avec le FBI, le 26 novembre 1961, il a cité 47 noms d'officiers du renseignement soviétiques du GRU et du KGB travaillant aux États-Unis à cette époque. Lors d'une réunion le 19 décembre 1961, il fournit des informations sur les clandestins du GRU et les officiers qui étaient en contact avec eux. Lors d'une réunion le 24 janvier 1962, il trahit les agents américains du GRU, le reste des clandestins soviétiques, dont il avait gardé le silence lors de la réunion précédente, les officiers de la station GRU de New York travaillant avec eux, et donna des conseils sur certains officiers. concernant leur éventuel recrutement. Lors d'une réunion le 29 mars 1962, il identifia des officiers du renseignement du GRU et du KGB qu'il connaissait sur des photographies de diplomates soviétiques et d'employés des missions soviétiques aux États-Unis, montrées par des agents du FBI. Lors de la dernière réunion du 7 juin 1962, il trahit l'immigré clandestin Macy (capitaine du GRU Maria Dmitrievna Dobrova) et remit au FBI le document secret refilmé « GRU. Une introduction à l'organisation et à la conduite du travail secret », inclus plus tard dans le manuel de formation du FBI en matière de contre-espionnage dans une section distincte. Il a accepté de coopérer à Moscou avec la CIA américaine, où il s'est vu attribuer le pseudonyme opérationnel « Bourbon ». Le 9 juin 1962, le colonel D. F. Polyakov a quitté les côtes des États-Unis à bord du bateau à vapeur Queen Elizabeth.

Peu de temps après son retour à Moscou, Polyakov a été nommé au poste d'officier supérieur de la 3e direction du GRU. Depuis le poste du Centre, il a été chargé de superviser les activités de l'appareil de renseignement du GRU à New York et à Washington. Il envisageait d'effectuer son troisième voyage d'affaires aux États-Unis pour occuper le poste d'attaché militaire adjoint principal à l'ambassade de l'URSS à Washington. A mené plusieurs opérations secrètes à Moscou, transférant des informations secrètes à la CIA (il a notamment copié et transféré les annuaires téléphoniques de l'état-major général des forces armées de l'URSS et du GRU). Après que le nom de Polyakov ait été mentionné dans le journal Los Angeles Times dans un article sur le procès des immigrants illégaux Sanins, qui leur avaient été extradés, la direction du GRU a déclaré qu'il était impossible de continuer à utiliser Polyakov sur la ligne américaine. Polyakov a été transféré au département du GRU, qui s'occupait du renseignement dans les pays d'Asie, d'Afrique et du Moyen-Orient. En 1965, il est nommé au poste d'attaché militaire à l'ambassade de l'URSS (résident du GRU) en Birmanie. En août 1969, il retourne à Moscou, où en décembre il est nommé chef par intérim du département chargé d'organiser le travail de renseignement en RPC et de préparer les immigrants illégaux au transfert vers ce pays. Puis il devient chef de ce département.

En 1973, il fut envoyé comme résident en Inde et en 1974, il fut promu au grade de major général. En octobre 1976, il retourne à Moscou, où il est nommé au poste de chef du troisième département de renseignement du VDA, restant sur la liste de réserve agréée pour les nominations aux postes d'attaché militaire et de résident du GRU. À la mi-décembre 1979, il repart en Inde pour reprendre son ancien poste d'attaché militaire à l'ambassade de l'URSS (chef opérationnel principal de l'appareil de renseignement de l'état-major du GRU à Bombay et Delhi, responsable du renseignement militaire stratégique dans l'État-major du GRU). région Sud-Est).

En 1980, pour des raisons de santé, il prend sa retraite. Après sa retraite, le général Polyakov a commencé à travailler comme civil au service du personnel du GRU, ayant accès aux dossiers personnels de tous les employés.

Il a été arrêté le 7 juillet 1986. Le 27 novembre 1987, le Collège militaire de la Cour suprême de l'URSS l'a condamné à mort. La sentence a été exécutée le 15 mars 1988. Les informations officielles sur la condamnation et son exécution ne sont apparues dans la presse soviétique qu'en 1990. Et en mai 1988, le président américain Ronald Reagan, lors des négociations avec M. S. Gorbatchev, a proposé du côté américain de gracier D. Polyakov ou de l'échanger contre l'un des agents des services secrets soviétiques arrêtés aux États-Unis, mais la demande a été tardive. .

Selon la version principale, la raison de l'exposition de Polyakov était des informations provenant de l'officier de la CIA de l'époque, Aldrich Ames, ou de l'officier du FBI Robert Hanssen, qui a collaboré avec le KGB de l'URSS.

Selon des informations disponibles dans des sources ouvertes, au cours de la période de coopération, il a fourni à la CIA des informations sur dix-neuf agents de renseignement illégaux soviétiques opérant dans les pays occidentaux, environ cent cinquante étrangers ayant collaboré avec les services de renseignement de l'URSS et environ 1 500 personnes. employés actifs des services de renseignement de l'URSS. Au total - 25 cartons de documents secrets de 1961 à 1986.

Polyakov a également dévoilé des secrets stratégiques. Grâce à ses informations, les États-Unis ont pris connaissance des contradictions entre le PCUS et le PCC. Il a également révélé les secrets des ATGM, qui ont aidé l'armée américaine lors de l'opération Desert Storm à contrer avec succès les missiles guidés antichar en service chez les Irakiens.

Les informations transmises par Polyakov étaient inestimables et les dommages causés à l'Union soviétique s'élevaient à plusieurs milliards de dollars.

Les motifs de la trahison de Polyakov n’ont pas pu être pleinement élucidés. L’argent n’était pas la raison principale. Alors qu'il travaillait pour la CIA, « Bourbon » a reçu moins de 100 000 dollars - un montant ridicule pour un super agent. Les Américains pensaient qu’il était déçu par le régime soviétique. Le coup dur porté à Polyakov a été la démystification du culte de Staline, qu'il idolâtrait. Polyakov lui-même a déclaré ce qui suit à son sujet au cours de l'enquête : « La base de ma trahison résidait à la fois dans mon désir d'exprimer ouvertement mes opinions et mes doutes quelque part, et dans les qualités de mon caractère - un désir constant de travailler au-delà des limites du risque. Et plus le danger devenait grand, plus ma vie devenait intéressante... Je me suis habitué à marcher sur le fil d'un couteau et je ne pouvais pas imaginer une autre vie.

Peu importe à quel point la corde se tord...

Une question naturelle se pose : comment Polyakov a-t-il réussi à travailler pour la CIA pendant un quart de siècle sans se faire repérer ? De nombreux échecs des immigrants illégaux à l'étranger ont intensifié les activités du contre-espionnage du KGB. Le colonel O. Penkovsky, le colonel P. Popov, qui a extradé vers la CIA les clandestins soviétiques des pays d'Europe occidentale, et l'officier du GRU A. Filatov ont été arrêtés puis abattus. Polyakov s'est avéré plus intelligent, il connaissait parfaitement les méthodes et techniques
utilisé par le KGB pour identifier les agents ennemis, et a longtemps été au-dessus de tout soupçon. À Moscou, pour maintenir le contact avec les Américains, il n'a utilisé que des méthodes sans contact - des conteneurs spéciaux fabriqués sous la forme d'un morceau de brique, qu'il a laissé à des endroits prédéterminés. Pour donner le signal de la pose de la cache, Polyakov, passant dans un trolleybus devant l'ambassade américaine à Moscou, a activé un émetteur miniature caché dans sa poche. Cette innovation technique, appelée « Brest » en Occident, a instantanément libéré une énorme quantité d’informations qui sont entrées dans la station américaine.
Le service d'interception radio du KGB a détecté ces signaux radio, mais n'a pas réussi à les déchiffrer.

Pendant ce temps, le cercle des employés du GRU soupçonnés de trahison s'est progressivement rétréci. Le travail de tous les officiers et agents du renseignement arrêtés par les Américains a été soumis à l’analyse la plus approfondie. En fin de compte, il est devenu clair qu'une seule personne, le général de division Polyakov, pouvait les connaître et les trahir. Il est possible que l'officier de haut rang de la CIA, Aldridge Ames, qui travaillait pour le KGB, et Robert Hanssen, un analyste du département soviétique du FBI, aient joué un rôle dans la dénonciation de Polyakov.
Soit dit en passant, tous deux ont ensuite été condamnés à la prison à vie aux États-Unis.

Dmitri Polyakov – un diamant du renseignement américain

Le général de division (selon certaines sources, lieutenant général) de la Direction principale du renseignement (GRU) du ministère de la Défense de l'URSS, Dmitri Polyakov, a travaillé pour la CIA pendant 25 ans et a en fait paralysé le travail des services de renseignement soviétiques en direction américaine. Polyakov a extradé 19 agents de renseignement soviétiques illégaux, plus de 150 agents parmi les citoyens étrangers, et a révélé l'affiliation d'environ 1 500 agents de renseignement actifs au GRU et au KGB. L’ancien chef de la CIA, James Woolsey, a admis que « de tous les agents secrets américains recrutés pendant la guerre froide, Polyakov était le joyau de la couronne ».

Fin 1986, Polyakov est arrêté. Lors d'une perquisition dans son appartement de Moscou, des outils d'écriture secrets, des tampons de cryptage et d'autres équipements d'espionnage ont été découverts. « Bourbon » ne l'a pas nié ; il a coopéré à l'enquête, espérant obtenir de la clémence. L'épouse et les fils adultes de Polyakov ont servi de témoins, car ils ne connaissaient ni ne devinaient ses activités d'espionnage. Au GRU à cette époque, les étoiles pleuvaient sur les épaules des employés, dont Bourbon profitait habilement de la négligence et du bavardage. Beaucoup ont été licenciés ou licenciés. Au début de 1988, le Collège militaire de la Cour suprême de l'URSS a condamné Polyakov D.F. à mort avec confiscation de biens pour trahison et espionnage. La sentence a été exécutée le 15 mars 1988. Ainsi prit fin la vie de l’un des plus grands traîtres de l’histoire des services secrets soviétiques.

Alexandre Ostrovski

N°26, 2011. Date de publication : 01/07/2011

Rg-rb.de›index.php…

Pour détourner les soupçons de Polyakov, deux employés soviétiques du Secrétariat de l'ONU ont été arrêtés pour espionnage. Et puis le FBI a annoncé qu'il avait extradé les Sokolov. Et ce n’est que plusieurs années plus tard que la vérité a triomphé. Polyakov a joué un rôle fatal dans la vie de l'officier du renseignement Maria Dobrova. Cette belle et élégante femme dirigeait un salon de beauté à la mode à New York. Ses clientes étaient les épouses de nombreux hauts fonctionnaires, notamment des marins de la flotte de sous-marins nucléaires.
Le mérite de Dobrova dans la prévention (et c’était la tâche principale du renseignement militaire) d’une attaque nucléaire soudaine contre l’Union soviétique est incontestable. Lorsque le FBI est venu l'arrêter, Maria s'est suicidée en sautant par la fenêtre d'un immeuble de grande hauteur. Après un certain temps, Polyakov a signalé au centre que Dobrova avait été recrutée par les Américains, qui l'avaient hébergée de manière fiable. Pendant de nombreuses années, le courageux éclaireur a été considéré comme un transfuge.

L’époque de la guerre froide est remarquablement différente de celle d’aujourd’hui. C'est désormais une agente des renseignements russes exposée, Anna Chapman, qui a opéré en Amérique avec neuf autres collègues, a été échangée contre quatre citoyens russes accusés d'espionnage et est devenue l'héroïne de magazines sur papier glacé et de programmes de télévision. Et puis le sort de nombreux agents des services de renseignement extradés par Polyakov s'est avéré tragique. Certains d’entre eux sont morts ou ont été condamnés à de longues peines de prison, d’autres se sont convertis.

Les époux Dieter Felix Gerhardt (Ruth Johr), amis de la famille du président du pays, Pieter Willem Botha, étaient des agents de renseignement soviétiques extrêmement précieux travaillant en Afrique du Sud. Dieter, un officier de marine de la marine sud-africaine, devait être promu au grade de contre-amiral et avait accès à une base navale top-secrète de l'OTAN qui contrôlait les navires et les avions soviétiques. Lorsque la CIA, suite à un renseignement de Polyakov, a arrêté Gerhardt et lui a présenté des données de son dossier moscovite, il a avoué son espionnage. L'officier des renseignements a été condamné à la réclusion à perpétuité et libéré seulement en 1992 à la demande personnelle de B. N. Eltsine. Par la suite, en tant que chef du département de renseignement de l'Académie diplomatique militaire, Polyakov transmettra les listes de ses étudiants aux Américains. Déjà à la retraite, «Bourbon» - ce pseudonyme lui a été attribué par la CIA - est resté travailler au GRU en tant que secrétaire du comité de direction du parti. Selon la pratique établie, les agents de renseignement illégaux sont restés sur le compte sur leur lieu de travail. À l'aide de leurs cartes d'enregistrement, le général a identifié les éclaireurs présentés.
Avait-il des regrets d’avoir trahi ses anciens collègues ? C’est peu probable, l’espionnage et la moralité sont des choses incompatibles.

Le but de cet article est de découvrir comment une RETRIBUTION assez longue au général traître POLYAKOV est incluse dans son code NOM COMPLET.

Regardez à l'avance "Logicologie - sur le sort de l'homme".

Regardons les tables de codes FULL NAME. \S'il y a un décalage dans les chiffres et les lettres sur votre écran, ajustez l'échelle de l'image\.

16 31 43 75 86 101 104 109 122 132 151 168 178 188 209 216 221 236 253 268 271 281 305
P O L Y A K O V D M I T R I Y F Y O D O R O V ICH
305 289 274 262 230 219 204 201 196 183 173 154 137 127 117 96 89 84 69 52 37 34 24

5 18 28 47 64 74 84 105 112 117 132 149 164 167 177 201 217 232 244 276 287 302 305
D M I T R I Y F Y O D O R O VI C H P O L Y A K O V
305 300 287 277 258 241 231 221 200 193 188 173 156 141 138 128 104 88 73 61 29 18 3

POLYAKOV DMITRY FYODOROVICH = 305 = 132-DÉPART DE LA VIE + 173-TIR À bout portant.

305 = 52-TUÉS + 253-À LA TÊTE PAR TIR D'UN NAGAN.

305 = 122-VIE TERMINÉE \ + 183-VIE TERMINÉE.

183 - 122 = 61 = FEU.

305 = 172-(64-EXÉCUTION + 108-EXÉCUTION) + 133-ACTE DE RETOUR.

305 = 178-(76-RETENGE + 102-SHOT) + 127-SHOT.

305 = 216-(137-CONDAMNÉ + 79-À EXÉCUTER) + 89-TUÉ.

305 = 216-(152-CONDAMNÉ À... + 64-EXÉCUTION) + 89-TUÉ.

305 = 104-TUÉS + 201-(154-TIR + 47-MORTS, TUER).

201 - 104 = 97 = VERDICT.

305 = 221-(67-EXÉCUTÉ + 154-TIRÉ) + 84-TERMINÉ.

221 - 84 = 137 = CONDAMNÉ.

Décryptons les colonnes individuelles :

132 = MORT
___________________________________
183 = 89-TUÉS + 94-MORT

183 - 132 = 51 = TUÉ.

178 = 76-RETENGE + 102-abattu
_____
137 = CONDAMNÉ

178 - 137 = 41 = NON VIVANT.

168 = TIRER D'UN NAGAN
________________________________
154 = TIRÉ

253 = MEURTRE INTENTIONNEL À...
_______________________________________
69 = TÊTE

253 - 69 = 184 = PEINE DE MORT.

177 = 108-EXECUTER + 69-FIN
_____________________________________
138 = MOURIR

74 = MASSACRE
_______
241 = 64-EXECUTION + 108-EXECUTION + 69-FIN

105 = 42-CERVEAU + 63-MORT
_____________________________________
221 = PLAIE PÉNÉTRANTE

221 - 105 = 116 = 64-EXECUTÉ + 52-TUÉ = TIR \ .

117 = TIR\ et\
______________________________________
193 = 66-TUÉS + 127-TIRS

193 - 117 = 76 = RÉTABLISSEMENT.

221 = 132-DÉPART + 89-TUÉS
_________________________________________
89 = TUÉ

132 = MORT
_________________________________________
183 = 132-DÉPART + 51-TUÉS

164 = TIRER LE PROJECTEUR
______________________________
156 = DÉFACU DE LA VIE

Code DATE D'EXÉCUTION : 15/03/1988. C'est = 15 + 03 + 19 + 88 = 125 = 56-EXECUTED + 69-END.

305 = 125 + 180-(76-RETENGE + 104-TUÉS).

Code DATE D'EXÉCUTION complet = 202-QUINZIÈME MARS + 107-\ 19 + 88 \-\ code ANNÉE D'EXÉCUTION \ = 309.

309 = CONDAMNÉ À L'EXÉCUTION = 201-EXÉCUTION MORTELE + 108-EXÉCUTION.

Code du nombre d'ANNÉES DE VIE complètes = 177-SOIXANTE + 97-SIX = 274.

274 = 154-TIRÉ + 120-FIN DE VIE.

305 = 274-SOIXANTE-SIX + 31-ACT, SM\ mort\.

, L'URSS

Dmitri Fedorovitch Polyakov(1921-1988) - Officier du renseignement soviétique et professeur militaire. Major général (selon d'autres sources, lieutenant général) du GRU. Pendant plus de 20 ans, il a été un agent secret des services secrets américains. Tourné le 15 mars 1988.

Biographie

Peu de temps après son retour à Moscou, il a été nommé au poste d'officier supérieur de la troisième direction du GRU. Depuis le poste du Centre, il a été chargé de superviser les activités de l'appareil de renseignement du GRU à New York et à Washington. Il envisageait d'effectuer son troisième voyage d'affaires aux États-Unis pour occuper le poste d'attaché militaire adjoint principal à l'ambassade de l'URSS à Washington. A mené plusieurs opérations secrètes à Moscou, transférant des informations secrètes à la CIA (il a notamment copié et transféré les annuaires téléphoniques de l'état-major général des forces armées de l'URSS et du GRU).

Après que le nom de Polyakov ait été mentionné dans le journal Los Angeles Times dans un article sur le procès des immigrants illégaux Sanins, qu'il avait extradés, la direction du GRU a déclaré qu'il était impossible de continuer à utiliser Polyakov sur la ligne américaine. Polyakov a été transféré au département du GRU, qui s'occupait du renseignement dans les pays d'Asie, d'Afrique et du Moyen-Orient. En 1965, il est nommé au poste d'attaché militaire à l'ambassade de l'URSS (résident du GRU) en Birmanie. En août 1969, il retourne à Moscou, où en décembre il est nommé chef par intérim du département chargé d'organiser le travail de renseignement en RPC et de préparer les immigrants illégaux au transfert vers ce pays. Puis il devient chef de ce département.

Polyakov a refusé les offres répétées de déménager aux États-Unis : « Ne m’attendez pas. Je ne viendrai jamais aux USA. Je ne fais pas ça pour toi. Je fais ça pour mon pays. Je suis né russe et je mourrai russe.

Selon la version principale, la raison de l'exposition de Polyakov était des informations provenant de l'officier de la CIA de l'époque, Aldrich Ames, ou de l'officier du FBI Robert Hanssen, qui a collaboré avec le KGB de l'URSS.

Selon des informations disponibles dans des sources ouvertes, au cours de la période de coopération, il a fourni à la CIA des informations sur dix-neuf agents de renseignement illégaux soviétiques opérant dans les pays occidentaux, environ cent cinquante étrangers ayant collaboré avec les services de renseignement de l'URSS et environ 1 500 personnes. employés actifs des services de renseignement de l'URSS. Au total - 25 cartons de documents secrets de 1961 à 1986.

Dans l'art

• La biographie de Dmitry Polyakov est utilisée dans le roman de Frederick Forsyth (1996).
• Dans la série « Où commence la patrie » (2014), il apparaît sous le nom de Dmitry Fedorovich Dmitriev, un général à la retraite du GRU, interprété par Taratorkin, Georgy Georgievich.

voir également

Écrivez une critique de l'article "Polyakov, Dmitry Fedorovich"

Littérature

• Degtiarev K."SMERSH". - M. : Yauza, Eksmo, 2009. - P. 630-632. - 736 p. - (Encyclopédie des services spéciaux). - 4000 exemplaires.
• - ISBN978-5-699-36775-7.

Lemekhov O. I., Prokhorov D. P. Transfuges. Abattu par contumace. - M. : Veche, ARIA-AiF, 2001. - (Archives spéciales). - 464 s. - ISBN 5-7838-0838-5 (« Veche »), ISBN 5-93229-120-6 (ZAO ARIA-AiF).

Remarques

• Liens
• (Russe)
• (Russe)

• (Anglais)

pamyat-naroda.ru/heroes/podvig-chelovek_nagrazhdenie21663277/

Le prince Vasily n'a pas pensé à ses projets. Il pensait encore moins à faire du mal aux gens pour en tirer profit. Ce n'était qu'un homme laïc qui avait réussi dans le monde et qui avait fait de cette réussite une habitude. Il élaborait constamment, selon les circonstances, selon son rapprochement avec les gens, divers plans et considérations, dont lui-même n'était pas bien conscient, mais qui constituaient tout l'intérêt de sa vie. Il n'avait pas à l'esprit un ou deux de ces projets et considérations, mais des dizaines, dont certains commençaient tout juste à lui apparaître, d'autres étaient réalisés et d'autres étaient détruits. Il ne se dit pas, par exemple : « Cet homme est maintenant au pouvoir, je dois gagner sa confiance et son amitié et, par son intermédiaire, faire en sorte qu'il me verse une allocation unique », ou il ne se dit pas : « Pierre est riche, je dois l'inciter à épouser sa fille et à emprunter les 40 000 $ dont j'ai besoin » ; mais un homme fort l'a rencontré, et à ce moment précis, son instinct lui a dit que cet homme pouvait être utile, et le prince Vasily s'est rapproché de lui et à la première occasion, sans préparation, par instinct, flatté, est devenu familier, a parlé de ce que ce qu'il fallait.
Pierre était sous son bras à Moscou, et le prince Vasily a fait en sorte qu'il soit nommé cadet de chambre, ce qui équivalait alors au rang de conseiller d'État, et a insisté pour que le jeune homme l'accompagne à Saint-Pétersbourg et reste dans sa maison. . Comme distraitement et en même temps avec une confiance incontestable qu'il en serait ainsi, le prince Vasily fit tout ce qui était nécessaire pour marier Pierre à sa fille. Si le prince Vasily avait réfléchi à ses projets, il n'aurait pas pu avoir un tel naturel dans ses manières et une telle simplicité et une telle familiarité dans ses relations avec toutes les personnes placées au-dessus et au-dessous de lui. Quelque chose l'attirait constamment vers des personnes plus fortes ou plus riches que lui, et il était doué de l'art rare de saisir exactement le moment où il était nécessaire et possible de profiter des gens.
Pierre, devenu de manière inattendue un homme riche et le comte Bezukhy, après une récente solitude et insouciance, se sentaient tellement entourés et occupés qu'il ne pouvait rester seul qu'avec lui-même au lit. Il a dû signer des papiers, traiter avec des bureaux du gouvernement dont il n'avait pas une idée claire de la signification, demander quelque chose au directeur général, se rendre dans un domaine près de Moscou et recevoir de nombreuses personnes qui auparavant ne voulaient pas connaître son existence, mais maintenant il serait offensé et bouleversé s’il ne voulait pas les voir. Toutes ces diverses personnes, hommes d'affaires, parents, connaissances, étaient toutes également bien disposées envers le jeune héritier ; tous, évidemment et sans aucun doute, étaient convaincus des hauts mérites de Pierre. Il entendait constamment les mots : « Avec votre gentillesse extraordinaire », ou « avec votre cœur merveilleux », ou « vous êtes vous-même si pur, comte... » ou « s'il était aussi intelligent que vous », etc., ainsi Il commençait sincèrement à croire en son extraordinaire gentillesse et en son esprit extraordinaire, d'autant plus qu'il lui semblait toujours, au plus profond de son âme, qu'il était vraiment très gentil et très intelligent. Même les gens qui étaient auparavant en colère et manifestement hostiles sont devenus tendres et aimants envers lui. Une telle aînée des princesses en colère, à la taille longue, aux cheveux lissés comme ceux d'une poupée, est venue dans la chambre de Pierre après les funérailles. Baissant les yeux et rougissant constamment, elle lui dit qu'elle était vraiment désolée pour les malentendus qui s'étaient produits entre eux et que maintenant elle sentait qu'elle n'avait plus le droit de demander quoi que ce soit, sauf la permission, après le coup qui lui était arrivé, de rester. quelques semaines dans la maison qu'elle aimait tant et où elle a fait tant de sacrifices. Elle ne put s'empêcher de pleurer à ces mots. Touché que cette princesse aux allures de statue puisse tant changer, Pierre lui prit la main et lui demanda des excuses, sans savoir pourquoi. A partir de ce jour, la princesse commença à tricoter une écharpe rayée pour Pierre et se changea complètement envers lui.
– Fais-le pour elle, mon cher ; "Tout de même, elle a beaucoup souffert du mort", lui dit le prince Vasily, lui permettant de signer une sorte de papier en faveur de la princesse.
Le prince Vasily a décidé que cet os, une facture de 30 000 dollars, devait être jeté à la pauvre princesse afin qu'elle ne vienne pas à l'esprit de parler de la participation du prince Vasily à l'affaire du portefeuille de mosaïques. Pierre a signé la facture et à partir de ce moment-là, la princesse est devenue encore plus gentille. Les sœurs cadettes devenaient aussi affectueuses envers lui, surtout la plus jeune, jolie, avec un grain de beauté, gênait souvent Pierre par ses sourires et son embarras à sa vue.
Cela semblait si naturel à Pierre que tout le monde l'aimait, cela semblerait si contre nature si quelqu'un ne l'aimait pas, qu'il ne pouvait s'empêcher de croire en la sincérité des gens qui l'entouraient. De plus, il n’a pas eu le temps de s’interroger sur la sincérité ou le manque de sincérité de ces personnes. Il n'avait constamment pas le temps, il se sentait constamment dans un état d'ivresse douce et joyeuse. Il se sentait comme le centre d’un mouvement général important ; sentait qu'on attendait constamment quelque chose de lui ; que s'il ne faisait pas cela, il en bouleverserait beaucoup et les priverait de ce qu'ils attendaient, mais s'il faisait ceci et cela, tout irait bien - et il a fait ce qu'on attendait de lui, mais quelque chose de bien restait à venir.
Plus que quiconque à cette première fois, le prince Vasily prit possession des affaires de Pierre et de lui-même. Depuis la mort du comte Bezukhy, il n'a pas laissé Pierre échapper à ses mains. Le prince Vasily avait l'apparence d'un homme accablé par les affaires, fatigué, épuisé, mais par compassion, incapable d'abandonner définitivement ce jeune homme impuissant, le fils de son ami, à la merci du sort et des escrocs, après tout, [ en fin de compte,] et avec une fortune si énorme. Durant ces quelques jours qu'il resta à Moscou après la mort du comte Bezukhy, il appela Pierre chez lui ou vint lui-même le voir et lui prescrivit ce qu'il fallait faire, avec un tel ton de fatigue et de confiance, comme s'il disait à chaque fois:
«Vous savez, que je suis accable d"affaires et que ce n"est que par pure charité, que je m"occupe de vous, et puis vous savez bien, que ce que je vous propose est la seule chose faisable." Tu sais, je suis accablé par les affaires ; mais ce serait impitoyable de te laisser ainsi, bien sûr, ce que je te dis est la seule chose possible.]
"Eh bien, mon ami, demain nous y allons, enfin", lui dit-il un jour en fermant les yeux, en déplaçant ses doigts sur son coude et sur un ton tel, comme si ce qu'il disait avait été décidé entre eux depuis longtemps il y a longtemps et on ne pouvait en décider autrement.
"On y va demain, je te donne une place dans ma poussette." Je suis très heureux. Tout ce qui est important est ici. J'aurais dû en avoir besoin depuis longtemps. C'est ce que j'ai reçu du chancelier. Je lui ai posé des questions sur vous, et vous avez été enrôlé dans le corps diplomatique et nommé cadet de chambre. La voie diplomatique vous est désormais ouverte.
Malgré la force du ton de lassitude et l'assurance avec laquelle ces paroles étaient prononcées, Pierre, qui pensait depuis si longtemps à sa carrière, voulut s'y opposer. Mais le prince Basile l'interrompit de ce ton roucouillant et grave qui excluait la possibilité d'interrompre son discours et qu'il utilisait lorsqu'une persuasion extrême était nécessaire.
- Mais, mon cher, [Mais, ma chérie,] je l'ai fait pour moi, pour ma conscience, et il n'y a pas de quoi me remercier. Personne ne s'est jamais plaint d'être trop aimé ; et puis, vous êtes libre, même si vous arrêtez demain. Vous verrez tout par vous-même à Saint-Pétersbourg. Et il est grand temps pour vous de vous éloigner de ces terribles souvenirs. – Le prince Vasily soupira. - Oui, oui, mon âme. Et laissez mon valet monter dans votre voiture. Oh oui, j'ai oublié", a ajouté le prince Vasily, "vous savez, mon cher, que nous avions des comptes à régler avec le défunt, alors je l'ai reçu de Riazan et je le laisse : vous n'en avez pas besoin." Nous réglerons avec vous.
Ce que le prince Vasily a appelé de « Riazan », ce sont plusieurs milliers de quitrents que le prince Vasily a gardés pour lui.
A Saint-Pétersbourg, comme à Moscou, une atmosphère de gens doux et aimants entourait Pierre. Il ne pouvait pas refuser la place ou plutôt le titre (car il n'a rien fait) que le prince Vasily lui avait apporté, et il y avait tellement de connaissances, d'appels et d'activités sociales que Pierre, encore plus qu'à Moscou, éprouva un sentiment de brouillard et la hâte et tout ce qui arrive, mais quelque bien ne se produit pas.
Beaucoup de ses anciennes sociétés de célibataires n'étaient pas à Saint-Pétersbourg. Le garde est parti en campagne. Dolokhov a été rétrogradé, Anatole était dans l'armée, en province, le prince Andrei était à l'étranger et Pierre n'a donc pas pu passer ses nuits comme il aimait les passer auparavant, ni se détendre occasionnellement dans une conversation amicale avec un aîné, ami respecté. Tout son temps était consacré aux dîners, aux bals et principalement avec le prince Vasily - en compagnie de la grosse princesse, de sa femme et de la belle Hélène.

Et quatrièmement. Il y avait pas mal de traîtres dans les rangs du GRU. Il n’est donc pas possible de parler de tout le monde, et ce n’est pas nécessaire. Par conséquent, dans cet essai, nous parlerons de P. Popov, D. Polyakov, N. Chernov, A. Filatov, V. Rezun, G. Smetanin, V. Baranov, A. Volkov, G. Sporyshev et V. Tkachenko. Quant au « traître du siècle » O. Penkovsky, tant de livres et d’articles ont été écrits sur lui que reparler de lui serait une perte de temps.

Piotr Semenovich Popov est né à Kalinin, dans une famille paysanne, et a combattu pendant la Grande Guerre patriotique, au cours de laquelle il est devenu officier. À la fin de la guerre, il occupe le poste de mandataire auprès du colonel général I. Serov et, sous son patronage, est envoyé au GRU. Petit, nerveux, maigre, sans aucune imagination, il restait seul, était très secret et ne s'entendait pas bien avec les autres officiers. Cependant, comme l’ont dit plus tard ses collègues et supérieurs, il n’y a eu aucune plainte concernant le service de Popov. Il était efficace, discipliné, avait de bonnes caractéristiques et participait activement à tous les événements sociaux.

En 1951, Popov fut envoyé en Autriche comme stagiaire à la résidence légale viennoise du GRU. Sa tâche consistait à recruter des agents et à travailler contre la Yougoslavie. Ici, à Vienne, en 1952, Popov entame une liaison avec une jeune Autrichienne, Emilia Kohanek. Ils se sont rencontrés dans des restaurants, ont loué des chambres d'hôtel pendant plusieurs heures, essayant de cacher leur relation aux collègues de Popov. Bien entendu, un tel style de vie nécessitait des dépenses importantes de la part de Popov. Et si l'on prend en compte le fait qu'il avait une femme et deux enfants à Kalinin, les problèmes financiers sont rapidement devenus les principaux pour lui.

Le 1er janvier 1953, Popov s'adressa au vice-consul américain à Vienne et lui demanda de lui faciliter l'accès au bureau américain de la CIA en Autriche. Au même moment, Popov lui remit une note dans laquelle il lui proposait ses services et lui indiquait le lieu de rendez-vous.

L'acquisition d'un agent sur place, dans l'enceinte du GRU, fut un événement majeur pour la CIA. Pour soutenir les opérations avec Popov, une unité spéciale a été créée au sein du département soviétique, appelée SR-9. George Keiswalter fut nommé directeur sur place de Popov, assisté (avec une pause de fin 1953 à 1955) par Richard Kovacs. Le pseudonyme opérationnel de Popov est devenu le nom de « Gralspice » et Kaiswalter a agi sous le nom de Grossman.

Lors de la première réunion avec des employés de la CIA, Popov a déclaré qu'il avait besoin d'argent pour régler les choses avec une femme, ce qui a été accepté. Kaiswalter et Popov ont établi une relation plutôt détendue. La force de Kaiswalter avec le nouvel agent résidait dans sa capacité à gagner la confiance de Popov grâce à de longues heures passées à boire et à discuter ensemble. Il n’était pas du tout dégoûté par la simplicité paysanne de Popov, et leur consommation d’alcool après des opérations réussies était bien connue des officiers de la CIA qui connaissaient Popov. Beaucoup d’entre eux avaient l’impression que Popov considérait Kaiswalter comme son ami. À cette époque, une blague circulait à la CIA selon laquelle, dans une ferme collective soviétique, le département possédait sa propre vache, car avec l'argent donné par Kaiswalter, Popov avait acheté une génisse pour son frère, un fermier collectif.

Ayant commencé à coopérer avec la CIA, Popov a transmis aux Américains des informations sur le personnel du GRU en Autriche et ses méthodes de travail. Il a fourni à la CIA des détails importants sur la politique soviétique en Autriche et plus tard sur la politique en Allemagne de l'Est. Selon certaines données, probablement très exagérées, Popov, au cours des deux premières années de coopération avec la CIA, aurait donné à Kaiswalter les noms et codes d'environ 400 agents soviétiques en Occident. Anticipant la possibilité de rappeler Popov au siège du GRU, la CIA a lancé une opération de sélection de cachettes à Moscou. Cette tâche fut confiée à Edward Smith, le premier homme de la CIA à Moscou, envoyé là-bas en 1953. Cependant, Popov, après avoir passé ses vacances à Moscou et vérifié les cachettes choisies par Smith, les trouva sans valeur. Selon Kyswalter, il a déclaré : « Ils sont nuls. Essayez-vous de me détruire ? Popov s'est plaint que les cachettes étaient inaccessibles et que les utiliser équivaudrait à un suicide.

En 1954, Popov fut rappelé à Moscou. Cela était peut-être dû à sa connaissance de P. S. Deryabin, un officier du KGB à Vienne, qui a fui vers les États-Unis en février 1954. Mais ni le GRU ni le KGB n’avaient de soupçons quant à la loyauté de Popov et, à l’été 1955, il fut envoyé à Schwerin, dans le nord de la RDA. Le transfert à Schwerin a coupé la connexion de Popov avec son opérateur Kaiswalter et il a envoyé une lettre par un canal convenu à l'avance.

En réponse, Popov reçut bientôt une lettre placée sous la porte de son appartement, qui disait :

« Bonjour, cher Max !

Salutations de Grossman. Je t'attends à Berlin. Il y a toutes les possibilités de passer un aussi bon moment ici qu'à Vienne. J'envoie une lettre à ma personne, que vous devriez rencontrer demain à 20 heures près de la vitrine photo, près de la Maison de la Culture. Gorki à Schwerin et donne-lui une lettre.

Le contact avec Popov à Schwerin a été établi avec l'aide d'une Allemande nommée Inga, puis maintenu par l'agent de la CIA Radtke. Au cours de l'enquête, Radtke, 75 ans, a déclaré que leurs réunions avaient toujours lieu quatre semaines plus tard. À chacun d'eux, Radtke a reçu un colis de Popov pour Kaiswalter et a remis à Popov une lettre et une enveloppe avec de l'argent.

Pendant que Popov était à Schwerin, malgré tous ses efforts, il n'a pas pu rencontrer personnellement Kaiswalter. Cette opportunité s'est présentée à lui en 1957, lorsqu'il a été muté pour travailler à Berlin-Est. Leurs réunions ont eu lieu à Berlin-Ouest, dans une planque, et Kaiswalter a changé le nom sous lequel il travaillait de Grossman à Scharnhorst.

À Berlin, a déclaré Popov au cours de l’enquête, Grossman s’est attaqué à moi de manière plus approfondie. Il était littéralement intéressé par chaque pas que je faisais. Par exemple, après mon retour de vacances que j'ai passées en Union soviétique, Grossman a exigé le rapport le plus détaillé sur la façon dont j'avais passé mes vacances, où j'étais, qui j'avais rencontré, et a exigé que je parle des moindres détails. Il est venu à chaque réunion avec un questionnaire préparé à l'avance et au cours de la conversation, il m'a assigné des tâches spécifiques de collecte d'informations.

La cessation temporaire de la communication avec Popov après son rappel de Vienne a alarmé la CIA. Pour se prémunir contre de telles surprises, les conditions des contacts avec Popov ont été élaborées au cas où il serait rappelé de Berlin. Il était équipé d'outils d'écriture secrets, de cahiers de cryptage et de décryptage, d'un plan radio, d'instructions détaillées sur l'utilisation des codes et des adresses grâce auxquelles il pouvait informer la CIA de l'URSS de sa position. Pour recevoir des signaux radio, Popov a reçu un récepteur et, lors d'une des réunions avec Kaiswalter, il a écouté un enregistrement sur bande des signaux qu'il était censé recevoir pendant son séjour en URSS. Les instructions données à Popov indiquaient :

« Un plan au cas où vous resteriez à Moscou. Écrivez par écrit secret à l'adresse : Famille de V. Krabbe, Schildov, st. Franz Schmidt, 28 ans. Expéditeur Gerhard Schmidt. Dans cette lettre, fournissez toutes les informations sur votre situation et vos projets futurs, ainsi que le moment où vous serez prêt à recevoir nos émissions radio. Le plan radio est le suivant. Les diffusions auront lieu les premier et troisième samedis de chaque mois. Le temps de transmission et l'onde sont indiqués dans le tableau... "

De plus, au printemps 1958, Keiswalter présenta Popov à son éventuel contact à Moscou - l'attaché de l'ambassade américaine en URSS et officier de la CIA Russell Augustus Langelli, spécialement convoqué à Berlin pour cette occasion et reçut le pseudonyme de « Daniel ». Dans le même temps, Keiswalter a assuré à Popov qu'il pourrait toujours se rendre aux États-Unis, où il recevrait tout ce dont il avait besoin.

Au milieu de l'année 1958, Popov fut chargé d'amener une immigrante illégale à New York, une jeune femme nommée Tairova. Tairova s'est rendue aux États-Unis avec un passeport américain appartenant à un coiffeur de Chicago, qu'elle a « perdu » lors d'un voyage dans son pays natal en Pologne. Popov a mis en garde la CIA au sujet de Tyrova et l'Agence, à son tour, a informé le FBI. Mais le FBI a commis une erreur en encerclant Tairova de trop de surveillance. Ayant découvert la surveillance, elle a décidé de manière indépendante de retourner à Moscou. Lors de l'analyse des raisons de l'échec, Popov a blâmé Tairova pour tout, ses explications ont été acceptées et il a continué à travailler dans l'appareil central du GRU.

Le soir du 23 décembre 1958, Popov appela l'attaché de l'ambassade américaine R. Langelli et, avec un signal convenu à l'avance, l'invita à une réunion personnelle, qui devait avoir lieu le dimanche 27 décembre dans les toilettes pour hommes de l'ambassade américaine. Théâtre Central pour Enfants à la fin du premier entracte de la représentation du matin. Mais Langelli, venu au théâtre avec sa femme et ses enfants, a attendu en vain Popov à l'endroit désigné - il n'est pas venu. La CIA était préoccupée par l'incapacité de Popov à communiquer et a commis une erreur qui lui a coûté la vie. Selon Kaiswalter, la recrue de la CIA George Payne Winters Jr., qui travaillait comme représentant du Département d'État à Moscou, a mal compris les instructions d'envoyer une lettre à Popov et l'a envoyée par courrier à son domicile à Kalinin. Mais, comme l’ont montré plus tard les transfuges Nosenko et Cherepanov, les agents du KGB pulvérisaient régulièrement un produit chimique spécial sur les chaussures des diplomates occidentaux, ce qui a permis de retracer le chemin de Winters jusqu’à la boîte aux lettres et de saisir la lettre adressée à Popov.

À la lumière de ce qui précède, nous pouvons affirmer avec certitude que M. Hyde dans son livre « George Blake the Super Spy », et après lui K. Andrew, se trompent lorsqu'ils attribuent la dénonciation de Popov à J. Blake, un officier du SIS recruté par le KGB en Corée à l'automne 1951. M. Hyde écrit qu'après son transfert de Vienne, Popov a écrit une lettre à Kaiswalter, expliquant ses difficultés, et l'a remise à l'un des membres de la mission militaire britannique en Allemagne de l'Est. Il a transmis le message au SIS (Stade olympique de Berlin-Ouest), où il a été déposé sur le bureau de Blake avec des instructions pour le transmettre à Vienne pour la CIA. Blake l'a fait, mais seulement après avoir lu la lettre et transmis son contenu à Moscou. Dès réception du message, le KGB a placé Popov sous surveillance et, à son arrivée à Moscou, il a été arrêté. Blake, dans son livre « No Other Choice », réfute à juste titre cette affirmation, affirmant que la lettre remise par Popov à un employé de la mission militaire britannique n'aurait pas pu lui parvenir, puisqu'il n'était pas responsable des relations avec cette mission et la CIA. . Et puis, si le KGB avait su en 1955 que Popov était un agent américain (cela serait arrivé si Blake avait rapporté la lettre), alors il n'aurait pas été détenu au GRU, et plus encore, ils n'auraient pas croyait ses explications sur l'échec de Tairova.

Après avoir suivi le chemin de Winters et appris qu'il avait envoyé une lettre à un officier du GRU, le contre-espionnage du KGB a mis Popov sous surveillance. Au cours de l'observation, il a été établi que Popov a rencontré à deux reprises - les 4 et 21 janvier 1959 - l'attaché de l'ambassade américaine à Moscou Langelli et, comme il s'est avéré plus tard, lors de la deuxième réunion, il a reçu 15 000 roubles. Il fut décidé d'arrêter Popov et le 18 février 1959, il fut arrêté au guichet de banlieue de la gare de Leningradsky, alors qu'il se préparait pour une autre rencontre avec Langelli.

Lors de la perquisition dans l'appartement de Popov, des outils d'écriture secrets, un code et des instructions ont été saisis, qui étaient stockés dans des caches équipées d'un couteau de chasse, d'un moulinet et d'un blaireau. De plus, un rapport écrit secret préparé pour être transmis à Langelli a été découvert :

«Je réponds à votre numéro un. J'accepte vos instructions pour guider mon travail. Je vous appellerai par téléphone pour le prochain rendez-vous avant de quitter Moscou. S'il est impossible de se rencontrer avant de partir, j'écrirai à Crabbe. J'ai une copie carbone et des tablettes, j'ai besoin d'instructions à la radio. Il est conseillé d'avoir une adresse à Moscou, mais très fiable. Après mon départ, j'essaierai d'aller à des réunions à Moscou deux ou trois fois par an.

... Je vous suis sincèrement reconnaissant de vous soucier de ma sécurité, c'est d'une importance vitale pour moi. Merci beaucoup pour l'argent aussi. J'ai désormais l'occasion de rencontrer de nombreuses connaissances afin d'obtenir les informations nécessaires. Encore merci beaucoup."

Après avoir interrogé Popov, il fut décidé de poursuivre ses contacts avec Langelli sous le contrôle du KGB. Selon Kaiswalter, Popov a réussi à avertir Langelli qu'il était sous la surveillance du KGB. Il s'est volontairement coupé et a mis une note sous la forme d'une bande de papier sous le bandage. Dans les toilettes du restaurant Agavi, il a enlevé son pansement et a remis une note dans laquelle il rapportait qu'il était torturé et surveillé, ainsi que la manière dont il avait été capturé. Mais cela semble peu probable. Si Langelli avait été prévenu de l'échec de Popov, il ne l'aurait pas revu. Cependant, le 16 septembre 1959, il prend contact avec Popov, ce qui se produit dans le bus. Popov a discrètement montré le magnétophone pour informer Langelli de l'observation, mais il était trop tard. Langelli a été arrêté, mais grâce à l'immunité diplomatique, il a été libéré, déclaré persona non grata et expulsé de Moscou.

En janvier 1960, Popov comparut devant le Collège militaire de la Cour suprême de l'URSS. Le verdict du 7 janvier 1960 était le suivant :

« Popov Piotr Semenovich a été reconnu coupable de trahison et sur la base de l'art. 1 de la loi sur la responsabilité pénale, être abattu avec confiscation des biens.

En conclusion, il est intéressant de noter que Popov a été le premier traître du GRU, à propos duquel l'Occident a écrit que, pour avertir les autres employés, il avait été brûlé vif dans le four du crématorium.

Dmitry Fedorovich Polyakov est né en 1921 dans la famille d'un comptable ukrainien. En septembre 1939, après avoir obtenu son diplôme, il entre à l'école d'artillerie de Kiev et participe à la Grande Guerre patriotique en tant que commandant de peloton. Il combattit sur les fronts occidental et carélien, fut commandant de batterie et, en 1943, fut nommé officier de reconnaissance d'artillerie. Pendant les années de guerre, il a reçu l'Ordre de la Guerre Patriotique et l'Étoile Rouge, ainsi que de nombreuses médailles. Après la fin de la guerre, Polyakov est diplômé du département de renseignement de l'Académie. Frunze, suit des cours d'état-major et est envoyé travailler au GRU.

Au début des années 1950, Polyakov fut envoyé à New York sous couvert d'être un employé de la mission soviétique de l'ONU. Sa tâche était de fournir des services de renseignement aux immigrants illégaux du GRU. Le travail de Polyakov lors de sa première mission a été considéré comme un succès et, à la fin des années 50, il a de nouveau été envoyé aux États-Unis pour servir comme résident adjoint sous le couvert d'un employé soviétique du Comité d'état-major de l'ONU.

En novembre 1961, Polyakov, de sa propre initiative, entre en contact avec des agents du contre-espionnage du FBI, qui lui donnent le pseudonyme de « Tophat ». Les Américains croyaient que la raison de sa trahison était la déception à l'égard du régime soviétique. L'officier de la CIA Paul Dillon, qui était l'opérateur de Polyakov à Delhi, dit ce qui suit à ce sujet :

« Je pense que sa motivation remonte à la Seconde Guerre mondiale. Il a comparé les horreurs, le carnage sanglant, la cause pour laquelle il s'est battu, avec la duplicité et la corruption qui, à son avis, grandissaient à Moscou.»

Les anciens collègues de Polyakov ne nient pas complètement cette version, même s’ils insistent sur le fait que sa « dégénérescence idéologique et politique » s’est produite « sur fond de fierté douloureuse ». Par exemple, l'ancien premier chef adjoint du GRU, le colonel général A. G. Pavlov, déclare :

"Lors du procès, Polyakov a déclaré sa dégénérescence politique, son attitude hostile envers notre pays et il n'a pas caché son intérêt personnel."

Polyakov a déclaré ce qui suit à son sujet au cours de l'enquête :

«La base de ma trahison résidait à la fois dans mon désir d'exprimer ouvertement mes opinions et mes doutes quelque part, et dans les qualités de mon caractère - un désir constant de travailler au-delà des limites du risque. Et plus le danger devenait grand, plus ma vie devenait intéressante... Je me suis habitué à marcher sur le fil d'un couteau et je ne pouvais pas imaginer une autre vie.

Cependant, dire que cette décision a été facile pour lui serait une erreur. Après son arrestation, il a prononcé les mots suivants :

«Presque dès le début de ma coopération avec la CIA, j'ai compris que j'avais commis une erreur fatale, un crime grave. Les tourments sans fin de mon âme qui ont continué tout au long de cette période m'ont tellement épuisé que j'étais plus d'une fois prêt à me confesser. Et seule la pensée de ce qui allait arriver à ma femme, à mes enfants, à mes petits-enfants et la peur de la honte m'ont arrêté, et j'ai continué la relation criminelle, ou le silence, afin de retarder d'une manière ou d'une autre l'heure du jugement.

Tous ses opérateurs ont noté qu'il recevait peu d'argent, pas plus de 3 000 dollars par an, qui lui était principalement distribué sous forme d'outils électromécaniques Black et Decker, de quelques combinaisons, d'équipements de pêche et d'armes à feu. (Le fait est que pendant son temps libre, Polyakov aimait faire de la menuiserie et collectionnait également des armes coûteuses.) De plus, contrairement à la plupart des autres officiers soviétiques recrutés par le FBI et la CIA, Polyakov ne fumait pas, ne buvait presque pas et ne trompait pas sa femme. . Ainsi, le montant qu'il a reçu des Américains au cours de 24 années de travail peut être qualifié de petit : selon une estimation approximative de l'enquête, il s'élevait à environ 94 000 roubles au taux de change de 1985.

D'une manière ou d'une autre, mais à partir de novembre 1961, Polyakov commença à transmettre aux Américains des informations sur les activités et les agents du GRU aux États-Unis et dans d'autres pays occidentaux. Et il a commencé à le faire dès la deuxième rencontre avec les agents du FBI. Il convient ici de citer à nouveau le protocole de son interrogatoire :

« Cette réunion était encore une fois principalement consacrée à la question de savoir pourquoi j'avais décidé de coopérer avec eux, et aussi si j'étais un piège. Afin de me contre-vérifier et en même temps de renforcer mes relations avec eux, Michael m'a finalement invité à nommer les employés des renseignements militaires soviétiques à New York. Sans hésitation, j'ai énuméré toutes les personnes que je connaissais et qui travaillaient sous le couvert de la représentation de l'URSS.

On pense qu'au tout début de son travail pour le FBI, Polyakov a trahi D. Dunlap, sergent d'état-major de la NSA, et F. Bossard, employé du ministère britannique de l'Air. Cependant, cela est peu probable. Dunlap, recruté en 1960, était dirigé par un opérateur de la station du GRU à Washington et ses liens avec les renseignements soviétiques ont été découverts accidentellement lors d'une perquisition dans son garage après son suicide en juillet 1963. Quant à Bossard, en réalité le service de renseignement du FBI a induit le MI5 en erreur en attribuant les informations reçues à « Tophat ». Cela a été fait afin de protéger une autre source parmi les employés du GRU à New York, qui portait le pseudonyme de « Niknek ».

Mais c'est Polyakov qui a trahi le GRU illégal aux États-Unis, le capitaine Maria Dobrova. Dobrova, qui a combattu en Espagne en tant que traductrice, après son retour à Moscou, a commencé à travailler au GRU et, après une formation appropriée, a été envoyée aux États-Unis. En Amérique, elle a agi sous le couvert du propriétaire d'un salon de beauté, visité par des représentants de milieux militaires, politiques et commerciaux de haut rang. Après que Polyakov ait trahi Dobrov, le FBI a tenté de la recruter, mais elle a choisi de se suicider.

Au total, alors qu'il travaillait pour les Américains, Polyakov leur a remis 19 agents de renseignement illégaux soviétiques, plus de 150 agents parmi les citoyens étrangers, et a révélé l'affiliation d'environ 1 500 agents de renseignement actifs au GRU et au KGB.

À l'été 1962, Polyakov retourna à Moscou, muni d'instructions, de conditions de communication et d'un calendrier pour mener des opérations de dissimulation (une par trimestre). Les cachettes ont été choisies principalement le long de l'itinéraire qu'il empruntait pour se rendre au travail et en revenir : dans les quartiers de Bolchaïa Ordynka et de Bolchaïa Polyanka, près de la station de métro Dobryninskaya et à l'arrêt de trolleybus Ploshchad Vosstaniya. Très probablement, c'est cette circonstance, ainsi que le manque de contacts personnels avec les représentants de la CIA à Moscou, qui ont aidé Polyakov à éviter l'échec après l'arrestation d'un autre agent de la CIA, le colonel O. Penkovsky, en octobre 1962.

En 1966, Polyakov est envoyé en Birmanie pour diriger le centre d'interception radio de Rangoon. À son retour en URSS, il est nommé chef du département chinois et, en 1970, il est envoyé en Inde en tant qu'attaché militaire et résident du GRU. A cette époque, le volume d'informations transmises par Polyakov à la CIA a fortement augmenté. Il a donné les noms de quatre officiers américains recrutés par le GRU et a remis des films photographiques contenant des documents témoignant d'une profonde divergence entre les positions de la Chine et de l'URSS. Grâce à ces documents, les analystes de la CIA ont conclu que les divergences soviéto-chinoises duraient depuis longtemps. Ces découvertes ont été utilisées par le secrétaire d’État américain Henry Kissinger et l’ont aidé, ainsi que Nixon, à améliorer leurs relations avec la Chine en 1972.

À la lumière de cela, les déclarations de L.V. Shebarshin, alors résident adjoint du KGB à Delhi, selon lesquelles pendant le travail de Polyakov en Inde, le KGB avait certains soupçons à son sujet semblent pour le moins naïves. "Polyakov a démontré sa totale disposition envers les agents de sécurité", écrit Shebarshin. - mais ses amis militaires savaient qu'il ne manquait pas la moindre occasion de les retourner contre le KGB et persécutait secrètement ceux qui étaient amis avec nos camarades. Aucun espion ne peut éviter les erreurs. Mais comme c’est souvent le cas dans notre secteur, il a fallu attendre encore des années pour que les soupçons soient confirmés.» Très probablement, derrière cette déclaration se cache un désir de montrer sa propre perspicacité et une réticence à admettre le travail insatisfaisant du contre-espionnage militaire du KGB dans cette affaire.

Il faut dire que Polyakov veillait très sérieusement à ce que la direction du GRU se fasse une opinion de lui comme d'un travailleur réfléchi et prometteur. Pour ce faire, la CIA lui a régulièrement fourni des documents classifiés et a également accusé deux Américains qu'il présentait comme ayant été recrutés par lui. Dans le même objectif, Polyakov s'est efforcé de faire en sorte que ses deux fils reçoivent une éducation supérieure et exercent une profession prestigieuse. Il a offert à ses employés du GRU de nombreux bibelots, tels que des briquets et des stylos à bille, créant ainsi l'impression de lui-même comme une personne agréable et un bon camarade. L'un des patrons de Polyakov était le chef du département du personnel du GRU, le lieutenant-général Sergueï Izotov, qui avait travaillé dans l'appareil du Comité central du PCUS pendant 15 ans avant cette nomination. Le cas de Polyakov concerne des cadeaux coûteux qu’il a faits à Izotov. Et pour le grade de général, Polyakov a offert à Izotov un service en argent acheté spécialement à cet effet par la CIA.

Polyakov a reçu le grade de général de division en 1974. Cela lui a permis d'accéder à des documents dépassant le cadre de ses fonctions directes. Par exemple, à la liste des technologies militaires achetées ou obtenues grâce aux services de renseignement occidentaux. Richard Perle, secrétaire adjoint à la Défense sous le président Reagan, a admis avoir eu le souffle coupé lorsqu'il a appris l'existence de 5 000 programmes soviétiques utilisant la technologie occidentale pour renforcer les capacités militaires. La liste fournie par Polyakov a aidé Pearl à persuader le président Reagan de faire pression pour des contrôles plus stricts sur la vente de technologie militaire.

Le travail de Polyakov en tant qu'agent de la CIA se distinguait par son audace et sa chance fantastique. À Moscou, il a volé dans un entrepôt du GRU un film photographique spécial auto-exposant « Mikrat 93 Shield », avec lequel il a photographié des documents secrets. Pour transmettre des informations, il a volé de fausses pierres creuses qu'il a laissées à certains endroits où des agents de la CIA les récupéraient. Pour donner le signal de la pose de la cache, Polyakov, passant en transports en commun devant l'ambassade américaine à Moscou, a activé un émetteur miniature caché dans sa poche. À l'étranger, Polyakov préférait transmettre les informations de main en main. Après 1970, la CIA, dans le but d'assurer autant que possible la sécurité de Polyakov, l'a équipé d'un émetteur d'impulsions portable spécialement conçu avec lequel les informations pouvaient être imprimées, puis cryptées et transmises à un appareil de réception à l'ambassade américaine en 2,6 secondes. Polyakov a dirigé de tels programmes depuis différents endroits de Moscou : du café Ingouri, du magasin Vanda, des bains Krasnopresnensky, de la Maison centrale des touristes, de la rue Tchaïkovski, etc.

À la fin des années 1970, les officiers de la CIA, disaient-ils, traitaient déjà Polyakov davantage comme un enseignant que comme un agent et un informateur. Ils lui laissaient le choix du lieu et de l'heure des réunions ainsi que l'aménagement des cachettes. Cependant, ils n'avaient pas d'autre choix, puisque Polyakov ne leur pardonnait pas leurs erreurs. Ainsi, en 1972, les Américains, sans le consentement de Polyakov, l’invitèrent à une réception officielle à l’ambassade américaine à Moscou, ce qui le mit en danger d’échec. La direction du GRU a donné l'autorisation et Polyakov a dû s'y rendre. Lors de la réception, on lui a remis secrètement une note qu'il a détruite sans la lire. De plus, il a interrompu tout contact avec la CIA pendant une longue période jusqu'à ce qu'il soit sûr de ne pas tomber sous les soupçons du contre-espionnage du KGB.

À la fin des années 70, Polyakov fut de nouveau envoyé en Inde en tant que résident du GRU. Il y resta jusqu'en juin 1980, date à laquelle il fut rappelé à Moscou. Cependant, ce retour anticipé n'était pas associé à d'éventuels soupçons à son encontre. C’est juste qu’une autre commission médicale lui a interdit de travailler dans des pays aux climats chauds. Cependant, les Américains s'inquiétaient et invitèrent Polyakov à partir pour les États-Unis. Mais il a refusé. Selon un officier de la CIA à Delhi, en réponse à son souhait de venir en Amérique en cas de danger, où il était attendu à bras ouverts, Polyakov aurait répondu : « Ne m'attendez pas. Je ne viendrai jamais aux USA. Je ne fais pas ça pour toi. Je fais ça pour mon pays. Je suis né russe et je mourrai russe. Et lorsqu’on lui demande ce qui l’attend s’il est exposé, il répond : « Fosse commune ».

Polyakov regarda l’eau. Sa chance fantastique et sa carrière d'agent de la CIA ont pris fin en 1985, lorsqu'un officier de carrière de la CIA, Aldrich Ames, est venu au poste du KGB PGU à Washington et a proposé ses services. Parmi les employés du KGB et du GRU nommés par Ames et qui travaillaient pour la CIA se trouvait Polyakov.

Polyakov a été arrêté fin 1986. Lors d'une perquisition effectuée dans son appartement, à la datcha et dans la maison de sa mère, des preuves matérielles de ses activités d'espionnage ont été découvertes. Parmi eux : des feuilles de papier carbone cryptographique produites par impression et insérées dans des enveloppes pour enregistrements de gramophone, des tampons de chiffrement camouflés dans la couverture d'un sac de voyage, deux accessoires pour un appareil photo Tessina de petite taille pour la prise de vue verticale et horizontale, plusieurs rouleaux de Kodak. un film conçu pour un développement spécial, un stylo à bille dont la tête de serrage était destinée à écrire des textes énigmatiques, ainsi que des négatifs avec les conditions de communication avec les employés de la CIA à Moscou et les instructions pour les contacts avec eux à l'étranger.

L’enquête sur l’affaire Polyakov a été menée par le colonel A. S. Dukhanin, enquêteur du KGB, qui est devenu plus tard célèbre dans ce qu’on appelle « l’affaire du Kremlin » de Gdlyan et Ivanov. L'épouse et les fils adultes de Polyakov ont servi de témoins, car ils ne connaissaient ni ne devinaient ses activités d'espionnage. Après la fin de l'enquête, de nombreux généraux et officiers du GRU, dont Polyakov profitait souvent de la négligence et du bavardage, ont été traduits en responsabilité administrative par le commandement et licenciés à la retraite ou dans la réserve. Au début de 1988, le Collège militaire de la Cour suprême de l'URSS a condamné Polyakov D.F. à mort avec confiscation de biens pour trahison et espionnage. La sentence a été exécutée le 15 mars 1988. Et officiellement, l’exécution de D. F. Polyakov n’a été rapportée dans la Pravda qu’en 1990.

En 1994, après l'arrestation et la dénonciation d'Ames, la CIA a admis que Polyakov avait collaboré avec lui. Il a été déclaré qu'il était la plus importante des victimes d'Ames, surpassant de loin toutes les autres en importance. Les informations qu'il a transmises et les photocopies de documents classifiés remplissent 25 cases des dossiers de la CIA. De nombreux experts familiers avec le cas de Polyakov affirment qu'il a apporté une contribution bien plus importante que le plus célèbre transfuge du GRU, le colonel O. Penkovsky. Ce point de vue est partagé par un autre traître du GRU, Nikolai Chernov, qui a déclaré : « Polyakov est une star. Et Penkovsky est couci-couça… » Selon le directeur de la CIA, James Woolsey, parmi tous les agents soviétiques recrutés pendant la guerre froide, Polyakov « était un véritable diamant ».

En effet, outre la liste des intérêts des données du renseignement scientifique et technique sur la Chine, Polyakov a fourni des informations sur les nouvelles armes de l'armée soviétique, en particulier sur les missiles antichar, qui ont aidé les Américains à détruire ces armes lorsqu'elles étaient utilisées par l'Irak. pendant la guerre du Golfe en 1991 . Il a également transféré à l'Occident plus de 100 numéros de la revue secrète Pensée militaire, publiée par l'état-major. Comme le note Robert Gates, directeur de la CIA sous le président Bush, les documents volés par Polyakov ont donné un aperçu de l'utilisation de la force militaire en cas de guerre et ont contribué à tirer la ferme conclusion que les dirigeants militaires soviétiques ne croyaient pas qu'il était possible de gagner. une guerre nucléaire et cherchaient à l’éviter. Selon Gates, la connaissance de ces documents a empêché les dirigeants américains de tirer des conclusions erronées, ce qui aurait pu contribuer à éviter une guerre « chaude ».

Bien sûr, Gates sait mieux ce qui a permis d’éviter une guerre « chaude » et quel était le mérite de Polyakov dans ce domaine. Mais même si les Américains tentent d’en convaincre tout le monde, cela ne justifie en rien sa trahison.

Nikolai Dmitrievich Chernov, né en 1917, a servi dans le département opérationnel et technique du GRU. Au début des années 60, il est envoyé aux États-Unis pour servir comme technicien opérationnel à la station de New York. À New York, Tchernov menait une vie plutôt inhabituelle pour un employé soviétique à l'étranger. Il fréquentait souvent les restaurants, les discothèques et les cabarets. Et tout cela nécessitait des dépenses financières correspondantes. Il n'est donc pas surprenant qu'un jour, en 1963, avec le major du KGB D. Kashin (nom modifié), il se soit rendu à la base de vente en gros d'une entreprise de construction américaine située à New York pour acheter des matériaux pour la rénovation des locaux du ambassade, ​​et a persuadé le propriétaire des documents d'émission de base sans refléter une remise commerciale pour un achat en gros. Ainsi, Tchernov et Kachine ont reçu 200 dollars en espèces, qu'ils se sont partagés.

Cependant, lorsque Tchernov est arrivé à la base le lendemain pour récupérer des matériaux de construction, il a été accueilli dans le bureau du propriétaire par deux agents du FBI. Ils ont montré à Tchernov des photocopies de documents de paiement, qui montraient qu'il avait détourné 200 dollars, ainsi que des photographies de lui dans des lieux de divertissement new-yorkais. Déclarant qu'ils savaient que Tchernov était un employé du GRU, les agents du FBI l'ont invité à entamer une coopération. Le chantage a eu un effet sur Tchernov - dans ces années-là, pour visiter des établissements de divertissement, on pouvait facilement être envoyé à Moscou et interdire de voyager à l'étranger, sans parler du détournement de fonds du gouvernement.

Avant son départ pour Moscou, Tchernov, à qui le FBI a donné le pseudonyme de « Niknek », a tenu plusieurs réunions avec les Américains et leur a remis des tablettes d'écriture secrètes utilisées par le GRU ainsi qu'un certain nombre de photocopies de documents apportés par les officiers opérationnels du GRU. à son laboratoire pour traitement. Dans le même temps, les Américains lui ont exigé des photocopies des documents marqués : OTAN, militaire et top secret. Juste avant le départ de Tchernov pour l'URSS à la fin de 1963, des employés du FBI se sont mis d'accord avec lui sur les contacts lors de son prochain voyage en Occident et lui ont remis 10 000 roubles, des appareils photo Minox et Tessina, ainsi qu'un dictionnaire anglais-russe avec écriture secrète. Quant à l'argent que Tchernov a reçu des Américains, au cours de l'enquête sur cette affaire, il a déclaré ce qui suit :

« J’ai calculé que la prochaine fois que je viendrai à l’étranger, ce sera dans cinq ans. J'ai besoin de dix roubles par jour pour boire. Au total, environ vingt mille. C’est ce que j’ai demandé.

Les documents transférés par Tchernov étaient très précieux pour le contre-espionnage américain. Le fait est qu'en reprenant les documents reçus par la station GRU auprès des agents, Tchernov a transmis aux employés du FBI leurs noms, des photographies des pages de titre et des numéros de documents. Cela a aidé le FBI à déterminer l'identité de l'agent. Par exemple, Tchernov traitait l'« Album secret de projectiles de missiles guidés de la marine américaine » reçu de l'agent du GRU « Drona » et remettait des copies de ces documents au FBI. En conséquence, en septembre 1963, « Drone » fut arrêté et condamné à la réclusion à perpétuité. De plus, sur la base d'une information reçue de Tchernov, l'agent du GRU « Bard » a été arrêté en Angleterre en 1965. Il s'est avéré qu'il s'agissait de Frank Bossard, un employé du ministère britannique de l'Aviation, recruté en 1961 par I.P. Glazkov. Accusé d'avoir transmis à l'URSS des informations sur les systèmes de guidage de missiles américains, il a été condamné à 21 ans de prison. L'importance de l'agent Niknek pour le FBI est attestée par le fait que le service de renseignement du FBI a induit le MI5 en erreur en attribuant les informations sur Bossard qu'il a reçues de Tchernov à une autre source - « Tophat » (D. Polyakov).

À Moscou, Tchernov a travaillé dans le département opérationnel et technique du GRU dans le laboratoire photo du 1er département spécial jusqu'en 1968, puis a rejoint le département international du Comité central du PCUS en tant qu'assistant junior. Alors qu'il travaillait au laboratoire photographique du GRU, Tchernov a traité des documents reçus par le Centre et envoyés aux résidences, qui contenaient des informations sur les agents. Il a remis ces documents, totalisant plus de 3 000 images, aux employés du FBI en 1972 lors d'un voyage d'affaires à l'étranger par l'intermédiaire du ministère des Affaires étrangères de l'URSS. Ayant un passeport diplomatique en main, Tchernov a facilement emporté les films exposés à l'étranger en deux paquets.

Cette fois, la capture du FBI fut encore plus importante. Selon un extrait du procès de Tchernov, en 1977, c'est de sa faute si le commandant de la défense aérienne suisse, le général de brigade Jean-Louis Jeanmaire, a été condamné à 18 ans de prison pour espionnage au profit de l'URSS. Lui et sa femme ont été recrutés par le GRU en 1962 et ont travaillé activement jusqu'à leur arrestation. «Moore» et «Mary» ont été identifiés sur la base d'informations reçues par le contre-espionnage suisse d'un des services de renseignement étrangers. De plus, comme l'a noté la presse, l'information provenait d'une source soviétique.

En Grande-Bretagne, grâce à des documents obtenus auprès de Tchernov, le sous-lieutenant de l'Air Force David Bingham a été arrêté en 1972. Il a été recruté par l'officier du GRU L.T. Kuzmin au début des années 1970 et lui a remis pendant deux ans des documents secrets auxquels il avait accès à la base navale de Portsmouth. Après son arrestation, il a été accusé d'espionnage et condamné à 21 ans de prison.

Le réseau de renseignement du GRU en France a subi les plus grands dégâts de la trahison de Tchernov. En 1973, le FBI transfère les informations concernant la France reçues de Tchernov au Bureau de la protection du territoire. À la suite des activités d'enquête menées par le contre-espionnage français, une partie importante du réseau de renseignement du GRU a été dévoilée. Le 15 mars 1977, Serge Fabiev, 54 ans, résident du groupe de renseignement, recruté en 1963 par S. Kudryavtsev, est arrêté. À ses côtés, Giovanni Ferrero, Roger Laval et Marc Lefebvre ont été arrêtés les 17, 20 et 21 mars. Le tribunal, tenu en janvier 1978, a condamné Fabiyev à 20 ans de prison, Lefebvre à 15 ans, Ferrero à 8 ans. Laval, qui a commencé à éprouver des pertes de mémoire au cours de l'enquête, a été placé dans un hôpital psychiatrique avec un diagnostic de démence et ne s'est pas présenté au procès. Et en octobre 1977, un autre agent du GRU, Georges Bofis, membre de longue date du PCF, qui travaillait pour le GRU depuis 1963, est arrêté par la Direction de la protection du territoire. Compte tenu de son passé militaire et de sa participation au mouvement de Résistance, le tribunal l'a condamné à 8 ans de prison.

Après 1972, Tchernov, selon lui, a mis fin à ses relations avec les Américains. Mais cela n'est pas surprenant, car à cette époque, il a commencé à boire beaucoup et a été expulsé pour ivresse et soupçonné d'avoir perdu un répertoire secret contenant des informations sur tous les dirigeants communistes illégaux du Comité central du PCUS. Après cela, Tchernov a commencé à boire beaucoup et a tenté de se suicider, mais est resté en vie. En 1980, après s'être disputé avec sa femme et ses enfants, il se rend à Sotchi, où il parvient à se ressaisir. Il se rend dans la région de Moscou et, s'installant dans un village, se lance dans l'agriculture.

Mais après l'arrestation du général Polyakov en 1986, le département d'enquête du KGB s'est intéressé à Tchernov. Le fait est que lors de l'un des interrogatoires en 1987, Polyakov a déclaré :

"Lors d'une réunion en 1980 à Delhi avec un officier du renseignement américain, j'ai appris que Tchernov avait transmis aux Américains des écrits secrets et d'autres documents auxquels il avait accès en raison de la nature de son service."

Cependant, il se pourrait bien que l’information sur la trahison de Tchernov ait été reçue d’Ames, recruté au printemps 1985.

D'une manière ou d'une autre, à partir de ce moment-là, Tchernov a commencé à être contrôlé par le contre-espionnage militaire, mais aucune preuve de ses contacts avec la CIA n'a été trouvée. Par conséquent, aucun dirigeant du KGB n’a trouvé le courage d’autoriser son arrestation. Et ce n'est qu'en 1990 que le chef adjoint du département d'enquête du KGB, V.S. Vasilenko, a insisté auprès du parquet militaire principal sur la détention de Tchernov.

Dès le premier interrogatoire, Tchernov a commencé à témoigner. Le fait qu’il ait décidé qu’il avait été trahi par les Américains a probablement joué un rôle ici. Lorsque Tchernov a tout raconté quelques mois plus tard, l'enquêteur V.V. Renev, en charge de son dossier, lui a demandé de fournir des preuves matérielles de ce qu'il avait fait. Voici ce qu’il en rappelle lui-même :

« J’ai remarqué : donnez-moi les preuves. Cela comptera pour vous au tribunal.

Ça a marché. Tchernov se souvenait qu'il avait un ami, capitaine de 1er rang, traducteur, à qui il avait donné un dictionnaire anglais-russe. Le même que celui que les Américains lui ont donné. Dans ce dictionnaire, sur une certaine page, il y a une feuille saturée de substance cryptographique et qui est une copie carbone cryptographique. L'adresse de l'ami est telle ou telle.

J'ai immédiatement appelé le capitaine. Nous nous sommes rencontrés. J'ai expliqué toutes les circonstances et j'ai attendu avec impatience une réponse. Après tout, s’il disait avoir brûlé le dictionnaire, la conversation serait terminée. Mais l'officier a répondu honnêtement : oui, il l'a donné. Je ne me souviens pas si j’ai ce dictionnaire à la maison ou pas, je vais devoir le chercher.

L'appartement dispose d'une immense bibliothèque avec des livres. Il a sorti un dictionnaire - il ne correspondait pas à celui décrit par Tchernov. Le deuxième, c'est exactement lui. Avec l’inscription « Le cadeau de Tchernov ». 1977"

Il y a deux lignes sur la page de titre du dictionnaire. Si vous comptez les lettres qu'ils contiennent, vous déterminerez sur quelle feuille se trouve la copie carbone cryptographique. Lorsque les experts l'ont vérifié, ils ont été surpris : c'était la première fois qu'ils rencontraient une telle substance. Et même si trente ans se sont écoulés, la copie carbone était tout à fait utilisable.»

Selon Tchernov lui-même, au cours de l'enquête, le KGB n'avait aucune preuve matérielle de sa culpabilité, mais ce qui s'est réellement passé est le suivant :

« Ils m’ont dit : ‘De nombreuses années ont passé. Partagez vos secrets sur les activités des agences de renseignement américaines. Ils disent que les informations seront utilisées pour former les jeunes employés. Et nous ne vous traînerons pas en justice pour cela. Alors j’ai inventé des choses, j’ai fantasmé sur des choses que j’avais lues dans des livres. Ils étaient ravis et me reprochaient tous les échecs survenus au GRU au cours des 30 dernières années... Il n'y avait rien de précieux dans les documents que je leur avais remis. Les documents ont été filmés dans une bibliothèque ordinaire. Et en général, si je le voulais, je détruirais le GRU. Mais je ne l'ai pas fait."

Le 18 août 1991, l'affaire Tchernov a été portée devant les tribunaux. Lors du procès devant le Collège militaire de la Cour suprême de l'URSS, Tchernov a plaidé coupable et a donné un témoignage détaillé sur les circonstances de son recrutement par le FBI, la nature des informations qui lui avaient été fournies et les méthodes de collecte, de stockage et de transmission. matériel de renseignement. Il a dit ceci à propos des motifs de la trahison : il a commis le crime pour des raisons égoïstes, il n'a pas ressenti d'hostilité envers le système étatique. Le 11 septembre 1991, le Collège militaire de la Cour suprême de l'URSS a condamné Tchernov N.D. à une peine d'emprisonnement de 8 ans. Mais cinq mois plus tard, par décret du président russe B. N. Eltsine, Tchernov, ainsi que neuf autres personnes condamnées à différentes époques en vertu de l'article 64 du Code pénal – « trahison », ont été graciés. En conséquence, Tchernov a échappé à la punition et est rentré calmement chez lui à Moscou.

Anatoly Nikolaevich Filatov est né en 1940 dans la région de Saratov. Ses parents ont été élevés dans des paysans, son père s'est distingué lors de la Grande Guerre patriotique. Après avoir obtenu son diplôme, Filatov est entré dans une école technique agricole, puis a travaillé pendant une courte période comme technicien d'élevage dans une ferme d'État. Après avoir été enrôlé dans l'armée, il a commencé à progresser rapidement dans sa carrière, est diplômé de l'Académie diplomatique militaire et a été envoyé pour servir dans le GRU. Après avoir fait ses preuves lors de son premier voyage d'affaires au Laos, Filatov, qui avait alors reçu le grade de major, fut envoyé en Algérie en juin 1973. En Algérie, il a travaillé sous le « toit » d'un traducteur de l'ambassade, dont les tâches comprenaient l'organisation d'événements protocolaires, la traduction de la correspondance officielle, le traitement de la presse locale et l'achat de livres pour l'ambassade. Cette couverture lui a permis de se déplacer activement à travers le pays sans éveiller de soupçons inutiles.

En février 1974, Filatov entre en contact avec des agents de la CIA. Plus tard, au cours de l'enquête, Filatov témoignera qu'il est tombé dans un « piège à miel ». En raison d'une panne de voiture, il a été contraint de se déplacer à pied. Voici comment Filatov lui-même en a parlé devant le tribunal :

« Fin janvier - début février 1974, j'étais dans la ville d'Algérie, où je cherchais dans les librairies de la littérature sur le pays, sur l'ethnographie, la vie et les coutumes des Algériens. Alors que je revenais du magasin, une voiture s'est arrêtée près de moi dans une rue de la ville. La porte s'est légèrement ouverte et j'ai vu une jeune femme inconnue qui m'a proposé de m'emmener à mon domicile. J'ai été d'accord. Nous avons commencé à discuter et elle m'a invité chez elle en me disant qu'elle avait de la littérature qui m'intéressait. Nous sommes allés en voiture jusqu'à chez elle et sommes entrés dans l'appartement. J'ai choisi deux livres qui m'intéressaient. Nous avons bu une tasse de café et je suis parti.

Trois jours plus tard, je suis allé à l'épicerie et j'ai de nouveau rencontré la même jeune femme au volant d'une voiture. Nous nous sommes salués et elle a suggéré que nous nous arrêtions pour un autre livre. Le nom de la femme était Nadi. Elle a 22-23 ans. Elle parlait couramment le français, mais avec un léger accent.

En entrant dans l'appartement, Nadi posa du café et une bouteille de cognac sur la table. J'ai allumé la musique. Nous avons commencé à boire et à parler. La conversation s'est terminée au lit.

Filatov a été photographié avec Nadia, et ces photographies lui ont été présentées quelques jours plus tard par un officier de la CIA qui s'est présenté comme étant Edward Kane, premier secrétaire de la mission américaine spéciale du Service américain de protection des intérêts à l'ambassade de Suisse en Algérie. Selon Filatov, craignant d'être rappelé de son voyage d'affaires, il a succombé au chantage et a accepté de rencontrer Kane. Le fait que les Américains aient décidé de faire chanter Filatov avec l'aide d'une femme n'est pas surprenant, car au Laos, il ne se distinguait pas par sa rigueur dans ses relations avec eux. Par conséquent, la version du début des contacts de Filatov avec la CIA, proposée par D. Barron, auteur du livre « KGB Today », semble totalement invraisemblable et absolument infondée. Il écrit que Filatov lui-même a proposé ses services à la CIA, pleinement conscient du risque qu'il prenait, mais ne voyant pas comment il pourrait nuire au PCUS d'une autre manière.

En Algérie, Filatov, qui a reçu le pseudonyme « Etienne », a eu plus de 20 réunions avec Kane. Il lui a donné des informations sur le travail de l'ambassade, sur les opérations menées par le GRU en Algérie et en France, des informations sur les équipements militaires et la participation de l'URSS à la préparation et à la formation de représentants de plusieurs pays du tiers monde. dans les méthodes de conduite de la guérilla et des activités de sabotage. En avril 1976, lorsqu'on apprit que Filatov devait retourner à Moscou, un autre officier de la CIA devint son opérateur, avec lequel il élabora des méthodes de communication sûres sur le territoire de l'URSS. Pour transmettre des messages à Filatov, des émissions de radio cryptées étaient diffusées depuis Francfort en allemand deux fois par semaine. Il était stipulé que les transmissions de combat commenceraient par un nombre impair et les transmissions d'entraînement par un nombre pair. À des fins de camouflage, les émissions de radio ont commencé à être transmises à l'avance, avant le retour de Filatov à Moscou. Pour les commentaires, il était censé utiliser des lettres de motivation prétendument écrites par des étrangers. En dernier recours, une rencontre personnelle avec un agent de la CIA à Moscou, près du stade Dynamo, a été envisagée.

En juillet 1976, avant de partir pour Moscou, Filatov reçut six lettres d'accompagnement, une copie carbone pour la cryptographie, un cahier avec des instructions, un bloc de chiffrement, un dispositif pour configurer le récepteur et des piles de rechange, un crayon à bille pour la cryptographie, un appareil photo Minox et plusieurs cassettes de rechange, insérées dans la doublure du casque stéréo. En outre, Filatov a reçu 10 000 dinars algériens pour son travail en Algérie, 40 000 roubles et 24 pièces d'or de la frappe royale d'une valeur de 5 roubles chacune. En outre, un montant en dollars convenu à l’avance était transféré mensuellement sur le compte de Filatov dans une banque américaine.

De retour à Moscou en août 1976, Filatov commença à travailler au bureau central du GRU et continua à transférer activement des documents de renseignement à la CIA par le biais de cachettes et de lettres. Depuis son arrivée, il a lui-même reçu 18 messages radio en provenance de Francfort. En voici quelques uns:

« Ne vous limitez pas à collecter les informations dont vous disposez sur votre travail. Gagnez la confiance de vos connaissances proches et de vos amis. Visitez-les sur leur lieu de travail. Vous invitent à visiter votre domicile et vos restaurants, où, grâce à des questions ciblées, vous découvrirez des informations secrètes auxquelles vous n'avez pas accès vous-même... »

« Cher « E » ! Nous sommes très satisfaits de vos informations et vous en exprimons notre profonde gratitude. C'est dommage que vous n'ayez pas encore accès aux documents secrets. Cependant, nous ne nous intéressons pas seulement à ce qui est marqué « Secret ». Fournissez des détails sur l’institution dans laquelle vous travaillez actuellement. Par qui, quand et dans quel but a-t-il été créé ? Départements, sections ? Caractère de subordination vers le haut, vers le bas ?

C'est dommage que vous n'ayez pas pu utiliser le briquet : sa date de péremption est expirée. Débarrassez-vous-en. Il est préférable de le jeter dans un endroit profond de la rivière, lorsque personne ne vous regardera. Vous en recevrez un nouveau via le cache."

Filatov ne s'est pas oublié, achetant une nouvelle voiture Volga et dépensant 40 000 roubles dans des restaurants, ce que sa femme ne connaissait pas. Cependant, comme dans le cas de Popov et Penkovsky, la CIA n'a pas pleinement pris en compte la capacité du KGB à espionner les étrangers et ses propres citoyens. Entre-temps, au début de 1977, le contre-espionnage du KGB, grâce à la surveillance des employés de l'ambassade américaine, a établi que des agents de la CIA avaient commencé à mener des opérations secrètes avec un agent situé à Moscou.

Fin mars 1977, Filatov a reçu un radiogramme dans lequel il était rapporté qu'au lieu de la cache « Amitié », une autre située sur le quai Kostomarovskaya et appelée « Rivière » serait utilisée pour communiquer avec lui. Le 24 juin 1977, Filatov était censé recevoir un conteneur via cette cachette, mais il n'y était pas. Il n’y avait pas non plus de conteneur dans la cache le 26 juin. Puis, le 28 juin, Filatov, à l'aide d'une lettre de motivation, a informé les agents de la CIA de ce qui s'était passé. En réponse à ce signal d'alarme, Filatov a reçu la réponse suivante après un certain temps :

« Cher « E » ! Le 25 juin, nous n'avons pas pu livrer à la Reka, car notre homme était suivi et il est clair qu'il ne s'est même pas approché des lieux. Merci pour la lettre « Lupakova » (lettre de motivation - auteur).

... Si vous avez utilisé certaines cassettes pour la photographie opérationnelle, elles peuvent toujours être développées. Conservez-les pour votre transfert chez nous au lieu « Trésor ». Également dans votre colis pour le "Trésor" merci de nous indiquer quel appareil de camouflage, hors briquets, vous préférez pour le mini-appareil et les cassettes que nous souhaiterions peut-être vous offrir à l'avenir. Comme ce fut le cas pour le briquet, nous souhaitons à nouveau que vous disposiez d'un dispositif de camouflage qui cache votre appareil et qui en même temps fonctionne correctement...

Nouvel horaire : les vendredis à 24h au 7320 (41 m) et 4990 (60 m) et les dimanches à 22h au 7320 (41 m) et 5224 (57 m). Pour améliorer l'audibilité de nos émissions de radio, nous vous recommandons fortement d'utiliser les 300 roubles contenus dans ce paquet pour acheter une radio « Riga-103-2 », que nous avons soigneusement testée et pensons qu'elle est bonne.

... Dans ce package, nous avons également inclus une petite table de métamorphose en plastique avec laquelle vous pourrez déchiffrer nos émissions radio et crypter votre script secret. Veuillez le manipuler et le conserver avec soin...

(Cordialement. J.")

Pendant ce temps, les agents de surveillance du KGB, à la suite de la surveillance de V. Crocket, un employé de la station de la CIA de Moscou, répertorié comme secrétaire-archiviste, ont établi qu'il utilisait des cachettes pour communiquer avec Filatov. En conséquence, il a été décidé de l'arrêter au moment de placer le conteneur dans la cache. Tard dans la soirée du 2 septembre 1977, lors d'une opération de cachette sur le quai Kostomarovskaya, Crocket et sa femme Becky ont été pris en flagrant délit. Quelques jours plus tard, ils furent déclarés persona non grata et expulsés du pays. L'arrestation de Filatov lui-même a eu lieu un peu plus tôt.

Le procès de Filatov commença le 10 juillet 1978. Il a été accusé d'avoir commis des crimes au titre des articles 64 et 78 du Code pénal de la RSFSR (trahison et contrebande). Le 14 juillet, le Collège militaire de la Cour suprême de l'URSS, présidé par le colonel de justice M.A. Marov, a condamné Filatov à mort.

Cependant, la sentence n'a pas été exécutée. Après que Filatov ait déposé un recours en grâce, la peine de mort a été commuée en 15 ans de prison. Filatov a purgé sa peine dans l'établissement de travail correctionnel 389/35, mieux connu sous le nom de camp Perm-35. Dans un entretien avec des journalistes français qui ont visité le camp en juillet 1989, il a déclaré : « J'ai fait de gros paris dans la vie et j'ai perdu. Et maintenant, je paie. C’est tout à fait naturel. À sa libération, Filatov s'est adressé à l'ambassade américaine en Russie pour lui demander de l'indemniser pour les dommages matériels et de payer le montant en devises qui était censé se trouver sur son compte dans une banque américaine. Cependant, les Américains ont d'abord évité de répondre pendant longtemps, puis ont informé Filatov que seuls les citoyens américains avaient droit à une indemnisation.

Vladimir Bogdanovich Rezun est né en 1947 dans une garnison militaire près de Vladivostok dans la famille d'un militaire, vétéran de première ligne qui a traversé toute la Grande Guerre patriotique. À l'âge de 11 ans, il entre à l'école militaire Kalinin Suvorov, puis à l'école de commandement général de Kiev. À l'été 1968, il est nommé commandant d'un peloton de chars dans le district militaire des Carpates. L'unité dans laquelle il a servi, avec d'autres troupes du district, a participé à l'occupation de la Tchécoslovaquie en août 1968. Après le retrait des troupes de Tchécoslovaquie, Rezun a continué à servir dans les unités des districts militaires d'abord des Carpates, puis de la Volga en tant que commandant d'une compagnie de chars.

Au printemps 1969, le lieutenant Rezun est devenu officier du renseignement militaire au sein de la 2e direction (renseignement) du quartier général du district militaire de la Volga. À l'été 1970, alors qu'il était un jeune officier prometteur, il fut appelé à Moscou pour entrer à l'Académie militaire et diplomatique. Il réussit les examens et fut inscrit en première année. Cependant, dès le début de ses études à l'académie, Rezun présentait les caractéristiques suivantes :

« Les qualités de volonté, le peu d'expérience de vie et l'expérience de travail avec les gens ne sont pas suffisamment développées. Veillez à développer les qualités nécessaires pour un officier du renseignement, notamment la volonté, la persévérance et la volonté de prendre des risques raisonnables.

Après avoir obtenu son diplôme de l'académie, Rezun a été envoyé au bureau central du GRU à Moscou, où il a travaillé dans le 9e département (d'information). Et en 1974, le capitaine Rezun est envoyé à Genève pour son premier voyage d'affaires à l'étranger sous le couvert du poste d'attaché à la mission de l'URSS auprès de l'ONU à Genève. Son épouse Tatiana et sa fille Natalya, née en 1972, l'ont accompagné en Suisse. Dans la résidence genevoise du GRU, le travail de Rezun n’a pas eu au début le même succès que l’on peut en juger à partir de son livre « Aquarium ». Voici ce que le résident lui a offert après sa première année à l'étranger :

« Il est très lent à maîtriser les méthodes de travail du renseignement. Fonctionne de manière dispersée et floue. L'expérience de vie et les horizons sont petits. Il faudra beaucoup de temps pour surmonter ces lacunes.

Cependant, plus tard, selon le témoignage de l'ancien résident adjoint du GRU à Genève, le capitaine de 1er rang V. Kalinin, ses affaires se sont déroulées avec succès. En conséquence, il a été promu au rang diplomatique d'attaché à troisième secrétaire avec une augmentation de salaire correspondante et, à titre exceptionnel, son mandat a été prolongé d'un an. Quant à Rezun lui-même, Kalinin parle de lui ainsi :

« Dans ses communications avec ses camarades et dans la vie publique, [il] donnait l'impression d'un archi-patriote de sa patrie et des forces armées, prêt à s'allonger la poitrine sur l'embrasure, comme l'a fait Alexandre Matrossov pendant la guerre. Dans l'organisation du parti, il s'est distingué parmi ses camarades par son activité excessive à soutenir toute décision d'initiative, pour laquelle il a reçu le surnom de Pavlik Morozov, dont il était très fier. Les relations de service se développaient plutôt bien... À la fin du voyage d'affaires, Rezun savait que son utilisation était prévue dans l'appareil central du GRU.»

Tel fut le cas jusqu'au 10 juin 1978, date à laquelle Rezun, ainsi que sa femme, sa fille et son fils Alexandre, né en 1976, disparurent de Genève dans des circonstances inconnues. Les agents du commissariat qui ont visité son appartement y ont constaté un véritable désordre et les voisins ont déclaré avoir entendu des cris étouffés et des pleurs d'enfants la nuit. Dans le même temps, des objets de valeur n'ont pas disparu de l'appartement, notamment une grande collection de pièces de monnaie, que Rezun aimait collectionner. Les autorités suisses ont été immédiatement informées de la disparition du diplomate soviétique et de sa famille, avec une demande simultanée de prendre toutes les mesures nécessaires pour rechercher les disparus. Cependant, seulement 17 jours plus tard, le 27 juin, le département politique suisse a informé les représentants soviétiques que Rezun et sa famille se trouvaient en Angleterre, où il a demandé l'asile politique.

Les raisons qui ont forcé Rezun à commettre une trahison sont évoquées différemment. Il affirme lui-même dans de nombreuses interviews que sa fuite a été forcée. Voici par exemple ce qu'il a déclaré au journaliste Ilya Kechin en 1998 :

«La situation avec le départ était la suivante. A cette époque, Brejnev avait trois conseillers : les camarades Alexandrov, Tsukanov et Blatov. On les appelait « secrétaires généraux adjoints ». Tout ce que ces « Shuriks » lui amenaient à signer, il le signait. Le frère de l'un d'eux - Boris Mikhaïlovitch Alexandrov - a travaillé dans notre système, a reçu le grade de général de division, sans jamais partir à l'étranger. Mais pour gravir les échelons de sa carrière, il avait besoin d'une mention dans son dossier personnel indiquant qu'il était parti à l'étranger. Bien sûr, immédiatement en tant que résident. De plus, la résidence la plus importante. Mais il n'a jamais travaillé ni dans l'accompagnement, ni dans l'obtention, ni dans le traitement de l'information. Pour poursuivre avec succès sa carrière, il lui suffisait d’être résident seulement six mois, et dans son dossier personnel il porterait une mention : « Il était résident genevois du GRU ». Il reviendrait à Moscou et de nouvelles étoiles pleuvoiraient sur lui.

Tout le monde savait que ce serait un échec. Mais qui pourrait s’y opposer ?

Notre résident était un homme ! On pourrait le prier. Avant de partir pour Moscou, il nous a tous rassemblés... Toute la gare a pris un bon verre et une bonne collation, et à la fin de la beuverie, le résident a dit : « Les gars ! Je pars. Je sympathise avec toi, celui qui travaillera en soutien au nouveau résident : il recevra des agents, un budget. Je ne sais pas comment cela va se terminer. Je sympathise, mais je ne peux pas aider.

Et maintenant, trois semaines se sont écoulées depuis l'arrivée du nouveau camarade - et un terrible échec. Il fallait que quelqu'un l'installe. J'étais le bouc émissaire. Il est clair qu’avec le temps, les gens au sommet finiront par régler le problème. Mais à ce moment-là, je n'avais pas le choix. Il n’y a qu’une seule issue : le suicide. Mais si je faisais cela, ils diraient plus tard de moi : « Quel imbécile ! Ce n’est pas de sa faute !’ Et je suis parti.

Dans une autre interview, Rezun a souligné que sa fuite n'était pas liée à des raisons politiques :

« Je n’ai jamais dit que je me présentais pour des raisons politiques. Et je ne me considère pas comme un combattant politique. J'ai eu l'occasion à Genève d'examiner le système communiste et ses dirigeants avec une distance minimale. J’ai vite et profondément détesté ce système. Mais il n’y avait aucune intention de partir. C’est ce que j’écris dans Aquarium : j’ai marché sur ma queue, c’est pour ça que je pars.

Certes, tout ce qui précède est peu cohérent avec le surnom de Pavlik Morozov et les perspectives d'évolution de carrière future. Cependant, les déclarations d'un certain V. Kartakov selon lesquelles Rezun a fui vers l'Ouest parce que son cousin a volé des pièces de monnaie anciennes de valeur historique dans l'un des musées ukrainiens et les a vendues à Genève, ce qui est devenu connu des autorités compétentes, semblent douces et peu convaincantes. Parlant. Ne serait-ce que parce que V. Kalinin, qui a été personnellement impliqué dans l'affaire Rezun, affirme qu'à son sujet « aucun signal n'a été reçu de la 3e Direction du KGB de l'URSS (contre-espionnage militaire) et de la Direction « K » du KGB de l'URSS. URSS (contre-espionnage du PGU). Par conséquent, la version du même V. Kalinin peut être considérée comme la plus probable :

« En tant que personne connaissant bien toutes les circonstances de ce qu'on appelle « l'affaire Rezun » et l'ayant connu personnellement, je crois que les services de renseignement britanniques ont été impliqués dans sa disparition... Un fait plaide en faveur de cette affirmation. . Rezun connaissait un journaliste anglais, rédacteur en chef d'un magazine militaro-technique à Genève. Nous avons montré un intérêt opérationnel pour cette personne. Je pense que le contre-développement a été réalisé par les services de renseignement britanniques. L’analyse de ces rencontres peu avant la disparition de Rezun a montré que les forces dans ce duel étaient inégales. Rezun était inférieur à tous égards. Il a donc été décidé d'interdire à Rezun de rencontrer le journaliste anglais. Les événements ont montré que cette décision a été prise trop tard et que la suite des événements échappait à notre contrôle.»

Le 28 juin 1978, les journaux anglais rapportaient que Rezun et sa famille se trouvaient en Angleterre. Immédiatement, l'ambassade soviétique à Londres reçut des instructions du ministère britannique des Affaires étrangères pour demander à le rencontrer. Dans le même temps, des lettres adressées à Rezun et à son épouse, écrites par leurs parents à la demande des officiers du KGB, ont été transférées au ministère anglais des Affaires étrangères. Mais il n’y eut pas de réponse ni de rencontre entre les représentants soviétiques et les fugitifs. La tentative du père de Rezun, Bogdan Vasilyevich, venu à Londres en août pour rencontrer son fils, s'est également soldée par un échec. Après cela, toutes les tentatives pour rencontrer Rezun et sa femme ont été stoppées.

Après la fuite de Rezun, la gare de Genève a pris des mesures d'urgence pour localiser la panne. À la suite de ces mesures forcées, plus de dix personnes ont été rappelées en URSS et toutes les connexions opérationnelles de la résidence ont été mises en veilleuse. Les dommages causés au GRU par Rezun ont été importants, même s'ils ne peuvent certainement pas être comparés à ceux qui ont été infligés au renseignement militaire soviétique, par exemple par le général de division du GRU Polyakov. Par conséquent, en URSS, Rezun a été jugé par contumace par le Collège militaire de la Cour suprême et condamné à mort pour trahison.

Contrairement à de nombreux autres transfuges, Rezun a écrit à plusieurs reprises à son père, mais ses lettres ne sont pas parvenues au destinataire. La première lettre que Rezun Sr. a reçue lui est parvenue en 1990. Plus précisément, il ne s'agissait pas d'une lettre, mais plutôt d'un mot : « Maman, papa, si tu es en vie, réponds-moi » et une adresse à Londres. Et la première rencontre du fils avec ses parents a eu lieu en 1993, lorsque Rezun s'est adressé aux autorités de l'Ukraine désormais indépendante pour lui demander d'autoriser ses parents à lui rendre visite à Londres. Selon son père, ses petits-enfants, Natasha et Sasha, sont déjà étudiants et « Volodia lui-même, comme toujours, travaille 16 à 17 heures par jour. Il est aidé par sa femme Tanya, qui tient son classeur et sa correspondance.

Une fois en Angleterre, Rezun s'est lancé dans une activité littéraire, s'exprimant sous le nom d'écrivain Viktor Suvorov. Les premiers livres publiés sous sa plume furent « Renseignements militaires soviétiques », « Forces spéciales », « Histoires du libérateur ». Mais l’ouvrage principal, dit-il, était « Icebreaker », un livre consacré à prouver que la Seconde Guerre mondiale a été déclenchée par l’Union soviétique. Selon Rezun, l'idée lui est venue pour la première fois à l'automne 1968, avant l'entrée des troupes soviétiques en Tchécoslovaquie. Depuis lors, il a méthodiquement rassemblé toutes sortes de documents sur la période initiale de la guerre. Sa bibliothèque de livres militaires comptait en 1974 plusieurs milliers d'exemplaires. Une fois en Angleterre, il recommence à collectionner des livres et des documents d'archives, ce qui aboutit au printemps 1989 au livre «Icebreaker». Qui a déclenché la Seconde Guerre mondiale ? Publié d'abord en Allemagne, puis en Angleterre, en France, au Canada, en Italie et au Japon, il devient instantanément un best-seller et suscite des critiques extrêmement controversées dans la presse et parmi les historiens. Cependant, couvrir le débat sur la question de savoir si l’écrivain Souvorov a raison ou tort n’est pas le but de cet essai. Pour ceux que cette problématique intéresse, nous pouvons recommander la collection « Another War. 1939-1945", publié à Moscou en 1996, édité par l'académicien Yu. Afanasyev.

En russe, "Icebreaker" a été publié pour la première fois en 1993 à Moscou ; en 1994, la même maison d'édition a publié la suite de "Icebreaker" "Day-M" et en 1996 le troisième livre - "The Last Republic". En Russie, ces livres ont également suscité une grande résonance et, au début de 1994, Mosfilm a même commencé à tourner un long métrage documentaire et journalistique basé sur Icebreaker. En plus de ce qui précède, Suvorov-Rezun est l'auteur des livres "Aquarium", "Choice", "Control", "Cleansing".

Gennady Alexandrovich Smetanin est né dans la ville de Chistopol dans une famille ouvrière, dont il était le huitième enfant. Après la huitième année, il entre à l'école Suvorov de Kazan, puis à l'école supérieure de commandement interarmes de Kiev. Après avoir servi quelque temps dans l'armée, il fut envoyé à l'Académie diplomatique militaire, où il étudia le français et le portugais, après quoi il fut affecté au GRU. En août 1982, il est envoyé au Portugal à la station GRU de Lisbonne sous couvert d'employé du bureau de l'attaché militaire.

Tous les collègues de Smetanin ont souligné son extrême égoïsme, son carriérisme et sa passion pour le profit. Tout cela pris ensemble l’a poussé sur le chemin de la trahison. Fin 1983, il s'est lui-même présenté à la station de la CIA et a proposé ses services en exigeant un million de dollars en échange. Étonnés par sa cupidité, les Américains ont résolument refusé de payer une telle somme et il a modéré son appétit à 360 000 dollars, déclarant que c'était exactement le montant qu'il avait gaspillé avec l'argent du gouvernement. Cependant, cette déclaration de Smetanin a éveillé les soupçons des agents de la CIA. Cependant, ils lui versèrent l'argent, sans oublier de lui prendre un reçu avec le contenu suivant :

"Moi, Smetanin Gennady Alexandrovich, j'ai reçu 365 000 dollars du gouvernement américain, pour lesquels je signe et promets de l'aider."

Lors du recrutement, Smetanin a été testé sur un détecteur de mensonge. Il a réussi ce test « dignement » et a été inclus dans le réseau de renseignement de la CIA sous le pseudonyme de « Million ». Au total, de janvier 1984 à août 1985, Smetanin a tenu 30 réunions avec des employés de la CIA, au cours desquelles il leur a fourni des informations de renseignement et des photocopies de documents secrets auxquels il avait accès. De plus, avec l'aide de Smetanin, les Américains recrutèrent le 4 mars 1984 son épouse Svetlana qui, sur instruction de la CIA, obtint un emploi de secrétaire-dactylographe à l'ambassade, ce qui lui permit d'accéder à des informations secrètes. documents.

Moscou a appris la trahison de Smetanin à l’été 1985 par O. Ames. Cependant, même avant cela, certains soupçons étaient apparus concernant Smetanin. Le fait est que lors d’une des réceptions à l’ambassade soviétique, sa femme est apparue dans des tenues et des bijoux qui ne correspondaient clairement pas aux revenus officiels de son mari. Mais à Moscou, ils ont décidé de ne pas précipiter les choses, d'autant plus que Smetanin devait rentrer à Moscou en vacances en août.

Le 6 août 1985, Smetanin a rencontré à Lisbonne son agent de la CIA et lui a annoncé qu'il partait en vacances, mais qu'il reviendrait au Portugal bien avant la prochaine réunion, prévue pour le 4 octobre. Arrivé à Moscou, il se rendit avec sa femme et sa fille à Kazan, où vivait sa mère. À sa suite, un groupe de travail du KGB, composé d'employés des départements 3e (contre-espionnage militaire) et 7e (surveillance externe), qui comprenait des combattants du groupe «A», dont la tâche était d'appréhender le traître.

En arrivant à Kazan et en rendant visite à sa mère, Smetanin et sa famille ont soudainement disparu. Voici ce qu'en dit le commandant d'une des unités du Groupe « A » qui a travaillé sur cette affaire :

« On peut imaginer quel engourdissement, intellectuellement parlant, s'emparait de tous ceux qui étaient « liés » à cet homme.

Pendant plusieurs jours, nous avons, comme on dit, creusé le sol, « labourant » Kazan dans toutes les directions imaginables et inconcevables, nous épuisant et faisant transpirer les employés locaux. Je peux toujours animer des visites thématiques autour de Kazan. Par exemple, celui-ci : « Cours et entrées de passage de Kazan ». Et quelques autres du même genre.

Parallèlement, toutes les personnes suspectes ayant commandé des billets d'avion ou de train pour la période du 20 au 28 août ont également été surveillées. En conséquence, il a été établi que quelqu'un avait pris trois billets pour le 25 août pour le train n°27 Kazan-Moscou depuis la gare de Yudino. Comme les proches de Smetanin vivaient à Yudino, il a été décidé que les billets seraient achetés pour lui. Et en effet, les passagers se sont avérés être Smetanin, sa femme et sa fille écolière. Plus personne ne voulait prendre de risques et un ordre fut donné pour l'arrestation de Smetanin et de sa femme. L'officier du KGB de la République socialiste soviétique autonome tatare, le colonel Yu. Shimanovsky, qui a participé à la capture de Smetanin, déclare ce qui suit à propos de son arrestation :

« Soudain, un objet est sorti du compartiment observé et s'est dirigé vers les toilettes les plus éloignées de moi. Quelques secondes plus tard, notre employé est sorti derrière lui. Il n'y avait personne dans le couloir. Toutes les portes du compartiment étaient fermées. Tout s'est passé si vite que j'ai seulement vu comment notre agent, celui qui nous suivait, a attrapé Smetanin par derrière de manière professionnelle, l'a soulevé, le deuxième, qui était à son poste, l'a attrapé par les jambes et a pratiquement couru, ils le portèrent au compartiment de repos des conducteurs. Une femme et un homme (employés du groupe « A » - les auteurs) ont rapidement quitté ce compartiment et se sont dirigés vers l'endroit où se trouvaient l'épouse de Smetanin et sa fille. Tout cela s’est passé presque sans bruit.

Après l'arrestation, Smetanin et son épouse se sont vu présenter un mandat d'arrêt, après quoi leurs effets personnels et leurs bagages ont été fouillés. Lors de la perquisition, un étui à lunettes a été trouvé dans la mallette de Smetanin, qui contenait des instructions pour communiquer avec la CIA et un clavier à code. De plus, une ampoule contenant du poison instantané était cachée dans la branche des lunettes. Et lors d’une perquisition auprès de l’épouse de Smetanin, 44 diamants ont été trouvés dans la doublure d’un bracelet en cuir.

Au cours de l'enquête, la culpabilité de Smetanin et de son épouse a été pleinement prouvée et l'affaire a été portée devant le tribunal. Lors du procès, Smetanin a déclaré qu'il ne ressentait pas d'hostilité envers le système social et étatique soviétique, mais qu'il avait commis une trahison contre sa patrie par insatisfaction à l'égard de son évaluation en tant qu'officier de renseignement. Le 1er juillet 1986, le Collège militaire de la Cour suprême de l'URSS a déclaré les Smetanins coupables de trahison sous forme d'espionnage. Gennady Smetanin a été condamné à mort avec confiscation de biens et Svetlana Smetanina a été condamnée à 5 ans de prison.

Viatcheslav Maksimovich Baranov est né en 1949 en Biélorussie. Après avoir terminé la 8e année de l'école, il choisit une carrière militaire et entre à l'école Souvorov, puis à l'école de pilotage militaire supérieure de Tchernigov. Ayant reçu les bretelles d'officier, il sert dans l'armée pendant plusieurs années. A cette époque, dans le but de faire carrière, il lit beaucoup, apprend l'anglais et devient même secrétaire de l'organisation du parti de l'escadron. Par conséquent, lorsque le régiment d'aviation dans lequel Baranov a servi a reçu l'ordre d'un candidat d'entrer à l'Académie militaire et diplomatique, le commandement s'est tourné vers lui.

Pendant ses études à l'académie, Baranov a terminé avec succès tous les cours, mais en 1979, juste avant d'obtenir son diplôme, il a commis un délit grave, violant grossièrement le régime du secret. En conséquence, bien qu’il ait été envoyé pour poursuivre son service au sein du GRU, il a été « interdit de voyager à l’étranger » pendant cinq années entières. Et ce n'est qu'en juin 1985, lorsque la soi-disant perestroïka a commencé et que les gens ont commencé à parler partout de « nouvelle pensée », Baranov a effectué son premier voyage d'affaires à l'étranger au Bangladesh, où il a travaillé à Dhaka sous le « toit » du chef de l'État. un groupe de spécialistes techniques.

À l'automne 1989, à la fin d'une mission de quatre ans, l'agent de la CIA à Dhaka, Brad Lee Bradford, a commencé à « récupérer les clés » de Baranov. Un jour, après un match de volley-ball entre les équipes de l'URSS et des États-Unis près de l'ambassade, il a invité Baranov à dîner dans sa villa. Baranov a rejeté cette proposition, mais n'en a pas informé ses supérieurs. Quelques jours plus tard, Bradford réitéra son invitation, et cette fois Baranov promit d'y réfléchir.

Le 24 octobre 1989, Baranov a appelé Bradford depuis le restaurant Lin Chin et a fixé un rendez-vous pour le lendemain. Au cours de la conversation, Bradford s'est enquis de la situation financière des travailleurs étrangers soviétiques pendant la perestroïka, ce à quoi Baranov a répondu qu'elle était tolérable, mais a ajouté que personne ne se souciait de gagner plus. Dans le même temps, il se plaignait de l’exiguïté de son appartement moscovite et de la maladie de sa fille. Bien entendu, Bradford a laissé entendre à Baranov que tout cela pouvait être corrigé et lui a proposé de se revoir.

La deuxième rencontre entre Baranov et Bradford a eu lieu trois jours plus tard, le 27 octobre. En s'approchant d'elle, Baranov était pleinement conscient qu'ils essayaient de le recruter. Mais la perestroïka battait son plein en URSS et il décida de s'assurer de son avenir en travaillant pendant quelque temps pour deux maîtres. Par conséquent, la conversation entre Bradford et Baranov était tout à fait spécifique. Baranov a accepté de travailler pour la CIA, à condition que lui et sa famille soient transportés de l'URSS aux États-Unis. Voici le témoignage sur la deuxième rencontre que Baranov a donné au cours de l'enquête :

« Lors de la deuxième rencontre avec Bradford à Dhaka, j'ai demandé ce qui m'attendait en Occident. Bradford a répondu qu'après un travail assez long et minutieux avec moi (c'est-à-dire, bien sûr, l'enquête), moi et toute ma famille obtiendrons un permis de séjour, une aide pour trouver un emploi, trouver un logement dans une zone sélectionnée du États-Unis, en changeant mon apparence, si nécessaire.

J'ai demandé : « Que se passera-t-il si je refuse l'enquête ? » Bradford, qui avait auparavant essayé de parler doucement et gentiment, a répondu assez sèchement et en disant ce qui suit : « Personne ne vous forcera. Mais dans ce cas, notre aide se limitera à vous accorder, à vous et à votre famille, le statut de réfugié aux États-Unis ou dans l'un des pays européens. Pour le reste, vous serez livré à vous-même."

Le recrutement définitif de Baranov a eu lieu lors de la troisième réunion, qui a eu lieu le 3 novembre 1989. Y assistaient V. Crocket, résident de la CIA à Dhaka, qui était autrefois l'opérateur d'un autre traître du GRU - A. Filatov - et qui, en 1977, a été expulsé de Moscou pour des actes incompatibles avec le statut de diplomate. Au cours de la réunion, les conditions dans lesquelles Baranov acceptait de travailler pour les Américains ont été convenues : 25 000 dollars pour un accord immédiat, 2 000 dollars par mois pour un travail actif et 1 000 dollars pour un temps d'arrêt forcé. En outre, les Américains se sont engagés à le faire sortir, lui et sa famille, de l'URSS si nécessaire. Certes, Baranov n'a reçu que 2 000 dollars.

À partir de ce moment, le nouvel agent de la CIA, qui a reçu le pseudonyme de « Tony », a commencé à gagner son argent et a tout d'abord informé Crockett et Bradfraud de la structure, de la composition et de la direction du GRU, le domaine de responsabilité du départements opérationnels, la composition et les tâches des résidences du GRU et du KGB PGU à Dhaka, utilisées par les éclaireurs soviétiques dans des positions de couverture. En outre, il a évoqué l'emplacement des locaux des résidences du GRU et du KGB dans le bâtiment de l'ambassade soviétique à Dhaka, la procédure permettant d'assurer leur sécurité et les conséquences de l'approche de recrutement américaine envers l'un des employés du Station PGU du KGB au Bangladesh. Lors de la même réunion, les termes de la communication de Baranov avec les officiers de la CIA à Moscou ont été convenus.

Quelques jours après son recrutement, Baranov rentre à Moscou. Après avoir pris le congé qui lui était imparti, il a commencé à travailler dans un nouvel endroit - sous le « toit » de l'une des divisions du ministère du Commerce extérieur. Et le 15 juin 1990, il a signalé aux Américains qu'il était prêt à commencer un travail actif : dans une cabine téléphonique près de la station de métro Kirovskaya, il a griffonné sur le téléphone un numéro inexistant convenu à l'avance - 345-51-15. . Après cela, il s'est rendu trois fois aux jours convenus au lieu de rendez-vous convenu avec Crocket avec son opérateur moscovite, mais en vain. Et ce n'est que le 11 juillet 1990 que Baranov a rencontré le résident adjoint de la CIA à Moscou, Michael Salik, sur la plate-forme ferroviaire de Malenkovskaya. Au cours de cette réunion, Baranov a reçu des instructions concernant deux paquets pour maintenir la communication, une tâche opérationnelle concernant la collecte de données sur les préparations bactériologiques, les virus et les microbes dont dispose le GRU et 2 000 roubles pour l'achat d'un récepteur radio.

Baranov a accompli avec diligence toutes les tâches, mais il était parfois hanté par la malchance. Ainsi, un jour, après avoir placé un conteneur contenant des données de renseignement dans sa cachette, des ouvriers du bâtiment ont pavé le site de l'usine et son travail a été gaspillé. De plus, les Américains ne l'ont toujours pas contacté, mais ont diffusé le message jusqu'à 26 fois par radio. Il a indiqué que le signal "Paon", signifiant que Baranov était prêt à une rencontre personnelle, avait été enregistré par eux, mais qu'ils n'avaient pas pu le faire en raison de l'incendie survenu le 28 mars 1991 dans le bâtiment de l'ambassade américaine à Moscou.

La prochaine et dernière rencontre de Baranov avec un officier de la CIA eut lieu en avril 1991. Là, on lui a conseillé, si possible, de ne plus utiliser de cachettes, de suivre des instructions par radio et on lui a payé 1 250 roubles pour réparer sa voiture personnelle Zhiguli, qu'il a eue dans un accident. Après cette rencontre, Baranov se rendit compte que ses espoirs de s'échapper de l'URSS avec l'aide de la CIA étaient irréalistes. Voici ce qu'il en a dit au cours de l'enquête :

« Ni les conditions, ni les méthodes et le calendrier d'un éventuel retrait de moi et de ma famille de l'URSS n'ont été discutés avec les Américains et ne m'ont pas été communiqués par eux. En réponse à ma question sur un éventuel programme d'exportation, dans les deux cas, tant à Dhaka qu'à Moscou, j'ai reçu des assurances de caractère général. Disons qu'un événement de ce genre est très difficile et demande du temps et des efforts pour se préparer. Par exemple, un tel projet me sera communiqué plus tard... Très vite, j'ai eu de sérieux doutes qu'un tel projet me serait un jour communiqué, et maintenant... mes doutes se sont transformés en confiance.

À la fin de l’été 1992, les nerfs de Baranov n’en pouvaient plus. Considérant qu'il devrait avoir environ 60 000 dollars sur son compte bancaire autrichien, Baranov décide de quitter illégalement le pays. Prenant trois jours de congé le 10 août, il a acheté un billet pour un vol Moscou-Vienne, après avoir obtenu un faux passeport étranger par l'intermédiaire d'un ami pour 150 dollars. Mais le 11 août 1992, alors qu'il passait le contrôle frontière à Sheremetyevo-2, Baranov a été arrêté et lors du tout premier interrogatoire du contre-espionnage militaire, il a pleinement reconnu sa culpabilité.

Il existe plusieurs versions sur la manière dont le contre-espionnage est parvenu à Baranov. La première a été proposée par le contre-espionnage et se résumait au fait que Baranov avait été identifié grâce à la surveillance d'employés de la CIA à Moscou. Selon cette version, des agents de surveillance auraient remarqué en juin 1990 l'intérêt des agents de la CIA à Moscou pour une cabine téléphonique près de la station de métro Kirovskaya et, juste au cas où, en auraient pris le contrôle. Après un certain temps, Baranov a été enregistré dans la cabine, effectuant des actions très similaires à l'établissement d'un signal conditionné. Quelque temps plus tard, Baranov est réapparu au même stand, après quoi il a été mis en développement opérationnel et arrêté alors qu'il tentait de quitter illégalement le pays. Selon la deuxième version, Baranov a attiré l'attention du contre-espionnage après avoir vendu son Zhiguli pour 2 500 marks allemands, ce qui relevait en 1991 de l'article 88 du Code pénal de la RSFSR. La version suivante se résume au fait que les gardes-frontières, s'assurant que le passeport international de Baranov était faux, ont arrêté le contrevenant et que lors de l'interrogatoire du contre-espionnage, il s'est simplement dégonflé et s'est séparé. Mais la quatrième version, la plus simple, mérite le plus d'attention : Baranova a été adoptée par le même O. Ames.

Après l’arrestation de Baranov, une enquête longue et scrupuleuse a commencé, au cours de laquelle il a tenté par tous les moyens de minimiser les dommages qu’il avait causés. Ainsi, il a constamment convaincu les enquêteurs que toutes les informations qui lui avaient été transmises par la CIA étaient des « secrets de polichinelle », car les Américains les connaissaient depuis longtemps par d'autres transfuges, dont D. Polyakov, V. Rezun, G. Smetanin et d'autres. . Cependant, les enquêteurs ne lui ont pas donné raison. Selon le chef du service de presse du FSB, A. Mikhailov, au cours de l'enquête, il a été établi que « Baranov a rendu le réseau de renseignement de son GRU natal sur le territoire d'autres pays », « a rendu un grand nombre de personnes, principalement liées au Le GRU, ainsi que ses agents », « ont sérieusement compromis le travail de son département ». En raison des activités de Baranov, de nombreux agents ont été exclus du réseau de renseignement existant et le travail avec des personnes de confiance, étudiées et développées, avec lesquelles il entretenait des contacts, a été réduit. De plus, le travail opérationnel des officiers du GRU qu'il connaissait, qui ont été « déchiffrés » par les Américains avec son aide, était limité.

En décembre 1993, Baranov a comparu devant le Collège militaire de la Cour de la Fédération de Russie. Comme l’a établi le tribunal, certaines des informations fournies par Baranov à la CIA lui étaient déjà connues et, comme cela a été particulièrement souligné dans le verdict, les actions de Baranov n’ont pas entraîné la faillite de personnes qu’il connaissait. Compte tenu de ces circonstances, le tribunal, présidé par le général de division V. Yaskin, a prononcé le 19 décembre 1993 une peine extrêmement clémente contre Baranov, lui infligeant une peine inférieure à la limite autorisée : six ans dans une colonie à sécurité maximale. avec confiscation de la monnaie qui lui a été confisquée et de la moitié de ses biens. De plus, le colonel Baranov n'a pas été privé de son grade militaire. Baranov a purgé sa peine dans le camp de Perm-35.

Il faut chercher le début de cette histoire en 1992, lorsque la décision de l'intérimaire Le Premier ministre russe E. Gaidar et le ministre de la Défense P. Grachev ont autorisé le Centre de renseignement spatial du GRU à vendre des diapositives réalisées à partir de films tournés par des satellites espions soviétiques afin de gagner des devises. La haute qualité de ces photographies était largement connue à l'étranger et le prix d'une diapositive pouvait donc atteindre 2 000 dollars. L'une des personnes impliquées dans la vente commerciale de diapositives était le chef du département du Space Intelligence Center, le colonel Alexander Volkov. Volkov, qui a servi au GRU pendant plus de 20 ans, n'a pas participé au travail opérationnel. Mais dans le domaine de la technologie spatiale de reconnaissance, il était considéré comme l'un des principaux spécialistes. Ainsi, il détenait plus d'une vingtaine de brevets pour des inventions dans ce domaine.

Parmi ceux à qui Volkov a vendu les diapositives se trouvait un employé de carrière du service de renseignement israélien MOSSAD à Moscou, impliqué dans la coordination des activités des services de renseignement russes et israéliens dans la lutte contre le terrorisme et le trafic de drogue, Ruven Dinel, officiellement considéré comme un conseiller à l'ambassade. Volkov rencontrait régulièrement Dinel, recevant à chaque fois l'autorisation de la direction de se rencontrer. L’Israélien a acheté à Volkov des diapositives non classifiées de photographies du territoire de l’Irak, de l’Iran, de la Syrie et d’Israël, autorisées à la vente, et il a déposé l’argent reçu à la caisse du Centre.

En 1993, Volkov a démissionné du GRU et est devenu l'un des fondateurs et directeur adjoint de l'association commerciale Sovinformsputnik, qui est toujours l'intermédiaire officiel et unique du GRU dans le commerce des photographies commerciales. Cependant, Volkov n'a pas interrompu les contacts avec Dinel. De plus, en 1994, avec l'aide de l'ancien assistant principal du chef du département du Space Intelligence Center, Gennady Sporyshev, qui avait également quitté le GRU à cette époque, il a vendu à Dinel 7 des photographies secrètes représentant les villes d'Israël, dont Tel Aviv, Beer Sheva, Rehovot, Haïfa et d'autres. Plus tard, Volkov et Sporyshev ont associé à leur entreprise un autre employé actuel du Centre, le lieutenant-colonel Vladimir Tkachenko, qui avait accès à une cinémathèque secrète. Il a donné à Volkov 202 diapositives secrètes, dont il a vendu 172 à Dinel. Les Israéliens ne sont pas restés endettés et ont donné à Volkov plus de 300 000 dollars pour les diapositives vendues. Il n'a pas oublié de payer ses partenaires, en donnant à Sporyshev 1 600 dollars et à Tkachenko 32 000 dollars.

Cependant, en 1995, les activités de Volkov et de ses partenaires ont attiré l'attention du contre-espionnage militaire du FSB. En septembre, le téléphone de Volkov a été mis sur écoute et le 13 décembre 1995, à la station de métro Belorusskaya, Volkov a été arrêté par des agents du FSB au moment où il remettait à Dinel les 10 prochaines diapositives secrètes du territoire syrien.

Dinel bénéficiant de l’immunité diplomatique, il fut déclaré persona non grata et, deux jours plus tard, il quitta Moscou. Au même moment, Tkachenko et trois autres agents du Space Intelligence Center qui avaient réalisé les diapositives ont été arrêtés. Sporyshev, qui tentait de s'enfuir, a été arrêté un peu plus tard.

Une affaire pénale a été ouverte contre tous les détenus pour trahison. Cependant, l'enquête n'a pas réussi à prouver la culpabilité de Volkov et des trois officiers qui ont contribué à la réalisation des diapositives. Ils ont tous affirmé qu'ils ne connaissaient pas le secret des photographies. À la demande de l'enquêteur, il a déposé les 345 000 dollars trouvés lors de la perquisition au domicile de Volkov sur le compte de la société d'État Metal-Business, qui est un centre de recyclage des officiers créé par le ministère de la Défense et l'usine Hammer and Sickle. . Et concernant la vente de photographies à Israël, il a déclaré : « Israël est notre partenaire stratégique, et Saddam est simplement un terroriste. Je considérais qu'il était de mon devoir d'aider ses adversaires." En conséquence, lui et trois autres policiers sont devenus témoins dans cette affaire.

Quant à Sporyshev, il a immédiatement tout avoué et a apporté toute son aide possible à l'enquête. Considérant qu'il avait remis des pans du territoire israélien au MOSSAD et n'avait donc pas causé beaucoup de dommages à la sécurité du pays, le tribunal du district militaire de Moscou a condamné Sporyshev à 2 ans de probation pour divulgation de secrets d'État (article 283 du Code pénal de la Fédération de Russie). Fédération).

Tkachenko a été le moins chanceux. Il était accusé d'avoir vendu 202 photographies secrètes au MOSSAD. Au cours de l'enquête, il a pleinement reconnu sa culpabilité, mais lors du procès, qui a débuté en mars 1998, il est revenu sur son témoignage en déclarant : « Les enquêteurs m'ont trompé. Ils ont dit qu’ils avaient juste besoin de faire sortir Dinel du pays et que je devais les aider. J'ai aidé." Le procès de Tkachenko a duré deux semaines et le 20 mars, la peine a été annoncée : trois ans de prison.

Ainsi se termina cette histoire plutôt insolite. Sa particularité ne réside pas du tout dans le fait que trois agents du renseignement ont gagné de l'argent grâce à des secrets d'État, mais dans leur étrange punition - certains ont été reconnus coupables, tandis que d'autres ont été témoins dans la même affaire. Ce n’est pas pour rien que les avocats de Tkachenko, après sa condamnation, ont déclaré que le cas de leur client était plein de fils blancs et que « le FSB avait très probablement pour objectif de dissimuler leur homme qui divulguait de la désinformation au MOSSAD ».

Ce sont des histoires typiques de trahisons commises par des officiers du GRU dans les années 1950-1990. Comme le montrent les exemples ci-dessus, seul D. Polyakov peut être considéré, dans une large mesure, comme un « combattant contre le régime communiste totalitaire ». Tous les autres ont marché sur cette pente glissante pour des raisons très loin d'être idéologiques, telles que : l'avidité, la lâcheté, l'insatisfaction de leur position, etc. Cependant, cela n'est pas surprenant, puisque les gens servent dans le renseignement, et, comme vous le savez, Ils sont différents. Et par conséquent, nous ne pouvons qu’espérer qu’il n’y aura pas de gens comme ceux dont l’histoire vient d’être racontée dans les renseignements militaires russes.

Remarques:

Citation par : Andrew K., Gordievsky O. KGB. Histoire des opérations de politique étrangère de Lénine à Gorbatchev. M., 1992. P. 390.

Le résident clandestin dirige un réseau d'agents et dispose de ses propres canaux de communication avec Moscou, indépendants du système de communication utilisé par les agents de poste opérant sous le couvert de l'ambassade soviétique ou d'autres représentations officielles, comme par exemple la mission soviétique auprès de Moscou. l'ONU.

Le « diamant » soviétique de la CIA...

Le « diamant » soviétique de la CIA...

Tchernov lui-même est convaincu que Polyakov, qui travaillait à l'époque comme résident adjoint du GRU à New York, l'a signalé aux agents du FBI. Il a déclaré que des agents du FBI lui avaient montré trois photographies, apparemment prises avec un appareil photo miniature, qui représentaient les couloirs des stations du GRU et du KGB, ainsi que les bureaux de référence de la mission soviétique auprès de l'ONU à New York. Sur les photographies situées à proximité de chaque bureau, il y avait des flèches indiquant les noms des employés, dont Tchernov lui-même.

Klimov V. "Quiconque mettrait en gage sa propre mère pour un demi-litre est vendu à bas prix." Rossiyskaya Gazeta, 18 avril 1996.

Début P. Confession d'un espion. M., 1998.

Zaitsev V. Capturer. Service de sécurité, n° 2, 1993.

Les officiers de Stepenin M. GRU ont vendu des secrets d'État au Mossad. Kommersant-Daily, 21 mars 1998.

Au cours de ses vingt-cinq années d'activités perfides pour les services de renseignement étrangers, cette « taupe » a livré plus d'un millier et demi d'agents du GRU au FBI et à la CIA. On pense que le général Polyakov a été incité à coopérer avec les services de renseignement occidentaux à la suite de la mort de son fils âgé de trois mois. La Direction principale des renseignements a "extorqué" 400 dollars pour l'opération de l'enfant, ce qui a été un coup dur pour Dmitri Fedorovitch.

Je suis éclaireur depuis la guerre

Le début de la carrière du futur traître a été plutôt réussi: D. F. Polyakov a étudié à l'école d'artillerie après l'école et a combattu dès le premier jour de la Grande Guerre patriotique. À en juger par les Ordres de la Guerre Patriotique et de l'Étoile Rouge, il s'est battu avec dignité. Il a été démobilisé en tant que major, son dernier lieu de service était le département militaire de l'état-major de l'armée. En 1942, Polyakov rejoint le parti.
Après la guerre, D. F. Polyakov a étudié à l'Académie Frounze, suivant des cours d'état-major, après quoi il a été envoyé pour servir dans le GRU.

Pourquoi un spécialiste prometteur a-t-il fait cela ?

Jusque dans les années 60, un officier de la Direction générale des renseignements travaillait en Amérique dans la représentation de l'Union soviétique au Comité d'état-major des Nations Unies. Le fils de Polyakov, âgé de trois mois, est tombé malade et a dû subir une intervention chirurgicale d’urgence, qui a coûté 400 dollars. N'ayant pas une telle somme, Dmitri Fedorovitch a voulu l'emprunter à I. A. Sklyarov, résident du GRU. Mais lui, ayant contacté le Centre, a reçu un refus d'en haut. Le garçon en est mort.
Les historiens des services spéciaux estiment que l'ardent stalinien Polyakov voulait depuis longtemps irriter le régime de Khrouchtchev, qui avait démystifié le culte du « père des nations », et que la mort de son fils n'avait fait que catalyser le processus de trahison.

À qui et à qui a-t-il loué

On pense que D. F. Polyakov a fait son premier pas vers la trahison en novembre 1961, en contactant un officier du FBI pour lui proposer de coopérer. L'officier du renseignement était à cette époque le résident adjoint du GRU pour travail illégal en Amérique. Premièrement, Polyakov a remis aux renseignements intérieurs américains plusieurs cryptographes qui travaillaient sous couverture dans les missions soviétiques en Amérique.
La « taupe » du GRU travaillait pour le Federal Bureau of Investigation sous le pseudonyme opérationnel « Tophat » (traduit de l'anglais par « top hat »). Deux semaines après le premier contact avec le FBI, un deuxième, plus « productif », a eu lieu : Polyakov a livré près de 50 de ses collègues et agents du KGB opérant en Amérique à cette époque. Par la suite, le traître a « divulgué » des informations sur les agents illégaux des services secrets soviétiques aux services de renseignement américains et a suggéré lesquels d'entre eux pourraient être recrutés. Il a remis des documents secrets, qui ont ensuite été utilisés comme outils de formation par le FBI.
Moins d’un an après avoir commencé à travailler pour le FBI, D. F. Polyakov commença à collaborer avec la CIA.

Double Bourbon

Sous ce pseudonyme opérationnel, Polyakov travaille pour la CIA à partir de début juin 1962. Pendant ce temps, sa carrière au sein du GRU se développait rapidement. « La Taupe » supervisait l'appareil de renseignement des services de renseignement de New York et de Washington. À Moscou, Polyakov a transmis des documents secrets et des informations précieuses à travers des cachettes. Ainsi, il a contribué au transfert des annuaires téléphoniques de l’état-major militaire et de sa propre organisation vers l’Occident.
Lorsqu'un des journaux américains, dans une publication parlant du procès de ceux que Polyakov avait extradés, mentionna lui-même, l'officier du GRU n'était plus autorisé à entrer en Amérique. Par la suite, la « taupe » s'implique dans l'organisation et le contrôle de la résidence dans le sens afro-asiatique, dans les années 70 il travaille en Inde et enseigne à l'Académie diplomatique militaire.

Comment il a été exposé

Après avoir pris sa retraite en 1980, Polyakov a continué à travailler au service du personnel du GRU en tant que civil et n'a cessé pendant 6 ans de fournir régulièrement à la CIA des informations classifiées, auxquelles il avait désormais accès.
Il a été possible de le découvrir grâce à l'une des « taupes » américaines de la CIA, recrutées par les renseignements soviétiques. En juillet 1986, Polyakov fut arrêté, jugé et condamné à la peine capitale. Au début du printemps 1988, la « taupe » a été abattue. Ils ont dit qu'en mai de la même année, Reagan lui-même avait demandé Polyakov à Gorbatchev. Mais le président américain était en retard de deux mois.
On estime qu'au cours du quart de siècle de sa trahison, Polyakov a remis au total plus de 20 cartons de documents secrets aux renseignements occidentaux et a remis plus de 1 600 agents des services secrets soviétiques.