Hannibal est une histoire ancienne. Grands commandants

Hannibal légendaire - commandant carthaginois

Hannibal Barca - Né en 247 av. e. Date de décès 183 avant JC e. Le bruit des armes, les grandes victoires, les éléphants de guerre légendaires... Hannibal est le commandant et homme d'État de Carthage, un État d'Afrique du Nord, principal rival de la Rome antique. Rome est devenue grande précisément après la défaite de Carthage.

Comme vous le savez, la rumeur aime les vainqueurs et les offensés de l’histoire. Hannibal combine les deux de manière complexe dans son destin.

On a beaucoup écrit sur lui. De plus, exclusivement par ses ennemis les Romains. À Carthage, on n’aimait généralement pas beaucoup écrire des ouvrages historiques. Ils rédigeaient principalement des factures, des registres et des chèques. C'était un pays de commerce. Dédaignant les biographies, les Carthaginois condamnèrent même pendant un certain temps les traditions grecques de l'histoire écrite et il fut interdit d'étudier la langue grecque.

Ainsi, les Romains, dont Titus Tite-Live et Pline le Jeune, ont écrit à propos du commandant Hannibal. Mais ce qui est étonnant, c’est qu’ils lui ont donné du crédit ! Ils comprirent que Rome ne devait pas être fière de sa victoire sur un ennemi faible. Mais vaincre Hannibal est en fait un mérite !

Une personnalité aussi exceptionnelle qu'Hannibal a inévitablement une trace mythologique dans l'histoire. Qui ne connaît pas l’expression « Le serment d’Annibal » ? (« Annibalova », car en Russie avant la révolution, on parlait Annibal, pas Hannibal. On ne sait pas exactement comment ce nom était prononcé dans les temps anciens). Cette expression signifie « une ferme détermination à lutter jusqu’au bout, une promesse de poursuivre constamment ses idéaux ». Mais Hannibal, en effet, à l'âge de 9 ans, a prêté le serment que son père lui exigeait et il y a toujours été fidèle.

Il est également connu comme un grand commandant. A notre époque, les historiens de l'art militaire notent sa stratégie, ses manœuvres, les astuces qu'il utilisait, le développement de son intelligence (il avait partout des personnes fiables) et son courage personnel. La bataille de Cannes, par exemple, est toujours considérée comme un classique de la pensée et du comportement stratégique militaire. Elle est même comparée à la bataille de Stalingrad pendant la Seconde Guerre mondiale.

La célèbre expression « Hannibal ante portas » - « Hannibal aux portes » a survécu jusqu'à ce jour. On a recommencé à l'entendre à Rome des siècles après Hannibal, lors du soulèvement spartakiste. Cette phrase est un souvenir de la peur qu'Hannibal a provoquée dans le pays en guerre le plus puissant de l'Antiquité.

Carthage est une cité-État, une colonie de personnes venues autrefois de Phénicie, de la côte du Liban moderne et du nord-ouest de la Syrie. Il y avait autrefois leurs célèbres villes de Sidon, Tyr (Sur dans le Liban moderne), Byblos (à sa place le Libanais Jbeil). Comment Alexandre le Grand s'est battu en assiégeant Tyr !

Il convient de noter qu'Hannibal est né 76 ans seulement après la mort d'Alexandre le Grand. Et devenu chef militaire, il se compara à ce grand commandant. Selon la légende, il aurait déclaré : « Si j'avais vaincu Rome, j'aurais été plus grand qu'Alexandre. Mais je suis toujours après Alexander.

Les Phéniciens, pressés par leurs voisins, principalement les Assyriens, furent contraints de chercher un endroit où s'installer. Commerçants, excellents marins, ils se sont dispersés dans toute la Méditerranée. Ils étaient surtout attirés par l'île de Sicile au sud de l'Italie, qui n'appartenait pas encore à Rome, et par le nord de l'Afrique.

En Afrique, des immigrants de Tyr fondèrent Carthage au IXe siècle avant JC, qui devint plus tard non pas une colonie de Phénicie, mais une cité-État indépendante. C'est la périphérie de la ville moderne de Tunisie - le site de l'ancienne Carthage, effacée de la surface de la terre par les Romains. Littéralement détruit après la troisième guerre punique. (Guerres puniques)

Et Hannibal est le héros de la Seconde Guerre punique. (Le nom « punique » est associé au mot « Punes » - c'est ainsi que s'appelaient les habitants de Carthage.)

Au 3ème siècle avant JC, la culture de Carthage était un mélange de l'héritage de l'Orient et de la Grèce hellénistique. Une très grande ville – environ 700 000 habitants, alors que moins de 300 000 vivaient à Rome (Rome commençait tout juste à émerger comme la première puissance mondiale). Carthage est un intermédiaire commercial entre l'Est et l'Ouest, principalement l'Espagne.

Hannibal est né en 247 avant JC dans la famille d'un important chef militaire et homme d'État carthaginois nommé Hamilcar Barca. (Barka signifie « éclair »). La famille fait remonter ses ancêtres à l'un des compagnons d'Elisa, la légendaire fondatrice de Carthage, qui fut finalement divinisée et prit la forme de la déesse Tinnit.

Le père était très fier de ses trois fils. Hannibal était l'aîné. On lui a donné le nom punique le plus courant. Hannibal se traduit par « Baal est miséricordieux envers moi ». Et Baal est le dieu du ciel, redoutable et terrible.

Hannibal a passé son enfance dans la péninsule ibérique, dans l'actuelle Espagne, un pays rude et sauvage. Mon père était constamment en guerre. Il y avait deux autres frères. Hasdrubal, dont le nom signifie « Baal m'aide », participera à la campagne de son frère aîné en Italie, dirigera les troupes en Espagne et sera tué au combat. Magon – traduit par « cadeau » – mourra en Italie bien plus tard.

Hannibal a également trois sœurs. Le mari de l'un d'eux, Hasdrubal le Beau, jouera un rôle important dans le sort de son gendre.

Il y a une anecdote historique. Trois garçons, Hannibal et ses frères, jouent et s'ébattent. Le père les regarde et dit : « Ce sont les lionceaux que j’élève pour la destruction de Rome. »

Quelle est cette idée de la destruction de Rome, comment est-elle apparue ? La structure politique de Carthage à cette époque était très différente de celle romaine. Rome, après avoir unifié l’Italie sous sa domination, s’est orientée vers la démocratisation. Les Romains étaient fiers de la participation du peuple au gouvernement. Carthage est un État strictement oligarchique. Le Conseil des Trente - la plus haute autorité - est le plus riche, le plus noble et, comme le montre le sort d'Hannibal, le plus avide de pouvoir et d'argent.

Cette république oligarchique a nommé un commandant. Et l'armée, contrairement à l'armée romaine, était exclusivement engagée. Carthage ne combat pas aux dépens de ses habitants. Des représentants de divers groupes ethniques sont devenus des mercenaires. Hannibal avait des mercenaires d'Espagne, de Gaule (future France) et d'Italie du Nord. Ils se battaient tous pour l’argent et étaient dirigés par un chef militaire doté d’une grande autorité. Tel était le père d'Hannibal, et plus tard lui-même.

Rome et Carthage sont rivales. Entre eux, il y avait une lutte pour la domination mondiale au sens de l'époque - pour l'influence de la péninsule ibérique à l'Euphrate, des steppes scythes de la région nord de la mer Noire aux sables du Sahara. Ils se sont battus pour la vie et la mort. La première guerre punique, 264-241 avant JC, était une bataille entre deux puissances navales pour la Sicile.

Les Romains ont pu défendre leurs positions. Les Carthaginois durent quitter la Sicile et payer une indemnité à Rome.

Le père d'Hannibal s'est battu avec courage et désespoir – et a quand même perdu. Après cela, il partit commander les troupes carthaginoises en Espagne, pour combattre les tribus locales, guerrières et dures. Là, ils ont réussi à capturer des mines d'argent, ce qui a aidé le commandant à soutenir son armée, à bien payer ses mercenaires et à obtenir un certain succès. Mais Hamilcar Barca lui-même ne considérait tout cela que comme une préparation à une future guerre avec Rome.

Les enfants du commandant vivaient tout le temps dans un camp militaire et étudiaient l'art de la guerre. En général, il est difficile de juger de l’éducation d’Hannibal. Apparemment, les instructeurs au foyer ont également travaillé avec le garçon. Il étudiait les langues et connaissait le grec. Selon son biographe romain Cornelius Nepos, il a composé plusieurs livres en grec. Les « livres » ne font pas partie de notre compréhension. Un livre était un manuscrit qui tenait sur un seul rouleau.

L'enfance d'Hannibal a pris fin au moment où il a prêté serment. A-t-il été littéralement meublé comme le décrivent les sources ? Nous ne le savons pas. Mais quelque chose s'est produit... Trois ans après la défaite de la Première Guerre punique, le père a amené son fils de 9 ans au temple et a fait un sacrifice au redoutable Baal. Il convient de noter que Baal acceptait également des sacrifices humains, ce qui distinguait de manière décisive la culture de Carthage de celle de la Rome antique. Les Romains ont toujours condamné cette coutume.

A Carthage, les enfants étaient souvent sacrifiés (Carthage doit être détruite), à ​​savoir les premiers-nés des familles nobles. Les nouveau-nés étaient descendus dans une goulotte et tombaient, comme on le croyait, dans la Géhenne enflammée. Hannibal a eu la chance de ne pas être une victime, mais un certain sacrifice lui a été demandé. Son père lui ordonna de prêter un terrible serment dont le sens était de consacrer toute sa vie à la lutte contre Rome. Et le garçon a juré, comme l'écrit un historien, « en saisissant les cornes de l'autel » avec l'image d'un taureau.

Quelle impression cela a dû faire sur l'enfant ! Lui, ayant heureusement survécu dans l'enfance, s'accroche aux cornes du taureau, incarnant le sanguinaire Baal, et prête serment. C'est son sacrifice personnel.

Et toute la vie ultérieure est consacrée à l’accomplissement de cette promesse.

229 avant JC - alors qu'Hannibal avait 18 ans, son père mourut et se noya alors qu'il traversait lors d'opérations militaires régulières. Il fut remplacé par son gendre Hasdrubal et Hannibal commença à commander la cavalerie sous ses ordres.

Cela ne dura pas longtemps : 221 avant JC - Hasdrubal tomba des mains des assassins. Et puis l’armée a élu et proclamé Hannibal, 26 ans, commandant en chef. Le Sénat carthaginois n'était pas ravi ; on croyait que le nouveau commandant était jeune et son expérience n'était pas si grande... Mais l'armée a dit sa parole avec une telle force que le Sénat a jugé préférable de l'accepter. Le destin a donc amené le jeune commandant à une réelle opportunité de remplir son serment. On pourrait dire que sa véritable biographie a commencé.

On ne sait presque rien de sa vie privée. On dit vaguement qu'il avait une certaine épouse espagnole. Il y a des références à son indifférence envers les belles captives, dont il avait autant qu'il voulait. On disait même que sur cette base on pouvait douter de son origine africaine. Mais il vivait simplement avec une seule passion : il cherchait une raison pour qu'une guerre éclate avec Rome.

Le commandant se montra délibérément insolent envers les ambassadeurs romains. Cela n'a pas aidé. Les Romains décidèrent de faire semblant de ne rien remarquer. Puis il mena des troupes sous les murs de la ville de Sagunta, sous domination romaine, dans la péninsule ibérique et l'assiégea pendant huit mois. Et après la chute de cette ville importante pour Rome, ils n'eurent d'autre choix que, menaçant de guerre, d'exiger qu'Hannibal soit livré pour être puni.

Et c’est exactement ce dont il avait besoin. Carthage refuse de livrer son commandant. Une guerre commença qui dura près de 20 ans et fut appelée la Deuxième Guerre punique.

Les Romains avaient un plan clair et prédéterminé. Ils allaient mener une guerre sur deux fronts : en Afrique et en Espagne.

Mais le commandant carthaginois détruisit rapidement tous ces plans de quartier général. Il a transféré son immense armée, composée de pas moins de 80 000 hommes, en Italie. Cela était considéré comme impossible. Sur le chemin, il y avait deux puissantes chaînes de montagnes : les Pyrénées et les Alpes. Qui aurait pu imaginer une chose pareille : y aller à pied !

Hannibal y est allé. Il s'avança vers l'Italie avec une rapidité étonnante, inspirant les mercenaires par son propre exemple. Titus Tite-Live a écrit à son sujet : « Il a supporté avec la même patience la chaleur et le froid. Il déterminait la mesure de la nourriture et des boissons en fonction des besoins naturels et non du plaisir. Il choisissait l'heure de l'éveil et du sommeil, sans distinguer le jour de la nuit. Beaucoup le voyaient souvent, enveloppé dans un manteau militaire, dormant par terre parmi les soldats aux postes et les gardes. Il était loin devant les cavaliers et les fantassins, le premier à entrer dans la bataille, le dernier à quitter la bataille. Il imposait le respect aux soldats grâce à son courage personnel et sa volonté de fer.

Hannibal a pu surmonter rapidement les Pyrénées. Et il se dirigea vers les Alpes. Il possédait 37 éléphants. C'est une caractéristique de l'armée carthaginoise - les éléphants, que les Romains n'avaient pas. Au début, les éléphants faisaient une impression stupéfiante sur l'ennemi. Ensuite, les Romains se sont calmés et ont commencé à les appeler « taureaux lucaniens ». Et même plus tard, ils ont appris à les influencer de telle manière que les éléphants effrayés et incontrôlables devenaient non seulement inutiles, mais aussi dangereux pour ceux qui les utilisaient. Et parmi les éléphants d’Hannibal, un seul a pu survivre dans le temps.

Mais alors que les éléphants empruntaient un itinéraire inattendu, détruisant le plan général romain, Hannibal traversa les Alpes en 15 jours environ et conduisit son armée en Italie. Ce qui suit est une série d’exploits sensationnels qui ont créé sa grande image.
Après avoir traversé les Alpes, il tomba, au sens figuré, sur la tête des Romains en Italie du Nord, dans la vallée du Pô.

L'armée d'Hannibal était invincible à ce moment-là. Mais les Romains ont su apprendre très vite, ce qui leur a permis de créer une puissance mondiale. Lors de la première guerre punique, ils apprirent à se battre en mer. Initialement, les Carthaginois, marins héréditaires, étaient plus forts dans les combats navals. Mais les Romains ont inventé des passerelles d'embarquement, qu'ils ont déplacées d'un navire à l'autre, transformant ainsi le combat naval en une variante du combat terrestre.

Désormais, devant eux se trouvait la puissante cavalerie carthaginoise, qui portait toujours le coup décisif. Les Romains s’appuyaient auparavant sur une armée à pied et lourdement armée. Mais ils réapprennent – ​​et ils vaincront Hannibal grâce à leur puissante cavalerie.

En attendant, l'avantage était de son côté. En novembre 218 avant JC, une bataille eut lieu sur le fleuve Ticini (un affluent du fleuve Pô). Hannibal bat le consul Publius Cornelius Scipion, le père de son futur conquérant.

Fin décembre 218 avant JC - bataille sur la rivière Trebia, également affluent du Pô, et encore une fois la victoire d'Hannibal.

Et la plus célèbre, le 21 juin 217 avant JC, est la bataille du lac Trasimène. C'est une histoire absolument étonnante où Hannibal s'est révélé être un grand commandant.

Il reconstitua ses troupes avec des Gaulois rebelles, mécontents de la domination romaine. Pendant trois jours et quatre nuits, l’armée a marché dans l’eau jusqu’à la poitrine dans les marécages proches du fleuve Arno. On ne pouvait se reposer que sur les cadavres des chevaux tombés au combat. Tous les éléphants y sont morts sauf un. Hannibal lui-même a développé une sorte d’inflammation dans les yeux. En conséquence, il a perdu un œil.

Grâce à sa manœuvre absolument folle, Hannibal contourna les fortifications préparées par les Romains. Il trompa la vigilance du consul Flaminius qui, sans s'y attendre, positionna son armée sur des lieux plus élevés. Lorsque Flaminius se trouva dans un espace exigu, l'armée carthaginoise se précipita sur lui de toutes parts. Ce fut un terrible massacre. Le consul lui-même fut tué. Des dizaines de milliers de personnes ont été tuées sans pitié. Il y a eu des victimes des deux côtés, mais les Romains ont subi des dégâts bien plus importants. C'était une victoire pour le commandant, un homme qui a surmonté les épreuves inimaginables de la guerre.

Il semblait que Rome était condamnée. Hannibal a déménagé dans les Pouilles, la partie sud-ouest de l'Italie. Il lui fallait du temps pour restaurer les forces de l'armée, la reconstituer et la rééquiper.

Les Romains, horrifiés, ont élu un dictateur - Quintus Fabius Maximus, qui reçut bientôt le surnom de Cunctator (Lent). En fait, c'était une personne raisonnable qui comprenait qu'il n'était pas nécessaire de se précipiter pour affronter Hannibal de front, mais plutôt d'affaiblir le terrible ennemi par des attaques séparées, des escarmouches et de petites batailles.

De cette manière, Quintus Fabius Maximus ressemble à Barclay de Tolly, qui a épuisé Napoléon pendant la guerre patriotique de 1812. Et la tactique s'est également révélée tout à fait raisonnable.

Mais ils n’aiment pas les cunctateurs ; ils les considèrent comme des lâches, presque des traîtres. Quintus Fabius Maximus a été suspendu.

Et une autre terrible défaite s'annonçait pour les Romains : la bataille de Cannes, dans l'ouest de l'Italie, le 2 août 216 av. J.-C., la bataille la plus célèbre d'Hannibal, un classique des manuels d'histoire militaire. Il forma l'armée en forme de croissant, plaçant les mercenaires les plus faibles au centre. Et j'ai obtenu le résultat souhaité. Les Romains frappèrent le centre, percèrent, le supprimèrent... et creusèrent dans les profondeurs de son armée. Une technique célèbre consiste à diviser l’armée ennemie en deux parties, à les encercler séparément, puis à les détruire complètement. Plusieurs dizaines de milliers de personnes sont mortes. L'armée romaine fut détruite.

Le commandant carthaginois n'était pas pressé de marcher sur Rome. Il s'en approche, mais ne prend pas d'assaut Rome : il attend des renforts, des troupes dirigées par son frère Hasdrubal, qui devraient venir d'Espagne. Mais en chemin, mon frère a été tué.

211 avant JC - le commandant Hannibal aux portes de Rome, dans la ville ce même cri : « Hannibal ante portas ! - et une vraie panique. Mais il ne s'est pas lancé dans l'assaut. Il continue à manœuvrer, il a besoin de renforts.

Rome reprit progressivement ses esprits. Cette grande capacité des Romains est d’entretenir son courage, de se reconstruire, d’apprendre. Dans le même temps, l’armée d’Hannibal est composée de mercenaires, tandis que Rome est protégée par des citoyens.

La communauté civile se hérisse pour protéger ses intérêts. Et ce que L.N. Tolstoï a brillamment appelé l'esprit de l'armée, qui décide du sort de la bataille, du sort de la guerre, était du côté des Romains.

Tandis qu'Hannibal, qui n'attend pas de renforts, manœuvre sans grand succès, l'armée romaine frappe Carthage en Espagne, la repoussant de toutes parts. La supériorité des forces est déjà du côté des Romains.

Et le pire, c'est qu'ils ont arrêté de soutenir Hannibal depuis Carthage. Par la suite, il le formulera lui-même ainsi : « Ce n’est pas Rome, mais le Sénat carthaginois qui a vaincu Hannibal ».

Il n'a pas reçu les fonds nécessaires, il n'a pas la situation financière confortable qu'il avait autrefois grâce aux réalisations de son père en Espagne.

La noblesse carthaginoise craignait qu'un si grand commandant ne soit dangereux pour la république, c'est-à-dire pour le gouvernement. L’oligarchie préfère toujours que tous ceux qui sont au pouvoir soient plus ou moins égaux les uns aux autres, afin que tous ensemble, d’un seul poing avide et égoïste, serrent le pays. Et la personne qui les domine les confond et les inquiète.

Ils ne font pas vraiment de mal ouvertement à Hannibal, mais ils ne l’ont pas aidé depuis longtemps. Et il estime qu'il est impossible de continuer à infliger des coups aussi sensibles que ceux qu'il a infligés plus tôt aux Romains.

De plus, Rome avait un commandant talentueux - Publius Cornelius Scipio Jr., qui recevra plus tard le surnom honorifique d'Africanus. Futur conquérant d'Hannibal. En 204 avant JC, le Sénat carthaginois rappela Hannibal en Afrique pour défendre la patrie. En général, tout est logique, tout est correct. Mais il fut empêché de poursuivre la guerre sur le territoire italien.

Il arrive en Afrique, déterminé à remporter de nouvelles victoires. Il a 43 ans, et en 202 avant JC, quand aura lieu la bataille de Zama, à la fin de l'automne, il en aura 44. C'est un homme couvert de gloire, encore plein de force. Mais sa seule défaite majeure l'attend. Durant les 20 années de guerre, les Romains ont beaucoup appris.

Après la bataille de Zama, perdue par Hannibal, une paix fut conclue, très bénéfique pour Rome. Carthage perdit le droit de posséder une flotte, ne conserva ses possessions qu'en Afrique et dut payer une indemnité pendant 50 ans.

Cependant, les Romains n’ont pas seulement gagné cela. Ils ont conquis le leadership du monde d’alors. Ayant appris à combattre un ennemi comme Hannibal, à se mobiliser quand tout semblait fini, à endurer la mort des consuls, la perte de dizaines de milliers de personnes, ayant surmonté tout cela, Rome devint égale à elle-même.

Curieusement, pendant quelque temps après la défaite, Hannibal occupa le poste de sufet à Carthage - la première personne, le juge suprême.

Qu'a-t-il fait à ce poste ? Il a commencé à lutter contre la corruption de ceux qui ont profité de la guerre, qui auraient pu jouer le jeu de l’ennemi.

Mais bientôt, il reçut des informations selon lesquelles les autorités de Carthage avaient l'intention de répondre aux demandes de longue date de Rome et de le remettre au vainqueur. En 195 avant JC, il s'enfuit. Puis il y a eu 12 ans d’émigration.

Il se rendit d'abord en Syrie, chez Antiochus III. Puis il fut avec les dirigeants d'Arménie, puis en Bithynie, avec le roi Prusius.

Et pendant toutes ces années, il a été fidèle à son serment. Non seulement il lui sauve la vie, mais il tente également de pousser les dirigeants des États de Malaisie et du sud de l'Europe à combattre les Romains. Hannibal espère toujours créer une nouvelle coalition et reprendre l’œuvre de sa vie. Il a même participé à plusieurs batailles peu importantes et peu importantes contre Rome, et n'a été vaincu nulle part, mais ce n'est bien sûr pas à la même échelle.

Il ne parvient pas à trouver ceux qui risqueraient de lever l'étendard de la lutte contre l'armée romaine, pour le championnat du monde, comme le fit autrefois Carthage.

Le commandant Hannibal est crédité des mots : « Ma vie est un effort constant de volonté vers un seul objectif. » Oui, il avait le droit de le dire. Il pouvait mentalement rapporter à son père qu'il n'avait jamais rompu le serment prêté dans son enfance et qu'il s'était toujours efforcé de le remplir.

Mais Rome était déjà tellement plus forte que tous les États qui tentaient de maintenir leur indépendance qu'Hannibal risquait d'être extradé partout. Une fois de plus, il reçut des informations selon lesquelles Prusius, le roi de Bithynie - un État relativement petit d'Asie Mineure, qui manœuvrait entre dirigeants voisins - Prusius, qui prétendait depuis longtemps être un ami, était prêt à le livrer à Rome. En 183 avant JC, le poison de l'anneau mit fin à la vie d'Hannibal.

L’homme politique et orateur romain Marcus Tulius Cicéron a déclaré : « Ses concitoyens l’ont expulsé, mais parmi nous, nous voyons que lui, notre ennemi, est glorifié dans les écritures et dans la mémoire. » Ses ennemis irréconciliables préservèrent sa mémoire pour la postérité.

N. Basovskaya

Hannibal (247-183 avant JC). Commandant carthaginois. Considéré comme l'un des plus grands commandants et hommes d'État de l'Antiquité. Il était un ennemi juré de la République romaine et le dernier dirigeant important de Carthage avant sa chute lors des guerres puniques.

Hannibal est né en 247 avant JC. e. dans la famille du commandant carthaginois Hamilcar. À l’âge de neuf ans, il jura d’être un ennemi de Rome. Devenu commandant en chef des troupes carthaginoises en Espagne, il déclencha la Seconde Guerre punique en attaquant Sagonte. En 218 avant JC. e. envahit l'Italie et inflige plusieurs défaites aux Romains, notamment à Cannes. Mais les Romains parviennent à prendre l'initiative et à passer à l'offensive en Espagne, puis en Afrique. Appelé en Afrique pour aider Carthage, Hannibal fut vaincu à Zama, après quoi Carthage fut contrainte de faire la paix avec Rome. En 196 avant JC. e. fut accusé de sentiments anti-romains et partit en exil. Se suicida en 183 avant JC. e., ne voulant pas se rendre aux Romains.

Hannibal est considéré comme l'un des plus grands stratèges militaires de l'histoire européenne, ainsi que l'un des plus grands généraux de l'Antiquité, avec Scipion et Pyrrhus d'Épire. L'historien militaire Theodore Iroh Dodge a même qualifié Hannibal de « père de la stratégie », car ses ennemis, les Romains, lui ont emprunté certains éléments de sa stratégie. Cette évaluation lui a valu une grande réputation dans le monde moderne ; il est également considéré comme un grand stratège.

Le nom d'Hannibal en phénicien était écrit sans voyelles - ḤNBʻL. La vocalisation de ce mot dans un discours familier est une question controversée.

Il existe différentes versions de l'étymologie :

1.Ḥannibaʻ(a)l, signifiant « Baal est miséricordieux » ou « don de Baal ».
2.Ḥannobaʻal, avec le même sens,
3.ʼDNBʻL ʼAdnibaʻal, signifiant « Baal est mon maître » ; en grec - grec. Ἁννίβας, Hannibas.

Hannibal est né en 247 avant JC. e. à Carthage dans la famille du commandant Hamilcar Barca. Le nom de la mère du nouveau-né est inconnu. Il était le premier fils de la famille, après lui deux autres garçons sont nés (Hasdrubal et Magon). Hannibal avait trois autres sœurs aînées, mais leurs noms sont inconnus. On sait que l'un d'eux date de 238 av. e. était mariée à Bomilcar et avait déjà un fils, Hanno. L'autre sœur d'Hannibal était mariée à Hasdrubal le Bel. Une autre sœur, probablement la plus jeune, épousa le prince numide Naravas. Le scientifique allemand J. Seibert, sur la base des témoignages de Valery Maximus et Cassiodorus, a suggéré qu'Hamilcar avait également un quatrième fils, sacrifié vers 240 av. e. Hamilcar et ses fils sont connus sous le surnom de Barca. Ce surnom, qui signifie « éclair », leur a été donné par les historiens romains. Très probablement, Hamilcar a reçu ce surnom pour sa tactique dans la lutte contre les troupes romaines en Sicile. Dans les États hellénistiques, le surnom de « Keraunus » était également populaire, ce qui signifie « éclair » en grec. Le groupe politique qui a soutenu Hamilcar et ses fils est généralement appelé les Barcides en historiographie. La famille d'Hannibal, qui appartenait aux plus hautes familles aristocratiques carthaginoises, faisait remonter son ascendance à l'un des compagnons du légendaire fondateur de la ville, Elissa.

La même année, Hamilcar fut envoyé par le conseil des anciens carthaginois en Sicile pour combattre les Romains, de sorte que le petit Hannibal ne voyait pas souvent son père. Hamilcar avait de grands espoirs pour ses fils. Selon le récit de Valéry Maxim, un jour, regardant ses fils jouer avec enthousiasme, il s'est exclamé : « Ce sont les lionceaux que j'élève pour détruire Rome !

À l'âge de neuf ans, son père emmena Hannibal avec lui en Espagne, où il souhaitait compenser sa ville pour les pertes subies lors de la première guerre punique. On ne sait pas avec certitude si Hamilcar s'est rendu en Espagne de sa propre initiative ou s'il a été envoyé par le gouvernement carthaginois. Avant de partir en campagne, le père fit des sacrifices aux dieux, et après le sacrifice il appela Hannibal et lui demanda s'il voulait l'accompagner. Lorsque le garçon accepta joyeusement, Hamilcar lui fit jurer devant l'autel qu'il serait un ennemi implacable de Rome toute sa vie. Selon Polybe et quelques autres historiens, Hannibal lui-même a raconté cette histoire au roi syrien Antiochus III. L'expression « le serment d'Hannibal » est devenue un slogan. Outre le fait qu’Hamilcar souhaitait que son fils poursuive la lutte contre Rome, il souhaitait également, en tant que natif de l’aristocratie militaire, qu’Hannibal suive les traces de son père.

Arrivé à Hadès, colonie carthaginoise en Espagne (Ibérie), Hamilcar commença à mener des campagnes de conquête. Sa tâche était de « corriger les affaires de Carthage en Ibérie ». Hannibal a vécu dans un camp, a grandi et a été élevé parmi les guerriers. En Espagne, Hannibal se lie d'amitié avec Mago le Samnite, Hannon et Hannibal, surnommé Monomaque, qui l'accompagnera plus tard lors de la campagne d'Italie. Plus tard, ses frères Hasdrubal et Mago arrivèrent en Espagne. Hannibal a reçu une éducation variée. Ses professeurs étaient apparemment à la fois des Carthaginois et des Grecs salariés. Le Spartiate Sosil lui apprit notamment le grec. De plus, Hannibal parlait apparemment les dialectes de certaines tribus ibériques.

Hannibal commença finalement à participer aux campagnes de son père, où il acquit l'expérience militaire nécessaire. La première chose que fit Hamilcar fut de reprendre les mines d'or et d'argent de la Sierra Morena et de reprendre la frappe des pièces d'argent nécessaires pour payer l'indemnité à Rome. Vers 230 avant JC. e. Hamilcar fonda la nouvelle ville d'Acre Leuca dans le but de créer un arrière-plan fiable et de renforcer l'influence carthaginoise. Durant l'hiver 229/228 av. e. Hamilcar assiégea la ville d'Hélica. Le siège s'est d'abord déroulé favorablement pour les Carthaginois, et leur commandant a décidé d'envoyer la plupart de son armée et des éléphants hiverner à Acre Leuces. Mais ensuite, le chef de la tribu Oretani (Orissan), qui semblait être un allié des Carthaginois, vint inopinément au secours d'Hélike, et les troupes d'Hamilcar furent contraintes de battre en retraite. Pour sauver Hannibal et Hasdrubal, qui étaient dans l'armée, Hamilcar distraya les Orétans et envoya ses fils avec une autre partie de l'armée par une autre route. Poursuivi par les Oretani, il se noya dans la rivière et ses fils atteignirent indemnes Acre Leuca.

Après la mort d'Hamilcar, son gendre Hasdrubal, qui fut longtemps son « bras droit », devint le commandant en chef des troupes carthaginoises en Espagne. Hasdrubal poursuit sa conquête de l'Ibérie. Tout d'abord, le nouveau commandant en chef a vaincu les Orétans et s'est vengé d'eux pour la mort de son beau-père. Les possessions carthaginoises en Espagne furent étendues jusqu'au cours supérieur de la rivière Anas. Hasdrubal épousa la fille d'un des dirigeants ibériques et fut proclamé roi par ces dirigeants. Selon Titus Tite-Live, Hannibal et ses frères ont quitté l'Espagne après la mort de leur père et sont retournés à Carthage. Il a peut-être passé environ cinq ans à Carthage et en 224 avant JC. e. arrivé en Espagne. Hannibal commença son service comme chef de cavalerie sous le commandement d'Hasdrubal. Au cours de son service sous Hasdrubal, Hannibal a acquis une réputation d'excellent guerrier et de courageux commandant. Hasdrubal fonda la ville de Nouvelle Carthage, qui devint la capitale de la péninsule ibérique carthaginoise. En 223 av. e. Les troubles ont commencé dans la ville de Sagonte et ses autorités se sont tournées vers Rome pour obtenir de l'aide. Les troupes romaines rétablissent l'ordre dans la ville, expulsant les partisans de Carthage. Ainsi, Sagonte devint un protectorat romain. Au début de 221 avant JC. e. Hasdrubal a été tué par son serviteur, vengeant son ancien maître, tué sur ordre d'Hasdrubal.

Après la mort d'Hasdrubal, les soldats élirent Hannibal comme nouveau commandant en chef. Ce choix fut approuvé par l'assemblée populaire carthaginoise, et quelques mois plus tard par le conseil des anciens.

Pendant deux ans (221-220 avant JC), Hannibal agrandit les possessions carthaginoises au nord-ouest de la péninsule ibérique. En 221 avant JC. e. il mena une campagne contre la tribu Olcadienne et prit d'assaut leur capitale - Altalia de Polybe, Cartala de Titus Livius. Le succès des Carthaginois obligea d'autres villes olcadiennes à reconnaître la puissance de Carthage. Après avoir hiverné à Nouvelle Carthage, Hannibal avança encore plus loin, conquit les Vaccaei et captura leurs villes les plus importantes - Salamantica et Arbocala. Sur le chemin du retour à travers le sud de Guadarrama, il fut attaqué par les Carpetani, poussés par des réfugiés parmi les Vaccaei et les Olcads. Hannibal a réussi à leur échapper, puis les a vaincus lorsque les Carpetani traversaient le Tage. Ensuite, les Carpetani furent soumis. Tous les territoires au sud de l'Ibère étaient désormais sous domination carthaginoise. La même année, Hannibal épousa une femme ibérique de Castulon nommée Imilka.

Inquiets de l'expansion carthaginoise et des provocations des tribus ibériques voisines, les habitants de Sagonte envoyèrent des envoyés à Rome. De plus, une lutte éclata à Sagonte entre les partis pro-romain et pro-carthaginois. Une ambassade fut envoyée de Rome en Espagne. Arrivée à Sagonte à la fin de l'été 220 av. e., les Romains ont arrêté les troubles et ont ordonné l'exécution de certains membres du parti pro-carthaginois. Lors de la rencontre avec Hannibal, les ambassadeurs romains ont exigé qu'ils s'abstiennent de toute action hostile contre Sagonte. Hannibal reçut les ambassadeurs avec beaucoup d'arrogance, déclarant que « depuis des temps immémoriaux les Carthaginois ont observé la règle de défendre tous les opprimés ». N'ayant pas réussi à obtenir une réponse directe d'Hannibal, les ambassadeurs se rendirent à Carthage. Hannibal a tenté de provoquer une violation de la paix de la part de la colonie espagnole de Sagunta, de sorte que de l'extérieur, il semblerait qu'il ait été entraîné dans la guerre par le peuple de Sagunta.

Hannibal envoya des avis à Carthage indiquant que les Sagontes commençaient à chasser les sujets carthaginois, les Torbolètes. Les autorités carthaginoises l'autorisèrent à agir comme bon lui semblait. Durant l'hiver 219 av. e., après l'échec des négociations, a commencé une action militaire. Au tout début du siège, Hannibal fut blessé à la cuisse, s'approchant négligemment du mur de la forteresse. Sagonte se défend farouchement. À l'été 219 avant JC. e. Une ambassade romaine arriva à Hannibal, mais il ne l'accepta même pas et les ambassadeurs se rendirent à Carthage. Après un siège acharné de 8 mois, Sagonte tomba à l'automne. Des hommes saguntins adultes ont été tués sur ordre d'Hannibal, et des femmes et des enfants ont été vendus comme esclaves. Sagonte a été colonisée par des colons phéniciens. Les ambassadeurs romains demandèrent l'extradition d'Hannibal à Carthage et, n'ayant reçu aucune réponse du conseil des anciens, déclarèrent la guerre.

Après la chute de Sagonte, Hannibal emmena son armée dans ses quartiers d'hiver à Nouvelle Carthage. Il avait alors déjà un plan mûr pour l’invasion de l’Italie. En réalité, il n’avait pas le choix : les Romains envoyèrent des consuls en Espagne et en Sicile pour ensuite envahir l’Afrique. Il devait éloigner les Romains d’Afrique pour avoir une chance de victoire. Il renvoya les soldats des tribus ibériques dans leurs foyers, puis envoya certains d'entre eux en Afrique pour y renforcer les garnisons. Pendant l'hiver, Hannibal entreprit de vigoureuses activités de reconnaissance et diplomatiques. Des ambassadeurs sont envoyés dans les Gaules. Beaucoup d'entre eux ont exprimé leur soutien aux Carthaginois.

Bien que les Romains aient déclaré la guerre en mars, Hannibal ne s'est pas immédiatement lancé dans une campagne contre l'Italie. En Gaule cisalpine, il provoqua une révolte des Boïens contre la domination romaine, qui commença en avril ou mai. La flotte carthaginoise attaque la Sicile et le sud de l'Italie, obligeant le consul Tiberius Sempronius Longus à abandonner l'invasion de l'Afrique.

Hannibal partit de Nouvelle Carthage fin avril ou début mai 218 av. e., peut-être même début juin. Selon Polybe, son armée était composée de 90 000 fantassins, 12 000 cavaliers et 37 éléphants. Cependant, les historiens modernes estiment que 60 à 70 000 soldats sont sortis de Nouvelle Carthage. Polybe écrivit alors qu'Hannibal conduisait 50 000 fantassins et 9 000 cavaliers à travers les Pyrénées. Il laissa 10 000 fantassins et 1 000 cavaliers, dirigés par Hannon, en Catalogne et en renvoya le même nombre chez lui. Il s'avère qu'il a perdu 21 000 personnes dans les batailles entre l'Èbre et les Pyrénées, ce qui est peu probable. Entre l'Èbre et les Pyrénées, Hannibal rencontra la résistance des Ilergétiens, Bergusiens, Avsetani, Erenosiens et Andosins. Les Carthaginois traversèrent les Pyrénées par la Cerdagne et plus loin par le col du Perche et la vallée de la Teta. Certains peuples vivant sur le territoire du Roussillon moderne s'opposèrent à l'avancée des Puniques et rassemblèrent une armée unie à Ruscinone (aujourd'hui Castel-Roussillon). Mais Hannibal récompensa généreusement les dirigeants et reçut d'eux la permission de passer librement par Ruscinon.

Fin août, Hannibal atteint les rives du Rhône. Pendant ce temps, le consul Publius Cornelius Scipion se déplaçait par mer le long des côtes de l'Étrurie et de la Ligurie et s'arrêtait à Massilia, en direction de l'Espagne. Hannibal franchit le Rhône juste au-dessus de son confluent avec la Durance. La tribu Volk tenta de l'empêcher de traverser, mais il envoya un détachement de cavalerie espagnole sur leurs arrières, ce qui força les Volk à battre en retraite. Immédiatement après la traversée, Hannibal envoya un détachement de cavaliers numides pour découvrir les plans des Romains. Les Numides rencontrèrent un détachement de cavaliers romains envoyés pour une mission similaire et les engageèrent dans la bataille. Les Romains gagnèrent l'escarmouche et les Numides furent contraints de battre en retraite. Scipion, qui se trouvait dans la vallée du Cro, quitta sa place et se dirigea vers Hannibal. Hannibal se replie sur la rive gauche du Rhône. Scipion ne le poursuivit pas et partit avec une partie de l'armée dans la vallée du Pô pour préparer sa défense, et envoya l'autre partie en Espagne.

Hannibal remonta le Rhône pendant plusieurs jours, atteignant son confluent avec l'Isère, puis tourna vers l'est. Il longe l'Isère jusqu'à sa confluence avec l'Arc, là où commence le terrain montagneux alpin. Lors de batailles avec les montagnards, Hannibal traversa les Alpes. Le neuvième jour depuis le début de l'ascension, fin octobre, Hannibal se tenait au sommet du col. La descente dura environ 6 jours, et finalement Hannibal descendit dans la haute vallée de Moriene. Il lui restait 20 000 fantassins et 6 000 cavaliers.

Après être descendus des Alpes, les Carthaginois s'emparèrent de la capitale de la tribu Taurine (futur Turin), la prenant après un siège de trois jours. L’apparition d’Hannibal en Italie fut une surprise pour les Romains. Ils convoquèrent aussitôt le deuxième consul, Tiberius Sempronius Longus, de Lilybée. Certaines tribus gauloises commencèrent à faire défection vers les Carthaginois, mais la présence des Romains empêcha d'autres tribus de rejoindre Hannibal. Scipion, qui se trouvait à Plaisance, traversa le fleuve Pô et se dirigea vers Hannibal. Hannibal comptait également sur la bataille, espérant qu'après la victoire les Gaulois se rallieraient à lui. Les Carthaginois et les Romains se sont rencontrés sur la rive nord du fleuve Pô, entre les rivières Sesia et Tessin. Avant la bataille, Hannibal organisait pour ses soldats des « combats de gladiateurs », dans lesquels combattaient des alpinistes captifs. Il voulait ainsi leur montrer que la victoire ou la mort les attendait au combat. Les Carthaginois furent victorieux dans la bataille. Il s’agissait d’une escarmouche de cavalerie à laquelle participèrent également des frondeurs romains. Les Numides se placèrent derrière la cavalerie romaine et la forcèrent à fuir. Scipion se retira rapidement à Placentia. Les Gaulois se révoltèrent dans son armée et passèrent aux côtés d'Hannibal. Suivant sa ligne de conduite envers les alliés italiens de Rome, Hannibal ordonna un traitement extrêmement doux aux prisonniers capturés à Clastidia.

À la mi-décembre, l'armée de Tiberius Sempronius Longus s'approche de Trebbia. Sempronius était impatient de se battre, espérant vaincre Hannibal avant la fin de ses pouvoirs consulaires. Scipion pensait qu’il n’était pas nécessaire de précipiter les choses, puisque le temps jouait en faveur des Romains. Mais Scipion tomba malade et Sempronius devint effectivement le seul commandant. Hannibal a forcé les Romains à traverser la Trebbia, une bataille acharnée a éclaté, qui s'est poursuivie jusqu'à ce qu'un détachement de cavalerie sous le commandement de Mago saute d'une embuscade et attaque l'arrière des Romains. La bataille s'est terminée par une défaite écrasante pour les Romains. La victoire de Trebia lui donne la Gaule cisalpine et lui permet de conquérir toutes les tribus peuplant cette région. Après cette victoire, Hannibal traverse la Trebbia et se dirige vers Bologne, où il passe l'hiver.

Avec l'arrivée du printemps 217 av. e. Hannibal s'installe dans les Apennins, les traverse par le col de Porretta et atteint Pistoia. A Rome, Gaius Flaminius et Cnaeus Servilius Geminus furent élus consuls.

Au début de la campagne de 217 av. e. deux armées romaines - Flaminia et Servilia - furent déployées sur les chemins de l'avancée d'Hannibal vers Rome : la première - près d'Arretium, la seconde - près d'Ariminum. Mais lui, contournant l'armée de Flaminius par l'aile gauche, commença à menacer ses communications avec Rome, choisissant la route la plus courte - vers Parme et à travers les marais de Clusian, alors inondés par la crue du fleuve Arno.

En traversant les marais, Hannibal a développé une grave inflammation des yeux, à la suite de laquelle il a perdu un œil, et tout au long de sa vie, il a dû porter un bandeau sur les yeux. Depuis les marais de l'Arne, Hannibal entra dans la région de Fiesole. Il effectua plusieurs incursions dans la région du Chianti. Flaminius, qui apprit cela, alla à la rencontre d'Hannibal, qui commença à feindre la retraite. Profitant de la surveillance de son ennemi, Hannibal tendit une embuscade au lac Trasimène et, dans une bataille sanglante, au cours de laquelle Flaminius lui-même mourut, vainquit l'ennemi.

Pendant ce temps, Cnaeus Servilius envoya 4 000 cavaliers sous le commandement du propréteur Gaius Centenius pour aider Flaminius. Ayant appris l'issue de la bataille de Trasimène, Centenius se tourna vers l'Ombrie. Hannibal envoya contre eux la cavalerie de Magarbal, qui vainquit les cavaliers romains. Après cela, Hannibal traversa l'Ombrie, traversa la Via Flaminius et se tourna vers l'est jusqu'à la mer Adriatique. En longeant la côte Adriatique, il arriva dans les Pouilles. Après la victoire du lac Trasimène, Hannibal n'était qu'à 80 milles de Rome et il n'y avait aucune force romaine significative entre lui et la ville. Son armée comptait 50 à 55 000 personnes. De plus, une flotte carthaginoise de 70 navires arriva en Étrurie, non loin du camp d’Hannibal. Peut-être que le but de l'arrivée de cette flottille était d'attaquer Rome. Cependant, Hannibal n'est pas allé à Rome. Les historiens modernes suggèrent que la taille de l'armée d'Hannibal était petite pour attaquer une ville aussi grande et fortifiée, et soulignent l'impossibilité de bloquer Rome en raison de la domination de la flotte romaine en mer. Hannibal pensait peut-être qu'en s'engageant dans un siège, il deviendrait une cible pour les autres armées romaines.

Face au danger dans lequel se trouvait la patrie, les Romains confièrent le pouvoir dictatorial à Fabius Maximus (surnommé plus tard Cunctator, c'est-à-dire le procrastinateur). Les sénateurs soulevèrent la question de la dictature à l'assemblée populaire et Fabius fut élu. Son assistant, le chef de la cavalerie, fut également élu à l'assemblée populaire. Il est devenu Marcus Minucius Rufus. Fabius, ayant reçu l'armée consulaire de Servilius, arriva dans les Pouilles. Ayant appris son arrivée, Hannibal retira le même jour ses troupes du camp et les aligna pour une nouvelle bataille, mais Fabius ne succomba pas à cette provocation.

Le dictateur romain a adopté une nouvelle tactique : la tactique consistant à épuiser l'ennemi avec de petites escarmouches et une sorte de raid de guérilla. Hannibal, selon Titus Tite-Live, craignait que les Romains refusent de s'engager dans la bataille et, essayant de les forcer à accepter la bataille, commença à piller et à ruiner les Pouilles, mais Fabius était catégorique. Hannibal a alors décidé de déménager vers le sud. Après avoir déménagé au Samnium, ravagé les terres de Bénévent et occupé la ville de Telesia, Hannibal décida de se diriger vers la Campanie à l'invitation des Campaniens anti-romains. Se préparant à déménager à Kazin, il arriva par erreur à Kazilin et se retrouva dans un pays entouré de tous côtés par des montagnes et des rivières. Pendant ce temps, Fabius occupait les cols des montagnes, mais Hannibal, avec l'aide de sa ruse, s'échappa du piège et occupa Géronium. Marcus Minucius Rufus était plus déterminé et voulait une bataille avec les Carthaginois. Lorsque Fabius se rendit à Rome pour participer à des cérémonies religieuses, Hannibal l'engagea dans la bataille puis se retira pour le convaincre qu'il avait gagné. Les partisans de Minucius à Rome exigeaient l'égalité des droits pour le dictateur et le commandant de la cavalerie. Il a été décidé de le faire. L'armée romaine était divisée en deux : l'armée de Fabius et l'armée de Minucius. Minucius entra en bataille avec Hannibal et tomba dans son piège, puisque Hannibal laissa les Carthaginois en embuscade, qui frappèrent les Romains à l'arrière. Fabius, venu en aide à Minucius, força Hannibal à arrêter la bataille. Sans permettre à Hannibal de vaincre à nouveau l'armée romaine, Fabius « sauva la situation par retard » (Cunctando restituit rem).

À la fin de la dictature de Fabius, le commandement de l'armée fut à nouveau repris par les consuls Cnaeus Servilius Geminus et Marcus Atilius Regulus. Lors des combats à Geronius, ils adhèrent à la tactique de Fabius. Les Carthaginois commencèrent à connaître une grave pénurie de nourriture. En 216 av. e. de nouveaux consuls furent élus : Gaius Terentius Varro et Lucius Aemilius Paulus. L'armée de la République romaine comptait entre 87 et 92 000 hommes. Les troupes d'Hannibal étaient épuisées par les campagnes et aucun renfort ne fut envoyé de Carthage. À la fin de l'été, les réserves alimentaires de Gérone s'épuisèrent et Hannibal s'installa à Cannes. Bataille de Cannes a radicalement changé le rapport hauteur/largeur. Les Carthaginois étaient alignés en forme de faucille, avec l'infanterie au centre et la cavalerie africaine sur les bords. L'infanterie romaine commença à percer lentement les défenses du centre tandis que la cavalerie d'Hannibal détruisait complètement la cavalerie ennemie. Ayant rattrapé les derniers rangs des Romains, les Africains frappèrent à revers. La formation dense des Romains encerclés fut presque entièrement détruite. Au cours de la bataille, les Romains ont perdu environ 50 000 personnes et les Carthaginois - 6 000 personnes.

Après la bataille, le chef de la cavalerie carthaginoise, Magarbal, déclara qu'il rêvait de se régaler du Capitole romain dans quatre jours. Hannibal a répondu qu'il avait besoin de réfléchir. Alors Magarbal dit : « Tu sais comment gagner, Hannibal, mais tu ne sais pas comment utiliser la victoire. » Hannibal voyait le but de la guerre non pas dans la destruction de l'ennemi, mais dans l'établissement de l'hégémonie de Carthage en Méditerranée occidentale et le retour de la Sicile, de la Corse et de la Sardaigne. De plus, Rome était une ville très fortifiée ; l’assiéger aurait nécessité un équipement dont Hannibal ne disposait pas. Mais il est probable que les ingénieurs carthaginois auraient pu construire des engins de siège, d'autant plus qu'il les utilisait dans d'autres endroits. Il attendit une offre de paix de la part des Romains, mais celle-ci ne vint pas. Hannibal a invité le Sénat romain à racheter les prisonniers et à commencer ainsi les préparatifs des négociations de paix, mais le Sénat a refusé. Puis il commença une activité diplomatique active, à la suite de laquelle les Pouilles, les Samnites, les Lucaniens et les Bruttiens se rallièrent à lui.

Après la bataille de Cannes, Hannibal se dirigea vers Naples, mais n'osa pas la prendre d'assaut et se dirigea vers Capoue. Capoue, où prédominaient les sentiments anti-romains, passa du côté d'Hannibal. Laissant une garnison à Capoue, le commandant carthaginois captura Nuceria et tenta de prendre Nola, mais Marcellus défendit la ville et vainquit Hannibal. Les Carthaginois tentèrent alors en vain de persuader Acerra de se rendre, mais devant le refus de leurs habitants, ils pillèrent et incendièrent la ville. Après une tentative infructueuse de prendre Kazilin, Hannibal se rendit dans ses quartiers d'hiver à Capoue.

En 215 avant JC. e. Marcellus, Gracchus et Fabius, à la tête de trois armées, devaient encercler Capoue, où se trouvait Hannibal. Les Carthaginois capturèrent Casilinum, Petelia et Consencia. Les Bruttii s'emparèrent de la ville grecque de Crotone, puis de Locri, où arrivèrent bientôt des renforts de Carthage. Au printemps ou en été, l'ambassade macédonienne débarquait à Bruttium dans le but de conclure une alliance avec Carthage. L'alliance était conclue. Il prévoyait une assistance mutuelle : à Philippe d'Hannibal en Grèce, à Hannibal de Philippe en Italie.

Le roi syracusain Hiéronymus, sous la pression de son entourage, envoya des envoyés à Hannibal et à Carthage et conclut une alliance avec eux. Vers la fin de l'été, Hannibal tenta à nouveau de capturer Nola, mais fut vaincu. Puis il se rendit dans les Pouilles, dans la péninsule du Gargano, pour y passer l'hiver, laissant une partie de l'armée assiéger la ville. Le séjour des troupes carthaginoises dans leurs quartiers d’hiver à Capoue était considéré par la tradition annalistique romaine comme l’une des erreurs stratégiques les plus graves d’Hannibal, qui contribua à la désintégration de son armée. Certains historiens modernes nient cela, affirmant que même après avoir hiverné à Capoue, Hannibal a combattu dans le sud de l'Italie pendant de nombreuses années et a remporté des victoires.

Au printemps 214 av. e. Hannibal retourna à son ancien camp sur le mont Tifata, près de Capoue. Il ravagea ensuite Cumes et tenta en vain de s'emparer de Puteoli et de Naples. Nola a de nouveau été défendue par Marcus Claudius Marcellus. Une délégation de jeunes aristocrates de Tarente vint voir le commandant carthaginois et proposa de céder la ville aux Carthaginois. Hannibal se dirigea vers Tarente, mais le consul Mark Valery Levin réussit à préparer la ville à la défense. À l'automne, Hannibal retourna dans les Pouilles et s'arrêta pour l'hiver dans la ville de Salapia. Ici Hannibal, selon Pline l'Ancien, a commencé une relation avec une prostituée locale.

Pendant une grande partie de l'été 213 av. e. il a passé dans la région du Salento. En janvier 212 avant JC. e. Hannibal a pris Tarente par ruse. Bientôt, les villes de Métaponte et de Thurii se rendirent à Hannibal. Au cours de la campagne, la guerre s'est déroulée avec plus ou moins de succès. Capoue fut assiégée par les Romains. Hannibal bat les Romains à Gerdonia. Après cela, il s'approcha de Capoue et leva le blocus. Mais dès qu'Hannibal partit pour les Pouilles, la ville fut de nouveau assiégée. Le commandant carthaginois passa l'hiver 212/211 à Bruttia.

En 211 avant JC. e. il tenta de lever le siège de Capoue, mais fut vaincu par les troupes romaines assiégeant la ville. Après cela, il décide de mener une manœuvre de diversion vers Rome, en espérant que les Romains quitteront Capoue. Dans les environs de Rome, les Carthaginois commencèrent à menacer la ville d'assaut. Hannibal n'assiégea pas Rome, car cette dernière était une ville très fortifiée et la préparation de son siège aurait pris environ un an. Après être resté quelque temps près de Rome, il se retira. Phrase Hannibal aux portes (Hannibal ante portas) est devenu ailé. Capoue se rend aux Romains. Ce fut un sérieux échec pour Hannibal. Le massacre des Capous par les Romains effraya les habitants des autres villes, qui passèrent du côté d'Hannibal. La chute de Capoue a montré l'impuissance d'Hannibal, qui n'a pas pu empêcher la capture de l'allié italien le plus puissant et le plus influent. Son autorité parmi les alliés italiens tomba sensiblement. Dans beaucoup d'entre eux, des troubles pro-romains ont commencé.

En 210 avant JC. e. Hannibal a vaincu les Romains lors de la deuxième bataille de Gerdonia, puis la guerre s'est poursuivie dans les Pouilles avec plus ou moins de succès. Salapia, l'un des premiers à se ranger du côté des Carthaginois, les trahit et revint aux Romains.

Au début de l'été 209 av. e. Quintus Fabius Maximus assiège Tarente. Hannibal, stationné à Bruttium, avait l'intention de l'en empêcher. Marcellus fut chargé de distraire Hannibal. Il poursuivit Hannibal jusqu'aux Pouilles, où une bataille eut lieu près de Canusium et les Romains furent victorieux. Quand Hannibal arriva à Tarente, la ville avait déjà été prise par Fabius par trahison. Ensuite, il a essayé de défier Fabius dans un combat près de Métaponte, mais il n'a pas succombé à l'astuce.

En 208 avant JC. e. Le consul Titus Quinctius Crispinus tenta de capturer Locri, mais Hannibal l'en empêcha. Crispinus s'associe alors à Marcellus. Les deux consuls voulaient livrer à Hannibal une bataille décisive. Hannibal tendit une embuscade aux Romains, dans laquelle le consul Marcellus fut tué et un autre consul, Titus Quinctius Crispinus, fut grièvement blessé. Après cela, Hannibal tenta de prendre Salapia par ruse, mais il échoua : son plan fut découvert. En se dirigeant vers Locri, les Carthaginois attaquèrent les Romains qui assiégeaient la ville et les forcèrent à battre en retraite.

Hannibal fondait ses espoirs de poursuivre la guerre victorieuse en Italie sur une union avec son frère Hasdrubal, qui venait d'Espagne. Le consul Gaius Claudius Nero marcha contre Hannibal et remporta une victoire à Grumentum. Pendant ce temps, Hasdrubal arrivait en Italie, mais sa lettre à son frère fut interceptée par les Romains. Néron s'est allié à un autre consul, Livius Salinator, et a vaincu Hasdrubal, et Hasdrubal lui-même est mort au combat. Carthage n'était plus en mesure d'envoyer des troupes pour aider Hannibal, et il dut quitter les Pouilles et la Lucanie et se retirer à Bruttium.

Été 205 avant JC e. Hannibal a passé du temps au Temple de Junon de Lacinia. Là, il érigea un autel avec une inscription en phénicien et en grec, dans laquelle il parlait de ses actes. La même année, le Sénat confie au consul Publius Cornelius Scipion les préparatifs du débarquement en Afrique. Les Locriens furent pris par les Romains. Scipion, qui se dirigeait vers la Sicile, y vint également. Hannibal n'a pas attaqué Locri et s'est retiré. En 204 avant JC. e. Scipion débarqua en Afrique et y infligea bientôt plusieurs défaites aux troupes carthaginoises. Pendant ce temps, Hannibal menait une guerre défensive contre les Romains dans le Bruttium. Carthage conclut une trêve avec Scipion afin de convoquer Hannibal.

Ayant reçu l'ordre de retourner en Afrique, Hannibal fit embarquer ses soldats sur des navires à Crotone. À l'automne 203 avant JC. e. il atteignit Leptis sans entrave avec une armée de 24 000 hommes et stationna son armée à Hadrumet. Il fit en sorte que ses soldats vivent dans des quartiers d'hiver à Bizia. Durant l'hiver, il prépare intensément le début de la campagne. Il s'approvisionna en céréales, acheta des chevaux et conclut des alliances avec les tribus numides.

Campagne de 202 avant JC e. a commencé avec la violation de la trêve par les Carthaginois. Scipion convoqua immédiatement le roi numide Massinissa, qui mena lui-même un raid dévastateur le long de la vallée de la rivière Bagrada (Mejerda) et occupa les abords terrestres de Carthage. Le Conseil de Carthage envoya une députation à Hannibal à Hadrumet, lui demandant d'agir immédiatement contre Scipion. Bien qu'une offensive immédiate ne fasse pas partie des plans d'Hannibal, il fut contraint d'avancer vers la zone de​​la ville de Zama, située à cinq jours de marche de Carthage.

En approchant de Zama, Hannibal envoya des éclaireurs au camp romain. Cependant, ils furent arrêtés par les Romains et emmenés à Scipion. Le proconsul ordonna au tribun d'escorter les espions et de leur montrer le camp romain. Après cela, Scipion relâcha les Carthaginois et leur conseilla de tout raconter à leurs supérieurs. Avec cet acte, Scipion répéta le même geste du roi perse Xerxès, dont il pouvait lire Hérodote. Un tel courage et une telle confiance ont éveillé la curiosité d'Hannibal et il a invité Scipion à organiser une rencontre. Au même moment, Massinissa arrive au camp romain. Lors de la réunion, Hannibal a invité Scipion à accepter ses conditions, mais Scipion a refusé.

Le lendemain, la bataille commença. Au cours de la bataille, les éléphants carthaginois, inondés de fléchettes et de flèches, renversèrent la cavalerie lourde carthaginoise. La forte cavalerie numide de Massinissa mit en fuite la cavalerie carthaginoise. La cavalerie numide revenant au combat frappa l'arrière de l'infanterie carthaginoise. Hannibal avec un petit détachement de cavaliers s'enfuit vers Hadrumet.

Lorsqu'il fut convoqué d'urgence à Carthage, il avait déjà perdu tout espoir de voir la guerre continuer avec succès et voyageait dans le but de faire la paix. Les membres du groupe Barkids qui le soutenait ne considéraient toujours pas la guerre comme perdue. Au même moment, Scipion commença les préparatifs du siège de Carthage. Mais pendant les préparatifs, les ambassadeurs carthaginois arrivèrent avec une offre de paix. Les négociations ont commencé sur Tunet. Scipion propose des conditions de paix : Carthage renonce aux territoires hors d'Afrique, abandonne tous ses navires de guerre sauf dix, ne combattra pas sans le consentement de Rome, restituera les biens et possessions de Massinissa. Hannibal jugea nécessaire d'accepter ces conditions. Apparemment, il croyait que si les Carthaginois poursuivaient la guerre, ils seraient détruits et, dans une période de paix, ils pourraient retrouver leurs forces. Des débats éclatent à Carthage entre partisans et adversaires de la paix. Il en est même arrivé au point que lorsqu'un certain Giscon a parlé aux ambassadeurs de l'Assemblée du peuple de l'inacceptabilité de la paix, Hannibal l'a retiré sans ménagement du podium, ce qui, à l'époque, était une insolence et un manque de respect sans précédent, pour lesquels il, effrayé, s'est excusé. Les ambassadeurs carthaginois se rendirent à Rome et le Sénat autorisa Scipion à faire la paix. Dans le camp de Scipion, l'accord était scellé de signatures et de sceaux. La Seconde Guerre punique est terminée.

On ne sait pas ce qu'Hannibal a fait dans les années qui ont immédiatement suivi la signature du traité de paix. Grâce à Scipion, Hannibal a pu rester libre, même si les Romains sont revenus en 218 avant JC. e. a exigé son extradition en tant qu'instigateur de la guerre. Selon Dion Cassius, il fut jugé pour ne pas avoir réussi à capturer Rome et pour avoir détourné le butin de guerre.

Hannibal, malgré la défaite, continue d'être considéré comme un héros national. Il n'a subi aucune punition pour la défaite car le groupe Barkids a conservé son influence et, de plus, Carthage avait besoin d'un commandant capable de retenir les mercenaires afin que la situation ne se reproduise pas après la fin de la première guerre punique. a écrit qu'il dirigeait toujours l'armée. Cependant, la mention du frère cadet d'Hannibal, Mago, aurait servi sous son commandement, bien qu'il soit certain que Mago est mort en 203 avant JC. e., rend cette déclaration peu fiable. Nepos a également écrit qu'Hannibal a continué à faire la guerre en Afrique jusqu'en 200 avant JC. e., mais on ne sait pas clairement contre qui. L'écrivain romain Sextus Aurelius Victor a raconté la légende selon laquelle Hannibal, craignant que ses soldats ne deviennent moralement corrompus en temps de paix, les a forcés à travailler dans des plantations d'oliviers. Apparemment, Hannibal a officiellement dirigé l'armée jusqu'en 199 avant JC. e.

En 196 avant JC. e. Hannibal a été élu suffet - le plus haut fonctionnaire de Carthage. Le nom de son collègue en poste est inconnu. On suppose qu'Hannibal est devenu le seul suffète cette année. Premièrement, avec l'aide de l'Assemblée populaire, il a veillé à ce que les juges soient élus chaque année et qu'un juge ne puisse pas exercer ses fonctions pendant deux mandats consécutifs. Avant cette réforme, le poste de juge était à vie, et l'accès à la classe judiciaire s'effectuait après avoir occupé le poste que Titus Tite-Live, par analogie avec Rome, appelle questeur. La réforme était dirigée contre les oligarques dans le but de priver le conseil des anciens du pouvoir réel. Cette réforme fut une victoire politique interne importante pour Hannibal.

Carthage n'avait pas assez d'argent pour payer des indemnités à Rome et le gouvernement envisageait d'introduire un nouvel impôt. Puis Hannibal, vérifiant les états financiers, a découvert un grand nombre de violations et de fraudes qui ont permis aux oligarques de profiter du trésor. Devant l'Assemblée nationale, Hannibal a déclaré qu'il obligerait les oligarques à restituer les sommes détournées. Les oligarques ont apparemment été contraints de restituer une partie de l’argent. Ces actions ont fait d'Hannibal de nombreux ennemis. Les représentants de la faction hostile aux Barkides au conseil ont accusé Hannibal à Rome de relations secrètes avec le roi syrien Antiochus III, dont le but était de déclencher une guerre avec Rome.

Le Sénat romain a décidé d'envoyer une ambassade, qui était censée demander des comptes à Hannibal devant le Conseil des Anciens. Hannibal prévoyait la possibilité de devoir fuir et réussit à se préparer. La nuit, Hannibal partit à cheval vers son domaine balnéaire, où le navire était déjà prêt. Sur ce navire, Hannibal a navigué vers l'île de Kerkina. Aux questions de ceux qui le reconnaissaient, il répondit qu'il partait pour une mission importante à Tyr. De Kerkina, Hannibal a navigué vers Tyr, qui faisait alors partie de la puissance séleucide.

À Tyr, Hannibal fit un certain nombre de connaissances qui se révélèrent plus tard utiles. Il se rend ensuite à Antioche, où il compte rencontrer le roi Antiochus III, mais le roi syrien est déjà parti pour Éphèse. À l'automne 195 avant JC. e. Hannibal rencontra finalement Antiochus à Éphèse.

Antiochus menait alors une « guerre froide » avec Rome. Il mène une politique de conquête, se rapprochant toujours plus de la Grèce, alors sous protectorat romain. Antiochus craignait l'augmentation de l'influence d'Hannibal, ce qui se serait certainement produit si Antiochus avait nommé Hannibal commandant en chef.

Durant l'hiver 194/193 av. e. Antiochus entame des négociations avec Rome, dans l'espoir de forcer les Romains à reconnaître ses gains territoriaux. Cependant, les négociations n’ont abouti à rien. À l'automne 193 av. e. les négociations reprennent, mais se terminent par une querelle. L'ambassadeur romain Publius Vilius Tappulus essaya de découvrir les plans d'Hannibal et en même temps de le compromettre aux yeux d'Antiochus. , et après lui Appien et racontent l'histoire de la rencontre entre Hannibal et Scipion, qui eut lieu à Éphèse à la fin de 193 av. e.

Hannibal a suggéré qu'Antiochus envoie un corps expéditionnaire en Afrique, censé pousser Carthage à la guerre avec Rome. Il envoya à Carthage son agent, le marchand tyrien Ariston, qui était censé mener l'agitation. Mais les Romains ont découvert son plan et celui-ci a échoué. Après la rencontre d'Éphèse, la position d'Hannibal à la cour du roi syrien s'est détériorée. Antiochus commença à le soupçonner de sympathies pro-romaines. Hannibal a dissipé ses doutes en lui parlant de son serment, mais leur relation ne s'est pas beaucoup améliorée. Au début de 192 avant JC. e. Hannibal a invité Antiochus à concentrer ses troupes en Épire et à commencer les préparatifs pour l'invasion de l'Italie.

En 192 avant JC, la guerre syrienne commença : Antiochus mena son armée en Grèce, mais fut vaincu aux Thermopyles et contraint de se retirer en Asie. Pendant ce temps, la flotte syrienne fut gravement endommagée lors des batailles avec la flotte romaine. Par conséquent, Antiochus envoya Hannibal à Tyr, lui demandant de rassembler et d'équiper une nouvelle escadre. Hannibal rassembla une flotte et se dirigea vers la mer Égée. Près de l'embouchure du fleuve Eurymédon, la flotte rhodienne rencontra la flottille d'Hannibal. Dans la bataille qui s'ensuit, les Rhodiens battent les Phéniciens et bloquent leur flotte en Corakesia. Pendant ce temps, les troupes syriennes sous le commandement d'Antiochus souffraient en janvier 189 av. e. défaite à Magnesia. Le roi fut contraint de faire la paix aux conditions des Romains, dont l'extradition d'Hannibal.

En apprenant cela, Hannibal aurait navigué vers la ville de Gortyne en Crète. Seuls Cornelius Nepos et Justin mentionnent son séjour en Crète.

Après cela, Hannibal se rendit en Arménie, qui déclara son indépendance de l'empire séleucide. Le roi Artashès Ier d'Arménie, sur les conseils d'Hannibal, fonda la ville d'Artaxata et lui confia la direction des travaux de construction.

Vers 186 avant JC. e. Hannibal s'installa chez le roi de Bithynie Prusius, qui commença alors une guerre avec le roi de Pergame Eumène, un allié des Romains.

A cette époque, Prusius avait l'intention de fonder une nouvelle capitale de son royaume, qui devait être située au sud de l'ancienne. On ne sait pas qui a eu l’idée de construire une ville au pied du mont Uludag. La ville s'appelait Prusa et aujourd'hui elle s'appelle Brussa. On pense qu’Hannibal lui-même a posé la première pierre de ses fondations.

On sait peu de choses sur la vie personnelle d'Hannibal. Titus Tite-Live rapporte que pendant son séjour en Espagne, Hannibal épousa une femme ibérique de Castulon, mais ne lui donna pas son nom. Le poète Silius Italik l'appelle Imilka. Hannibal l'a laissée en Espagne lors de son départ pour la campagne d'Italie et ne l'a plus jamais revue.

Parmi les accusations portées par les historiens romains contre Hannibal figure celle d’immoralité sexuelle. Ainsi, Appien accusait Hannibal de « s’adonner au luxe et à l’amour » en Lucanie, et Pline écrivait que dans les Pouilles « il y a une ville appelée Salapia, célèbre parce qu’Hannibal y avait une prostituée très spéciale ».

En 183 av. e. Eumène envoya des envoyés à Rome. Les ambassadeurs ont déclaré que le roi bithynien Prusias s'était tourné vers Philippe de Macédoine pour obtenir de l'aide et avait à son tour demandé de l'aide. Le Sénat décide d'envoyer Titus Quinctius Flamininus en Bithynie. Plutarque, Appien et Titus Tite-Live ont écrit que les Romains ne savaient pas qu'Hannibal était à la cour de Prusse, mais Flamininus l'avait déjà appris en Bithynie.

Cornelius Nepos a écrit différemment : Flamininus a appris cela à Rome par les ambassadeurs de Bithynie et en a informé le Sénat, et le Sénat l'a envoyé en Bithynie. En Bithynie, Flaminin exigea que Prusius lui remette Hannibal. Peut-être que Prusias lui-même a trahi Hannibal, voulant s'attirer les faveurs des Romains. Les soldats bithyniens encerclèrent la cachette d'Hannibal à Libyssus, juste à l'ouest de Nicomédie. Hannibal envoyé pour vérifier les issues de secours. Toutes les sorties étaient bloquées par les soldats de Prusius. Ensuite, Hannibal a pris du poison dans l'anneau, qu'il portait avec lui au cas où.

Peu importe à quel point les atrocités des maniaques sont perverses et monstrueuses, ces psychopathes ont leurs fans. Certes, les personnages fictifs qui ont commis des crimes sur les écrans de cinéma ou dans les pages d'œuvres littéraires sont populaires. Il n’est pas nécessaire de chercher bien loin des exemples : Jason Voorhees a depuis longtemps acquis une armée de fans. Mais Hannibal Lecter se démarque de toute la galaxie, car il combine, d'un côté, un chirurgien érudit, et de l'autre, un amoureux de la chair humaine.

Histoire de la création

Peu de gens le savent, mais tous les films sur Hannibal Lecter (Le Silence des agneaux, Dragon Rouge, etc.) étaient basés sur les romans d'un écrivain américain. Malheureusement, la biographie de cette figure littéraire est extrêmement rare et contradictoire, il est donc difficile de juger ce qui est vrai et ce qui est un mensonge.

En 1981, le maître des mots présente au public le roman "Red Dragon", dans lequel pour la première fois un tueur en série apparaît devant un public averti. Ce livre est instantanément devenu un best-seller et les cinéastes ont commencé des adaptations cinématographiques, invitant des stars hollywoodiennes au casting. Il est à noter que, selon Harris, il s'est inspiré d'un criminel de la ville mexicaine de Monterrey, mais l'écrivain n'a pas mentionné le vrai nom de cet homme, l'appelant « Dr Salazar ».

L'écrivain n'a pas précisé la date exacte de la réunion, mais a déclaré que ce jour-là, il s'était rendu en prison pour interroger un prisonnier américain accusé du meurtre de trois personnes. Le Dr Salazar a sauvé le criminel de la blessure qu'il avait reçue alors qu'il tentait de s'échapper, Thomas l'a donc pris pour le médecin de la prison, bien que ce ne soit pas déraisonnable, puisque cet homme avait une excellente formation médicale et son propre cabinet.

Après cet incident, un dialogue a éclaté entre le médecin et le créateur du roman; l'écrivain s'est notamment demandé pourquoi le condamné avait commis un meurtre en premier lieu et si le traumatisme psychologique de l'enfance avait influencé ce terrible événement. Cette conversation a servi de prototype à une scène du livre "" où Lecter pose des questions similaires à un agent du FBI. Il est à noter que lorsque l'écrivain a interrogé le directeur sur la carrière de Salazar, le directeur a étonné Harris avec sa réponse :

"Médecin? Oui, c'est une tuerie ! Il est chirurgien, il a donc pu emballer sa victime dans une petite boîte. Salazar ne partira jamais d’ici – il est fou.

Les chercheurs suggèrent que le vrai nom de ce médecin est Alfredo Balli Treviño, décédé en 2009-2010.

Hannibal Lecter image

La personnalité d'Hannibal Lecter est extrêmement mystérieuse. Il apparaît dans le livre comme un méchant impitoyable qui a éclipsé les autres personnages de l'œuvre. Les lecteurs, d'une part, apprécient son intelligence, son érudition et son élégance, et d'autre part, ses préférences gustatives suscitent peur et horreur chez tout le monde.

En fait, dans la cuisine de cette personne, vous pouvez trouver non seulement des salades et du vin, mais aussi, par exemple, des rôtis à base de cerveaux ou de poumons humains. De plus, ce personnage, friand de chair humaine, choisit ses victimes selon un certain principe : soit des gens grossiers et mal élevés, soit des gens qui gênent Lecter et contredisent ses intérêts se retrouvent à sa table, puisque le héros du le travail est égoïste dans l’âme.

Par exemple, un maniaque sans un pincement au cœur a préparé un musicien qui gâchait la performance de l'orchestre et a donné le malheureux à ses collègues, puisque Lecter est un véritable fan d'art. On peut donc dire que le principe d'Hannibal est « d'absorber la laideur ».

Cependant, Lecter ne voit rien de mal dans ses actes et accepte même de coopérer à l'enquête lorsqu'un maniaque opère dans la ville, tuant des familles entières. Mais Hannibal n'est pas guidé par la vertu, mais par d'autres motivations : un vrai joueur accepte d'aider la police à sortir de l'ennui.

L'antagoniste veut également surpasser le Dragon Rouge, qui suscite une peur primale chez les gens. Thomas montrait chez ce héros à la fois des traits inhumains et des côtés séduisants : l'esthète Lecter semble voir à travers les gens et lire leurs pensées les plus intimes.

En termes d'apparence, le méchant de Harris semble être un homme de petite taille, mais il se présente de telle manière qu'il paraît beaucoup plus grand. Dans les romans de l'écrivain, Lecter souffrait d'une forme rare de polydactylie : sa main gauche avait six doigts (le double de celui du milieu). Mais plus tard, après avoir subi de nombreuses chirurgies plastiques, il s'est débarrassé de cette maladie. Le visage du héros était orné de petits yeux bruns brillants et d'une bouche aux dents blanches nacrées. Lecter peignait constamment ses cheveux noirs, poussant en triangle sur son front.

Pour les fans de romans et de films sur un tueur en série, ce n'est un secret pour personne depuis longtemps que Lecter possède une grande intelligence, résultat du développement dans son esprit d'un certain Ars Memoriae - "Memory Palace", qui est un système mnémonique. .

Hannibal avait une mémoire phénoménale et lisait rapidement des livres. Cependant, lorsqu'il a décidé de retrouver la tranquillité d'esprit, le « palais » lui a fait une blague cruelle, lui montrant des souvenirs terrifiants. Il vaut la peine de dire que ce personnage fictif ne peut être classé dans aucun des diagnostics et psychotypes existants, mais Frederick Chilton l'a décrit comme un « vrai sociopathe ».

Le fait est que lors du meurtre, Lecter n'éprouve aucun plaisir et son pouls reste pratiquement inchangé. Hannibal lui-même considère la psychologie comme un « langage de bébé » et explique son essence comme un « mal intérieur ». Cependant, si vous regardez la biographie d'Hannibal Lecter, il n'est pas surprenant que toutes les qualités humaines aient disparu en lui.

Le criminel est né sur le territoire de la Lituanie et a passé son enfance dans une riche famille aristocratique. Mon père descendait de la famille du commandant Hannibal Grim, qui a combattu lors de la bataille de Grunwald, considérée comme l'une des plus grandes batailles de l'Europe médiévale. En 1939, une fille, Misha, est née dans la maison Lecter. Par la suite, frère et sœur ont entretenu une relation chaleureuse et confiante.

Lorsque Lecter avait huit ans, sa famille a dû quitter le domaine et déménager dans une petite maison dans la forêt, car la menace nazie pesait sur le pays. Ensuite, le garçon a perdu sa famille : ses parents et ses serviteurs sont morts à la suite d'un bombardement allemand - il s'agissait d'une opération visant à neutraliser les chars soviétiques.

Il se trouve que la maison où résidaient Lecter et Misha a été découverte par des informateurs et des maraudeurs lituaniens. Les criminels ont fait prisonniers le frère et la sœur : le futur cannibale a réussi à s'échapper, mais la petite fille a été tuée et mangée. Ces événements sont devenus un grave traumatisme psychologique pour Hannibal ; il dira plus tard qu'il a alors perdu la foi en Dieu et en la justice. Après une errance et un orphelinat, le personnage principal est adopté par son oncle Robert.

La nouvelle famille a essayé d'élever le garçon aliéné comme prévu ; sa tante et son oncle lui ont même inculqué l'amour de la culture et de la peinture. Lorsqu'un garçon de treize ans a attaqué un boucher (Paul Maumun) qui avait insulté son proche, Robert et Mme Murasaki ont décidé d'emmener leur service chez un psychiatre.

L'oncle d'Hannibal est mort d'une crise cardiaque après s'être occupé de la victime, alors Lecter a été submergé de rage. Il tua Paul, le décapita et le cuisina comme un cuisinier le ferait avec du poisson. Lecter a goûté les joues coupées de la victime, ce qui est devenu le premier acte de cannibalisme. Cette scène est décrite dans le livre Hannibal Rising, publié en 2006.

Acteurs

Le premier à se transformer en un mystérieux maniaque fut l'Écossais Brian Denis Cox, qui joua le rôle d'un fou dans le film « Manhunter » (1986). L'acteur a partagé le plateau avec des stars de cinéma telles que William Petersen, Kim Greist, Joan Allen et d'autres personnalités du cinéma.

Malgré la brillante performance de Cox, le canonique Hannibal Lecter a été incarné par le célèbre acteur, qui a fait ses débuts avec ce rôle dans le film « Le Silence des agneaux » (1990). Peu de gens savent que le rôle du tueur aurait pu revenir à Gene Hackman, Robert Duvall et.

Hopkins a abordé son travail avec soin. Dans un épisode, il a regardé directement la caméra, citant l’idée que les téléspectateurs pourraient avoir l’impression qu’Hannibal Lecter « sait tout ». Anthony a repéré ce regard impassible dans des documentaires sur un tueur en série.

L'acteur a également tenté de donner à son personnage une voix originale, qu'il a empruntée à Truman Capote et. De plus, son modèle de discours a été influencé par l'ordinateur HAL 9000 apparu dans le film 2001 : L'Odyssée de l'espace. Bien que Hopkins soit apparu devant les téléspectateurs pendant seulement 16 minutes dans Le Silence des agneaux, il a reçu le prestigieux Oscar. Anthony a joué Hannibal dans les films Hannibal (2001) et Red Dragon (2002).

En 2007, le relais est repris par un acteur français apparu dans le film Hannibal Rising. Dans le thriller télévisé américain « Hannibal » (2013-2015), le rôle d'un criminel intelligent a été attribué à un acteur dont les fans se souviennent pour son charisme et ses phrases extravagantes. En 2014, Mads a ajouté à sa collection le Saturn Award, qu'il a reçu pour son rôle dans la série.

• La date de naissance d'Hannibal Lecter est le 20 janvier 1933.
• On suppose que le prototype d'Hannibal Lecter était le tueur en série Albert Fish. Mais cet homme s'attaquait principalement aux jeunes enfants, ce que n'a pas fait l'antagoniste de la série de romans de Thomas Harris.

• Il existe de nombreux exemples dans l’histoire où des soldats ont mangé des gens dans des moments difficiles. Cependant, tout le monde n'était pas motivé par la faim ; par exemple, en 1763, lors de la rébellion des Indiens d'Amérique du Nord, l'un des soldats américains fut mangé par des cannibales locaux dans le cadre d'un rituel. De telles tribus qui dînent avec leurs semblables existent encore aujourd'hui. C'est pourquoi des histoires effrayantes circulent parmi les touristes et les réalisateurs ont repris ces motifs pour leurs films d'horreur préférés.
• Les cinéphiles attentifs remarqueront que sur l'affiche du film «Le silence des agneaux», il y a un crâne représenté sur le corps d'un papillon, composé de filles nues.

• Parfois, les journalistes font des choses désespérées pour le bien du matériel. Cet exemple a été donné par le journaliste du New York Times, William Seabrook. L'Américain a emprunté un morceau du corps d'une personne en bonne santé à un étudiant en médecine qu'il connaissait et l'a préparé pour ses recherches. Dans l'article, William écrit que la viande frite avait un goût de jeune veau sans aucune caractéristique particulière.
• Si Seabrook (à en juger par son article) a eu un plaisir gastronomique, alors les quatre Asiatiques ont eu du mal : ils ont mangé leur compatriote, ce qui a provoqué une forte réaction dans leur corps. Les criminels ont été emmenés à l'hôpital, où le médecin a découvert un doigt humain sur une radiographie de la cavité abdominale de l'un des patients. Le médecin a immédiatement appelé la police.

Même ses ennemis admiraient le talent de leader d’Hannibal. Le « père de la stratégie », que ses contemporains mettaient sur un pied d'égalité avec Alexandre le Grand, a passé toute sa vie à obéir à un seul serment, prêté dans son enfance.

Sacrifice à Baal

À Carthage, d'où était originaire le célèbre commandant, il y avait un rituel cruel consistant à sacrifier des enfants à la divinité suprême Baal ou Moloch. En réponse, une idole au corps d'homme et au visage de veau, selon les croyances locales, protégeait le peuple de toutes sortes de malheurs. Les malheureux étaient « donnés » à Dieu par le feu : les enfants étaient placés sur les mains tendues de l'idole, sous lesquelles brûlait un feu, et leurs cris étaient noyés par la danse et les sons de la musique rituelle.
En cas de grand danger menaçant Carthage, un sacrifice particulièrement vénéré était utilisé : le premier-né des familles nobles. L'historien romain Diodore a écrit que pour tenter de sauver leur progéniture, la noblesse carthaginoise élevait spécialement « en réserve » des enfants issus d'esclaves et de familles pauvres, afin qu'en cas de sacrifice, ils soient donnés à Dieu comme leurs propres enfants et n'amènent pas leurs enfants. parents. Il existe une opinion selon laquelle Hannibal a été sauvé d'un sort peu enviable par son père. Durant son enfance à Carthage, sous la houlette de l'esclave fugitif Spendius, se révoltèrent les mercenaires que la ville ne put payer après la Première Guerre punique. La situation difficile dans laquelle se trouvaient les citoyens fut aggravée par l'apparition de l'épidémie de peste. En désespoir de cause, les anciens décidèrent de tuer les enfants des familles riches en l’honneur de Baal. Ils sont également venus chercher le jeune Hannibal. Mais à sa place, les prêtres reçurent un garçon esclave qui lui ressemblait. Ainsi, l’un des plus grands commandants de l’Antiquité fut sauvé d’une mort terrible.

Père de la stratégie

Après la célèbre victoire de Cannes en 216 avant JC, où Hannibal a complètement vaincu son armée supérieure grâce à des astuces militaires, l'un de ses commandants, Magarbal, lui a dit : « Vous savez comment gagner, mais vous ne savez pas comment utiliser la victoire. » Et si la deuxième déclaration est associée à l’indécision d’Hannibal, à cause de laquelle il a refusé un assaut immédiat sur Rome affaiblie, alors la première caractérise précisément son talent militaire. L'historien militaire Theodore Iroh Dodge l'a surnommé le « père de la stratégie » car bon nombre de ses techniques ont ensuite été adoptées par les Romains, qui ont conquis la moitié de l'Europe.
Commandant de deuxième génération, Hannibal Barca a su tirer pleinement parti à la fois des faiblesses de l'ennemi et des conditions naturelles du champ de bataille. Ainsi, lors de la bataille de Cannes, compte tenu de la force de sa cavalerie, quantitativement et qualitativement supérieure à la cavalerie romaine, pour la première fois dans l'histoire des affaires militaires, il porta le coup principal non pas sur un flanc, mais sur deux. . C'est ainsi que l'historien grec Plutarque le décrit dans ses « Vies comparées » : « Sur les deux ailes, il plaça les guerriers les plus forts, les plus habiles et les plus courageux, et avec les plus peu fiables, il remplit le milieu, construit en forme de coin saillant. loin en avant. L'élite reçut un ordre : lorsque les Romains perceront le centre et pénétreront dans la formation carthaginoise, frappez-les sur les deux flancs afin d'encercler complètement l'ennemi. De plus, Hannibal positionnait ses soldats de manière à ce que le vent soit dans leur dos, tandis que les Romains lui faisaient face. Et ce vent, comme le décrit Plutarque, était comme un tourbillon étouffant : « soulevant une épaisse poussière sur la plaine sablonneuse ouverte, il l'emporta sur les rangs des Carthaginois et la jeta au visage des Romains, qui, bon gré mal gré, se tournèrent vers eux. loin, brisant les rangs.
Les historiens nous décrivent une autre bataille navale, lors de la guerre romano-syrienne (192-188 av. J.-C.), où Hannibal réussit à mettre en fuite l'armée pergamienne en ordonnant de jeter des jarres contenant des serpents sur les ponts de leurs navires. Mais, comme dans le cas de la bataille de Cannes, sa chance tourna après la bataille : il fut trahi par son propre allié, le roi bithynien Prusias.

"Hannibal aux portes"

Mais ce ne sont pas ces mouvements militaires qui ont formé l’image du grand Hannibal Barca, mais sa célèbre traversée des Alpes. L'idée était de porter un coup inattendu à Rome en pénétrant sur son territoire non pas par la mer, comme le faisaient habituellement les Carthaginois, mais par les montagnes. Sur le chemin vers l'Italie pour son armée, qui quittait la péninsule ibérique, il y avait deux puissantes chaînes de montagnes. Avant lui, une telle transition était considérée comme tout simplement physiquement impossible. Surtout avec une armée forte de 80 000 hommes, avec 37 éléphants de guerre.

Mais Hannibal a prouvé le contraire. Inspirant ses mercenaires par sa détermination, son endurance et son style de vie spartiate (Titus Livius a écrit comment lui, enveloppé dans une cape de camp, dormait par terre parmi les soldats debout aux postes et aux gardes, et déterminait la quantité de nourriture en fonction des besoins naturels et non du plaisir. ), En quelques semaines, il traverse rapidement les Pyrénées, puis les Alpes. Et tout cela avec 37 éléphants ! Lorsque, de manière inattendue pour les Romains, il « tomba sur la tête » dans la région du Pô (Italie du Nord), il sème une telle peur dans leurs rangs que l'expression « Hannibal aux portes » est devenue un mot familier et a été utilisé à Rome depuis longtemps comme désignation de danger extrême.

Confidentialité

Nous connaissons Hannibal exclusivement en tant que commandant ; les sources restent silencieuses sur sa vie privée. Cela est dû en grande partie au fait que ce sont principalement des auteurs romains qui ont écrit sur lui ; les Carthaginois eux-mêmes n'étaient pas fans des longs ouvrages historiques - ils étaient plutôt friands de comptes, de registres et de chèques. C'était un pays de commerçants pratiques.
Par conséquent, nous ne savons pratiquement rien des relations d’Hannibal avec les femmes. Un certain nombre d'auteurs romains, comme Appien et Pline, l'accusèrent de libertinage (ce dernier écrivait qu'il existe dans les Pouilles une ville appelée Salapia, célèbre pour le fait qu'elle abritait une prostituée très spéciale d'Hannibal), d'autres, comme Titus Livius et le poète Silius Italicus ont parlé d'une de ses épouses, l'Ibère Imilka, qu'il a laissée en Espagne avant la campagne d'Italie et qu'il n'a jamais revue. Il y a même des références au fait que le grand commandant était complètement indifférent à ses captifs, dont il avait beaucoup. Les historiens modernes estiment que cela ne l'intéressait pas. Le principal objectif de sa vie était de remplir le serment qu'il avait fait à son père lorsqu'il était enfant.

Le serment d'Hannibal

On pense que lorsqu'Hannibal avait environ neuf ans, son père l'amena au temple de Baal (le dieu solaire) et, après avoir fait un sacrifice au dieu redoutable, exigea de son fils un serment : consacrer toute sa vie à la lutte contre Rome et demeurera à jamais son ennemi implacable. Il faut dire que Rome et Carthage étaient des ennemis pour la vie et la mort. Ils ont mené une guerre pour la domination mondiale, pour l'influence dans les territoires des Pyrénées à l'Euphrate, des terres scythes au Sahara. Et à la veille de prêter serment, le père d'Hannibal, Hamilcar Barca, a perdu le premier round de cette lutte - la première guerre punique.

Hannibal a fait une promesse à son père, qui a déterminé non seulement toute sa vie ultérieure, mais aussi sa mort. Jusqu'à son dernier souffle, il combattit Rome, jusqu'à ce qu'il soit trahi par son plus proche allié, le roi bithynien Prusia. Soit pour la promesse d’une paix à des conditions favorables en échange d’Hannibal, soit simplement pour s’attirer les faveurs des Romains, il leur donna le refuge du guerrier. Le commandant, qui avait déjà 70 ans à cette époque, préférait la mort par poison de son anneau à une captivité honteuse et à la violation du serment. Ses dernières paroles furent : « Nous devons sauver les Romains d’une anxiété constante : après tout, ils ne veulent pas attendre trop longtemps la mort d’un seul vieil homme. »

Hannibal
(247 - vers 182 avant JC), chef militaire et homme d'État carthaginois, commandant en chef de l'armée carthaginoise lors de la 2e guerre punique (218-201 avant JC), que Carthage mena contre Rome. Selon beaucoup, Hannibal est le plus grand commandant de l'Antiquité ; la 2e guerre punique est souvent appelée celle d'Hannibal.
Activités en Espagne. Hannibal est le fils du commandant et homme d'État carthaginois Hamilcar Barca. En 237 avant JC le père, nommé commandant de l'armée en Espagne, emmena son fils avec lui. La légende selon laquelle le père d'Hannibal aurait ordonné à Hannibal de jurer sur l'autel la haine éternelle envers Rome pourrait bien avoir un fondement : les Carthaginois furent vaincus lors de la 1ère guerre punique et venaient de perdre la Sardaigne et la Corse. C'est à la lutte contre la domination romaine qu'Hannibal a consacré toute sa vie. Après la mort de son père en 228 avant JC. Hannibal se montra admirablement commandant la cavalerie sous son gendre Hasdrubal ; il participa à des campagnes contre les tribus espagnoles, et après 221 av. Hasdrubal fut tué, l'armée proclama Hannibal commandant en chef. Marié à la fille d'un dirigeant local de la ville de Castulon (Kaslona moderne), Hannibal était néanmoins enclin aux méthodes violentes visant à renforcer la domination carthaginoise en Espagne. En 221-220 avant JC. il pacifia les tribus les plus guerrières. En 226 avant JC Rome et Carthage ont convenu de reconnaître l'Èbre comme frontière entre les sphères d'influence romaine (rive nord) et carthaginoise (rive sud). Plus tard, les Romains annoncèrent que la ville de Sagunto, située bien au sud de l'Èbre (l'actuelle Sagunto, à 25 km au nord de Valence), en tant qu'alliée des Romains, était sous leur protection. En 219 avant JC Hannibal s'empara de Sagonte après un siège qui dura 8 mois, sous prétexte que cette ville attaquait les alliés de Carthage. Cela a accéléré le début d’une nouvelle guerre. Les Romains ont envoyé une ambassade à Carthage pour protester contre la prise de Sagonte, mais Hannibal a apparemment agi avec la connaissance et les instructions de son gouvernement. Les Carthaginois, qui, en pensant raisonnablement, n'avaient aucune raison d'attaquer Rome, durent sentir que les Romains eux-mêmes avaient l'intention de déclencher une nouvelle guerre, dans laquelle l'Espagne serait le prix précieux, et si la guerre ne pouvait être évitée, alors il était temps de déclencher une nouvelle guerre. le moment le plus opportun pour cela, et Hannibal est le commandant dont on ne peut que rêver. Le plan d'Hannibal prévoyait une invasion de l'Italie par voie terrestre et la création d'une base fiable sur son territoire. Naturellement, le nord de l'Italie fut choisi comme base, où il était possible de reconstituer l'armée des Gaulois qui venaient d'être conquiss par les Romains.
Guerre avec Rome. En 218 avant JC, probablement en mai, Hannibal, à la tête d'environ 35 à 40 000 soldats mercenaires, quitta l'Espagne. Il avait déjà atteint le Rhône lorsque le nouveau commandant romain Publius Cornelius Scipion (le père du futur ennemi d'Hannibal Scipion l'Africain l'Ancien), se dirigeant vers l'Espagne, atteignit Massilia (l'actuelle Marseille) avec son armée par voie maritime. Ayant appris qu'Hannibal avait déjà traversé le Rhône, Scipion envoya la majeure partie de son armée en Espagne, où se trouvait son frère Gnaeus, et retourna en Italie. Ayant subi d'énormes pertes, Hannibal traversa les Alpes. Les différends continuent sur la route exacte empruntée par Hannibal. Au début de l'automne, il atteint le nord de l'Italie, où Scipion l'attend avec des troupes rassemblées à la hâte. D'une série de coups rapides, Hannibal dispersa les forces ennemies. Après cela, après s'être assuré une base dans le nord de l'Italie, il s'installa dans ses quartiers d'hiver et commença à persuader les Gaulois locaux de le rejoindre dans la campagne contre Rome.

Or, conformément au plan d'Hannibal, il fallait mettre fin aux principales forces des Romains. Il a été aidé par le fait que l'impulsif Gaius Flaminius a été élu consul en 217 avant JC, ce qui signifie l'un des deux commandants en chef d'Italie. Profitant de la véhémence de Flaminius, Hannibal l'attira dans un piège près du lac Trasimène, dans le centre de l'Italie, au nord de Rome, et détruisit la quasi-totalité de son armée. Ensuite, le commandant carthaginois se dirigea lentement vers le sud, à travers l'Italie, espérant que maintenant que les Romains avaient subi une défaite si brutale, leurs alliés s'éloigneraient d'eux. Il sous-estimait la force des liens qui les unissaient : presque tous les Italiens restaient fidèles à Rome. Hannibal, probablement enragé par cela, dévasta certaines des régions les plus prospères d'Italie. Les Romains, sous la direction de Quintus Fabius Maximus (surnommé « Le plus lent »), ne se sont engagés dans une bataille ouverte qu'en 216 av. Cette année-là, lors de la bataille de Cannes, sur la rivière Aufidus, dans le sud de l'Italie, Hannibal vainquit l'armée romaine en utilisant une manœuvre d'encerclement classique. Les Romains ont perdu plus de 50 000 personnes. Les historiens et les experts militaires ont beaucoup débattu sur la question de savoir si Hannibal aurait dû prendre d'assaut Rome immédiatement après cette victoire. On dit souvent qu'Hannibal n'était pas très fort dans la guerre de siège. Il est possible, cependant, qu'un siège n'aurait pas été nécessaire ici : même si la ville était fortifiée, elle n'aurait tout simplement pas eu suffisamment de ressources humaines pour repousser l'attaque. Cependant, il ne faut pas exclure la possibilité que les Carthaginois ne voulaient pas détruire Rome, mais seulement repousser son agression et limiter la domination des Romains en Italie. Il est probable que les Grecs, et surtout Philippe V, roi de Macédoine, constituèrent aux Carthaginois une menace bien plus importante qu'à nous, qui connaissons le dénouement de toute cette lutte. L'avancée des Grecs vers l'ouest déplaisait souvent à Carthage, et si Rome était détruite, les tribus italiennes pourraient bientôt s'unir sous la direction de Philippe ou d'un autre dirigeant grec. Quoi qu’il en soit, Rome a subi de grandes pertes humaines. Aujourd'hui, nombre de ses alliés du sud de l'Italie l'avaient abandonné, même si les habitants du centre et du nord de l'Italie lui restaient fidèles. Le Sénat romain était déterminé à poursuivre la guerre et Hannibal dut bientôt s'assurer que les ressources de Rome ne soient pas épuisées. Il y avait dans le sud de nombreuses villes bien fortifiées qui étaient encore alliées à Rome. Hannibal n'aurait pas eu assez de force non seulement pour capturer ces villes, mais même pour les garder sous contrôle. En 215 avant JC il réussit à conclure une alliance avec Philippe de Macédoine, mais pendant dix années entières, jusqu'à ce que le Sénat romain conclue la paix avec Philippe, cette alliance n'apporta aucun fruit tangible. L'opinion largement répandue selon laquelle le Sénat carthaginois aurait honteusement refusé d'aider Hannibal est injuste : Carthage elle-même avait besoin d'une armée considérable, surtout en 214 av. Une guerre éclata avec le roi de la Numidie voisine, Sifak. La grande entreprise d'Hannibal s'effondrait peu à peu. Jusqu'à présent, les forces romaines ont pris le dessus en Italie dans des escarmouches mineures, mais Publius Cornelius Scipio (Africanus) a remporté des victoires majeures en Espagne. Si le plan d'Hannibal était effectivement de forcer les Romains à rester à l'intérieur des frontières de l'Italie, il n'a pas réussi à faire un pas de plus vers un tel accord. Le tournant de la guerre fut la défaite écrasante des Romains en 207 avant JC. infligé à Hasdrubal, le frère d'Hannibal, qui lui arrivait d'Espagne avec des renforts. Cela s'est produit près de la rivière Metaurus (Metauro moderne) dans le nord de l'Italie. Après cela, Hannibal s'est retrouvé enfermé en Bruttia (Calabre moderne) et Scipion a transféré les opérations militaires en Afrique. En 203 avant JC Le Sénat carthaginois a exigé qu'Hannibal retourne dans son pays natal, qu'il n'avait pas vu depuis 35 ans. En 202 avant JC Hannibal fut vaincu par Scipion lors de la bataille décisive de Zama, et l'année suivante, la guerre se termina par la victoire romaine. Événements après 201 avant JC En 196 avant JC (peut-être en 197 ou 195 avant JC) Hannibal fut élu suffet (c'était le nom donné aux deux hauts fonctionnaires de Carthage élus pour un an). En 193 avant JC Hannibal s'enfuit vers Antiochus, qui complotait pour attaquer les Romains. Hannibal proposa un plan audacieux : il fallait unir les forces de tous ceux qui étaient menacés par Rome. Bien que la campagne entreprise par le roi ne ressemblait guère au projet d'Hannibal et qu'Hannibal lui-même n'y ait pratiquement pas participé, les Romains, après avoir vaincu Antiochus, insistèrent pour l'extradition de l'ancien commandant et Hannibal fut contraint de fuir. Il finit par s'installer à la cour de Prusias, roi de Bithynie en Asie Mineure, mais les Romains réclament toujours l'extradition de leur vieil ennemi. En 182 (ou 183) avant JC. Hannibal s'est suicidé.
LITTÉRATURE
Korablev I.Sh. Hannibal. M., 1981 (réimpression, Rostov-sur-le-Don, 1997) Revyako K.A. Guerres puniques. Minsk, 1988 Cornelius Nepot. À propos de commandants étrangers célèbres. M., 1992 Titus Livius. Histoire de Rome depuis la fondation de la ville, vol. 2. M., 1994 Polybe. Histoire générale. Saint-Pétersbourg, 1994-1995

Encyclopédie de Collier. - Société ouverte. 2000 .

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Ou Annibat. (Hannibal, Αννίβας). Grand chef des Carthaginois lors de la seconde guerre punique. Il était le fils aîné d'Hamilcar Barca, b. en 247 avant JC. Son père éveilla dans son âme la haine des Romains et, la dixième année, força le garçon... ... Encyclopédie de la mythologie

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