Les principales villes du royaume du Bosphore. Affaiblissement du royaume du Bosphore

Royaume du Bosphore

Royaume du Bosphore, Bosphore - un ancien État esclavagiste situé dans la région nord de la mer Noire, sur le Bosphore cimmérien (détroit de Kertch). La capitale est Panticapée. Formé vers 480 avant JC. e. à la suite de l'unification des villes grecques des péninsules de Kertch et de Taman. Plus tard, il a été étendu le long de la rive orientale de Meotida (marais de Meotis, lac Meotida, mer d'Azov moderne) jusqu'à l'embouchure du Tanais (Don). De la fin du IIe siècle avant JC. e. dans le cadre du royaume pontique, puis vassal de Rome. Détruit par les Huns.

Photos, circuits actifs et aventure en Crimée

Histoire

Après le milieu du VIIe siècle avant JC, des colons grecs sont apparus sur la rive nord de la mer Noire et au début du deuxième quart du VIe siècle avant JC. e. développer une partie importante de la côte, à l'exception de la côte sud de la Crimée. Très probablement, les colonies ont été fondées en tant que politiques indépendantes (collectifs civils libres). Des colonies grecques ont été fondées dans la région du Bosphore Cimmérien (détroit de Kertch), où il n'y avait pas de population locale permanente. Il y avait une population permanente dans les montagnes de Crimée, où vivaient les tribus tauriennes, les Scythes parcouraient périodiquement les steppes et les agriculteurs semi-nomades méotiens et sindiens vivaient autour du fleuve Kouban. Au début, les colonies n'ont pas subi de pression de la part des barbares, leur population était très petite et les colonies n'avaient pas de murs défensifs. Vers le milieu du VIe siècle. avant JC e. Des incendies ont été enregistrés sur certains petits monuments, notamment Myrmekia, Porthmia et Thorik, après quoi de petites acropoles fortifiées sont apparues sur les deux premiers d'entre eux. Idéalement située, possédant un bon port de commerce et ayant donc atteint un niveau de développement important, Panticapée est vraisemblablement devenue le centre autour duquel les villes grecques des deux rives du détroit de Kertch se sont unies en une union interurbaine. Actuellement, une opinion a émergé selon laquelle il avait initialement réussi à unir autour de lui uniquement les petites villes voisines, et de l'autre côté du détroit, le centre a été fondé dans le troisième quart du VIe siècle. avant JC e. Phanagorie. Vers 510 avant JC e. Le temple d'Apollon de l'ordre ionique a été construit à Panticapée. Apparemment, au nom de l'union sacrée des villes nées autour du temple, une pièce avec une légende a été émise. On ne sait pas si cette union était égale à une union politique, comment elle était organisée, qui en faisait partie. Il existe une hypothèse liant l'émission de ces pièces à Phanagoria.

Selon les instructions de l'historien antique Diodorus Siculus, vers 480 av. e., à Panticapée, la dynastie des Archéanactides est arrivée au pouvoir, apparemment dirigée par un certain Archéanactide. La nature de son règne n'est pas tout à fait claire. Auparavant, on supposait qu'elle pourrait diriger une large union défensive de cités-États - une symmachie, qui comprenait toutes les villes des deux rives du détroit de Kertch, y compris Feodosia. Aujourd’hui, les scientifiques sont enclins à croire que le pouvoir des Archéanactides était tyrannique. L'association était dirigée par les tyrans de Panticapée de la famille grecque, très probablement milésienne, des Archéanactides. L'union comprenait définitivement des villes et des colonies telles que Myrmekiy, Porthmiy et Tiritaka. L'inclusion d'autres colonies grecques sur les péninsules de Taman et de Kertch est discutable.

En 438 avant JC e. le pouvoir à Panticapée passa à Spartok, le fondateur de la dynastie des Spartokides, qui régna sur le Bosphore jusqu'en 108 av. e. À en juger par son nom, le fondateur de la dynastie n’est pas issu d’un milieu grec. Très probablement, les origines de son ascendance doivent être recherchées sur le territoire de Thrace. Un lien étroit avec les tribus barbares peut être retracé tout au long du règne de la dynastie des Spartokides.

Après le court règne de Spartok et, peut-être, l'usurpation du pouvoir par un certain Séleucus (peut-être que son nom est né de la détérioration du texte de Diodorus Siculus), le roi Satyre Ier (433-389 av. J.-C.) accéda au pouvoir, entreprendre énergiquement d'agrandir le territoire de votre État. Son travail a été poursuivi par Leukon I et Perisades I (348-311 avant JC) - dirigeants du 4ème siècle avant JC. e., dont les noms sont associés à la période de la plus haute prospérité du Bosphore.

L'expansion des possessions des Spartokides a apparemment commencé avec l'annexion de Nymphée, qui, selon certaines sources, faisait partie de l'Union maritime athénienne. Il y avait dans la ville un représentant d'Athènes dont le nom, selon l'orateur Eschine, était Gélon. Selon Eschine, ce dernier a transféré le pouvoir sur la ville aux tyrans du Bosphore, et pour cela il a lui-même reçu le contrôle de la ville de Kepa. Ce dernier peut indirectement indiquer que la péninsule de Taman faisait déjà partie de l'État du Bosphore à cette époque. Cependant, étant donné que l’objectif d’Eschine était de discréditer son adversaire politique Démosthène, les données présentées ici ne sont peut-être pas très précises. Quoi qu’il en soit, Nymphée est devenue partie intégrante de l’État sans combat.

La lutte pour Feodosia s'est développée de manière plus spectaculaire. Ce grand port était situé relativement loin des principaux centres de l'État et bénéficiait du soutien de sa métropole - Heraclea Pontus - une ville située sur la côte sud de la mer Noire. L'armée du Bosphore a été vaincue, en grande partie, à cause des astuces militaires utilisées par le stratège d'Héracléan. En conséquence, les troupes d'Héracléan ont débarqué des troupes directement sur le territoire du royaume du Bosphore. À en juger par l'énorme importation d'amphores avec du vin d'Héraclée Pontique dans la première moitié du IVe siècle. BC, les relations se sont normalisées assez rapidement. Apparemment, au milieu des années 80 du IVe siècle. avant JC e. Théodosie fut contrainte de se soumettre et les Spartokides commencèrent à s'appeler « archontes du Bosphore et de Théodosie ». La victoire sur Feodosia signifiait l'annexion du territoire de toute la péninsule de Kertch. Ensuite, les Spartokids ont tourné leur attention vers la côte orientale du détroit de Kertch. Levkon immédiatement après la campagne victorieuse de Théodose, après avoir vaincu Octamasad, le fils du roi sindien Hécatée, d'un coup rapide de Théodose, en devint propriétaire dans la seconde moitié des années 80. IVe siècle avant JC e. de nouvelles terres avec la population sindienne et Phanagoria. Le résultat de toutes ces conquêtes fut l'acquisition par les Spartokides de nouveaux ports et d'un monopole commercial, de vastes terres fertiles et le droit d'exporter des céréales.

Après la mort de Perisad, une lutte éclata entre ses fils Satyrus, Prytanus et Eumelus. Cela démontrait, d'une part, une violation de la tradition de succession au trône des Spartokides, qui consistait en la participation des deux fils aînés au gouvernement de l'État, d'abord avec leur père, et après sa mort dans le co -le gouvernement de deux frères jusqu'à la mort de l'un d'eux, d'autre part, la nécessité pour les dynastes du Bosphore dans leur politique de prendre en compte la situation du monde tribal du nord du Pont et de la région d'Azov. Eumelus, le plus jeune des frères, réclamant le trône, s'opposa aux deux aînés. Des actions militaires ont probablement éclaté dans la région du Kouban. Dans l'armée de Satyre et après sa mort - Prytan, en plus des mercenaires, une force importante était alliée - les Scythes. Eumelus s'appuyait sur l'armée numériquement supérieure de la tribu locale des Fatei, qui vivait dans le Bosphore asiatique. Le victorieux Eumelus s'en prend brutalement à l'ennemi. Durant son court règne (309-304 avant JC), il lutte contre la piraterie et entretient des relations amicales avec les cités grecques de la mer Noire. L'attention particulière des rois du Bosphore aux affaires pontiques n'était en aucun cas accidentelle. Elle répondait au changement de situation dans cette région en relation avec le début des mouvements des Scythes et des Sarmates qui les pressaient depuis l'est. Mais les liens avec Athènes n'ont pas été interrompus : pour un don de céréales de 77 000 litres, les Athéniens ont envoyé à deux reprises une ambassade dans le Bosphore avec gratitude. Des sources indiquent des liens politiques des Spartokides avec Athènes, Delphes, Délos, Milet et l'Égypte. Les contacts avec le sud du Pont se sont encore resserrés. Le dernier des Spartokides - Perisad V - fut contraint d'abdiquer le trône. En 108 avant JC. e. il transféra le pouvoir au souverain du royaume pontique (région du sud-est de la mer Noire - la partie orientale de la Turquie moderne) Mithridate VI Eupator, qui possédait alors de vastes territoires et devint un dangereux ennemi de Rome elle-même. Du côté européen, un soulèvement éclate sous la direction de Savmak (grec : Saumakos). Panticapée et Théodose furent capturés. Savmak tua Perisad et le commandant Diophante, envoyé par Mithridate, s'enfuit. Un an plus tard, Diophante rendit le Bosphore. Il disposait d'une armée de terre et d'une marine, avec l'aide desquelles il captura Panticapée et Théodosie. Les auteurs du soulèvement ont été punis, Savmak a été envoyé à Mithridate et apparemment exécuté. Destructions dans les villes et agglomérations du Bosphore européen, remontant à la fin du IIe siècle. avant JC e., sont généralement associés à ces événements.

Dans les années 80 avant JC e. Les Bosphores se séparèrent de Mithridate, mais furent pacifiés par lui, et le roi transféra le contrôle du Bosphore à son fils Mahar. Mais il trahit la cause de son père et prit le parti de Rome. Dans les années 60 avant JC e. Mithridate arrive personnellement dans le Bosphore et en fait un tremplin pour les préparatifs d'une nouvelle guerre avec Rome. Les énormes exactions de la population pour l'entretien de l'armée, la construction de la flotte et des fortifications, le recrutement d'esclaves dans l'armée, puis le blocus naval par la flotte romaine provoquèrent le mécontentement dans le Bosphore et l'épuisèrent.

Tremblement de terre destructeur en 63 av. e. La même année, à Panticapée, Mithridate mourut alors qu'il se cachait dans un palais au sommet d'une montagne des soldats mutins qui proclamaient son fils Pharnace souverain. Les Romains ont confié le pouvoir sur le Bosphore à Pharnace, l'appelant leur « ami et allié », mais ils ont mal calculé : Pharnace se déclare « roi des rois » et veut étendre ses possessions aux dépens de Rome elle-même. En tant que gouverneur du Bosphore à partir de 48 av. e. quitte Asandra. Mais il a réussi à conquérir le trône, battant en 47 avant JC. e. d'abord Pharnace, puis Mithridate II, après quoi il épousa Dynamia, la fille de Pharnace, et à partir de 46 av. e. commença à régner seul sur le Bosphore. Avec ses activités jusqu'en 20 avant JC. e. associé à la construction de fortifications défensives (appelées Asandrov Val, séparant apparemment la péninsule de Kertch du reste de la Crimée) pour se protéger des tribus voisines, de grands travaux de restauration, l'activation des forces navales et une lutte réussie contre les pirates.

Après de longues guerres, des ruines et des dévastations sous Asander, mais surtout sous son fils Aspurgus, la situation dans le Bosphore se stabilise. Une période de nouvel épanouissement secondaire commença, s'étendant du Ier au début du IIIe siècle. n. e. Sous Aspurgas, le territoire de l'État s'agrandit en raison de l'annexion temporaire de Chersonèse. Le roi mena des guerres victorieuses contre les Scythes et les Tauriens. En 14, il reçut le titre d'« ami des Romains » et gagna aux Romains le droit au trône du Bosphore. Ses pièces de monnaie portaient des portraits de dirigeants romains. Le Bosphore était aux yeux des Romains une source de pain, de matières premières et un point stratégique important. Rome cherchait à placer ses adhérents sur son trône et y maintenait ses troupes. Et pourtant, le degré de dépendance n’était pas toujours le même et n’était pas celui souhaité à Rome. Déjà le fils d'Aspurgus Mithridate faisait la guerre aux Romains. Mais sous le règne de son frère Cotis Ier (45-68), les liens avec Rome se renforcent. De la fin du 1er siècle. Rome considère de plus en plus le Bosphore comme un avant-poste important au nord-est, capable de contenir les assauts des barbares. Sous Rheskuporedas I et Sauromates I, des structures défensives furent construites, les frontières furent renforcées et l'armée et la marine furent renforcées. Sauromatus I et Cotys II remportent des victoires sur les Scythes. Sous Sauromat II (174-210), la flotte du Bosphore débarrassa les rives sud de la mer Noire des pirates. Les actions militaires conjointes avec les voisins étaient censées renforcer l'indépendance du Bosphore vis-à-vis de Rome.

Au début du IIIe siècle. n. e. Dans la région nord de la mer Noire, des tribus sont apparues et ont reçu le nom de Goths. Les Goths appartenaient au groupe des tribus germaniques et étaient originaires des rives de la mer Baltique. Mais dans leur mouvement, ils ont captivé de nombreuses tribus d'Europe de l'Est et ont dirigé une grande association tribale. Dans les années 30 IIIe siècle n. e. les tribus barbares de la Ligue Gothique détruisirent Gorgippia dans les années 40. Tanais et les colonies environnantes ont été complètement détruites.

À partir du milieu du IIIe siècle, l'État subit les assauts des barbares - les Goths et les Borans (voir Guerre scythe du IIIe siècle). Les nouveaux arrivants effectuèrent des voyages maritimes, s'appuyant sur le Bosphore comme base organisationnelle et utilisant sa flotte. Après la mort de Rheskuporedas IV (254/255 - 267/8), la lutte pour le trône commença.

Au 4ème siècle. Le Bosphore se tourne vers les Romains pour les aider à assurer une vie tranquille en leur payant un tribut annuel. Cependant, Rome elle-même a du mal à combattre les barbares et ne peut pas porter assistance au Bosphore affaibli. L'invasion des Huns a porté le coup final à l'État du Bosphore.

Dans les années 80 IVe siècle Les Huns ont détruit de nombreuses colonies et villes de la péninsule de Taman. Après avoir traversé le détroit, ils transformèrent les villes du Bosphore européen en ruines. Et bien sur les ruines des villes grecques à la fin du IVe siècle. la vie reprit vie, l'État du Bosphore avait déjà cessé d'exister. L’invasion des Huns a mis fin à une période séculaire de développement des anciens États de la région nord de la mer Noire. Les États esclavagistes ont eu une influence considérable sur le développement des tribus locales. Des contacts étroits avec le monde antique ont contribué au développement socio-économique des tribus de la région du Kouban et à la pénétration de nombreuses réalisations de la culture ancienne dans leur environnement.

Agriculture et outils

L'agriculteur dépendant était une figure de proue de l'agriculture, la branche principale de l'économie prospère du Bosphore. Les terres devenues partie intégrante de l'État fournissaient la majeure partie des céréales exportées. Ils cultivaient du blé, de l'orge, du millet, des légumineuses, des lentilles et de la vesce. La culture à la charrue a produit de bonnes récoltes. Selon le géographe grec Strabon, ils veillaient à augmenter la fertilité du sol : ils le fumaient, l'irriguaient, utilisaient des systèmes à deux champs et alternaient céréales et légumineuses. Les bœufs étaient utilisés comme force de traction. L'ensemble des outils agricoles était courant à cette époque : rawl, houe, pelle, pioche, faucille, faux. Ils cultivaient des potagers (melons, plantes-racines) et des cultures horticoles. Un certain nombre de faits témoignent du rôle de la viticulture et de la vinification dans le Bosphore, en particulier dans les zones côtières, dès les Ve-IVe siècles : découvertes de pépins de raisin, de couteaux à raisin et d'amphores à fond pointu pour le vin produites localement, l'image d'un vigne sur les monnaies de Nymphée, le culte répandu de Dionysos, la conception parfaite et l'équipement technique des caves d'une époque ultérieure, et enfin, l'ouverture d'une cave à Nymphée dans la première moitié du IVe siècle.

On pense que la taille du territoire économique de l'État depuis l'époque de Leukon Ier a atteint environ 5 000 mètres carrés. km (une zone proche du territoire de l'État lui-même), le nombre d'habitants dans les zones rurales est de 100 à 150 000 personnes (le nombre total d'habitants du Bosphore étant de 150 à 200 000), le nombre de cultivateurs est de au moins 20 à 25 000. Avec la croissance du territoire du royaume, le nombre d'établissements ruraux a considérablement augmenté. Pendant les IV-III siècles. il s'agissait de villages koma non fortifiés (apparemment sur des terres royales ou étatiques) et de domaines ruraux de différentes tailles. Si nous parlons du Bosphore européen, alors les Grecs, les Scythes et les représentants d'autres tribus y vivaient. Très probablement, les terres nouvellement annexées abritaient les fermes des dirigeants, de l'aristocratie et des temples. Ils étaient transformés par des ouvriers semi-libres issus des cultivateurs locaux, des esclaves, mais aussi des producteurs libres qui donnaient une partie de leur récolte. Il est possible que les relations communautaires aient continué à jouer un rôle important dans la vie des propriétaires fonciers locaux. Une partie du territoire agricole de l’État était constituée d’un ensemble de villes devenues plus grandes qu’auparavant et divisées en sections de citoyens aux revenus différents. Ces terres - champs et vignes - étaient cultivées par le travail des propriétaires eux-mêmes et des membres de leur famille, ou par le travail conjoint des propriétaires, des ouvriers salariés et des esclaves. Ainsi, au sein du territoire rural de l'État - les chœurs des villes et les chœurs du Bosphore - coexistaient plusieurs types de fermes. Ils appartenaient aussi bien à des propriétaires d'esclaves jouissant d'une sécurité matérielle variable qu'à des petits et moyens producteurs.

Les objets en fer, cuivre, bronze, métaux précieux, restes de production (fours, creusets, scories, moules de coulée) témoignent de sérieuses réalisations dans la transformation des métaux. Les œuvres des torevtons et des bijoutiers sont particulièrement impressionnantes. Il y en a beaucoup dans les tumulus scythes : ce sont des récipients en or, en argent et électriques, des assiettes et plaques pour décorer les vêtements et harnais de chevaux, des armes, des pendentifs, des bracelets, des hryvnias, des bagues. L'un des centres de leur production était Panticapée. Parmi tous les métiers, en termes de nombre d'ouvriers employés, on pense que le travail du bois et la maçonnerie en pierre prédominaient. Les zones forestières du Bosphore, riches autrefois en chênes, ormes, hêtres, peupliers, noisetiers et autres essences, fournissaient du matériel aux charpentiers et aux menuisiers. Les travaux de menuiserie liés à la construction et à la construction navale étaient nombreux. Ils fabriquaient également toutes sortes d'ustensiles, de charrettes, de meubles et de sarcophages. Les produits étaient décorés de sculptures, de peintures et d'incrustations. Les maisons d'habitation et les dépendances, les palais, les temples, les structures funéraires, les murs de défense et de soutènement et les puits découverts lors des fouilles ont été érigés par les mains des artisans du Bosphore et témoignent de l'atteinte du plus haut niveau de construction dans le Bosphore. Les briques, les tuiles, les conduites d'eau et les décorations architecturales étaient fabriqués à partir d'argile locale. Dans les grandes villes, une production de masse de tuiles de haute qualité a été établie ; les cachets apposés sur celles-ci indiquent les noms des propriétaires des ateliers, y compris les Spartokids eux-mêmes. Les vestiges d'ateliers de poterie et divers produits en argile ont été conservés. D'autres industries comprennent la filature et le tissage, le tannage et la sculpture sur os.

Artisanat et commerce

Le nombre d'ateliers d'artisanat et les produits de leurs artisans ont augmenté. Le niveau de la métallurgie et de la bijouterie, du travail du bois, de la maçonnerie de pierre et de l'artisanat de la construction n'a pas diminué. À cette époque, la construction navale atteignait un haut niveau de perfection. Les architectes du Bosphore connaissaient bien les principes architecturaux de la Méditerranée hellénistique, mais y introduisaient habilement leurs propres caractéristiques locales. Dans les années 60 du siècle actuel, sur le versant nord du mont Mithridate, les fouilles ont mis au jour un ensemble architectural composé de deux complexes de pièces regroupées autour d'une cour centrale. Il s'agit d'un bâtiment public construit au IIe siècle. dans la capitale, on l'appelle classiquement prytanée - un bâtiment destiné aux hauts fonctionnaires - les prytanes. Les bâtiments publics et les maisons riches étaient décorés de peintures, de mosaïques et de sculptures. Des sépultures luxueuses - des cryptes funéraires monumentales - ont continué à être construites pour les représentants de l'élite grecque et barbare. Les peintures et les nombreux objets artistiques qui y sont conservés parlent de l'art des artisans locaux.

Elle était particulièrement puissante au IIIe siècle. production de tuiles. Les carreaux étaient marqués, on sait donc qu'en plus des ateliers privés, il y avait des ateliers royaux et municipaux. La quantité et la qualité de la poterie augmentèrent ; Leur assortiment est devenu riche. Les figurines en terre cuite sont très artistiques, leur production se généralise. Ils servaient aux besoins du culte et à la décoration des maisons, et représentaient des dieux et des déesses, des hommes et des femmes, des scènes quotidiennes et, à la fin de l'époque, des cavaliers et des guerriers armés.

Dans les échanges entre les villes et les zones rurales, les marchandises importées de Grèce cèdent la place aux produits des ateliers artisanaux locaux. Les grands domaines esclavagistes étaient davantage liés au marché. Apparemment, le pouvoir d'achat des résidents ordinaires a diminué. Les exportations de toile vers la Grèce ont diminué et le commerce avec Athènes a sensiblement diminué. Dans le même temps, le rôle des villes pontiques du sud, de Byzance, des îles de Kos, Samos, Délos, Pergame en Asie Mineure et de l'Égypte devient plus visible. Par les villes, les produits importés pénétraient sur le territoire des tribus voisines. Les exportations du Bosphore vers ces régions ont augmenté. Dans la partie européenne du Bosphore, Panticapée et Feodosia restaient les centres commerciaux les plus importants.

Dans la première moitié du IIIe siècle, une crise monétaire aiguë éclate dans l'État. Cela s'est traduit par l'arrêt de la frappe des pièces d'or et d'argent de Panticapée et par la production abondante de cuivre de mauvaise qualité. L’enterrement massif des trésors remonte à cette époque. Réforme monétaire de Leukon IIe siècle. troisième quart du 3ème siècle - l'émission de coupures de pièces de cuivre portant le nom et le titre du roi - a contribué à la restauration de l'économie monétaire et a en même temps renforcé l'autorité de la dynastie. Après Levkon, la monnaie royale (mais déjà en or) est devenue traditionnelle. La production d'argent panticapaéen reprit. Dans la seconde moitié des III-II siècles. La monnaie autonome de Feodosia, Phanagoria et Gorgippia a été relancée.

Une variété de matériaux parlent d'une augmentation de la population et du territoire des villes, de leur amélioration et de l'expansion des travaux de construction. Les villes étaient les centres de la vie idéologique et culturelle de l'État. Des temples de divinités vénérées se trouvaient ici, des scientifiques, des écrivains, des musiciens, des architectes et des sculpteurs y vivaient. Célèbre philosophe et historien du IIIe siècle. était la sphère du Bosphore. Les épitaphes des pierres tombales reflétaient le talent des poètes locaux. Il y avait davantage d'œuvres d'artisanat artistique réalisées dans les ateliers de la ville. Les vestiges de bâtiments témoignent de l'utilisation de l'ordre en architecture. La sculpture de la pierre tombale est richement représentée. Les pierres tombales étaient décorées de reliefs et de peintures. Une idée de la peinture est donnée par les restes de plâtre de riches édifices et surtout la peinture des cryptes. Pour la culture du Bosphore des Ier-Ier siècles. caractérisé par l'interpénétration d'éléments grecs et indigènes.

Religion

Les Bosporiens vénéraient les dieux grecs et orientaux - Cybèle, Déméter, Koré. Aphrodite, Artémis, Dionysos, Zeus, Apollon, Asclépios, Astarté et autres. Les cultes liés à la fertilité et à l’agriculture étaient particulièrement populaires. De rares complexes de temples ont été découverts dans la région nord de la mer Noire - le sanctuaire de Déméter à Nymphéa et, apparemment, l'un des trois sanctuaires Apatur mentionnés par les auteurs anciens sur la péninsule de Taman. Les artisans du Bosphore ont capturé des images de divinités dans des sculptures et des figurines en terre cuite. L'un des plus beaux monuments est la statue d'Astarté de la seconde moitié du IVe siècle. Les besoins culturels des habitants du Bosphore se sont diversifiés. Ils s'intéressent à l'histoire et à la philosophie, à la poésie et au théâtre, aux beaux-arts et aux sports. Les œuvres des historiens du Bosphore qui ne nous sont pas parvenues ont été utilisées par les écrivains grecs pour raconter certains événements de l'histoire du Bosphore. L'influence de la culture grecque sur la population locale s'est accrue et, en fait, pour la première fois, on peut constater un processus inverse.

Économie

Pièce de Panticapée. IIIe siècle avant JC e. Le rôle principal dans le Bosphore appartenait à la production commerciale de céréales - blé, orge, mil. La base du commerce du Bosphore était l'exportation de pain aux céréales, qui atteignait des proportions colossales pour l'époque : Démosthène dit qu'Athènes recevait du Bosphore la moitié de toutes les céréales importées dont elle avait besoin - environ 16 000 tonnes par an. En plus du pain, le Bosphore exportait du poisson salé et séché, du bétail, du cuir, des fourrures et des esclaves vers la Grèce. En échange de toutes ces marchandises, les États grecs envoyaient du vin, de l'huile d'olive, des produits métalliques, des tissus coûteux, des métaux précieux, des objets d'art - statues, terres cuites, vases artistiques - vers le Bosphore. Une partie de cette importation s'installait dans les villes du Bosphore, l'autre partie était transportée par les commerçants du Bosphore vers la steppe pour la noblesse des tribus environnantes. Hermonassa, Phanagoria, Gorgippia sont devenus de grands centres commerciaux. Un grand port maritime est en construction à Gorgipia, à travers lequel les céréales sont exportées de la région du Kouban. Sous les Spartokids, la production artisanale était également florissante dans les villes du Bosphore. A Phanagoria, Gorgippia et dans d'autres villes, il y a de petits ateliers et de grandes ergasteria où l'on utilise le travail des esclaves.

Dans la première moitié du IIIe siècle. avant JC e. Une crise financière aiguë a éclaté dans l'État. La frappe des pièces d'or et d'argent de Panticapée a été arrêtée. Réforme monétaire de Leukon II dans le troisième quart du IIIe siècle. avant JC e. - l'émission de coupures de pièces de cuivre portant le nom et le titre du roi - a contribué à la restauration de l'économie monétaire et a en même temps renforcé l'autorité de la dynastie. Après Levkon, la monnaie royale (mais déjà en or) est devenue traditionnelle. La production d'argent panticapaéen reprit. Dans la seconde moitié des IIIe-IIe siècles avant JC. e. La monnaie autonome a été relancée à Feodosia, Phanagoria et Gorgippia. Après l'annexion du Bosphore au Pont, les relations commerciales avec les villes de cet État, principalement avec Sinop, ont commencé à se développer activement. Selon Strabon, 180 000 médinas (7 200 tonnes) et 200 talents (4 000 kilogrammes) d'argent étaient fournis chaque année du Bosphore au Pont. Après que le Bosphore soit passé sous l'influence de Rome, un nouveau boom économique a commencé, qui s'est poursuivi tout au long des Ier et IIe siècles après JC. Les autorités romaines n'ont pas perçu les droits obligatoires habituels sur les marchandises du Bosphore à hauteur de la moitié du total des marchandises. Les marchands du Bosphore commerçaient avec la lointaine Alexandrie d'Égypte et même avec des villes italiennes lointaines. Au début des années 40 du IVe siècle, la monnaie a cessé dans le Bosphore, ce qui indique le profond déclin économique de l'État.

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La période polis dans l’histoire des villes du Bosphore a duré relativement courte. Déjà en 480 avant JC. e. les villes situées sur les rives du détroit du Bosphore se sont unies en un seul État. On pense que cette unification a été provoquée par une menace des Scythes. Les dirigeants du nouvel État étaient mystérieux, considérés comme les représentants d'une famille noble, dans laquelle le pouvoir était transmis par héritage. La capitale des Archéanactides était Panticapée, la plus grande ville du Bosphore européen. Un immense temple du dieu Apollon fut construit sur son acropole, qui devint le centre religieux du royaume du Bosphore.

En 438-437 avant JC e. (Dans de nombreux États anciens, y compris le royaume du Bosphore, l'année civile commençait à l'automne. Ainsi, le début de l'année à l'époque du Bosphore correspondait à une année de notre calendrier (grégorien) et la fin à la suivante.) un coup d'État a eu lieu dans le Bosphore, à la suite duquel les Archéanactides ont été renversés par quelqu'un qui est devenu le fondateur d'une nouvelle dynastie. Les descendants de Spartak ont ​​régné sur le Bosphore pendant plus de 300 ans. La dynastie Spartokid a mis le cap sur la centralisation du pouvoir, l'unification dans le cadre du royaume du Bosphore de toutes les villes grecques situées le long des rives du détroit et des terres environnantes habitées par des barbares.

Le fils de Spartok (433/32 - 393/92 avant JC) a agi en totale conformité avec cette doctrine. A cette époque, deux villes situées dans la partie européenne du Bosphore maintenaient leur indépendance. Ces villes étaient Nymphée et Théodosie. Nymphée a conclu une alliance avec Athènes, le centre le plus grand et le plus puissant de la Grèce continentale. Un conflit militaire avec Athènes ne faisait pas partie des plans de Satyre, il décida donc de recourir à la ruse. Les intérêts d'Athènes au Nymphée étaient alors représentés par un certain Gilon. Moyennant un gros pot-de-vin, il remit la ville à Satyre et, pour des raisons évidentes, ne risquant pas de retourner à Athènes, il resta vivre dans le Bosphore. Probablement, non sans l'aide de son patron royal, Gilon a réussi à épouser une femme scythe d'une famille noble qui avait de l'influence sur le Bosphore.

Le petit-fils de Gilon était le célèbre orateur grec Démosthène, qui vivait d'ailleurs à Athènes. Démosthène aimait faire des discours patriotiques à l'Assemblée nationale, il a donc dû endurer de nombreux moments désagréables lorsque l'horrible histoire impliquant son grand-père a été révélée...

Malgré l'incident avec Nymphée, Satyre réussit à établir des liens avec Athènes. La plus grande ville de Grèce avait besoin de pain, cultivé en abondance dans le Bosphore, et les Bosphores achetaient volontiers les produits des artisans athéniens. Afin de stimuler le commerce, Satyrus accorda des avantages importants aux marchands athéniens. D’ailleurs, c’est peut-être grâce à cette circonstance que la trahison de Gilon est tombée dans l’oubli.

Après Nymphée, Feodosia fut annexée, une ville d'une grande importance stratégique et économique. Il y avait ici un grand port pouvant accueillir une centaine de navires. Avec l'annexion de Feodosia, les dirigeants du Bosphore ont eu l'opportunité de contrôler le territoire de la Crimée orientale. Les marchands Feodosiens ont rivalisé avec succès avec les marchands du Bosphore. Ainsi, Satyr avait de nombreuses raisons de déclencher une guerre avec Théodose, mais il a dû travailler dur pour résoudre ce problème.

Même avant le début des affrontements militaires, des tensions sont apparues dans les relations entre États. Ainsi, les Théodosiens ont accueilli des fugitifs du Bosphore - apparemment, il s'agissait de personnes mécontentes de la politique de Satyre. Le dirigeant du Bosporan n'a rien trouvé de mieux que de déclencher une guerre sur deux fronts à la fois - à la fois contre Feodosia et contre les Sinds qui vivaient sur la côte de la mer Noire, dans le nord du Caucase. Les Sinds ont obstinément résisté, les Théodosiens n'ont pas non plus pensé à abandonner et se sont même trouvés un allié puissant - Heraclea Pontic. Le siège de Feodosia entrepris par Satyr n'a pas apporté le résultat escompté. Les navires des Héraclotes fournissaient aux Théodosiens de la nourriture et débarquaient des troupes qui gênaient les actions des troupes du Bosphore.

Le souverain du Bosphore mourut sous les murs de Feodosia et les problèmes auxquels l'État était confronté devaient être résolus par son fils et héritier (393/92 - 353 av. J.-C.).

Leukon a rapidement vaincu Théodose, prenant les Scythes comme alliés ou recrutant simplement des troupes. Au cours de la bataille décisive, les barbares prirent position derrière l'armée du Bosphore et commencèrent à tirer avec des arcs sur ceux qui tentaient de battre en retraite. Théodosie capitula et fut annexée au royaume du Bosphore. Il est intéressant de noter que Levkoi et ses descendants avaient peur d'accepter le titre royal, détesté par tous les Grecs. Malgré le fait que les Spartokids étaient essentiellement des monarques, ils portaient le titre d'« archontes du Bosphore et de Théodose » (dans les cités-États grecques, « archontes » étaient les noms des élus qui exerçaient le pouvoir exécutif). Mais en ce qui concerne les peuples barbares dépendants, les Spartokids s’appelaient sans détour « rois ».

Leukon a considérablement élargi les frontières orientales du royaume du Bosphore. Sindica fut finalement annexée et les tribus des Torets, Dandarii et Psessians passèrent sous le règne du roi. Le commerce des céréales avec Athènes atteint des proportions sans précédent. Les revenus tirés des opérations commerciales étaient si importants que Levkoi pouvait se permettre d'abolir les droits d'exportation sur les céréales. Cette mesure renforça encore les liens entre le Bosphore et Athènes.

La politique de Leukon Ier fut poursuivie par ses fils (353-348 avant JC) et (348 - 310 avant JC). Ils confirmèrent les avantages accordés aux marchands athéniens par leur père. En remerciement pour cela, les Athéniens ont adopté un décret spécial en l'honneur des dirigeants du Bosphore, leur ont décerné des couronnes d'or et ont érigé une statue en bronze de Perisada dans leur ville. Perisad a également réussi à soumettre les tribus Fatei et Dosh vivant aux frontières orientales de son royaume. Désormais, le territoire du Bosphore, à l'est, atteignait le fleuve. Gipanis (Kuban) et au sud-est - approximativement à l'endroit où se trouve aujourd'hui la ville de Novorossiysk.

L'apogée du royaume du Bosphore s'achève à la fin du IVe siècle. avant JC e., lorsqu'un conflit fratricide sanglant s'y est produit. Perisad, j'ai eu trois fils : , et Prytan. Après la mort de son père en 310 avant JC. e. le pouvoir est passé à l'aîné - Satyr II. Eumelus n'a pas reconnu la suprématie de son frère, s'est retiré dans la partie asiatique du Bosphore et a conclu une alliance avec le chef de la tribu Sirac, Arifarnes. Le satyre n'entama pas de négociations avec Eumelus et décida de réprimer la rébellion par la force. Il réussit à obtenir le soutien des Scythes, qui constituaient la base de son armée. Lors de la bataille de la rivière Fat, Satir a complètement vaincu l’armée de son frère. Eumelus fut contraint de fuir vers une forteresse lointaine, qui fut bientôt assiégée par les troupes de Satyre. La situation, qui paraissait critique à Eumelus, changea brusquement. Le satyre tenta d'organiser un assaut sur la forteresse, mais fut blessé et mourut bientôt. Le troisième frère, Prytan, a tenté de s'opposer à Eumelus, mais il n'avait apparemment pas d'expérience dans les affaires militaires. Quoi qu'il en soit, la bataille entre les frères s'est soldée par la victoire d'Eumelus et Prytan s'est enfui. Après un certain temps, il fut rattrapé par les assassins envoyés par Eumelus.

Ayant pris le pouvoir, Eumelus réprima rapidement la résistance des mécontents. Les amis et les proches de Satyr et Prytan ont été tués et les habitants de la capitale ont reçu divers avantages. Il vainquit ensuite les pirates, qui causaient bien des ennuis aux marchands grecs. Eumelus a patronné les villes du sud et de l'ouest de la région de la mer Noire et a même élaboré un projet visant à unir sous son règne toutes les terres entourant le Pont. La mort a ruiné ces plans. Un jour, alors qu'Eumelus montait sur un char tiré par quatre, les chevaux se sont enfuis. Le roi essaya de sauter, mais son épée s'accrocha à la roue. Eumelus est mort en 304/303 avant JC. e.

Le trône du Bosphore passa à son fils (304/303 - 284/283 avant JC). Il fut le premier dirigeant qui n'eut pas peur de s'appeler roi des villes du Bosphore. A cette époque, la situation économique du Bosphore commença à se détériorer. Athènes, principal importateur de pain en provenance du Bosphore, sombre progressivement dans le déclin. C'est sous le règne de Spartok III que remontent les dernières informations sur l'approvisionnement en céréales du Bosphore à Athènes. Les marchands du Bosphore ont été contraints de se réorienter vers le commerce du bétail, du poisson et des esclaves. Probablement, les besoins du commerce ont incité Spartok III à organiser une expédition à l'embouchure du Don. Ici fut fondée la ville de Tanais, qui devint un centre d'échange avec les tribus vivant dans les régions du Don et d'Azov.

Après Spartak III, le trône a été hérité par Spartak III, qui a régné pendant plus de 30 ans. Pendant son règne, la crise économique s'est poursuivie. La valeur de la pièce s'est progressivement dépréciée - au lieu de la monnaie d'or et d'argent, l'État a été contraint de frapper du cuivre. Perisad a tenté de trouver une issue à la crise en s'accordant sur des actions communes sur le marché international des céréales avec le roi d'Égypte Ptolémée. A cette époque, l'Égypte est devenue le plus grand concurrent du Bosphore dans le commerce des céréales. Un échange d'ambassades a eu lieu entre les États, mais ses résultats restent flous.

De l'histoire politique du royaume du Bosphore dans la seconde moitié des IIIe et IIe siècles. avant JC e. Seuls des épisodes isolés sont connus. À cette époque, le pouvoir dans le Bosphore restait aux mains de la dynastie des Spartokides, mais nous ne connaissons la plupart des rois que dans la mesure où leurs noms étaient inscrits sur les pièces de monnaie. Dans la seconde moitié du IIIe siècle, le roi combattit à nouveau Feodosia. Probablement, la ville a tenté d'accéder à l'indépendance, profitant de la faiblesse de la dynastie dirigeante. Les habitants du pontique Héraclée prirent à nouveau le parti des Théodosiens. Les difficultés de la guerre provoquèrent le mécontentement parmi les sujets de Leukon : des complots se formèrent contre lui, les troupes refusèrent d'obéir au roi. La pression des Scythes sur le Bosphore s'accentue. Les Spartokids furent contraints de rendre hommage aux barbares et de contracter des mariages dynastiques avec eux.

Vers la fin du IIe siècle. avant JC e. les rois du Bosphore ne pouvaient plus faire face seuls au danger scythe. Par conséquent, lorsque le célèbre commandant Diophante est apparu à Panticapée et a invité le roi à abdiquer le trône en faveur du souverain de l'État pontique, Perisad ne pouvait qu'être d'accord. La nouvelle de l'abdication du roi provoqua un soulèvement des Scythes vivant dans le Bosphore. Un complot fut élaboré, à la suite duquel Perisada fut tué et Diophante s'enfuit à Chersonèse. Environ un an plus tard, il revint avec une grande armée, vainquit les rebelles et captura leur chef, Savmak. Le Bosphore perdit son indépendance politique et devint partie intégrante du pouvoir de Mithridate VI Eupator.

Le but de la politique de Mithridate était de créer un État puissant capable de défier Rome. Pour ce faire, il a notamment tenté d'obtenir le soutien des habitants des villes grecques, y compris du Bosphore. Beaucoup d’entre eux ont obtenu l’autonomie gouvernementale et le droit de frapper leurs propres pièces. Pour encourager le commerce, Mithridate a réduit les taxes existantes et débarrassé la mer des pirates. Le roi pontique a tenté à plusieurs reprises de combattre Rome, mais à chaque fois sans succès. La première guerre a eu lieu en 89-85. avant JC e. Bien que les principales batailles entre les parties adverses dans cette guerre et dans les guerres ultérieures se soient déroulées sur le territoire de l'Asie Mineure, les Romains étaient bien conscients de l'importance du Bosphore, qui était une source de main-d'œuvre et de nourriture pour Mithridate. Ils développèrent des tactiques pour combattre Mithridate, décidant de provoquer le mécontentement dans les villes du Bosphore et ainsi de frapper le roi pontique par l'arrière. À cette fin, les Romains ont amené leur flotte dans la mer Noire et ont commencé un blocus du Bosphore, à la suite de quoi les marchands du Bosphore ont subi d'énormes pertes. Les actions infructueuses de Mithridate en Asie contre les troupes romaines l'obligèrent à augmenter les impôts de l'État et à reconstituer continuellement son armée aux dépens des habitants des villes grecques. Le déclin du commerce et les taxes exorbitantes provoquèrent un mécontentement compréhensible parmi les habitants du Bosphore. En 86 avant JC. e. ils se sont détachés du pouvoir de Mithridate. Bientôt, le roi pontique fit la paix avec Rome et commença à rétablir l'ordre dans son propre État. La seconde guerre avec Rome (83 - 81 avant JC) empêcha le Bosphore d'être amené à l'obéissance. Seulement en 80 ou 79 avant JC. e. Mithridate se rétablit sur les rives du détroit de Kertch. Comprenant l'importance stratégique importante de ces territoires, il les confie à son fils Mahar pour la gestion.

En 74 avant JC. e. La dernière et troisième guerre commence entre le souverain du Pont et l'État romain. Bientôt, les Romains réussirent à remporter un certain nombre de victoires importantes. Ils capturèrent les principales villes commerciales de la rive sud de la mer Noire, privant ainsi la flotte de Mithridate de ses principales bases et menaçant à nouveau le commerce du Bosphore. Le roi pontique se trouvait à cette époque en Asie Mineure. Afin de le frapper par l'arrière, les Romains entrèrent en négociations avec Machar et le persuadèrent de trahir. Mahar était soutenu par le Bosphore et la Chersonèse, qui comprenaient parfaitement que la poursuite des hostilités conduirait à l'arrêt définitif des opérations commerciales dans le bassin de la mer Noire. En 70 avant JC. e. Mahar se rangea ouvertement du côté des adversaires de son père, mais Mithridate ne fut pas brisé et continua la guerre.

En 65 avant JC. e. Mithridate fut vaincu dans la lutte contre le commandant romain Pompée et perdit toutes ses possessions en Asie Mineure. Le roi pontique avec les restes des armées qui lui étaient fidèles s'enfuit vers le Bosphore, tua Mahar et soumit de nouveau les habitants locaux à son pouvoir. Conscient de la précarité de ses positions et comptant poursuivre la lutte contre Rome, Mithridate tenta de s'assurer le soutien des barbares vivant dans le quartier. À cette fin, il prit comme épouses plusieurs « princesses » scythes. En réponse, Pompée établit un blocus naval du Bosphore, déclarant que les propriétaires et les capitaines des navires qui tenteraient d'atteindre les possessions de Mithridate seraient sommairement exécutés. La perspective d'une action militaire insensée continue, le déclin du commerce, les exactions excessives et les abus de l'administration de Mithridate ont forcé les Bosporiens à faire ce que Pompée avait espéré. La première à se rebeller fut Phanagoria, la plus grande ville de la rive asiatique du Bosphore. Chersonèse, Théodose et Nymphée suivirent son exemple. Pharnace, le fils de Mithridate, décide de parvenir à un accord avec Rome et entame des négociations avec Pompée, tout en incitant l'armée de Mithridate à se rebeller contre le roi. Les intrigues de Pharnace ont conduit les soldats à se mutiner et à le proclamer roi. Trahi par ses enfants, ses amis et son armée, Mithridate se suicida sur l'acropole de Panticapée en 63 av. e.

Le Bosphore tomba entre les mains de Pharnace, qui réussit bientôt à conclure un accord profitable avec Rome. Chersonèse et presque tout le territoire du royaume du Bosphore passèrent en possession de Pharnaces, à l'exception de Phanagoria, qui, sur l'insistance des Romains, obtint l'autonomie parce que ses habitants furent les premiers à se rebeller contre Mithridate. Pour ses services dans la lutte contre son père, Pharnace reçut le titre d'« ami et allié des Romains ».

Après s’être établi dans le Bosphore, Pharnace commence à réfléchir à restaurer le pouvoir de son père. Le moment opportun arriva bientôt : une guerre civile commença à Rome entre le vainqueur de Mithridate Eupator, Pompée, et un autre commandant célèbre, Jules César. Pendant ce temps, Pharnace capturait et détruisait Phanagoria, menait une grande armée à travers le Caucase et envahissait l'Asie Mineure. À l'automne 48 avant JC. e. Presque toutes les possessions qui appartenaient autrefois à son père étaient entre les mains de Pharnace, mais à cette époque, un certain Asander, resté gouverneur du Bosphore, se rebella de manière inattendue.

Pendant ce temps, la guerre civile à Rome se terminait par la victoire de César. Il se rend en Asie Mineure et en août 47 av. e. Pharnace complètement vaincu à la bataille de Zela. Pharnace s'enfuit, rassembla une armée de Scythes et de Sarmates, captura Ponticapaeum et Theodosia, mais mourut subitement et le pouvoir sur le Bosphore resta entre les mains d'Asander. Cet état de fait ne convenait pas à Jules César, qui souhaitait voir un de ses amis à la tête du royaume du Bosphore. Le choix s'est porté sur le fils illégitime de Mithridate VI Eupator, également Mithridate, souverain de l'état de Pergame en Asie. Cependant, les soulèvements qui éclatèrent bientôt dans d'autres possessions de Rome empêchèrent César de fournir une réelle assistance à son protégé. Mithridate de Pergame tenta de capturer le Bosphore avec ses propres forces, mais mourut bientôt dans la lutte contre Asander.

Asander s'est avéré être un dirigeant extraordinaire. Pour renforcer son pouvoir, il épousa Dynamia, fille de Mithridate VI Eupator et sœur de Mithridate de Pergame, et obtint bientôt la reconnaissance des Romains de ses droits sur le Bosphore. Il renforce les frontières occidentales de ses possessions en y construisant un puissant rempart défensif. Situation instable dans le bassin de la mer Noire au milieu du Ier siècle. avant JC e. a contribué à l'essor de la piraterie, qui a causé des pertes importantes au commerce du Bosphore. Asander a réussi à détruire les pirates, en l'honneur desquels une série de pièces a été émise avec l'image de la déesse de la victoire Nike, debout sur la proue du navire.

En 20 avant JC. e. Asander est mort ; le pouvoir est passé à Dynamia. Peu de temps après, une période de troubles commença dans le Bosphore. Une lutte acharnée pour le pouvoir commence, à laquelle participent des aventuriers de tous bords. Rome a joué un rôle important dans le conflit, dont les dirigeants n'ont pas abandonné leurs tentatives d'établir l'un de leurs protégés sur le trône du royaume du Bosphore.

Le premier prétendant au trône était Scribonius, qui prétendait être le petit-fils de Mithridate VI Eupator et affirmait que c'était lui qui avait été chargé par l'empereur romain Auguste de diriger le Bosphore. Peut-être que la rébellion de Scribonius a commencé du vivant d'Asander. L'aventurier réussit à prendre le pouvoir et à épouser Dynamia, mais cette situation ne convenait pas à Auguste, qui souhaitait voir un homme fidèle à lui-même comme roi du Bosphore. Les Romains ont offert le trône du Bosphore au roi du Pont Polémon I. Les habitants de Panticapée, qui ne voulaient pas se disputer avec Rome, ont tué Scribonius, mais ont refusé de reconnaître Polémon comme roi et ont commencé à lui créer toutes sortes d'obstacles. En réponse, Polémon a déclenché une guerre, a vaincu les Bosphores au combat et les Romains ont annoncé le début des préparatifs d'une campagne contre le Bosphore. En conséquence, les Bosporiens n'eurent d'autre choix que de reconnaître le pouvoir de Polémon. Ce dernier, par décision d'Auguste, épousa Dynamia. Cela s'est produit en 14 avant JC. e.

Le déroulement des événements ultérieurs est très mal décrit dans les sources. On sait que quelques années plus tard, Polemon a épousé un parent de l'empereur Auguste. Dynamia était donc déjà décédée à ce moment-là. La résistance à Polémon s'est poursuivie. En essayant de le supprimer, le roi détruisit plusieurs forteresses, dont Tanais. Puis Polémon s'engagea dans un combat avec la tribu des Aspurges vivant sur la rive asiatique du Bosphore, et ce en 8 avant JC. e. décédé. Il existe différentes opinions scientifiques sur qui est devenu son héritier.

En 14 après JC e. Le dirigeant du Bosphore s'avère être Aspurgus, qui pourrait avoir été d'une manière ou d'une autre lié aux Aspurges. On pense qu'il venait d'une noble famille sarmate. Il est possible qu'il soit le fils d'Asander et de Dynamia. En 15, Aspurgus visite Rome et convainc le nouvel empereur, Tibère, de lui accorder le titre royal. En l'honneur de cet événement, l'un des fils d'Aspurgus fut nommé Tiberius Julius Cotis. Par la suite, le nom Tiberius Julius est devenu dynastique pour les rois du Bosphore - descendants d'Aspurgus. Aspurgus a réussi à vaincre les Scythes et les Tauriens et ainsi à protéger les frontières de son État de la menace barbare. Les services d'Aspurgus envers l'État furent si grands qu'il fut déifié de son vivant. Un temple correspondant a été construit à Panticapée.

Après la mort d'Aspurgus en 37/38, le pouvoir passa à son épouse Hypepiria. Cela s'est probablement produit parce que l'héritier du trône, Mithridate, était encore un très jeune homme. Bientôt, une autre tourmente commence - l'empereur romain Caligula a soutenu les prétentions au trône du Bosporan de Polémon, probablement le fils de ce Polémon, qui fut pendant un certain temps le roi du Bosporan puis mourut dans une bataille avec les Aspurges. Polemon, cependant, n'a même pas réussi à visiter le Bosphore. Hypepiria, puis Mithridate II, détenaient fermement le pouvoir entre leurs mains, et Caligula, pour une raison quelconque, oublia de fournir une réelle aide à son protégé et mourut bientôt. Le nouvel empereur, Claude, conserva le Bosphore pour Mithridate, donnant à Polémon le contrôle d'une petite région d'Asie Mineure.

Durant ce conflit, Cotis, frère de Mithridate, se rend à Rome. Sa tâche était probablement de convaincre l'empereur Claude de la loyauté du roi du Bosphore. Kotis, cependant, voulait être roi lui-même. Il a dit à Claude que son frère aurait eu des projets ambitieux et se préparait à la guerre contre Rome. En conséquence, Claude déclara Mithridate déposé, nomma Cotys roi et l'envoya dans le Bosphore, accompagné d'une grande armée. Mithridate réussit à rallier à ses côtés une coalition de tribus barbares vivant sur la rive asiatique du Bosphore. Les Romains ont vaincu l'armée de Mithridate et il a dû fuir vers les alliés. Cotis monta sur le trône et les troupes romaines, considérant la tâche accomplie, quittèrent le Bosphore. Après un certain temps, décidant que la situation lui était favorable, Mithridate s'opposa à nouveau à Cotys. À ce stade de la guerre, les Sarmates combattirent aux côtés des deux frères. En fin de compte, Cotys fut victorieux, captura Mithridate et l'envoya à Rome.

Mithridate a vécu longtemps dans la « ville éternelle » en tant que simple citoyen, puis s'est impliqué dans des intrigues politiques et a été exécuté pour avoir participé à un complot contre l'empereur. La guerre pour le trône du Bosphore s'est terminée en 49. Après sa fin, les soldats romains sont rentrés chez eux. Quelque part, probablement au large de la côte sud de la Crimée, les navires furent pris dans une tempête ; beaucoup d'entre eux furent jetés à terre et devinrent la proie des Tauri.

À propos de l'histoire du royaume du Bosphore dans la seconde moitié du Ier et du milieu du IIIe siècle. Très peu d’informations ont survécu. Le pouvoir restait entre les mains de la dynastie, dont les représentants portaient le nom de Tiberius Yuliev. Les règnes des rois sont généralement déterminés par les dates inscrites sur les pièces de monnaie qu'ils ont frappées. Malgré le fait que les dirigeants du Bosphore portaient des titres pompeux et étaient souvent divinisés, ils devaient en tout se soumettre aux intérêts de Rome. Le culte des empereurs romains fut institué, dont les grands prêtres étaient les rois eux-mêmes. Des portraits d'empereurs étaient frappés sur les pièces de monnaie du Bosphore. Les dirigeants du Bosphore étaient appelés « amis de César et des Romains » dans les documents officiels. On suppose que des détachements de troupes romaines étaient constamment stationnés dans le Bosphore. A tout moment, le roi du Bosphore pouvait être convoqué dans l'empire pour donner des explications sur des questions intéressant l'administration romaine.

Les dirigeants du Bosphore administraient l’État en s’appuyant sur un vaste appareil bureaucratique. À la cour, il y avait les postes de gérant, secrétaire du roi, gardien de lit, écuyer, trésorier et autres. Des gouverneurs étaient nommés dans les villes et les tribus barbares dépendantes. Certaines villes avaient également des élus. La position de gouverneur de la partie européenne du Bosphore était très importante. L'armée était dirigée par des chefs militaires de différents grades, la marine par des navals. Un rôle particulier dans la vie du Bosphore était joué par les unions religieuses (fias), qui s'occupaient de l'éducation de la jeunesse, tenaient des réunions au cours desquelles diverses questions étaient résolues et aidaient simplement leurs membres.

Les rois du Bosphore devaient périodiquement entrer en conflit avec les Scythes. Tiberius Julius Sauromatus I (93/94 - 123/124) combattit avec eux à deux reprises, et les deux fois avec succès. C'est peut-être en remerciement pour ces victoires que Sauromate fut déifié. Tiberius Julius Sauromat II (174/175 - 210/211) fit une campagne au plus profond de la péninsule de Crimée, vainquit le royaume scythe tardif et prit possession de son territoire. Il est possible que les troupes romaines aient pris part à cette guerre aux côtés des Bosphores. Sauromat II a également réussi à vaincre la tribu sarmate des Siracs et à infliger de graves dégâts aux pirates qui ont attaqué les navires des marchands du Bosphore. Son fils, Tiberius Julius Rescuporis II (211/212 - 228/229), se faisait appeler « roi de tout le Bosphore et des Tauro-Scythes ».

Au milieu du IIIe siècle. Des tribus gothiques apparaissent dans le Bosphore. Ils ont réussi à déstabiliser la situation dans l'État, à capturer plusieurs villes et même à renverser la dynastie au pouvoir. L’invasion des Goths marqua le début de la fin du royaume du Bosphore.

I.N.Khrapunov, N.I.Khrapunov

Royaume du Bosphore : un bref aperçu historique

Le royaume du Bosphore est une formation monarchique grecque de la région nord de la mer Noire. L'histoire de son origine commence avec l'émergence de politiques de réinstallation qui se sont développées dans les zones côtières de la péninsule de Kertch en Crimée et à Taman. Ces apoikias ont été construites par l'Asie Mineure et les Hellènes de la mer Égée.

Parmi eux se trouvaient des républiques démocratiques et des États dotés d'une forme de gouvernement oligarchique. La richesse des terres a permis aux Grecs nouvellement arrivés de se lancer dans l'agriculture, d'élever du bétail, de pêcher et, bien sûr, de faire du commerce avec la métropole, les tribus et les politiques voisins. Des tendances unificatrices sont apparues dans les villes, qui se sont intensifiées sous l'influence de la menace d'attaques des barbares Scythes. Panticapée acquiert progressivement le statut de polis métropolitaine.

Si l’on en croit l’écrivain antique Diodorus Siculus, le royaume du Bosphore existait depuis 480 avant JC. e. Elle fut ensuite gouvernée par les Archéanactides, des immigrants de Milet, qui réussirent à maintenir un pouvoir tyrannique pendant 42 ans, le transmettant par héritage.

Les Archéanactides ont été remplacés par les Spartocides, qui ont dirigé le royaume du Bosphore presque jusqu'au 1er siècle. avant JC e. Les historiens ne savent pas comment Spartak est arrivé au pouvoir. On ne peut que supposer que des événements comme un coup d’État ont eu lieu. Mais on peut aussi supposer qu’il y a eu un transfert volontaire du pouvoir.

Les premiers dirigeants du royaume furent les archontes du Bosphore. Malgré le caractère tyrannique du gouvernement, les villes du royaume du Bosphore présentaient encore quelques signes d'autonomie. Ceci est confirmé par les informations sur les assemblées et conseils populaires qui y existent. De plus, les postes dans ces politiques étaient électifs.

L'ère suivante du royaume du Bosphore est associée aux activités de Satyre Ier, Leukon I et Perisad I. Ils agrandirent le territoire du pouvoir (il comprenait l'embouchure du Don, le cours inférieur du Kouban et la partie orientale du Région d'Azov), a conquis Feodosia, et plus tard les Sindo-Méotiens et les Scythes vivant à proximité.

Relations économiques du royaume du Bosphore L'économie du royaume du Bosphore reposait sur le commerce. Au début, ses politiques collaboraient avec les colonies d'Asie Mineure et des îles grecques de la Méditerranée. Puis, vers le Ve siècle. avant JC e., les marchandises ont commencé à être transportées vers Athènes. En parallèle, il y avait un échange avec les tribus barbares dépendantes. Les Scythes, les Méotiens et les Sindiens étaient de bons fournisseurs d'esclaves, et les esclaves étaient appréciés sur les marchés étrangers. La Hellas approvisionnait le royaume du Bosphore en vins, en huile d'olive et en produits fabriqués par des artisans. Le principal produit du Bosphore était le grain, mais, en plus, du poisson, des peaux et de la laine étaient importés à l'étranger. Les Grecs ont reçu tout cela grâce à leur propre travail et aux efforts de barbares dépendants qui vendaient des produits agricoles et artisanaux. En échange de ces marchandises, les Hellènes donnaient aux tribus des objets fabriqués par des artisans locaux et des objets livrés par voie maritime. Le royaume du Bosphore entretenait également des relations commerciales avec Olbia et Chersonèse, avec la région sud de la mer Noire et le Pont oriental. Vers la fin du VIe siècle. avant JC e. à Panticapée, ils commencèrent à frapper leur propre monnaie. Plus tard, l'émission de pièces de monnaie s'est poursuivie, mais on sait que pendant la crise économique du IIIe siècle. avant JC e. l'or et l'argent ont remplacé leurs équivalents en cuivre de mauvaise qualité. Après la réforme de Leucon II, la situation se stabilise. Agriculture, élevage et artisanat dans le royaume du Bosphore Dans un État qui exportait activement des céréales, une attention particulière était accordée à l'agriculture. Les districts agricoles étaient situés autour des centres urbains et certains agriculteurs vivaient dans des villages koma. Beaucoup de céréales étaient cultivées dans les régions scythes et sur les terres des Sindo-Méotiens. Les habitants des anciennes colonies utilisaient la méthode de la charrue et un système de culture du sol à deux champs. Ils cultivaient des cultures telles que le blé, l'orge, la vesce, les lentilles et le mil. Les Grecs cultivaient également des légumineuses, en les alternant avec des céréales. La viticulture rapportait des bénéfices importants. Dans le royaume du Bosphore, ils élevaient du bétail avec lequel ils cultivaient les terres. Les artisans du royaume du Bosphore atteignaient un haut niveau de compétence. Surtout dans le travail du bois et la construction en pierre. Ils savaient fabriquer des bateaux, des maisons, des meubles, des carrelages personnalisés. Des artisans locaux ont habilement travaillé les métaux ; de nombreux objets en fer et en bronze fabriqués dans les cités grecques du Bosphore ont été découverts. Non moins frappants étaient les bijoux des Bosporiens : bijoux attachés aux vêtements ou aux harnais, bagues, bracelets, etc. De nombreux objets de ce type ont été trouvés dans les sépultures scythes. De plus, les Hellènes savaient tisser, transformer leur propre cuir, fabriquer des objets artisanaux à partir d'os et, bien sûr, de produits en argile. Dans les ateliers de poterie du royaume du Bosphore, on fabriquait des ustensiles de cuisine qui étaient distribués aux Grecs et aux représentants des tribus qui leur étaient soumises. Royaume du Bosphore : vie, religion et caractéristiques culturelles L'ensemble de la population du royaume du Bosphore représentait trois groupes sociaux : les esclaves, l'élite et la couche moyenne (paysans communaux, étrangers, personnes qui n'avaient pas d'esclaves). La composition ethnique de l'État était assez variée, puisqu'elle comprenait des représentants de tribus barbares. À propos, beaucoup d’entre eux ont réussi à occuper des postes élevés dans la société. La quantité de terres arables prédominait de manière significative sur les zones urbaines. Par conséquent, parmi les colonies du royaume du Bosphore, il y avait non seulement des politiques, mais aussi de petits villages habités par des agriculteurs. Les villes se distinguaient par leur splendeur. Parmi eux, le plus majestueux était Panticapée : ses maisons, ses temples et ses bâtiments publics ont été richement décorés lors de la construction des structures qui s'y trouvaient, les dernières technologies de l'époque ont été utilisées et des terrasses artificielles ont été réalisées ; Le phénomène de la culture du Bosphore est l’artisanat artistique. Sur les objets fabriqués dans les politiques antiques se trouvent de nombreuses scènes de la vie des Scythes. Probablement, les choses étaient faites sur commande et dans le royaume du Bosphore, il y avait toute une école d'artisans qui se livraient à ce genre de peinture. Le haut niveau de culture des Bosphores est attesté par la poésie développée et leur art théâtral existant, qui n'était pas inférieur au vrai grec. Des poèmes étaient récités en musique et même des concours étaient organisés dans lesquels le meilleur récitant gagnait. Dans le royaume du Bosphore, on aimait la poésie et la danse, tout comme dans les villes méditerranéennes. Avec la pénétration des Sarmates, des éléments des traditions du peuple nomade de langue iranienne ont commencé à y être retracés. Les habitants de l’État du Bosphore vénéraient les dieux de la fertilité. Leurs divinités étaient d'origine grecque et orientale. Parmi eux figurent Aphrodite, Apollon, Astarté, Kibera, Koru, Zeus, etc. En leur honneur, les Grecs ont construit des temples et réalisé des sculptures et des figurines. A ce jour, deux complexes religieux de l'Antiquité ont été découverts : le sanctuaire nymphéen de Déméter et Apatur à Taman. Ainsi, le royaume du Bosphore est né au Ve siècle. avant JC e. et a existé jusqu'aux dernières décennies du IVe siècle. n. e. Cela fait huit cents ans. Elle a été fondée par les Archéanactides, mais après environ 42 ans, ils ont été remplacés par les Spartokides, qui ont régné jusqu'au 1er siècle. avant JC e. Satyre Ier, comme ses partisans, dont Perisada Ier, réussit à étendre les territoires de la monarchie. De la fin du IVe siècle. avant JC e. Les barbares occupaient une place importante dans la vie du royaume. Tout s'est terminé au IIe siècle avant JC. e. les Hellènes leur rendirent hommage. A la fin du IIe siècle. avant JC e. Les campagnes de Diophante eurent lieu et le royaume du Bosphore devint partie de l'État pontique. On sait que cette étape de l’histoire de la monarchie a été marquée par une crise économique. Presque tout l’argent qui pouvait être utilisé pour développer les villes était destiné à combattre Rome. Au milieu du Ier siècle. n. e. tout a changé : l'ancien ennemi de l'État du Bosphore est devenu son allié, même s'il n'a pas pu protéger les Bosphores des raids destructeurs des Huns. Malgré les efforts des ennemis, l'économie et la culture se sont développées dans cet État. Dans le meilleur des cas, les conditions de vie des citoyens du Bosphore ressemblaient à celles de Rome. À LA LUMIÈRE

Le royaume du Bosphore est né au Ve siècle avant JC. e. à la suite de l'unification des villes-colonies grecques (Phanagoria, Gorgippia, Kepa, Patus, etc.) sous le règne des dirigeants héréditaires du Bosphore de la famille des Archéanactides (480-438 avant JC). La capitale du royaume du Bosphore était la ville de Panticapée. (aujourd'hui Kertch). La plus grande expansion du territoire du royaume du Bosphore s'est produite sous le règne de Dynastie Spartacid , issu du premier archonte du royaume du Bosphore Spartak Ier (438 avant JC-433 avant JC)

Dans les œuvres de la littérature grecque antique, le nom est connu Pardokas – Παρδοκας - Policier scythe de la comédie d'Aristophane. L'historien Blédyse lit le nom scythe Pardokas comme Spardokas - Σπαρδοκας ou Spardakos -Σπαρδακος, et considère ce nom identique au nom latin Spartacus - Spartacus - Spartak.

Sous le règne de l'archonte du Bosphore Satyre Ier (407-389 avant JC), les terres furent annexées au royaume du Bosphore. côte sud-est de la Crimée, les villes de Nymphée, Héraclée, Théodosie. Les héritiers de la dynastie des Spartokides ont commencé à s'appeler « archontes du Bosphore et de Feodosia » à partir de 349 avant JC.

Sous le règne du Bosphore Roi Leukon Ier (389 -349 avant JC) Le royaume du Bosphore réussit à subjuguer les tribus locales vivant sur la côte de Myotis (mer d'Azov) et sur les rives de la péninsule de Taman. Le roi Levkon Ier est devenu connu sous le nom de "Basileus de tous les Sinds et Maeots, Archonte du Bosphore et de Feodosia."

Le long des berges Myotides (Mer d'Azos) vivait myotes, Sarmates et Sindiens. Sindikoy, c'est-à-dire que les terres du bassin du fleuve Kouban et une partie de la région nord de la mer Noire étaient appelées le pays des Sinds. Nom Fleuve Kouban vient du mot grec ancien « Gopanis » (Gipanis) – « rivière aux chevaux », « rivière violente ».

De la fin du IIe siècle avant JC. e. L'État du Bosphore a rejoint le royaume pontique (Pont), qui l'a occupé en 302-64. AVANT JC. de vastes territoires sur la côte sud de la mer Noire en Asie Mineure.

La montée en puissance de l'État du Bosphore est associée au nom du Pontique , qui régna de 121 à 63 av. e.

Croyant en sa puissance et en l'invincibilité de son armée, Mithridate IV Eupateur a commencé à se battre avec l'Empire romain.
Par conséquent trois guerres mithridatiques avec Rome (89-84 ; 83-81 ; 74-64 avant JC) Les royaumes du Bosphore et du Pontique furent inclus dans l'Empire romain et devinrent des provinces romaines orientales. en 64 avant JC.

À la fin du IVe siècle avant JC, dans le royaume du Bosphore, des guerres intestines brutales éclatèrent entre ses fils Perisada I. Dans la lutte pour le trône royal les princes Satyre, Eumelus et Prytan Ils ont impliqué les habitants des villes du Bosphore et les tribus nomades dans une guerre intestine sanglante. Toute la région du Kouban, et peut-être le Bas-Don, sont devenues le territoire des hostilités.

Basileus (roi) de tous les Sinds et Maeots de 310 avant JC. e.-304 avant JC e. Eumelus est devenu Archonte du Bosphore et Théodose , fils de Perisad I.
Ayant régné sur le trône du Bosphore, il fut contraint accepter la présence de troupes romaines dans certaines villes. Le siècle et demi suivant est devenu une période de stabilité et de calme relatifs dans la région nord de la mer Noire, une ère de prospérité économique des villes du Bosphore, une ère de leur installation progressive par les Sarmates. La noblesse sarmate et les nomades sarmates ordinaires ont commencé à s'installer dans les villes du Bosphore. Certains Sarmates ont pu accéder à des postes élevés dans l'administration du Bosphore, par exemple, le Sarmate Neol est devenu gouverneur de Gorgippia.

Fin du IIe et première moitié du IIIe siècle. ANNONCE la plupart des postes en ville au Tanais Elle n’était pas occupée par des Grecs ni par des descendants de Grecs issus de mariages mixtes. Les noms des dynasties régnantes du Bosphore ont changé ; parmi les rois du Bosphore, il y a des dirigeants connus qui portaient des vêtements. nom Savromat (Sarmat)

L'État du Bosphore a duré jusqu'au 4ème siècle après JC. et tomba sous les assauts des Huns.

Revers du strateur d'or
Période de frappe : 314-310 avant JC

Pendant longtemps, le symbole de la polis de Panticapée était la créature mythique du griffon.
Sur l'avers de cette pièce était représentée à gauche la tête d'un satyre barbu dans une couronne, et sur le revers il y avait l'inscription « PAN » (Pantikapaeus) et un griffon avec une lance dans la gueule à gauche, avec un pointe en bas.

Ruines de Panticapée

Panticapée est une ancienne polis grecque, qui était la capitale du royaume du Bosphore.
Il existe un mythe sur la fondation de Panticapée, selon lequel le fils d'Aetes, poursuivant les Argonautes qui ont volé Médée et la Toison d'or, est arrivé sur les rives du Bosphore chimérien depuis Colchide (possessions de son père) et ici il a reçu une partie de la terre du roi scythe Agaetes et fonda Panticapaeum.
Dans le même temps, les Panticapéens insistaient sur le fait que le nom de la ville était tiré du nom de la rivière Panticapée, qui sépare les terres des agriculteurs scythes de celles des nomades scythes. Le nom du fleuve, comme celui de la ville, est associé au dieu Pan, dont le visage était souvent représenté sur les pièces de monnaie de Panticapée.

Kourgan Royal
Chemin vers la Butte du Tsar

Le Palais du Royaume des Morts, tombeau de l'un des dirigeants de la dynastie Spartokid, qui dirigea le royaume du Bosphore en 438-109 av. La crypte fut entièrement pillée dans l’Antiquité.

Royaume du Bosphore
Βασίλειον του Κιμμερικού Βοσπόρου (grec ancien)

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Royaume du Bosphore(ou Bosphore, royaume Vosporan, tyrannie Vosporan) est un ancien État qui existait dans la région nord de la mer Noire sur le Bosphore Cimmérien (détroit de Kertch) de 480 avant JC à 530 après JC.

Le royaume du Bosphore est né de l'unification des villes grecques des péninsules de Kertch et de Taman. La capitale du Bosphore était Panticapée (la ville moderne de Kertch), les grandes villes étaient Phanagoria, Hermonassa (la ville moderne de Taman) sur la péninsule de Taman ; Feodosia, Tiritaka, Nymphée sur la péninsule de Kertch ; Gorgippia (ville moderne d'Anapa) ; entrée du Sindiki (l'État des Sinds), qui était situé dans la partie sud de la péninsule moderne de Taman, ainsi que sur la côte adjacente de la mer Noire. Plus tard, le royaume s'est étendu le long de la rive orientale de Meotida (mer d'Azov) jusqu'à l'embouchure du Tanais (Don).

Dès la fin du Ve et la première moitié du IVe siècle avant JC, le royaume du Bosphore comprenait également des terres habitées par les Scythes (péninsule de Kertch) et les tribus sindo-méotiennes (régions du Bas Kouban et de l'Est d'Azov).

À partir de 107 avant JC, le Bosphore faisait partie du royaume pontique. A partir de 47 avant JC - un État post-hellénistique dépendant de Rome. Elle fut rattachée à l'Empire byzantin en 530 après JC.

Grande colonisation grecque

L'époque où les Grecs ont commencé à naviguer le long de la jeune côte de la mer Noire jusqu'à la légendaire Colchide se perd au fond des siècles. Les Hellènes croyaient avoir fondé leur colonie de Sinope sur la rive sud du Pont au IXe siècle. De nombreuses cités-États grecques ont établi des colonies ; ce mouvement est appelé la Grande Colonisation grecque. Au cours de son parcours, les Hellènes se sont largement répandus à l'ouest et au nord de leur pays d'origine, le long des rives de la Méditerranée et de la mer Noire.

Les Hellènes appelaient leurs colonies avec le mot « apokia » - « vivre loin », « déménager » ; ainsi, « apoikia » est une installation de Grecs dans un pays étranger. La ville d’où venaient les colons s’appelait la métropole, c’est-à-dire la ville mère. Dans l’historiographie moderne, ce n’est pas le terme grec, mais le terme romain plus tardif « colonie » qui est traditionnellement utilisé. Associé au verbe colere (cultiver la terre), il faisait référence aux colonies romaines établies dans les zones soumises à Rome.

Milet est désormais considérée comme la métropole de la plupart des colonies helléniques du Pont Euxin. Les auteurs anciens considéraient Milet comme la métropole d'un nombre record de colonies : certains en appelaient 75, d'autres même 90. Il n'est désormais pas possible d'établir leur véritable nombre, mais on peut affirmer avec certitude que les Milésiens fondèrent plus d'une douzaine de colonies, attirant les résidents d'autres villes ioniennes. À partir du VIIe siècle avant JC, ils se sont systématiquement déplacés vers le nord, développant d'abord les côtes asiatiques aux abords du détroit du Bosphore thrace (Bosphore moderne), puis les côtes ouest et nord du Pont-Euxin (mer Noire moderne). Ainsi, au cours des VIIe et VIe siècles avant JC, Cyzique est apparu sur la Propontide, Apollonia, Odessa, Tomi, l'Istrie, Tyr, Olbia, Théodosie, Panticapée et d'autres sur le Pont-Euxin. Sur les terres de Scythie (comme les Hellènes appelaient presque toute la partie orientale de l'Europe), toutes les colonies étaient milésiennes, seule Chersonèse fut fondée par des peuples apparus plus tard, à la fin du Ve siècle avant JC, d'Héraclée du Pont.

Dès sa fondation, la colonie grecque est devenue un État totalement indépendant : elle menait une politique indépendante et pouvait établir des contacts amicaux avec les concurrents voire les ennemis de sa métropole. Mais le plus souvent, la colonie entretient des liens culturels, économiques et religieux avec la métropole, et noue également des alliances politiques.

La Scythie attirait les Hellènes principalement en raison de l'extraordinaire fertilité de ses terres, qui produisaient de magnifiques récoltes de blé, d'orge et de légumes. Ils subvenaient non seulement aux besoins des colons, mais aussi aux importations en Grèce et aux échanges de biens nécessaires aux colons. Les rivières et les mers de la région nord de la mer Noire regorgeaient de poisson, le produit alimentaire le plus important des Grecs, qui habitaient les terres côtières depuis l'Antiquité. Les gisements de sel à l'embouchure du Dniepr et en Crimée ont permis d'organiser le salage du poisson, son stockage à long terme et son commerce pour l'exportation. Les rivières profondes de la Scythie ouvraient aux Hellènes des routes fluviales pénétrant profondément dans le continent pour les relations avec les tribus locales. Le long de la mer Noire, il y avait une route qui reliait constamment les colons à tous les centres les plus importants de l'écoumène grec.

La fondation des colonies grecques n'a pas toujours été pacifique ; par exemple, les habitants de Sicile ne voulaient pas laisser de nouveaux colons entrer sur leur territoire. Mais dans la région nord de la mer Noire, la colonisation s’est déroulée sans conflits militaires. Des fouilles archéologiques à long terme montrent qu'au moment de l'apparition des Grecs dans le sud de l'Europe de l'Est, il n'y avait pas de population agricole et que les petites colonies côtières des Hellènes n'affectaient pas les étendues steppiques nécessaires aux nomades. Et les Grecs ne pouvaient croiser des nomades que « de façon saisonnière ». Le fait est qu'en hiver, les Scythes utilisaient le détroit gelé comme passage pour le bétail, qui avait besoin de nourriture en hiver. De plus, les Scythes apprécièrent rapidement les possibilités d'échanges commerciaux avec les nouveaux colons, qui leur fournissaient ce qu'ils ne produisaient pas eux-mêmes.

Dynastie Archéanactide

Récemment, de plus en plus de preuves sont apparues selon lesquelles, à cette époque, un nouveau groupe de Scythes nomades avait envahi les steppes de la région nord de la mer Noire, qui, apparemment, étaient plus belliqueux que ceux qui étaient venus ici plus tôt. Ils n’avaient probablement pas assez de puissance de frappe pour vaincre les villes grecques. Mais la nouvelle à leur sujet s'est clairement répandue dans les colonies grecques, car ils ont quitté à l'avance les lieux de résidence non protégés dans les zones rurales.

Également au 5ème siècle avant JC, des événements commencèrent à se produire qui ne pouvaient être provoqués que par une menace militaire des Namads. Très probablement, les colons grecs leur ont simplement rendu hommage. Les dirigeants scythes comprirent parfaitement qu'il était plus rentable pour eux d'avoir des villes grecques prospères sur leur territoire. Mais néanmoins (probablement à des fins d'intimidation), certaines tribus scythes n'étaient pas toujours soumises à l'obéissance, menant parfois des raids ciblés sur les colonies grecques.

Dans un tel environnement, en l’absence de frontières bien défendues, les Grecs du Bosphore n’avaient d’autre choix que de consolider et de créer une alliance militaro-défensive – la symmachie.

Peu à peu, les Grecs, inspirés par le culte commun d'Apollon Iéthros (Sauveur), créèrent deux unions sacrées (amphiktyony) dans les colonies pontiques. Le premier comprenait de grands États comme Apollonia Pontic, l'Istrie, Olbia, et plus tard Nikonius et Tyr, ainsi que Kerkinitis. Le deuxième groupe comprenait toutes les colonies ioniennes du Bosphore. Le centre de la première union était l'Istrie, le second - Panticapée.

Par ailleurs, le culte général imposait également l'organisation de jours fériés annuels avec des compétitions musicales et sportives, des sacrifices et des libations. Étant donné que Panticapée était la politique principale la plus riche, les représentants des communautés civiles d'autres politiques pouvaient également y venir pour les vacances.

Les prêtres du sanctuaire d'Apollon pouvaient intervenir non seulement dans les affaires religieuses, mais aussi dans les affaires de l'État. Ainsi, le premier représentant de la famille des Archéanactides est considéré comme le premier souverain du Bosphore Cimmérien. Très probablement, c'est lui qui a dirigé le premier groupe de colons arrivés dans le Bosphore et fondé Panticapée. Il consulta l'oracle d'Apollon à Didyme et, à son arrivée au nouveau lieu, devint le grand prêtre du patron des colons grecs. Apparemment, au début de la menace scythe, ce sont les Archéanactides qui ont agi en tant que dirigeants dans la création d'une symmachie militaro-défensive et d'une amphictyone religieuse. Très probablement, le pouvoir dans le Bosphore cimmérien était entre les mains des oligarques, parmi lesquels les plus influents étaient les Archéanactides.

Le stratège-autocrate de la famille Archéanactide aurait organisé une alliance des Grecs contre les Scythes. Profitant de la victoire dans ce conflit, il s'empare d'abord du pouvoir à Panticapée. On ne sait pas s’il a annexé d’autres politiques par la force.

Pourtant, les plus marquants de ces politiques (Théodose, Nymphée, Phanagoria) conservèrent longtemps leur indépendance. Cependant, de petites apoikias telles que Myrmekia, Tiritaki, Porfmia, Cimmerica, Kep et d'autres pourraient volontairement entrer dans une telle formation militaro-défensive, qui au fil du temps s'est transformée en une formation d'État.

La nature du pouvoir politique des Archéanactides n'est pas tout à fait claire. Diodore de Sicile écrit que « les Archéactides régnaient en Asie ». Par conséquent, il est fort probable que les Archéanactides n'étaient appelés rois que par rapport aux tribus barbares locales de la partie asiatique du Bosphore. Il pourrait s'agir de Sindhi et d'autres groupes ethniques. Et dans les apoikias grecques, les Archéanactides agissaient très probablement comme des archontes ou des stratèges, comme les rois ultérieurs de la dynastie des Spartokids.

Il est intéressant de noter que les vestiges les plus remarquables des structures défensives et religieuses remontent au règne des Archéanactides. Le premier d’entre eux comprenait la construction du rempart défensif de Tiritak.

Les Archéanactides accordaient également une grande attention aux événements religieux. En particulier, la construction du temple monumental d'Apollon Iéthros à Panticapée est associée à leur nom. Les détails architecturaux survivants, qui ont permis de réaliser sa reconstruction, lui donnent le droit de le classer parmi les édifices religieux les plus grandioses de la région de la mer Noire de cette époque.

La construction du temple a nécessité des dépenses importantes et, évidemment, a été réalisée non seulement par les Panticapéens, mais également par les habitants d'autres politiques. Cependant, il convient de noter qu’à Panticapée proprement dite, la construction de bâtiments résidentiels a cessé. Apparemment, les principales ressources ont été consacrées à la construction de la ligne défensive et du temple. Dans la ville également à cette époque, le nombre d'ateliers métallurgiques associés à la fabrication d'armes a augmenté.

Cependant, les Archéanactides ne parvinrent pas à conserver le pouvoir pendant plus de 42 ans. Mais ils ont ouvert à leurs partisans les moyens possibles de créer un État vaste et fort.

Dynastie Spartokide

Après la fin du règne du dernier des Archéacactides, Spartok prit le pouvoir, dont les descendants régnèrent sur le Bosphore pendant encore 300 ans. Les origines de ce roi sont inconnues, même si de nombreuses spéculations ont été faites. Il était très probablement d'origine thrace, ou d'origine mixte thrace-barbare, sans doute d'une famille noble et était le gendre du dernier des Archéanactides.

Spartak a suivi la politique de ses prédécesseurs sans élargir les frontières de l'État. Certes, il n'aurait tout simplement pas eu assez de temps pour prendre des mesures qui modifieraient radicalement la politique de l'État (il n'a gouverné que 7 ans). Mais il commença à introduire le culte de Dionysos dans l'État du Bosphore, qui s'exprimait principalement au nom de son fils, Satyre, et de Poséidon, dont les rois thraces faisaient remonter leurs ancêtres.

Après Spartok, ses deux fils ont d'abord régné - Séleucus et Satyre I. On ne sait pas exactement combien de temps Séleucus est resté au pouvoir et ce qui lui est arrivé. Selon de nombreuses sources, c'est Satyre qui a régné le plus longtemps sur le Bosphore. De toute évidence, après avoir pris le pouvoir entre les mains d’un jeune homme, il hésitait au début à changer radicalement la politique de ses prédécesseurs. Selon Stabo, avant lui, les tyrans du Bosphore possédaient une petite zone près de l'embouchure de la Méotis (mer d'Azov), de Panticapée à Feodosia.

Satyre fut le premier dirigeant du Bosphore à lancer des opérations militaires pour annexer les politiques autonomes, qui, peut-être, avec le changement de dynastie, quittèrent la symmachie, si, bien sûr, elles en faisaient partie. Tout d'abord, cela a touché la partie asiatique du Bosphore, habitée par les Hellènes, et en particulier Phanagoria, qui, apparemment, ne s'est rendue qu'après une résistance armée. Satyre a également progressivement capturé d'autres villes de la partie asiatique du Bosphore et a également mis fin à l'existence de l'amphioctonie.

Après avoir soumis à son pouvoir les villes militairement les plus faibles, Satyre entreprit d'attaquer le Nymphée à proximité de Panticapée. Dans ce cas, Satyre a adopté une stratégie d'attente, principalement due au fait qu'un détachement armé athénien était stationné à Nymphée, qui faisait partie de la Ligue navale athénienne.

Une coïncidence fortuite de circonstances a permis de capturer Nymphaeum complètement et, évidemment, sans trop d'effusion de sang. Entre 410 et 405, le représentant athénien à Nymphée, Gilon, perturba la conduite des affaires et fut convoqué dans sa ville natale et jugé. Comme Athènes était dans un état d'effondrement de la puissance maritime qu'elle avait créée et qu'elle avait été vaincue dans la lutte contre les Spartiates et leurs alliés, Gilon a réussi à échapper au châtiment. Il s'installa de nouveau sur le Bosphore et, avec l'aide de la même garnison athénienne, remit la ville à Satyre par trahison. Cependant, la prise de la ville ne s'est pas faite sans action militaire, comme en témoignent les traces de la destruction de Nymphée à cette époque.

Le plus intéressant est que l'orateur et défenseur le plus célèbre devant les tribunaux, Démosthène, venait de Gilon. Et grâce à son ennemi Eschine, jaloux du talent et de la popularité de l'orateur, on a appris non seulement les parents de Démosthène, mais aussi le comportement de son grand-père maternel, Gélon.

Apparemment, des relations tendues se sont établies entre le Bosphore et Athènes après la prise de Nymphée. Cependant, lorsque Satyre commença une guerre avec Héraclée Pont, l'ennemi d'Athènes, les Athéniens dans leur politique commencèrent à se rapprocher progressivement des dirigeants du Bosphore. Tout d'abord, en 394, un accord fut conclu sur l'extradition mutuelle des criminels.

Satyr a tenté de ramener Feodosia dans son état. Cependant, le siège de la ville prit fin après sa mort. Et le roi mourut près de ses murs. Au même moment, une guerre éclatait à Sindika. Le fait est qu'une femme méotienne nommée Tirgatao a épousé le roi des Sinds Hécatée, qui, pour une raison inconnue, l'a privé de son pouvoir. Le satyre accepta d'aider Hécatée à regagner le trône s'il épousait la fille du satyre et tuait Tirgatao. Cependant, Hécatée lui désobéit et l'enferma dans une forteresse, d'où elle s'enfuit chez ses proches. Ayant épousé le successeur de son père dans son pays natal, Tirgatao commença des opérations militaires contre les tyrans et dévasta considérablement les terres de ses adversaires par des raids. Les rois commencèrent à réfléchir à la façon de calmer le Méotien et ne trouvèrent rien de mieux que d'envoyer le plus jeune fils de Satyre, Metrodorus, en otage, et en même temps, Satyre envoya deux de ses amis pour la tuer. L'épée de l'assassin a rebondi sur la ceinture dorée de Tirgatao, après quoi elle a tué le fils du satyre. Et elle a recommencé la guerre. La lutte contre les Méotiens ne fut achevée que par le fils du Satyre, Gorgippus, qui vint lui-même à Tirgatao avec des requêtes et de riches cadeaux.

Selon Démosthène, Satyre mourut près des murs de Théodosie, qu'il assiège. C'est probablement ici qu'il a appris la mort de son fils, les raids dévastateurs, les difficultés financières dues à la guerre, qui ont complètement brisé son esprit et son corps.

Bien que Satyre ait laissé beaucoup de choses inachevées : les terres ravagées par les Méotiens, la guerre inachevée avec Théodose, le mécontentement croissant des Hellènes à l'égard de la nouvelle dynastie, il a en fait jeté les bases de la création de l'État du Bosphore. Il comprenait déjà toutes les terres et villes des Hellènes, à l'exception de Feodosia. La noblesse hellénisée du Sind se soumit également à lui.

Après (ou plusieurs années avant) sa mort, un monument lui fut érigé entre le village d'Achille et Patreus.

Ayant pris le pouvoir dans le Bosphore, Leukon a non seulement poursuivi la politique expansionniste de son père, mais l'a également surpassé à bien des égards.

Malgré le fait que Levkon a hérité d'un État largement économiquement fragilisé, il a réussi à surmonter toutes les difficultés de la meilleure façon possible et assez rapidement.

Tout d'abord, il mit fin à la guerre avec Feodosia et annexa toutes ses terres au Bosphore. Mais la guerre a duré assez longtemps, avec des interruptions de plusieurs années. Réalisant que Théodosie ne pouvait pas être prise si facilement, le roi conclut une alliance avec les Scythes. Il ordonna aux archers à cheval scythes de tirer sur leurs guerriers hoplites s'ils commençaient à battre en retraite. Ainsi, l'armée de Leukon vainquit les défenseurs de Théodose.

Peu à peu, Levkon annexa les terres des tribus barbares les plus proches du Bosphore. Le titre de Leukon, en tant que roi, énumère les Sinds, les Maites, les Torets, les Dandarii et les Psessiens. Il était également l'archonte du Bosphore et de Feodosia.

Par la ruse, souvent la ruse et la cruauté, en s'appuyant sur une alliance avec les Scythes, Levkon réussit à faire face à tous les adversaires du pouvoir Spartacid et à renforcer son pouvoir dans le Bosphore. En conséquence, sous Levkon, le territoire de l'État s'est étendu à environ 5 000 mètres carrés. kilomètres. Après Syracuse, le Bosphore est devenu la plus grande puissance de l’époque classique. Levkon a finalement réussi à adapter la structure polis de l'État à la structure étatique suprapolis avec un régime tyrannique.

Leukon a finalement créé un puissant État gréco-barbare dans le Bosphore. Elle différait de toutes les villes pontiques non seulement par la taille et la subordination de nombreuses associations ethniques différentes, mais également par sa structure politique et juridique. Elle se caractérisait par une fusion particulière du pouvoir de l'archonte pour plaire aux Hellènes, mais du pouvoir du roi pour la population barbare locale. Le pouvoir qu'il a créé, en raison de son pouvoir autoritaire clairement exprimé, est appelé une monarchie territoriale. Dans sa direction du pays, Leucon s'appuyait sur une administration bien choisie et organisée, des troupes mercenaires et des temples de divers dieux. C'est peut-être pour cette raison que les auteurs anciens comptaient la dynastie sous son nom et appelaient tous les rois ultérieurs Leukonides.

Après Leukon, le pouvoir passa entre les mains de ses fils Spartok II et Perisad. Cependant, Spartak, comme son grand-père homonyme, a régné très brièvement - seulement cinq ans. Après sa mort, le pouvoir resta entre les mains de son frère Perisad.

En général, il mena une politique pacifique envers les Hellènes et les Scythes. Cependant, cela n'exclut pas la possibilité que les rois du Bosphore aient tenté de soumettre les Scythes, à qui ils ont rendu hommage sous la forme d'objets en or trouvés sur de nombreux tumulus royaux des Scythes.

Sous le règne de Perisad, l'État du Bosphore s'est encore enrichi grâce au commerce des céréales. La popularité de Perisad est devenue si importante que peu de temps après sa mort, il a été vénéré comme un dieu. Cependant, Satyre Ier était évidemment identifié à la divinité.

Les relations entre les Spatokides et Athènes étaient plus qu'amicales. Les Spartokides ont vendu jusqu'à 400 000 medimni (16 000 380 tonnes) aux Athéniens en franchise de droits, c'est-à-dire qu'ils leur ont effectivement présenté 300 medimni (540 tonnes) de céréales.

Parlant des relations avec Athènes, on ne peut s'empêcher de rappeler Démosthène, le petit-fils de Gélon, qui a trahi le Nymphée. Ce célèbre orateur, qui défendit les Spartokides et les marchands du Bosphore à Athènes, reçut personnellement d'eux 41 tonnes de pain gratuit.

En échange de pain, de poisson salé, de laine, de cuir ou de l'argent provenant de leur vente, les Spartokids recevaient d'Athènes des bijoux précieux, des vêtements, des armes, des récipients peints de haute qualité, de nombreux ustensiles de table, du marbre et des sculptures, du vin et de l'huile d'olive. , tissus, etc. À la fin de l'Antiquité, le Bosphore faisait également du commerce avec d'autres centres grecs - Héraclée, Chios, Thasos, Paros, Peparet, Arcadia, Phasis en Colchide, mais aucun de ces centres ne bénéficiait d'avantages tels qu'Athènes.

Leucon et ses fils obtinrent tous les droits civils à Athènes et leur argent y fut conservé. Il est probable que les fils de Leukon aient fait leurs études à Athènes, ou du moins visité cette ville.

Quant à la culture, elle s'est également développée en fonction du développement de l'État. Sous le règne des premiers Spartokides, non seulement les frontières des États ont changé, mais aussi l'apparence des villes. La vision spirituelle du monde des citoyens qui ont eu la possibilité de recevoir une éducation primaire non seulement dans les écoles et gymnases nouvellement ouverts dans les grandes villes du Bosphore, mais également dans l'enseignement supérieur à Athènes, s'est également grandement enrichie. Le concept d’éducation était considéré comme un idéal de la culture grecque. Une grande attention a été accordée à l'art oratoire et à la philosophie, au droit, aux mathématiques, à l'histoire et à la médecine. Chaque Grec de l’État devait savoir lire et compter.

Les principales forces intellectuelles étaient concentrées à Panticapée. Elle devient une ville – la capitale de tout le royaume. Il y a eu une expansion constante du développement urbain en raison de la croissance démographique. De nombreux puits et drains, y compris des égouts, sont apparus. Les pentes du mont Mithridad à Panticapée ont été aménagées en terrasses et construites. En son centre était construit un palais royal et un temple des dieux vénérés par la famille royale. Il y avait un théâtre et d'autres bâtiments publics à proximité. L'ancien temple monumental d'Apollon se trouvait également ici. Cet ensemble majestueux, bien visible de tous côtés, était entouré d'un puissant mur défensif doté de tours. Il constituait la dominante culturelle de Panticapée.

Les bâtiments résidentiels deviennent plus spacieux et décorés dans le style athénien. Les murs sont enduits et peints de différentes couleurs, souvent peints. De nombreux habitants ont acheté des braseros en céramique fabriqués à Athènes pour se chauffer et cuisiner. Dans chaque maison, les espaces de vie étaient éclairés par des lampes en céramique, dont la majorité étaient également importées d'Athènes.

Les maisons des habitants riches étaient construites avec une colonnade de portiques de style dorique, ionique ou attique.

Dans de nombreuses maisons de Panticapée et d'autres grandes villes de l'époque classique, un andron était toujours installé dans les maisons - une pièce dans laquelle le propriétaire se reposait et organisait des colloques pour ses amis et invités. Ici, les sols étaient souvent recouverts de mosaïques. Et en général, la pièce était richement décorée ; les objets les plus précieux de la maison y étaient exposés.

Les femmes vivaient dans l'autre moitié de la maison - le gynécée, faisant le ménage et élevant les enfants.

Fondamentalement, comme autrefois, la nourriture était modeste, mais variée : galettes de blé et d'orge, bouillie, poisson (frais, salé, séché, mariné), légumes, fruits, viande, assaisonnements et, bien sûr, du vin dilué avec de l'eau. Non seulement des aliments importés ont été utilisés, mais aussi des aliments locaux.

Lors des fouilles, un grand nombre d'images de repas ont été trouvées. Le plus souvent, un homme, allongé sur un lit avec des oreillers et des couvertures, tient à la main une coupe pour boire du vin. A proximité, la femme est assise sur une chaise dans un costume drapé formel, les pieds sur une petite chaise. Sur la table se trouvent des galettes de pain et plusieurs récipients contenant de la nourriture. A proximité se trouve un grand cratère (récipient grec ancien pour mélanger le vin et l'eau), ou hydrie (récipient à eau grec ancien), à partir duquel un jeune serviteur tire du vin avec un kyathus à long manche.

Dans le même temps, le costume masculin du Bosphore prend enfin forme. Il se composait d'un pantalon moulant rentré dans des bottes souples, d'une veste et d'un manteau attaché avec une fibule (une ancienne épingle grecque pour épingler un manteau ou un autre vêtement) sur l'épaule droite, jeté par-dessus l'épaule gauche et descendant dans le forme d'un triangle sur la poitrine.

Le costume de la femme a moins changé. Peut-être portaient-ils plus souvent un himation couvrant leur tête. Beaucoup plus de bijoux sont apparus : des perles, des boucles d'oreilles, des bagues, des bagues, des rubans, des pinces à cheveux et même des hryvnias de cou en métaux précieux.

Apparemment, des chroniques historiques étaient tenues sous les rois Leukon, Perisad et Eumelus. Quoi qu'il en soit, des descriptions détaillées de moments individuels de leur règne, en particulier des histoires sur la lutte pour le pouvoir des fils de Perisad, ont été laissées par un historien inconnu de Panticapée.

Une variété d'ateliers d'art et d'artisanat étaient également concentrés à Panticapée. Un grand nombre d'œuvres d'art importées ont été amenées dans cette ville, et des choses non moins remarquables ont été produites à Panticapée même. Cela distinguait cette ville en tant que capitale de l'État et résidence principale de ses dirigeants dans toute la région de la mer Noire.

Règne de Mithridate VI Eupator

Le dernier Spartokid - Perisad V - a transféré le pouvoir dans l'État, selon de nombreux scientifiques, volontairement au roi du royaume pontique Mithridate V, bien qu'il ait gouverné le Bosphore jusqu'à sa mort. Mithridate, comme ses prédécesseurs, cherchait à étendre les frontières de son royaume, mais pas par la force, mais par des méthodes pacifiques. Il a donné ses filles aux dirigeants des pays voisins et ceux-ci, de leur plein gré, ont rédigé un testament pour lui. Perisad a très probablement choisi le moindre des deux désastres : l'hommage aux Scythes et le pouvoir de Mithridate.

Cependant, après la mort de Perisad, le pouvoir ne passa pas immédiatement entre les mains de Mithridate. Le fait est que les Scythes et leurs rois ne voulaient pas accepter le pouvoir du royaume pontique sur le Bosphore. Les Scythes, dirigés par Savmak, ont procédé à un coup d'État. L'origine de Savmak n'est pas connue avec certitude. Certains érudits le considèrent comme un prince scythe marié à la fille ou à un parent très proche de Perisad. Savmak est resté au pouvoir pendant environ un an. Il fut renversé par Diophante, le stratège du royaume pontique, qui rétablit le pouvoir de Mithridate VI Eupator, qui reçut ces terres en héritage de son père Mithridate V.

Mithridate était l'ennemi le plus dangereux de Rome. Lorsqu'en 96 avant JC le Sénat romain ordonna à Mithridate Eupator de restituer leurs terres aux Scythes, le royaume pontique commença les préparatifs de la première guerre avec Rome. Des accords ont été conclus avec les dirigeants scythes, selon lesquels ils étaient censés fournir des troupes pour faire la guerre.

Peu à peu, toutes les régions de la région occidentale de la mer Noire sont devenues une partie de l'empire Poti. Après leur annexion, Mithridate décide de conquérir l'Asie Mineure, la Macédoine, la Grèce et Rome.

L'unification de toutes les villes pontiques en un seul État a initialement apporté de nombreux avantages. La suppression du paiement du tribut et l'arrêt des raids barbares permettent aux Grecs de reprendre l'agriculture, l'artisanat et le commerce. Les sept années victorieuses du roi pontique, le développement intensif du commerce et la pacification des vols des pirates sur le Pont-Euxin attirèrent à ses côtés les villes grecques. La pierre angulaire de la politique philhellénique (« pro-grecque ») de Mithridate en Asie et en Grèce était la réduction au minimum des dettes privées et publiques des politiques, leur exonération d'impôts pendant 5 ans, et l'encouragement de l'activité industrielle et de la couches commerciales et artisanales. Le roi proclama l'émancipation des esclaves, le droit de politiques visant à accorder des libertés civiles aux xéniens et aux métèques, l'abolition des dettes et la redistribution des biens. Bien que la plupart de ces mesures fussent dirigées contre l’ordre romain, elles contribuèrent largement à l’essor de la vie économique des politiques et à la croissance de leur indépendance politique.

À cette époque, le Bosphore était gouverné par l'un des fils de Mithridate Eupator, probablement l'un de ses fils aînés.

La première guerre avec Rome s'est soldée par un échec, la seconde aussi, même si elle a duré beaucoup moins longtemps. Mais Mithridate ne s'est pas arrêté cette fois non plus. La troisième guerre avec Rome dura près de 10 ans (74-63). Dans cette guerre, la nourriture pour l'armée provenait principalement du Bosphore ; les habitants des tribus soumises au Bosphore servaient dans l'armée de Mithridate. Mais tout cela n'a pas sauvé Mithridate de la défaite. L'armée bien organisée de Pompée a vaincu Mithridate sur les terres d'Arménie en 66 avant JC.

Le roi se cacha en Colchide pendant environ un an, puis passa à Panticapée, où régnait toujours son fils Mahar. Il ne croyait pas à la victoire de son père et, bien avant l'arrivée de son père, se déclara ami et allié des Romains. Les habitants de Panticapée, Nymphée et Théodosie, qui apprirent la trahison, se séparèrent de nouveau du royaume pontique, et Mahar ne put les annexer par la force. Ayant appris l'approche de son père, il s'enfuit de Panticapée, coupant toute route de poursuite. Mais néanmoins, il mourut bientôt, soit se suicida, soit fut tué par les Mithridates envoyés à sa poursuite.

Après s'être installé à Panticapée, Mithridate commença immédiatement à se préparer à une nouvelle guerre. Même les soldats de son armée ne pouvaient s’y soumettre. En fin de compte, non seulement toutes les villes du Bosphore se sont rebellées, mais aussi les soldats de l'armée de Mithridate. En 63 avant JC, à l'âge d'un peu plus de 70 ans, Mithridate, craignant d'être livré aux Romains, se fortifia dans le palais de Panticapée et s'empoisonna avec ses filles. Selon Appian, il était en si bonne santé et se protégeait si souvent des poisons que ceux-ci n'avaient aucun effet sur lui. Il a demandé à son commandant de garde du corps, le Gaul Bitoit, de se suicider. Bitoit a tué Mithridate et s'est poignardé. Ainsi mourut sans gloire l’ennemi le plus invétéré et le plus dangereux de Rome. Cependant Pompée, respectant la force de son implacable ennemi, ordonna qu'il soit enterré avec les honneurs royaux dans la capitale de son royaume. Le corps embaumé de Mithridate fut transporté par bateau à Sinope et enterré dans le tombeau royal.

L'importance du soulèvement des villes du Bosphore pour les Romains est attestée par le fait que Phanagoria a reçu les droits d'une ville libre et que son dirigeant Castor est devenu un ami du peuple romain. Son fils Pharnace, qui leva des troupes contre Mithridate, fut confirmé sur le trône du Bosphore par Pompée, et même Tauride Chersonèse fut transféré sous sa subordination. Ainsi commença une nouvelle page de l'histoire du Bosphore, qui, au cours des trois siècles suivants, fut étroitement liée à l'histoire de l'Empire romain et des tribus sarmates venues de l'est.

Royaume du Bosphore sous domination romaine

Ayant pris le pouvoir sur le Bosphore, Pharnace prit un certain nombre de mesures visant à stabiliser la situation tant interne qu'externe du royaume. Dans la partie asiatique du pays, il a empêché de manière décisive le séparatisme des tribus locales qui, profitant de l'affaiblissement temporaire du gouvernement central, ont décidé de quitter la subordination du Bosphore. Néanmoins, la situation économique et politique reste difficile.

L’effondrement du triumvirat et le déclenchement des guerres civiles à Rome à la fin des années 50 du 1er siècle avant JC ont donné à Pharnace des illusions sur la possible unification sous son règne des terres qui faisaient partie du royaume de son père. Mais, en homme politique réaliste, il n’était pas pressé. Il refusa d'aider les partisans de Pompée contre César. Il prit finalement la décision de restaurer l'État pendant la guerre d'Alexandrie de César.

Avant de déclencher la guerre contre les Romains, Pharnace assiégea Phanagoria et les villes voisines, puis partit en campagne. Il traversa la Colchide jusqu'en Asie Mineure, laissant Asander à sa place comme gouverneur, qui reçut le titre d'archonte en 49/48 av. Avant cela, Asander était un ethnarque, c'est-à-dire le chef de l'un des groupes tribaux.

Il captura relativement facilement Colchide et la Petite Arménie, des villes individuelles de Cappadoce et du Pont. Cependant, après la fin de la guerre en Grèce, César entreprit une marche forcée contre Pharnace. Lors de la bataille décisive de Zela, le 2 août 47, César bat l'armée de Pharnace. Ce dernier s'enfuit à Sinope, d'où il passa plus tard à Panticapée. Après avoir rassemblé les Scythes et les Sarmates, Pharnace captura Théodosie et Panticapée, mais à l'automne de la même année, il fut tué par les serviteurs d'Asander.

Cependant, l’administration romaine n’accepta pas son règne. César a ordonné à son ami Mithridate de Pergame, qui s'est distingué en Égypte et qui a obtenu le contrôle du royaume du Bosphore, d'agir contre Asander. Mais sa tentative de prendre le pouvoir dans le Bosphore échoua et il mourut en 46. Asander n'a jamais réussi à faire reconnaître son pouvoir à Rome. Pour légitimer ses droits, il épousa Dynamia, fille de Pharnace et petite-fille de Mithridate. Durant son règne, Asander a mis en œuvre un certain nombre de mesures visant à renforcer les frontières du pays.

Cependant, vers l'an 21/20, il dut transférer le contrôle de l'État à Dynamia, ce qui, d'une part, s'explique par son âge avancé et, d'autre part, par la volonté d'Auguste et d'Agrippa de remettre le pouvoir à Dynamia. Le Bosphore sous contrôle plus strict.

Après le 17/16, un certain Scribonius apparaît dans le Bosphore, se faisant passer pour le petit-fils de Mithridate VI. Se référant à l'ordre d'Auguste, il épousa Dynamia. Ayant appris cela, Agrippa envoya contre lui Polémon Ier, roi de la partie du Pont adjacente à la Cappadoce. Au moment de son arrivée dans le Bosphore, Scribonius avait déjà été tué par les Bosphores. Mais Polémon se heurte également à la résistance d’une certaine partie de la population du royaume. Seule l'intervention d'Agrippa l'établit sur le trône.

Entre 13 et 12 avant JC, Polémon régna conjointement avec Dynamia, puis épousa Pythodoris, fille de Pythodore de Thallus, petite-fille du triumvir Marc Antoine, et eut trois enfants d'elle.

A cette époque, il fit une série de campagnes contre Tanaïs, en Colchide et, enfin, contre les Aspurges lors de la dernière campagne où il mourut en 8 av.

L'histoire ultérieure du royaume du Bosphore, en particulier au 1er siècle après JC, est actuellement reconstruite de différentes manières.

Évidemment, Aspurgus est arrivé au pouvoir en 14. Sa confirmation sur le trône du Bosphore fut précédée d'un voyage à Rome. Cela nous permet de conclure qu'il est arrivé au pouvoir à la suite d'une lutte politique.

Aspurgus n'appartenait pas à la lignée dynastique qui régnait auparavant. Lors de son voyage à Rome, il noue des relations amicales avec lui et se reconnaît également comme un roi vassal.

Dans sa politique étrangère, il suivit une voie coordonnée avec l'empire. Entre 14 et 25 ans, il soumet les Scythes et les Tauriens.

À la fin des années 20 et au début des années 30 du 1er siècle, Aspurgus épousa Hypepiria, du mariage duquel ils eurent 2 fils - Mithridate et Cotis, qui devinrent plus tard rois du Bosphore. L'Hypepiria provenait de la maison dirigeante thrace, ce qui a permis à Aspurgus de devenir officiellement l'héritier légal de l'ancienne dynastie des Spartokids du Bosphore.

Après Aspurgus, son fils Mithridate dirigea le Bosphore. Cependant, Caligula céda le trône au roi Polémon II. Il entreprit de conquérir « ses » terres, mais Mithridad remporta la bataille décisive. Ce n'est qu'après cela que Claude, qui a annulé tous les ordres de son prédécesseur, a reconnu Mithridate comme le dirigeant légitime du Bosphore.

Après cela, le souverain du Bosphore a commencé à suivre une voie relativement indépendante de l'empire, en s'appuyant sur les tribus voisines. En même temps, il souhaite entretenir de bonnes relations avec Rome. Pour ce faire, il y envoya son jeune frère Kotis, qui, à son tour, trahit les plans de son frère. En récompense, Cotys fut proclamé roi des Bosphores et des troupes romaines sous le commandement de Didius Gallus furent envoyées à son aide. Vers 45/46, Mithridate fut détrôné. Mais il ne se résigna pas et courut vers la Dandaria. Il commença une nouvelle guerre, à la suite de laquelle il fut capturé et remis à Rome. Il y vécut et fut exécuté en 68 pour avoir participé à un complot contre l'empereur Galba.

Naturellement, dans sa politique, Cotis maintint une position pro-romaine. Il s'appuyait sur la population grecque du Bosphore, et non sur les barbares, comme son frère.

Dans les relations romano-bosporiennes, la pratique consistant à ajouter le titre « ami de César et ami des Romains » au titre du roi s'est finalement développée. Dans le même temps, le nom de famille Tiberius Julius passa à l'héritier, indiquant qu'il avait les droits de citoyenneté romaine et qu'il était le successeur légal de la dynastie des rois, dont le fondateur était Aspurgus.

Après la mort de Cotys, Rhescuporis Ier est arrivé au pouvoir, mais il n'a pas reçu le droit au pouvoir immédiatement, seulement après la fin de la guerre civile à Rome, lorsque Vespasien est devenu empereur à Rome. Cette fois, le roi reçut beaucoup plus de droits que son père. Cela s'explique par le fait qu'à cette époque les principales forces de l'empire étaient déployées à la frontière du Danube et en Judée, et pour mener à bien sa politique à l'est, Rome avait besoin d'alliés, dont le Bosphore.

Dans la première moitié du IIe siècle, le royaume du Bosphore continue de rester en phase avec la politique romaine. Chaque nouvel empereur qui montait sur le trône confirmait les droits du roi du Bosphore au pouvoir.

Après l'expansion active de Trajan, l'empereur Hadrien fut contraint de passer à une politique de défense des frontières de l'empire territorialement étendu et de ses abords. À cet égard, il faut envisager l’activation des rois du Bosphore contre la population barbare de Taurica. Les rois du Bosphore se sont battus contre les barbares qui menaçaient non seulement leur royaume, mais aussi les frontières de l'Empire romain.

Puis Cotis II régna sur le Bosphore, après lui Remetalkos. Remetalk était le cousin cadet de Cotys. Son frère aîné, Evpator, avait essentiellement plus de droits sur le royaume. Mais Kotis a quand même choisi Remetalk, faisant de lui un co-dirigeant de son vivant. Peut-être que le transfert du pouvoir à Remetalk s'est produit avec la résistance de certains cercles de la noblesse, mais Adrian reconnaissait toujours son droit au pouvoir.

Eupator n'a pas accepté la perte du pouvoir et après la mort d'Adrien, il s'est tourné vers Antonin le Pieux pour lui demander de le confirmer comme roi du Bosphore. Mais Eupator n'a reçu le pouvoir qu'après la mort de Remetalkos, malgré l'héritier légal de Sauromat II, le fils de Remetalkos. Apparemment, Evpator a accédé au trône avant d'avoir atteint sa majorité.

Tiberius Julius Sauromat II n'est arrivé au pouvoir qu'en 174/175. La longue période de son règne fut marquée par une politique étrangère active visant à renforcer les frontières du royaume et les liens avec l'Empire romain sous l'empereur Marc Aurèle.

Les informations sur la guerre du Bosphore, qui a eu lieu entre 186 et 193, remontent au règne de Sauromat II. Au cours de cette guerre, Sauromat et le commandement romain menèrent une action militaire à grande échelle contre les barbares de Taurica. En conséquence, de vastes zones du sud-ouest et de l’est de la Crimée furent prises sous le contrôle du Bosphore et de l’administration romaine.

C’est après cette guerre que la Crimée orientale passa pour une période relativement longue sous la juridiction des rois du Bosphore.

Néanmoins, la majeure partie des colonies était située à l'est du rempart d'Uzurlatsky et dans la région de Feodosia. Ainsi, la campagne militaire s'est déroulée en dehors du territoire proprement dit du Bosphore et a représenté une frappe préventive censée protéger la région agricole des raids barbares.

Après la mort de Sauromate, le trône du Bosphore fut occupé par son fils Tiberius Julius Reskuporides. Au cours de son règne, il mena un certain nombre de guerres victorieuses contre les barbares voisins. Comme son père, il favorisa le développement du commerce. Cependant, la situation économique de l'État se détériorait, comme en témoigne la diminution de la teneur en métaux précieux des pièces de monnaie.

Son fils Cotis III devint son héritier et co-dirigeant au cours des deux dernières années de sa vie. Toute l'histoire dynastique ultérieure du Bosphore témoigne que l'institution du co-gouvernement devient une pratique courante. Apparemment, le co-dirigeant le plus âgé régnait à Panticapée et le plus jeune régnait dans la partie asiatique du Bosphore, ce qui indique une détérioration des relations avec les voisins.

Par la suite, Sauromatus III est devenu le co-dirigeant de Cotys III, Ininthimeus est devenu le co-dirigeant de Reskuporidas III et Reskuporidas IV a eu trois co-dirigeants successifs. Il régna conjointement avec Farsanz, Sauromatus IV et Theuran. Après la mort de Coits III et jusqu'au début du règne de Rheskuporidas III, pour des raisons inconnues, la pratique du transfert du pouvoir royal de père en fils fut rompue et pendant 9 ans le trône du Bosphore fut occupé par des représentants des branches latérales de la dynastie régnante.

Dans la première moitié du IIIe siècle, presque tous les rois menèrent une politique pro-romaine. Ainsi, au moins jusqu'en 249, les dirigeants du Bosphore n'étaient pas hostiles à l'empire.

Dans les années 30 du IIIe siècle, la frontière sud-est du royaume du Bosphore fut envahie de l'extérieur. A cette époque, une partie des Goths atteignit le Kouban et vainquit Gorgippia. La concentration d'imitations barbares de la dinoria romaine indique ici qu'elles ont non seulement détruit une ville auparavant florissante, mais qu'elles se sont également installées pendant une période de temps relativement longue. Au cours de cette invasion, la population grecque fut partiellement détruite et partiellement déplacée vers Panticapée et Théodosie.

Tanais fut détruit par les barbares en 251-254. Après ces événements, une partie de la population du Tanaïs s'est également déplacée vers la partie européenne du Bosphore. Il est curieux que ce soit à cette époque que Farsanz apparaisse comme co-dirigeant. Très probablement, Rheskuporid a simplement été contraint de céder le pouvoir sur une partie du royaume du Bosphore à Farsanzu. Apparemment, un tel co-gouvernement n'était qu'un épisode, et Rheskuporides a arrêté de frapper des pièces de Farsanza à la première occasion. Il est possible que cela se soit produit à l'occasion de la première campagne des Goths le long de la côte orientale de la mer Noire en 255, à la suite de laquelle il perdit son pouvoir.

Ainsi, on peut dire que dans la première moitié du IIIe siècle, les rois menèrent une politique pro-romaine seulement au milieu de ce siècle, lorsque le roi céda une partie de son pouvoir à Farsanz et à la suite des campagnes barbares de Sur le territoire du Bosphore, les relations avec Rome deviennent quelque peu tendues. Cela a finalement conduit à un changement dans la politique de l'administration romaine envers l'État du Bosphore.

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À partir du troisième quart du IIIe siècle dans l'histoire du Bosphore, ainsi que dans l'histoire des anciens États de la région nord de la mer Noire, une nouvelle étape du développement historique commence. Si auparavant elle était étroitement associée à la crise socio-économique de l'Empire romain, l'attention principale doit désormais être accordée aux conséquences des invasions barbares, appelées guerres « gothiques » ou « scythes ».

Entre la fin des années 50 et la fin des années 60 du IIIe siècle, les barbares s'emparent de Tyr et d'Olbia, et un peu plus tard, vers le milieu des années 60, une nouvelle vague de barbares déferle sur le territoire de la Taurica, détruisant non seulement les colonies scythes tardives, mais aussi les zones peuplées du Bosphore européen. Les anciennes colonies de la péninsule de Taman n’ont pas été endommagées.

Si avant le tournant des années 60-70 du IIIe siècle, les relations entre l'Empire romain et les barbares étaient caractérisées par des conflits armés, alors après 269, Rome a commencé à pratiquer l'installation d'une partie des barbares le long de la rive droite du Danube en tant qu'alliés. Depuis le règne de l'empereur Aurélien (270-275), la situation à la frontière du Danube s'est stabilisée et les premières formations politiques post-antiques sont apparues dans la région nord-ouest de la mer Noire, qui comprenait d'anciennes villes antiques, qui devraient être considérées comme des villes politiques. centres de redistribution d'une vaste confédération barbare. La formation d’une telle association d’États barbares de première classe est un phénomène mondial à un certain stade de développement socio-économique de la périphérie barbare eurasienne du monde antique.

Malgré l'invasion barbare à la fin des années 60 du IIIe siècle, Rhescuporis conservait toujours le pouvoir sur au moins une partie de l'État, même s'il est fort possible qu'il soit considérablement limité. En 275, la crise provoquée par l’invasion était surmontée. Il nomme Sauromat IV comme son co-dirigeant. Très probablement, il appartenait à une famille de nobles hautement barbarisés et reçut le nom de Savromat lors de son accession au trône. La prochaine campagne des tribus pontiques contre Rome remonte à l'époque de son règne. Ils atteignirent la Cappadoce, mais là ils furent accueillis par deux armées romaines, furent vaincus et s'enfuirent par bateau vers le Bosphore. Mais bientôt les Romains les rattrapent et leur infligent une défaite définitive. Certains scientifiques pensent que Sauromat IV est mort au cours de cette campagne.

À la suite de ces événements, un nouveau co-dirigeant de Reskuporas IV apparaît - Tiberius Julius Teiran, qui, après la mort de Reskuporas, a régné de manière indépendante pendant encore deux ans. Très probablement, profitant de la défaite des barbares face aux Romains, il est entré en guerre contre les restes des barbares et les a vaincus, et est également revenu à la politique pro-romaine. Seules de telles actions revenaient à l’époque à sauver l’État. Teiran rendit l'autorité du roi sur tous les territoires du Bosphore.

Teiran fut remplacé sur le trône par le roi Thothors (285/286-308/309), originaire du milieu sarmate-alanien. En 291-293 eut lieu la guerre Romain-Bosporo-Chersonèse. Thothors rassembla les tribus barbares et partit en campagne contre l'Empire romain, atteignit la rivière Galis (Kyzyl-Imrek en Turquie), mais fut accueilli par l'armée romaine. Dans le même temps, les Chersonésites, alliés aux Romains, prirent la capitale du Bosphore et les Romains conclurent la paix avec le Bosphore à des conditions qui leur étaient favorables.

Après la défaite, Thothors ne fut pas renversé, mais fut seulement contraint de modifier légèrement sa politique. Le pouvoir du roi était limité. Ainsi, les Romains ont pu prévenir temporairement la menace que représentait pour l'empire la population barbare du Bosphore.

Mais vers la fin de son règne, le roi organisa une rébellion contre les Romains, qui fut empêchée par la milice Chersonèse et l'armée romaine.

Après Thothors, Radamsad (Radampsadiy) monta sur le trône du Bosphore, qui régna sur le Bosphore de 309/310 à 319/320. Il venait d'un environnement Sarmate-Alan. Après lui, Rhescuporis V a régné, et le prochain affrontement avec Chersonèse est généralement attribué à son règne. Il est possible qu'après cette guerre, le roi ait quitté Panticapée et se soit installé dans la partie asiatique du pays. Là, il fut renversé par la force et un nouveau roi s'installa sur le trône, sous le règne duquel remonte la dernière guerre Khersnes-Bosporan.

À la suite des guerres Chersonèse-Bosporan, dans lesquelles des éléments barbares ont joué un rôle de premier plan, l'économie de l'État a été fragilisée, mais la vie a continué sur le territoire des colonies du Bosphore. Peu à peu, le Bosphore se rapproche à nouveau de l'Empire romain et commence à lui rendre hommage.

Jusqu'à récemment, on croyait que l'histoire du Bosphore se terminait par l'invasion des Huns. Mais récemment, il a été prouvé que la vie dans les colonies du Bosphore ne s'est pas arrêtée et s'est poursuivie jusqu'au deuxième quart du VIe siècle.

Aujourd'hui, l'histoire des derniers siècles du Bosphore est reconstituée comme suit.

Après avoir vaincu l'alliance des tribus alan et la première formation d'État de classe de Germanarich, les Huns se dirigèrent vers l'ouest jusqu'aux frontières de l'Empire romain. Les villes du Bosphore n'ont pas été sérieusement endommagées par l'invasion des Huns. Les Huns se limitaient à leur subordination militaro-politique, car ces centres ne représentaient pas pour eux une menace sérieuse. La majeure partie des Huns est apparue dans la région nord de la mer Noire plus tard, au plus tôt au milieu du Ve siècle, lorsqu'après la bataille sur les champs catalauniens en 451, la mort d'Attila et la bataille sur la rivière Nadao en 454, les La formation des premières classes hunniques dans la région du Danube s'est effondrée. Mais cette fois, les anciens centres de la région nord de la mer Noire n’ont pas été détruits. Les Huns n'ont rejoint leur population que comme en témoignent les sépultures polychromes découvertes lors des fouilles de la nécropole de la rue de l'Hôpital à Kertch.

Vers le milieu du Ve siècle, lorsqu'une partie des Huns quittèrent la région du Danube pour la région nord de la mer Noire, le Bosphore, et en particulier Panticapée, tomba sous leur protectorat militaro-politique. Sous le règne de Justin (518-527), le Bosphore fut libéré de son pouvoir et commença à resserrer ses liens avec Byzance. Très probablement, le roi du Bosphore était un vassal du souverain byzantin ; il portait même le titre d'« ami de César byzantin et ami des Romains ».

Des sources écrites indiquent de nouveaux développements des événements. Le prince hun Gord ou Grod, converti au christianisme à Constantinople, fut envoyé par l'empereur dans son pays, situé quelque part près de Méotis, avec pour mission de garder le Bosphore. Et dans la ville même du Bosphore (anciennement Panticapée), une garnison byzantine fut introduite, composée d'un détachement d'Espagnols sous le commandement du tribun Dalmatius. Mais à la suite d'un complot, les prêtres Hun de Grod furent tués, après quoi les Huns d'Uturgur capturèrent le Bosphore et détruisirent la garnison byzantine. Cela s'est produit vers 527/528 ou 534. Comme en témoignent les trésors de pièces de monnaie, de pointes de flèches en os et de squelettes humains enregistrés lors des fouilles, c'est à cette époque que les villes et villages du Bosphore furent détruits. Chronologiquement, cet événement a précédé l'assujettissement du Bosphore à Justinien, qui a eu lieu au plus tard en 534. Cette date devrait probablement être limitée à la période antique tardive de l’histoire du Bosphore.

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