Nous proposons sous forme de texte et d'audio plusieurs essais de l'émission russe de la radio Voix de Turquie sur l'histoire et la morale du harem oriental le plus célèbre de l'histoire moderne - le harem des sultans ottomans à Istanbul.
Rappelons que le harem était initialement situé dans le pavillon carrelé séparément du palais, et depuis l'époque du sultan Soliman, à partir du milieu du XVIe siècle, il a été transféré directement au palais de Topkapi (Topkapi) - le bureau et la résidence de le Sultan. (Le transfert a été réalisé par la célèbre ukrainienne Roksolana (Hurrem), qui est devenue la concubine la plus influente de toute l'histoire du harem des sultans turcs).
Plus tard, lorsque les sultans ottomans abandonnèrent Topkapi au profit des nouveaux palais stambouliotes de Dolmabahce et Yildiz, de style européen, les concubines les suivirent.
Le harem est une partie ultramoderne d'un musée situé dans l'ancien palais de Topkapi des sultans turcs à Istanbul.
Le harem est une partie ultramoderne d'un musée situé dans l'ancien palais de Topkapi des sultans turcs à Istanbul. Au fond se trouve le détroit du Bosphore, au premier plan le mur de la cour de l'ancien harem.
Une photo de la chaîne nationale turque TRT.
Avant de passer au texte de la source turque, quelques remarques importantes.
Quand on lit cette revue de la vie du harem, diffusée par la Voix de la Turquie, on remarque quelques contradictions.
Parfois, la revue souligne la sévérité presque carcérale dans laquelle vivaient les gens du harem qui entourait le sultan, et parfois, au contraire, elle parle de mœurs plutôt libérales. Cet écart est dû au fait qu'au cours des près de 500 ans d'existence de la cour du sultan à Istanbul, les mœurs de la cour ottomane ont changé, généralement dans le sens d'un adoucissement. Cela s'appliquait à la vie des simples concubines et des princes - frères des sultans.
Au XVe siècle, pendant la conquête turque de Constantinople (Istanbul) et quelque temps plus tard, les frères des sultans terminaient généralement leur vie par un nœud coulant lancé par des eunuques sur ordre du frère couronné de succès qui devenait sultan. (Un nœud coulant en soie était utilisé car verser le sang d'une personne royale était considéré comme répréhensible).
Par exemple, le sultan Mehmed III, après son accession au trône, a ordonné l'étranglement de 19 de ses frères, devenant ainsi le détenteur du record du nombre.
En général, cette coutume, utilisée auparavant, a été officiellement sanctionnée par le conquérant de Constantinople, le sultan Mehmed II Fatih (le Conquérant), afin de protéger l'empire des conflits civils. Mehmed II a souligné : « Pour le bien de l'État, l'un de mes fils, à qui Dieu accorde le sultanat, peut condamner ses frères à mort. Ce droit a l'approbation de la majorité des avocats."
Plus tard, un certain nombre de sultans ont commencé à sauver la vie de leurs frères en les enfermant dans ce qu'on appelle. "cage dorée"- des chambres isolées du palais du sultan de Topkapi, à côté du harem. Au XIXe siècle, les mœurs se sont encore libéralisées et la « cage » a été progressivement abolie.
La libéralisation, comme déjà mentionné, a également touché les concubines du harem. Les concubines étaient à l'origine des esclaves, parfois amenées au palais directement du marché aux esclaves, parfois présentées au sultan - impuissantes, à la merci du souverain. S'ils ne donnaient pas naissance à des héritiers du sultan, ils étaient alors soit revendus, soit après la mort du souverain, ils étaient envoyés au soi-disant. le vieux harem (à l'extérieur du palais principal de Topkapi) où ils ont vécu leurs jours dans l'oubli.
Ainsi, avec la libéralisation des mœurs, ces concubines de la fin de l'Empire ottoman se sont transformées en femmes libres qui entraient dans le harem avec le consentement de leurs parents pour y faire carrière. Les concubines ne pouvaient plus être revendues ; elles pouvaient quitter le harem, se marier, recevoir un manoir et une récompense monétaire du sultan.
Et, bien sûr, les cas de l'Antiquité ont été oubliés lorsque les concubines étaient simplement jetées hors du palais dans un sac dans le Bosphore pour transgressions.
Parlant de la « carrière des concubines », rappelons que les sultans d'Istanbul (à l'exception du sultan Soliman, qui épousa Roksolana) ne se marièrent jamais ; Mais à propos de tout cela dans le matériel de la source originale (écoutez aussi fichier audio ci-dessous).
« Filles avec et sans burqa », ou le lieu où les chercheurs obtiennent des informations sur le harem des sultans turcs
« À partir du XVe siècle, des histoires européennes sur le palais ottoman ont commencé à apparaître. Certes, le harem est resté longtemps un lieu interdit où les Européens ne pouvaient pénétrer. Les concubines et les enfants du sultan vivaient dans le harem. Le harem du palais du sultan s'appelait « darussade », ce qui signifie de l'arabe « porte du bonheur ».. (Le mot arabe « harem » signifie « interdit ». Site Web approximatif).
Les habitants du harem avaient des liens extrêmement limités avec le monde extérieur. Ils ont tous passé leur vie entre quatre murs. À propos, les concubines du sultan n’ont quitté le palais qu’au début du XIXe siècle, c’est-à-dire Avant l'accession de Mahmud II au trône, les concubines ne se couvraient pas la tête avec une burqa. Ils ont commencé à se couvrir la tête à la manière musulmane à partir de cette période, lorsqu'ils étaient autorisés à quitter le palais et à participer à des pique-niques. Au fil du temps, des concubines ont même commencé à être emmenées en dehors d’Istanbul, au palais du sultan à Edirne. Bien entendu, les femmes se couvraient complètement le visage pour que personne ne puisse les voir.
Les eunuques qui servaient dans le harem prenaient des mesures très strictes pour empêcher les étrangers d'entrer dans ce saint des saints qu'est le palais du sultan. Pour le moment, ce sont les eunuques qui peuvent dire au moins quelque chose sur le harem. Cependant, les eunuques ne l'ont pas fait et ont emporté leurs secrets dans la tombe. Des précautions particulières étaient également prises lors de l'enregistrement de ce qui était lié à la vie économique du harem. Par exemple, les noms des concubines n’étaient presque jamais mentionnés dans ces documents. Ce n'est que lorsque le décret du sultan fut promulgué lors de la création de l'une ou l'autre fondation caritative que les noms des concubines pouvaient être mentionnés, que le sultan nommait, pour ainsi dire, « présidents du conseil d'administration de ces fonds ».
Il existe donc très peu de documents qui éclairent la vie dans le harem du sultan. Ce n'est qu'après la déposition du sultan Abdul Hamid II en 1908 que les étrangers commencèrent à être autorisés à entrer dans le harem. Cependant, leurs notes n’ont pas suffi à lever complètement le voile sur les secrets concernant le harem. Quant aux notes écrites avant 1909, elles peuvent difficilement être considérées comme quelque chose de fiable, car les auteurs des notes ont été contraints de se contenter de rumeurs, souvent assez incroyables. Naturellement, il ne restait plus aucune image des concubines. Les historiens ne disposent que de notes des épouses des ambassadeurs occidentaux, et l’authenticité des images des concubines du sultan conservées dans le musée du palais du sultan de Topkapi est très douteuse.
Pour l'heure, le palais du sultan, entouré de hauts murs, était soigneusement gardé. Le harem était encore plus protégé. Il était presque impossible d'arriver ici. Le harem était gardé par des eunuques. Les gardes ne pouvaient pas regarder le visage des concubines s'ils devaient avoir une conversation avec elles. En fait, les courtisans, peu importe à quel point ils le voulaient, ne pouvaient pas le faire, car ces conversations se déroulaient uniquement derrière le rideau. (Mais les concubines des nobles lors de diverses cérémonies festives et mariages se présentaient devant le sultan la tête découverte). De plus, même les eunuques, en entrant dans les locaux du harem, devaient annoncer leur arrivée par une forte exclamation de « destur ! . (Littéralement, l'exclamation signifie « route ! » Remarque du site). L'entrée secrète dans le palais, sans parler du harem, était impossible. Ceci malgré le fait que le territoire du palais était assez étendu. Pour vous il peut sembler que le harem du sultan était une sorte de prison. Cependant, ce n'était pas tout à fait vrai.
Concubines du harem du sultan : de l'esclave au statut libre
Quand on évoque un harem, on pense aux concubines, qui étaient essentiellement des esclaves. L’institution de l’esclavage est apparue, on le sait, à l’aube de l’humanité. Les Arabes étaient également impliqués dans la traite des esclaves. Incl. et dans la période préislamique. Le Prophète Mahomet n’a pas aboli cette institution. Cependant, durant la période islamique, les esclaves, qui étaient pour la plupart des captifs, pouvaient obtenir la liberté de diverses manières. Durant la période abbasside, Bagdad abritait le plus grand marché aux esclaves de l’Est. De plus, les califes abbassides prélevaient un tribut dans certaines régions non pas en argent, mais en esclaves. Et. (Les Abbassides sont la deuxième dynastie des califes arabes. Les ancêtres des Ottomans, les Seldjoukides, ont servi avec eux. Après les califes abbassides, ce sont les sultans ottomans qui sont devenus les califes des fidèles, les Ottomans avaient donc l'habitude de regarder en arrière. sur les traditions de la cour abbasside.
Conformément à la loi islamique, le propriétaire d'un esclave pouvait l'utiliser comme une chose avec toutes les conséquences qui en découlaient. Certes, le prophète Mahomet a dit que les esclaves devraient recevoir de la nourriture et des vêtements provenant de ce qui est disponible dans la maison, et ne pas les soumettre à la torture. C'est pourquoi les musulmans traitaient bien les esclaves. (Donc dans le texte du site Web « Voices of Turkey »). De plus, la libération d’un esclave était considérée comme un grand bénéfice. Le prophète Mahomet a dit qu’un musulman qui libère un esclave sera libéré des cauchemars de l’enfer. C’est pourquoi les sultans ottomans accordaient des dots, voire des demeures, à leurs concubines. Les concubines libérées ont également reçu de l'argent, des biens immobiliers et divers cadeaux coûteux.
Les plus beaux esclaves de l’époque ottomane étaient affectés aux harems. Tout d'abord, chez le sultan. Et le reste était vendu sur les marchés aux esclaves. Il y avait une coutume selon laquelle les vizirs, d’autres nobles et les sœurs du sultan présentaient des concubines au sultan.
Les filles étaient recrutées parmi des esclaves venus de différents pays. Au XIXème siècle, la traite négrière était interdite dans l’Empire ottoman. Cependant, après cela, les représentants de divers peuples du Caucase eux-mêmes ont commencé à donner des filles au harem du sultan.
Le nombre de concubines dans le harem du sultan commença à augmenter à partir du XVe siècle, à partir du règne du sultan Mehmed II le Conquérant.
Sur la base de ce qui précède, les concubines d'origine étrangère sont devenues les mères des sultans. C'était la mère du sultan qui dirigeait le harem et contrôlait la vie du harem. Les concubines qui donnaient des fils au sultan accédaient à une position d'élite. Naturellement, la plupart des concubines se sont transformées en servantes ordinaires.
Rares sont ceux qui sont devenus les favoris des sultans, les concubines que les sultans rencontraient constamment. Les sultans ne savaient rien du sort des autres.
Au fil du temps, trois groupes de concubines se sont formés dans les harems du sultan :
Le premier groupe comprenait des femmes qui n'étaient plus jeunes selon les normes de l'époque ;
Les deux autres groupes comprenaient de jeunes concubines. Ils ont été formés dans un harem. Dans le même temps, les filles les plus intelligentes et les plus belles étaient formées, à qui on apprenait à lire et à écrire ainsi que les règles de comportement dans le palais du sultan. Il était entendu que les filles de ce groupe pourraient éventuellement devenir les mères des futurs sultans. Les filles sélectionnées pour le deuxième groupe ont notamment appris l'art du flirt. Cela était dû au fait qu'après un certain temps, les concubines pouvaient être retirées du harem et revendues ;
Et le troisième groupe comprenait les concubines les plus chères et les plus belles - les odalisques. Les filles de ce groupe servaient non seulement les sultans, mais aussi les princes. (Le mot « odalık » - (« odalisque ») est traduit du turc de manière assez triviale - « femme de chambre ». Remarque du site).
Les concubines entrant dans le palais reçurent d’abord un nouveau nom. La plupart de ces noms étaient d'origine persane. Des noms étaient donnés aux filles en fonction de leur caractère, de leur apparence et de leurs caractéristiques. A titre d'exemple de noms de concubines, on peut citer : Majamal (au visage lunaire), Nergidezada (une fille qui ressemble à une jonquille), Nerginelek (un ange), Cheshmira (une fille aux beaux yeux), Nazlujamal (coquine). Afin que tout le monde dans le harem connaisse ces noms, le nom de la jeune fille était brodé sur son turban. Naturellement, les concubines apprenaient le turc. Il existait une hiérarchie entre les concubines, qui dépendait également de la durée de leur séjour dans le harem.
À propos de "devshirma" et des sultans - célibataires éternels
L’une des caractéristiques de l’Empire ottoman est le pouvoir ininterrompu de la même dynastie. Le Beylik, créé par Osman Bey au XIIe siècle, s'est ensuite développé en un empire qui perdura jusqu'au XXe siècle. Et pendant tout ce temps, l'État ottoman était dirigé par des représentants de la même dynastie.
Avant la transformation de l’État ottoman en empire, ses dirigeants épousaient les filles d’autres beys turkmènes ou de nobles et dirigeants chrétiens. Au début, ces mariages avaient lieu avec des femmes chrétiennes, puis avec des femmes musulmanes.
Ainsi, jusqu'au XVe siècle, les sultans avaient à la fois des épouses et des concubines légales. Cependant, avec la puissance croissante de l’État ottoman, les sultans ne voyaient plus la nécessité d’épouser des princesses étrangères. Depuis lors, la famille ottomane a commencé à être continuée par les enfants de concubines esclaves.
Pendant le califat abbasside, une garde de cour a été créée à partir d'esclaves, beaucoup plus fidèles au dirigeant que les représentants des autres clans locaux. Durant la période ottomane, cette approche s’est élargie et approfondie. Les garçons chrétiens étaient convertis à l'islam, après quoi les jeunes convertis ne servaient que le sultan. Ce système était appelé « devshirme ». (Selon le système « devşirme » (lit. « devşirme » est traduit par « collecte », mais pas par « impôt sur le sang » - comme on le traduit souvent en russe), les recrues étaient recrutées dans les régiments de « janissaires », mais seulement les les garçons les plus talentueux étaient envoyés étudier au palais du sultan pour se préparer au service militaire ou civil, les autres étaient envoyés dans des familles turques des régions d'Istanbul jusqu'à ce qu'ils atteignent l'âge adulte. Ensuite, ces jeunes, déjà turcs et convertis à l'islam, étaient affectés. à la fonction publique du sultan ou à l'armée. Ce système a commencé à fonctionner au 14ème siècle. Au cours des cent années suivantes, ce système s’est tellement renforcé et étendu que les jeunes chrétiens convertis à l’islam ont occupé toutes les places dans la hiérarchie étatique et militaire de l’Empire ottoman. Et ainsi ça a continué.
Les convertis les plus doués furent élevés à la cour du sultan. Ce système d'éducation du palais civil était appelé « enderun ». Malgré le fait que ces personnes étaient officiellement considérées comme des esclaves du sultan, leur position différait de celle des esclaves, pour ainsi dire, du « type classique ». De la même manière, les concubines recrutées parmi les femmes chrétiennes jouissaient d'un statut particulier. Leur système éducatif était similaire au système « devshirme ».
Il est à noter que le récent renforcement de l'influence des étrangers convertis à l'islam a conduit au fait qu'au XVe siècle, les hommes devshirme ont commencé à occuper non seulement tous les postes militaires, mais également tous les postes gouvernementaux les plus importants, et les filles devshirme issues de concubines ordinaires ont commencé à se transformer en personnes dont le rôle dans les affaires du palais et de l'État s'est accru de plus en plus.
Une version des raisons pour lesquelles les sultans ottomans ont décidé de vivre uniquement avec des concubines en Europe serait une réticence à répéter le sort amer et honteux du sultan Bayazid Ier. Cependant, cette version était loin de la vérité. En 1402, une bataille eut lieu près d'Ankara au cours de laquelle les troupes ottomanes furent vaincues par les troupes de Timur. Le sultan Bayazid a été capturé et l'épouse de Bayazid, la princesse serbe Maria, que Timur a transformée en son esclave, a également été capturée par Timur. En conséquence, Bayezid s'est suicidé. (La victoire de Timur, également connu sous le nom de Tamerlan, a ralenti l'expansion de l'Empire ottoman et a retardé la chute de Constantinople et de Byzance de plusieurs générations (plus de 100 ans). Note du site).
Cette histoire a été décrite pour la première fois par le célèbre dramaturge anglais Christopher Marlowe dans sa pièce « The Great Timurleng » écrite en 1592. Cependant, quelle est la vérité dans le fait que c'est cette histoire qui a forcé les sultans ottomans à cesser de prendre des femmes, pour se tourner complètement vers des concubines ? Le professeur anglais Leslie Pierce estime que l'abandon des mariages dynastiques officiels était associé à un net déclin de leur importance politique pour les sultans ottomans au XVe siècle. De plus, la tradition du harem, traditionnelle pour les musulmans, a fait des ravages. Après tout, les califes abbassides (à l'exception du premier) étaient également des enfants de concubines de harem.
Dans le même temps, comme en témoigne l'histoire racontée par la fille du sultan Abdul Hamid II, qui régna dans le dernier tiers du XIXe siècle (jusqu'en 1908), à la fin du XIXe siècle, la monogamie s'était généralisée à Istanbul. Abdul Hamid II avait une concubine préférée, qui se distinguait par la froideur de ses sentiments. En fin de compte, le sultan réalisa qu'il ne pouvait pas voir l'amour de sa concubine et la donna pour épouse à un ecclésiastique, lui donnant un manoir. Certes, pendant les 5 premiers jours après le mariage, le sultan a gardé le mari de son ancienne concubine dans le palais, sans le laisser rentrer chez lui.
XIXème siècle. Plus de liberté pour les concubines du harem du sultan
Le statut d'une concubine dans le harem dépendait du degré de proximité avec le sultan. Si une concubine, et plus encore les concubines les plus aimées du sultan, les odalisques, parvenaient à donner naissance à un fils au sultan, alors le statut de la femme chanceuse s'élevait immédiatement au niveau de la femme du sultan.
Et si à l’avenir le fils de la concubine devenait également sultan, alors cette femme prenait le contrôle du harem, et parfois de tout le palais, entre ses propres mains.
Les concubines qui ne parvenaient pas à entrer dans la catégorie des odalisques étaient finalement mariées, dotées d'une dot. Les maris des concubines du sultan étaient pour la plupart des nobles de haut rang ou leurs fils. Ainsi, le souverain ottoman Abdul Hamil Ier, qui régna au XVIIIe siècle, offrit l'une de ses concubines, proche du sultan depuis son enfance, comme épouse au fils de son premier vizir.
Les concubines qui ne devenaient pas des odalisques, mais travaillaient en même temps dans le harem comme servantes et enseignantes de jeunes concubines, pouvaient quitter le harem après 9 ans. Cependant, il arrivait souvent que les concubines ne voulaient tout simplement pas quitter leurs murs familiers et se retrouver dans des conditions inconnues. En revanche, les concubines qui souhaitaient quitter le harem et se marier avant l'expiration des neuf années requises pouvaient en faire la demande auprès de leur maître, c'est-à-dire le sultan.
Fondamentalement, ces demandes étaient exaucées, et ces concubines recevaient également une dot et une maison à l'extérieur du palais. Les concubines qui quittaient le palais recevaient une parure de diamants, des montres en or, des tissus et tout ce dont elles avaient besoin pour meubler leur maison. Ces concubines recevaient également une allocation régulière. Ces femmes étaient respectées dans la société et étaient appelées femmes du palais.
Les archives du palais nous apprennent que des pensions étaient parfois versées aux enfants d'anciennes concubines. En général, les sultans faisaient tout pour que leurs anciennes concubines ne connaissent pas de difficultés financières.
Jusqu'au 19ème siècle, il était interdit aux concubines remises aux princes héritiers d'accoucher. Le premier à permettre à la concubine d'accoucher fut le prince héritier Abdul Hamid, devenu sultan Abdul Hamid Ier après son accession au trône. Cependant, du fait que la concubine a donné naissance à une fille, cette dernière a été élevée en dehors du palais. avant l'accession d'Abdul Hamid au trône. La jeune fille a donc pu retourner au palais avec le rang de princesse.
Les archives du palais conservent de nombreux documents relatant les romances entre les princes héritiers et les concubines du sultan. Ainsi, lorsque le futur Murat V avait 13-14 ans, il était dans la chambre du menuisier du palais, à ce moment-là une concubine entra ici. Le garçon était terriblement confus, mais la concubine a dit qu'il n'avait aucune raison d'avoir honte et qu'il disposait de 5 à 10 minutes qu'il devrait utiliser à des fins appropriées.
Il arrivait que des concubines aient même des liaisons avec des eunuques. Malgré tout le caractère problématique de ces romans. Il arrivait d’ailleurs que des eunuques s’entretuaient par jalousie.
Dans les dernières étapes de l'existence de l'Empire ottoman, des romances se produisaient entre des concubines et des musiciens, des éducateurs et des peintres qui entraient dans le harem. Le plus souvent, de telles histoires d'amour se déroulaient entre concubines et professeurs de musique. Parfois, les concubines-éducateurs principaux fermaient les yeux sur les romans, parfois non. Ce n’est donc pas un hasard si au XIXe siècle plusieurs concubines se sont mariées à des musiciens célèbres.
Il existe également dans les archives des récits d'histoires d'amour entre concubines et jeunes hommes convertis à l'islam, puis envoyés au palais pour y suivre une éducation et une formation.
Des histoires similaires se produisaient également entre concubines et étrangers qui, pour une raison ou une autre, étaient invités à travailler dans le palais. Ainsi, à la fin du XIXe siècle, une histoire tragique s'est produite. Un artiste italien a été invité à peindre une partie du palais du sultan Yildiz. L'artiste était surveillé par ses concubines. (Le palais Yildiz (« Étoile »), construit dans le style européen, était la deuxième résidence du sultan construite selon les modèles européens - après le palais de Dolmabahce. Yildiz et Dolmabahce étaient étonnamment différents de l'ancienne résidence des sultans - le palais de Topkapi, construit dans le style oriental, Topkapi fut le dernier à être abandonné par les sultans ottomans, qui s'installèrent d'abord à Dolmabahce puis sur le site de Yildiz).
Après un certain temps, une histoire d'amour naît entre l'une des concubines et l'artiste. L’enseignant, qui a appris cela, a déclaré que la relation d’une femme musulmane avec un infidèle était un péché. Après cela, la malheureuse concubine se suicida en se jetant dans le four.
Il y a eu de nombreuses histoires tragiques similaires dans la vie des concubines. Cependant, il arriva que de telles histoires ne se terminèrent pas tragiquement et que les concubines adultères furent simplement expulsées du palais.
Les concubines qui avaient commis l'une ou l'autre infraction grave ont également été expulsées. Quoi qu’il en soit, les concubines ne furent pas abandonnées à leur sort. Cela s'est produit par exemple à la fin du XIXe siècle. Une fois, trois concubines divertirent le sultan Abdul Hamid II alors qu'il travaillait dans un atelier de menuiserie (tous les sultans avaient des passe-temps différents). Un beau jour, une concubine devint jalouse d'une autre du sultan et mit le feu à l'atelier. Le feu a été éteint. Les trois concubines ont refusé d'admettre leur culpabilité, mais les gardes du palais ont finalement réussi à identifier le coupable de l'incendie. Le sultan pardonne à la jalouse, qui doit néanmoins quitter le palais. Cependant, la jeune fille recevait un salaire du trésor du palais.
Roksolana-Hurrem - « Dame de fer » du harem
Hurrem est l'une des concubines les plus célèbres du sultan, qui a eu à une époque une forte influence sur la politique ottomane. Alexandra Anastasia Lisowska est d'abord devenue la femme bien-aimée du sultan, puis la mère de son héritier. On peut dire que la carrière d'Alexandra Anastasia Lisowska a été magnifique.
À l'époque ottomane, il existait une pratique consistant à envoyer des princes héritiers dans les provinces en tant que gouverneurs afin que les futurs sultans acquièrent des compétences en matière de gouvernement. Dans le même temps, leurs mères se rendaient également avec les princes héritiers dans le district qui leur était désigné. Les documents montrent que les princes avaient un grand respect pour leurs mères et que celles-ci recevaient des salaires supérieurs à ceux des princes. Soliman - le futur sultan Soliman le Magnifique au XVIe siècle, alors qu'il était prince héritier, fut envoyé pour gouverner (la ville de) Manissa.
A cette époque, l'une de ses concubines, Makhidevran, qui était soit albanaise, soit circassienne, donna naissance à son fils. Après la naissance de son fils, Makhidevran a reçu le statut de femme principale.
À l'âge de 26 ans, Soliman monta sur le trône. Après un certain temps, une concubine de l'Ukraine occidentale, qui faisait alors partie de la Pologne, entra dans le harem. Le nom de cette concubine, une belle et joyeuse fille, était Roksolana. Dans le harem, elle reçut le nom de Khurrem (Hurrem), qui signifie « joyeuse » en persan.
En très peu de temps, Alexandra Anastasia Lisowska a attiré l'attention du sultan. Mahidevran, la mère du prince héritier Mustafa, est devenue jalouse de Hurrem. L'ambassadeur vénitien écrit à propos de la querelle survenue entre Makhidevran et Khyurrem : « Makhidevran a insulté Khyurrem et lui a déchiré le visage, les cheveux et la robe. Après un certain temps, Alexandra Anastasia Lisowska fut invitée dans la chambre du sultan. Cependant, Alexandra Anastasia Lisowska a déclaré qu'elle ne pouvait pas s'adresser au souverain sous cette forme. Cependant, le sultan appela Hurrem et l'écouta. Il a ensuite appelé Mahidevran pour lui demander si Alexandra Anastasia Lisowska lui avait dit la vérité. Mahidevran a déclaré qu'elle était la femme principale du sultan et que les autres concubines devaient lui obéir, et qu'elle n'avait pas encore battu le perfide Hurrem. Le sultan était en colère contre Mahidevran et a fait de Hurrem sa concubine préférée.
Un an après avoir rejoint le harem, Alexandra Anastasia Lisowska a donné naissance à un fils. Suite à cela, elle a donné naissance à cinq enfants, dont une fille. Ainsi, la règle du harem, selon laquelle une concubine ne pouvait donner naissance qu'à un seul fils au sultan, ne s'appliquait pas à Hurrem. Le sultan était très amoureux de Hurrem et refusa donc de rencontrer d'autres concubines.
Un beau jour, un gouverneur envoya au sultan deux belles concubines russes en cadeau. Après l'arrivée de ces concubines dans le harem, Alexandra Anastasia Lisowska a piqué une crise de colère. En conséquence, ces concubines russes ont été confiées à d’autres harems. C'est un autre exemple de la manière dont Soliman le Magnifique a violé les traditions au nom de l'amour pour Hurrem.
Lorsque le fils aîné Mustafa a eu 18 ans, il a été envoyé comme gouverneur à Manissa. Makhidevran fut envoyé avec lui. Quant à Hurrem, elle rompit avec une autre tradition : elle ne suivit pas ses fils là où ils étaient nommés gouverneurs, bien que d'autres concubines qui donnaient des fils au sultan les accompagnaient toujours. Alexandra Anastasia Lisowska rendait simplement visite à ses fils.
Après que Makhidevran ait été expulsée du palais, Khyurrem est devenue la femme principale du harem. Hurrem est également devenue la première concubine de l'Empire ottoman avec laquelle le sultan s'est marié. Après la mort de la mère du sultan, Hamse Alexandra Anastasia Lisowska prit le contrôle total du harem. Au cours des 25 années suivantes, elle dirigea le sultan comme elle le souhaitait, devenant ainsi la personne la plus puissante du palais..
Alexandra Anastasia Lisowska, comme d'autres concubines qui avaient des fils du sultan, ont tout fait pour que son fils (ou plutôt l'un d'eux) devienne l'héritier du trône. Elle a réussi à saper la confiance du sultan dans le prince héritier Mustafa, qui était très populaire parmi le peuple et très aimé des janissaires. Hurrem réussit à convaincre le sultan que Mustafa allait le renverser. Makhidevran veillait constamment à ce que son fils ne soit pas empoisonné. Elle a compris que des complots se tissaient autour, dont le but était d'éliminer Mustafa. Cependant, elle n’a pas réussi à empêcher l’exécution de son fils. Après cela, elle a commencé à vivre à Bursa, vivant dans la pauvreté. Seule la mort de Hurrem la sauva de la pauvreté.
Soliman le Magnifique, qui a dirigé la plupart des campagnes, a reçu des informations sur la situation dans le palais exclusivement d'Alexandra Anastasia Lisowska. Des lettres ont été conservées qui reflètent le grand amour et le désir ardent du sultan pour Hurrem. Ce dernier devient son principal conseiller.
Une autre victime d'Alexandra Anastasia Lisowska était le vizir en chef, Sadrazam Ibrahim Pacha, qui était également autrefois esclave. C'était un homme qui servait le sultan depuis Manissa et était marié à la sœur de Soliman le Magnifique. De plus, à cause des machinations de Khyurrem, un autre fidèle confident du sultan, Kara-Ahmet Pacha, a été tué. Hurrem était aidée dans ses intrigues par sa fille Mihrimah et son mari, croate de naissance, Rustem Pacha.
Hurrem est mort avant Suleiman. Elle n’a pas vu son fils monter sur le trône. Hurrem est entrée dans l'histoire ottomane comme la concubine la plus puissante », a rapporté la station dans ses essais sur l'histoire de la Turquie (le fils de Suleiman de Mahidevran, Mustafa, a été étranglé sur ordre de Suleiman, parce que le sultan avait été inspiré par le fait que Mustafa préparait une trahison. Après la mort de Roksolana, des années ont passé lorsque Hürrem est décédé, lorsque le défunt Suleiman a été remplacé par son fils de Hürrem, Selim, devenu célèbre pour l'écriture de poésie, ainsi que pour l'ivresse dans l'histoire ottomane, il apparaît maintenant sous le surnom de Selim. l'Ivrogne. Au total, Roksolana a donné naissance à cinq enfants de Suleiman, dont. quatre fils, mais seul Selim a survécu à son père. Le premier fils de Roksolana, Mehmed (vie 1521-1543), est mort en bas âge, tout comme le plus jeune fils Dzhangir (1533-1553) ; un autre fils de Roksolana, Bayezid (1525-1562), fut exécuté sur ordre de son père après, lors d'une querelle avec son frère, le prince Selim (qui devint plus tard sultan), il s'enfuit en Iran, hostile aux Ottomans, mais fut puis extradé. Le tombeau de Roksolana se trouve dans la mosquée Suleymaniye d'Istanbul. Note site web).
Cette série d'essais a été diffusée par la radio publique étrangère turque « Voix de la Turquie » au cours de l'hiver et du printemps 2007, dans son édition russe. Cette publication fournit une transcription des textes des essais en date du 01/02/2007 ; 16/01/2007 ; 23/01/2007 ; 30/01/2007 ; 27/02/2007 ; Les sous-titres des essais sont organisés par Portalostranah.
Quelles étaient les conditions de vie des concubines dans le harem des sultans de l'Empire ottoman, explique Alexandra Shutko, candidate en histoire de l'art, auteur des études « Roksolana : Mythes et réalités », « Lettres de Roksolana : Amour et diplomatie » et roman « Hatice Turhan ».
PREMIER MYTHE À propos de l'immensité des harems et du sexe en groupe
De retour chez eux, les ambassadeurs européens ont parlé du harem du sultan, rempli de beautés du monde entier. Selon leurs informations, Soliman le Magnifique avait plus de 300 concubines. Son fils Selim II et son petit-fils Murad III auraient eu encore plus de femmes : il aurait eu 100 enfants.
Cependant, les registres des greniers du palais de Topkapi contiennent des informations précises sur les coûts d'entretien du harem. Ils témoignent que Soliman le Magnifique avait 167 femmes en 1552, Selim II - 73, Murad III - environ 150. Les sultans n'avaient pas de relations intimes avec tout le monde, et le cercle familial ne comprenait que 3 à 4 % du nombre total de concubines : favoris et mères d'enfants.
Ainsi, Soliman le Magnifique vivait depuis les années 1530 dans un mariage monogame avec. C'était un précédent, car selon la loi islamique, les Ottomans pouvaient avoir quatre épouses officielles et un nombre illimité de concubines (maîtresses). Après Roksolana, les sultans épousèrent des concubines pendant près d'un siècle. Selim II fut fidèle à son épouse grecque Nurban pendant la majeure partie de sa vie. L'Albanaise Safiye était la favorite de Murad III et la mère de ses cinq enfants.
Jusqu'au XVe siècle, les sultans n'épousaient que des femmes de naissance noble : des princesses chrétiennes et des filles de chefs tribaux turcs.
« La Cour des Élus » est le harem du sultan situé au palais de Topkapi à Istanbul. Photo : Brian Jeffery Beggerly / Flickr « La Cour des Élus » est le harem du sultan au palais de Topkapi à Istanbul. Photo : Brian Jeffery Beggerly / Flickr Salle impériale dans le harem du palais de Topkapi. Photo : Dan/Flickr
Le deuxième mythe concerne la vie sans but et dépravée des concubines.
Le harem n'était pas une maison de débauche, mais un mécanisme complexe de coexistence de la famille du sultan. Le niveau le plus bas était occupé par de nouveaux esclaves - adjems. je les ai ramassés valide- la mère du sultan, qui dirigeait traditionnellement le harem. Les Adjem étaient hébergés dans des salles communes sous la garde de femmes de chambre expérimentées.
Des filles de moins de 14 ans ont été enlevées à la captivité des Tatars de Crimée et des pirates ottomans. Puis pendant longtemps, on leur a enseigné dans une école de harem : lire le Coran en arabe, écrire en ottoman, jouer d'instruments de musique, danser, chanter, coudre et broder. Les principales conditions pour le casting : le jeune âge, la beauté, la santé et la chasteté sont obligatoires.
La discipline du harem est attestée par l'écriture arabe qui décore les murs des pièces et des couloirs de Topkapi. Les guides prétendent à tort qu’il s’agit de lignes de poésie amoureuse. En fait, ce sont des sourates du Coran. Ainsi, au-dessus des portes en marbre sculpté il est écrit : « Ô vous qui croyez ! N'entrez pas dans les maisons d'autrui avant d'avoir demandé la permission et d'avoir salué paisiblement leurs habitants. C'est mieux pour toi". (Sourate An-Nur, 27).
Aucun homme, à l'exception du sultan et des serviteurs eunuques, n'avait le droit de franchir ces portes pour accéder aux appartements des femmes. Il s'agissait pour la plupart d'Africains castrés par les chrétiens égyptiens lors des caravanes d'esclaves. La loi interdisait aux musulmans de faire cela. Le Prophète Mohammed a dit : "En Islam, la castration n'est possible que sous forme de jeûne."
Calligraphie arabe sur un vitrail du harem du palais de Topkapi. Photo : Brian Jeffery Beggerly / Flickr Calligraphie arabe sur les murs du harem du palais de Topkapi. Photo : Brian Jeffery Beggerly / Flickr Calligraphie arabe sur la porte du harem du palais de Topkapi. Photo : Brian Jeffery Beggerly / Flickr
Troisième mythe sur l'esclavage insupportable dans le harem du sultan
La vie des concubines était radicalement différente du travail des esclaves dans les plantations. "Tous les esclaves disposaient d'une quantité étonnamment grande de temps libre, dont ils pouvaient disposer à leur guise, ainsi que de la liberté d'expression et d'action au sein du harem.", note le chercheur américain d'origine turque Asli Sancar.
Les nobles ottomans rêvaient d'épouser la concubine du sultan. Premièrement, il s’agissait des plus belles femmes de l’empire, choisies pour diriger parmi les nombreux peuples esclaves d’Europe et d’Asie. Deuxièmement, ils ont eu une excellente éducation, ont appris l'étiquette et une attitude respectueuse envers leur mari. Troisièmement, ce serait la plus haute faveur du sultan et le début d’une évolution de carrière dans des postes gouvernementaux.
Un tel mariage était possible pour les concubines qui n'avaient pas de relations intimes avec le sultan. Après 9 ans, ces personnes ont été libérées de l'esclavage et ont reçu une dot importante : une maison, des bijoux en or et une pension, c'est-à-dire des paiements réguliers du trésor du palais.
Liste des servantes du harem du Sultan. Photo gracieuseté d'Alexandra Shutko
Quatrième mythe sur la peine de mort pour des délits mineurs
L'Occident aimait les histoires d'horreur sur la façon dont des concubines désobéissantes étaient cousues dans des sacs en cuir et jetées par les fenêtres du harem dans le Bosphore. La rumeur disait que le fond du détroit était jonché d'ossements de filles. Mais quiconque est allé à Istanbul sait que le palais de Topkapi a été construit à une distance suffisante de l'eau. A notre époque, l'hypothèse de l'existence d'un tunnel souterrain menant au Bosphore n'a pas été confirmée.
Pour les méfaits, les concubines recevaient des punitions légères - détention au sous-sol ou coups avec un bâton sur les talons. Le pire, c'est d'être retiré du harem. Ce fut le cas de la concubine de Sélim Ier le Terrible, qui avait un caractère odieux et commençait à se battre avec d'autres filles. Enceinte du sultan (cas unique !), elle fut mariée au proche collaborateur du pacha.
Kizlyar Agha, eunuque principal du sultan Abdul Hamid II, 1912. Source : Wikipédia
Cinquième mythe : comment les enfants du sultan ont été enlevés à leurs mères esclaves
Les enfants d'esclaves du sultan étaient des membres à part entière de la dynastie du sultan. Les fils sont devenus les successeurs du trône. Après la mort de leur père, l'aîné ou le plus adroit d'entre eux reçut le pouvoir, et sa mère reçut le titre le plus élevé pour les femmes de l'Empire ottoman. Valide Sultan. Le nouveau dirigeant avait le droit légal d'exécuter les frères afin d'empêcher une lutte pour le trône qui serait destructrice pour l'État. Cette règle fut inconditionnellement suivie jusqu'au XVIIe siècle.
Les filles du sultan issues de ses concubines portaient le titre sultans. Le mariage avec eux ne pouvait être que monogame. Les gendres de l'empereur durent abandonner d'autres épouses et concubines : la Sultane était la seule maîtresse de la maison. La vie intime était entièrement contrôlée par l'épouse de haute naissance. Le mari ne pouvait entrer dans la chambre qu'avec la permission de sa femme, et après cela il ne s'allongeait pas, mais « rampait » sur le lit.
Les filles du sultan avaient le droit de divorcer et de se remarier. Le record a été établi par Fatma, fille d'Ahmed Ier, qui a changé d'homme 12 fois. Certains ont été exécutés par leur père, d’autres sont morts à la guerre ou de maladie. Ensuite, ils ont dit qu'épouser Fatima Sultan signifiait se jeter dans les bras des ennuis.
"Odalisque". Artiste Mariano Fortuny 1861.
Commençons par un petit historique. Nous nous souvenons tous de la façon dont Hurrem s'est désespérément battue avec Mahimdevran et son fils dans la série « Le siècle magnifique ». Dans la saison 3, Alexandra Anastasia Lisowska parviendra encore à se débarrasser définitivement de Mustafa, il sera exécuté. Beaucoup condamnent l'insidieux Hurrem, mais toutes les mères feraient de même. Après avoir lu cet article jusqu’au bout, vous comprendrez pourquoi.
Après la mort du sultan, le trône fut transféré au fils aîné du padishah ou au membre masculin le plus âgé de la famille, et les héritiers restants furent immédiatement exécutés. Alexandra Anastasia Lisowska savait que selon la loi de Mehmed le Conquérant, le trône devait passer au fils aîné de Soliman, et que pour assurer le trône à son fils, il devrait se débarrasser de tous les autres frères, non peu importe qui ils étaient. Le prince Mustafa a donc dès le début été condamné à mort pour ses enfants mâles.
Les cruelles coutumes des Ottomans
Presque toutes les lois selon lesquelles les Ottomans ont vécu pendant de nombreux siècles ont été créées par Mehmed le Conquérant. Ces règles, en particulier, permettaient au sultan de tuer toute la moitié masculine de ses proches afin d'assurer le trône à sa propre progéniture. Le résultat en 1595 fut une terrible effusion de sang, lorsque Mehmed III, à la demande de sa mère, exécuta dix-neuf de ses frères, y compris des nourrissons, et ordonna que les sept concubines enceintes de son père soient ligotées dans des sacs et noyées dans la mer de Marmara.
« Après les funérailles des princes, des foules de personnes se sont rassemblées près du palais pour regarder les mères des princes assassinés et les épouses du vieux sultan quitter leurs maisons. Pour les transporter, tous les carrosses, carrosses, chevaux et mulets disponibles dans le palais ont été utilisés. Outre les épouses du vieux sultan, vingt-sept de ses filles et plus de deux cents odalisques furent envoyées au Vieux Palais sous la protection d'eunuques... Là, ils purent pleurer leurs fils assassinés autant qu'ils le souhaitaient.écrit l'ambassadeur G.D. Rosedale dans Queen Elizabeth and the Levant Company (1604).
Comment vivaient les frères des sultans.
En 1666, Selim II, par son décret, assouplit ces lois si dures. Selon le nouveau décret, les héritiers restants étaient autorisés à vivre leur vie, mais jusqu'à la mort du sultan au pouvoir, il leur était interdit de participer aux affaires publiques.
A partir de ce moment, les princes furent gardés dans un café (cage dorée), une pièce adjacente au harem, mais solidement isolée de celui-ci.
Cafés
Kafesas se traduit littéralement par une cage ; cette pièce était aussi appelée « Hold Cage ». Les princes vivaient dans le luxe, mais ne pouvaient même pas en sortir. Souvent, les héritiers potentiels vivant dans le café commençaient à devenir fous, enfermés et se suicidaient.
La vie dans une cage dorée.
Toute la vie des princes s'est déroulée sans aucun lien avec d'autres personnes, à l'exception de quelques concubines dont les ovaires ou l'utérus ont été enlevés. Si, à cause de l'oubli de quelqu'un, une femme tombait enceinte du prince emprisonné, elle se noyait immédiatement dans la mer. Les princes étaient gardés par des gardes dont les tympans étaient percés et la langue coupée. Ces gardiens sourds-muets pouvaient, le cas échéant, devenir des assassins de princes emprisonnés.
La vie dans la Cage Dorée était une torture de peur et de tourment. Les malheureux ne savaient rien de ce qui se passait derrière les murs de la Cage Dorée. A tout moment, le sultan ou les conspirateurs du palais pouvaient tuer tout le monde. Si un prince survivait dans de telles conditions et devenait l'héritier du trône, il n'était le plus souvent tout simplement pas prêt à diriger un immense empire. À la mort de Mourad IV en 1640, son frère et successeur Ibrahim Ier avait tellement peur de la foule se précipitant dans la Cage dorée pour le proclamer nouveau sultan qu'il se barricada dans ses appartements et n'en sortit que lorsque le cadavre fut amené et montré. à lui. Soliman II, après avoir passé trente-neuf ans au café, devient un véritable ascète et s'intéresse à la calligraphie. Étant déjà sultan, il a exprimé à plusieurs reprises son désir de reprendre cette activité tranquille dans la solitude. D'autres princes, comme Ibrahim Ier susmentionné, s'étant libérés, se déchaînèrent sauvagement, comme pour se venger du sort des années ruinées. La cage dorée a dévoré ses créateurs et les a transformés en esclaves.
Chaque résidence de la Cage Dorée se composait de deux à trois pièces. Il était interdit aux princes de les quitter ; chacun avait des serviteurs séparés.
« FILS ILLÉGAUX » DES SULTANS OTTOMANS OU UNE AUTRE Falsification DES CRÉATEURS DU « MAGNIFIQUE SIÈCLE ». KOSEM EMPIRE » Afin de dissiper l'ambiguïté de ce qui a été dit dans la série « Le siècle magnifique. Empire de Kösem », nous ajouterons nos explications du point de vue du contexte historique. Le sultan ottoman ne pouvait pas avoir d’enfants « légitimes » et « illégitimes ». En raison de la polygamie acceptée dans la société islamique orientale traditionnelle, qui était à l'époque l'Empire ottoman, un homme (y compris le sultan) était autorisé à avoir jusqu'à 4 épouses légales selon le nikah (mariage en Islam) et un nombre illimité de concubines. Le nombre de femmes dépend de la richesse de l’homme et de son niveau de revenu, car on supposait que chacune des épouses et concubines disposait de tout le nécessaire à un niveau égal à la propriété de ses rivales. Les maisons dynastiques d'Europe, adhérant à la religion chrétienne, avaient à la fois des enfants légitimes nés dans le mariage et des bâtards - des enfants nés hors mariage. Ce sont ces enfants qui étaient inclus dans les catégories de « légitimes » - ceux nés après le mariage de leurs parents, et « illégitimes » - ceux nés sans formalisation des liens matrimoniaux entre la mère et le père. Le plus souvent, les bâtards des rois recevaient une dignité noble, des titres ducaux et comtaux, des richesses, des vassaux, des lots et des paysans, mais n'avaient pas le droit d'hériter du trône après leurs pères, puisqu'ils étaient nés hors mariage. L'exception concernait les cas où, à la suite de la suppression d'une lignée dynastique, le trône pouvait être pris par un nouveau dirigeant, qui pouvait également être un enfant illégitime (par exemple, le roi anglais Guillaume le Conquérant, qui était le bâtard de son père, le duc Robert le Diable, ou la reine d'Angleterre Elizabeth I Tudor, longtemps non reconnue par l'Église catholique comme la fille légitime de son père Henri VIII). La présence d'un tel nombre d'enfants illégitimes et la limitation significative de leurs droits s'expliquaient à la fois par l'incapacité des monarques chrétiens à contracter des mariages polygames avec un grand nombre de femmes, et par la réticence des rois européens à « diviser » leurs États. entre enfants légitimes et illégitimes, ce qui pourrait provoquer des guerres civiles. Cette structure de la famille et cette hiérarchie familiale étaient fondamentalement différentes de la société orientale, qui avait des valeurs complètement différentes. Les dirigeants islamiques polygames avaient des harems avec des dizaines, des centaines, voire des milliers de femmes esclaves censées servir de concubines. Les téléspectateurs du « Siècle Magnifique » savent déjà qu'une telle esclave ne pourrait devenir une sultane et obtenir la reconnaissance de son entourage et le pouvoir dans l'État que si elle donnait naissance à un fils (ou plusieurs) pour le monarque, et obtenait par la suite des titres élevés comme Haseki Sultan (favorite voire épouse de la sultane au pouvoir) ou Valide Sultan (mère du sultan régnant), si l'on considère spécifiquement l'exemple de l'Empire ottoman. L'héritier du trône ottoman n'était pas le fils aîné de naissance, comme c'était la coutume dans les États européens, mais l'un des fils Shahzade pour qui le père-sultan était le plus favorisé, ou lequel des fils avait la plus grande influence dans l'armée ou dans l'armée. bureaucratie. Parfois, il arrivait que la mère d'un shahzade donné ne soit pas une épouse selon le nikah, mais une concubine du padishah, mais cela ne faisait en aucun cas de son fils un enfant « illégitime », puisque les Ottomans n'ont jamais considéré leurs enfants de ce point de vue. Tous les enfants nés des sultans ottomans dans le cadre de mariages légaux avec leurs épouses ou issus de relations (même célibataires) avec des concubines étaient RECONNUS ET CONSIDÉRÉS (!!!) comme des enfants légitimes, portaient respectivement les titres de Shahzade et de Sultana et étaient pleinement inclus. dans la vie de cour sans aucune omission. Avec l'avènement du sultan suivant, même dans les conditions de l'application de la fameuse « loi Fatih » fratricide, aucun des shahzade exécutés n'a été privé de son titre et de sa position ; généralement enterrés à côté de leurs proches - pères, grands-pères ou frères, ce qui confirmait leur statut élevé. Par conséquent, la question de savoir dans quelle mesure Kösem Sultan a changé quoi que ce soit dans la législation est intenable : même Kösem Sultan, avec tout son pouvoir, n'a pas pu changer l'ordre de la hiérarchie du pouvoir qui était familier à l'Empire ottoman pendant des siècles, depuis le Le nom « shahzade légal ou illégal », invoqué par le scénariste de la série J. Sahin pour copier sans succès la hiérarchie judiciaire des maisons royales d'Europe de l'époque, est infructueux et non autorisé et, en termes simples, erroné et trompeur. Le cas cité dans la série concernant un garçon qui serait né de Shehzade Ibrahim d’une concubine s’est déroulé dans la réalité historique, mais cet enfant n’avait rien à voir avec la famille du sultan. Déjà sous le règne du sultan Ibrahim Ier, une esclave entra au service de Syumbyul Agha, alors Kizlyar Agha (chef des eunuques noirs). La jeune fille a été achetée par Syumbul aux Perses pour beaucoup d'argent et se distinguait par sa beauté et sa grâce. Syumbul Agha, qui a acheté une esclave pour le harem du sultan, n'a pas pu la donner au sultan car non seulement l'esclave ne s'est pas révélée vierge, mais elle était également enceinte. Le père de cet enfant reste inconnu. Comme il n'était pas interdit aux principaux eunuques du harem du sultan d'avoir leurs propres domaines, richesses et même harems, Syumbul Agha, prenant pitié de la jeune fille, l'emmena chez lui et adopta même par la suite le garçon auquel elle avait donné naissance. Voulant subvenir aux besoins de la mère de son fils adoptif et de lui-même, Syumbul, n'ayant pas réussi à placer la jeune femme comme concubine dans le harem d'Ibrahim le Fou, l'amena à Topkapi comme nourrice du petit Shahzade Mehmed, né Haseki Khadije Turhan. Sultan. Les garçons avaient pratiquement le même âge et ont grandi ensemble, donc Ibrahim, qui rendait visite à son fils, connaissait également le fils adoptif de Kizlyar Aga, et comme le bébé était beau, intelligent et doux, le sultan s'est attaché à lui, passant souvent du temps avec lui et jouer, ignorant son propre fils. L'attention et le soin avec lesquels le padishah a choyé son fils adoptif ont suscité du ressentiment, de la jalousie et de la colère chez Khadije Turhan Sultan, et un jour, elle a rejeté l'amertume accumulée sur la mère du garçon et sur lui-même. Ibrahim l'a découvert, ce qui l'a provoqué dans une telle colère qu'il a arraché le petit fils de Mehmed des mains de Khadije Turhan et l'a jeté dans une fontaine voisine (selon une autre version, une piscine ou un étang artificiel). Le bébé ne s'est pas noyé, mais s'est cogné la tête très violemment sur les côtés et s'est coupé le front jusqu'au sang, ce qui est resté à jamais un souvenir pour le futur sultan sous la forme d'une cicatrice. L'incident a effrayé et inquiété Syumbyul-aga, car il craignait à juste titre une vengeance de la part du sultan Turkhan, qui a failli perdre son fils par sa faute involontaire. Kizlyar Agha a demandé la démission d'Ibrahim, sous prétexte d'un pèlerinage à La Mecque, il a emmené sa concubine et son fils et a quitté Istanbul en bateau. Mais leur navire a été pris dans une tempête, il a été transporté jusqu'aux côtes de Rhodes, après quoi le navire a été capturé par les pirates maltais qui régnaient sur la Méditerranée. Syumbyul-aga fut brutalement tuée par eux, la femme et le garçon furent capturés, mais bientôt elle mourut elle-même. Le garçon a été confondu par erreur par les pirates avec le fils du sultan Ibrahim, et les voleurs espéraient recevoir une énorme rançon pour lui, mais leurs espoirs ne se sont pas réalisés. L'enfant a survécu, a ensuite été élevé dans la foi chrétienne et a reçu le sacerdoce et le nom de Padre Ottoman en mémoire de son origine. Ibrahim, qui a appris la mort de Syumbyul-aga et la captivité de l'ancienne esclave avec son fils, était furieux et allait même attaquer Malte, qui était un fief des pirates, mais il a été dissuadé de cette idée, après quoi, Afin de nuire à Venise, qui fermait les yeux sur les actions des pirates maltais en Méditerranée, il annonça une campagne contre l'île de Crète, dont la conquête dura cinquante ans pour l'Empire ottoman. En résumant tout ce qui précède, nous attirons votre attention sur le fait qu'il n'y avait et ne pouvait pas y avoir d'enfants « légitimes » ou « illégitimes » des sultans ottomans, comme nous l'ont récemment montré les créateurs de la série : tous les enfants des les sultans, nés d'épouses ou de concubines, étaient considérés comme légitimes et légitimes, ayant droit au trône (garçons) à la fois de jure et de facto. SOURCE D'INFORMATION : 1. Klug J. Histoire du harem dans les cultures du monde. Smolensk : « Rusich », 2004. 2. Mamedov I.B. Institut Haseki dans le harem des sultans ottomans. // Actualités de l'Université pédagogique d'État de Russie nommée d'après A.I. Herzen. 2009. N° 111. pp. 33 – 40. 3. Uluchay Chagatai M. Épouses et filles des sultans ottomans. Ankara. 1990. 4. Freeley J. Secrets de la Cour ottomane. Vie privée des sultans. Smolensk : « Rusich », 2004. 5. Alderson A. D. La structure de la dynastie ottomane. Oxford, 1956 6. Frehley John. Secrets de la cour ottomane. La vie privée des sultans. Par Orhan à Abdul Majid II (histoire de la vie quotidienne : mode de vie, coutumes, mentalité). 1998. New York, Londres. 7. Musallam B. F. Sexe et société en Islam. Cambridge, Angleterre, 1983. 8. Penzer N. M. The Harem. Londres, 1936. 9. Ulucay, Cagatay M. Harem, Ankara, 1985. 10. Ulucay, Cagatay M. Padisahlarin Kadinlari ve Kizlari. Ankara, 1992.
Pendant près de 400 ans, l’Empire ottoman a gouverné le territoire de la Turquie moderne, du sud-est de l’Europe et du Moyen-Orient. Aujourd'hui, l'intérêt pour l'histoire de cet empire est plus grand que jamais, mais peu de gens savent que l'arrêt recèle de nombreux secrets « sombres » cachés aux regards indiscrets.
1. Fratricide
Les premiers sultans ottomans ne pratiquaient pas la primogéniture, selon laquelle le fils aîné héritait de tout. En conséquence, un certain nombre de frères revendiquaient souvent le trône. Au cours des premières décennies, il n’était pas rare que certains héritiers potentiels se réfugient dans des États ennemis et causent de nombreux problèmes pendant de nombreuses années.
Lorsque Mehmed le Conquérant assiégeait Constantinople, son oncle le combattit depuis les murs de la ville. Mehmed a résolu le problème avec sa cruauté habituelle. Lorsqu'il monta sur le trône, il exécuta la plupart de ses parents masculins, ordonnant même que son jeune frère soit étranglé dans son berceau. Il a ensuite publié sa fameuse loi, qui stipulait : « Un de mes fils qui doit hériter du Sultanat doit tuer ses frères"A partir de ce moment, chaque nouveau sultan devait monter sur le trône en tuant tous ses parents masculins.
Mehmed III s'est arraché la barbe de chagrin lorsque son jeune frère lui a demandé grâce. Mais en même temps, il « ne lui a pas répondu un mot » et le garçon a été exécuté avec 18 autres frères. Et Soliman le Magnifique a regardé silencieusement derrière un paravent son propre fils être étranglé avec une corde d'arc lorsqu'il est devenu trop populaire dans l'armée et a commencé à constituer un danger pour son pouvoir.
2. Cages pour sekhzade
La politique fratricide n'a jamais été populaire auprès du peuple et du clergé, et quand Ahmed Ier mourut subitement en 1617, elle fut abandonnée. Au lieu de tuer tous les héritiers potentiels du trône, ils ont commencé à être emprisonnés au palais de Topkapi à Istanbul dans des salles spéciales connues sous le nom de Kafes (« cages »). Un prince ottoman pouvait passer toute sa vie emprisonné dans des Kafes, sous surveillance constante. Et bien que les héritiers aient été, en règle générale, entretenus dans le luxe, de nombreux shehzade (fils des sultans) sont devenus fous d'ennui ou sont devenus des ivrognes débauchés. Et cela est compréhensible, car ils ont compris qu’ils pouvaient être exécutés à tout moment.
3. Le palais est comme un enfer tranquille
Même pour le sultan, la vie au palais de Topkapi pourrait être extrêmement sombre. À cette époque, on pensait qu'il était indécent pour le sultan de trop parler, c'est pourquoi une forme spéciale de langage des signes a été introduite et le souverain a passé la plupart de son temps dans un silence complet.
Mustafa Ier considérait que cela était tout simplement impossible à supporter et tenta d'abolir une telle règle, mais ses vizirs refusèrent d'approuver cette interdiction. En conséquence, Mustafa est vite devenu fou. Il venait souvent au bord de la mer et jetait des pièces de monnaie dans l'eau pour qu'« au moins les poissons les dépensent quelque part ».
L'atmosphère du palais était littéralement saturée d'intrigues - tout le monde se battait pour le pouvoir : vizirs, courtisans et eunuques. Les femmes du harem ont acquis une grande influence et finalement cette période de l'empire est devenue connue sous le nom de « Sultanat des femmes ». Ahmet III écrivait un jour à son grand vizir : « Si je passe d'une pièce à l'autre, alors 40 personnes font la queue dans le couloir, quand je m'habille, alors la sécurité me surveille... Je ne peux jamais être seule".
4. Jardinier avec fonctions de bourreau
Les dirigeants ottomans avaient un pouvoir total sur la vie et la mort de leurs sujets, et ils l’utilisaient sans hésitation. Le palais de Topkapi, où étaient reçus les pétitionnaires et les invités, était un endroit terrifiant. Il y avait deux colonnes sur lesquelles étaient placées des têtes coupées, ainsi qu'une fontaine spéciale réservée exclusivement aux bourreaux pour qu'ils puissent se laver les mains. Lors du nettoyage périodique du palais des personnes indésirables ou coupables, des monticules entiers de langues de victimes étaient construits dans la cour.
Il est intéressant de noter que les Ottomans n’ont pas pris la peine de créer un corps de bourreaux. Curieusement, ces tâches étaient confiées aux jardiniers du palais, qui partageaient leur temps entre l'abattage et la culture de délicieuses fleurs. La plupart des victimes ont été simplement décapitées. Mais il était interdit de verser le sang de la famille et des hauts fonctionnaires du sultan, ils furent donc étranglés. C'est pour cette raison que le chef jardinier avait toujours été un homme énorme et musclé, capable d'étrangler rapidement n'importe qui.
5. Course à la mort
Pour les fonctionnaires offensants, il n'y avait qu'un seul moyen d'éviter la colère du sultan. À partir de la fin du XVIIIe siècle, une coutume est née selon laquelle un grand vizir condamné pouvait échapper à son sort en battant le jardinier en chef dans une course à travers les jardins du palais. Le vizir fut convoqué à une réunion avec le jardinier en chef et, après un échange de salutations, on lui présenta une tasse de sorbet glacé. Si le sorbet était blanc, alors le sultan accordait un sursis au vizir, et s'il était rouge, il devait exécuter le vizir. Dès que le condamné aperçut le sorbet rouge, il dut immédiatement courir à travers les jardins du palais, entre les cyprès ombragés et les rangées de tulipes. Le but était d'atteindre le portail de l'autre côté du jardin qui menait au marché aux poissons.
Le problème était une chose : le vizir était poursuivi par le chef jardinier (qui était toujours plus jeune et plus fort) avec une corde de soie. Cependant, plusieurs vizirs y sont parvenus, dont Haci Salih Pacha, le dernier vizir qui fut le dernier à participer à une course aussi meurtrière. En conséquence, il est devenu le sanjak bey (gouverneur) de l'une des provinces.
6. Boucs émissaires
Bien que les grands vizirs soient théoriquement les seconds après le sultan au pouvoir, ils étaient généralement exécutés ou jetés dans la foule comme bouc émissaire chaque fois que quelque chose n'allait pas. À l'époque de Sélim le Terrible, tant de grands vizirs ont changé qu'ils ont commencé à toujours emporter leur volonté avec eux. Un vizir a demandé un jour à Selim de lui faire savoir à l'avance s'il serait bientôt exécuté, ce à quoi le sultan a répondu que toute une file de personnes s'était déjà alignée pour le remplacer. Les vizirs devaient également calmer les habitants d'Istanbul, qui toujours, lorsqu'ils n'aimaient pas quelque chose, venaient en foule au palais et exigeaient leur exécution.
7. Harem
L'attraction la plus importante du palais de Topkapi était peut-être le harem du sultan. Il comptait jusqu'à 2 000 femmes, dont la plupart étaient des esclaves achetées ou kidnappées. Ces épouses et concubines du sultan étaient enfermées et tout étranger qui les voyait était exécuté sur-le-champ.
Le harem lui-même était gardé et contrôlé par le chef eunuque, qui possédait un pouvoir énorme. Aujourd'hui, il existe peu d'informations sur les conditions de vie dans un harem. On sait qu'il y avait tellement de concubines que certaines d'entre elles n'ont presque jamais attiré l'attention du sultan. D'autres ont réussi à acquérir une telle influence sur lui qu'ils ont participé à la résolution des problèmes politiques.
Ainsi, Soliman le Magnifique tomba follement amoureux de la beauté ukrainienne Roksolana (1505-1558), l'épousa et en fit sa principale conseillère. L'influence de Roxolana sur la politique impériale était telle que le Grand Vizir envoya le pirate Barberousse dans une mission désespérée pour kidnapper la beauté italienne Giulia Gonzaga (comtesse de Fondi et duchesse de Traetto) dans l'espoir que Suleiman la remarquerait lorsqu'elle serait amenée au pouvoir. le harem. Le plan a finalement échoué et Julia n'a jamais été kidnappée.
Une autre dame, Kesem Sultan (1590-1651), a acquis une influence encore plus grande que Roksolana. Elle dirigea l'empire en tant que régente à la place de son fils et plus tard de son petit-fils.
8. Hommage au sang
L'une des caractéristiques les plus célèbres du début de la domination ottomane était le devşirme (« tribut du sang »), un impôt prélevé sur la population non musulmane de l'empire. Cet impôt consistait en le recrutement forcé de jeunes garçons issus de familles chrétiennes. La plupart des garçons ont été recrutés dans le corps des janissaires, une armée de soldats esclaves toujours utilisés dans la première ligne des conquêtes ottomanes. Cet tribut était collecté de manière irrégulière, en recourant généralement au devshirma lorsque le sultan et les vizirs décidaient que l'empire pourrait avoir besoin de main d'œuvre et de guerriers supplémentaires. En règle générale, les garçons âgés de 12 à 14 ans étaient recrutés en Grèce et dans les Balkans, et les plus forts étaient sélectionnés (en moyenne 1 garçon pour 40 familles).
Les garçons recrutés ont été rassemblés par des responsables ottomans et emmenés à Istanbul, où ils ont été inscrits dans un registre (avec des descriptions détaillées, au cas où certains s'échapperaient), circoncis et convertis de force à l'islam. Les plus belles ou les plus intelligentes étaient envoyées au palais, où elles étaient formées. Ces types pouvaient atteindre des rangs très élevés et beaucoup d’entre eux devenaient finalement pachas ou vizirs. Les garçons restants ont d'abord été envoyés travailler dans des fermes pendant huit ans, où ils ont simultanément appris le turc et se sont développés physiquement.
À l’âge de vingt ans, ils devinrent officiellement janissaires, soldats d’élite de l’empire, réputés pour leur discipline de fer et leur loyauté. Le système du tribut du sang devint obsolète au début du XVIIIe siècle, lorsque les enfants des janissaires furent autorisés à rejoindre le corps, qui devint ainsi autonome.
9. L'esclavage comme tradition
Bien que le devşirme (esclavage) ait été progressivement abandonné au cours du XVIIe siècle, il est resté un élément clé du système ottoman jusqu'à la fin du XIXe siècle. La plupart des esclaves étaient importés d'Afrique ou du Caucase (les Adyghe étaient particulièrement appréciés), tandis que les raids des Tatars de Crimée provoquaient un afflux constant de Russes, d'Ukrainiens et de Polonais.
Il était à l’origine interdit d’asservir les musulmans, mais cette règle fut discrètement oubliée lorsque l’offre de non-musulmans commença à se tarir. L’esclavage islamique s’est développé en grande partie indépendamment de l’esclavage occidental et présentait donc un certain nombre de différences significatives. Par exemple, il était un peu plus facile pour les esclaves ottomans d’obtenir la liberté ou d’exercer une certaine influence dans la société. Mais il ne fait aucun doute que l’esclavage ottoman était incroyablement cruel.
Des millions de personnes sont mortes lors des raids d'esclaves ou à cause d'un travail éreintant. Et cela ne parle même pas du processus de castration utilisé pour remplir les rangs des eunuques. Le taux de mortalité parmi les esclaves est illustré par le fait que les Ottomans ont importé des millions d’esclaves d’Afrique, alors que très peu de personnes d’ascendance africaine sont restées dans la Turquie moderne.
10. Massacres
Avec tout ce qui précède, nous pouvons dire que les Ottomans étaient un empire assez loyal. En dehors du devshirme, ils n’ont fait aucune véritable tentative pour convertir les sujets non musulmans. Ils ont accepté les Juifs après leur expulsion d’Espagne. Ils n'ont jamais fait de discrimination à l'égard de leurs sujets et l'empire était souvent dirigé (nous parlons de fonctionnaires) par des Albanais et des Grecs. Mais lorsque les Turcs se sentaient menacés, ils agissaient avec beaucoup de cruauté.
Selim le Terrible, par exemple, était très alarmé par les chiites, qui niaient son autorité de défenseur de l'islam et pouvaient être des « agents doubles » pour la Perse. En conséquence, il massacra presque tout l’est de l’empire (au moins 40 000 chiites furent tués et leurs villages rasés). Lorsque les Grecs ont commencé à rechercher l'indépendance, les Ottomans ont eu recours à l'aide des partisans albanais, qui ont commis une série de terribles pogroms.
À mesure que l’influence de l’empire déclinait, il perdit une grande partie de son ancienne tolérance à l’égard des minorités. Au XIXe siècle, les massacres sont devenus beaucoup plus fréquents. Cela a atteint son paroxysme en 1915, lorsque l’empire, deux ans seulement avant son effondrement, a massacré 75 pour cent de l’ensemble de la population arménienne (environ 1,5 million de personnes).
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