Le dernier souverain de l'Empire ottoman. Mehmed VI Vahideddin

Dans l'article, nous décrirons en détail le Sultanat des Femmes. Nous parlerons de ses représentants et de leur règne, des évaluations de cette période de l'histoire.

Avant d'examiner en détail le Sultanat féminin de l'Empire ottoman, disons quelques mots sur l'État lui-même dans lequel il a été observé. Cela est nécessaire pour inscrire la période qui nous intéresse dans le contexte de l’histoire.

L'Empire ottoman est autrement appelé l'Empire ottoman. Elle a été fondée en 1299. C'est alors qu'Osman I Ghazi, qui devint le premier sultan, déclara le territoire indépendant des Seldjoukides. petit état. Cependant, certaines sources rapportent que le titre de sultan n'a été officiellement accepté que par Murad Ier, son petit-fils.

Montée de l'Empire Ottoman

Le règne de Soliman Ier le Magnifique (de 1521 à 1566) est considéré comme l'apogée de l'Empire ottoman. Un portrait de ce sultan est présenté ci-dessus. Aux XVIe et XVIIe siècles, l’État ottoman était l’un des plus puissants au monde. Le territoire de l'empire en 1566 comprenait des terres situées depuis la ville perse de Bagdad à l'est et Budapest hongroise au nord jusqu'à La Mecque au sud et l'Algérie à l'ouest. L'influence de cet État dans la région commença à s'accroître progressivement à partir du XVIIe siècle. L’empire s’est finalement effondré après la défaite de la Première Guerre mondiale.

Le rôle des femmes au gouvernement

Pendant 623 ans, la dynastie ottomane a gouverné les terres du pays, de 1299 à 1922, date à laquelle la monarchie a cessé d'exister. Dans l’empire qui nous intéresse, contrairement aux monarchies européennes, les femmes n’étaient pas autorisées à gouverner l’État. Cependant, cette situation existait dans tous les pays islamiques.

Cependant, dans l’histoire de l’Empire ottoman, il existe une période appelée le Sultanat des femmes. A cette époque, les représentants du beau sexe participaient activement au gouvernement. De nombreux historiens célèbres ont tenté de comprendre ce qu’est le Sultanat des Femmes et de comprendre son rôle. Nous vous invitons à regarder de plus près cette période intéressante de l’histoire.

Le terme « Sultanat féminin »

Pour la première fois ce terme a proposé son utilisation en 1916 par Ahmet Refik Altinay, un historien turc. Cela apparaît dans le livre de ce scientifique. Son œuvre s’appelle « Le Sultanat des Femmes ». Et à notre époque, les débats se poursuivent sur l’impact de cette période sur le développement de l’Empire ottoman. Il y a un désaccord quant à la cause profonde ce phénomène, si inhabituel pour le monde islamique. Les scientifiques se disputent également pour savoir qui devrait être considéré comme le premier représentant du Sultanat des femmes.

Causes

Certains historiens estiment que cette période a été générée par la fin des campagnes. On sait que le système de conquête des terres et d'obtention du butin militaire reposait précisément sur elles. D'autres chercheurs pensent que le sultanat des femmes dans l'Empire ottoman est né de la lutte pour abroger la loi de succession promulguée par Fatih. Selon cette loi, tous les frères du sultan doivent être exécutés après leur accession au trône. Peu importe quelles étaient leurs intentions. Les historiens qui adhèrent à cette opinion considèrent Hurrem Sultan comme le premier représentant du Sultanat des femmes.

Hurrem Sultan

Cette femme (son portrait est présenté ci-dessus) était l'épouse de Soliman I. C'est elle qui, en 1521, pour la première fois dans l'histoire de l'État, commença à porter le titre de « Haseki Sultan ». Traduite, cette phrase signifie « épouse la plus aimée ».

Parlons-en davantage sur Hurrem Sultan, au nom duquel le sultanat des femmes de Turquie est souvent associé. Son vrai nom est Lisovskaya Alexandra (Anastasia). En Europe, cette femme est connue sous le nom de Roksolana. Elle est née en 1505 à Ukraine occidentale(Rohatina). En 1520, Hurrem Sultan vint au palais de Topkapi à Istanbul. Voici Soliman Ier, Sultan turc, a donné à Alexandra un nouveau nom - Khyurrem. C'est le mot avec arabe peut être traduit par « apporter de la joie ». Soliman Ier, comme nous l'avons déjà dit, a conféré à cette femme le titre de « Haseki Sultan ». Alexandra Lisovskaya a reçu un grand pouvoir. Elle devint encore plus forte en 1534, lorsque la mère du sultan mourut. A partir de ce moment, Alexandra Anastasia Lisowska commence à diriger le harem.

Il faut savoir que cette femme était très instruite pour son époque. Elle parlait plusieurs langues étrangères et répondait donc aux lettres de nobles influents, de dirigeants étrangers et d'artistes. Par ailleurs, Hurrem Haseki Sultan a reçu des ambassadeurs étrangers. Alexandra Anastasia Lisowska était en fait conseillère politique de Soliman Ier. Son mari consacrait une partie importante de son temps aux campagnes, elle devait donc souvent assumer ses responsabilités.

Ambiguïté dans l'évaluation du rôle de Hurrem Sultan

Tous les spécialistes ne sont pas d’accord sur le fait que cette femme devrait être considérée comme une représentante du Sultanat des femmes. L’un des principaux arguments qu’ils présentent est que chacun des représentants de cette période de l’histoire était caractérisé par les deux points suivants : le bref règne des sultans et la présence du titre de « valide » (mère du sultan). Aucun d’eux ne fait référence à Hurrem. Elle n'a pas vécu huit ans pour recevoir le titre de « valide ». De plus, il serait tout simplement absurde de croire que le règne du sultan Soliman Ier a été court, car il a régné pendant 46 ans. Cependant, ce serait une erreur de qualifier son règne de « déclin ». Mais la période qui nous intéresse est considérée comme une conséquence précisément du « déclin » de l’empire. C'est la mauvaise situation de l'État qui a donné naissance au Sultanat des Femmes dans l'Empire Ottoman.

Mihrimah a remplacé Hurrem décédée (sa tombe est illustrée ci-dessus), devenant ainsi le chef du harem de Topkapi. On pense également que cette femme a influencé son frère. Cependant, elle ne peut pas être qualifiée de représentante du Sultanat des femmes.

Et qui peut légitimement être inclus parmi eux ? Nous présentons à votre attention une liste de dirigeants.

Sultanat féminin de l'Empire ottoman : liste des représentants

Pour les raisons évoquées ci-dessus, la majorité des historiens estiment qu’il n’y avait que quatre représentants.

Le premier d'entre eux est Nurbanu Sultan (années de vie - 1525-1583). Elle était vénitienne d'origine, le nom de cette femme était Cecilia Venier-Baffo.
Le deuxième représentant est Safiye Sultan (vers 1550 - 1603). Elle est également vénitienne de son vrai nom Sofia Baffo.
Le troisième représentant est Kesem Sultan (années de vie - 1589 - 1651). Ses origines ne sont pas connues avec certitude, mais il s'agissait probablement d'une femme grecque, Anastasia.
Et le dernier et quatrième représentant est Turkhan Sultan (années de vie - 1627-1683). Cette femme est une Ukrainienne nommée Nadezhda.

Turhan Sultan et Kesem Sultan

Lorsque l'Ukrainienne Nadezhda a eu 12 ans, les Tatars de Crimée l'ont capturée. Ils l'ont vendu à Ker Suleiman Pacha. Il revendit à son tour la femme à Valide Kesem, la mère d'Ibrahim Ier, un dirigeant handicapé mental. Il existe un film intitulé "Mahpaker", qui raconte la vie de ce sultan et de sa mère, qui était en réalité à la tête de l'empire. Elle devait gérer toutes les affaires car Ibrahim Ier était mentalement retardé et ne pouvait donc pas s'acquitter correctement de ses fonctions.

Ce souverain monta sur le trône en 1640, à l'âge de 25 ans. Un événement aussi important pour l'État s'est produit après la mort de Murad IV, son frère aîné (pour qui Kesem Sultan a également dirigé le pays dans les premières années). Murad IV fut le dernier sultan de la dynastie ottomane. Par conséquent, Kesem a été contraint de résoudre les problèmes d'un gouvernement ultérieur.

Question de succession au trône

Il semblerait qu'avoir un héritier si vous avez un grand harem ne soit pas du tout difficile. Cependant, il y avait un problème. C'est que le sultan faible d'esprit avait un goût inhabituel et ses propres idées sur la beauté féminine. Ibrahim Ier (son portrait est présenté ci-dessus) préférait les femmes très grosses. Des chroniques de ces années ont été conservées, qui mentionnent une concubine qu'il aimait. Son poids était d'environ 150 kg. De là, nous pouvons supposer que Turhan, que sa mère a donné à son fils, avait également un poids considérable. C'est peut-être pour cela que Kesem l'a acheté.

Combat de deux Valides

On ne sait pas combien d’enfants sont nés l’Ukrainienne Nadezhda. Mais on sait que c'est elle qui fut la première des autres concubines à lui donner un fils, Mehmed. Cela s'est produit en janvier 1642. Mehmed fut reconnu comme l'héritier du trône. Après la mort d'Ibrahim Ier, décédé à la suite du coup d'État, il devient le nouveau sultan. Cependant, à cette époque, il n’avait que 6 ans. Turhan, sa mère, était légalement tenue de recevoir le titre de « valide », ce qui l'aurait élevée au sommet du pouvoir. Cependant, tout ne s’est pas passé en sa faveur. Sa belle-mère, Kesem Sultan, ne voulait pas céder. Elle a réalisé ce qu’aucune autre femme ne pouvait faire. Elle devient Valide Sultan pour la troisième fois. Cette femme était la seule dans l'histoire à détenir ce titre sous le petit-fils régnant.

Mais le fait de son règne hantait Turkhan. Pendant trois ans (de 1648 à 1651), des scandales éclatent et des intrigues se tissent dans le palais. En septembre 1651, Kesem, 62 ans, fut retrouvé étranglé. Elle a cédé sa place à Turhan.

Fin du sultanat des femmes

Ainsi, selon la plupart des historiens, la date de début du sultanat des femmes est 1574. C'est alors que Nurban Sultan reçut le titre de Valida. La période qui nous intéresse s'est terminée en 1687, après l'accession au trône du sultan Soliman II. Il est déjà dedans âge mûr a reçu le pouvoir suprême 4 ans après la mort de Turhan Sultan, devenant ainsi le dernier Valide influent.

Cette femme est décédée en 1683, à l'âge de 55-56 ans. Ses restes ont été enterrés dans un tombeau d'une mosquée qu'elle avait achevée. Cependant, ce n'est pas 1683, mais 1687 qui est considérée comme la date officielle de fin de la période du Sultanat des Femmes. C'est alors qu'à l'âge de 45 ans, il fut renversé du trône. Cela s'est produit à la suite d'une conspiration organisée par Köprülü, le fils du Grand Vizir. Ainsi finit le sultanat des femmes. Mehmed passa encore 5 ans en prison et mourut en 1693.

Pourquoi le rôle des femmes dans la gouvernance du pays a-t-il augmenté ?

Parmi les principales raisons pour lesquelles le rôle des femmes au sein du gouvernement a augmenté, plusieurs peuvent être identifiées. L'un d'eux est l'amour des sultans pour le beau sexe. Une autre raison est l’influence de leur mère sur leurs fils. Une autre raison est que les sultans étaient frappés d'incapacité au moment de leur accession au trône. On peut aussi noter la tromperie et les intrigues des femmes et les habituelles coïncidences de circonstances. Un autre facteur important est que les grands vizirs changeaient fréquemment. Au début du XVIIe siècle, leur mandat durait en moyenne un peu plus d'un an. Cela a naturellement contribué au chaos et fragmentation politique dans l'empire.

À partir du XVIIIe siècle, les sultans ont commencé à monter sur le trône à un âge assez avancé. Les mères de beaucoup d’entre eux sont mortes avant que leurs enfants ne deviennent dirigeants. D'autres étaient si vieux qu'ils n'étaient plus en mesure de lutter pour le pouvoir et de participer à la résolution d'importants problèmes d'État. On peut dire qu'au milieu du XVIIIe siècle, les valides ne jouaient plus un rôle particulier à la cour. Ils n'ont pas participé au gouvernement.

Estimations de la période du Sultanat des Femmes

Le sultanat féminin dans l’Empire ottoman est évalué de manière très ambiguë. Les représentants du beau sexe, qui étaient autrefois des esclaves et pouvaient accéder au statut de valide, n'étaient souvent pas disposés à mener des affaires politiques. Dans la sélection des candidats et la nomination à des postes importants, ils s'appuient principalement sur les conseils de leurs proches. Le choix reposait souvent non pas sur les capacités de certains individus ou sur leur loyauté envers la dynastie au pouvoir, mais sur leur loyauté ethnique.

D'un autre côté, le Sultanat des femmes dans l'Empire ottoman avait ses côtés positifs. Grâce à lui, il a été possible de maintenir l'ordre monarchique caractéristique de cet État. Elle était basée sur le fait que tous les sultans devaient appartenir à la même dynastie. L'incompétence ou les défauts personnels des dirigeants (comme le cruel sultan Murad IV, dont le portrait est montré ci-dessus, ou le malade mental Ibrahim Ier) étaient compensés par l'influence et le pouvoir de leurs mères ou de leurs femmes. Cependant, on ne peut manquer de prendre en compte que les actions des femmes menées durant cette période ont contribué à la stagnation de l'empire. DANS dans une plus grande mesure cela fait référence à Turhan Sultan. Mehmed IV, son fils, perdit la bataille de Vienne le 11 septembre 1683.

En conclusion

En général, nous pouvons dire qu'à notre époque, il n'existe pas d'évaluation historique sans ambiguïté et généralement acceptée de l'influence du Sultanat des femmes sur le développement de l'empire. Certains chercheurs estiment que la domination du beau sexe a poussé l’État à la mort. D'autres pensent qu'il s'agit davantage d'une conséquence que d'une cause du déclin du pays. Cependant, une chose est claire : les femmes de l’Empire ottoman avaient beaucoup moins d’influence et étaient bien plus éloignées de l’absolutisme que leurs dirigeants modernes en Europe (par exemple, Elizabeth I et Catherine II).

En fait, avec ce haseki du petit-fils de Roksolana, le sultan Murad III (1546-1595), le règne de chiennes au pouvoir illimité (puisque leurs suzerains n'étaient que l'ombre de leurs ancêtres exceptionnels), se disputant pour leur influence sur leurs maris (par exemple faute de meilleur terme) et fils. "Tout-Puissant" dans la série Roksolana ressemble à une tendre violette et à un innocent myosotis dans leur contexte général.

MELIKIE SAFIYE-SULTAN (SOFIA BAFFO) (c.1550-1618/1619).
Il existe deux versions sur l'origine de la principale Haseki (elle n'est jamais devenue l'épouse légale du sultan) Murad III, ainsi que sur l'origine de sa belle-mère Nurbanu Sultan.
La première, généralement acceptée, est qu'elle était la fille de Leonardo Baffo, gouverneur vénitien de l'île de Corfou (et donc parent de Nurbanu, née Cecilia Baffo).
Une autre version, et en Turquie même, ils préfèrent celle-ci - Safiye était originaire du village albanais de Rezi, situé sur les hautes terres de Dukagin. Dans ce cas, il s'agissait d'une compatriote ou, très probablement, d'une parente du poète Tashlijaly Yahya Bey (1498 - au plus tard en 1582), un ami de Shehzade Mustafa, exécuté par Soliman Ier, un « admirateur » en série de Mihrimah Sultan, également albanais d'origine.

Quoi qu'il en soit, Sophia Baffo a été capturée vers 1562, à l'âge de 12 ans, par des pirates musulmans, et achetée par la sœur du padishah turc alors régnant Selim II, Mihrimah Sultan. Conformément aux traditions ottomanes, la fille de Roksolana la garda à son service pendant un an. Puisque Mihrimah, à la fois sous son père, le sultan Soliman, et plus tard, sous le règne de son frère Selim, dirigeait le principal harem de Turquie, très probablement dès les premiers jours de son séjour dans l'Empire ottoman, Sophie s'est immédiatement retrouvée à Bab -us-Saada (le nom du harem du sultan, littéralement « Les portes du bonheur »), où, d'ailleurs, Nurbana n'était pas favorisée, pour le moins, avant de devenir un sultan valide. En tout cas, un tel durcissement au tout début de la carrière de la jeune concubine lui fut très utile par la suite, y compris dans la lutte contre sa belle-mère, lorsque Murad devint sultan. Après un an passé à enseigner à la jeune fille tout ce qu'une odalisque devait savoir, Mihrimah Sultan la confia à son neveu, Shehzade Murad. Cela s'est produit en 1563. Murad avait 19 ans à l'époque, Safiye (très probablement Mikhrimah lui a donné ce nom, le turc cela signifie "pur") - environ 13.
Apparemment, à Aksehir, où Soliman Ier nomma le fils de Selim sanjak bey en 1558, Safiye n'y parvint pas immédiatement.
Elle donna naissance à son premier fils (et premier-né Murad), Sehzade Mehmed, trois ans plus tard seulement, le 26 mai 1566. Ainsi, le sultan Suleiman, qui vivait alors la dernière année de sa vie, a réussi à apprendre la naissance de son arrière-petit-fils (il n'y a aucune information selon laquelle il aurait personnellement vu le nouveau-né) 3,5 mois avant propre mort 7 septembre 1566.

Comme dans le cas de Nurbanu Sultan et Shehzade Selim, avant l’accession de Murad au trône, ses enfants étaient nés exclusivement de Safiye. Cependant, ce qui rendait sa position fondamentalement différente de celle de sa belle-mère en tant qu'héritière haseki du trône, c'était que pendant tout ce temps (près de 20 ans), elle restait la seule partenaire sexuelle de Murad (s'il avait, comme il sied à un shehzade, grand harem). Le fait est que le fils de Nurbanu Sultan avait des problèmes psychologiques intimes dans sa vie sexuelle, qu’il ne pouvait surmonter qu’avec Safiye, et c’est pourquoi il avait des relations sexuelles exclusivement avec elle (étant donné la polygamie légale parmi les Ottomans, ce qui est particulièrement offensant). Haseki Murada lui donna de nombreux enfants (leur nombre exact est inconnu), mais certains d'entre eux survécurent. petite enfance seulement quatre fils Mehmed (né en 1566) et Mahmud, et ses filles Aishe Sultan (née en 1570) et Fatma Sultan (née en 1580). Le deuxième fils de Safiye est mort en 1581 - à cette époque, son père Murad III était déjà sultan depuis 7 ans et ainsi, comme Nurbanu auparavant, il ne lui restait qu'un seul fils (et il est également le seul héritier des Ottomans dans la lignée masculine). ).

L'impuissance sélective de Murad, qui lui permettait d'avoir des enfants uniquement de Safiye, n'a beaucoup préoccupé sa mère Nurbana Sultan qu'après qu'elle soit devenue valide, et même alors pas immédiatement, mais lorsqu'il est devenu clair que sa belle-fille lui donnerait tout. le pouvoir sans combat n'arrivera pas - pas tant à cause de sa santé, mais à cause de l'énorme influence que Safiye, détestée, avait sur son fils pour cette raison (et entre la mère et le Haseki de Murad, qui venait de monter le trône, une guerre d'influence contre lui venait de commencer) .

Nurbana peut être parfaitement compris - si Roksolana a très probablement été donnée au sultan Suleiman par sa mère, Aishe Hafsa-Sultan, et que Nurbana elle-même a été choisie pour Selim par sa mère Hurrem, alors Safiye était le choix du sultan Mihrimah et, par conséquent, l'a fait ne doit rien à sa belle-mère (qui d'ailleurs a catégoriquement refusé de reconnaître sa relation avec elle).

D'une manière ou d'une autre, en 1583, Valide Sultan Nurbanu accusa Safiye de sorcellerie, ce qui rendit Murad impuissant, incapable d'avoir des relations sexuelles avec d'autres femmes. Plusieurs serviteurs de Safiye ont été capturés et torturés, mais ils n'ont pas pu prouver sa culpabilité (de quoi ?).
Dans les chroniques de cette époque, on écrit que la sœur de Mourad, Esmekhan Sultan, donna à son frère deux belles esclaves en 1584, « qu'il accepta et fit de ses concubines ». Le fait qu'avant cela le sultan Murad ait rencontré (sur l'insistance de sa mère) dans un endroit isolé un médecin étranger est mentionné au passage dans les mêmes chroniques.

Cependant, Nurbanu a néanmoins atteint son objectif : après avoir reçu la liberté de choisir ses partenaires sexuels à l'âge de 38 ans, le dirigeant de l'Empire ottoman est devenu littéralement obsédé par sa libido. En fait, il a consacré le reste de sa vie exclusivement aux plaisirs du harem. Il achetait de beaux esclaves presque en gros et pour n'importe quel argent partout où il le pouvait. Les vizirs et les beys sanjak, au lieu de diriger l'État, cherchaient pour lui de jeunes beautés dans leurs provinces et à l'étranger. Sous le règne du sultan Murad, le nombre de son harem, selon diverses estimations, variait de deux cents à cinq cents concubines - il fut contraint d'agrandir et de reconstruire considérablement les locaux de Bab-us-Saade. En conséquence, au cours des 10 dernières années de sa vie, il a réussi à devenir père de 19 à 22 fils (selon diverses estimations) et d'une trentaine de filles. Compte tenu du taux de mortalité infantile très élevé à cette époque, nous pouvons supposer que son harem a donné naissance à au moins une centaine d'enfants pendant cette période.

Le triomphe de Valide Sultan Nurbanu fut cependant de courte durée - elle croyait que d'un seul coup (naïf) elle avait fait tomber son arme la plus puissante des mains de sa belle-fille détestée. Cependant, elle ne pouvait toujours pas vaincre Safiye de cette manière. La femme intelligente, ayant accepté l'inévitable, ne montra jamais une seule fois sa contrariété ou son insatisfaction ; d'ailleurs, elle commença elle-même à acheter de belles esclaves pour le harem de Murad, ce qui lui valut gratitude et confiance, non plus en tant que concubine, mais en tant que sage conseiller dans problèmes d'état, et après sa mort (en 1583), Safiye prit facilement et naturellement sa place non seulement dans la hiérarchie étatique de l'Empire ottoman, mais aussi aux yeux de Mourad III. En cours de route, il a pris en main toute l'influence et les relations de sa belle-mère dans les cercles marchands vénitiens, ce qui a valu à Nurban de gros revenus en tant que lobbyiste pour ses intérêts dans le Divan.

Que Valide Murad III a tout changé intérêts vitaux le désir de son fils pour les plaisirs de la chair a finalement profité à elle-même et à sa belle-fille - ils ont pu prendre complètement en main le pouvoir désormais totalement inintéressant pour Murad.

À propos, c'est sous le règne de Mourad III, sexuellement préoccupé, que les représentants des dynasties européennes au pouvoir réapparurent dans le harem principal de la Sublime Porte après une très longue pause (près de deux siècles). Cependant, ils se contentaient désormais de la position non plus d’épouses, mais de concubines du sultan. meilleur scénario- leur haseki. Situation politique en Europe a beaucoup changé au cours de ces 200 ans, les dirigeants des États tombés sous le protectorat ottoman et ceux qui ont tenté de maintenir leur indépendance d'Istanbul ont eux-mêmes offert leurs filles et leurs sœurs au harem du padishah turc. Ainsi, par exemple, l'un des favoris de Murad était Fulane-Khatun (vrai nom inconnu) - la fille du souverain valaque Mircea III Draculestu, l'arrière-petite-fille de ce même Vlad III Tepes Dracula (1429/1431-1476). Ses frères, vassaux de l'Empire Ottoman, participèrent avec leurs troupes à la campagne. armée turque en Moldavie. Et le neveu, Mihnya II Turk (Tarkitul) (1564-1601), est né et a grandi à Istanbul, à Topkapi. Il s'est converti à l'islam sous le nom de Mehmed Bey. En septembre 1577, après la mort de son père, le souverain valaque Alexandre Mircea Mihnya, le Turc fut proclamé par la Porte comme le nouveau dirigeant de la Valachie.

Une autre Haseki de Murad III, la grecque Hélène, appartenait à la dynastie impériale byzantine des Grands Comnène. Elle était une descendante des dirigeants de l'empire de Trébizonde (le territoire situé sur la côte nord de la Turquie moderne, jusqu'au Caucase), capturé par les Ottomans en 1461. Biographie de son fils Yahya (Alexandre) (1585-1648) - un aventurier hors pair ou politicien, mais, bien sûr, en même temps un excellent guerrier et commandant qui a consacré toute sa vie à l'organisation de coalitions militaires anti-turques (avec la participation des cosaques de Zaporozhye, Moscou, Hongrie, Cosaques du Don, États du nord de l'Italie et des pays des Balkans) dans le but de capturer l'Empire ottoman et de créer un nouveau État grec, - mérite une histoire à part. Je dirai seulement que ce casse-cou, tant du côté de son père que de sa mère, était un descendant des Galiciens Rurikovich. Et bien sûr, il avait tous les droits au trône de Byzance si son escapade avait été réussie. Mais maintenant, la conversation ne porte plus sur lui.

En tant que dirigeant, le sultan Murad était aussi faible que son père Selim. Mais si le règne de Selim II fut assez réussi grâce à son grand vizir et gendre, Mehmed Pacha Sokoll, homme d'État et figure militaire marquant de son temps, puis Murad après la mort de Sokoll (il était son oncle, depuis il était marié à sa propre tante, sœur de son père) cinq ans après le début de son propre sultanat, il n'était pas possible de trouver un grand vizir similaire. Les chefs du Divan se sont remplacés plusieurs fois par an pendant son règne - notamment à cause des sultanes - Nurban et Safiye, dont chacune voulait voir sa propre personne à ce poste. Cependant, même après la mort de Nurbanu, le saut avec les grands vizirs ne s'est pas terminé. Pendant le mandat de Safiye en tant que sultan valide, il y avait 12 vizirs en chef.

Cependant, les forces militaires et les ressources matérielles accumulées par les ancêtres du sultan Mourad fournissaient encore, par inertie, l'occasion à leur médiocre descendant de poursuivre l'œuvre de conquête qu'il avait commencée. En 1578 (du vivant du grand vizir Sokollu et grâce à ses œuvres), l’Empire ottoman commença une autre guerre avec l’Iran. Selon la légende, Murad III a demandé à ses proches laquelle de toutes les guerres qui ont eu lieu sous le règne de Soliman Ier était la plus difficile. Ayant appris qu'il s'agissait d'une campagne iranienne, Murad a décidé de surpasser au moins d'une manière ou d'une autre son arrière-grand-père. Ayant une supériorité numérique et technique significative sur l'ennemi, l'armée ottomane a remporté un certain nombre de succès : en 1579, les territoires de la Géorgie et de l'Azerbaïdjan modernes furent occupés, et en 1580 - le sud et côte ouest Mer Caspienne. En 1585, les principales forces de l'armée iranienne furent vaincues. Selon le traité de Constantinople avec l'Iran, conclu en 1590, la majeure partie de l'Azerbaïdjan, y compris Tabriz, toute la Transcaucasie, le Kurdistan, le Luristan et le Khuzestan, est passée à l'Empire ottoman. Malgré ces gains territoriaux importants, la guerre a conduit à un affaiblissement de l'armée ottomane, qui a souffert grosses pertes, et saper les finances. En outre, le gouvernement protectionniste de l'État, d'abord dirigé par Nurbanu Sultan, puis après sa mort par Safiye Sultan, a conduit à une forte augmentation de la corruption et du népotisme au sein des plus hautes autorités du pays, ce qui, bien entendu, n'a pas non plus profité au gouvernement. Sublime Porte.

À la fin de sa vie, Murad III (et il n'a vécu que 48 ans) s'est transformé en une carcasse énorme, grasse et maladroite, souffrant de lithiase urinaire (qui l'a finalement conduit dans la tombe). En plus de la maladie, Murad était également tourmenté par des soupçons concernant son fils aîné et héritier officiel, Sehzade Mehmed, alors âgé d'environ 25 ans et très populaire parmi les janissaires - le petit-fils de Roksolana craignait qu'il ne tente de prendre le pouvoir. lui. Durant cette période difficile, Safiye Sultan a dû déployer des efforts considérables pour protéger son fils du danger d'empoisonnement ou de meurtre par son père.

À propos, malgré l'énorme influence qu'elle a de nouveau acquise sur le sultan Murad après la mort de sa mère Nurban, elle n'a jamais réussi à le forcer à accomplir le nikkah avec elle. Avant sa mort, la belle-mère a réussi à convaincre son fils qu'un mariage avec Safiye hâterait sa propre fin, comme cela s'est produit avec son père, Selim II - il est décédé trois ans après son mariage avec Nurbanu elle-même. Cependant, une telle précaution n'a pas sauvé Murad - il a vécu 48 ans sans aucune nikkah, soit deux ans de moins que le sultan Selim, qui a commis la nikkah.

Murad III commença à tomber gravement malade à l'automne 1594 et mourut le 15 janvier 1595.
Sa mort, comme celle de son père, le sultan Selim, vingt ans plus tôt, a été gardée secrète. profond secret, recouvrant le corps du défunt de glace, et dans le même placard où reposait auparavant le cadavre de Selim, jusqu'à l'arrivée de Sehzade Mehmed de Manisa héréditaire le 28 janvier. Il a été accueilli, déjà en tant que valide, par sa mère, Safiye Sultan. Ici, il convient de noter que Mehmed a été nommé sanjak bey de Manisa par son père en 1583, alors qu'il avait environ 16 ans. Pendant toutes ces 12 années, la mère et le fils ne se sont jamais vus. Il s'agit des sentiments maternels de Safiye Sultan.

Son règne de 28 ans Mehmed III a commencé par le plus grand fratricide de l’histoire de l’Empire ottoman (avec le plein soutien et l’approbation de sa validité). Un jour, sur ses ordres, 19 (ou 22, selon d'autres sources) de ses jeunes frères furent étranglés, dont l'aîné avait 11 ans. Mais cela ne suffisait pas au fils de Safiyya pour assurer la sécurité de son règne, et le lendemain toutes les concubines enceintes de son père se noyèrent dans le Bosphore. Qu'est-ce qui était une innovation même en ces temps cruels - en cas similaires ils attendaient la permission de la femme pour porter le fardeau et tuaient exclusivement les bébés mâles. Les concubines elles-mêmes (y compris les mères des garçons) et leurs filles étaient généralement autorisées à vivre.

En regardant vers l’avenir, c’est « grâce » au sultan Mehmed, paranoïaque et méfiant, que la dynastie dirigeante ottomane a développé une coutume pernicieuse consistant à ne pas donner au shehzade la possibilité de prendre la moindre part au gouvernement de l’empire (comme cela se faisait auparavant). Les fils de Mehmed étaient enfermés dans un harem dans un pavillon appelé « La Cage » (Kafes). Ils y vivaient, quoique dans le luxe, mais dans un isolement complet, tirant des informations sur le monde qui les entourait uniquement dans les livres. Il était interdit d'informer Sehzade de l'actualité de l'Empire ottoman sous peine de peine de mort. Afin d'éviter la naissance de porteurs « supplémentaires » du sang sacré des Ottomans (et donc de concurrents pour le trône de la Sublime Porte), les Shehzade n'avaient pas droit non seulement à leur harem, mais aussi à la vie sexuelle. Désormais, seul le sultan au pouvoir avait le droit d'avoir des enfants.

Immédiatement après l'arrivée au pouvoir de Mehmed, les janissaires se sont rebellés et ont exigé une augmentation des salaires et d'autres privilèges. Mehmed a satisfait à leurs revendications, mais après cela, des troubles ont éclaté parmi la population d'Istanbul, qui sont devenus si répandus que le grand vizir Ferhad Pacha (bien sûr, sur ordre du sultan) a utilisé l'artillerie contre les rebelles de la ville pour la première fois. époque de l’histoire de l’Empire ottoman. Ce n’est qu’après cela que la rébellion a pu être réprimée.

Sur l'insistance du Grand Vizir et du Cheikh ul-Islam, Mehmed III se déplaça en 1596 avec une armée en Hongrie (où dernières années Sous le règne de Mourad, les Autrichiens commencèrent à reconquérir progressivement les territoires qu'ils avaient conquis précédemment), remportèrent la bataille de Kerestetsky, mais ne parvinrent pas à en profiter. L'ambassadeur anglais Edward Barton, qui, à l'invitation du sultan, participa à cette campagne militaire, laissa des notes intéressantes sur le comportement de Mehmed dans une situation militaire. Le 12 octobre 1596, l'armée ottomane s'empara de la forteresse d'Erlau dans le nord de la Hongrie et. deux semaines plus tard, elle rencontra les principales forces des armées des Habsbourg qui occupaient des positions bien fortifiées dans la plaine de Mezőkövesd. À ce moment-là, les nerfs de Mehmed cédèrent et il était prêt à abandonner ses troupes et à retourner à Istanbul, mais le vizir Sinan Pacha le convainquit de rester. Le lendemain, 26 octobre, les deux armées se rencontrèrent bataille décisive, Mehmed avait peur et était sur le point de fuir le champ de bataille, mais Sedddin Hoxha a mis l'ilash sacré du prophète Mahomet sur le sultan et l'a littéralement forcé à rejoindre les troupes combattantes. Le résultat de la bataille fut une victoire inattendue pour les Turcs et Mehmed se mérita le surnom de Gazi (défenseur de la foi).

Après son retour triomphal, Mehmed III n'a plus jamais conduit. Troupes ottomanes en randonnée. L'ambassadeur vénitien Girolamo Capello a écrit : "Les médecins ont annoncé que le sultan ne pouvait pas faire la guerre en raison de sa mauvaise santé causée par des excès de nourriture et de boisson."

Cependant, les médecins de dans ce cas ils n'ont pas tant péché contre la vérité - la santé du sultan, malgré sa jeunesse, se détériorait rapidement : il s'affaiblissait, perdait connaissance à plusieurs reprises et tombait dans l'oubli. Parfois, il semblait qu'il était sur le point de mourir. L'un de ces cas est mentionné par le même ambassadeur vénitien Capello dans son message du 29 juillet 1600 : « Grand souverain se retira à Scutari, et il y a des rumeurs selon lesquelles il serait tombé dans la démence, ce qui lui était déjà arrivé plusieurs fois auparavant, et cette attaque dura trois jours, au cours desquels il y eut courtes périodes vider ton esprit". Comme son père Sultan Murad à la fin de sa vie, Mehmed s'est transformé en une énorme carcasse grasse qu'aucun cheval ne pouvait supporter. Il n’était donc pas question de campagnes militaires.

Cet état du fils, qui, même avant sa maladie, n'était pas très intéressé par les affaires de l'État, rendait le pouvoir de Sophia Sultan véritablement illimité. Devenue valide, Safiye reçut un pouvoir énorme et de gros revenus : dans la seconde moitié du règne de Mehmed III, elle ne recevait que 3 000 akçe par jour comme salaire ; De plus, des bénéfices étaient générés par les terres cédées par l'État pour les besoins du Valide Sultan. Lorsque Mehmed III entreprit une campagne contre la Hongrie en 1596, il accorda à sa mère le droit de gérer le trésor. Jusqu'à la mort de Mehmed III en 1603, la politique du pays était déterminée par un parti dirigé par Safiye avec Gazanfer Agha, le chef des eunuques blancs du harem principal de l'Empire ottoman (les eunuques constituaient une force politique énorme qui, sans attirant l'attention extérieure, participa au gouvernement et même plus tard - à l'intronisation des sultans).
Aux yeux des diplomates étrangers, Valide Sultan Safiye jouait un rôle comparable à celui des reines des États européens, et était même considérée par les Européens comme une reine.

Safiye, comme son prédécesseur Nurbanu, adhérait à une politique principalement pro-vénitienne et intercédait régulièrement en faveur des ambassadeurs vénitiens. La Sultane a également soutenu bonne relation avec l'Angleterre. Safiye a entretenu une correspondance personnelle avec la reine Elizabeth I et a échangé des cadeaux avec elle : par exemple, elle a reçu un portrait Reine d'Angleterre en échange de « deux robes de drap d’argent, une ceinture de drap d’argent et deux mouchoirs bordés d’or ». De plus, Elizabeth a offert à Valida Sultan un magnifique Chariot européen, au cours de laquelle Safiye a voyagé à travers Istanbul et ses environs, provoquant le mécontentement des oulémas - ils pensaient qu'un tel luxe était indécent pour elle. Les janissaires n'étaient pas satisfaits de l'influence du Valide Sultan sur le souverain. Le diplomate anglais Henry Lello a écrit à ce sujet dans son rapport : « Elle [Safie] a toujours été favorable et a complètement subjugué son fils ; malgré cela, les muftis et les chefs militaires se plaignent souvent d’elle auprès de leur monarque, soulignant qu’elle le induit en erreur et le domine.
Cependant, la cause directe de l'émeute de Sipahi (un type de cavalerie lourde turque) qui a éclaté à Istanbul en 1600 forces armées Empire Ottoman, « frères » des janissaires), une femme nommée Esperanza Malhi s’est opposée à la mère du sultan. Elle était Kira et la maîtresse de Safiye Sultan. Les Kirami devenaient généralement des femmes de confession non islamique (généralement juive), qui servaient d'agent commercial, de secrétaire et d'intermédiaire entre les femmes du harem et monde extérieur. Safiya, amoureuse d'une femme juive, a permis à sa kira de profiter de tout le harem et a même mis la main au trésor ; à la fin, Malkhi et son fils (ils ont « réchauffé » l’Empire ottoman pour plus de 50 millions d’akche) ont été brutalement tués par les sipahis. Mehmed III a ordonné l'exécution des chefs rebelles, puisque le fils de Kira était un conseiller de Safiye et donc un serviteur du sultan lui-même.
Les diplomates ont également laissé une mention de la passion de la sultane pour le jeune secrétaire de l'ambassade d'Angleterre, Paul Pindar - mais cela est resté sans conséquences. "La Sultane a vraiment aimé M. Pinder et l'a fait venir pour un rendez-vous personnel, mais leur rendez-vous a été écourté.". Apparemment, le jeune Anglais aurait ensuite été rapatrié en Angleterre.

C'est Safiye Sultan qui, pour la première fois dans l'histoire de l'Empire ottoman, a commencé à être appelée (officieusement) la « grande valide » - et pour la raison qu'elle (la première parmi les sultanes) a concentré la gestion de l'ensemble Sublime Porte dans ses mains ; et parce qu'à cause de mort prématurée son fils, un nouveau valide, est apparu dans l'État - la mère de ses petits-enfants-sultans, alors qu'elle n'avait alors que 53 ans.

Incontrôlablement avide de pouvoir et avare, Safiye avait encore plus peur que Mehmed III lui-même de la possibilité d'un coup d'État par l'un de ses petits-enfants. C'est pourquoi elle a joué rôle principal lors de l'exécution du fils aîné de Mehmed, Shehzade Mahmud (1587-1603), 16 ans. Safiye Sultan a intercepté une lettre d'un voyant religieux envoyée à la mère de Mahmud, Halima Sultan, dans laquelle il prédisait que Mehmed III mourrait dans les six mois et que son fils aîné lui succéderait. D'après les notes de l'ambassadeur britannique, Mahmud lui-même était bouleversé par « que son père est sous le règne de la vieille sultane, sa grand-mère, et que l'État s'effondre, puisqu'elle ne respecte rien d'autre que son propre désir de recevoir de l'argent, ce que déplore souvent sa mère [Halime Sultan] », qui « n'était pas au goût de la reine – mère ». Safiye a immédiatement informé son fils de tout (avec la bonne « sauce »). En conséquence, le sultan commença à soupçonner Mahmud de complot et fut jaloux de la popularité de Shehzade parmi les janissaires. Tout cela, comme prévu, s'est terminé par l'exécution (étranglement) de son senior shehzade le 1er (ou 7) juin 1503. Cependant, la première partie de la prédiction du voyant s'est quand même réalisée - avec deux semaines de retard. Le sultan Mehmed III est décédé dans son palais de Topkapi à Istanbul le 21 décembre 1503, à l'âge de 37 ans seulement, d'une crise cardiaque - un véritable désastre. A part sa mère, personne n'a regretté sa mort.

Homme cruel et impitoyable, il n'était apparemment pas capable de passion et de sentiments ardents. Les historiens connaissent cinq de ses concubines qui lui ont donné des enfants, mais aucune d'entre elles n'a jamais porté le titre de Haseki, encore moins la possibilité qu'un padishah épouse l'une d'entre elles. Mehmed, en tant que sultan de la Sublime Porte, a également eu peu d'enfants - les historiens connaissent ses six fils (deux sont morts adolescents du vivant de son père, il en a exécuté une) et les noms de quatre filles (en fait il y en avait plus, mais combien et comment étaient-ils nommés - couverts dans les ténèbres de l'inconnu).

Cette fois, il n'était pas nécessaire de cacher la mort du sultan - tous ses fils étaient à Topkapi, dans le harem "Cage" de sehzade. Le choix était évident: le fils aîné de Mehmed, Ahmed Ier, âgé de 13 ans, est monté sur le trône ottoman, en même temps, il a sauvé la vie de son frère cadet (il n'avait qu'un an de moins que lui). ), Shehzade Mustafa. Premièrement, parce qu'il était (avant qu'Ahmed ait ses propres enfants) son unique héritier, et deuxièmement (quand Ahmed avait ses propres enfants) à cause de sa maladie mentale.

Eh bien, ce n'est pas pour rien que Safiye Sultan avait peur de l'arrivée au pouvoir de ses petits-enfants - l'une des premières décisions du sultan Ahmed a été de la retirer du pouvoir et de l'exiler vers Vieux Palais, où toutes les concubines des défunts sultans ont vécu leurs jours. Cependant, dans le même temps, Safiye, en tant qu'aînée, « grande » valida, continuait à percevoir son fantastique salaire de 3 000 akche par jour.

Grand-mère Sultana, bien qu'elle ait vécu, en général, une vie pas si longue (surtout selon les normes de notre époque) - elle est décédée vers l'âge de 68-69 ans et a survécu à son petit-fils Sultan Ahmed (il est décédé en novembre 1617), et vit le début du règne de son fils, son arrière-petit-fils Osman II (1604-1622), devenu sultan en février 1618, à l'âge de 14 ans, après que les janissaires eurent renversé son oncle, le sultan Mustafa I, handicapé mental. En chemin, après le renversement de Mustafa en Ancien, sa mère, Halime Sultan, fut exilée au palais. Il faut croire qu'elle a organisé du "fun" derniers jours la vie de sa belle-mère Safiye, par la faute de laquelle Mehmed III a exécuté son fils aîné, Mahmud, en 1603.

La date exacte de la mort du grand sultan Valida Safiye est inconnue des historiens. Elle mourut fin 1618 - début 1619 et fut enterrée dans la mosquée Aya Sophia dans le turba (mausolée) de son souverain, Murad III. Il n’y avait personne pour la pleurer.

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Un an s'est déjà écoulé depuis la mort du sultan Soliman. Le nouveau sultan était Selim, surnommé « l'ivrogne » en raison de sa passion pour le vin. A cette époque, Shehzade Murad, qui était le sanjak bey de Manisa, avait déjà (Murad avait fils d'un an Mehmet, de sa concubine bien-aimée Safiye). Également filles : Shah Sultan (23 ans) (marié à Hassan - effendi), Esmahan Sultan (23 ans) (marié au grand vizir Sokollu Mehmed Pacha, a un fils, Sultanzade Ibrahim) et Gevherhan Sultan (23 ans) (marié à Piyale Pacha) . Fatma Sultan (19 ans) (mariée à Siyavush Pacha).

Le harem était dirigé par Mihrimah Sultan (la sœur de Selim). Elle était en fait la Sultane Valide de l’Empire Ottoman. A grande influence dans le harem et l'empire. Elle a épousé sa fille Aishe Humashah Khanim Sultan avec le sixième vizir du Conseil Diwan, Shemsi Ahmed Pacha.

Matin

Les chambres du sultan

Le sultan Selim s'est réveillé de soleil éclatant, dont les rayons tombaient dans les chambres du souverain. En sortant du lit, il se dirigea vers la terrasse pour regarder le matin d'Istanbul. Le soleil se levait, comme pour réveiller toute la ville, et on voyait la mer briller de mille feux ; Le sultan observa cette beauté jusqu'à ce qu'il sente le contact d'une main derrière lui.
- Sélim, pourquoi tu ne dors pas ? Peut-être qu'il s'est passé quelque chose ? - a demandé Nurbanu, debout derrière lui, vêtu d'une robe violette.
- Non, tu n'as pas pu résister à cette beauté et tu es sorti sur la terrasse. Regardez cette ville étonnante qui attire par sa beauté. - Il a pris Nurbana par la taille et l'a embrassée sur le front.
- Tu as raison, il est impossible de résister à Istanbul le matin.

Matin

Manisa. Jardin.

Shehzade était dans le jardin depuis le matin, tirant à l'arc. Son mentor Burkhan-aga était avec lui.
- Shehzade. Comme toujours, vous êtes un excellent archer. - dit en donnant la flèche. - Chaque jour, ça va de mieux en mieux.
- Qu'Allah me permette de devenir un grand seigneur et de conquérir de nombreuses terres.
- Shehzade. Vous êtes le même que le sultan Suleiman. Rassurez-vous, vous deviendrez, comme votre grand-père, puissant et courageux.
- Qu'Allah le veuille. Le père mène une guerre contre l'Autriche, déclenchée par son grand-père. Peut-être que si vous envoyez une lettre à Valida, elle parlera à son père et il me permettra de participer à cette guerre ?
- Shehzade, ta validité a de l'influence sur ton père et peut le convaincre.
"Alors j'irai immédiatement écrire une lettre pour qu'elle arrive à Istanbul demain."
Murad est allé dans ses appartements.

Manisa. Chambres de Shehzade Murad.
Şehzade entre dans ses appartements et remarque Safiye, la mère de son fils, Şehzade Mehmet, à la fenêtre.
"Safie, tu es debout ?", s'est-il approché d'elle. "Quand t'es-tu réveillé ?"
- Juste après que tu t'es levé. Je ne pouvais pas dormir sans toi et je me suis réveillé. Où étais-tu?
- Dans le jardin avec Burkhan - aha. Je voulais faire du tir à l'arc. Embrassé et embrassé tendrement. -As-tu déjà pris le petit-déjeuner ?
- Non, je t'attendais
- Alors prenons le petit déjeuner ensemble.
- Avec plaisir.
- Gardes !
Le garde entra et s'inclina.
- Oui, Shehzade.
- Dites-leur de mettre la table dans mes appartements.
- Comme vous commandez.
Après un certain temps, de la nourriture fut apportée et Murad et Safiye s'assirent pour prendre le petit-déjeuner.

Les Chambres du Seigneur

Le sultan s'assit sur le lit et lisait des documents.
- Entrez.
- Sultan, Mihrimah Sultan est venu vers vous.
- Appelez-moi.
- Sultane, s'il vous plaît. - dit le garde.
Mihrimah Sultan entra dans les chambres. Le sultan leva les yeux des documents et regarda sa belle sœur. Elle portait une robe bleue douce avec des motifs dorés. Les cheveux étaient tressés en arrière et le gris apparaissait à travers la douce teinte dorée. Chaque fois que Selim regardait Mihrimah, il voyait sa mère, Hurrem Sultan, devant lui.
- Seigneur!
- Mihrimah, ma sœur ! Est-ce qu'il s'est passé quelque chose pour que tu sois venu vers moi ?
- Avec votre permission, j'aimerais aller à Manisa rendre visite à Murad et voir Mehmet.
- D'accord, je vous donne la permission.
- Êtes-vous seul ou avec les enfants ?
- J'emmène Osman avec moi. Il veut aussi voir Murad et Mehmet.
- Bien. Quand prenez-vous la route ?
- J'aimerais partir maintenant pour y arriver plus vite.
- Bien. Bon voyage ! Tu peux y aller.
Mihrimah Sultan s'inclina et quitta la pièce.
- Gardes ! Appelez Nurbana Sultan.

Selim et Nurbanu étaient assis sur la terrasse.
- Nurban, Mihrimah se rend à Murad et ainsi le harem reste sans surveillance. Je veux que tu gères le harem pendant que Mihrimah est absente.
- C'est mon plaisir. Pourquoi Mihrimah Sultan va-t-il à Murad ?
- Veut voir Murad et Mehmet.
- Étrange.
- Avec votre permission, j'irai chez moi.
- D'accord, tu es libre.
Nurbanu se leva et sortit dans le couloir. « Mihrimah prépare définitivement quelque chose, mais quoi ?

Chambres du Sultan Mihrimah

Mihrimah Sultan entra dans la chambre et vit sa fille Aishe.
- Aishe, ma fille ! Je suis si contente de te voir. Moonface s'est approchée et a serré sa fille dans ses bras.
- Valide, j'ai décidé de venir vers toi pour t'annoncer la bonne nouvelle.
- Il s'est passé quelque chose ? - Mikhrimah a demandé, inquiet.
- Non, qu'est-ce que tu dis, valable. Je suis enceinte. - Aïcha dit joyeusement.
- Quelle merveilleuse nouvelle ! J'espère qu'Ahmed Pacha est heureux.
"Je ne lui ai encore rien dit : il est avec Sokollu Mehmed Pacha depuis le matin."
Ils s'assirent sur le canapé.
- Valide, j'ai découvert que tu vas à Murad.
- Oui. Nous devons aller voir comment va Safiye. En plus, je veux prendre une concubine pour le sultan.
- Mais, Valide, le dirigeant n'a accepté personne sauf Nurbanu depuis de nombreuses années.
- Ne t'inquiète pas : ils préparent depuis longtemps une fille spéciale pour Selim à Manisa. Son nom est Selimiye. Elle est jeune, intelligente, belle et danse magnifiquement. Le sultan l'aimera certainement.

Nurbanu entra dans la chambre.
- Nurbanu, qu'est-ce que tu t'autorises à faire ?! De quel droit entrez-vous dans mes appartements sans frapper ?! - a demandé Mikhrimah, assise sur le canapé à côté de sa fille
- Sultane, tu sais parfaitement pourquoi. Pourquoi vas-tu à Murad ? - a demandé Nurbanu Sultan d'une voix de défi.
- Pour le voir lui et Mehmet. - Mikhrimah a répondu calmement.
- Sultane, ne me trompe pas ! Vous venez donner de nouvelles instructions à Safiya et éloigner Murad de moi.
"Vous ne vous calmerez jamais, car la concubine que ma Valide a choisie aimait Murad et a donné naissance à un fils, mais il n'a pas accepté les concubines que vous avez choisies." Depuis quatre ans maintenant, seule Safiye est à ses côtés », dit fièrement Aisha.
- Madame, Safiye n'est pas ma rivale. Mon fils ne l'aura pas toujours : le temps viendra où il l'oubliera et il y aura d'autres concubines.
- Nurbanu, calme-toi. Safiye est la mère de Shehzade, le fils unique de Murad.
- L'histoire montre que ce n'est pas l'aîné Shehzade qui peut monter sur le trône, mais celui qui est le plus intelligent et le plus fort.
Mihrimah se leva et fit face à Nurban.
- Comprenez-vous au moins ce que vous me dites ?
- Complètement. Selim n'aime que moi et sera à mes côtés.
- Bientôt tu regretteras tes paroles.
- Sache que je n'abandonnerai jamais. Selim et Murad seront toujours à mes côtés, quoi que vous fassiez.
Nurbanu s'inclina et quitta les appartements et se dirigea vers sa chambre.

Manisa. Chambres de Shehzade Murad

Après le petit-déjeuner, Safiye est allée voir son fils et Murad est resté pour écrire une lettre à Valida.
- Gardes !
- Envoyez cette lettre à Nurban Sultan.
Le garde a pris la lettre et est parti. Murad se leva et alla à la rencontre des Agami.

Soirée

Chambres du Sultan Nurbanu

Nurbanu fit le tour de la pièce. Esmahan Sultan entra dans les chambres. Elle portait une robe vert clair. Sur sa tête se trouvait un diadème exquis qui ornait la coiffure de la sultane.
- Valide, que s'est-il passé ? «Ils m'ont dit que vous vouliez me voir de toute urgence», dit-elle avec enthousiasme.
- Esmahan, Mihrimah Sultan prépare quelque chose. Elle va chez Murad.
- Valide, ne t'inquiète pas. Peut-être qu'elle veut juste le voir ? - a demandé Esmahan en s'approchant de Nurban.
- Non. Elle préparait définitivement quelque chose. Nous devons nous débarrasser d'elle.
Esmahan regarda Valide avec surprise.
- Que veux-tu dire?
- Parlez à Mehmed Pacha, qu'il envoie Ahmed Pacha au sanjak et renvoie tous les associés de Mihrimah. Elle perdra ses forces. Il nous sera alors plus facile de nous en débarrasser.
- Valide, ce n'est pas si simple. Mihrimah Sultan est respecté dans tout le palais. Attendons un peu et voyons ce qui se passera ensuite. Nous pouvons nous débarrasser d'elle à tout moment.

P. La dernière sultane d'origine ottomane était la mère de Soliman Ier le Magnifique, elle s'appelait Aishe Sultan Hafsa (5 décembre 1479 - 19 mars 1534), selon des sources, elle était originaire de Crimée et était la fille de Khan Mengli-Girey . Cependant, cette information est controversée et n’a pas encore été entièrement vérifiée.

Après Aishe, commence l’ère du « sultanat féminin » (1550-1656), lorsque les femmes influencent les affaires gouvernementales. Naturellement, elles ne peuvent pas être comparées aux dirigeants européens (Catherine II ou Elizabeth I d’Angleterre) car ces femmes avaient disproportionnellement moins de pouvoir, de liberté personnelle et étaient plus éloignées de l’absolutisme. On pense que cette époque a commencé avec Anastasia (Alexandra) Lisovskaya, ou Roksolana que nous connaissons. Elle était l'épouse de Soliman Ier le Magnifique et la mère de Selim II, et devint la première sultane retirée du harem.

Après Roksolana, les principales femmes du pays sont devenues deux proches, deux belles femmes vénitiennes de la famille Baffo, Cecilia et Sofia. L'un et l'autre sont arrivés au sommet par le harem. Cecilia Baffo est devenue la belle-fille de Roksolana.

Ainsi, Cecilia Vernier-Baffo, ou Nurbanu Sultan, est née sur l'île de Paros vers 1525. Son père était un noble vénitien, gouverneur de l'île de Paros, Nicolo Venier, et sa mère était Violanta Baffo. Les parents de la jeune fille n'étaient pas mariés, c'est pourquoi la fille s'appelait Cecilia Baffo, donnant le nom de famille de sa mère.

Selon une autre version, moins populaire, basée sur des sources ottomanes, le vrai nom de Nurbanu était Rachel et elle était la fille de Violanta Baffo et d'un juif espagnol inconnu.

On sait peu de choses sur l'histoire de Cecilia.

On sait qu'en 1537, le pirate et amiral de la flottille turque Khair ad-din Barbarossa a capturé Paros et que Cecilia, 12 ans, a été réduite en esclavage. Il a été vendu en Le harem du sultan, où Hurrem Sultan se faisait remarquer pour son intelligence . Hurrem lui a donné le nom de Nurbanu, qui signifie « Reine qui respire la lumière divine » et l'a envoyée servir son fils, le prince Selim.

Selon les chroniques, ayant atteint l'âge adulte en 1543, Selim fut envoyé à Konya pour occuper le poste qui lui était dû comme héritier, Cecilia Nurbanu l'accompagna. A cette époque, le jeune prince était enflammé d'amour pour sa belle odalisque qui l'accompagnait.

Bientôt, Nurbanu eut une fille, Shah Sultan, et plus tard, en 1546, un fils, Murad, qui était alors le fils unique de Selim. Plus tard, Nurbanu Sultan a donné naissance à quatre autres filles pour Selima. Et après l’accession de Selim au trône, Nurbanu devient Haseki.

Selim, dans l'Empire Ottoman lui-même, reçut le surnom de « Ivrogne », en raison de sa passion pour le vin, mais il était ivrogne dans littéralement il n'y avait pas de mot. Et pourtant, les affaires de l’État étaient gérées par Mehmed Sokollu (grand vizir d’origine bosniaque Boyko Sokolović), qui a subi l’influence de Nurbanu.

En tant que dirigeant, Nurbanu correspondait avec de nombreux dynasties dirigeantes, a mené une politique pro-vénitienne, pour laquelle les Génois la détestaient et, à en juger par les rumeurs, l'ambassadeur génois l'a empoisonnée.

En l'honneur de Nurban, la mosquée Attik Valide a été construite près de la capitale, où elle a été enterrée en 1583, amèrement pleurée par son fils Murad III, qui s'est souvent appuyé sur sa mère dans sa politique.

Safiye Sultan (traduit du turc par « Pure »), née Sofia Baffo, était d'origine vénitienne et était une parente de sa belle-mère, Nurban Sultan. Elle est née vers 1550, fille du souverain de l'île grecque de Corfou et parente du sénateur et poète vénitien Giorgio Baffo.

Sofia, comme Cécile, fut capturée par des corsaires et vendue à un harem, où elle aimait alors prince héritier Murad, dont elle est longtemps devenue la seule favorite. Selon la rumeur, une telle constance était due à des problèmes dans la vie intime du prince, que seul Safiye savait comment surmonter d'une manière ou d'une autre. Ces rumeurs ressemblent beaucoup à la vérité, puisqu'avant que Murad ne devienne sultan (en 1574, à l'âge de 28 ans, après la mort de son père le sultan Selim II), il n'avait eu que des enfants avec Safiye.

Devenu le dirigeant de l'Empire ottoman, Murad III s'est apparemment remis après un certain temps de sa maladie intime, puisqu'il est passé de la monogamie forcée aux excès sexuels et a pratiquement consacré son plus tard dans la vie exclusivement pour les plaisirs de la chair, au détriment des affaires de l'État. Soit 20 fils et 27 filles (il ne faut cependant pas oublier qu'en XVe-XVIe siècles la mortalité infantile était très élevée et sur 10 nouveau-nés, 7 mouraient dans l'enfance, 2 à l'adolescence et au début de l'âge adulte, et un seul avait une chance de survivre au moins 40 ans), que le sultan Mourad III a laissé après sa mort - une conséquence tout à fait naturelle résultat de son mode de vie.

aux XVe-XVIe siècles, la mortalité infantile était très élevée et sur 10 nouveau-nés, 7 mouraient dans l'enfance, 2 à l'adolescence et au début de l'âge adulte, et un seul avait une chance de survivre au moins 40 ans.

Malgré le fait que Murad n'a jamais épousé sa bien-aimée Safiya, cela ne l'a pas empêchée de devenir l'une des femmes les plus influentes de cette époque.

Les neuf premières années de son règne, Murad partagea entièrement avec sa mère Nurbana, lui obéit en tout. Et c'est Nurbana qui jouait rôle important dans sa relation avec Safiya. Malgré liens familiaux, tant dans les affaires de l'État que dans les affaires du harem, les femmes vénitiennes se battaient constamment pour le leadership. Néanmoins, comme on dit, la jeunesse a gagné.

En 1583, après la mort de Nurbanu Sultan, Safiye Sultan commença à renforcer la position de son fils Mehmed en tant qu'héritier de Murad III. Mehmed avait déjà 15 ans et il était très populaire parmi les janissaires, ce qui effrayait beaucoup son père. Murad III préparait même des complots, mais Safiyya parvenait toujours à avertir son fils. Cette lutte s’est poursuivie pendant 12 ans, jusqu’à la mort de Murad.

Safiye Sultan a reçu un pouvoir presque illimité à l'âge de 45 ans, en même temps que le titre de Valide Sultan, après la mort du sultan Murad III en 1595. Son fils, le sanguinaire Mehmed III, immédiatement après son accession au trône, les Ottomans ont ordonné le meurtre non seulement de ses 20 jeunes frères, mais également de toutes les concubines enceintes de son père. C'est lui qui introduisit à la Sublime Porte la funeste coutume de ne pas donner aux princes la possibilité de participer au gouvernement de l'État du vivant de leur père, mais de les maintenir enfermés dans le sérail, dans le pavillon des Cafés (cage). .

Tout scénario hollywoodien n'est rien en comparaison du parcours de vie de Roksolana, qui est devenue la femme la plus influente de l'histoire. grand empire. Ses pouvoirs, contrairement aux lois turques et aux canons islamiques, ne pouvaient être comparés qu'aux capacités du sultan lui-même. Roksolana n'est pas seulement devenue une épouse, elle est devenue une co-dirigeante ; Ils n’ont pas écouté son opinion ; c’était la seule qui était correcte et légale.
Anastasia Gavrilovna Lisovskaya (née vers 1506 - décédée vers 1562) était la fille du prêtre Gavrila Lisovsky de Rohatyn, une petite ville de l'ouest de l'Ukraine, située au sud-ouest de Ternopil. Au XVIe siècle, ce territoire appartenait au Commonwealth polono-lituanien et était constamment soumis à des raids dévastateurs. Tatars de Crimée. Au cours de l'une d'elles, à l'été 1522, la jeune fille d'un ecclésiastique fut rattrapée par un détachement de voleurs. La légende raconte que le malheur s’est produit juste avant le mariage d’Anastasia.
Premièrement, le captif s'est retrouvé en Crimée - ceci la manière habituelle tous les esclaves. Les Tatars ne transportaient pas à pied les « biens vivants » de valeur à travers la steppe, mais les transportaient à cheval sous une garde vigilante, sans même s'attacher les mains, afin de ne pas abîmer la peau délicate de la jeune fille avec des cordes. La plupart des sources affirment que les Criméens, frappés par la beauté de Polonyanka, ont décidé d'envoyer la jeune fille à Istanbul, dans l'espoir de la vendre avec profit sur l'un des plus grands marchés aux esclaves de l'Orient musulman.

« Giovane, ma non bella » (« jeune mais laide »), disaient d'elle les nobles vénitiens en 1526, mais « gracieuse et de petite taille ». Aucun de ses contemporains, contrairement à la légende, n'a qualifié Roksolana de beauté.
Le captif fut envoyé dans la capitale des sultans grande felouque, et le propriétaire lui-même l'a emmenée vendre - l'histoire n'a pas conservé son nom le tout premier jour, lorsque l'homme de la Horde a emmené la captive au marché, elle a accidentellement attiré l'attention du tout-puissant vizir du jeune sultan Soliman. Moi, le noble Rustem Pacha, qui me trouvais là, encore une fois, la légende dit que le Turc fut frappé par la beauté éblouissante de la jeune fille et il décida de l'acheter pour l'offrir en cadeau au sultan.
Comme le montrent les portraits et les confirmations des contemporains, la beauté n'a clairement rien à voir avec cela - je peux appeler cette coïncidence d'un seul mot - le destin.
À cette époque, le sultan était Soliman Ier le Magnifique (Luxueux), qui régna de 1520 à 1566, considéré comme le plus grand sultan de la dynastie ottomane. Au cours des années de son règne, l'empire atteignit l'apogée de son développement, incluant toute la Serbie avec Belgrade, la plupart de La Hongrie, l'île de Rhodes, des zones importantes en Afrique du Nord aux frontières du Maroc et du Moyen-Orient. L'Europe a donné au sultan le surnom de Magnifique, tandis que dans le monde musulman, il est plus souvent appelé Kanuni, ce qui signifie en turc Législateur. «Une telle grandeur et noblesse», écrit le rapport de l'ambassadeur vénitien du XVIe siècle Marini Sanuto à propos de Soliman, «était également ornée du fait que, contrairement à son père et à de nombreux autres sultans, il n'avait aucune inclination vers la pédérastie.» Dirigeant honnête et combattant intransigeant contre la corruption, il encourageait le développement des arts et de la philosophie et était également considéré comme un poète et un forgeron talentueux - peu de monarques européens pouvaient rivaliser avec Soliman Ier.
Selon les lois de la foi, le padishah pouvait avoir quatre épouses légales. Les enfants du premier d'entre eux devinrent les héritiers du trône. Ou plutôt, un premier-né héritait du trône, et les autres étaient souvent confrontés à un triste sort : tous les prétendants possibles au pouvoir suprême étaient sujets à la destruction.
En plus des épouses, le Commandeur des Croyants avait autant de concubines que son âme désirait et que sa chair en avait besoin. DANS des moments différents sous différents sultans, de plusieurs centaines à un millier de femmes ou plus vivaient dans le harem, dont chacune était certainement d'une beauté étonnante. En plus des femmes, le harem se composait de toute une équipe d'eunuques castrats et de servantes. d'âges différents, chiropracteurs, sages-femmes, masseuses, médecins, etc. Mais personne, à l'exception du padishah lui-même, ne pouvait empiéter sur les beautés qui lui appartenaient. Toute cette économie complexe et mouvementée était supervisée par le « chef des filles » - l'eunuque de Kyzlyaragassy.
Cependant, la beauté étonnante ne suffisait pas : les filles destinées au harem du padishah devaient apprendre la musique, la danse, la poésie musulmane et, bien sûr, l’art de l’amour. Naturellement, le cours des sciences de l'amour était théorique et la pratique était enseignée par des femmes âgées expérimentées et des femmes expérimentées dans toutes les subtilités du sexe.
Revenons maintenant à Roksolana, alors Rustem Pacha a décidé d'acheter la beauté slave. Mais son propriétaire Krymchak a refusé de vendre Anastasia et l'a présentée comme cadeau au tout-puissant courtisan, s'attendant à juste titre à recevoir pour cela non seulement un cadeau de retour coûteux, comme c'est la coutume en Orient, mais également des avantages considérables.
Rustem Pacha ordonna qu'il soit entièrement préparé pour être offert au sultan, dans l'espoir d'obtenir une faveur encore plus grande auprès de lui. Le padishah était jeune ; il ne monta sur le trône qu'en 1520 et appréciait grandement la beauté féminine, et pas seulement en tant que contemplatrice.
Dans le harem, Anastasia reçoit le nom de Khurrem (en riant). Et pour le sultan, elle n'est toujours restée que Khurrem. Roksolana, le nom sous lequel elle est entrée dans l'histoire, n'est que le nom des tribus sarmates des IIe-IVe siècles après JC, qui parcouraient les steppes entre le Dniepr et le Don, traduit du latin par « russe ». Roksolana sera souvent appelée, tant au cours de sa vie qu'après sa mort, rien de plus que « Rusynka » - originaire de Rus' ou Roxolanii, comme on appelait auparavant l'Ukraine.

Le mystère de la naissance de l'amour entre le sultan et un captif inconnu de quinze ans restera entier. Après tout, il y avait une hiérarchie stricte dans le harem, et quiconque la violait était censé le faire. punition cruelle. Souvent - la mort. Les recrues féminines - adzhemi, sont progressivement devenues d'abord jariye, puis shagird, gedikli et usta. Personne, à l'exception de la bouche, n'avait le droit d'être dans les appartements du sultan. Seule mère sultan au pouvoir, Valide Sultan, avait un pouvoir absolu au sein du harem et décidait de sa bouche qui et quand partager un lit avec le sultan. Comment Roksolana a réussi à occuper presque immédiatement le monastère du sultan restera à jamais un mystère.
Il existe une légende sur la façon dont Hurrem a attiré l'attention du sultan. Lorsque de nouveaux esclaves (plus beaux et plus chers qu'elle) furent présentés au sultan, une petite silhouette s'envola soudain dans le cercle des odalisques dansantes et, repoussant le « soliste », éclata de rire. Et puis elle a chanté sa chanson. Le harem vivait selon des lois cruelles. Et les eunuques n'attendaient qu'un seul signe : que préparer pour la jeune fille : des vêtements pour la chambre du sultan ou une corde pour étrangler les esclaves. Le sultan était intrigué et surpris. Et le soir même, Khurrem reçut le foulard du sultan, signe que le soir il l'attendait dans sa chambre. Ayant intéressé le sultan par son silence, elle ne demanda qu'une chose : le droit de visiter la bibliothèque du sultan. Le sultan fut choqué, mais l'autorisa. Lorsqu'il revint d'une campagne militaire quelque temps plus tard, Khurrem parlait déjà plusieurs langues. Elle a dédié des poèmes à son sultan et a même écrit des livres. C’était sans précédent à l’époque et, au lieu de susciter le respect, cela suscitait la peur. Son érudition, ainsi que le fait que le sultan passait toutes ses nuits avec elle, ont créé la renommée durable de Khurrem en tant que sorcière. Ils ont dit à propos de Roksolana qu'elle avait ensorcelé le sultan avec l'aide de mauvais esprits. Et en fait, il était ensorcelé.
"Enfin, unissons-nous avec l'âme, les pensées, l'imagination, la volonté, le cœur, tout ce que j'ai laissé en toi le mien et pris avec moi le tien, oh mon seul amour!", a écrit le sultan dans une lettre à Roksolana. « Monseigneur, votre absence a allumé en moi un feu qui ne s'éteint pas. Aie pitié de cette âme souffrante et dépêche ta lettre pour que j'y trouve au moins un peu de consolation", répondit Khurrem.
Roksolana a absorbé avec avidité tout ce qu'on lui a appris au palais, a pris tout ce que la vie lui a donné. Les historiens témoignent qu'après un certain temps, elle maîtrisa le turc, l'arabe et Langues persanes, a appris à danser parfaitement, à réciter des contemporains et à jouer selon les règles du pays étranger et cruel dans lequel elle vivait. Suivant les règles de sa nouvelle patrie, Roksolana s'est convertie à l'islam.
Son principal atout était que Rustem Pacha, grâce à qui elle entra dans le palais du padishah, la reçut en cadeau et ne l'acheta pas. À son tour, il ne l'a pas vendu au Kyzlyaragassa, qui a reconstitué le harem, mais l'a donné à Suleiman. Cela signifie que Roxalana est restée une femme libre et pouvait revendiquer le rôle d’épouse du padishah. Selon les lois de l’Empire Ottoman, une esclave ne pouvait en aucun cas devenir l’épouse du Commandeur des Croyants.
Quelques années plus tard, Suleiman contracte un mariage officiel avec elle selon les rites musulmans, l'élève au rang de bash-kadyna - l'épouse principale (et en fait la seule) et s'adresse à elle « Haseki », ce qui signifie « chère au cœur. »
La position incroyable de Roksolana à la cour du sultan a étonné l’Asie et l’Europe. Son éducation faisait s'incliner les scientifiques, elle recevait les ambassadeurs étrangers, répondait aux messages des souverains étrangers, des nobles influents et des artistes. Elle ne se contentait pas d'accepter. nouvelle foi, mais a également acquis une renommée en tant que musulmane orthodoxe zélée, ce qui lui a valu un respect considérable à la cour.
Un jour, les Florentins ont placé dans une galerie d'art un portrait de cérémonie de Hurrem, pour lequel elle a posé pour un artiste vénitien. C’était le seul portrait féminin parmi les images de sultans barbus au nez crochu et coiffés d’énormes turbans. "Il n'y a jamais eu une autre femme dans le palais ottoman qui ait eu un tel pouvoir" - ambassadeur vénitien Navajero, 1533.
Lisovskaya donne naissance au sultan quatre fils (Mohammed, Bayazet, Selim, Jehangir) et une fille, Khamerie. Mais Mustafa, le fils aîné de la première épouse du padishah, la Circassienne Gulbekhar, était toujours officiellement considéré comme l'héritier du trône. Elle et ses enfants sont devenus des ennemis mortels de Roxalana, avide de pouvoir et perfide.

Lisovskaya l'a parfaitement compris : jusqu'à ce que son fils devienne l'héritier du trône ou s'assoie sur le trône des padishahs, sa propre position était constamment menacée. À tout moment, Soliman pouvait être emporté par une nouvelle belle concubine et en faire son épouse légale, et ordonner l'exécution d'une des anciennes épouses : dans le harem, une épouse ou une concubine non désirée était mise vivante dans un sac en cuir, un Un chat en colère et un serpent venimeux y ont été jetés, le sac a été attaché et une chute de pierre spéciale a été utilisée pour le faire descendre avec une pierre attachée dans les eaux du Bosphore. Les coupables considéraient comme chanceux d'être simplement étranglés rapidement avec un cordon de soie.
Par conséquent, Roxalana s'est préparée pendant très longtemps et n'a commencé à agir activement et cruellement qu'après près de quinze ans !
Sa fille avait douze ans et elle décida de la marier à... Rustem Pacha, qui avait déjà plus de cinquante ans. Mais il jouissait d’une grande faveur à la cour, proche du trône du padishah et, surtout, était en quelque sorte un mentor et un « parrain » de l’héritier du trône, Mustafa, le fils du Circassien Gulbehar, la première épouse de Soliman.
La fille de Roxalana a grandi avec un visage et une silhouette ciselée similaires à ceux de sa belle mère, et Rustem Pacha s'est lié avec grand plaisir au sultan - c'est un très grand honneur pour un courtisan. Il n'était pas interdit aux femmes de se voir, et la sultane s'est adroitement informée de sa fille sur tout ce qui se passait dans la maison de Rustem Pacha, collectant littéralement les informations dont elle avait besoin petit à petit. Finalement, Lisovskaya a décidé qu’il était temps de porter le coup fatal !
Lors d’une rencontre avec son mari, Roxalana a secrètement informé le Commandeur des Croyants de la « terrible conspiration ». Allah Miséricordieux lui a donné la garantie de le découvrir à temps plans secrets conspirateurs et lui permettaient d'avertir son époux adoré du danger qui le menaçait : Rustem Pacha et les fils de Gulbehar envisageaient de tuer le padishah et de s'emparer du trône, en y plaçant Mustafa !
L'intrigant savait bien où et comment frapper - la « conspiration » mythique était tout à fait plausible : à l'Est, à l'époque des sultans, les coups d'État sanglants dans les palais étaient les plus affaires comme d'habitude. En outre, Roxalana a cité comme argument irréfutable les véritables paroles de Rustem Pacha, Mustafa et d'autres « conspirateurs » entendus par la fille d'Anastasia et du sultan. Par conséquent, les graines du mal sont tombées sur un sol fertile !
Rustem Pacha a été immédiatement placé en garde à vue et une enquête a été ouverte : Pacha a été terriblement torturé. Peut-être s'est-il incriminé lui-même et d'autres personnes sous la torture. Mais même s’il restait silencieux, cela ne faisait que confirmer le padishah dans l’existence réelle d’un « complot ». Après la torture, Rustem Pacha a été décapité.
Seuls Mustafa et ses frères ont été épargnés : ils constituaient un obstacle au trône de Selim, le premier-né de Roxalana, le roux, et pour cette raison, ils ont tout simplement dû mourir ! Constamment incité par sa femme, Soliman accepta et donna l'ordre de tuer ses enfants ! Le Prophète a interdit l'effusion du sang des padishahs et de leurs héritiers, alors Mustafa et ses frères ont été étranglés avec un cordon torsadé de soie verte. Gulbehar devint fou de chagrin et mourut bientôt.
La cruauté et l'injustice de son fils ont frappé Valide Khamse, la mère de Padishah Suleiman, issue d'une famille Khans de Crimée Girev. Lors de la réunion, elle a dit à son fils tout ce qu’elle pensait du « complot », de l’exécution et de l’épouse bien-aimée de son fils, Roxalana. Il n’est pas surprenant qu’après cela Valide Khamse, la mère du sultan, ait vécu moins d’un mois : l’Orient en sait beaucoup sur les poisons !
La Sultane est allée encore plus loin : elle a ordonné de retrouver dans le harem et dans tout le pays d'autres fils de Soliman, auxquels les épouses et les concubines ont donné naissance, et de leur ôter la vie à tous ! Il s'est avéré que le sultan avait une quarantaine de fils - tous, certains secrètement, d'autres ouvertement, ont été tués sur ordre de Lisovskaya.
Ainsi, en quarante ans de mariage, Roksolana a réussi l'impossible. Elle fut proclamée première épouse et son fils Sélim devint l'héritier. Mais les sacrifices ne s’arrêtent pas là. Deux ont été étranglés le plus jeune fils Roksoliens. Certaines sources l'accusent d'être impliquée dans ces meurtres - cela aurait été fait afin de renforcer la position de son fils bien-aimé Selim. Cependant, aucune donnée fiable sur cette tragédie n’a été trouvée.
Elle ne pouvait plus voir son fils monter sur le trône, devenant le sultan Selim II. Il n'a régné après la mort de son père que huit ans - de 1566 à 1574 - et, bien que le Coran interdise de boire du vin, il était un terrible alcoolique ! Autrefois, son cœur ne pouvait tout simplement pas résister aux libations excessives constantes, et dans la mémoire du peuple, il restait le sultan Selim l'ivrogne !
Personne ne saura jamais quels étaient les véritables sentiments de la célèbre Roksolana. Qu'est-ce que ça fait pour une jeune fille de se retrouver en esclavage, dans un pays étranger, avec une foi étrangère qui lui est imposée ? Non seulement pour ne pas se briser, mais aussi pour devenir la maîtresse de l'empire, gagnant en gloire dans toute l'Asie et l'Europe. Essayant d'effacer la honte et l'humiliation de sa mémoire, Roksolana a ordonné que le marché aux esclaves soit caché et qu'une mosquée, une madrasa et un hospice soient érigés à sa place. Cette mosquée et cet hôpital situés dans le bâtiment de l'hospice portent toujours le nom de Haseki, ainsi que les environs de la ville.
Son nom, entouré de mythes et de légendes, chanté par ses contemporains et recouvert d'une gloire noire, reste à jamais dans l'histoire. Nastasia Lisovskaya, dont le sort pourrait être similaire à celui de centaines de milliers des mêmes Nastya, Khristin, Oles, Mari. Mais la vie en a décidé autrement. Personne ne sait combien de chagrin, de larmes et de malheurs ont enduré Nastasya sur le chemin de Roksolana. Cependant, pour le monde musulman, elle restera Hurrem – RIRE.
Roksolana mourut en 1558 ou 1561. Soliman Ier - en 1566. Il a réussi à achever la construction de la majestueuse mosquée Suleymaniye - l'un des plus grands monuments architecturaux de l'Empire ottoman - près de laquelle les cendres de Roksolana reposent dans un tombeau octogonal en pierre, à côté du tombeau également octogonal du sultan. Ce tombeau existe depuis plus de quatre cents ans. À l’intérieur, sous le haut dôme, Soliman ordonna de sculpter des rosaces en albâtre et de décorer chacune d’elles d’une émeraude inestimable, la pierre précieuse préférée de Roksolana.
À la mort de Soliman, son tombeau fut également décoré d'émeraudes, oubliant que sa pierre préférée était le rubis.