Marine nationale française : sous-marins et navires de guerre modernes. Michelle Conder - classe de maître de Playboy

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Garros L.
La marine française pendant la Seconde Guerre mondiale

PRÉFACE

La victoire sur le fascisme lors de la Seconde Guerre mondiale est le résultat des actions de la coalition. La France a pris la place qui lui revient parmi les puissances victorieuses. Mais son chemin vers le camp de la coalition anti-hitlérienne a été tortueux. La flotte a partagé tous les hauts et les bas avec le pays. Il existe un livre sur son histoire de l'historien militaire français L. Garros.

Le matériel présenté à l'attention des lecteurs est divisé en deux parties. Ce numéro comprend des chapitres sur les actions de la marine française en 1939-1940 : les campagnes de Norvège et de France, les actions de la flotte dans la guerre avec l'Italie, puis les batailles avec les Britanniques à Mers-el-Kébir et à Dakar. La deuxième partie de cet ouvrage décrit les événements de 1941-1945 : le conflit armé avec le Siam, les actions au large des côtes syriennes en 1941, l'opération à Madagascar, les événements liés au débarquement nord-africain des Alliés et l'histoire des forces navales. des Français Libres.

Le livre de L. Garros est très original par certains aspects. Après l'avoir lu, vous remarquerez probablement un certain nombre de fonctionnalités.

C’est d’abord la « spécificité » française de cet ouvrage, inhabituelle pour nos lecteurs. L. Garros a une haute opinion du maréchal Pétain, considère le général de Gaulle presque comme un traître, l'histoire de la Marine française pendant la Seconde Guerre mondiale se réduit essentiellement à l'histoire de la flotte de Vichy, pour laquelle les forces navales des Français Libres étaient l'ennemi.

Deuxièmement, l’absence d’un certain nombre d’épisodes connus laisse perplexe. Le livre ne dit pas un mot sur la participation des navires français à la recherche des raiders allemands et à l'interception des briseurs de blocus, l'activité de convoi de la flotte est mal reflétée, le raid des destroyers sur Gibraltar en septembre 1940 et quelques autres opérations ne sont pas décrits. , et les succès remarquables du poseur de mines sous-marin "Ruby" sont ignorés ... Mais il y a beaucoup de victoires fictives et d'actions savoureuses, peut-être courageuses, mais qui n'ont eu aucune influence sur le cours de la guerre. Parfois, l'auteur glisse presque dans un genre franchement aventureux, par exemple en décrivant les aventures de l'officier Boilambert, qui a passé la nuit sans savoir où et avec qui.

Ceux qui connaissent bien l’historiographie de la Seconde Guerre mondiale remarqueront également une troisième caractéristique, à savoir la présence d’emprunts importants aux travaux d’autres historiens français. En particulier, les quatre premiers chapitres de Garros suivent en grande partie La Marine française dans la campagne 1939-1940 de Raymond de Belot.

En relation avec tout ce qui précède, quelqu'un peut se poser une question : cela valait-il la peine de publier ce livre ? S’il s’agissait de la flotte britannique, américaine ou allemande, dont les actions, bien que non exhaustives, sont encore décrites dans la littérature russe, la réponse serait négative. Avec la Marine nationale française, tout est différent jusqu’à présent. Cela reste encore un « point blanc ». Par conséquent, toute publication qui éclairerait ce problème, nous semble-t-il, devrait présenter un certain intérêt. De plus, réfléchissons au nombre de noms d’historiens français connus qui écrivent sur les actions des flottes pendant la Seconde Guerre mondiale ? Raymond de Belot, Gabriel Ophan, Jacques Mordal, Claude Juan... et c'est tout. Ainsi, la découverte de chaque nouveau nom dans l’historiographie navale française de cette période est un événement en soi. Sans aucun doute, l’interprétation française des événements présentée par Garros, qui diffère de ce que nous avons l’habitude de voir dans l’historiographie russe et dans les traductions des historiens anglais et allemands, mérite attention. Et enfin, le livre de Garros est intéressant car il décrit les actions de la flotte, et non l’histoire d’un type particulier de navire, comme c’est le cas la plupart du temps.

Nous publions le livre de L. Garros dans son intégralité, à l'exception des paragraphes « Considérations anglaises » et « Explications de Winston Churchill », dont le contenu, pour des raisons évidentes, rappelle davantage la diffamation politique. Le texte de l'auteur est accompagné de commentaires, notamment à caractère critique. Le matériel photographique original est complété par des photographies de la collection « Rétrospectives de la guerre en mer ». Il a été décidé de ne pas russifier les cartes, car elles sont suffisamment claires sans traduction et, de plus, avec la russification, elles perdraient leur style français. En matière de transcriptions de noms et de titres français, nous avons essayé, si possible, de répondre à la volonté du traducteur de rapprocher le plus possible l'orthographe russe des mots de leur prononciation française, ce qui allait parfois à l'encontre des recommandations de l'ouvrage de référence » Noms et titres étrangers dans le texte russe ». Parallèlement, toutes les normes de transcription des noms de navires développées dans la série « Rétrospective de la guerre en mer » restent en vigueur pour ce numéro. En particulier, les noms des villes et des navires portant leurs noms sont donnés tels qu'ils sont écrits sur la carte (« Paris », « Strasbourg »), certains noms sont donnés en traduction pour euphonie (« Cyclone », « Australie »). De plus, compte tenu des difficultés liées à la transcription des mots français, nous avons décidé de dresser une liste de tous les noms et de leurs transcriptions. Il sera placé dans la deuxième partie, qui, nous l'espérons, sortira peu après la première.

Partie 1

LA MARINE FRANÇAISE EN 1939

Au début de la guerre en septembre 1939, la flotte française était composée de sept cuirassés, dont deux vieux cuirassés, le Paris et le Courbet, trois anciens, mais modernisés en 1935-36. cuirassés - "Bretagne", "Provence" et "Lorraine", deux nouveaux cuirassés "Strasbourg" et "Dunkerque".

Il y avait deux porte-avions : le porte-avions Béarn et le transport aérien Commandant Test.

Il y avait 19 croiseurs, dont 7 croiseurs de 1ère classe - Duquesne, Tourville, Suffren, Colbert, Foch, Duplex et Algérie ; 12 croiseurs de 2ème classe - "Duguet-Trouin", "La Motte-Pique", "Primogue", "La Tour d'Auvergne" (anciennement "Pluton"), "Jeanne d'Arc", "Emile Bertin", "La Galissonière", "Jean de Vienne", "Gloire", "Marseillaise", "Montcalm", "Georges Leygues".

Les flottilles de torpilles étaient également impressionnantes. Ils étaient au nombre de : 32 dirigeants 1
Dans la Marine nationale française, cette classe de navires était appelée « Contre-torpilleurs ». Dans la littérature russe, dans diverses publications, ce terme a été traduit par « destroyers », « contre-destroyers », « dirigeants » (aucune des options ne peut être considérée comme complètement réussie). Les croiseurs français de 1ère classe selon la classification internationale sont des croiseurs lourds, les croiseurs de 2ème classe sont des croiseurs légers.

– six navires chacun des types Jaguar, Gepar, Aigle, Vauquelin, Fantask et deux types Mogador ; 26 destroyers - 12 type Bourrasque et 14 type Adrua, 12 destroyers type Melpomene.

Les 77 sous-marins comprenaient le croiseur Surcouf, 38 sous-marins de classe 1, 32 sous-marins de classe 2 et 6 poseurs de mines sous-marins.

Le déplacement total des 175 navires énumérés ci-dessus était de 554 422 tonnes. Hormis cinq vieux cuirassés, tous les autres navires sont entrés en service après 1925, c'est-à-dire que la flotte était relativement jeune.

Il y avait quatre cuirassés en construction : Richelieu, Jean Bart, Clemenceau et Gascony. Les deux premiers devaient entrer en service en 1940. Deux porte-avions furent également construits - Joffre et Painlevé - mais ils ne furent pas achevés.

En construction se trouvaient 3 croiseurs de 2e classe (De Grasse, Château Renault, Guichen), 4 chefs de classe Mogador, 12 destroyers de classe Ardi, 14 destroyers de classe Fier, 5 sous-marins de 1re classe, 16 sous-marins de classe 2, ainsi que 4 poseurs de mines sous-marins. Au total, il y avait 64 navires à différents stades de construction, avec un déplacement total de 271 495 tonnes.

A cette liste il faut ajouter les conseils, les canonnières, les dragueurs de mines, les chasseurs de mer, les torpilleurs, les navires ravitailleurs. Ces derniers ont été appelés (réquisitionnés) lors de la mobilisation 2
Avec le déclenchement de la guerre, 29 grands navires marchands sont mobilisés, transformés en croiseurs auxiliaires ou navires-mères, 2 navires-hôpitaux, ainsi que 66 patrouilleurs et 346 dragueurs de mines, convertis de chalutiers et de mineurs de charbon.

L'aviation navale est trop faible, mais en croissance, composée de 45 avions d'attaque, 32 bombardiers, 27 chasseurs, 39 avions de reconnaissance, 46 bombardiers torpilleurs, 164 observateurs, etc. Au total, il y avait 159 avions embarqués et 194 avions côtiers. 3
En première ligne. Au total, la flotte française comptait 745 appareils au 3 septembre 1939. Dans le livre de R. de Belo, les données données par L. Garros sont divisées en types :
– avions d'attaque (tous embarqués) – 9 « Bout-156F », 4PL7, 13PL10/101, 15 « Loir-210 » (il serait plus correct de les considérer comme des chasseurs), 4 LN.40 ;
– bombardiers (de base, flotteurs) – LeO H.257bis ;
– chasseurs (basés sur le pont) – « Devuatin-373/376 » ;
– avions de reconnaissance (hydravions de base) – 20 « Bizerte », 1 « Pote-141 », 6 « Loire-70 », 4 « Latekor-301/302 », 3 « Latekor-523 », 5 LeO H.470 ;
– bombardiers torpilleurs (flotteurs, 18 navires et 28 bases) – 46 « Latecore 290/298 » ;
- observateurs (69 basés en navire et 95 à terre) - 55 "Loire-130", 24 CAMS.55, 4 "Latekor-290", 17 GL812, 8 CAMS.37, 9 GL810, 4 "Farman-47" , 2 " Short", 14 "Pote-25", 5 PL15, 17 "Pote-452" et GL.832, 1 "Besson", 4 autogires. Au 1er juin 1940, selon Belo, la première ligne comprenait 38 avions d'attaque, 37 bombardiers, 34 chasseurs, 55 avions de reconnaissance, 260 observateurs et 77 bombardiers torpilleurs.

Les vétérans de la Marine nationale rappellent que son personnel était solidaire, discipliné, doté de hautes qualités morales et entièrement dévoué à la nation.

Le commandant en chef de la marine était l'amiral Darlan. Depuis 1939, il était chef de l'état-major principal de la marine. 4
Le chef d'état-major principal de la marine était également le commandant en chef de la marine.

Avant lui, l'amiral Durand-Viel a occupé ce poste pendant sept ans. Tous deux étaient des spécialistes hautement qualifiés et s'engageaient à moderniser la flotte après 1919. Darlan avait le grade d'amiral (cinq étoiles sur sa manche) - le plus élevé de la flotte française. C'était une personne très expérimentée, active et déterminée. Cependant, il n'a pas approfondi les questions de stratégie, ne connaissait pas bien la flotte américaine et a sous-estimé la flotte russe. Mais il changea d’avis en avril 1940, et nous verrons comment plus tard. Il jouissait d'une très haute autorité dans la marine.

En septembre 1939, la structure de la flotte ressemblait à ceci. Les commandants des forces navales sur les théâtres de guerre, les commandants des forces de haute mer et les préfets des zones maritimes étaient subordonnés au commandant en chef, l'amiral Darlan. Il y avait cinq de ces quartiers : Cherbourg, Brest, Lorient, Toulon, Bizerte. Le vice-amiral Michelier, chef du département des ports, acquit son autorité en dirigeant le commissariat, le service sanitaire, la construction navale et l'artillerie navale.

M. Kampenschi était ministre d'État chargé de la Marine. Il ne s'implique pas dans les questions opérationnelles, mais participe à la direction des opérations militaires en tant que membre du « cabinet de guerre » qui comprend : le Président de la République. 5
Depuis mai 1932, ce poste était occupé par Albert Lebrun. Déposé en juillet 1940 par le Maréchal Pétain.

Premier ministre, ministre de la Défense nationale (Daladier), ministres de la Marine, de l'Air (La Chambre), des Colonies (Mandel), du maréchal Pétain, chef d'état-major de la Défense nationale (général Gamelin 6
Remplacé par le Général Maxime Weygand le 19 mai 1940.

), trois commandants en chef - les forces terrestres (général Georges), l'armée de l'air (général Vuillemin) et la marine (Darlan), le chef d'état-major des possessions coloniales (général Bührer). Le chef d'état-major du ministre de la Marine était le vice-amiral Guton.

L'état-major de Darlan était composé du contre-amiral Le Luc, du capitaine de 1er rang Ofan et du capitaine de 1er rang Negadel. La mission militaire à Londres était dirigée par le vice-amiral Odendaal ; L'attaché naval était le capitaine de 1er rang Rivoire.

Les commandants sur les théâtres d'opérations militaires étaient : « l'amiral Nord » (mer du Nord et partie de la Manche, quartier général à Dunkerque) - l'amiral Castex, puis l'amiral Abrial ; « Amiral Ouest » (Atlantique, quartier général à Brest) - Amiral de Laborde ; « Amiral Sud » (Mer Méditerranée, quartier général à Toulon, puis à Bizerte) - Amiral Esteva ; "Admiral South Atlantic" (siège à Casablanca) - Vice-amiral Olive 7
En juin 1940, il fut remplacé par le contre-amiral Landrieu et le quartier général de l'amiral South Atlantic fut transféré de Casablanca à Dakar. Ofan et Mordal donnent d'autres titres aux postes de commandants navals dans les zones d'outre-mer : « Amiral d'Afrique » (Olive), « Amiral des Antilles » (Robert), « Amiral des forces navales d'Extrême-Orient » (Deco).

; « Amiral Western Atlantic » - Amiral Robert - Haut-Commissaire des Antilles, chargé de la défense de la Guyane, des îles de la Martinique, de la Guadeloupe, etc. Tous relevaient de Darlan et étaient chargés de la protection des communications maritimes, de la défense côtière, la défense aérienne et les opérations aériennes indépendantes. Ils étaient subordonnés aux navires et aux navires qui ne faisaient pas partie des escadrons.

OPÉRATIONS DE COMBAT DE SEPTEMBRE 1939 À MAI 1940,

Répartition des forces

En septembre 1939, la disposition de la flotte française était principalement dirigée contre l'Italie, sans que le comportement de celle-ci ne soit précisé.

Les Britanniques pensaient que la flotte française devait garder le détroit de Gibraltar, alors qu'ils concentraient presque entièrement leur flotte dans la mer du Nord contre la Kriegsmarine. Le 1er septembre, l'Italie indique clairement qu'elle n'engagera aucune action hostile et la disposition française est modifiée : la mer Méditerranée devient un théâtre secondaire d'opérations militaires, qui ne pose aucun obstacle à la navigation. Les convois transportant des troupes d'Afrique du Nord vers le front du Nord-Est et le Moyen-Orient se déplaçaient sans entrave. La supériorité maritime anglo-française sur l'Allemagne était écrasante, d'autant plus que cette dernière n'était pas prête à mener une guerre navale.

Le commandement de la Kriegsmarine s'attendait à ce que les hostilités commencent au plus tôt en 1944. L'Allemagne ne possédait que deux cuirassés, le Scharnhorst et le Gneisenau, trois cuirassés de poche, cinq croiseurs légers, 50 destroyers, 60 sous-marins, dont seulement la moitié étaient océaniques. 8
Des données pas tout à fait exactes. Parmi les grands navires, le croiseur lourd Admiral Hipper, entré en service au printemps 1939, et deux anciens cuirassés de la classe Schlesien ont été manqués (le sixième croiseur léger, Karsruhe, était alors en cours de modernisation). Le nombre de destroyers et de sous-marins a été arrondi. L'auteur inclut dans le nombre de destroyers à la fois les grands destroyers les plus récents et tous les anciens navires de cette classe construits entre 1906 et 1911 qui avaient survécu à cette époque, y compris ceux transférés à d'autres classes. En réalité, au 03/09/39, l'Allemagne comptait 21 destroyers de type Maass et Roeder, 11 destroyers de type Jaguar et quatre destroyers anciens. Sur les 57 sous-marins, 9 sous-marins des séries 1 et IX étaient océaniques.

Le déplacement total des navires de sa flotte ne représentait que 1/7 de celui des Alliés.

En accord avec l'Amirauté britannique, la flotte française assume la responsabilité des opérations au large des côtes françaises de la mer du Nord, puis dans la zone située au sud de la Manche, ainsi que dans le golfe de Gascogne et en Méditerranée occidentale.

Il y avait à Brest ce qu'on appelait la « Force de Raide ». C'était ce que nous avions de mieux : Dunkerque et Strasbourg, trois croiseurs de classe Gloire, deux chefs de classe Volta et six croiseurs de classe Terrible. 9
La tâche principale de cette unité était de combattre les raiders allemands dans l'Atlantique central.

Ces forces, sous le commandement de l'amiral Zhansoul, furent transférées à Oran en avril 1940. A Oran et Gibraltar à l'automne 1939 se trouvait la 2e division de cuirassés, soit trois cuirassés : Lorraine, Provence, Bretagne et six destroyers.

Toulon comptait 6 croiseurs de 1ère classe et 12 chefs. A Bizerte il y avait 3 croiseurs de 2ème classe et 6 chefs. En Extrême-Orient, c'est-à-dire en Indochine, sous le commandement du contre-amiral Déco se trouvaient le croiseur Suffren, qui s'avança vers la Méditerranée en mai 1940, le croiseur La Motte Pique, l'avis amiral Charnay, Dumont d'Urville, Rigo de Janouilly", "Savorgnan de Brazza" (ce dernier revient en France fin 1939), le sous-marin "Phoenix", perdu en juin 1939 lors d'exercices, et le sous-marin "Espoir", rentré en France en novembre 1939. Ainsi, Deco n'avait pratiquement aucun moyen de résister aux Japonais. 10
Cependant, selon les estimations du Conseil militaire suprême allié, aucun combat n'était prévu en Extrême-Orient en 1939-40. Dans le cas contraire, le déploiement des forces navales serait différent.

Premières opérations

Elles avaient pour but de protéger les convois et de bloquer les côtes ennemies. La marine allemande n'a montré aucun signe de vie 11
Outre les « signes de vie », une guerre des mines active, la destruction d'un nombre important de navires marchands par des sous-marins allemands, les actions de cuirassés « de poche » sur les communications océaniques des Alliés...

Voici quelques événements. Le 13 septembre, dans le port de Casablanca, des centaines de mines chargées explosent à bord du croiseur minier La Tour d'Auvergne. 11 officiers et 180 marins sont tués. Les 12 et 14 octobre, des sous-marins ennemis coulent le pétrolier. Emil Miguet et le paquebot « Brittany ». Le 20 novembre, le destroyer Siroko (commandé par le capitaine de 2e rang Lapebi) coule le sous-marin allemand U45 à coups de tirs d'artillerie dans le golfe de Gascogne. 12
Selon les historiens allemands E. Groener et J. Rover, le sous-marin U 45 aurait été coulé le 14 octobre 1939 par des destroyers britanniques gardant le convoi KJF.3 au sud-ouest des côtes irlandaises.

Parmi nos autres pertes figurent 9 navires marchands et deux chalutiers de pêche - le Saint-Clair et la Barge.

Événements en Finlande

Le 30 novembre 1939 eut lieu le deuxième événement militaire après la défaite de la Pologne : l’URSS attaqua la Finlande. Ce dernier fit appel à la Société des Nations encore existante. L'URSS a rejeté la médiation de la Société des Nations et en a été expulsée. Les Etats scandinaves, sentant l'approche de la tempête, se sont abstenus de voter.

Riz. 1 Port de Saint-Tropez. Vue depuis le char du chasseur de sous-marin

L'Amirauté française a élaboré un plan qui a demandé du temps. À la frontière finlandaise, le peuple courageux a repoussé les divisions de l'Armée rouge.

Le monde occidental, resté neutre, a néanmoins condamné cette agression. Paris et Londres préparaient une éventuelle action et cherchaient une opportunité de repousser l'alliance germano-russe, ce qui les agaçait beaucoup. L'amiral Darlan, par exemple, a proposé de débarquer des troupes à Petsamo, dans le nord de la Finlande. 13
Le port de Petsamo fut capturé par un assaut amphibie soviétique à la fin du deuxième jour de la guerre soviéto-finlandaise.

Ce projet suscita de nombreuses objections et ce n'est qu'en février que le Conseil suprême de guerre allié décida de rassembler un corps expéditionnaire pour l'action en Finlande. Il a exigé que les gouvernements suédois et norvégien libèrent le passage sur leur territoire afin d'occuper les mines de nickel de la région de Petsamo. La Russie et l’Allemagne avaient désespérément besoin de ces développements. Pour réaliser ce plan, la flotte française préparait des transports et des navires d'escorte à courte portée. Et la flotte britannique était censée assurer une couverture à longue portée. Alors que plusieurs bataillons de fusiliers des Alpes étaient spécialement équipés pour l'expédition, l'état-major principal de la marine rassemblait 13 navires de guerre, 5 croiseurs auxiliaires, 4 transports, un navire-hôpital, 7 cargos et 6 paquebots dans la rade de Brest. Le jour J devait être déterminé par les gouvernements anglais et français après une démarche diplomatique. Mais trop de temps fut perdu et ce n'est que le 11 mars 1940 que le Premier ministre britannique Chamberlain annonça que les Alliés étaient prêts à venir en aide à la Finlande. Mais malheureusement, le 12 mars, une trêve a été signée à Moscou entre l'URSS et la Finlande et le 13 mars, les hostilités ont cessé.

Expédition en Norvège

Est-ce en vain que ces troupes ont été embarquées sur des navires ? Non. Le gouvernement français voulait prendre des mesures pour couper les communications par lesquelles l'Allemagne importait du minerai de Norvège. Loin au nord, près du cercle polaire arctique, se trouve la ville norvégienne de Narvik, dont le nom est rapidement apparu dans les journaux. Ces jours-ci, on ne parlait que de Narvik. Tout le monde espérait que l'opération que la flotte était censée mener permettrait d'obtenir des résultats considérables. Une telle opération représentait une réelle menace pour l’Allemagne.

Riz. 2 Superstructure d'étrave du cuirassé Strasbourg

Des mesures diplomatiques délicates ont été prises. Mais la Suède, plus que la Norvège, ne voulait pas de guerre sur son territoire. Ils ont évité de participer à la Première Guerre mondiale et voulaient éviter de participer à la Seconde Guerre mondiale, étant l'un des rares pays d'Europe à ne subir aucun dommage et à accroître sa prospérité. Il faut ajouter que ni l'un ni l'autre pays n'ont cru aux alliés, qui ont laissé la Pologne être vaincue sous leurs yeux. En revanche, les Britanniques s’opposèrent à de telles opérations, car ils ne voulaient pas s’aliéner ces deux peuples qui leur sont proches. Ainsi, le 18 mars, l'amiral Darlan reçut l'ordre de liquider tous les préparatifs de l'expédition destinée à la Finlande. Mais trois jours plus tard, le 21 mars, suite à une crise gouvernementale, Paul Reynaud remplace Daladier au poste de Premier ministre. Reynaud a exprimé ses intentions militantes. Il a déclaré que le conflit avec l'URSS ne lui faisait pas peur. En fait, Moscou, allié de Berlin, agirait sans aucun doute contre nous afin de consolider son succès dans la guerre contre la Finlande.

"Est-il possible d'organiser un blocus naval complet de la Scandinavie ?" – Reino a demandé à Darlan. "Impossible", a-t-il répondu. "Nous devrions pénétrer dans la mer Baltique, ce que nous ne pouvons pas faire. Nous serions confrontés à une coalition de l'Allemagne, de la Russie et de la Suède et ne serions pas en mesure de manœuvrer. Nous ne disposons pas d'une puissance aérienne suffisamment puissante pour supprimer immédiatement leurs aérodromes. " Comment alors la Suède et la Norvège peuvent-elles être obligées de cesser d’exporter du minerai vers l’Allemagne ?

Le 28 mars, le Conseil suprême de guerre allié s'est réuni à Londres. C'est alors qu'il fut décidé que les gouvernements d'Angleterre et de France excluraient toute possibilité de paix séparée. Trois mois plus tard, cela a créé d'importantes difficultés. Mais personne n’aurait pu prédire que l’Allemagne battrait la France dans six semaines. En outre, il a été décidé d'envoyer des notes aux gouvernements suédois et norvégien pour les informer de la pose de mines le long des côtes norvégiennes, dans le but d'obliger les navires marchands à les éviter en haute mer. Là, ils pourraient être contrôlés. Dans le même temps, le contrôle serait impossible dans les centaines de fjords qui traversent les côtes norvégiennes. Cette note devait être présentée le 1er avril et la pose de la mine a eu lieu le 8. Nous avons ainsi envahi de manière décisive les eaux norvégiennes. Le 5 avril, Darlan reçoit l'ordre de rassembler des navires à Brest pour transporter le corps expéditionnaire. Les mêmes qui y avaient été récupérés un mois plus tôt. Six bataillons de tirailleurs alpins étaient en route vers la Bretagne, ainsi que deux bataillons de la Légion étrangère transportés d'Afrique du Nord, et quelques autres unités : un groupe d'artillerie, une compagnie de chars, etc.

Ils n'ont pas perdu de temps. Darlan et l'état-major général de la marine pensaient que les Alliés pouvaient empêcher les actions des Allemands et qu'ils devraient désormais se battre.

Opération contre Namsos

L'Amirauté forme un détachement de navires sous le commandement de l'amiral Deriegue, qui hisse son drapeau sur le croiseur Emile Bertin. Le détachement était composé de la 5ème division de chefs (commandant - capitaine 1er rang Shomel) composée de "Tartue", "Maillie Bréze", "Chevalier Paul", de la 5ème division de destroyers (capitaine 2ème rang Kraft) composée de "Foudroyant", "Brestois", "Boulogne"; 11ème division de chefs (capitaine 1er rang Buan) composée de « Bison », « Milan », « Epervier ». Ce détachement quitte Brest le 6 avril et arrive à Scapa Flow le 8. On supposait que les troupes britanniques seraient déjà chargées sur les navires et que le contingent français arriverait pour les renforcer.

Riz. 3 Navire amiral de l'Amiral Derien, croiseur de 2ème classe "Emile Bertin"

L'opération de capture de Bergen échoua sous les attaques de la Luftwaffe. Les Allemands occupèrent Oslo, Kristiansand, Arendal, Egersund, Bergen, Trondheim, Narvik et tous les aérodromes du sud et du centre de la Norvège. La flotte britannique réagit de manière décisive et détruisit les navires allemands dans les fjords adjacents à Narvik. Des opérations terrestres se sont déroulées dans la région de Trondheim et de Narvik. Les forces françaises ont été envoyées à Namsos 15
Encore plus tôt que les Français, la 146e brigade d'infanterie anglaise est débarquée à Namsos qui, sans attendre l'arrivée des alliés, lance une offensive en direction de Trondheim et au moment où les troupes françaises débarquent, elle se trouve déjà à 80 km. mais il fut ensuite contraint de se retirer vers Namsos.

Et les Britanniques sont à Andalsnes. Le groupe français était constitué de la 5e demi-brigade de tirailleurs alpins (trois bataillons), livrée en deux convois - à grande vitesse et à basse vitesse. Le premier d'entre eux (sous le commandement du contre-amiral Kadar) comprenait les croiseurs auxiliaires El Jezair, El Kantara, El Mansour et les paquebots Ville d'Oran et Ville d'Alger. Le deuxième convoi était composé des transports "Cap Blanc". ", " Amienois ", " Saumur ". L'escorte est assurée par la 11e division de chefs, qui est bientôt rejointe par " l'Emile Bertin " et la 5e division de chefs. Le 19 avril au matin, le " Mahieu Brézé " a été attaqué par un sous-marin ennemi. bateau, l'a poursuivi et s'est détaché du convoi. (Plus tard, ce navire a été détruit par une explosion accidentelle de sa propre torpille dans le port britannique de Greenock. Cela s'est produit le 30 avril. En conséquence , 3 personnes ont été tuées, 17 portées disparues, 54 ont été blessées.

Riz. 4 L'amiral Laborde inspecte les unités de la Légion étrangère avant d'être envoyées en Norvège

Le convoi rapide a été attaqué pour la première fois 16
Aviation - éd.

Le 19 avril à Namsfjord. "Emile Bertin" est endommagé et part à Scapa Flow. Il devait être remplacé par le croiseur Montcalm.

Le débarquement des tirailleurs alpins à Namsos fut un succès. Dans la nuit du 19 au 20 avril, le convoi sous le commandement du contre-amiral Kadar quitte le port et arrive aux Shetland. Un convoi lent, attaqué par des avions, était pratiquement incapable de se défendre. Les avions allemands ont détruit les fournitures déchargées à terre. L'opération de Namsos s'est soldée par un échec total. Et les Britanniques n’ont pas eu plus de chance.

Riz. 5 Un convoi avec des troupes alliées se dirige vers les côtes de la Norvège

L'ordre d'embarquement a été donné le 28 avril. Pour commencer, ils embarquèrent tout ce qu'ils purent sur le Saumur et l'Amienois. L'amiral Kadar a ensuite quitté Scapa Flow le 29 avril avec le Montcalm, le Bison et des croiseurs auxiliaires. Le 1er mai, ils furent attaqués par des avions ennemis. Mais le 2 mai, malgré le brouillard, ils entrent dans le port de Namsos et chargent tous ceux qui restent. La plupart du matériel a été jeté à la mer. À 10h00, le Bison a été touché par une bombe, tuant le capitaine 1er rang Buan, son chef d'état-major et une centaine d'autres personnes. Le navire a été coulé par les tirs d'artillerie des navires amis. Vers 14h00 - nouvelle attaque aérienne. Cette fois, le destroyer britannique Afridi fut victime et coula. Le 5 mai, l'expédition revient à Scapa Flow.

Combats dans la région de Narvik

Une autre demi-brigade de fusiliers alpins quitta Scapa Flow à bord des vapeurs Djenné, Flandre et Président Doumer, escortée par les chefs Tartu, Milan et Chevalier Paul. En mai, arrivent la 13e semi-brigade de la Légion étrangère et une brigade polonaise. Ils ont été chargés sur les navires français Colombie, Mexico, Chanonceau et britannique Monarch of Bermuda. Le matériel a suivi sur les transports « Brestois », « Saint-Firmain », « Château-Pavie ». Sur le flanc ennemi, le contre-torpilleur Foudroyan (Capitaine 3e rang Fontaine) mène des actions de retenue avec une rare audace.

Riz. 6Destructeur "Siroko"

Dans la région de Narvik, les combats ont ralenti à cause du gel. Les tirailleurs, les légionnaires et les Polonais ont affronté un ennemi très têtu : les gardes forestiers du général autrichien Dietl. Le 28 mai, Narvik tombe aux mains des Français, mais encore plus tôt, le 24, un ordre d'embarquement est donné. Le débarquement des troupes sur les transports "Vulken", "Anseigne Maurice Preshak", "Paul-Emile Zhavari", ainsi que sur les navires britanniques, s'est déroulé sans interférence de l'ennemi. La bataille navale s'est déroulée en pleine mer. Au cours de cette opération, le porte-avions britannique Glories fut coulé par le cuirassé allemand Scharnhorst. Le Scharnhorst, ainsi que le cuirassé Gneisenau, endommagés par des torpilles, furent hors de combat pendant de nombreux mois. 17
Non seulement le Scharnhorst, mais aussi le Gneisenau ont participé au naufrage du porte-avions Glories. Dans cette bataille, le Scharnhorst fut torpillé par le destroyer Acasta. Le cuirassé Gneisenau fut endommagé le 20 juin 1940 par une torpille du sous-marin Clyde.

Ainsi se termina l'opération en Norvège, sur laquelle tant d'espoirs avaient été placés. La Route du Fer a été rouverte.

Opérations en mer du Nord

Les sous-marins britanniques subissent des pertes et l'Amirauté française envoie la 16e Division (Sybille, Antiope, Amazon, Orphe) à Harwich avec l'atelier flottant Jules Berne pour aider. Puis en avril ils envoyèrent la 13ème division (Tethys, Sirse, Doris, Calypso) et enfin la 2ème division (Achille, Casabianca, Sfax) accompagnée d'une mine sous-marine. Le poseur de mines "Ruby" partit pour Dundee. Tous ces sous-marins faisaient partie de la force britannique sous le commandement du vice-amiral Horton. 18
Max Horton est connu comme le commandant du sous-marin E 9, l'un des sous-marins britanniques les plus performants de la Première Guerre mondiale ; en 1940, contre-amiral, jusqu'à la fin de la guerre, il servit comme commandant de la flotte sous-marine britannique.

et a navigué au large des côtes des Pays-Bas et dans la baie d'Heligoland. Le 21 avril, l'Orphe (Lieutenant-Capitaine Meunier) coule le sous-marin allemand U 54 19
Lorsqu'il évoque le succès de l'Orphe, l'auteur s'efforce évidemment de « contrebalancer » le fait désagréable de la perte du Doris (coulé par le sous-marin allemand U 9). En effet, le sous-marin U 54 avait disparu en mer du Nord deux mois plus tôt (sa dernière transmission radio a été reçue le 13 février). La cause présumée du décès est l'explosion d'une mine au nord-ouest de l'île. Borkum. Il est curieux que, selon le livre d'Eremeev et Shergin, « Les sous-marins des flottes étrangères dans la Seconde Guerre mondiale », un autre navire français, de classe « destroyer », revendique le même bateau, qui l'aurait coulé le 23 février dans le région du Cap Saint Vincent. Ofan et Mordal écrivent qu'il a été détruit par le destroyer Simun.

Mais le 11 mai, un sous-marin allemand coule le Doris. Minzag "Ruby" (capitaine de 3e rang Kabanye) a posé des mines au large de la côte sud de la Norvège et dans le Bergenfjord 20
En raison des mines posées par le sous-marin "Ruby" en mai-juin 1940, l'ennemi a perdu un chasseur marin et sept navires marchands d'un tonnage total de 5 478 tonnes brutes.

Le 4 juin, les sous-marins français regagnent la Méditerranée, à l'exception du Ruby, resté en Angleterre. La 8ème division de chefs (capitaine 1er rang Bart) - "Endomtable", "Malen", "Triomphan" - a effectué un déplacement vers le Skagerrak. Ces navires étaient parmi les plus rapides au monde et pouvaient atteindre des vitesses allant jusqu'à 40 nœuds. Ils étaient armés de cinq canons de 138 mm et de neuf tubes lance-torpilles. La division quitta Rosyth le 23 avril, passa près de la côte sud de la Norvège et atteignit le milieu du détroit sans rencontrer l'ennemi. Après avoir fait demi-tour, il a coulé un bateau de pêche allemand 21
Il s'agit d'un affrontement militaire que les trois dirigeants français ont eu avec les patrouilleurs allemands (anciens chalutiers de pêche) V 702 et V 709. Les Français combattirent avec hésitation et se retirèrent sans pouvoir couler aucun des navires ennemis.

Ensuite, il a été attaqué par des avions, mais n'a subi aucune perte.

Opération Dil

Le 10 mai 1940, les troupes allemandes lancent une offensive générale sur le front nord-est, envahissant la Hollande et la Belgique. Le Conseil suprême de guerre allié mit immédiatement en œuvre le soi-disant « Plan Diehl », selon lequel l'aile gauche des forces alliées ne les laisserait pas tomber. Le vice-amiral Abrial, nommé « Amiral du Nord » en novembre 1939, entraînait les forces navales pour soutenir les forces terrestres. Sa zone de responsabilité se limitait à une ligne allant du Mont Saint-Michel en Bretagne à Stet Point en Angleterre. Avant Abrial, ce poste était occupé par l'amiral Castex, tombé malade et contraint à la démission. Castex était connu pour ses efforts scientifiques pour avancer vers la position défensive attendue vers laquelle les troupes belges se retireraient et qui coïncidait approximativement avec le cours de la rivière Dyle. Au même moment, la 7e armée française, sous le commandement du général Giraud, avance vers Anvers et en territoire néerlandais, jusqu'à la ville de Bréda, tenant l'embouchure de l'Escaut et soutenant les divisions hollandaises si elles en ont besoin. Le plan de l'opération prévoyait également la prise de possession des îles néerlandaises en coopération avec la flotte. Bien entendu, en ces premiers jours d’affrontements militaires, personne n’aurait pu imaginer que dans un mois ils se termineraient par l’évacuation de Dunkerque. Les marins étaient convaincus que les forces terrestres étaient expertes dans le domaine de la stratégie navale. Avant de partir, il a laissé quelque chose qui ressemble à un testament, que l'on peut considérer comme prophétique. Il y tente d'attirer l'attention du haut commandement sur la menace d'une percée allemande dans les ports du Pas-de-Calais. Castex avait raison. Il comprit que cette guerre était une conséquence des contradictions entre l'Allemagne et la Grande-Bretagne. 22
Ainsi, l'auteur tente de présenter la France comme une victime des contradictions anglo-allemandes.

Et que la condition la plus importante du succès des Allemands est la capture de la côte située en face de leur principal ennemi, d'où ils pourraient lancer un débarquement en Angleterre. 23
L'idée de s'emparer des ports non seulement de la côte du Pas-de-Calais, mais aussi du golfe de Gascogne et de la Norvège a été ouvertement exprimée dès 1929 dans les travaux du théoricien militaire allemand W. Wegener, « Stratégie navale de la guerre mondiale. »

L'amiral Abrial avait son poste de commandement à Dunkerque dans le Fort n°32. Le chef du Groupement Nord des Secteurs Navals (Dunkerque et Boulogne) était le contre-amiral Platon. Le chef de l'aéronavale et de la défense aérienne était le capitaine de 1er rang Monrelet. L'amiral Abrial disposait des 11e (Cordelier, Encomprise et Branlba) et 14e (Melpomène, Flor et Buclier) divisions de destroyers, du 1er groupe de patrouilleurs et du 1er groupe de chasseurs de sous-marins, avis notes "Diligent", " Amiens" et le poseur de mines "Pollux".

Riz. 7Destructeur "Adrua"

L'arrivée de la 2e division de destroyers (« Fouguet », « Frondeur », « Adrua ») était attendue prochainement, et après le 10 mai - les destroyers « Cyclone » et « Siroko ». De plus, Abrial disposait de deux batteries mobiles de canons de 155 mm et de batteries de canons anti-aériens de 90 mm. Parmi les forces aériennes sous son commandement se trouvaient deux escadrons de reconnaissance, le 5e escadron de bombardiers torpilleurs. 24
Il n'y avait que quatre escadrons porte-torpilles dans la flotte française. Il s'agit de la flottille F5T, composée de trois escadrons de bombardiers hydrotorpilleurs Latecore-298.

Quatre escadrons de bombardiers, un escadron d'avions anti-sous-marins et un Army Aviation Group GC II/8 interagissant avec la flotte. De nombreuses artilleries côtières comprenaient des batteries à Bray-Dunes, Zuid-Cotte, Dunkerque, Forts Mardijk et Philippe, Calais, Boulogne, etc.

Combats sur les îles

Les forces mobiles étaient censées couvrir l'avancée de l'armée de Giraud pour occuper la côte belge, ainsi qu'Anvers comme base de ravitaillement, et assurer l'occupation de l'île Walcheren, située à l'embouchure de l'Escaut. Il était absolument clair pour tous qu'il fallait s'engager dans cette bataille, en ignorant complètement les difficultés qui pouvaient être rencontrées, à savoir : les commandements belge et néerlandais refusaient toute forme d'interaction pour tenter de maintenir la neutralité jusqu'au bout. Les services de renseignement comprenaient très bien cette situation et Abrial était parfaitement conscient de ce qui était prévu. Dès les premiers jours de mai, il savait que l’offensive allemande allait définitivement commencer et en prévenait Giraud, qui, apparemment, ne prenait pas au sérieux « les divagations de ce marin ». L'amiral, qui devait débarquer les unités terrestres destinées à occuper l'île (Walcheren), ne perdit pas la tête et, le 9 mai, sous prétexte de procéder à une «répétition générale», commença à charger des ravitaillements sur les navires. Et le 10 mai, lorsque l'ordre fut donné d'exécuter le plan Dil, tout se passa bien, sans le moindre retard. Les unités de l'armée de terre opérant sur l'extrême flanc gauche étaient représentées par les 60e et 68e divisions. Les premiers détachements arrivèrent à Flesingen (sur l'île de Walcheren) dans la nuit du 10 au 11 mai, et le 12 les navires Newhaven, Cote d'Arzhan et Cote d'Azur y arrivèrent. Les ravitaillements arrivaient sur le transport Avon, et les munitions sur le navire postal de Rouen. La couverture aérienne a été confiée à la 1ère flottille de chasse navale sous le commandement du capitaine de 3e rang Jozan, composée de l'escadron AC1 (lieutenant-capitaine Ferran) et de l'escadron AC2 (lieutenant-capitaine Foglio) - un total de 18 avions Pote-631. 25
Les escadrons nommés ne comptaient qu'un seul chasseur lourd, le Pote-bZ1 (n°62 et n°169). La base de leur flotte d'avions était constituée de Devuatin-520 et Blok-151.

Deux chasseurs furent perdus, mais six avions allemands furent abattus.

D’après la réaction des lecteurs, deux choses sont devenues claires :
- la plupart des lecteurs ne savent toujours pas à quels « alliés » en la personne de Londres Staline a eu affaire pendant la Seconde Guerre mondiale et sont donc surpris par leurs tirs sur les manifestations et leurs bombardements sur la Grèce ;
- une minorité sait tout cela et se souvient, à titre d'exemple, de l'attaque britannique contre la flotte alliée française à l'été 1940.
Un coup de couteau traître dans le dos.

L’une des photographies les plus célèbres de l’été 1940 est celle d’Hitler « dansant », se réjouissant de son incroyable succès en France. Le chancelier du Reich allemand avait en effet de nombreuses raisons de sourire. Mais les mêmes faits, contrairement à Hitler, n’ont pas ajouté d’optimisme aux dirigeants britanniques. En septembre 1939, les deux superpuissances déclarent la guerre à l’Allemagne. Neuf mois et demi se sont écoulés et l'un d'eux n'existait plus. Le 22 juin 1940, la France capitule.

Aux termes de la capitulation, les Français durent démobiliser leurs forces armées : l'armée française n'existait plus. Mais les Britanniques s'inquiétaient le plus non pas de l'armée, mais de la flotte française. Et si les navires de guerre français étaient capturés par les Allemands ?

Les Britanniques ont agi de manière décisive. L'opération Catapulte a été préparée par les Britanniques dans un délai sans précédent et menée à peine 11 jours après la capitulation de la France. Le piquant de la situation était que cette fois les Britanniques frappaient leur allié et non leur ennemi. Une vilaine scène s'est déroulée sur les ponts des navires français stationnés dans les ports anglais de Portsmouth, Plymouth et Devonport. Les marins français ne s'attendaient naturellement pas à une attaque de leurs camarades d'armes.

« Le discours était inattendu et, par nécessité, soudain 1 », écrira plus tard Churchill. Tous les navires - 2 cuirassés, 4 croiseurs, 8 destroyers, 12 sous-marins et environ 200 dragueurs de mines et chasseurs de sous-marins - furent capturés de force par les Britanniques au petit matin du 3 juillet 1940. L’attaque était si inattendue que seul l’équipage du sous-marin Surcouf parvint à opposer une résistance armée aux Britanniques. Les équipages français des navires furent débarqués de force et internés « non sans incidents sanglants » 2 . Les navires capturés de cette manière pirate furent inclus dans les forces navales britanniques...

Mais la tragédie principale n'a pas eu lieu dans les ports anglais, mais dans les mouillages de la flotte française à Oran, Mers-el-Kébir et Dakar. Au matin du même 3 juillet 1940, une escadre britannique sous le commandement de l'amiral Sommerwell s'approche d'Oran. L'amiral français Zhansoul, commandant de l'escadre française, s'est vu proposer l'ultimatum suivant par les Britanniques :

• continuer à lutter contre l'Allemagne et l'Italie au sein de la flotte britannique ;
• transférer simplement les navires vers les ports anglais, les équipages français rentrant en France et les navires restant aux mains des Britanniques jusqu'à la fin de la guerre ;
• transférer les navires vers les Antilles françaises ou les couler dans les 6 heures. 4

L'amiral Zhansul a rejeté l'ultimatum britannique. Churchill en fut informé et à 18 h 25 (la veille de l'expiration de l'ultimatum), le commandant de l'escadre anglaise reçut l'ordre définitif de son premier ministre : « Les navires français doivent soit accepter nos conditions, soit se couler, soit être coulé par toi avant la tombée de la nuit. 5 Mais l'amiral britannique Sommerwell, pour maintenir la surprise, ouvre le feu sans attendre l'expiration de l'ultimatum ! À 18 heures, il a annoncé par radio qu'il combattait le 6. Il s'est produit quelque chose auquel les marins français ne s'attendaient pas : les navires anglais ont effectivement commencé à tirer ! Ce n’était pas une bataille, ni une bataille navale. C'était une exécution de Français qui n'étaient absolument pas préparés à riposter.

« …Les navires à Oran n’étaient pas en état de combattre. Ils étaient au mouillage sans aucune possibilité de manœuvre ni de dispersion... Nos navires ont donné l'occasion aux navires anglais de tirer les premières salves, qui, on le sait, en mer sont décisives à une telle distance. Les navires français n’ont pas été détruits dans un combat loyal. 7

Le cuirassé « Bretagne », stationné à Oran, a explosé par une bombe directe touchée dans les poudrières et a disparu en quelques minutes dans les profondeurs de la mer. Le cuirassé Provence, ayant subi de lourds avaries, s'échoua ; Le cuirassé Dunkerque, dont la marge de manœuvre est limitée, s'échoue. Le croiseur de bataille Strasbourg avec cinq destroyers et plusieurs sous-marins, bien qu'endommagé par des bombardiers torpilleurs britanniques, réussit néanmoins à percer l'escadre britannique jusqu'à son rivage d'origine au combat.

L'Amirauté britannique aurait pu être contente : tous les cuirassés français les plus récents furent mis hors service. Le dernier d'entre eux, le Richelieu, qui se trouvait à Dakar, fut attaqué par des bombardiers torpilleurs britanniques du porte-avions Hermès et fut gravement endommagé. Au total, environ 1 300 Français ont été tués lors de l’opération Catapult 8. En réponse à cet acte de trahison, le gouvernement français, sans déclarer la guerre à l'Angleterre, rompit les relations diplomatiques avec elle.

Mais les Allemands auraient-ils pu capturer la flotte française ? Peut-être que l’attaque britannique contre les camarades d’hier était justifiée. La réponse à cette question est négative. La flotte française dans ses ports était soumise au désarmement. Aucun document n'a été signé stipulant la transition ou le transfert des navires de guerre français aux Allemands. « ... Les conditions de la trêve ne prévoyaient aucune attaque directe des Allemands contre la marine française 9 », déclare Charles de Gaulle dans ses mémoires. La seule obligation que la France s'assurait était de ne plus lutter contre l'Allemagne.

Seulement deux ans après Catapulte, le 26 novembre 1942, les troupes allemandes tentèrent pour la première fois de s'emparer de la flotte française - en entrant dans Toulon 10. Hitler a-t-il réussi à prendre le contrôle des navires français ? Non, la flotte française y a été sabordée sur ordre du gouvernement de Vichy.
Les éléments suivants sont allés au fond : 3 cuirassés, 8 croiseurs, 17 destroyers, 16 destroyers, 16 sous-marins, 7 patrouilleurs, 3 patrouilleurs, 60 transports, dragueurs de mines et remorqueurs 11. Comme vous pouvez le constater, les Français n’ont pas hésité. Pourquoi? Parce qu’ils n’ont jamais été des marionnettes allemandes et qu’ils n’allaient céder leur flotte ni aux Allemands ni aux Britanniques. Et à la veille de l'insidieuse opération britannique Catapult, la France a donné à Churchill la garantie que les navires de guerre ne tomberaient en aucun cas entre les mains des Allemands...

Mais l’histoire, comme nous le savons, est écrite par les vainqueurs. Aujourd’hui, presque rien n’est écrit sur l’attaque perfide menée par la Grande-Bretagne contre ses alliés français. Et s’ils l’évoquent, l’accent est mis ainsi : c’était un acte forcé, il n’y avait pas le choix.

Photo du magazine de la Wehrmacht « Signal » (magazine d'images de guerre d'Hitler, Prentice-Hall, Inc., 1976) :

L'agonie du cuirassé "Bretagne"

1 Winston Churchill. « La Seconde Guerre mondiale », p. 406
2 S. de Gaulle. Mémoires de guerre. Conscription 1940-1942., M : AST, 2003. p. 110
3 L'attaque contre la flotte française a été menée par les Britanniques simultanément dans tous les ports, sinon la surprise aurait été perdue - la clé de la destruction des navires.
4K.Pullman. Ark Royal./Les premières salves de la flotte britannique. M. : AST, 2004, p. 531
5 Ibid., p. 531
6 Idem, p. 532
7 S. de Gaulle. Mémoires de guerre. Conscription 1940-1942. M : AST, 2003. p. 321
8 R. Taylor. La Seconde Guerre mondiale/La Seconde Guerre mondiale : deux regards. M... 1994, p. 421
9 S. de Gaulle. Mémoires de guerre. Conscription 1940-1942., M., 2003, p. 111
10 Peu de temps auparavant, les Britanniques et les Américains débarquèrent en Algérie, c'est-à-dire sur le territoire africain de la France. Après une résistance acharnée aux Anglo-Saxons, l'amiral français Darlan se range à leurs côtés. Par conséquent, l’Allemagne a été contrainte d’occuper le territoire de la France « libre » restante afin d’éviter un éventuel débarquement des Britanniques et des Américains.
11 S. de Gaulle. Mémoires de guerre. Unité. 1942-1944. M : AST, 2003. p. 59

La Marine nationale française est une partie importante de l'armée française. Si l’on regarde l’histoire, pendant de nombreuses années, le principal rival du pays a été la Grande-Bretagne. Du fait que l'Angleterre a longtemps été le leader incontesté dans la production de navires, les Français ont été contraints de suivre et également de développer leur flotte. Cependant, pendant la Seconde Guerre mondiale, l'Allemagne s'empare de la France et va utiliser sa flotte. À cet égard, en 1942, les équipes ont coulé indépendamment 77 navires de guerre afin qu'ils ne soient pas capturés par les nazis.

Une flotte moderne remplit des fonctions défensives contre d'éventuels adversaires et protège les intérêts politiques et militaires de son pays dans le monde entier.

Structure et déploiement de la Marine nationale française

Le commandement central de la Marine est situé à Paris, et il contrôle toutes les zones navales situées tant en France qu'à l'étranger :

1. Océan Atlantique (CECLANT) – siège principal Brest ;
2. Méditerranée (CECMED) – siège Toulon ;
3. Mer du Nord et Manche (COMAR MANCHE) – Siège social de Cherbourg ;
4. Antilles (COMAR Fort de France) – Nord-est de l'Amérique du Sud ;
5. Océan Indien (ALINDIEN) – île française de la Réunion près de Madagascar ;
6. Océan Pacifique (ALPACI) - les îles de Nouvelle-Calédonie et de Polynésie française appartiennent à la France ;
7. Émirats arabes unis – la base de la flotte française a été convenue.

Porte-avions

Le porte-avions d'attaque nucléaire Charles de Gaulle est le fleuron de la flotte française. Il s'agit du deuxième plus grand porte-avions après l'amiral russe Kouznetsov (sans compter le leader incontesté, les États-Unis). Peut accueillir jusqu'à 40 avions, dont l'avion d'attaque Super Etendard, les chasseurs Rafale M et les hélicoptères SA-365.

Les porte-hélicoptères de classe Mistral sont représentés par 3 navires pouvant accueillir 16 hélicoptères lourds ou 35 légers. À bord se trouvent également des missiles à tête chercheuse Simbad, un canon Narwhal et bien plus encore.

Sous-marins

Les sous-marins français sont représentés par 10 navires des types suivants :

• 4 sous-marins nucléaires stratégiques Triumphant embarquant des missiles balistiques M45 (M51.1), des missiles de croisière Exocet SM39, des torpilles ECAN L5 Mod.3 ;
• 6 sous-marins polyvalents « Ruby », les plus petits sous-marins nucléaires du monde. L'armement comprend des missiles de croisière antinavires Exocet, de calibre 550 mm et des tubes lance-torpilles L5/F17.

Destructeurs

Destroyers de la classe Georges Legy F70 - sur les 7 navires construits actuellement, il en reste 4 à bord se trouvent 2 hélicoptères Westland Lynx, des missiles de croisière antinavires Exocet et des tubes lance-torpilles de 550 mm.

Cuirassés

Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, aucun nouveau cuirassé n’a été produit. Cela est dû au fait que sa production est trop coûteuse. Dans le même temps, le développement des missiles et des avions à réaction le rend trop vulnérable.

Frégates

Les frégates occupent la plus grande part de l’ensemble de la marine. Parmi eux figurent les types suivants :

• Anti-aérien F70 AA - 2 navires, l'armement comprend 1 hélicoptère Westland Lynx ou AS565, des torpilles KD 59E et L5 mod 4. Les navires devraient être mis hors service en 2018.
• Anti-aérien "Horizon" - 2 navires, l'armement comprend 1 hélicoptère Merlin EH101 HAS, des missiles anti-navires MM40 Exocet, des missiles anti-navires Teseo Mk 3 et d'autres canons. En raison de leur taille, ces navires sont aussi souvent classés comme destroyers.
• FREMM – 3 des 8 frégates prévues sont déjà en service, les armes comprennent des missiles Exocet, Silver A43 (A70), des torpilles MU90 et un hélicoptère NH90.
• Frégates légères de la classe Lafayette (5 navires) équipées d'armes à missiles guidés Exocet et d'un hélicoptère NH90 ou Panther.

Bateaux

Les bateaux de patrouille et de débarquement effectuent leur service sur toute la côte française - depuis l'océan Atlantique, la Méditerranée et les mers du Nord. Le nombre total de navires est supérieur à 20 unités. La plupart d'entre eux embarquent des missiles Exocet, ainsi que des torpilles L3 ou L5/

Démineurs

Les dragueurs de mines des types Éridan, Vulcain et Antarès sont en service en France à hauteur de 18 unités. Il y a à bord des mitrailleuses de trois calibres différents. Si nécessaire, les navires assurent des missions d'escorte.

Corvette

Un patrouilleur léger - une corvette, représentée par le type "Floreal" au nombre de 6 navires. L'armement comprend le lanceur de missiles de défense aérienne Mistral, le lanceur de missiles antinavire Exoset et 1 hélicoptère AS565MA.

Sebastiano Castiglione est un homme d'affaires prospère. Il a tout dans sa vie : l'argent, le pouvoir, les femmes. La seule chose qui lui manque, c'est le poste de PDG de l'entreprise familiale. Son grand-père est strictement convaincu que Sebastiano n'est pas encore prêt à occuper ce poste. Après tout, il n’a toujours pas de famille. Sebastiano se lance dans une aventure désespérée et invite Poppy, qu'il a rencontrée il y a quelques heures, à jouer le rôle de sa fiancée en échange de la réalisation de ses trois désirs les plus chers...

Michelle Conder
Classe de maître de Playboy

Chapitre 1

Sebastiano jeta un coup d'œil à la chère Rolex à son poignet alors qu'il montait les escaliers jusqu'à la SGC Tower, le bureau londonien de son entreprise. Dès le matin, il a eu le pressentiment qu'aujourd'hui serait un jour spécial.

Cela faisait deux ans qu'il attendait ce jour. Et finalement, son grand-père têtu est prêt à abandonner et à lui transférer les rênes de l'entreprise familiale.

Le gardien lui fit un bref signe de tête à l'entrée, pas du tout surpris de voir son patron un dimanche matin.

Avez-vous regardé le match hier, patron ? - Demanda Bert en souriant largement.

"Ne vous réjouissez pas", rétorqua Sebastiano.

Désolé, monsieur, » répondit le garde, souriant encore plus.

Les taquineries amicales amusèrent Sebastiano. Trop souvent, les gens autour de lui se cachaient derrière un masque de déférence impatiente, voulant profiter à ses dépens. Et tout cela parce qu'il est né dans la richesse et le luxe.

Il y avait un journal sur la table de Bert. Sebastiano jeta un coup d'œil à sa photo. Les paparazzi l'ont photographié hier soir alors qu'il quittait une soirée chic et insupportablement ennuyeuse. Apparemment, son ex-amant a vu la même photo sur Internet. Aujourd'hui, elle est arrivée tôt le matin chez lui, sur Park Lane, pour découvrir pourquoi il ne l'avait pas invitée.

La réponse « Je n’y ai pas pensé » a été un échec. La relation, pourrait-on dire, s'est dégradée et s'est terminée lorsqu'elle lui a lancé un ultimatum : soit ils passent au niveau supérieur, soit ils se séparent. Sebastiano l'a poursuivie avec une détermination impitoyable qui l'a placé sur la liste Forbes 500 à l'âge de trente et un ans, et il n'a couché avec elle qu'une seule fois.

Ce qui ne lui ressemble pas beaucoup. C'était un homme jeune, en bonne santé, avec des besoins très évidents. Mais dernièrement, sa vie sexuelle s'est légèrement calmée. Apparemment à cause de la foutue situation avec mon grand-père. Sans oublier qu’il a travaillé vingt heures par jour pour conclure l’affaire qui le placerait au premier rang sur le marché de la construction hôtelière.

Bien sûr, il s'est excusé auprès de la ballerine de renommée mondiale. Elle n'était pas du tout impressionnée. Elle lui envoya un baiser élégant, ronronna qu'il l'avait perdue pour toujours et sortit gracieusement de sa vie.

Plus de chance la prochaine fois, patron ? - dit Bert avec un remords feint.

Sébastieno rit. Il savait que Bert faisait référence au match de football d'hier, au cours duquel son équipe favorite avait réduit en miettes l'équipe favorite de Sebastiano.

Le vôtre a encore gagné », dit Sebastiano en se dirigeant vers les ascenseurs. - J'augmenterai ton salaire.

Sebastiano entra dans l'ascenseur et appuya sur le bouton de l'étage souhaité. Il espérait que son assistante, Paula, aurait le temps de reconstituer les rapports qu'il souhaitait présenter à son grand-père ce matin-là.

Ce n’est pas que le grand-père n’avait pas confiance dans le sens des affaires de son petit-fils. Non, il voulait que Sebastiano épouse une belle fille qui deviendrait un jour mère d'une douzaine de petits enfants Sebastiano. Le vieil homme voulait avoir autre chose que le travail, un équilibre entre le travail et la vie. Pour mon grand-père, c'est bien sûr son incomparable Nonna.

Comment puis-je vous confier un autre poste à responsabilité si vous ne savez pas du tout vous reposer ? - a dit son grand-père il y a à peine un mois. - Ta grand-mère et moi voulons que tu sois heureux, Bastian. Vous savez à quel point nous sommes inquiets pour vous.

Vous savez, je peux prendre soin de moi ! - Sebastiano grogna. - Et tu ne meurs pas. Au moins pour l'instant.

Mais ses grands-parents étaient des Italiens de la vieille école. Ils en étaient convaincus : si une belle femme ne lui prépare pas à manger et ne réchauffe pas son lit, alors il est seul et sa vie n'a aucun sens.

Pour Sebastiano, le sens de la vie était le travail. Chaque matin, il se réveillait avec le désir d'ouvrir de nouvelles opportunités pour son entreprise, de défier le monde des affaires.

Il n’y avait pas de place pour l’amour ou le mariage dans sa vie. Et il n'allait rien changer. Et s'il y avait des nuits solitaires dans sa vie où il profitait simplement de la vue depuis la fenêtre des lumières scintillantes de la ville dans laquelle il se trouvait... eh bien, qu'il en soit ainsi.

Il était maintenant dans la fleur de l'âge et, après avoir racheté la plus grande entreprise britannique de fourniture d'acier et de béton, il n'y avait pas de meilleur moment pour assumer le rôle de directeur de Castiglione Europe. Les deux entreprises s'intègrent si bien que Sebastiano avait déjà demandé à son équipe marketing et commerciale d'élaborer un plan pour se lancer dans le secteur de la rénovation hôtelière dans toute l'Europe de l'Est.

Il lui suffit de convaincre son grand-père, travailleur acharné, de démissionner et de passer ses dernières années avec son épouse adorée dans la villa familiale à Amalfi, en Italie, sur la péninsule de Sorrente, dans le golfe de Salerne. Alors, et alors seulement, Sebastiano pourra réparer les dégâts qu'il a causés à sa famille il y a quinze ans.

Sebastiano est sorti de l'ascenseur de l'étage exécutif, a allumé les lumières automatiquement et a entendu un message arriver sur son téléphone. Allumant la machine à café alors qu'il se rendait à son bureau, il ouvrit le message et se tendit.

Il l'a lu deux fois. Apparemment, Paula était actuellement aux urgences. Son mari s'est blessé à la cheville. Le rapport qu'il avait demandé était toujours sur son ordinateur.

Il a répondu qu'il espérait que tout irait bien pour son mari, a pris son ordinateur portable sur la table et l'a déplacé dans son bureau. Sebastiano a parcouru toutes les icônes et tous les dossiers sur l'écran de l'ordinateur portable, mais n'a pas vu un seul dossier pouvant contenir le rapport dont il avait besoin.

Incroyable. Tout simplement génial.

Poppy vérifia la montre Mickey Mouse à son poignet et grogna. Elle doit sortir d'ici. Simon, son frère, l'attendait et il était toujours nerveux quand elle arrivait en retard. Mary Ann, leur merveilleuse voisine qui était comme une mère pour eux deux, a également reçu un diagnostic de sclérose en plaques. Pour une femme si belle non seulement extérieurement, mais aussi intérieurement, ce fut un coup cruel.

Essayant de ne pas penser à la terrible nouvelle, Poppy tira ses cheveux en queue de cheval et continua à examiner le rapport juridique qu'elle souhaitait présenter à la direction demain matin. Il ne lui restait qu'une semaine de stage chez SGC International et elle voulait s'assurer d'avoir tout couvert. Qui sait, une fois qu'elle aura obtenu son diplôme en droit, on lui proposera peut-être un poste ici si elle fait bonne impression auprès du pouvoir en place - l'autorité supérieure, le patron de son patron, Sebastiano Castiglione. Ils ne se connaissaient pas personnellement, mais elle l'a vu au bureau.

Poppy se retrouva à rêver d'un homme mystérieux et séduisant, et se rappela que cet homme avait la réputation d'être un coureur de jupons. Elle remit les fichiers sur lesquels elle travaillait dans le placard et éteignit l'ordinateur. Poppy adorerait travailler à la maison aujourd'hui, mais l'ordinateur portable qu'elle utilisait à l'école était plus vieux que celui de sa grand-mère et ne exécutait pas le programme dont elle avait besoin pour travailler.

Poppy s'étira et était sur le point de partir lorsqu'elle remarqua le livre de droit qu'elle avait emprunté à Paula une semaine plus tôt. Demain serait une journée chargée, il était donc logique de rapporter le livre sur le chemin du retour.

En réalité, elle n'avait pas accès à la terre sacrée du grand patron, mais depuis que son patron lui a prêté son pass, elle y a aujourd'hui accès. Cependant, elle hésita un instant. Elle ne voulait pas causer d'ennuis à M. Adams ; d'un autre côté, elle ne voulait pas retarder le livre emprunté, puis s'excuser longuement et fastidieusement du retard.

Ayant pris sa décision, elle attrapa le livre et se dirigea vers l'ascenseur. Dès l'âge de douze ans, Poppy se déplace dans les orphelinats et les familles d'accueil, prenant soin de son jeune frère, sourd de naissance ; elle savait très bien que la seule issue à une existence misérable était de s'améliorer. Le destin leur a donné une seconde chance lorsque Mary Anne l'a trouvée avec son frère blottis près d'un radiateur à la gare de Paddington il y a huit ans.

La jeune fille a activé sa carte d'accès, a appuyé sur le bouton de l'étage exécutif de l'ascenseur et a attendu patiemment que l'ascenseur s'arrête à l'étage souhaité. En traversant le doux tapis de la salle de réception de M. Castiglione, Poppy s'arrêta pour admirer la vue imprenable sur Londres qu'elle avait si rarement vue. Malgré le ciel gris pâle, la ville était magnifique avec un mélange d'architecture nouvelle et ancienne. Il semblait qu'aucun problème ne pouvait vous atteindre pendant que vous étiez ici. Mais Poppy savait qu'une fois que vous descendez, tout le mal du monde peut vous consumer si vous le laissez faire.

L'ANGLETERRE ET LA FLOTTE FRANÇAISE

Opération Catapulte

On entend par ce terme toutes les opérations qui se sont déroulées le 3 juillet 1940 contre les navires français réfugiés dans les ports britanniques, ainsi que ceux rassemblés à Mers-el-Kébir et à Alexandrie.

L'Angleterre a toujours dans son histoire attaqué les forces navales de ses ennemis, amis et neutres, qui lui paraissaient trop développées, et ne tenaient compte des droits de personne. Le peuple, se défendant dans des conditions critiques, a ignoré le droit international. La France l'a toujours suivi, et en 1940 aussi.

Après la trêve de juin, les marins français durent se méfier des Britanniques. Mais ils ne pouvaient pas croire que la camaraderie militaire serait oubliée si rapidement. L'Angleterre avait peur que la flotte de Darlan ne passe du côté de l'ennemi. Si cette flotte était tombée aux mains des Allemands, la situation serait passée de critique à désastreuse pour eux. Aux yeux du gouvernement britannique, les assurances d’Hitler n’avaient pas d’importance, et une alliance entre la France et l’Allemagne était tout à fait possible. Les Britanniques ont perdu leur sang-froid.

Capturer des navires

A Portsmouth : le cuirassé "Courbet", le chef "Leopard", les destroyers "Branlba", "Cordeliere", "Flor", "Encomprise", "Melpomene", l'avis "Brazza", "Amiens", "Arras ", "Capricieuse", "Stagecoach", "Epinal" et le poseur de mines "Pollux".

A Plymouth : cuirassé Paris, chef Triomphant, destroyers Buclier, Mistral, Hurricane, avis Belfort, Chevreuil, Coucy, Commandant Duboc, sous-marins Surcouf, "Junon", "Manner".

A Falmouth : navire cible "Enpassible", notes d'avis "Commandant Domine", "Moquez", "Suipp", sous-marins "Orion", "Ondine".

A Dundee : sous-marin "Ruby".

Cela n'inclut pas les navires auxiliaires et marchands, soit un total d'environ 200 unités, dont certaines sont en mauvais état, raison pour laquelle ils n'ont pas pu partir pour l'Afrique du Nord. Les autorités navales britanniques ont refusé de réparer ceux qui manifestaient le désir de partir.

Le commandant de la flotte britannique reçoit les premières instructions de son gouvernement le 27 juin. Le 29, une réunion des Lords de l'Amirauté eut lieu à Londres, au cours de laquelle de grands projets furent examinés.

À Portsmouth, le commandant français en chef était l'amiral Gaudin de Villain. L'amiral anglais James lui suggéra poliment de faire entrer dans le port les navires stationnés dans la rade de Spithead, où il serait plus difficile de les capturer. Il a justifié cela par la nécessité de libérer le raid pour les exercices. L'amiral français était d'accord.

Dans la soirée du 2 juillet à Plymouth, l'amiral Nasmith invite à sa table l'amiral Cayol, le haut commandant français. L'ambiance au dîner était cordiale. Pendant ce temps, des détachements militaires britanniques se dirigeaient vers le port. L'opération débute à 03h45 sur tous les navires français. Cela a commencé par des négociations avec le commandant du navire, puis des soldats et marins britanniques, les armes à la main, ont arrêté les Français. Le cuirassé Paris a été capturé par un détachement de 700 personnes. Il n'y a pas de résistance sauf sur le sous-marin Surcouf et le destroyer Mistral, où il y a des victimes. En général, personne ne s'y attendait. Que faire maintenant des navires capturés ?

L'émergence de la Marine française libre

Un petit nombre d'officiers et de marins français exprimèrent le désir de combattre aux côtés de l'Angleterre. Le 26 juin, le sous-marin « Narval » (lieutenant-capitaine Drogu) quitte Sousse et arrive à Malte. Plus tard (en décembre 1940), elle disparut au combat contre les Italiens. L'amiral Muselier, qui commandait en 1939 la flotte à Marseille, fut démis de ses fonctions par l'amiral Darlan, reprochant à ce dernier ses intrigues avec les envoyés. Muselier était un homme intelligent et énergique. Il reste à Marseille jusqu'au 23 juin, date à laquelle il part secrètement à bord du charbonnier britannique Cydonia pour Gibraltar. Là, il rassemble sous son commandement plusieurs navires marchands : « Forben », « Anadir », « Ren », ainsi que le chalutier d'armes « Presidan Udys » et le prix italien « Capo Olmo ». Il arrive ensuite à Londres, rencontre le général de Gaulle le 1er juillet et est nommé commandant des forces navales libres françaises restantes, disponibles en divers endroits. Il a également reçu une nomination temporaire au poste de commandant de l'armée de l'air. La collaboration entre ces deux personnes, qui ne s'est pas déroulée sans frictions, s'est terminée deux ans plus tard avec la démission de Muselier. Après la capture du 3 juillet, l'amiral a demandé ces navires. Mais il ne disposait pas de suffisamment de personnel pour les recruter et les appels aux «refuseniks» sont restés vains. Les Britanniques lui fournissent les navires suivants : le croiseur « Suffren », l'avis « Commandant Duboc », le sous-marin « Minerv », les chalutiers « Veillant », « Vicken ».

En août, Muselier est reçu par le chef "Triomphant", l'avis "Savorgnan de Brazza", "Chevrey", "Commandant Domine", "Moquez", les sous-marins "Surcouf" et "Junon", les dragueurs de mines "Congr". , "Lucien-Jeanne" et "Pulmik". Enfin, en septembre - le chef "Leopar" et le destroyer "Melpomen". Il a fallu suffisamment de temps pour que ces navires soient prêts au combat.

Les équipages qui abandonnèrent leurs navires furent traités sans cérémonie après le 3 juillet, tout comme les navires marchands français survivants. Le Meknès fut attaqué dans la Manche par des torpilleurs allemands et coulé, faisant de nombreuses victimes.

Les Britanniques ont déclaré : « Vous avez vu avec quelle facilité nous avons capturé ces navires. Les Allemands auraient pu faire de même dans les ports français. » Ce n’était pas tout à fait vrai, comme nous le verrons plus tard à Toulon. Rappelons enfin que cinq navires marchands français ont été capturés le 3 juillet dans la zone du canal de Suez. Il s'agissait des transports « Président Doumer », « Félix Roussel », « Cap-Saint-Jacques », des pétroliers « Melpomène » et « Roxane ».

Le soir du 22 juin 1940, le gouvernement britannique reçoit des informations sur les termes de la trêve navale demandée par la France. On se souvient encore de l’atmosphère d’horreur et de désespoir qui a dominé cette période de notre histoire. La France était vaincue et épuisée. Ses citoyens ont fui au hasard sur toutes les routes sous les bombardements, priant pour qu'une trêve soit enfin signée à tout prix.

L'Angleterre voyait déjà une menace sur ses côtes, attaquées par des parachutistes ennemis. De quoi ont besoin les gagnants ? Et qu’adviendra-t-il de la flotte française, excellente, puissante, invaincue, dont le retrait des hostilités entraînera un énorme bouleversement dans l’équilibre des forces navales ? Et que se passera-t-il en Méditerranée, où la flotte italienne se trouvera dans une position où elle ne pourra être retenue par de faibles escadres britanniques, constituées par ailleurs de vieux navires ?

Erreur d'interprétation

Apparemment, les Britanniques ont mal interprété l’expression selon laquelle les navires de guerre français seraient « démilitarisés et désarmés sous le contrôle de l’Italie et de l’Allemagne ». Ils pensaient que ces navires, en tant qu'unités de combat, iraient en Allemagne et en Italie. Les Britanniques craignaient qu'il ne s'agisse pas réellement d'une démilitarisation sous le contrôle des vainqueurs, mais que les navires eux-mêmes tombent sous le contrôle, c'est-à-dire entre les mains de l'ennemi et deviennent ses armes. Il faut dire que c'était aussi l'interprétation du général de Gaulle, qui l'affirmait dans ses discours à la radio britannique les 26 juin, 2 et 8 juillet : « Notre flotte, nos avions, nos chars, nos armes, tombés intacts dans entre les mains de l'ennemi, peut être utilisé contre nos alliés..." (26 juin). « Duquesne, Tourville, Courbet, Geprat n'auraient jamais accepté que leurs navires intacts tombent aux mains de l'ennemi » (2 juillet). « En raison des négociations honteuses menées par le gouvernement de Bordeaux, celui-ci a accepté de remettre nos navires à la disposition de l'ennemi » (8 juillet).

L'Amirauté britannique a conclu que quelles que soient les précautions prises, les tentatives de saborder ou de neutraliser sous les ordres de l'amiral Darlan seraient irréalistes dans les ports occupés par l'ennemi. Il est presque impossible de détruire nos navires dans des ports qui peuvent être rapidement capturés. L'Amirauté britannique ne doutait peut-être pas de la confiance de l'amiral Darlan et du gouvernement français, mais elle avait beaucoup moins confiance dans les bonnes intentions des Allemands.

Mais les capacités de l’ennemi furent surestimées. Les commissions de « contrôle » n’étaient encore prêtes à travailler qu’au moins 15 jours après la signature de l’armistice. Ces commissions étaient composées d'un petit nombre d'officiers et de secrétaires et furent incapables de capturer nos puissants cuirassés et croiseurs. Même après plusieurs mois, les nouveaux équipages (allemands ou italiens) n'auraient pas été capables de maîtriser le contrôle des navires et le tir de leur artillerie. L'Amirauté française souhaitait que les navires soient démobilisés dans les ports d'Afrique du Nord ou dans les ports métropolitains inoccupés. Mais sans attendre les éclaircissements nécessaires, le gouvernement de Londres a décidé le 27 juin de prendre toutes les mesures pour capturer les navires de guerre français situés en dehors de la métropole, ou du moins les mettre hors de combat. Cette opération devait être menée dans tous les lieux accessibles à la Royal Navy, notamment Oran et Mers el-Kebir.

La mission de l'amiral North

Le 23 juin, l'amiral britannique Sir Dudley North, chef de la station navale de Gibraltar, reçoit l'ordre de rencontrer l'amiral Jansoul, commandant de la flotte française de l'Atlantique, alors ancrée à Mers-el-Kébir. Le but de la visite est de sonder et de connaître le comportement possible de la flotte française en cas de signature d'un armistice. Les deux amiraux se sont rencontrés dans la matinée du 24 juin à bord du Dunkerque, l'un de nos meilleurs navires de guerre. Zhansoul expose au Nord la position adoptée par les marins français, qui suivront les ordres de leur gouvernement, c'est-à-dire les ordres du maréchal Pétain. Il précise qu'il s'appuie sur les ordres qu'il a reçus de l'amiral Darlan les 21 et 22 juin, à savoir : qu'en aucun cas des navires français prêts au combat ne doivent tomber aux mains de l'ennemi. "Quels que soient les ordres reçus", a déclaré Darlan, "en aucun cas un navire de guerre ne doit tomber entre les mains de l'ennemi." L'amiral Zhansul a également rejeté toute suggestion selon laquelle sa flotte pourrait passer sous commandement britannique. À 11 heures, l'amiral North est retourné à Gibraltar.

Le 26 juin, il reçoit la demande suivante de l'Amirauté britannique : « Pensez-vous que la flotte française située à Oran puisse nous soumettre si des navires britanniques se présentaient devant le port avec une telle proposition ? North a répondu: "De ma conversation d'hier avec l'amiral Zhansul, j'ai conclu qu'ils ne nous obéiraient pas."

Le 27 juin, l'Amirauté britannique reçoit l'assurance qu'aucune unité de la flotte française ne tombera aux mains de l'ennemi. Mais les Britanniques doutaient d’avoir la force d’y parvenir.

Somerville et la Force opérationnelle H

L'Amirauté a ordonné à l'amiral Sir James Somerville de se rendre à Gibraltar pour prendre le commandement de la Force H, composée de trois cuirassés, d'un porte-avions, de deux croiseurs, de 11 destroyers et de deux sous-marins (Protus et Pandora). Les bateaux ont été envoyés en patrouille devant Oran. L'amiral quitta Portsmouth le 26 juin et, arrivant à Gibraltar le 30, hissa son drapeau sur le croiseur de bataille Hood. Sa tâche était d'assurer le passage vers un port britannique, la reddition ou la destruction de l'escadre française à Mers-el-Kébir. Avec lui se trouvaient des officiers de liaison avec le commandement français - le capitaine Holland, les commandants Davis et Spearman.

À son arrivée, l'amiral a convoqué une réunion. Sans exception, tous se sont prononcés contre le recours à la force, car, selon eux, les Français répondraient à la force par la force. Il fut décidé que le capitaine Holland irait expliquer la situation à Zhansul.

Le 1er juillet, Somerville reçut l'ordre d'être prêt pour l'opération Catapult le 3 juillet. Il devait baser son action sur l'hypothèse que Jean-âme recevrait quatre offres :

Emmenez vos navires vers un port britannique et poursuivez la guerre aux côtés de la Grande-Bretagne ;

Emmenez vos navires vers un port britannique, d'où les équipages des navires seront entièrement rapatriés ;

Désarmez vos navires sous surveillance britannique ;

Coulez vos navires.

L'amiral Somerville était un honnête marin. Ayant pris sa retraite avant la guerre, il fut appelé à accomplir ce sale boulot. Il n'avait aucune hostilité envers ses collègues français. Il pensait que la cruauté était inacceptable ; que les Français se trouvaient dans des circonstances difficiles à la suite de la défaite et ne devaient pas se mettre en colère. Il a envoyé un long message à l'Amirauté affirmant qu'il fallait éviter à tout prix le recours à la force. Il était également convaincu que toute action agressive retournerait tous les Français, où qu'ils soient, contre les Britanniques, et que les alliés vaincus se transformeraient en ennemis actifs... Il reçut une réponse très claire de l'Amirauté : « C'est la ferme intention de Le gouvernement de Sa Majesté que si les Français n'acceptent aucune de nos propositions que vous connaissez, leurs navires doivent être détruits. Vos propositions ne peuvent être acceptées. Le message se terminait ainsi : « Vous avez été chargé de la mission la plus désagréable et la plus difficile qui ait jamais été confiée à un amiral britannique. Nous vous faisons entièrement confiance et sommes convaincus que vous l'accomplirez de manière décisive. » Cependant, le 2 juillet, l'amiral reçoit une solution de compromis : retirer les navires français à équipage réduit vers les Antilles, où ils seront démilitarisés et, si l'on le souhaite, placés sous le contrôle des États-Unis jusqu'à la fin de la guerre. . Oui, c'était la décision. Malheureusement, il n’a pas été placé en première place, mais en troisième position. La sévérité des deux premières propositions a fait qu'elles sont passées inaperçues. Si les propositions britanniques sont rejetées, Somerville devra détruire les navires de Mers-el-Kébir, notamment le Dunkerque et le Strasbourg. Ainsi, le 2 juillet à 16 heures, la Force H a quitté Gibraltar. Il comprenait le croiseur de bataille Hood, les cuirassés Valiant et Resolution, le porte-avions Ark Royal, les croiseurs Arethusa et Enterprise, les destroyers Faulknor, Foxhound, Firless et Forsythe, "Keppel", "Active", "Wrestler", "Vidette". " et "Vortigern". La flotte française devient une proie, mais ne s'arrête pas au sacrifice de soi.

Flotte à Mers el-Kébir

La flotte de l'Atlantique, sous le commandement de l'amiral Zhansoul, également appelée « escadre de frappe », était depuis quelque temps répartie entre Mer el-Kébir et l'Algérie en prévision d'une action contre l'Italie. Après l'armistice, le mouvement de la flotte dépendait de l'approbation des commissions d'armistice de Wiesbaden et de Turin, dont les activités n'avaient pas encore réellement commencé. Le seul ordre donné à la flotte interdisait le passage du détroit de Gibraltar et la sortie de la mer Méditerranée. Les navires d'un déplacement total de 120 mille tonnes ne représentaient qu'un cinquième de la marine française. En Algérie il y avait les 3e ("Marseieuse", "La Galissoniere", "Jean de Vienne") et 4e ("Georges Leilleux", "Gloire") divisions de croiseurs, la 8e ("Endomtable", "Malen") et la 10e ("Fantask", "Odasier") divisions de dirigeants.

A Mers-el-Kébir : 1ère (Dunkerque, Strasbourg) et 2ème (Provence, Bretagne) divisions cuirassées, 4ème (Tiger, Lynx, Kersen), la dernière est en mauvais état) et la 6ème ("Mogador", "Terrible" , "Volta") divisions de dirigeants, transport aérien "Commander Test", navires de la garde côtière "Lilia" (A.D.275), "Nadal" (V.P.77), "Se ne-pa-votr-affair" (V.P.84), briquets "Puissant", remorqueurs "Esterel", "Kerouan", "Armand", "Kolgren", "Cotentin", "Frondeur", pétroliers "Fresh", "Torran".

Riz. 31 Chef "Tigre"

Au port d'Oran : les destroyers "Bordelet", "Trombe", "Tramontan", "Tornade", "Typhon", "Brestois", "Boulogne", "Kask", "Corsair", le destroyer "Pursuivant", l'avis "Rigo de Janouilly", "Grandière", "Chamois", "Enpetuoz", "Batayoz", "Curieuse" (défectueux), patrouilleurs "Ajaccienne" (R.136), "Toulonnez" (R.138 ), "Setoise" (R.139), "Ter-Neuve" (P.18), "Marigot" (P.1), dragueurs de mines "Angel B" (A.D.73), "Raymond" (A.D.277), sous-marins "Dian", "Danae", "Eridis", "Arian", "Psishe" et "Oread". L'aéronavale était composée de l'escadrille HS1 (six avions Loir 130), de l'escadrille E2 (hydravions Bizerte) à Arzew et de deux Loir 130 à bord de Dunkerque et de Strasbourg.

Riz. 32 avions de reconnaissance aéroportés "Loire-130" sur la catapulte du cuirassé "Dunkerque"

La base aérienne de La Seña et de Saint-Denis-du-Cig se composait d'environ 50 chasseurs M.S.406 et Hawk 75 et de 50 autres avions en panne.

Les batteries d'artillerie côtière d'Iran, Canastel, Santon, Gambetta, Saint-Grégoire, Mers-el-Kébir et la « Batterie espagnole » étaient composées de 19 canons d'un calibre allant de 75 à 240 mm.

Riz. 33 Transport aérien "Essai du Commandant"

La démobilisation des équipages a commencé le 2 juillet, mais s'est déroulée à un rythme lent. Aucune mesure n'a encore été prise contre le matériel, peu de temps s'étant écoulé depuis la signature de la trêve. Pas un seul navire n’a encore été désarmé. Cependant, il n’était pas possible de prendre des mesures défensives efficaces contre une attaque surprise. Les moyens de reconnaissance n'étaient plus fonctionnels. Aucun avion n'a pu décoller. Une atmosphère d’incertitude et de peur régnait. Mais tout le monde espérait encore une alliance avec l'Angleterre, suggérant la possibilité d'une attaque sans négociations, sans accord complet et sans compréhension mutuelle.

Le port de Mers el-Kébir était une rade fermée située dans une baie de la côte algérienne allant du cap Aiguille au cap Faucon, à trois milles marins à l'ouest d'Oran. Il fut équipé en 1929 comme base navale de la Marine nationale française. Sa construction a ralenti pendant les années de difficultés financières. La jetée, longue de 2 500 mètres, censée protéger la rade de la houle de la mer, n'est pas achevée en 1940. Seul un tronçon de 900 mètres de long a été réalisé – perpendiculairement au cap Mers. Des filets ont été placés à son extrémité pour protéger la rade des attaques des sous-marins. Sur les falaises entourant la baie se trouvaient les forts de Meurs, du Santon, de Sainte-Croix et la batterie Canastel, dont les canons pouvaient théoriquement tirer sur toute la baie. Ce fut le cas vers la fin avril, lorsqu'il devint clair que l'Italie entrerait en guerre et que les cuirassés resteraient ancrés sous le couvert des forces légères d'Oran et d'Alger.

Le 3 juillet au matin, le Commandant Test, Bretagne, Strasbourg, Provence et Dunkerque s'alignent le long de la jetée d'est en ouest. Dans les profondeurs de la baie se trouvaient les dirigeants "Mogador", "Volta", "Tiger", "Lynx", "Terrible" et "Kersen". Sur le mât du Dunkerque flottait le drapeau du commandant l'amiral Zhansoul, sur le Provence le drapeau du contre-amiral Buzen, commandant de la division cuirassée, et sur le Mogador le drapeau du contre-amiral Lacroix, chef des forces de destroyers. Le temps était magnifique. Que s'est-il passé en France ? Personne ne savait rien. La Radio Nationale est restée silencieuse. Dans le même temps, les radios des pays neutres rapportaient que les 2/3 du territoire français étaient occupés par les Allemands. Mais la flotte n'était pas encore vaincue. Les marins étaient prêts à poursuivre le combat avec la certitude que leurs navires resteraient sous pavillon français. Ils savaient que leur commandant ne permettrait jamais à l'ennemi de capturer les navires. Ils en étaient sûrs. Ces gens n'osaient même pas imaginer que les Allemands ou les Italiens pourraient capturer leurs beaux navires.

Riz. 34 Cuirassé "Bretagne"

L'emplacement des cuirassés derrière la jetée était tel que les canons de gros calibre du Strasbourg et du Dunkerque ne pouvaient pas tirer en direction de la mer. Les dirigeants se tenaient le nez vers la sortie.

Le 3 juillet à 02h00, le destroyer britannique Foxhound, transportant le capitaine Holland et les commandants Spearman et Davis, s'est séparé de la Force H. À 04h45, le Foxhound est arrivé à Cape Falcon et à 15h15 a envoyé le message suivant par sémaphore : « H69 Foxhound à l'amiral Zhansoul. L'Amirauté britannique envoie le capitaine Holland pour négocier avec vous.

La mission de Hollande

Le capitaine Holland, brillant officier de marine et homme charmant, était attaché naval à Paris avant la guerre. Et c’est tout naturellement qu’en 1939 il est accrédité à l’état-major du général Darlan à Maintenon. Là, il a noué des relations amicales avec nos officiers et parlait couramment le français. Récompensé de la Croix de Commandeur de la Légion d'Honneur. Et si quelqu’un pouvait parvenir à un accord avec les Français, c’était bien lui. C'est pour cette raison qu'il a été choisi comme médiateur dans ce dossier extrêmement sensible. Holland voulait éviter quelque chose d'irréparable, car cela aurait eu des conséquences désastreuses. Il était de tout cœur aux côtés de ses amis français.

L'amiral Somerville voulait rendre les choses aussi bonnes que possible, mais les événements ultérieurs confirmèrent ses craintes.

Il s'est écoulé beaucoup de temps avant que la réponse ne parvienne aux Pays-Bas. Ce n'est qu'à 06h45 que l'amiral Zhansoul a ordonné à son officier, le lieutenant-commandant Dufay, qui parlait anglais et, de plus, était ami de longue date avec la Hollande, de monter à bord du Foxhound afin de lui dire d'abord « bienvenue » ; rapportez ensuite que, sur la base des instructions de l'Amirauté française, il est interdit aux navires britanniques de communiquer avec la terre, ou de s'approvisionner en provenance des ports français. Dufay ne devrait pas emporter de Hollande les documents avec lesquels il est arrivé. Et enfin, si les Britanniques voulaient « parler », l’amiral leur enverrait son chef d’état-major.

A 07h05, le Foxhound, qui attendait depuis deux heures à la sortie de Mers-el-Kébir des filets anti-sous-marins, commence à exprimer son impatience et transmet au Dunkerque : « L'amiral Zhansoul envoie le capitaine. Hollande de négocier avec vous. La Marine de Sa Majesté espère que mes propositions permettront à la Marine Nationale de France, vaillante et glorieuse, de prendre notre parti. Dans ce cas, vos navires resteront entre vos mains, personne n'aura à se soucier de leur sort. l'avenir, vous accueillera cordialement."

Alors que ce message était en route vers l'amiral Zhansul, Dufay était déjà en route vers le Foxhound, où il est arrivé à 07h45. Holland l'a salué et l'a remercié d'être venu. Il espérait revenir avec lui pour rencontrer l'amiral. "Non," dit Dufay, "c'est tout ce que j'ai à vous dire." Holland était très contrarié. Il avait des documents importants à remettre à Jansul et voulait donner des explications verbales, mais ne pouvait entamer des négociations avec personne d'autre, à l'exception peut-être du chef d'état-major. Il a insisté pour rencontrer l'amiral en personne.

La réaction de Jansul

A 07h25, Dufay quitte le Foxhound, arrive à bord du Dunkerque à 07h45 et soumet un rapport à l'amiral. L'amiral, ayant reçu le message britannique dès 7h05, était furieux. Il comprend la menace que représente la force navale britannique face à Oran. Il a refusé d'accepter Holland et a fait signe au Foxhound de partir immédiatement.

Qui est l'amiral Zhansul ? Bon marin, d'une soixantaine d'années, natif de Lyon, fils de fonctionnaire, patriote, prêt au sacrifice, réceptif, poli et affable, dévoué à son devoir, exigeant envers lui-même, ami de l'amiral. Darlan, avec une ferme conviction dans les prérogatives de son rang, avec un sens inné de la hiérarchie de manière « chevaleresque ». Et ici, dans la lointaine Algérie, il était le seul commandant de la flotte. La communication avec la France a été complètement interrompue. Le commandant en chef de la Marine est à Clermont, où le maréchal Pétain l'invite à accepter le ministère de la Marine. Son assistant, l'amiral Le Luc, était à Nérac. Il était impossible de le contacter et il était vain d'espérer un rétablissement rapide de cette connexion. Et les Britanniques semblaient trop pressés. En d’autres termes, toute la responsabilité incombait à Zhansul. Et au début, il était confus.

Dès réception du sémaphore, le Foxhound n'insista pas et le destroyer partit. Il ne servait à rien de compliquer la situation ; il valait mieux être prudent. Mais un bateau fut descendu du destroyer, sur lequel Holland et ses deux camarades se dirigèrent vers Dunkerque. Dufay partit en toute hâte à sa rencontre sur un bateau, interdisant résolument à Holland de s'approcher du cuirassé. Les deux bateaux se sont amarrés à un tonneau situé à 200 mètres à l'intérieur de la barrière. Holland n'insista pas alors que la situation empirait et remit à Dufay un colis pour l'amiral Jansoul. Il décide d'attendre une réponse sur place et Dufay embarque à 8h45 sur le Dunkerque.

L'escadron faisait ses affaires normalement ; une partie de l'équipage débarqua pour faire de l'exercice et se promener. La journée de travail se poursuivait, mais le drame était déjà proche.

Ultimatum

Le document que Holland a remis à l'amiral Jansoul contenait un « rappel » qui n'a pas été rédigé par l'amiral Somerville, mais qu'il a reçu du cabinet anglais.

Il s’agissait, dans son essence et dans sa forme, d’un ultimatum qui se résumait à ceci : « Rendez-vous ou nous vous noierons ». Vous avez trois options : « rejoignez-nous et continuez la guerre » ; « venez chez nous avec des équipages réduits si vous ne voulez pas vous battre, et après la guerre vos navires vous seront restitués » ; et enfin, « se rendre sur l’île de la Martinique, où les navires seront démilitarisés et seront sous surveillance américaine ». "Ou choisirez-vous d'être coulé ? Quant à moi, j'empêcherai avec force votre flotte de tomber entre les mains de l'ennemi."

À 09h00, Dufay rencontra de nouveau Holland et lui donna une réponse claire et sans ambiguïté : « Moi, Zhansul, j'ai déjà dit à l'amiral North que mes navires ne tomberaient jamais entièrement entre les mains de l'ennemi, je le répète. à l'ultimatum actuel, je vous informe que mes navires résisteront au recours à la force. Holland a de nouveau tenté d'expliquer à Dufay la compréhension britannique de la situation : « Le gouvernement de Londres est convaincu que l'amiral Darlan n'est plus en mesure de commander la flotte de manière indépendante et, par conséquent, la flotte française est obligée de se battre jusqu'au bout. remet en question la bonne volonté des marins français, mais comment peuvent-ils couler leurs navires s’ils restent dans les ports métropolitains sous contrôle allemand ? Enfin, Holland a présenté à Dufay un autre mémorandum dans lequel il a présenté plusieurs arguments qu'il aimerait personnellement présenter à l'amiral Jansoul, s'il acceptait de l'accepter. A 09h25, Dufay rentre au port. A 10h00, le chef d'état-major de l'escadre française, le capitaine 1er rang Danbe, spécialement envoyé par l'amiral, transmet à la Hollande le message suivant, que nous citons intégralement :

"1. L'amiral Zhansul confirme la réponse transmise précédemment par le lieutenant-commandant Dufay.

2. L'amiral Zhansul a décidé de se défendre avec tous les moyens à sa disposition.

3. L'amiral Zhansoul attire l'attention de l'amiral Somerville sur le fait que le tout premier coup de feu contre nous placera presque immédiatement la flotte française contre la Grande-Bretagne. C’est un résultat diamétralement opposé à ce qu’attend le gouvernement britannique. »

Holland a lu le texte, a pris une profonde inspiration et a dit au chef d'état-major : « Permettez-moi de souligner, en tant qu'officier à officier, que si j'étais vous, ma réponse n'aurait pas été différente. » Et chacun est allé chez lui. Pendant tout ce temps, l'amiral Somerville était impatient.

A 08h10, le croiseur de combat Hood, arrivé à Mers el-Kebir, a transmis par projecteur : "A l'amiral Zhansul de l'amiral Somerville, nous espérons que nos propositions seront acceptées et que vous serez de notre côté." Et il commença à attendre.

Riz. 35 Mers el-Kébir

Dernières négociations

Holland informa Somerville que les négociations avaient complètement échoué. A 10h50, Somerville transmet via Foxhound : "J'ai le regret de vous informer que, conformément à mes ordres, je ne vous permettrai pas de quitter le port à moins que les propositions du gouvernement de Sa Majesté ne soient acceptées." Il donna alors l'ordre de poser des mines dans le passage. Il avait l'intention d'ouvrir le feu à 12h30, mais la reconnaissance aérienne l'informa que les navires français n'étaient pas prêts à prendre la mer, il décida donc d'attendre jusqu'à 14h00, et à 13h10 il dit : « Si vous acceptez notre propositions, levez le drapeau carré sur le grand mât, sinon j'ouvrirai le feu à 14h00.

Ayant reçu ce message, Zhansul a déclaré une alerte de combat. Il voulait gagner du temps et, si possible, attendre la nuit. Il se prépara à lever rapidement l'ancre, prépara les batteries côtières et l'artillerie antiaérienne pour le combat et ordonna aux avions d'être prêts à décoller. A 13h15, il rapporte au Foxhound : Je n'ai pas l'intention de prendre la mer. J'ai télégraphié à mon gouvernement et j'attends sa réponse. Ne permettez pas l'irréparable." A 13h30, un autre message suivit : "Je suis prêt à recevoir personnellement votre envoyé pour une discussion honorable." Et encore une fois Somerville décida d'attendre pour éviter les ennuis. Il envoya à Foxhound : "L'amiral Zhansul est prêt recevoir personnellement pour négociations notre messager. N'ouvrez pas le feu. »

Holland eut de l'espoir et partit sur un bateau avec le commandant Davis. Un bateau du Dunkerque le rencontra et l'escorta jusqu'au cuirassé. Il était 14h12. Les Britanniques ont attendu encore une heure pour rencontrer Zhansul. Pendant ce temps, trois avions britanniques posaient des mines magnétiques à la sortie du port d'Oran.

Les négociations ont duré 1 heure 15 minutes. Les deux parties ont tenté de parvenir à un accord. Mais les positions des partis étaient trop dures. Ils étaient peut-être proches d’un compromis, mais Holland craignait d’avoir commis une erreur. Zhansul a résumé sa position :

"1. La flotte française ne peut désobéir aux termes de l'armistice et négliger le gouvernement français qui les suit.

2. La flotte reçut des ordres, transmis aux commandants de tous les navires, selon lesquels, après l'armistice, les navires qui risquaient de tomber aux mains de l'ennemi devaient se rendre aux États-Unis ou être coulés.

3. Ces ordres seront exécutés.

4. Les navires situés à Oran et à Mers el-Kébir ont commencé leur démobilisation (réduction de l'équipage) hier 2 juillet.

Holland voulait immédiatement rendre compte des résultats des négociations à son amiral. Et il a demandé que ce qui suit soit transmis par projecteur au Foxhound : « L'amiral Zhansul a confirmé que les équipages ont commencé à se démobiliser. En cas de menace ennemie, les navires se dirigeront vers la Martinique ou les USA. exactement ce que nous avions proposé. Mais en plus, nous n'avons pas pu y parvenir.

Ce message a été reçu sur Hood à 16h20. À ce moment-là, Somerville avait reçu une notification de l'Amirauté britannique selon laquelle le contre-amiral Le Luc, en poste à Nérac, avait directement ordonné à tous les navires français de se rassembler à Oran en état d'alerte élevé. Puis, sans attendre la fin des négociations avec la Hollande, l'amiral britannique transmet par radio et projecteur à l'amiral français : « Si les propositions britanniques ne sont pas acceptées à 17h30 B.S.T., je le répète, à 17h30 B.S.T., Je coulerai vos navires. Zhansoul a reçu ce message à 16h25 au moment où la délégation britannique s'apprêtait à quitter Dunkerque. Elle a appareillé à 16h35. Dufay accompagne les deux officiers et revient à 16h50.

Disposition au combat

Quelle était alors la position des navires français ?

À 07h58, Zhansul a déterminé la routine de combat. Il a ordonné aux couples de se séparer à 9h00 et a en même temps signalé à tous ses commandants : « La flotte britannique est arrivée pour nous présenter un ultimatum, que nous ne pouvons pas accepter. Soyez prêts à répondre par la force. »

A 13h00, les clairons ont sonné l'alarme du combat. Un peu plus tard, les chefs reçurent l'ordre de changer de mouillage dans la rade intérieure. Ils ont levé l'ancre entre 16h30 et 16h55. Les groupes aériens de chasse des aérodromes de Saint-Denis-du-Cig et de Relisant sont mis en alerte, mais l'amiral leur interdit de décoller sans son ordre. A 16h45, il ordonne le décollage de trois avions de reconnaissance en cinq minutes.

Que se passait-il en France à cette époque ? Le premier rapport de Jansoul par l'amiral Le Luc, situé à Nérac, où l'amirauté était temporairement basée, est reçu à 07h56. Zhansoul rapporte : « La flotte britannique, composée de trois cuirassés, d'un porte-avions, de croiseurs et de destroyers, est devant Oran. Un ultimatum a été lancé : « Coulez les navires dans les six heures ou nous vous forcerons. » Les navires français répondront avec force par la force.

Darlan était à cette époque à Clermont-Ferrand. Le Luc ordonne immédiatement à la 3e escadre de Toulon de séparer les couples, puis transmet par téléphone le message de Jansoul à l'aide de camp de l'amiral Darlan. Cet officier, nommé Negadel, devinait qu'une nouvelle catastrophe allait éclater sur notre pays, et que c'était une question d'honneur. Il s'entretient avec Darlan et envoie à Le Luc l'ordre de concentrer tous les navires disponibles en Méditerranée et de répondre force contre force.

A 12h05, Le Luc lui-même envoie un message téléphonique à Toulon avec l'ordre de lever l'ancre, et à 12h10, l'amiral Burragais de partir immédiatement pour Oran en pleine préparation au combat. A 13 heures, à Nérac, ils reçurent un message plus détaillé de Zhansul, qui, très tardivement, déclara qu'il n'avait pas évoqué auparavant la troisième proposition des Britanniques, à savoir partir avec la flotte pour les Antilles. Cette proposition, à première vue, semblait conforme au message de l'Amirauté du 24 juin, qui ordonnait, en cas de possibilité de capture de nos navires par l'ennemi, de les envoyer sans nouvel ordre aux États-Unis. En fait, les propositions des Britanniques et les ordres de l'Amirauté française concernaient des situations complètement différentes.

Les Britanniques ont insisté sur le départ de notre flotte vers les Antilles, alors qu'elle n'est menacée par l'ennemi et qu'il n'est pas question que ce départ s'effectue sous le contrôle de l'ennemi. Dans ce cas, partir aux Antilles reviendrait à rompre la trêve.

Riz. 36 Chef "Mogador"

En fin de compte, l'Amirauté et le gouvernement, ayant compris le texte intégral de l'ultimatum, n'ont attaché aucune importance à ces hypothèses, puisqu'ils les ont considérées comme aussi inacceptables que celles formulées précédemment. Les messages étaient évidemment différents. En 1949, lors d'une audition parlementaire, l'amiral Zhansul regretta d'avoir omis de citer ces propositions dans son message. Le point de vue de ceux qui ont participé aux événements critiques de 1940 au Conseil des ministres français a changé quelques années plus tard. Certains, en particulier le général Weygand, pensaient qu'un accord pouvait être trouvé, d'autres que la proposition d'aller à la Martinique ne pouvait apporter aucun changement à la situation d'alors. A 13h05, l'amiral Le Luc communique par radio à l'amiral Jansoul : « Vous savez que le commandant en chef a ordonné à toutes les forces en Méditerranée de vous rejoindre immédiatement. Vous répondez par la force. Si nécessaire, utilisez des sous-marins et des avions. . La Commission d'Armistice est prévenue. Signé : Le Luc, Maurice Athanas. (Pour qu'il n'y ait aucun doute sur l'identité de l'expéditeur). Cela signifiait une bataille.

Battement

A 16h56, la liaison "H" faisait cap à 70°. La première salve des Britanniques atterrit dans la partie nord-ouest de la baie, juste à côté de la jetée. Les artilleurs de Sa Majesté ont eu suffisamment de temps pour prendre une position confortable et tirer, comme lors d'un exercice d'entraînement. A ce moment-là, un signal est envoyé aux navires français avec l'ordre de « mettre à la voile » et l'ordre est donné d'« ouvrir le feu ». Ils devaient lever l'ancre dans cet ordre : « Strasbourg », « Dunkerque », « Provence », « Bretagne ». Strasbourg réussit à lever l'ancre et à 17h09, à la vitesse de 15 nœuds, sort par l'ouverture de la barrière en passant seulement à quelques mètres de son filet sud. Immédiatement après, il atteint une vitesse de 28 nœuds.

Le problème était de passer à travers les éclaboussures des obus qui tombaient. Plusieurs moments dramatiques surviennent lors de la sortie : Terrible ouvre le feu sur un destroyer britannique repéré. Mais les obus de 138 mm du Terrible et du Volta qui le rejoignirent furent tirés en vain. L'Anglais a disparu derrière un écran de fumée. Un autre destroyer est apparu, se déplaçant à grande vitesse, et le feu a également été ouvert sur lui. Apparemment, il a été touché par la quatrième salve et a également disparu derrière un écran de fumée. Ces deux destroyers ajustaient apparemment leur tir. Heureusement, une salve de canons de 381 mm tomba sur le rivage. C'est ainsi que le majestueux et intact Strasbourg entra en pleine mer. Son commandant, le capitaine de 1er rang Collinet, concentre son attention sur le passage des barrières du réseau, dont il doit s'approcher de près pour éviter les mines posées par les Britanniques. Et tout cela accompagné du rugissement terrifiant des explosions d'obus. Va-t-il passer ? Il a passé. Les canons de ses tourelles étaient pointés vers l'ennemi, qui, malheureusement, n'était pas visible derrière l'écran de fumée.

Riz. 38 Cuirassé "Strasbourg"

Le Dunkerque a largué ses amarres arrière en même temps que le Strasbourg et a largué l'ancre à chaîne d'étrave. Un remorqueur amarré à bâbord tentait de couper son câble de remorquage lorsque la deuxième salve des Britanniques heurta le quai. Dunkerque a commencé à tirer à 17 heures et a tiré une quarantaine d'obus de 330 mm sur le Hood. La visibilité était mauvaise, le télémètre était difficile à utiliser et le tir a été arrêté à 17h10 en raison d'une panne de courant. "Dunkerque" a été littéralement encerclé par de nombreuses rafales d'obus de 381 mm. L'un d'eux a heurté et désactivé le moteur électrique d'une grue d'avion. Le navire a ensuite été touché par deux obus de 381 mm, qui ont causé de lourds dégâts et ont pénétré le pont blindé inférieur. L’état du navire ne lui permettait pas de prendre la mer. A 17h10, l'amiral Zhansul ordonne au commandant, le capitaine de 1er rang Seguin, de se diriger vers le port de Saint-André, situé sous le couvert du fort Santon. Là, à 17h13, par 15 mètres de profondeur, le Dunkerque jette l'ancre. En raison d'avaries importantes sur le navire, l'évacuation de l'équipage commence, puis le Dunkerque est remorqué jusqu'à 8 mètres de profondeur devant le port.

"Provence" (Capitaine 1er Rang Barrois) connut un meilleur sort. Après avoir coupé les amarres du côté gauche, il avança. À 11 h 04, un obus de 381 mm a touché la poupe du cuirassé. Mais il parvient à éviter de nouveaux accrochages et s'échoue entre Roseville et Saint-Clotilde (il est renfloué de nuit). "Provence" a tiré, tirant sur "Dunkerque". Mais le but a été mal pris - à 65 câbles, tandis que le Hood a tiré à partir de 85 câbles. "Provence" a tiré 10 salves, tirant 23 obus de 340 mm. Le mitrailleur principal du cuirassé a été grièvement blessé et a téléphoné à son assistant : « Je suis grièvement blessé, prenez le commandement. »

"Brittany" (Capitaine de 1er rang Le Pivin) tente de s'échapper, mais à 16h59 elle est touchée par la troisième salve des Britanniques. Une colossale colonne de flammes s’éleva dans les airs. Toute son artillerie était hors de combat. Le commandant a tenté d'échouer le navire, mais à 17 h 09, le cuirassé a été touché par une autre salve, a chaviré sur son côté tribord et a coulé avec son équipage. "Hood" l'a achevé.

Beaucoup ont observé cette rapide agonie de la « Bretagne ». Des panaches de fumée couvraient une partie du ciel. Les explosions de munitions se sont succédées. Par un trou dans la poupe, l'eau coulait par centaines de tonnes. Le navire chavirait et il ne restait plus qu’à l’évacuer. L'ordre fut donné. Le malheureux navire, qui a reçu un nouvel obus à la base du mât tripode, était un véritable « incendie ardent ». Soudain, il y a eu une dernière explosion, un éclair et une colonne de fumée et de flammes s'est élevée à une hauteur de 200 mètres. Quelques secondes plus tard, le cuirassé Brittany coule.

Riz. 39 Explosion et mort du cuirassé "Brittany" (trois phases)

Le "Commander Test" est resté à sa place, entouré des éclaboussures provenant de la chute d'obus de 381 mm. Il n'a pas été grièvement blessé... Miracle ! Parmi les leaders, seul le Mogador est gravement endommagé à 16h50 et n'est bientôt plus qu'une épave.

Entre 16h56 et 17h10 "Strasbourg", les dirigeants de "Volta", "Terrible", "Lynx", "Tiger" et "Kersen" ont quitté la rade de Mers-el-Kébir et se sont dirigés vers Canastel, puis vers Toulon.

Riz. 40 cuirassés "Provence" (à gauche) et "Strasbourg" sous le feu à Mers-el-Kébir

S'il vous plaît, cessez le feu !

À 17 h 12, Somerville a ordonné un cessez-le-feu. Les obus des navires français et de la batterie côtière de Santon, qui tombèrent d'abord avec de larges tirs inférieurs, commencèrent à se rapprocher des navires britanniques. Le tir des batteries côtières est devenu plus précis. La force opérationnelle "N" après la 36e salve de canons de 381 mm a changé sa position pour une position plus sûre. Les coups ont cessé. Le cuirassé Brittany a coulé. "Provence" s'est échoué. Le Dunkerque, lourdement endommagé, vint jeter l'ancre. "Mogador" a perdu son arrière.

Lorsque les envoyés britanniques ont quitté son navire à 16h30, l'amiral Zhansoul s'est exclamé : « J'ai tout fait pour gagner du temps.

La flotte française, qu'il commandait il y a 3/4 heures, a cessé d'exister. À 17 h 15, il a envoyé un message radio à Somerville : « S'il vous plaît, cessez le feu. » Cela avait déjà été fait, mais Somerville répondit : « J'ouvrirai à nouveau le feu jusqu'à ce que je voie vos navires coulés. » En revanche, l'amiral anglais avait de quoi réfléchir. Il savait que le cuirassé de classe Dunkerque avait quitté le port et se dirigeait vers l'est. Les bombardiers du porte-avions Ark Royal furent immédiatement dépêchés et envoyés pour attaquer le Strasbourg, et la Force H les poursuivit, arrêtant le bombardement de Mers el-Kébir.

A 20h30, l'amiral Zhansul envoie un message à son « heureux rival » : « Les navires de guerre à Mers el-Kébir sont hors de combat, j'évacue leurs équipages ». Au lieu de réponse, à 20h53, il reçoit un ordre de l'Amirauté française : « Arrêtez les négociations avec l'ennemi. »

La Force H cesse la poursuite de Strasbourg à 19h20. Deux bombardiers et un chasseur de l'Ark Royal sont abattus par l'artillerie antiaérienne de Strasbourg.

Riz. 41 Salvo du gros calibre du cuirassé "Strasbourg"

Le 4 juillet à 20h10, le Strasbourg et les destroyers qui l'accompagnent arrivent à la rade de Toulon. Sept destroyers oranais : Bordelet, Trombe, Tramontan, Tornad, Typhon, Brestois et Boulogne arrivent en Algérie, Poursuivant atteint Toulon. Conseils "Chamois", "Batayoz", "Empetuoz" et "Rigo de Janouilly" ont également quitté Oran. Ce dernier est torpillé le 4 juillet par un sous-marin britannique. Les autres ont fui vers Bizerte.

Le détachement de navires à Alger, qui faisait partie de la flotte de l'Atlantique, était sous le commandement du contre-amiral Markey. Elle se composait de deux divisions de croiseurs (Marseieuse, La Galissonière, Jean de Vienne, Georges Leygues, Gloire) et de deux divisions de destroyers (Endomtable, Malin, Fantasque, Odassier"). Leur départ d'Alger eut lieu dans l'après-midi, avec ordre de se rassembler à Toulon. Le Commandant Test quitte Mers el-Kébir le 4 juillet et arrive à Bizerte le 7.

L'escadre britannique est revenue à Gibraltar à 18 heures le 4 juillet. Je voulais espérer qu'elle resterait là-bas. Mais non.

Re-frapper

Somerville envoya un rapport sur son « brillant exploit » à l'Amirauté britannique. Ses reconnaissances aériennes n'ont pas permis d'évaluer avec précision l'étendue des dégâts causés au Dunkerque, bien qu'elles aient signalé qu'il s'était échoué. L'Amirauté l'informa qu'à moins qu'il ne soit certain que le Dunkerque était hors de combat et ne pourrait être réparé avant au moins un an, il devrait être à nouveau attaqué. Cette décision a peut-être été la conséquence d'un message assez stupide envoyé par l'amiral Esteva, "Amiral Sud", qui a jugé préférable d'exagérer l'ampleur des accidents subis par les navires à Mers el-Kébir, qui n'étaient pas dans l'état déplorable que les Britanniques auraient aimé. Ainsi, une nouvelle opération était programmée dans la matinée du 6 juillet.

L'amiral Somerville est déjà fatigué de jouer le rôle de bourreau. En quittant Gibraltar le 5 juillet à 19 heures, il rappelle à son amirauté que, compte tenu de la position de Dunkerque, les tirs navals entraîneraient inévitablement des victimes civiles et des dommages aux immeubles d'habitation. Cela augmentera-t-il la confiance dans la nation britannique ? Dans la nuit du 5 au 6 juillet, il reçoit la réponse : « Les bombardements navals peuvent être remplacés par une attaque aérienne ».

Au matin du 6 juillet, le Dunkerque se trouvait coincé contre le haut-fond devant le port de Saint-André, à 200 mètres de la petite jetée. Il n'y avait pas plus de trois cents membres d'équipage à bord. En cas de menace d'attaque aérienne, son commandant a décidé d'évacuer immédiatement l'équipage, parmi lequel il y avait déjà de lourdes pertes. "Provence" est resté échoué à 300 mètres à l'ouest de la bouée par 12 mètres de profondeur. Il restait 120 personnes à bord. Le Mogador était amarré à l'extrémité ouest de la grande jetée.

Riz. 42 bombardiers en piqué embarqués britanniques "Scue"

Le porte-avions Ark Royal a déployé ses bombardiers à 30 milles d'Oran. La première vague - six Swordfish - a attaqué à 05h30. La torpille a touché le patrouilleur Ter-Neuve. À 05h40, une deuxième vague de trois Swordfish et de cinq chasseurs a attaqué, accueillie par des tirs d'artillerie anti-aérienne. "Ter-Neuve" était achevé. La troisième vague de la même composition a coulé le remorqueur "Esterel" à 08h04. Des charges sous-marines explosèrent sur Terre Neuve et causèrent de nouveaux dégâts à Dunkerque. Au total, les Britanniques ont utilisé 11 torpilles. Les chasseurs français montants abattirent un chasseur britannique, mais le Dunkerque resta longtemps hors de combat.

Riz. 43 Explosion du patrouilleur Ter-Neuve, aux côtés du cuirassé Dunkerque

Les pertes françaises les 3 et 6 juillet s'élèvent à 1 297 tués (dont 47 officiers) et 351 blessés. Le Brittany à lui seul a coûté la vie à 1 012 marins et le Dunkerque a fait 210 morts.

Le général de Gaulle écrit à propos des événements du 3 juillet dans ses mémoires : « Nos espoirs reçurent un coup terrible. L'afflux de volontaires diminua immédiatement. Beaucoup de ceux qui voulaient nous rejoindre, militaires et civils, abandonnèrent leurs intentions. , en L'attitude des autorités de l'empire à notre égard, ainsi que des unités navales et militaires qui les gardaient, a suscité de nombreux reproches, qui n'ont été retirés qu'après une longue période.

Complexe "X" à Alexandrie

Dès le 21 juin, une petite escadre de navires français appelée Force X était stationnée à Alexandrie sous le commandement du vice-amiral Godefroy. Il était composé des croiseurs "Duquesne" (capitaine de 1er rang Bezino), "Tourville" (capitaine de 1er rang Malroy), "Suffren" (capitaine de 1er rang Dillard), "Duguet-Trouin" (capitaine de 1er rang Trolet de Prévost), cuirassé " Lorraine" (Capitaine 1er Rang M. Rey), destroyers "Basque" (Capitaine 3e Rang Caron), "Forbin" (Capitaine 3e Rang Chatelier), "Fortune" (Capitaine 2e Rang Serres), sous-marin "Prote" (Capitaine 3e Rang rang Garro).

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