Participation aux guerres : Guerres avec les tribus germaniques. Voyage en Perse.
Participation aux batailles : Bataille de Brotomag. Défaite des Francs. Maranga.

(Julien l'Apostat) Empereur romain de la dynastie Flavienne, commandant à succès et dernier empereur païen

Julien l'Apostat était le fils Julie Constance, qui était le demi-frère Constantin Ier. Julian a perdu ses parents très tôt. Sa mère mourut peu après sa naissance et son père fut tué en 337. En raison de leur jeune âge, Julian et son frère Gaule ont été épargnés par la mort. Ils furent tous deux envoyés vivre à Makella (Cappadoce), située près de Césarée. C'était un lieu doté d'un magnifique palais royal, de bains, de jardins et de sources. Les captifs pouvaient profiter du contenu royal. empereur Constance ordonné d'enseigner aux frères la science, l'art et la gymnastique. Les garçons furent ajoutés au clergé et lisaient régulièrement des livres paroissiaux pour le peuple. Mais l'éducation n'a pas eu d'impact positif sur l'aîné des frères, Gallus. Il a grandi sans retenue et féroce, et a finalement payé de sa vie sa cruauté excessive. Julian a consacré beaucoup de temps à des études assidues, qui ont eu lieu d'abord en Cappadoce, puis en Constantinople. Il avait beaucoup de succès dans les sciences et parlait mieux le grec que le latin. julien Il maîtrisait parfaitement l'art de l'éloquence, il avait une excellente mémoire et il pouvait expliquer certaines choses en philosophie mieux que les philosophes eux-mêmes. Julien se consacrait également aux exercices militaires avec un dévouement total ; il était très agile et se distinguait par une force physique remarquable, malgré sa petite taille. Les historiens écrivent qu'il aimait se promener dans la capitale sous les vêtements d'un homme ordinaire et entamer des conversations avec les personnes qu'il rencontrait. En conséquence, la popularité de Julian a progressivement augmenté. La croyance populaire était qu’il pouvait bien gouverner l’Empire romain. Lorsque cette rumeur devint si forte qu'elle commença à déranger Constance, Julien fut expulsé de la capitale vers la ville de Nicomédie. Ici, il a rencontré le philosophe Maxime d'Éphèse. Ce dernier, lui enseignant des enseignements philosophiques, inculqua dans l'âme du jeune homme la haine envers la religion chrétienne. Lorsque Julien fut soupçonné d'une telle attitude envers le christianisme, il eut peur, se rasa les cheveux et commença à prétendre qu'il menait une vie monastique. Au cours de la même période, il est attiré par la science de la prédiction et commence à l’étudier avec zèle.

En 354 Gallus a été exécuté par ordre de Constance. julienétait sur le point de partager le sort de son frère. Il fut détenu pendant sept mois dans une forteresse près de Mediolan en attendant son verdict. Mais grâce à l'intercession Impératrice Eusévie, Julien fut libéré et autorisé à se rendre à Athènes pour y terminer ses études. Un an plus tard, Constance appela Julien chez lui, lui donna le titre de César et le maria à sa sœur Hélène. julien fut chargé de l'administration des provinces gauloises et germaniques, alors dévastées par des hordes de Germains. Il semblerait que l'empereur traitait son cousin avec la plus grande confiance. Cependant, la rumeur prétendait que Julien avait été élu César afin qu'il soit rapidement détruit dans des batailles acharnées, essayant d'améliorer sa situation peu enviable. Gaule. On supposait qu'en raison de son inexpérience totale dans les affaires militaires, Julian ne serait même pas capable de supporter le bruit des armes. Mais ici, les méchants ont complètement mal calculé. Julien avait immensément soif de gloire et commença à remplir avec zèle les devoirs qui lui étaient assignés. Parti immédiatement pour la Gaule, il passa tout l'hiver à Vienne, où il se prépara intensivement à la guerre. Julian menait une vie très modérée. Il préférait la nourriture simple et décontractée que mangeaient ses soldats ordinaires et dormait sur un lit en feutre et un manteau en peau de mouton. La nuit, il s'occupait des affaires gouvernementales et continuait à étudier la philosophie, et le jour, il consacrait son temps aux préparatifs militaires. Au cours de l'été 356, Julien se rendit à Allemagne. La plupart de Alemanov a été effrayé et s'est enfui juste devant son apparition, tandis que d'autres ont été vaincus Bataille de Brotomag.

Les barbares stupéfaits n’allaient cependant pas cesser de se battre. Ayant emmené une partie de ses forces hiverner dans les Senones, Julien fut contraint de résister à leur siège pendant un mois entier. Au printemps 357, Julien s'oppose de nouveau à l'ennemi. Arrivé au Rhin, il réussit à restaurer ici la célèbre fortification romaine, Trois Taberns, que les Alamans prirent et détruisirent peu de temps auparavant. Bientôt, Julien apprit que près de la ville d'Argentorata, sept dirigeants alémaniques avaient uni leurs forces et il se dirigea vers l'ennemi. Quand vint l’heure du combat, julien construisit son armée en formation romaine, plaçant toute l'unité de cavalerie sur son flanc droit. Les Allemands, confiants dans leur force et leur supériorité, furent les premiers à attaquer les rangs romains. La cavalerie romaine se retira, mais les légionnaires réussirent à retenir le coup avec des boucliers bien fermés. La bataille était acharnée. Pendant longtemps, personne ne pouvait dire de quel côté serait le succès. Mais finalement, les armes romaines montrèrent leur supériorité. De nombreux barbares qui tentaient de briser le système romain furent tués, les autres furent progressivement mis en fuite, poursuivis par Julien jusqu'aux rives du Rhin.

L'ennemi fut expulsé des provinces romaines, mais Julien ne donna pas de repos aux Alamans, même à l'intérieur de leurs propres frontières. Après avoir traversé le Rhin avec son armée, il attaqua brusquement les villages alémaniques. Les Romains capturèrent des prisonniers, mettant le feu à tout le reste. Puis les rois alémaniques envoyèrent des ambassades à julien avec des offres de paix. Il accepta de leur accorder une trêve de dix mois et retourna lui-même en Gaule pour l'hiver. En 358, il attaqué les Francs saliens, installé près de Toxiandria sur le territoire de l'Empire romain. Les Francs furent contraints de demander la paix et furent acceptés dans la citoyenneté romaine par Julien. Non moins rapidement, elle s'abattit sur les Hamav, dont beaucoup furent tués, et les autres furent expulsés des frontières romaines. Les Hamav envoyèrent bientôt des envoyés avec la promesse de se soumettre à l'autorité de Rome, et ils furent autorisés à retourner dans leurs villages dévastés.

Ayant ramené l'ordre en Gaule, Julien a repris l'alémanique. Traversant le Rhin pour la deuxième fois, il s'enfonça profondément en Allemagne, où ses soldats enragés brûlèrent des champs, volèrent du bétail et tuèrent sans pitié des gens. Face à ces terribles ravages, les rois alémaniques ont demandé la paix. Ils se sont engagés à livrer les prisonniers et à fournir à Julien tout ce dont il avait besoin pour construire des forteresses. En 359, les anciennes villes frontalières romaines (il y en avait sept), détruites par les Germains, furent reconstruites. Après cela julien une fois de plus, pour la troisième fois, il franchit le Rhin et attaqua les rois qui n'avaient pas encore montré leur soumission. Ayant reçu la même image avec des champs et des habitations incendiés et ayant perdu de nombreuses personnes de leurs tribus, les rois restants envoyèrent également des envoyés avec une humble demande de miséricorde. La paix a été faite avec eux.

Julien mit fin à la guerre difficile en quatre ans et renforça les frontières occidentales de l'empire. Il a obtenu un succès que personne n'attendait de lui et sa popularité a commencé à croître considérablement. Alarmé par cette circonstance, Constance décida de retirer à Julian les unités les plus prêtes au combat, soi-disant pour une future guerre avec Perses. En 360, les troupes allemandes de Julien, ayant appris qu'elles voulaient être transférées vers l'est, organisèrent une rébellion armée. Faisant grand bruit, ils arrivèrent au palais de Julien, situé à Parisia, et décidèrent proclame-le Auguste. Après une longue résistance à l'insistance de la foule et aux injures pour ne pas commettre cet acte indigne, Julien fut contraint de céder. Il fut placé sur un bouclier, et comme il n'avait pas de diadème sous ses mains, une chaîne, arrachée par l'un des porte-étendards, fut placée sur sa tête. Julien informa Constance de son élection dans deux lettres. Le premier était officiel et ne contenait aucun langage provocateur ou offensant. Mais dans la deuxième lettre personnelle, il y avait beaucoup de censures et d’attaques caustiques.

La même année, il franchit à nouveau le Rhin pour mener une attaque audacieuse contre les villages des Francs attuaires, qui effectuaient des raids périodiques aux portes de la Gaule. L'attaque rapide des Romains fut une surprise totale pour les Francs et la victoire revint aux troupes de Julien à un prix facile. De nombreux Francs furent détruits ou capturés. Les survivants demandèrent la paix, qui leur fut accordée à des conditions convenables à l'empereur. Voulant gagner la faveur de tous, julien faisait constamment semblant de l'être, décrivant son adhésion au christianisme, dont il s'était éloigné depuis longtemps, le gardant secret. Lui-même était attaché aux augures et faisait ce qui était d'usage parmi ceux qui adoraient les anciens dieux. Seuls quelques initiés à ses secrets le savaient. Pour maintenir sa réputation religieuse, le jour de Noël, Julien se rendit dans une église située à Vienne et ne la quitta qu'à la fin du service.

Au printemps 361, Julien envoya son armée de la Gaule sur les rives du Danube. En chemin, il apprend la mort de Constance. Puis, traversant rapidement la Thrace, il est entré à Constantinople. Après avoir établi sa position dans la capitale, il y exécuta ou expulsa certains des associés de Constance, et le personnel de la cour fut considérablement réduit. De nombreux domestiques, cuisiniers et barbiers, qui avaient reçu d'énormes sommes d'argent sous le précédent dirigeant, ont été licenciés. La mesure elle-même était opportune et nécessaire, mais, comme le disaient les contemporains, un seul édit a transformé le palais de Constantinople en désert. Vivre dans la capitale julien n'a pas abandonné ses habitudes ascétiques, auxquelles il était si habitué lors de ses campagnes. Son repas simple était entièrement composé de légumes. De toute sa vie, il n’a eu aucune autre femme que sa femme. Tout son temps, il était occupé par une activité infatigable. La journée était consacrée à la résolution des problèmes d'État, aux audiences et à la dictée des lettres. Le soir, Julien se retirait à la bibliothèque et s'occupait d'ouvrages d'un genre différent. Durant son court règne, il écrivit plusieurs ouvrages assez volumineux. Il a également laissé derrière lui un certain nombre de discours et un essai entièrement révisé contre la religion chrétienne. Toutes ces activités intenses ne lui laissaient ni le temps ni l'envie de veiller à la décence de son espèce. Dans une lettre, Julian a admis qu'il ne prenait souvent pas soin de ses ongles et que ses doigts étaient tachés d'encre. Dans sa barbe, qu'il aimait et chérissait, comme tous les philosophes de l'époque, il y avait divers insectes. En circulation julienétait très simple et essayait de suivre les vertus du premier princeps. Il portait un diadème, mais refusa d'accepter le titre de seigneur. Il salua debout les consuls nouvellement élus, puis les accompagna à pied. Le souverain assistait souvent aux réunions du Sénat de Constantinople et y prononçait des discours. Avec de telles manifestations oubliées des traditions républicaines, il suscita la surprise admirative de ses contemporains.

julien s'est efforcé de faire revivre l'ancienne religion. Ils publièrent des décrets autorisant l'ouverture de temples, la pratique de sacrifices et la pratique à nouveau des cultes des anciens dieux. Pour donner plus de force à ses ordres, le souverain appela au palais les évêques chrétiens, en désaccord entre eux, et le peuple déchiré par les hérésies. Il a amicalement exhorté chacun à oublier ses différences et à enseigner à chacun sa religion sans entrave et sans se mettre en danger. Il a fait tout cela en partant du principe qu'avec une liberté accrue, les désaccords et les discordes ne feraient qu'augmenter, et il n'y aurait alors plus lieu d'avoir peur qu'une sorte d'humeur unanime apparaisse parmi la foule. De par son expérience, il savait que même les animaux sauvages ne traitent pas les gens avec autant de colère que le font de nombreux chrétiens lorsque des divergences d’opinion s’affrontent. Dans le même temps, Julien interdit les activités d'enseignement des rhéteurs et grammairiens de la foi chrétienne.

Pour la préparation de campagne contre les Perses Julian P quitta Constantinople et s'installa à Antioche. Ici, il a consacré beaucoup de temps au culte. La restauration des cérémonies religieuses païennes s'est déroulée à une échelle sans précédent. Certains jours, des centaines de taureaux étaient abattus pour être sacrifiés, et d'autres animaux divers ainsi que de nombreux oiseaux blancs étaient tués. L'empereur, entouré d'une foule de femmes, accomplissait personnellement et ostensiblement des prières et offrait des ustensiles sacrés à la place des prêtres. Il n'y a pas eu de persécution contre les chrétiens, mais lorsqu'il y a eu un incendie dans le temple Apollon de Daphnée, Julien soupçonna les chrétiens d'incendie criminel et ils fermèrent leur plus grande église à Antioche.

En 363 julien avec une grande armée, il partit de Syrie pour la Mésopotamie et traversa l'Euphrate. Se déplaçant le long du fleuve, les troupes romaines entrèrent en Assyrie, où elles occupèrent plusieurs forteresses. Les habitants abandonnèrent eux-mêmes certaines forteresses, tandis que d'autres se rendirent à la suite d'un siège correctement mené. Les défenseurs de la garnison de Mayozalkha résistèrent avec la plus grande obstination. Surmontant les obstacles, Julian parvint à Ctésiphon, capitale perse et plaça une grande armée près des murs de la forteresse. Mais ensuite, s'assurant que la ville était bien fortifiée, il décida de lever le siège et commença à ruiner et à dévaster le pays, après quoi son armée se dirigea vers Corduin. À Marange, les Romains battent une autre armée qui tentait de leur barrer la route. Mais après cela, la famine a commencé parmi les troupes dans les zones dévastées. Julien donne l'ordre que toutes les vivres destinées à la table royale soient distribuées aux soldats. Il essayait de partager toutes les difficultés avec ses guerriers, tout en s'exposant souvent à des dangers inutiles. Un jour, il fut informé d'une attaque perse contre une de ses troupes. Sans même avoir le temps d'enfiler son armure et n'emportant avec lui qu'un bouclier, Julien se précipita à son secours. Une bataille éclata, au cours de laquelle l'un des Perses jeta lance à l'empereur, et il perça les côtes et pénétra dans la partie inférieure du foie. Julian mourant a été transféré dans une tente, où il est décédé peu de temps après. Marcellin décrit que jusqu'à la dernière minute il a maintenu une fermeté étonnante, menant une conversation avec des philosophes Priscus et Maximus et discuter des hautes qualités de l'esprit humain.

Ils se disputèrent entre eux, mais en général ils maintinrent leur attitude envers le paganisme de la politique de leur père. En 353, l'Arien Constance parvient à restaurer l'autocratie, mais pour gouverner la Gaule, où les Germains ne cessent de percer, il se nomme assistant en la personne de son cousin, César. Julienne, qui, peu avant la mort de Constance, fut lui-même proclamé empereur par ses troupes. Julien marqua son administration des Gaules par de brillantes victoires sur les tribus germaniques (Francs et Allemans), mais devenu empereur (361-363), il Il dirigea tous ses efforts vers la restauration du paganisme.Élevé contre son gré dans la foi nouvelle, il s'empressa de la quitter, recevant le nom Renégat(Apostat). Dès sa prime jeunesse, Julian s'est engagé avec enthousiasme dans la philosophie et la littérature grecques et a appris de ces études. profonde dévotion à l'hellénisme. Il eut de bons professeurs païens (parmi lesquels le rhéteur athénien Libanius), qui l'a élevé dans l'esprit de l'école néoplatonicienne, influencée par certaines idées chrétiennes et s'est donné pour tâche réformer le paganisme.

Imprégné des idées de la nouvelle philosophie religieuse du paganisme, Julien était hostile au christianisme, y voyant quelque chose de dangereux pour l'ensemble de la culture hellénique et pour l'État romain. Sans entreprendre une persécution directe des chrétiens, ce qui irait à l'encontre de son humeur idéaliste, Julien tenta cependant de ramener le paganisme à sa position antérieure, restaura des églises fermées, fit des sacrifices officiels, nomma des païens à des postes gouvernementaux, priva les chrétiens du droit d'enseigner. , a encouragé les ariens contre les orthodoxes et divers travaux polémiques contre la nouvelle foi. Mais les efforts de l'empereur ne purent aboutir car le paganisme a perdu toute vitalité. Certes, l'empereur à l'esprit romantique voulait lui insuffler un nouvel esprit, mais, en substance, tous les efforts de lui-même et de ceux de son peuple partageant les mêmes idées ont conduit à une chose : emprunter au christianisme lui-même principes pour le renouveau du paganisme. Néoplatonisme, imprégné dès le début de l'esprit de syncrétisme, avait déjà développé son propre système théologique païen, que les païens voulaient opposer au christianisme, et Julien œuvrait désormais pour que les prêtres se transforment en maîtres moraux : il voulait même leur donner une organisation générale semblable au clergé chrétien. Parmi ses tentatives pour recréer le paganisme, Julien fut contraint d'entreprendre campagne contre les Perses, au cours de laquelle il a été tué. Ses dernières paroles auraient été : « Tu as gagné, Galiléen ! »

Flavius Claudius Julien (Julien II) (lat. Flavius Claudius Iulianus ; dans l'historiographie chrétienne Julien l'Apostat, lat. Iulianus Apostata; ou - 26 juin) - Empereur romain en -363 de la dynastie de Constantin. Le dernier empereur païen de Rome, rhéteur et philosophe.

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✪ Empereur romain Julien l'Apostat (rapporté par l'historienne Natalia Basovskaya)

✪ Empereur Julien l'Apostat

✪ Julien l'Apostat

✪ 16. Basile le Grand et Julien l'Apostat.

✪ Julien l'Apostat. Conférence en l'honneur du 8ème anniversaire de "Castalia".

Les sous-titres

Biographie

Le chemin vers le pouvoir

En 344, Julien et son frère Gall reçurent l'ordre de vivre dans le château de Macellum près de Césarée en Cappadoce. Bien que les conditions de vie correspondent à la position élevée des jeunes, Julian se plaint du manque de société, des restrictions constantes de liberté et de la surveillance secrète. C’est probablement à cette période qu’il faut attribuer les débuts de l’hostilité de Julien envers la foi chrétienne. Les frères sont restés dans cette position pendant environ 6 ans. Pendant ce temps, Constance sans enfant était très préoccupé par l'idée d'un successeur, car parmi les descendants directs de Constance Chlorus, seuls deux cousins de Constance, Gallus et Julien, restaient en vie après la persécution, l'empereur décida en 350 d'appeler Gallus. au pouvoir. Le faisant venir du château de Macellum, Constance lui donna le titre de César et le nomma gouverneur d'Antioche. Mais Gall fut incapable de faire face à la nouvelle situation et commit de nombreuses erreurs, éveillant contre lui des soupçons de déloyauté envers l'empereur. Gall fut convoqué par Constance pour être acquitté et fut tué en chemin en 354. La question de la succession du pouvoir se posa à nouveau. Sur l'insistance de l'impératrice Eusevia, qui a agi à cet égard contrairement aux plans du parti de la cour, Constance a décidé de ramener Julien au poste auquel il avait droit de naissance.

La réforme scolaire de Julien a porté le coup le plus sévère au christianisme. Le premier décret concerne la nomination des professeurs dans les principales villes de l'empire. Les candidats doivent être élus par les villes, mais pour approbation, ils sont soumis à la discrétion de l'empereur, de sorte que ce dernier ne peut approuver aucun professeur qu'il n'aime pas. Autrefois, la nomination des professeurs relevait de la responsabilité de la ville. Le deuxième décret, conservé dans les lettres de Julien, était bien plus important. « Quiconque, dit le décret, qui va enseigner quelque chose doit avoir une bonne conduite et ne pas avoir dans son âme une direction qui est en désaccord avec l'État. » Par direction de l’État, il faut bien entendu entendre la direction traditionnelle de l’empereur lui-même. Le décret considère qu'il est absurde que ceux qui expliquent Homère, Hésiode, Démosthène, Hérodote et d'autres écrivains anciens rejettent eux-mêmes les dieux vénérés par ces écrivains. Ainsi, Julien a interdit aux chrétiens d’enseigner la rhétorique et la grammaire à moins qu’ils ne se mettent à adorer les dieux. Indirectement, il était également interdit aux chrétiens d’étudier, puisqu’ils ne pouvaient pas (moralement) fréquenter les écoles païennes.

À l'été 362, Julien entreprend un voyage dans les provinces orientales et arrive à Antioche, où la population est chrétienne. Le séjour de Julien à Antioche est important en ce qu'il le convainquit de la difficulté, voire de l'impraticabilité, de la restauration du paganisme qu'il avait entreprise. La capitale de la Syrie resta complètement froide face aux sympathies de l'empereur qui la visitait. Julian a raconté l'histoire de sa visite dans son essai satirique " Misopogon, ou Beard Hater" Le conflit s'est intensifié après l'incendie du temple de Daphné, dont les chrétiens étaient soupçonnés. Julien en colère a ordonné la fermeture de l'église principale d'Antioche en guise de punition, qui a également été pillée et profanée. Des faits similaires se sont produits dans d’autres villes. Les chrétiens, à leur tour, brisèrent les images des dieux. Certains représentants de l'Église ont subi le martyre.

La campagne en Perse et la mort de Julien

Julian considérait que la principale tâche de politique étrangère était la lutte contre l'Iran sassanide, où régnait à cette époque Shah Shapur II le Grand (Bras longs ou longues épaules) (-). La campagne en Perse (printemps - été) fut d'abord très réussie : les légions romaines atteignirent la capitale de la Perse, Ctésiphon, mais se soldèrent par un désastre et la mort de Julien.

Ctésiphon s'est avéré imprenable même pour une armée de 83 000 personnes, bien que les troupes romaines aient déjà capturé cette ville à trois reprises auparavant. La situation a été aggravée par le fait que les renforts romains et les alliés arméniens, censés frapper Ctésiphon depuis le nord, ne se sont pas présentés. Un Persan, un vieil homme respecté et très raisonnable, promit à Julien de trahir le royaume perse et se porta volontaire pour être un guide en Perse. Julien brûla sa flotte stationnée sur le Tigre et ses surplus de vivres ; mais le traître conduisit les Romains dans le désert karmanite, où il n'y avait ni eau ni nourriture. Après la fuite des guides, Julien fut contraint d'entamer une retraite, pressé par les troupes ennemies. Le 26 juin 363, lors de la bataille de Maranga, Julien reçut trois blessures : au bras, à la poitrine et au foie. La dernière blessure fut mortelle. Selon certaines informations, les blessures auraient été infligées par un soldat de sa propre armée qui l'aurait offensé d'une manière ou d'une autre. Selon d'autres rumeurs, la mort de Julien était en réalité un suicide : réalisant que la position de son armée était désespérée, il chercha la mort au combat et se jeta sur la lance de l'ennemi. De tous ses contemporains, seul son ami, le célèbre orateur Libanius, rapporte qu'il a été tué par un chrétien, mais il admet également que ce n'est qu'une hypothèse. L'historien païen Ammianus Marcellinus (XXV. 3. 2 - 23) écrit à propos de la mort de Julien comme d'un tragique accident causé par négligence :

« Soudain, l'empereur, qui s'avançait à ce moment-là pour inspecter la région et n'était pas armé, reçut la nouvelle que notre arrière-garde avait été attaquée de manière inattendue par l'arrière. 3. Excité par cette désagréable nouvelle, il oublia son armure, ne saisit que son bouclier en signe d'alarme et se précipita au secours de l'arrière-garde, mais il fut tiré en arrière par une autre terrible nouvelle que le détachement avancé qu'il venait de quitter était dans le même danger. 4. Alors que lui, oubliant le danger personnel, s'empressait de rétablir l'ordre ici, un détachement persan de cataphractaires a attaqué nos siècles situés au centre. Ayant forcé l'aile gauche à céder, l'ennemi commença rapidement à nous encercler et combattit avec des lances et toutes sortes de projectiles, tandis que le nôtre supportait à peine l'odeur des éléphants et le terrible rugissement qu'ils émettaient. 5. L'empereur se précipita ici et se précipita dans les premiers rangs des combattants, tandis que nos hommes légèrement armés se précipitèrent et commencèrent à couper le dos et les tendons des Perses tournants et de leurs animaux. 6. S'oubliant, Julien, levant les mains avec un cri, essaya de montrer à son peuple que l'ennemi s'était retiré dans la peur, suscita l'amertume de ceux qui le poursuivaient et, avec un courage insensé, il se précipita lui-même au combat. Les candidats, dispersés par la panique, lui crièrent de tous côtés de se tenir à l'écart de la foule qui courait, comme s'il s'agissait de l'effondrement d'un immeuble sur le point de s'effondrer, et, sorti de nulle part, une lance de cavalerie le frappa soudainement, le coupant. la peau de son bras, lui a percé les côtes et s'est coincé dans la partie inférieure du foie. 7. En essayant de le retirer avec sa main droite, il sentit qu'il s'était coupé les veines de ses doigts des deux côtés avec une lame tranchante et qu'il tombait du cheval. Les gens qui ont vu cela ont rapidement couru vers lui et l'ont emmené au camp, où il a reçu une assistance médicale. 23. ...Tout le monde se tut, seulement lui-même réfléchit avec les philosophes Maximus et Priscus sur les hautes propriétés de l'esprit humain. Mais soudain, la blessure de son côté percé s'est ouverte plus largement, à cause d'un saignement accru, il est tombé dans l'oubli, et à minuit, il a demandé de l'eau froide et, après avoir étanché sa soif, a facilement perdu la vie... "

L'un des gardes du corps de Julien a affirmé que l'empereur avait été tué par un mauvais esprit envieux. Les informations concernant les derniers mots de Julian sont également contradictoires. Une source contemporaine rapporte que l’empereur, après avoir recueilli une poignée de son sang, le jeta au soleil en disant à son dieu : « Soyez satisfait ! » Près de la ville de Théodoret, Cyrus a enregistré qu'avant sa mort, Julien s'était exclamé : « Tu as gagné, Galiléen ! Cependant, le témoin oculaire et participant aux événements Ammianus Marcellinus (voir ci-dessus) ne rapporte rien de tel. Très probablement, la célèbre dernière phrase de Julien a été mise dans sa bouche par des historiens de l’Église.

« Qui était son assassin ? - l'autre cherche à entendre. Je ne connais pas son nom, mais ce n'est pas l'ennemi qui l'a tué, cela ressort clairement du fait qu'aucun des ennemis n'a reçu de distinction pour lui avoir infligé une blessure. ...Et une grande gratitude envers les ennemis qui ne se sont pas attribué le mérite d'un exploit qu'ils n'ont pas accompli, mais nous ont laissé chercher le tueur parmi nous. Ceux pour qui sa vie n'était pas rentable - et tels étaient ceux qui ne vivaient pas selon les lois - complotaient depuis longtemps contre lui, et au moment où l'occasion s'est présentée, ils ont fait leur travail, puisqu'ils ont été poussés à le faire et d'autres choses, le mensonge, qui n'a pas eu libre cours sous son règne, et surtout la vénération des dieux, dont le contraire a fait l'objet de leur harcèlement.».

Libanius. Discours funéraire de Julian.

À sa mort, Julien fut enterré dans un temple païen à Tarse, en Cilicie ; par la suite, son corps fut transféré dans son pays natal à Constantinople et placé dans l'église des Saints-Apôtres à côté du corps de sa femme, dans un sarcophage violet, mais sans service funéraire, comme le corps d'un apostat.

Patrimoine littéraire et philosophique

Julian a laissé derrière lui de nombreuses œuvres qui nous permettent de mieux connaître cette intéressante personnalité. Le centre de la vision religieuse du monde de Julien est le culte du Soleil, créé sous l’influence directe du culte du dieu perse de la lumière Mithra et des idées du platonisme, qui avaient alors dégénéré. Dès son plus jeune âge, Julian aimait la nature, notamment le ciel. Dans sa discussion « Sur le Roi Soleil », la principale source de la religion de Julien, il écrit que dès son plus jeune âge, il fut saisi d'un amour passionné pour les rayons de l'astre divin ; non seulement pendant la journée il voulait y fixer son regard, mais aussi les nuits claires il quittait tout pour aller admirer les beautés célestes ; plongé dans cette contemplation, il n'entendait pas ceux qui lui parlaient, et perdait même connaissance. La théorie religieuse assez obscure de Julien se résume à l'existence de trois mondes sous la forme de trois soleils. Le premier soleil est le Soleil le plus élevé, l'idée de tout ce qui existe, le tout spirituel et concevable ; c'est le monde de la vérité absolue, le royaume des principes premiers et des causes premières. Le monde que nous voyons et le soleil visible, le monde sensoriel, n'est qu'un reflet du premier monde, mais pas un reflet direct. Entre ces deux mondes, le concevable et le sensible, se trouve le monde pensant avec son soleil. Ainsi, nous obtenons une trinité (triade) de soleils, le concevable ou spirituel, le pensant et le sensuel ou matériel. Le monde pensant est le reflet du monde concevable ou spirituel, mais il sert lui-même de modèle au monde sensoriel, qui est un tel modèle, reflet du reflet, reproduction dans la deuxième étape du modèle absolu. . Le Soleil Suprême est trop inaccessible à l'homme ; le soleil du monde sensoriel est trop matériel pour être déifié. Par conséquent, Julian concentre toute son attention sur le Soleil pensant central, l’appelle le « Roi Soleil » et l’adore.

L'œuvre la plus importante de Julien, « Contre les chrétiens », a été détruite et n'est connue que grâce aux polémiques des écrivains chrétiens contre lui.

Ont perdu des discours poétiques, des panégyriques, des épigrammes, un ouvrage sur les mécanismes militaires, un traité sur l’origine du mal et un essai sur la guerre contre les Germains (une description de ses propres actions en Gaule avant 357). Julien était atticiste ; dans ses discours on retrouve de nombreuses réminiscences classiques (d'Homère et Hésiode à Platon et Démosthène), ainsi que sophistiques (de Dion de Prusse à Thémistius et Libanius). Il écrit cependant dans un langage vague, difficile à comprendre, parfois chaotique. Les œuvres de Julian ont plus de valeur en tant que documents de l'époque que comme œuvres littéraires.

L'image de Julian dans la fiction

Julien l'Apostat est le personnage principal du « drame mondial » César et le Galiléen d'Henrik Ibsen, du premier volet de la trilogie « Le Christ et l'Antéchrist » de Dmitri Merezhkovsky et du roman « L'empereur Julien » de Gore Vidal.

Deux romans de Valery Bryusov sont consacrés au règne de Julien : « Autel de la Victoire » et « Jupiter vaincu » (inachevé).

Julien l'Apostat apparaît dans l'histoire d'Henry Fielding "Un voyage aux enfers et autres choses".

Bibliographie

Œuvres de Julien

Dans la langue originale:

Juliani imperatoris qu'est-ce que supersunt. Rec. F.C. Hertlein. T.1-2. Lipsiae, 1875-1876.

En anglais:

Wright, W.C., Les œuvres de l'empereur Julien, Loeb Classical Library, Harvard University Press, 1913/1980, 3 volumes, dans Internet Archive
- Volume 1, n° 13. Discours 1-5.
- Volume 2, n° 29. Discours 6-8. Lettres à Thémistius, au Sénat et au peuple athénien, le prêtre. Césars. Misopogon.
- Volume 3, n° 157. Lettres. Épigrammes. Contre les Galiléens. Fragments.

En français:

L'empereur Julien. Œuvres complètes trad. Jean Bidez, Les Belles Lettres, Paris
- t. I, 1ère partie : Discours de Julien César (Discours I-IV), Texte établi et traduit par Joseph Bidez, édition 1963, édition 2003, XXVIII, 431 p. : Éloge de l'empereur Constance, Éloge de l'impératrice Eusébie, Les actions de l'empereur ou De la Royauté, Sur de le départ de Salluste, Au Sénat et au peuple d'Athènes
- Tome I, 2ème partie : Lettres et fragments, Texte établi et traduit par Joseph Bidez, édition 1924, édition 2003, XXIV, 445 p.
- t. II, 1ère partie : Discours de Julien l'Empereur (Discours VI-IX), Texte établi et traduit par Gabriel Rochefort, édition 1963, édition 2003, 314 p. : À Thémistius, Contre Hiérocléios le Cynique, Sur la Mère des dieux, Contre les cyniques ignorants
- t. II, 2e partie : Discours de Julien l'Empereur (Discours X-XII), Texte établi et traduit par Christian Lacombrade, édition 1964, édition 2003, 332 p. : Les Césars, Sur Hélios-Roi, Le Misopogon,

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Recherche

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Entre le concile de Nicée et l'accession au trône de Julien, neveu de Constantin, en 361, l'Église chrétienne avait tous les moyens de se renforcer pleinement et de s'établir dans l'empire. La position mutuelle du paganisme et du christianisme au tout milieu du IVe siècle. est clairement compris dans l'œuvre de l'écrivain chrétien Firmicus, qui a été attribuée aux empereurs Constance et Constant et qui visait à les encourager à éradiquer à terme le culte païen. Il est également très caractéristique pour évaluer la situation politique du paganisme que le calendrier romain de 354 ne mentionne ni les fêtes païennes, ni les sacrifices, ni les cérémonies religieuses. En un mot, il ne fait aucun doute que la religion païenne se dirigeait vers un oubli progressif. Et pourtant, il y a eu un homme d'État - mais c'était un empereur romain - qui a décidé de retourner l'histoire en arrière, ramenant le monde romain au culte païen. La tâche entreprise par Julien était impossible, voire nuisible au sens culturel et historique, mais pour autant, son étonnante persévérance, sa discipline morale, sa haute éducation, les qualités charmantes de son âme et, enfin, l'aventure même de sa réforme religieuse, qui Si tragiquement terminé, Julian a longtemps gagné la sympathie des chercheurs. L’idée de la possibilité d’un retour à un culte païen ne doit pas paraître complètement folle. Au contraire, elle s’appuyait sur les opinions morales et religieuses de pans importants de la société. Sous les fils de Constantin, des mesures sont prises pour fermer les temples païens, mais ces mesures n'atteignent pas partout leurs objectifs. En 341, Constance promulgue une loi contre les sacrifices païens, mais la loi de 342 ordonne la préservation des temples en dehors de Rome auxquels sont associés les jeux publics. Bien que le préfet de Rome ait interdit les sacrifices dans la ville même, cette interdiction n'a pas été appliquée. A Rome, les lois de Constantin suscitent la haine contre elles-mêmes, notamment dans les hautes sphères. C'est sur cette adhésion du Sénat romain à l'ancienne religion que reposèrent les espoirs de succès de Magnence lorsqu'il se déclara empereur. La première chose que Constance fit après sa victoire sur Magnence fut d'interdire les sacrifices. En 353, il publie également un édit qui ordonne la fermeture des églises et interdit la visite des lieux de culte sous peine de mort et de confiscation des biens.

Le fils de Constantin se caractérisait par la même politique à l'égard de la religion qui guidait Constantin lui-même : la religion ne devait pas être imposée ; celui qui le voulait pouvait rester dans le paganisme et suivre sa foi dans sa maison ; religieux, mais pour des motifs politiques (magie, sorcellerie, divination sur le sort futur de l'État et de l'empereur). En conséquence, le paganisme, surtout en Occident, avait encore des adeptes. Bien qu'en 357, sur ordre de Constance, la statue de Victoria ait été retirée du Sénat afin d'empêcher les victimes païennes d'entrer au Sénat, l'aristocratie romaine est en même temps restée fidèle à l'ancienne foi et Constance a laissé les vestales et les prêtres. à Rome, en nomma de nouveaux aux sièges vides et ordonna de débloquer les sommes nécessaires au maintien du culte. En 358, l'empereur ordonna l'élection de sacerdos pour l'Afrique. De même que les fils de Constantin déclarèrent leur père déifié, Constance et Constance eux-mêmes furent classés parmi les divi et portèrent sans aucune hésitation le titre de pontifex maximus.

Commençons par fournir des informations biographiques sur Julian. Fl. Claudius Julianus était le neveu de Constantin le Grand et descendait de Julius Constance, décédé peu de temps après la mort de Constantin le Grand (337) lors d'une rébellion militaire. Il est né en 331 et est resté 6 ans après la mort de son père, mais a perdu sa mère au cours de la première année de sa vie. On ignore où il se trouvait avec son frère Gall lors du désastre de 337, mais il est certain qu'il en a gardé un souvenir précis. Julian a reçu une bonne éducation, dirigée par l'eunuque Mardonius, qui a réussi à orienter les capacités réceptives du garçon vers l'étude des écrivains classiques et de la philosophie ancienne. Selon toute vraisemblance, Julien a d'abord vécu près de Constantinople, peut-être à Nicomédie, où Mgr Eusèbe veillait sur lui et supervisait son éducation religieuse chrétienne. Des traits très expressifs sont notés dans le personnage de Julien et dans ses écrits ultérieurs dans deux directions : des connaissances variées et larges glanées dans l'étude des écrivains anciens, et une érudition profonde dans les livres de l'Écriture Sainte, qu'il a habilement utilisés dans sa lutte contre Les chrétiens.

En 344, les deux frères reçurent l'ordre de vivre dans le château de Macellum près de Césarée Cappadrica. Bien que les conditions de vie correspondent à la position élevée des jeunes, Julian se plaint du manque de société, des restrictions constantes de liberté et de la surveillance secrète. C’est probablement à cette période qu’il faut attribuer les débuts de l’hostilité de Julien envers la foi chrétienne. Les frères sont restés dans cette position pendant environ 6 ans. Pendant ce temps, Constance sans enfant était très préoccupé par l'idée d'un successeur. En raison des descendants directs de Constantin, seuls deux cousins de Constance, Gallus et Julien, restaient en vie, l'empereur décida en 350 d'appeler Gallus au pouvoir. Le faisant venir du château de Macellum, Constance lui donna le rang de César et désigna Antioche pour son séjour. Mais, comme il s'est vite avéré, Gall ne savait pas comment faire face à la nouvelle situation et a commis de nombreuses erreurs, éveillant contre lui des soupçons de déloyauté envers l'empereur. Gall fut convoqué par Constance pour être acquitté et tué sur la route en 354. La question de la succession du pouvoir se posait alors à nouveau. Sur l'insistance de l'impératrice Eusevia, qui a agi à cet égard contrairement aux plans du parti de la cour, Constance a décidé de ramener Julien au poste auquel il avait droit de naissance.

Déjà la nomination de Gall comme César aurait dû avoir un effet favorable sur le sort de Julien. Il fut autorisé à vivre à Constantinople, et seul le large cercle de connaissances qui se forma bientôt autour de Julien poussa l'empereur à lui donner un autre endroit où vivre et poursuivre ses études, à savoir la ville de Nicomédie. Ici enseignait le célèbre rhéteur Libanius, qu'il était cependant interdit à Julien d'écouter. Mais ici, dans la période de 350 à 354, se produisit avec Julien une révolution morale, préparée de longue date et qui le conduisit à la négation du christianisme, qu'il appela la secte galiléenne. La lecture des œuvres de Libanius, et surtout sa connaissance et son amitié avec les philosophes Maximus (d'Éphèse) et Edesius, eurent une influence décisive et profonde sur Julien. Ces philosophes combinaient la rêverie et l’idéalisme pervers avec des idées néoplatoniciennes. Dans le cercle d'amis proches de Julien, ils ridiculisent la légende du Galiléen et préparent le jeune prince à une mission de réforme dans le domaine de la religion. L'année de la mort de Gall, Julian était déjà un jeune homme pleinement développé ; il avait alors 23 ans. Invité à Milan après la mort de Gall, bien qu'il ne trouve pas grâce auprès de l'empereur, il obtient néanmoins la liberté de visiter Athènes (355). Ici Julien était au centre de la vie culturelle et intellectuelle de cette époque, où en même temps les grandes figures de l'Église, Basile le Grand et Grégoire de Nysse, suivaient des cours de sciences avec Julien. Julien apporta d'Athènes une connaissance des piliers de l'ancienne culture déchue, le grand prêtre des mystères d'Éleusin le reconnut digne des plus hauts degrés, ce qui indiquait déjà une rupture complète avec le christianisme et un retour à la « religion paternelle », comme Julian l'a souvent exprimé.

Après avoir passé seulement quelques mois à Athènes (de juillet à octobre), Julien fut de nouveau invité auprès de l'empereur Constance, et cette fois un changement complet de fortune l'attendait. Du rôle d'étudiant, arborant une robe philosophique, une tête négligée et des mains tachées d'encre, Julien dut soudain se transformer en courtisan. Le 6 novembre, il est solennellement déclaré César, et en même temps il se voit confier une mission politique et militaire extrêmement importante : la gestion de la province des Gaules. Quelques jours plus tard, il épousa Helena, la sœur de Constance, et partit avec un petit détachement militaire vers sa destination.

Julian considérait sa nomination comme une condamnation à mort. La situation en Gaule était désespérée et, bien entendu, il n'était pas possible pour un jeune homme qui venait de quitter ses années d'étudiant de pacifier cette province. Toutes les fortifications construites sur la rive gauche du Rhin furent percées et détruites par les Allemands, les villes furent ravagées et dévastées. La province entière était dans une position sans défense et prête à devenir la proie des barbares. À tout cela, il faut ajouter que le suspect Constance n’a pas mis suffisamment de fonds à la disposition de Julien et n’a pas déterminé l’attitude de l’empereur envers les plus hauts gradés administratifs et militaires de la province, c’est-à-dire le préfet du prétoire et les chefs du corps militaire. Cela mit le tsar dans de grandes difficultés, surtout au début, lorsqu'il commença à se familiariser pratiquement avec les affaires militaires. Julien a passé cinq ans en Gaule et a découvert des talents militaires si brillants et a remporté des succès si importants dans les guerres avec les Allemands que la Gaule a été complètement débarrassée de ses ennemis et que les Allemands ont cessé de menacer les villes et les forteresses romaines sur la rive gauche du Rhin. Au cours de ses guerres, Julien captura plus de 20 000 prisonniers, qu'il utilisa pour construire des villes détruites, rétablit les communications le long du Rhin et approvisionna la Gaule en céréales importées de Grande-Bretagne sur les navires qu'il construisit. Une victoire particulièrement éclatante fut remportée à Strasbourg en 357, où 7 rois combattirent Julien et où le roi germanique Knodomir fut capturé.

Les succès de Julien ne pouvaient qu'accroître son autorité et attirer vers lui la chaleureuse sympathie de l'armée et du peuple. L'empereur était particulièrement mécontent de la popularité croissante de César : « La valeur de Julien brûla Constance », dit l'historien Marcellin, bien que les courtisans ridiculisent le caractère et l'apparence de Julien et tentent de minimiser ses mérites militaires aux yeux de Constance.

En 360, l'empereur se préparait pour une campagne en Perse, où les hostilités ne s'arrêtèrent pas et où les Perses transférèrent la guerre aux régions romaines - la Mésopotamie et l'Arménie. Les troupes asiatiques étaient censées être renforcées par des troupes européennes, pour lesquelles Constance exigea que Julien envoie une partie de ses meilleures légions éprouvées à l'Est. César accepta cette demande comme un signe de méfiance envers lui-même, car sans armée, il ne pouvait tenir en Gaule ; de plus, les troupes gauloises reçurent avec beaucoup de mécontentement la nouvelle de la campagne d'Orient. Dans ces conditions, une émeute militaire et la proclamation de Julien comme empereur eurent lieu à Paris, où séjournait alors César. La nouvelle de ce qui s'était passé à Paris parvint à l'empereur à Césarée en Cappadoce. Si Constance ne trouvait pas possible de reconnaître le fait accompli et de conclure un accord avec Julien, alors une guerre intestine l'attendait, qui n'a pas éclaté uniquement parce que l'empereur, occupé aux préparatifs de la campagne, se trouvait en Asie Mineure dans le l'été et l'hiver 360 et seulement au printemps 361. pourraient commencer à s'installer en Europe.

Après avoir été proclamé Auguste, dans sa lettre à Constance, Julien tenta de se justifier et proposa de conclure un accord sur ce qui s'était passé. Mais comme Constance exigeait qu'il soit complètement et complètement retiré des affaires et que, pendant ce temps, l'armée jurait de le servir et de soutenir ses droits, Julien décida d'entrer en guerre contre Constance. Il maîtrisait déjà les cols alpins, établissait son quartier général principal à Niš, prenait sous son règne l'Illyrie, la Pannonie et l'Italie et collectait d'énormes fonds pour la guerre, lorsque la mort inattendue de Constance le 3 novembre 361 libéra Julien de la nécessité de commencer une guerre intestine. Le 11 décembre 361, Julien entra à Constantinople en tant qu'héritier direct et légal des empereurs romains, le Sénat et Dimes approuvèrent l'élection de l'armée.

Les activités de l'empereur Julien doivent être évaluées sur la base des faits liés à l'époque de son autocratie. Notez qu'en décembre 361, il fut reconnu comme empereur et que le 26 juin 363, il mourut après avoir reçu une blessure mortelle lors d'une bataille avec les Perses près de Ctésiphon. Il faut étaler sur un an et demi ses diverses mesures, législatives, administratives et surtout littéraires et polémiques, pour la lutte contre le christianisme et la restauration du paganisme et, d'autre part, de vastes préparatifs pour la guerre de Perse et son marche victorieuse à travers le Tigre et l'Euphrate, jusqu'au cœur même de la Perse, où se sont déroulées les glorieuses batailles d'Alexandre le Grand. L'énormité même de ces entreprises peut indiquer que, chez Julien, l'histoire a affaire à un homme remarquable, et l'extrême brièveté de la période de gestion indépendante de l'empire par Julien devrait servir à expliquer pourquoi ni l'une ni l'autre entreprise n'a été menée à son terme et pourquoi, dans des événements d'une telle importance, comme une réforme religieuse, il n'y avait ni cohérence ni cohérence logique. Mais avant de passer à l’évaluation des activités de Julien, disons quelques mots de son règne d’un an et demi.

De décembre 361 à juin 362, Julien séjourne à Constantinople. Durant cette période, des ordres importants devaient tomber pour remplacer le culte chrétien par un culte païen, et en même temps il dressait les principales objections au christianisme. Au début, l'empereur promet d'être impartial, de ne violer ni la conscience des païens ni des chrétiens, mais lorsqu'il vit que la réforme ne se déroulait pas aussi bien qu'il le souhaitait, la passion, l'irritation et l'intolérance apparurent dans ses actions et ses ordres. De la moitié de juillet 362 à mars 363, l'empereur passa à Antioche en partie à la préparation de la campagne de Perse, en partie à la rédaction d'instructions pour l'établissement d'un culte païen, et en partie, enfin, à la préparation d'œuvres littéraires (Misopogon) . De mars à fin juin 363, Julien fait la guerre aux Perses. Cette vaste entreprise militaire fut conçue et dotée de tous les moyens que l’empire pouvait fournir. Une armée importante a été rassemblée (plus de 60 000 hommes), des mesures ont été prises pour préparer des fournitures militaires et de la nourriture, un détachement auxiliaire du roi arménien a été invité et une immense flotte a été préparée sur l'Euphrate pour livrer des armes et des fournitures. Mais les conditions dans lesquelles Julien dut cette fois faire la guerre étaient loin de celles qu'il connaissait en Gaule. Il y eut de nombreuses difficultés imprévues, qui s'aggravèrent à mesure que l'armée romaine s'éloignait de la frontière romaine vers la Mésopotamie. Tout d'abord, Julien détruisit des villes et des villages sur son passage et détruisit des provisions qu'il ne pouvait pas utiliser. La flotte qui accompagnait l'armée le long de l'Euphrate et qui était transférée par canal jusqu'au Tigre fut d'une grande aide, mais Julien décida d'y mettre le feu alors qu'il était près de Ctésiphon, se privant ainsi de moyens auxiliaires très importants en cas de retraite. Après avoir abandonné le siège de Ctésiphon, Julien se dirigea vers le nord de la Perse, et ici la cavalerie perse commença à le presser fortement de tous côtés, dévastant la zone à travers laquelle marchait l'armée romaine et la tourmentant de faim et de toutes sortes de privations. Dans de telles conditions, le 25 juin 363, Julien entra négligemment sur la ligne de front de l'armée et fut touché au côté par une lance ennemie. Le lendemain, il mourut des suites de sa blessure.

Au milieu du IVe siècle, en grande partie à cause de cet attrait continu du paganisme, le début de l'Empire byzantin a connu un épisode intéressant et frappant de restauration païenne de courte durée associé au nom de Flavius Claudius Julian - mieux connu sous le nom de Julien l'Apostat - le dernier empereur païen.

La vie de ce monarque éphémère est certainement remarquable. Il était issu de la famille de Constantin le Grand et était le fils de son demi-frère. Il avait six ans lorsque Constantin le Grand meurt, et la première tragédie se produit : son père, son oncle et ses cousins ont été tués par des soldats mutins qui préconisaient que le trône et l'héritage de Constantin soient partagés uniquement entre les fils du premier chrétien. empereur et ne pas aller dans les branches collatérales de la maison dirigeante. Julien reste orphelin ; le seul qui a survécu à ce terrible massacre en 337 est son demi-frère Gall.

Par la suite, Julien vécut longtemps en exil, d'abord à Nicomédie, où son éducation fut supervisée par le célèbre évêque arien Eusèbe, puis en Cappadoce. Essentiellement, il vivait comme un captif de la dynastie régnante et, afin de garantir qu'à l'avenir il ne constituerait une menace pour personne, il se préparait apparemment à une carrière théologique.

Le christianisme imposé de force à un enfant a provoqué le rejet dans l’âme du garçon. Il n'associait cette religion qu'aux conflits sans fin entre les Nicéens et les Ariens, ainsi qu'à la maison impériale au pouvoir, qui avait le sang de sa famille sur les mains. C'est dans sa petite enfance que le garçon est tombé amoureux de la poésie et de la littérature grecques, et sous l'influence de la tradition culturelle, une révolution culturelle a commencé dans son âme : il a commencé à honorer secrètement les anciens dieux grecs.

Son destin change au début des années 50, lorsque son demi-frère est nommé co-empereur junior de l'empereur Constance II. Julian a la possibilité de recevoir une bonne éducation. Il se rend d'abord à Nicomédie, puis à Éphèse, où il étudie auprès des grands philosophes de l'école néoplatonicienne. Plus tard, son frère fut exécuté, mais, ayant survécu à la disgrâce, il se rend à Athènes, où il se consacre enfin aux cultes païens.

Il faut dire que l’initiation de Julien aux cultes païens, aux mystères d’Eleusis, s’est faite en secret. Officiellement, il a continué à être un chrétien zélé, et afin d'écarter tout soupçon d'apostasie, il a même prétendu être un lecteur dans l'église (un lecteur est un rang junior de l'église).

Cependant, en 355, la vie du jeune homme change radicalement. Son cousin Constance II, meurtrier de ses proches, décide d'envoyer son dernier parent comme co-dirigeant en Gaule. Julien est nommé César des Gaules, et ici le jeune homme, qui n'a jamais quitté l'école, aux ongles rongés et aux mains toujours couvertes d'encre, se découvre d'extraordinaires talents administratifs et militaires. En seulement cinq ans, le jeune homme retourne sous la domination romaine une province apparemment complètement perdue. Il améliore l'économie de la Gaule, assure la sécurité des frontières et gagne l'amour et le respect des soldats. À plusieurs reprises, Julien bat les Alamans, les Francs, les Hamavs - toutes ces tribus germaniques qui attaquent les frontières de l'empire. Les soldats raffolent de lui.

En 360, un conflit éclate entre le César gaulois et l'empereur Constance. Constance, vaincu lors de la guerre de Perse, regarde avec mécontentement le succès de son cousin. Il lui ordonne d'envoyer presque toutes ses troupes à l'Est. Julien accepte, mais lors de l'envoi des troupes, une émeute éclate : l'armée proclame Julien empereur.

Ayant été proclamé empereur, Julien déclare bientôt qu'il adhère à l'ancienne religion romaine. En 365, il devient l'unique empereur de l'Empire romain et tente de restaurer le culte païen traditionnel. Il n'organise pas de persécution ouverte, mais étant une personne instruite, il comprend que le sang des martyrs est la semence de l'Église. Mais avec toutes sortes de ruses secrètes et astucieuses, il essaie de forcer l’armée et les responsables gouvernementaux à accepter le paganisme. Jérôme de Stridonsky écrira plus tard à propos de ses actions qu'il s'agissait d'une « persécution douce », qui attirait plutôt la vénération des dieux que la forçait.

Néanmoins, les 18 mois de règne de Julien – il mourra en 363 lors de la campagne contre la Perse – laisseront un souvenir indélébile dans l'histoire de l'Empire romain d'Orient. Pour l’ensemble de l’élite instruite, Julien deviendra une idole, un empereur idéal, un modèle qui a tenté de ralentir, voire d’arrêter la transformation de l’ancien État en de nouvelles formes. Et pour les chrétiens, il deviendra un apostat, un nouvel Assyrien, un nouveau dragon, un méchant qui a essayé par tous les moyens de combattre Dieu et d'arrêter l'inévitable.

La mort de Julien a mis fin à sa tentative de redonner au paganisme un statut officiel. Cependant, les païens, qui étaient auparavant silencieux et ne comprenaient pas ce qui se passait, se sont rendu compte au cours de ce règne de 18 mois qu'ils étaient nombreux, qu'ils avaient le pouvoir politique et qu'il valait la peine de compter avec eux. Cela a forcé les empereurs romains d'Orient ultérieurs, successeurs de Julien, à maintenir une politique de tolérance religieuse pendant près de trois siècles supplémentaires. Les païens n'étaient pas persécutés, ils étaient autorisés à pratiquer presque toutes les formes de culte traditionnel et, en général, un certain compromis, le statu quo, entre le paganisme et le christianisme était maintenu.

Ce n'est qu'en 391 que l'empereur Théodose, en grande partie sous l'influence de circonstances extérieures et en partie pour des raisons internes, déclara hors la loi tous les cultes païens. Par la suite, sous Théodose et ses successeurs immédiats, un certain nombre d'édits anti-païens plus péremptoires et plus durs furent adoptés, mais, apparemment, ils ne furent pas mis en œuvre. Le pouvoir impérial a peur de s'aliéner l'aristocratie païenne encore très influente, une partie importante de la population, l'armée et même la plus haute aristocratie. Des lois anti-païennes sont postulées mais non appliquées. En fait, la préservation des traditions païennes, même sous la domination des païens dans certaines régions, par exemple à Baalbek ou à Carrhae (ces villes étaient complètement païennes jusqu'à la seconde moitié du VIe siècle), est fermée aux yeux.

Un exemple intéressant de l'attitude réelle des empereurs chrétiens à l'égard des cultes païens au Ve siècle est le témoignage de Mark Deacon, un hagiographe du Ve siècle, qui décrit l'attitude de l'empereur Arcadius, sous le règne duquel des édits anti-païens très sévères furent publiés. adopté, à l'information selon laquelle dans la ville de Gaza la population locale a osé honorer ouvertement les anciens dieux. Arkady répond : « Je sais que les habitants sont voués à l'idolâtrie, mais ils paient beaucoup d'impôts au trésor public. J’ai peur que si nous les dispersons, ils prennent peur et s’enfuient. Ainsi, même pour les souverains chrétiens très zélés, il restait clair que l’époque n’avait pas encore officiellement et ouvertement persécuté les païens.

Les païens du Ve siècle étaient encore assez puissants et influents dans l’État romain d’Orient. C'était une partie importante de l'intelligentsia ; par exemple, une importante académie païenne platonicienne a été préservée à Athènes. Et le Ve siècle est l'époque de son prochain apogée : à cette époque le grand Proclus enseignait ici. Il existait à Alexandrie une école païenne, dirigée au début du Ve siècle par la célèbre Hypatie, puis par des personnages comme Isidore, Olympiador, etc.

Le maintien de leur influence dans la vie politique et culturelle a donné à certains païens l'espoir qu'il serait possible de remonter le temps et de revenir au culte ouvert des dieux. Même au début du VIe siècle, l'historien païen Zosime affirmait que la cause des anciens dieux n'était pas encore perdue. Jusqu'à la fin du Ve siècle, des émeutes païennes éclatèrent avec des slogans pour le retour du culte des dieux paternels. Par exemple, l’une de ces rébellions était dirigée par le célèbre magicien et sorcier Pamprepius, également originaire d’Égypte.

Certains pensent que sous l'influence de la propagande de l'intelligentsia païenne, le futur empereur de l'Empire romain d'Occident, Procopius Anthemius, qui a dirigé la Rome antique pendant plusieurs années à la fin des années 60 et au début des années 70, s'est également converti au paganisme.

En fait, l'État n'a commencé à persécuter systématiquement les païens qu'au 6ème siècle, à l'époque de Justinien, mais nous y reviendrons séparément.