Âge des civilisations. Âge des civilisations Europe v1.15

Les premières sociétés agricoles constituaient la couche initiale sur la base de laquelle, dans une certaine situation, la formation de la civilisation s'effectuait. Croissance et création démographique moyens efficaces l’obtention de nourriture était le point de départ le plus important pour de nouveaux progrès. Un nouveau mode de vie, basé dans le domaine de la culture matérielle sur un certain système de survie, une gamme croissante et de plus en plus complexe de besoins personnels et sociaux ont stimulé le développement d'industries spécialisées. Des changements parallèles et interconnectés se sont produits dans structure sociale, des institutions sociales jusque-là inconnues ont émergé et se sont développées. En raison des changements en cours, l'ère agricole primitive est remplacée par une période qualitativement nouvelle. Les découvertes archéologiques et les succès dans le déchiffrement des systèmes d'écriture anciens caractérisent clairement comme un phénomène particulier et marquant le type de premières civilisations mises en avant par le progrès historique à l'avant-garde de l'histoire, tant dans l'Ancien que dans le Nouveau Monde, à la fin de l'ère primitive.

Il y a des raisons de croire que dans la séquence historique des différents types de civilisations, les premières civilisations représentent un phénomène spécifique à une époque et, dans un certain sens, mis en scène. Les sources d'information, qui sont principalement (et pour la période de formation de la civilisation exclusivement) des données archéologiques, permettent tout d'abord de caractériser la culture matérielle des premières civilisations. Déjà dans cette zone, on peut observer des phénomènes qui ont un caractère qualitatif spécifique, reflétant des caractéristiques temporaires. Comme le note à juste titre G.N. Volkov, le progrès du monde objectif en tant que pouvoir objectivé de la connaissance reflète le progrès général de la société (Volkov, 1976, p. 15).

L'essence socio-économique des processus de formation des civilisations anciennes est la formation d'une société de classes et la formation de l'État. Les signes des civilisations, largement connus du monde objectif de la culture étudiée par l'archéologie, sont généralement combinés en une triade : villes, architecture monumentale et écriture (Daniel, 1968, p. 25 ; Redman, 1978, pp. 216-218). Peut-être que le premier des signes, à savoir les villes, peut être remplacé par un artisanat très développé, séparé de l'agriculture, qui constituait d'ailleurs l'un des aspects essentiels du processus même de formation des villes et du fonctionnement ultérieur des structures urbaines. Centres qui remplissaient des fonctions urbaines (de la gestion des districts ruraux au leadership idéologique), dans les conditions de divers systèmes d'habitat et de spécificités traditions culturelles pourrait avoir une apparence morphologique différente. En Asie occidentale, dans l'Hindoustan et dans la Chine ancienne, il s'agissait de villes avec des bâtiments surpeuplés et une architecture de grande hauteur, en Grèce Crète-mycénienne - des palais et des complexes économiques, dans le Nouveau Monde, un type de développement dispersé prévalait. Les fonctions régionales et centrales de ces structures, présentes dans toutes les civilisations anciennes, sont similaires dans leur contenu aux fonctions des villes, et seules les caractéristiques morphologiques conduisent à certaines réserves dans l'utilisation du terme « ville » (Lenzman, 1963, p. 130 ; Gouliaev, 1979).

Les données disponibles permettent de caractériser quelques traits essentiels de la base économique des premières civilisations et de caractériser leur mode de production inhérent. Comme on le sait, le mode de production est un concept fondamental du matérialisme historique et est considéré comme un moyen historiquement déterminé d'obtenir les biens matériels nécessaires aux personnes pour la production et la consommation personnelle, comme une unité dialectique des forces productives et des relations de production (Essais sur l'histoire). Matérialisme, 1981, pp. 82-86 ; Kulikov, 1980, pp. 17-18). Dans le même temps, les chercheurs soviétiques soulignent divers aspects de ce concept fondamental. Ainsi, si l'on garde à l'esprit l'image matérielle de la production, elle apparaît alors comme une méthode technologique de production (Kulikov, 1980, p. 17), compte tenu de la terminologie utilisée par K. Marx (Marx, Engels, vol. 49). , p. 89-90 ). G.N. Volkov caractérise la méthode technologique de production comme une manière historiquement déterminée de combiner divers éléments des forces productives, principalement l'homme et la technologie (Volkov, 1976, p. 42). La description détaillée des forces productives donnée par ce chercheur est très importante, car il constate que des pans progressivement plus larges de la vie humaine ont été entraînés dans l'activité productive. Cela fait référence à la croissance démographique avec une augmentation correspondante du nombre de personnes valides, à la division du travail, à sa coopération, à l'amélioration des moyens de communication et à l'éducation reçue par les travailleurs (Volkov, 1976, p. 42). ). historiens soviétiques Ils notent également que K. Marx dans ses travaux a utilisé le terme « mode de production » dans différents volumes - comme catégorie générale et comme concept spécifique, désignant le mode de production de diverses sociétés réelles (« mode de production national ») ( Pavlovskaïa, 1965, p. 93 ; Kachanovsky, 1971, p. Après ces commentaires et considérations générales, passons aux matériaux spécifiques. Comme l'ont noté à plusieurs reprises les chercheurs, les centres de civilisations anciennes qui ont émergé de manière indépendante et indépendante, comme en témoigne leur spécificité culturelle, y compris les systèmes d'écriture, comprennent Sumer (Fig. 10), l'Égypte, Harappa, la Chine Yin, la Grèce Crète-mycénienne, un groupe de civilisations mésoaméricaines et de civilisations anciennes du Pérou. Dans ce dernier cas, cependant, l'écriture hiéroglyphique a été remplacée par des méthodes plus primitives de stockage et de transmission de l'information - le système des haricots avec des signes appliqués dans la culture Mochica (Berezkin, 1983a, pp. 47-98), et plus tard le puits -connue « lettre » nouée Inca - le quipu. Mais sous d'autres formes, le processus de formation d'une civilisation ancienne dans le centre sud-américain est présenté assez clairement. Le niveau des diverses industries dans tous ces centres primaires était très élevé, même si dans de nombreux cas il reposait sur réalisations techniquesÉpoque néolithique. Avec une compréhension simplifiée des forces productives comme une sorte de fétiche, il existe une idée largement répandue sur l'importance cardinale et qualitative de l'introduction de produits en cuivre dans la production et de leur remplacement par des outils en pierre. À cela s’ajoute notamment la volonté des travaux généraux d’expliquer les succès des premières civilisations par le passage du Néolithique au Chalcolithique. Avec cette approche, l’ensemble des premières civilisations de la Méso-Amérique, où les produits métalliques n’étaient pas du tout connus, est laissé pour compte. La période de formation de l'ancienne civilisation péruvienne jusqu'aux complexes Mochica a également été assurée dans une large mesure par des outils non métalliques. Comme l’a montré l’étude de l’efficacité des outils anciens, les outils de type néolithique sont souvent presque aussi productifs que les produits en cuivre. Par exemple, la productivité d'une faucille avec une lame en silex s'est avérée presque égale à la productivité d'une faucille en cuivre (Korobkova, 1978 ; 1981a, pp. 68 - 73). Ce n’est pas pour rien que les faucilles en silex insérées étaient courantes en Égypte à l’époque des premières dynasties, comme en témoignent les découvertes du tombeau de Saqqarah. Il ne faut pas parler de la plus grande efficacité des outils en cuivre par rapport à ceux en pierre, mais avant tout de l'efficacité du processus de production lui-même, notamment avec l'introduction de la coulée, qui permet la réplication massive d'objets (Archéologie de l'URSS , 1982, p.6).

La considération des forces productives dans un sens large, sans les réduire unilatéralement aux matériaux utilisés dans la fabrication des outils, montre le saut significatif qui caractérise le mode technologique de production des premières civilisations. C’est d’abord la forte augmentation de la population active, composante la plus importante des forces productives, qui fut l’une des conséquences significatives révolution néolithique. Et ce n’est pas un hasard si les centres des premières civilisations se caractérisent par une forte concentration de population. Ainsi, en Crète, selon des estimations approximatives, le nombre d'habitants était de 4000 avant JC. e. est déterminé à 12 000 personnes, à 3 000 à 65 000 et à 2 000 à 200 000 (Renfrew, 1970, pp. 383-400). A Sumer, dans la région d'Uruk, pour le milieu du IVe millénaire avant JC. e. L'existence de 17 petites agglomérations et de trois grands centres (« villes ») a été établie. À la fin de ce millénaire, au moment de l'apparition des tablettes pictographiques de l'économie des temples, leur nombre augmente respectivement à 112 et 10, sans compter la croissance d'Uruk elle-même, qui se transforme en une sorte de supercentre (Adams, Nissen , 1972, p.18). La population maya totale des basses terres est estimée à 1 million (Willey, 1980, pp. 513-563 ; Weaver, 1981, p. 271). Ces masses importantes de population sédentaire ont assuré une forte augmentation du volume des produits de production, principalement dans le domaine de l'agriculture, devenue hautement spécialisée. En règle générale, la coopération professionnelle est actuellement utilisée à grande échelle. En fait, la croissance du produit excédentaire agricole et la croissance démographique sont deux phénomènes interdépendants.

La grande efficacité de l’agriculture irriguée dans l’ancienne Mésopotamie est bien connue, où le recours à l’irrigation artificielle permettait de récolter deux récoltes par an. Même le poids des grains de céréales dans les zones d’irrigation du sud de la Mésopotamie était deux fois supérieur à celui des grains de variétés similaires dans les régions plus septentrionales. Dans le même temps, les travaux de création d'un système de canaux et de son entretien, ainsi que les mesures de remise en état des terres dans les conditions marécageuses du cours inférieur du Tigre et de l'Euphrate, ont nécessité l'activité organisée et ciblée d'importantes équipes. Ce fut un facteur décisif de progrès tout en préservant les outils archaïques de l’agriculture. Comme on le sait, l'ouvrage de K. Marx « Formes précédant la production capitaliste » revêt une grande importance pour l'étude de l'histoire ancienne. S'appuyant sur des manifestations relativement tardives de l'Antiquité asiatique, K. Marx a donné une analyse théorique de structures génétiquement très anciennes. Il a spécifiquement souligné que « les conditions communes à tous pour une appropriation effective par le travail, les canaux d’irrigation », semblaient dans les temps anciens être « l’œuvre d’un principe unique et supérieur – un gouvernement despotique planant sur les petites communautés » (Marx, Engels, vol. 46, première partie, p. 464). Les systèmes agricoles hautement productifs des premières civilisations, avec toutes les différences locales naturelles, exigeaient en règle générale un travail commun. Parallèlement, en Mésopotamie et au Pérou, on visait à l'irrigation et à la création d'un système de canaux, en Egypte à des travaux de bonification, en Chine à des mesures d'ingénierie hydraulique pour lutter contre les inondations qui menacent les cultures dans les zones fertiles à proximité immédiate du fleuve Jaune. Rivière. Comme l’ont montré de nouvelles études, dans la zone des civilisations mésoaméricaines, l’agriculture sur brûlis, malgré toute son efficacité dans cette situation environnementale, n’était pas le seul type d’utilisation des terres. Dans les zones précédemment occupées par les civilisations locales, la présence d'une agriculture en terrasses sur les pentes, l'utilisation des zones inondées lors des crues et l'existence de systèmes ramifiés de canaux de réhabilitation ont été établis. Il existe également des systèmes de canaux de drainage et de réservoirs d'eau en Méso-Amérique, précurseurs des réservoirs modernes (Gulyaev, 1982, pp. 88-97). Une agriculture aussi complexe ne pouvait fonctionner que dans des conditions de travail commun organisé. L'iconographie et la mythologie de tous les grands centres des premières civilisations reflétaient l'importance fondamentale du travail organisé dans l'agriculture, qui, en règle générale, était symboliquement dirigé au début par un représentant de l'autorité suprême, souvent armé d'outils qui étaient plus cérémonial que de travailler dans la nature.

La deuxième composante la plus importante du mode de production technologique des premières civilisations était l’artisanat spécialisé. Avec progrès technique ici, comme dans l'agriculture, il y a la préservation d'un ensemble archaïque d'outils dont l'efficacité n'a augmenté que dans des conditions de division du travail, de spécialisation et de croissance du professionnalisme. Au Moyen-Orient, les progrès dans le domaine de l'ingénierie thermique sont particulièrement visibles, qu'il s'agisse de la création de fours spécialisés à deux étages pour la cuisson de la céramique ou de la production d'alliages de divers métaux et de produits à partir de ceux-ci. La complication des activités artisanales, fermement séparées du travail agricole, a nécessité non seulement une spécialisation croissante, mais aussi, comme revers de ce processus, une coopération technologique et organisationnelle, l'émergence d'associations d'artisans, d'anciens artisans, bien connus grâce aux fouilles des deux pays. l'Ancien et le Nouveau Monde (Masson, 1976b, pp. 67-69 ; Gulyaev, 1979, pp. 63-68). L'efficacité de ces associations de production était très significative, comme en témoignent leurs produits, qui comprenaient notamment des centaines et des milliers de créations hautement artistiques. Il suffit de souligner les réalisations des joailliers de l'Orient ancien, le bronze artistique de la Chine Yin et les céramiques Mochica réalisées dans des moules, qui représentent souvent des sculptures réalistes de premier ordre. C'est pourquoi on a tendance à localiser ces industries très efficaces dans de grandes fermes royales ou temples, sous un contrôle strict de l'administration. Déjà dans les premiers documents d'Uruk, nous voyons un « grand (chef) forgeron », apparemment à la tête de la production correspondante (Tyumenev, 1956, pp. 44, 55, 56, 60). En Chine Yin, il y avait des artisans du souverain - des wang (wanguns) et des artisans du temple (History of the Ancient World, 1982, p. 153). Selon certains chercheurs, le travail des esclaves était utilisé dans les ateliers centraux de la Chine ancienne (Serkina, 1982, pp. 114-116). Les activités des artisans dans les maisons royales de Pylos et de Knossos étaient soigneusement contrôlées, certains d'entre eux appartenant directement aux « gens de la cour » (History of the Ancient World, 1982, pp. 291, 292). A Mochica Pérou, lors des fouilles du grand centre du site de Pampa Grande, des ateliers spécialisés ont été découverts : fonderie de cuivre, tissage et production de chaux. Leur emplacement dans le même pâté de maisons que le centre de culte et l'absence de bâtiments résidentiels à proximité amènent les chercheurs à conclure qu'il s'agissait de temples ou d'ateliers d'État, desservis par des ouvriers en visite (Berezkin, 1983a, p. 125).

À l’époque des premières civilisations, on a également assisté à une amélioration spectaculaire des moyens de communication, ce qui a naturellement eu également un impact positif sur le progrès technologique. Dans l'Ancien Monde, les voitures à roues se sont répandues dans tous les principaux centres des civilisations anciennes. La construction navale se développe également partout, acquérant dans certains cas, comme cela s'est apparemment produit dans le monde égéen, un caractère spécialisé. Mais l'utilisation de systèmes d'écriture pour stocker et transmettre les informations nécessaires au fonctionnement normal des organismes sociaux était particulièrement importante. Le volume de ces informations dans les premières civilisations a énormément augmenté et a en fait placé les formes traditionnelles de transmission de l'information - orale et artistique - dans une situation critique. Les besoins d'une fixation claire du calendrier agronomique, de la comptabilité économique, à laquelle se sont consacrés avec enthousiasme les créateurs de la civilisation sumérienne, la tendance à créer un système canonique unique de vues religieuses nécessitaient de toute urgence une fixation et une consolidation fiable. De plus, pour maîtriser les systèmes complexes de l’écriture ancienne, il fallait longue durée. Tout cela a créé la nécessité d'une formation spéciale pour certaines catégories de personnes impliquées sous une forme ou une autre dans le processus de production. Selon les lois hittites, le coût de la formation d'un apprenti pour devenir tisserand, potier, tanneur ou foulon était le coût d'une vache ou de six moutons (Masson, 1976b, p. 66). « Écoles » spéciales de scribes ou de prêtres, connues à partir des documents de la Mésopotamie (Dyakonov, 1982, p. 61 et suiv.) et des cités-États de Méso-Amérique (Knorozov, 1955, p. 49), avec divers degrés de connotations sectaires des systèmes éducatifs, ont été persécutés entre autres tâches et objectif de transférer des connaissances positives dans le domaine de l'astronomie, des mathématiques et de la tenue de documents de reporting.

L’agriculture intensive à grande échelle et l’artisanat spécialisé constituaient la base du mode de production technologique des premières civilisations. Leur fonctionnement, ainsi que l'existence de personnes engagées directement dans le travail productif, sont déjà constatés dans le cadre de la molécule originelle de la société : la communauté. Cela a été noté avec précision par K. Marx, qui a écrit que dans les conditions du despotisme oriental, il existe une propriété communale, « générée en grande partie par une combinaison de l'industrie et de l'agriculture dans le cadre d'une petite communauté, grâce à laquelle une telle communauté devient pleinement capable d’exister de manière indépendante et contient en lui toutes les conditions de reproduction et de reproduction élargie » (Marx, Engels, vol. 46, partie I, p. 464). Cependant, la mise en œuvre de ces préalables au sein d'une seule communauté était limitée par son potentiel de production, ce qui empêchait d'approfondir la spécialisation et la division du travail dans le domaine des activités artisanales. Au contraire, dans les grands centres devenus centres urbains et devenus symboles de progrès technologique et culturel, la reproduction élargie a pu être et a effectivement été réalisée à une échelle significative, notamment grâce à la coopération au sein des ateliers d'artisanat, qui avaient infiniment plus de moyens. capacités par rapport aux artisans célibataires qui servaient leur communauté ou leur village. Les rudiments des connaissances positives étaient concentrés dans les grands centres, l'écriture était largement utilisée et quelque chose comme des écoles de formation professionnelle fonctionnaient. C'est dans les grands systèmes économiques, dirigés par un principe d'organisation unique, qui étaient en plusieurs endroits des centres de temples, que l'excédent de produit le plus important était obtenu. Dans ces fermes et ateliers, a commencé l'exploitation de personnes de statut économique et juridique différent, des travailleurs forcés. Le travail des esclaves était également partiellement utilisé, mais il faut garder à l'esprit que la position des esclaves représentait un modèle idéal d'exploitation, pas toujours conforme aux besoins d'efficacité de la production, qui donnait naissance à un certain nombre d'états ou de couches sociales intermédiaires (Masson , 1979a, p. 7 à 10).

D'un point de vue historique, la coexistence et, dans une certaine mesure, l'interaction de deux secteurs, le petit secteur communal et le grand secteur économique, ont eu un impact notable sur le progrès global. Lors des cataclysmes et des désintégrations, fréquents dans l’histoire des premières civilisations, ce sont les petites communautés qui possédaient une résilience particulière et la capacité de se régénérer. Durant les périodes de déclin des grands centres, accompagnées de régression culturelle jusqu'à la disparition des systèmes d'écriture, comme ce fut le cas dans l'Inde harappéenne et en Grèce créto-mycénienne, ce sont les communautés qui ont constitué le terreau des cultures et, dans le cadre des la manière dont ils représentaient la continuité socio-économique.

Une caractéristique impressionnante de la culture des premières civilisations, y compris l'étape de leur formation, est la création et l'augmentation du volume de bâtiments monumentaux, dont la plupart étaient des complexes de culte. Ces monuments sont non seulement très impressionnants en apparence, mais ils témoignent également du potentiel productif des sociétés qui les ont créés. Ils semblent réaliser le surplus de produit obtenu dans un système économique donné et reflètent le niveau organisationnel d'une société qui utilise habilement les méthodes de coopération. Dans l'étude déjà mentionnée de K. Marx, cette caractéristique du type de sociétés anciennes qu'il étudiait a été particulièrement soulignée. Il a noté que les villes peuvent surgir, en particulier, dans les endroits « où le chef de l'État et ses satrapes, échangeant leurs revenus (surproduit) contre du travail, dépensent ces revenus comme fonds de roulement » (Marx, Engels, vol. 46, ch. I, p. Personne agissant dans un tel cas il aurait pu y avoir la direction d'une union de communautés qui ne s'est pas développée vers une monarchie despotique, et la direction théocratique d'un organisme de temple, mais l'essence politique du phénomène reste inchangée. Une telle concentration de forces et de ressources était inaccessible à une communauté fermée et autarcique. C'est le volume de travail investi qui distingue les premiers temples des sanctuaires communautaires ordinaires, pour la construction desquels les efforts de plusieurs, voire d'une petite famille, suffisaient.

Dans l'Eredu sumérien, nous pouvons clairement voir comment un petit sanctuaire communal est progressivement remplacé par des structures de plus en plus magnifiques élevées sur des plates-formes. Ainsi, le sanctuaire le plus ancien de la couche Eredu XVIII, remontant très probablement au début du 5ème millénaire avant JC. BC, est essentiellement une petite maison d'une pièce d'une superficie d'environ 9 m2 avec un foyer-autel carré au centre. Peu à peu, l'aménagement de tels sanctuaires se complique, leurs murs extérieurs sont ornés de contreforts, ils se transforment en ouvrages spécialisés structures architecturales. Temple de couche VI, datant du début du 4ème millénaire avant JC. e., a des dimensions de 23,5X12,5 m et est situé sur une plate-forme s'élevant à 15 m au-dessus de la plaine environnante (Lloyd, Safar, 1948). Des tentatives ont été faites pour caractériser d'une manière ou d'une autre les coûts de main-d'œuvre pour la construction de ces structures majestueuses. Par exemple, le travail consacré à la construction du Temple Blanc à Uruk sumérien a été calculé (Fig. 11). Le centre du temple olmèque de La Venta, c'est-à-dire la construction de la période de formation des fondements de la civilisation mésoaméricaine, a nécessité d'importants efforts collectifs pour sa construction (voir p. 00). Les coûts de main-d'œuvre gigantesques pour la construction des pyramides égyptiennes ont été évalués à plusieurs reprises, ce qu'un mathématicien anglais, du point de vue de la vision rationalisée du monde de l'ère moderne, a qualifié d'« absurdité monumentale ». Les complexes de culte chavinoïde du Pérou au stade de formation de la civilisation illustrent bien une apparition si précoce de l’architecture monumentale. Appartenant à la période Pré-Chavina, le complexe culte de Paco Pampa situé dans la zone montagneuse a des dimensions de base de plate-forme de 200X400 m avec une hauteur maximale de 35 m (Berezkin, 1982). Le site, considéré comme le centre de la civilisation Mochica, comptait deux grandes pyramides- Huaca del Sol avec des dimensions de base de 159X342 m et une hauteur de 40 m et Huaca dela Luna avec une base de 80X95 m et une hauteur de 20 m Plusieurs millions de briques de terre crue ont été nécessaires pour construire ces pyramides. Encore plus impressionnant est le complexe culte de la capitale nord, et apparemment plus tardive, de la Mochica, récemment étudiée en détail - le site de Pampa Grande (Fig. 12). La pyramide Huaca Fortales située ici a une base de 200 x 300 m et une hauteur de 55 m (Berezkin, 1983a, pp. 42, 43, 124, 125). Une évaluation des coûts de main-d'œuvre pour la construction des fortifications sur le site Early Yin de Zhengzhou indique également une énorme concentration de ressources humaines, impliquant la présence d'une main-d'œuvre relativement libre et d'une organisation à grande échelle du travail coopératif (voir p. 219). ).

L'évolution de l'architecture de culte établie dans un certain nombre de civilisations anciennes reflète très probablement aussi les étapes de développement de l'organisme du temple dirigé par la caste sacerdotale, qui exerçait des fonctions économiques et organisationnelles et, dans une certaine mesure, apparemment, politiques.

Des organisations similaires de temples antiques de Sumer ont été analysées de manière convaincante par I.M. Dyakonov (History of the Ancient World, 1982, p. 35 ; History of the Ancient East, 1983, p. 140). Les temples sumériens possédaient leurs propres industries agricoles, d'élevage et d'artisanat, auxquelles s'ajoutaient des dons volontaires et obligatoires, qui étaient une forme voilée d'un impôt naissant. Dans le même temps, les personnes de la plus haute administration du temple recevaient des allocations spéciales et, par conséquent, les réserves concentrées dans les temples représentaient le fonds de réserve et d'échange d'une communauté ou d'un groupe de communautés et étaient utilisées pour les sacrifices et pour l'entretien du personnel de service ordinaire et personnes employées dans les secteurs économiques. En tant que forme d'organisation économique et politique de la société, les associations de temples ont souvent précédé l'établissement du pouvoir royal. Au stade de formation d’un certain nombre de civilisations, c’est dans des complexes cultes monumentaux que le surplus de produit dépensé en travail était incarné, et ce n’est pas sans raison que les premiers centres urbains ou proto-urbains sont appelés « villes-temples » (Redman, 1978, p. 202; Masson, 1981a, p. 107-108).

Avec toute l'expressivité de la culture matérielle des premières civilisations, il ne faut pas oublier que les forces motrices du processus de formation de la société de classes et de la civilisation étaient avant tout des phénomènes socio-économiques - la présence d'un excédent de produit régulièrement reçu, qui était assuré par le mode d'activité économique et la possibilité de sa redistribution, qui était assurée par le développement du système social. Bien entendu, cette position générale ne doit pas être comprise de manière simple et mécanique. D'autres facteurs que les chercheurs occidentaux aiment tant décrire, depuis la densité de population jusqu'au développement du commerce et des échanges, ont eu un impact sur la formation des premières civilisations (Lamberg-Karlovsky, Sabloff, 1979, p. 114, 115, 330, 331). ; Masson, 1982e, p. Mais il s'agissait de facteurs secondaires qui pouvaient contribuer à accélérer ou à ralentir les processus correspondants de développement social, en leur donnant des formes plus ou moins claires et expressives. L’interaction la plus favorable des principales forces motrices et des facteurs secondaires, respectivement, a donné l’effet maximum.

Lors de la transformation relations primitives L'aliénation du surproduit a longtemps conservé les formes extérieures traditionnelles des ordres tribaux communaux (Averkieva, 1974, p. 335). Progressivement, des changements qualitatifs se sont produits sous leur couvert, notamment la saisie directe de vastes étendues de terres communales. Une usurpation similaire des terres communales par l'élite isolée a été observée parmi les peuples montagnards de l'Inde et dans un certain nombre d'autres sociétés qui connaissaient l'étape d'effondrement des relations communautaires primitives (Maretina, 1980, p. 217). Il n'est pas surprenant qu'à l'aube de l'histoire de l'écriture à Sumer, nous trouvions d'immenses parcelles de terrain pour l'époque qui appartenaient à l'élite dirigeante de la société. Selon cinq documents de Jemdet Nasr, qui donnent la taille des champs, les deux tiers des superficies répertoriées de 9 000 hectares appartiennent au principal prêtre-souverain. La superficie attribuée au souverain du royaume de Pylos était également importante (Waiman, 1966). Le clan du chef, ou « clan royal », formait le sommet de la pyramide sociale hiérarchique, mais à côté de lui se trouvait toute une série de « clans nobles » avec leurs propres droits et responsabilités, avec leur propre statut. La réglementation de ces droits et obligations s'effectue sous les formes habituelles des ordres juridiques primitifs. Mais en termes de contenu, ce phénomène, lorsque de grands groupes de personnes diffèrent par leur place dans le système de production sociale et par les méthodes d'obtention et l'ampleur de la part reçue de la richesse sociale, est clairement lié aux processus de formation de classe. . Répartition du produit en fonction de la localisation du groupe de personnes sur échelle hiérarchique ne reflétait que la situation sociopolitique extérieure. Cela a finalement masqué la position d’un tel groupe dans le système de production sociale. Il s’agissait d’un prototype de structure de classe, nouveau dans son contenu, mais toujours traditionnel dans sa forme. Yu. V. Bromley estime à juste titre que pour une telle étape formative, nous pouvons parler d'une sorte de « préclasses » (Bromley, 1981, p. 160).

Peu à peu, l’adaptation des coutumes traditionnelles à la nouvelle situation de la société de classes s’est transformée en exploitation directe. Parmi les premières formes d'exploitation, outre les méthodes intracommunautaires, l'esclavage et le tributaire sont largement représentés (Pershits, 1979, pp. 59-65). Le début de l'esclavage domestique proprement dit fut l'adaptation des prisonniers de guerre aux droits des membres les plus jeunes de la maison, qui effectuaient principalement un travail pénible et désagréable. La capture de prisonniers de guerre est largement documentée à la fois dans l'iconographie et dans les textes écrits des premières civilisations. Des guerriers et des prisonniers de guerre sont représentés sur les stèles du complexe cultuel péruvien de Cerro Sechin qui, malgré tous les désaccords de datation, appartient clairement à l'époque de Domochik (Berezkin, 1982, pp. 50, 51). Dans l’écriture proto-sumérienne, un esclave était désigné comme « une personne (extraterrestre) pays montagneux" Au total, dans les documents les plus anciens de Sumer, soumis à des recherches, 30 esclaves et 27 esclaves ont été pris en compte (Wyman, 1974a). Ensuite, leur nombre augmente plusieurs fois. La diversité de la terminologie chinoise ancienne, associée par les chercheurs à la désignation des personnes astreintes au travail forcé (Serkina, 1982), reflète peut-être la diversité réelle des manières dont ces catégories se forment et des manières de les utiliser dans la production et la vie quotidienne. Progressivement, à mesure que les infrastructures socio-économiques et de production deviennent plus complexes, l'esclavage pour dettes se développe dans un État esclavagiste ; Le tribut, considéré comme une forme de dépendance d’un groupe ethnique à l’égard d’un autre, à l’instar des prisonniers de guerre esclaves, était étroitement associé à une augmentation des affrontements et des affrontements intercommunautaires. Peu à peu, les normes juridiques archaïques dans lesquelles l'exploitation primaire avait lieu sont remplacées par de nouveaux ordres, et l'objet optimal de l'exploitation devient un esclave, dont la position réelle d'impuissance est complétée par un statut juridique correspondant.

Ainsi, le paradoxe du progrès historique était que la formation de la civilisation était étroitement liée non seulement à la spécialisation de l'activité, mais aussi au développement de l'antagonisme de classe, à la forte concentration de la richesse sociale entre les mains de certaines couches voire d'individus, avec la propagation de l'anarchie et de l'oppression.

Parallèlement au processus de formation de classe, il y a eu un processus d’institutionnalisation et d’isolement croissant du pouvoir. Déjà sur dernières étapes Dans le système primitif, l'aristocratie, qui disposait de privilèges sociaux et de propriété plus ou moins fixes, gérait les affaires générales et contrôlait la distribution des produits. Souvent, les guerres extérieures ou le processus de développement de nouvelles terres ont stimulé les tendances autoritaires du chef suprême (Maretina, 1980, p. 217). Notons également qu'avec la monopolisation du droit de redistribution, le pouvoir du chef dirigeant a également acquis des fonctions économiques. À la suite de ces processus, le leader-chef subjugue progressivement l'appareil d'autonomie communautaire et, avec son aide, dirige organisme public processus de travail. Or les membres de cet appareil, de par leur position, participent sous une forme ou une autre à l'appropriation d'une part importante du produit social. Ce n'est pas pour rien que dans les anciens documents de Sumer déjà mentionnés, 6 000 hectares sont considérés comme l'attribution du souverain, et 3 000 hectares sont répartis entre cinq fonctionnaires, dont le prêtre-devin, le juge en chef, la prêtresse principale et le chef des agents commerciaux de Tamkar. Les plus hauts fonctionnaires du « royaume » de Pylos géraient également des parcelles de terrain spéciales, naturellement plus petites que celles du souverain Vanaka (History of the Ancient World, 1982, p. 293). En Chine Yin, les membres de l'appareil administratif ne disposaient apparemment pas de allocations, mais recevaient des paiements en nature (History of the Ancient World, 1982, p. 158).

Dans diverses modifications, il existe un point de vue répandu selon lequel les États les plus anciens se sont développés principalement comme un appareil de gestion avec un système de plus en plus complexe. production sociale et qu'ils n'ont aucun lien avec la stratification sociale et patrimoniale qui accompagne le processus de formation de classe (Vasiliev, 1980, pp. 172-196). De notre point de vue, avec cette approche, il est totalement vain d’opposer les deux faces d’un même processus. Bien entendu, une fonction de l’État consistant à organiser des travaux publics dans le contexte de systèmes agricoles à grande échelle était très importante pour la société dans son ensemble. Mais l’appareil d’État, qui était au départ une municipalité communale transformée, n’était pas composé d’idéalistes désintéressés. Dès le début, cet organisme était pratiquement entre les mains d'une élite riche, et la participation à ses activités, notamment à des postes assez élevés, contribuait à l'entrée dans les rangs de l'élite sociale et patrimoniale et à sa consolidation. Naturellement, l’appareil d’État ainsi doté visait à protéger les intérêts de cette élite. Parmi les forces motrices de la formation de l'État, les contradictions de classe survenant dans la société et l'amélioration du système d'organisation et de gestion formaient une unité interdépendante. L'administration communale était un ensemble de dirigeants faisant autorité, l'administration de l'État était à la fois un pouvoir de coercition et un pouvoir d'autorité. Ensuite, le fait même de la possibilité de coercition a donné naissance à une autorité affirmée par la force.

La détérioration de la situation militaire lors de la formation des premiers États a créé des incitations supplémentaires à l'élévation du leader au-dessus des autres structures sociales. Le contenu de ce facteur était varié. Comme l'a noté K. Marx, la guerre « est l'un des types de travail les plus primitifs de chacune des… communautés naturellement formées à la fois pour la conservation de la propriété et pour son acquisition » (Marx, Engels, vol. 46, partie I). , p. 480). Ainsi, la violence armée remplissait certaines fonctions économiques et devenait elle-même un facteur économique direct (Zlobin, 1980, p. 147). Les expéditions armées n’ont pas seulement conduit à une redistribution violente du surplus de produit. Sous le couvert de détachements armés, l'accès à des sources précieuses de matières premières - gisements de métaux, bois de construction, pierres ornementales et précieuses a été assuré. Importance particulière attachée à la capture des prisonniers de guerre, qui est directement racontée à la fois par des scènes picturales (Fig. 13) et des documents écrits. Les prisonniers de guerre, les mains liées dans le dos, les images de triomphe sur le champ de bataille, les scènes de sacrifices sanglants sont les sujets favoris des reliefs et des peintures de toutes les premières civilisations. Au cours des campagnes des guerriers Yin, plus d'un millier et demi de prisonniers furent capturés à la fois (History of the Ancient World, 1982, p. 157). Les guerres sont ainsi devenues une activité régulière. L’escouade dédiée au leader a contribué à son ascension et, en même temps, était potentiellement l’une des composantes de l’appareil d’État naissant de répression. L'idée de la nature théocratique du pouvoir qui existait dans de nombreuses civilisations anciennes est assez tenace. Cette question a été bien étudiée dans la littérature soviétique par V.I. Gulyaev, qui a montré de manière convaincante que dans les sociétés de Méso-Amérique, le pouvoir royal a acquis une position de primauté au cours des premiers siècles de notre ère, c'est-à-dire essentiellement à la fin de la période de formation de la civilisation. Dans les documents mésoaméricains, les attributs du pouvoir des dirigeants laïcs, les images du roi sur le champ de bataille et les complexes architecturaux pouvant être considérés comme des résidences royales sont largement représentés (Gulyaev, 1972, pp. 206-217 ; 1976, pp. 191-248). ). Le Yin Wang disposait de larges pouvoirs militaires et, apparemment, il exerçait les fonctions de chef militaire, de grand prêtre et d'organisateur de la production (History of the Ancient World, 1982, p. 151). Une analyse sociologique des sujets de la peinture Mochic montre que le souverain suprême était dans une large mesure un chef militaire : il apparaît invariablement dans des scènes de conflits armés, de triomphes et de sacrifices humains. Les meurtres violents de personnes dans les tombes « royales », représentés dans la plupart des premières civilisations, démontrent des formes impitoyables de consolidation idéologique de l’autorité du chef militaire et politique. Des flots de sang ont souillé le chemin épineux menant aux sommets de la civilisation.

Sans aucun doute, les fonctions militaires ont grandement contribué à la victoire du pouvoir laïc sur les empiétements théocratiques du sacerdoce dans les cas où de tels affrontements existaient. Les matériaux sumériens sont très importants pour réfléchir aux origines de ce phénomène. I. M. Dyakonov souligne le complexe interphone divers aspects de l'activité d'un leader public. Puisque l'organisation des travaux d'irrigation relevait de la responsabilité du prêtre-souverain, les fonctions sacerdotales du chef étaient d'autant plus importantes (History of the Ancient East, 1983, p. 140). La figure du chef-prêtre (en), qui a reçu la attribution maximale de terres mentionnée ci-dessus, précède apparemment l'instauration de la primauté du pouvoir laïc. Bientôt, les « grandes personnes » - les chefs militaires portant le titre de « lugal » - deviennent supérieurs aux grands prêtres (Dyakonov, 1959, pp. 121 - 126, 163 ; Histoire du monde antique, 1982, pp. 32 - 56). Il s’agit apparemment d’une tendance à établir des formes politiques qui héritent des « villes-temples » issues de structures communales primitives. Dans les premières civilisations, avec toutes les caractéristiques locales et tout à fait naturelles, il y a une affirmation du pouvoir du souverain, s'appuyant sur la force militaire et usurpant au fil du temps les fonctions sacerdotales, s'il ne les possédait pas initialement en tant que prêtre-souverain. Le nouveau leader commence également à revendiquer une origine divine et cherche à mettre la main sur les véritables richesses matérielles - les fermes des temples - là où elles ont été développées.

Les facteurs idéologiques ont également joué un rôle majeur dans ces processus sociopolitiques (Masson, 1980, pp. 3-6). Parallèlement à l'instauration du rôle du leader dans la société, s'accompagne la sacralisation de sa position et de ses fonctions. La personnalité d'un dirigeant de haut rang est déclarée sacrée, il porte des vêtements spéciaux, des attributs spécifiques de son pouvoir apparaissent et un culte perpétuel et funéraire se forme. Les beaux-arts renforcent cette tendance par des moyens artistiques. En utilisant la pensée mythologique traditionnelle des communautés, commence la justification idéologique de la division de classe de la société et du pouvoir du chef-roi. En conséquence, des changements sont apportés au schéma mythologique du monde, où le culte de la divinité suprême occupe la première place. Les cités-États sumériennes et les nomes égyptiens, dans leur lutte intestine, s'efforcent de consolider leurs succès militaro-politiques en instaurant leurs dieux protecteurs locaux dans cette fonction dominante. Une certaine transformation des cultes agraires populaires et des cérémonies associées est en cours : le dirigeant terrestre conclut désormais un mariage sacré avec la déesse de la fertilité. Le culte des dirigeants, génétiquement lié au culte ancien et traditionnel des ancêtres, connaît un développement particulier. Ces cultes ont renforcé idéologiquement les inégalités sociales établies dans la société, et les gigantesques structures funéraires sont devenues une sorte de propagande monumentale.

Les processus socio-économiques, politiques et idéologiques qui se déroulent dans la société représentaient, dans l'ensemble, un système dynamique de connexions directes et rétroactives affectant l'ensemble du complexe culturel et social de la civilisation. Parmi les facteurs déterminants, une place importante était occupée par les besoins croissants de la société et des individus. De plus, outre les besoins économiques générés par le besoin de matériel avantages matériels, un rôle de plus en plus important est joué par les besoins spirituels et socio-politiques découlant des besoins du fonctionnement de la superstructure. Tout cela pris ensemble a déterminé un état de société qualitativement nouveau, défini comme civilisation.

Ainsi, nous pouvons parler d’une époque entière, ou d’une étape, des premières civilisations comme de l’étape initiale de la formation des classes. Comme on le sait, la définition de l’essence et le nom même de la première formation ont donné lieu à un débat important, connu sous le nom de débat sur le mode de production asiatique. Un terme plus prudent a été reçu pour les droits de citoyenneté - les premières sociétés de classes, définies comme des sociétés de la période de transition, selon l'examen le plus approfondi de cette question proposé par L. V. Danilova (Théorie marxiste-léniniste..., 1983, pp. 348-362) . Il nous semble, au moins du point de vue de la genèse culturelle, que la formation d'une communauté socioculturelle telle que la civilisation signifie une transition vers une étape qualitativement nouvelle du développement historique qui, malgré la préservation de nombreux phénomènes archaïques et de survie, apporte le dernier trait de l’ère primitive. Peut-être faut-il considérer les premières civilisations comme des sociétés proto-esclavagistes du début de l’Antiquité, en gardant à l’esprit la tendance principale de leur développement.

Il s’agit de l’étape la plus importante de l’histoire mondiale, au cours de laquelle apparaît clairement la récurrence d’un certain nombre de phénomènes dans différents environnements ethnoculturels. Typologiquement, outre les pays de l'Orient ancien, les sociétés de Méso-Amérique et du Pérou, où le stade de formation de la civilisation est attesté au moins dès le Ier millénaire avant JC, devraient certainement être incluses parmi les premières civilisations. e. À en juger par les nouvelles découvertes faites au Pérou, les origines de la civilisation pourraient remonter au IIe millénaire avant JC. e. Dans le même temps, comme l'ont souligné à plusieurs reprises les chercheurs soviétiques, les concepts de « formation socio-historique » et de « mode de production » représentent des concepts historiques et typologiques généraux, une abstraction scientifique dans sa forme la plus pure. Dans la réalité historique, la formation existe dans les sociétés individuelles comme leur essence interne, leur base objective (Semyonov, 1978, pp. 61-62 ; 1982, pp. 66-96). A partir de ces positions, les premières civilisations elles-mêmes peuvent être considérées comme des communautés socioculturelles spécifiques, typologiquement unies, mais différant à bien des égards par leurs modes de production (sumérienne, égyptienne, mycénienne, etc.). Ces différences couvrent une variété d'aspects : depuis les formes d'agriculture hautement productive pratiquées dans une société ou une autre et la nature du travail général dans ce domaine d'activité économique jusqu'à l'importance et le sort du secteur des temples dans base économique, sans parler des phénomènes superstructuraux dans lesquels les caractéristiques d’époque sont inextricablement liées aux spécificités ethnoculturelles. Le type des premières civilisations en tant que phénomène synchrostadial reflète l'unité du processus historique mondial et la tendance générale du mouvement progressiste de la société.

Avec l'émergence des premières civilisations, l'inégalité du développement historique s'est accrue, mais ces civilisations elles-mêmes n'étaient souvent que des formations instables dans la mer sans fin des tribus primitives, comme l'a noté à juste titre V. N. Nikiforov (1975, p. 247). Cela est particulièrement vrai au stade de leur formation, lorsque seuls les composants individuels du complexe culturel sont présents, mais pas l'ensemble des caractéristiques. Dans certains cas, la concentration du pouvoir et, par conséquent, le surplus de produit ont permis de créer des valeurs culturelles importantes déjà au niveau pré-étatique, particulièrement impressionnantes sous la forme d'une architecture monumentale, qu'il s'agisse d'un tumulus ou d'un complexe de temples. . Il pourrait alors y avoir une régression et une sorte de rupture dans le circularisme, ramenant la société à ses frontières originelles. Ces phénomènes, connus dès l'époque des civilisations établies, sont peut-être encore plus nombreux au moment de leur formation. C'est là que la complexité entre en jeu, caractère controversé processus historique concret (Masson, 1983a, pp. 7-14), cette unité dialectique du général et du particulier, qui a été activement étudiée au cours des deux dernières décennies par la science historique soviétique. Les matériaux archéologiques provenant de différentes régions permettent d'examiner précisément la nature spécifique des différentes voies de développement depuis les premières sociétés agricoles jusqu'aux premières civilisations.

Tout au long du 4ème millénaire avant JC. e. dans la vie de certains peuples de la Terre, de profonds changements se sont produits qui ont déterminé plus d'histoire humanité. Après de longs siècles de primitivité, les tribus les plus développées d’Eurasie, d’Afrique et d’Amérique ont finalement franchi la ligne qui séparait la barbarie de la civilisation.

Qu'est-ce que la civilisation

Oiseau à tête de lionne. Marie. IIIe millénaire avant JC e.

Le mot « civilisation » vient de l'adjectif latin civilis - « civil, État ». Cela peut être grossièrement traduit par « clôture », « élever au niveau d’un citoyen ». Le terme signifie également « ascension vers la culture urbaine », car civilis est associé au mot civitas – « ville », « cité-état ». C’est dans ce sens qu’était compris le mot « civilisation » aux XVIe-XVIIIe siècles. Les penseurs occidentaux leur ont alors désigné un niveau de culture correspondant à l’éducation urbaine européenne. La civilisation s'opposait à l'ignorance et à la sauvagerie. Ce sens du mot est encore utilisé dans la vie de tous les jours. « Civilisation, civilité » est compris comme synonyme de « culture ». Lorsqu’ils parlent de « personne civilisée », ils signifient souvent « cultivée » ou « instruite ».

AU XVIIIe siècle de nouvelles choses commencent à prendre forme, signification scientifique le terme « civilisation ». L’homme « civilisé » de la culture urbaine d’Europe ou même d’Asie s’oppose aux « sauvages » primitifs. Au XIXe siècle, l'historien américain Lewis Henry Morgan (1818 - 1881) a inclus le concept de « civilisation » dans son propre schéma de l'histoire humaine.

Morgan était partisan de la théorie du progrès universel, selon laquelle toutes les nations passent par les mêmes étapes dans leur développement. Dans le même temps, certains peuples peuvent être à la traîne, tandis que d’autres peuvent progresser. En étudiant la vie des Indiens d'Amérique et le matériel archéologique déjà connu à son époque, Morgan a identifié trois étapes dans l'histoire du monde. Il a basé la périodisation sur des caractéristiques précisément archéologiques - comme les plus matérielles et les plus évidentes. La première étape, la sauvagerie, commence avec l’histoire de l’homme et se termine avec l’avènement de la poterie. Cette dernière, selon Morgan (et cela a été confirmé par des recherches ultérieures), est en corrélation avec la transition des gens de la chasse et de la cueillette à l'agriculture et à l'élevage.

Les civilisations les plus anciennes du vieux monde

Chasse au canard. Fragment de tableau provenant d'un tombeau datant de la XVIIIe dynastie.

La deuxième étape – la barbarie – couvre la période allant de l’avènement de la poterie à l’émergence de l’écriture. Morgan lui-même a étudié la barbarie en prenant l'exemple des Indiens des États-Unis et du Canada, principalement de l'association tribale des Iroquois.

La barbarie est finalement remplacée par la civilisation, dont Morgan considérait la présence de l'écriture comme le trait déterminant. Dans le même temps, il a également reconnu la nature de la civilisation comme un niveau de culture « urbain » - cela était indiqué par l'utilisation même de ce mot. À l'époque de Morgan, il y avait peu de raisons de douter que l'écriture soit apparue avec ou après les villes.

Le projet de Morgan, malgré tout son caractère conventionnel, a gagné de nombreux partisans. Dans la science occidentale moderne, cela reste l’un des principes fondamentaux. Certes, les partisans de Morgan ont considérablement compliqué son échelle historique. L’ère de la civilisation est elle-même actuellement divisée en plusieurs étapes. Des civilisations plus « arriérées » et plus « avancées » émergent. La civilisation primitive était agraire, c’est-à-dire qu’elle était essentiellement de nature agricole. Avec l'activité croissante de la vie urbaine et le développement de l'artisanat, la civilisation devient artisanale-agraire. Peu à peu, elle est remplacée par une civilisation industrielle. Et enfin, la civilisation moderne, où l’industrie conventionnelle cède la place à ce que l’on appelle les hautes technologies basées sur le travail mental, est définie comme post-industrielle.

Travail sur le terrain. Fragment du "Livre des Morts" égyptien. 1064 - 945 voilà n. e.

Le projet de Morgan, ainsi que celui d'autres penseurs occidentaux, a été emprunté par l'un des fondateurs du marxisme, Friedrich Engels (1820 - 1895). Pour Engels et d’autres marxistes, la transition de la barbarie à la civilisation coïncide avec l’émergence d’une société de classes. La société de classes dans le marxisme est une société divisée en classes aux intérêts divergents et souvent contradictoires. Donc,

l'ancienne société esclavagiste était divisée en classes de propriétaires d'esclaves, d'esclaves, de paysans libres, etc. C'est à la lutte des classes que la science marxiste accordait la plus grande attention (y compris en Union soviétique). Ensuite, les termes hérités de Morgan ont presque cessé d'être utilisés comme obsolètes.

Inscriptions hiéroglyphiques du Temple d'Horus et d'Hathor. Egypte. 250 - 180 Colombie-Britannique e.

À l’époque de Morgan, la présence de l’écriture aurait pu être considérée comme un signe suffisant de l’émergence d’une civilisation. Cependant, le développement de la science historique a montré que l’émergence de l’écriture n’est pas toujours associée à de profonds changements culturels et sociaux. Par ailleurs, l’écriture ne naît pas nécessairement au sein de la culture urbaine.

Selon la définition généralement acceptée, une ville ne peut être considérée que comme une agglomération dont les habitants exercent principalement des travaux non agricoles. Ainsi, au cours du siècle et demi écoulé, les scientifiques ont pris conscience d’un certain nombre de cultures écrites sans le moindre signe de vie citadine. Par exemple, les aborigènes de l’île de Pâques en Océanie possédaient une langue écrite, mais ils n’avaient aucun semblant d’établissement urbain. Même les colonies les plus grandes et fortifiées des anciens Allemands des Ier et Ve siècles peuvent difficilement être considérées comme des villes au sens plein du terme. Et ils possédaient déjà aussi l’écriture.

Ainsi, il est devenu clair qu’un seul signe ne suffit pas à distinguer une civilisation. En fait, Morgan ne voyait pas la civilisation en dehors de la culture urbaine. Ainsi, l’existence des villes, avec l’écriture, est désormais la deuxième preuve généralement acceptée de la présence d’une civilisation parmi les peuples.

Cependant, ni les villes ni même l’écriture ne sont considérées comme des preuves indiscutables. L'écriture a traversé de nombreuses étapes dans son développement et ses formes les plus primitives sont parfois difficiles à distinguer des beaux-arts. Les débats sur la question de savoir s'il faut considérer telle ou telle colonie comme une ville font souvent rage dans le domaine scientifique depuis des décennies. Les archéologues modernes ont proposé l'art monumental comme troisième signe, tout à fait matériel et incontestable, de l'existence de la civilisation.

Détail d’un pictogramme de la soi-disant « Grotte des Mains ». Argentine. VIIIe millénaire avant JC e.

En effet, l’émergence de l’architecture monumentale et de la sculpture est un signe visible de changement dans la société et la culture. Des structures telles que les pyramides égyptiennes, les anciens palais chinois et les temples antiques ont été érigées en utilisant des forces mentales et physiques inimaginables dans la société primitive. Ils n’avaient pas un but purement pratique. Pendant des siècles, les gens avaient de quoi vivre dans des pirogues et des huttes primitives. Un palais résidentiel est bien plus que ce dont une personne a réellement besoin. Des statues géantes de dieux et de héros les ont immortalisés pendant des milliers d'années. Il convient de noter que, sous une forme ou une autre, la monumentalité est caractéristique de toute civilisation jusqu'à nos jours. Certes, aujourd'hui, cela est souvent causé par une fatalité - par exemple, l'accumulation de population dans les grandes villes oblige à la construction d'immeubles d'habitation - des « tours ».

Ainsi, la science moderne identifie trois signes principaux de civilisation : l'écriture, les villes, l'art monumental. Les scientifiques abordent ces signes avec à des degrés divers rigueur. Beaucoup pensent qu’une combinaison d’au moins deux de ces caractéristiques est suffisante pour reconnaître une civilisation. Ainsi, les aborigènes de l'île de Pâques mentionnés ci-dessus, les Rapanui, possèdent des écritures et des sculptures monumentales d'ancêtres vénérés - mais pas de villes. Les anciens Incas du Pérou, qui ont conquis presque tout l'ouest de l'Amérique du Sud, possédaient des établissements urbains et développaient des constructions monumentales - mais n'avaient pas d'écriture. Et pourtant, on parle souvent de « civilisation inca », de « civilisation de l’île de Pâques ». D'autres scientifiques adoptent une approche plus rigoureuse du problème. Selon eux, le niveau de civilisation n’est atteint que lorsque ces trois caractéristiques sont combinées.

Le terme « civilisation » désigne non seulement un certain stade du développement de l'humanité et de la culture, mais également les cultures individuelles qui ont atteint ce stade. La civilisation locale est la civilisation d'une région, d'un peuple, d'un pays, complètement indépendante et autosuffisante. Les historiens introduisent diverses divisions des civilisations locales : par niveau de développement (agraire, industriel, etc.), par traits caractéristiqueséconomies (par exemple, le commerce), par situation géographique (fleuve, mer, etc.).

Le concept de civilisation locale joue un rôle important dans l’approche dite civilisationnelle de l’histoire du monde. Selon cette approche, le progrès historique mondial n’existe pas.

Pyramide du pharaon Djoser. Saqqarah. Egypte. XXVIIIe siècle Colombie-Britannique e.

Les cultures ou civilisations individuelles passent différentes étapes dans leur développement indépendamment les uns des autres, selon leurs propres lois. En même temps, cela est naturel à la fois pour l’épanouissement et le déclin des cultures. Le noyau principal de la grande majorité des civilisations locales, leur « super valeur », est constitué de systèmes religieux. Ainsi, la plus grande valeur de la civilisation russe est l’Orthodoxie. L’approche civilisationnelle est très populaire à notre époque et rivalise sur un pied d’égalité avec l’approche historique mondiale. Ses fondateurs furent le philosophe russe Nikolai Yakovlevich Danilevsky (1822 - 1885) et historien allemand et le philosophe Oswald Spengler (1880 - 1936). Ce dernier a d’ailleurs défini la civilisation à sa manière. Pour Spengler, la civilisation est une culture dans une phase de déclin, lorsque ses principales forces sont concentrées dans les villes et qu'elle commence à se dégrader. Mais cette définition de la civilisation n’a pas pris racine dans la science, même parmi les partisans de Spengler.

Oiseau à tête de lionne.

Mauvais millénaire avant JC e.

Tout au long du 4ème millénaire avant JC. e. Dans la vie de certains peuples de la Terre, de profonds changements se sont produits qui ont déterminé la suite de l'histoire de l'humanité. Après un long moment

Au cours des premiers siècles de primitivité, les tribus les plus développées d’Eurasie, d’Afrique et d’Amérique ont finalement franchi la ligne séparant la barbarie de la civilisation.

QU'EST-CE QUE LA CIVILISATION

avec le mot civitas - « ville », « cité-état ». C'est dans ce sens qu'on entendait le mot

« civilisation » aux XVIe-XVIIIe siècles. Les penseurs occidentaux leur ont alors désigné un niveau de culture correspondant à l'éducation urbaine européenne. Contrastes de civilisation

tombé dans l'ignorance et la sauvagerie. Ce sens du mot est encore utilisé dans la vie de tous les jours. « Civilisation, civilité » est compris comme synonyme de « culture ». Lorsqu’ils parlent de « personne civilisée », ils signifient souvent « cultivée » ou « instruite ».

Au XVIIIe siècle Une nouvelle signification scientifique du terme « civilisation » commence à prendre forme. L’homme « civilisé » de la culture urbaine d’Europe ou même d’Asie s’oppose aux « sauvages » primitifs. Au XIXe siècle, l’historien américain Lewis Henry Morgan (1818-1881) a inclus le concept de « civilisation » dans son propre schéma de l’histoire humaine.

Le début de l'ère des civilisations

à savoir les signes archéologiques - comme les plus matériels et les plus évidents. La première étape, la sauvagerie, commence avec l’histoire de l’homme et se termine avec l’avènement de la poterie. Cette dernière, selon Morgan (et cela a été confirmé par des recherches ultérieures), est en corrélation avec la transition des gens de la chasse et de la cueillette à l'agriculture et à l'élevage.

LES ANCIENNES CIVILISATIONS DE L'ANCIEN MONDE

Civilisations anciennes

Chasse au canard. Fragment d'un tableau provenant d'un tombeau de la XVIIIe dynastie.

Travail sur le terrain. Fragment du "Livre des Morts" égyptien. 1064-945 voilà n. e.

Inscriptions hiéroglyphiques du Temple d'Horus et d'Hathor. Egypte. 250-180 Colombie-Britannique e.

Le projet de Morgan, ainsi que celui d'autres penseurs occidentaux, a été emprunté par l'un des fondateurs du marxisme, Friedrich Engels (1820-1895). Pour Engels et d’autres marxistes, la transition de la barbarie à la civilisation coïncide avec l’émergence d’une société de classes. La société de classes dans le marxisme est une société divisée en classes aux intérêts divergents et souvent contradictoires. Donc,

À l’époque de Morgan, la présence de l’écriture aurait pu être considérée comme un signe suffisant de l’émergence d’une civilisation. Cependant, le développement de la science historique a montré que l’émergence de l’écriture n’est pas toujours associée à de profonds changements culturels et sociaux. Par ailleurs, l’écriture ne surgit pas nécessairement dans le cadre de la culture urbaine.

Selon la définition généralement acceptée, une ville ne peut être considérée que comme une agglomération dont les habitants exercent principalement des travaux en dehors de l'agriculture. Ainsi, au cours du siècle et demi écoulé, les scientifiques ont pris conscience de nombreuses cultures écrites sans le moindre signe de vie urbaine. Par exemple, les aborigènes de l’île de Pâques en Océanie possédaient une langue écrite, mais ils n’avaient aucun semblant d’établissement urbain. Même les colonies les plus grandes et fortifiées des anciens peuvent difficilement être considérées comme des villes au sens plein du terme. Allemands I-V siècles Et ils possédaient déjà aussi l’écriture.

Le début de l'ère des civilisations

depuis des décennies. Les archéologues modernes ont proposé l'art monumental comme troisième signe, tout à fait matériel et incontestable, de l'existence de la civilisation.

Et force physique. Ils n’avaient pas un but purement pratique. Pendant des siècles, les gens avaient de quoi vivre dans des pirogues et des huttes primitives. Un palais résidentiel est bien plus que ce dont une personne a réellement besoin. Statues géantes de dieux

Et les héros ont été immortalisés pendant des milliers d'années. Il convient de noter que, sous une forme ou une autre, la monumentalité est caractéristique de toute civilisation jusqu'à nos jours. Certes, aujourd'hui, cela est souvent causé par une fatalité - par exemple, l'accumulation de population dans les grandes villes oblige à la construction d'immeubles d'habitation - des « tours ».

Ainsi, la science moderne identifie trois signes principaux de civilisation : l'écriture, les villes, l'art monumental. Les scientifiques abordent ces caractéristiques avec plus ou moins de rigueur. Beaucoup de gens pensent qu’une combinaison d’au moins deux suffit pour reconnaître une civilisation.

Détaillez les pictogrammes de la soi-disant « Grotte des Mains ». Argentine. VIIIe millénaire

Civilisations anciennes

Idoles de l'île de Pâques. Océanie.

Pyramide du pharaon Djoser. Saqqarah. Egypte. XXVIIIe siècle Colombie-Britannique e.

des signes indiqués. Ainsi, les aborigènes de l'île de Pâques mentionnés ci-dessus, les Rapa Nui, possèdent des écritures et des sculptures monumentales d'ancêtres vénérés - mais pas de villes. Les anciens Incas du Pérou, qui ont soumis presque tout l'ouest de l'Amérique du Sud, possédaient des établissements urbains et développaient des constructions monumentales - mais n'avaient pas d'écriture. Et pourtant, on parle souvent de « civilisation inca », de « civilisation de l’île de Pâques ». D'autres scientifiques adoptent une approche plus rigoureuse du problème. Selon eux, le niveau de civilisation n’est atteint que lorsque ces trois caractéristiques sont combinées.

Le terme « civilisation » désigne non seulement un certain stade du développement de l'humanité et de la culture, mais également les cultures individuelles qui ont atteint ce stade. La civilisation locale est la civilisation d'une région, d'un peuple, d'un pays, complètement indépendante et autosuffisante. Les historiens introduisent diverses divisions des civilisations locales : par niveau de développement (agraire, industriel, etc.), par traits caractéristiques de l'économie (par exemple, le commerce), par situation géographique (fleuve, mer, etc.).

Le concept de civilisation locale joue un rôle important dans l’approche dite civilisationnelle de l’histoire du monde. Selon cette approche, le progrès historique mondial n’existe pas.

Les cultures ou civilisations individuelles passent par différentes étapes de leur développement indépendamment les unes des autres, selon leurs propres lois. En même temps, cela est naturel à la fois pour l’épanouissement et le déclin des cultures. Le noyau principal de la grande majorité des civilisations locales, leur « super valeur », est constitué de systèmes religieux. Ainsi, la plus grande valeur de la civilisation russe est l’Orthodoxie. Approche civilisationnelle

V notre époque est très populaire et rivalise sur un pied d'égalité avec tous paisible et historique. Ses fondateurs furent le philosophe russe Nikolai Yakovlevich Danilevsky (1822-1885) et l'historien et philosophe allemand Oswald Spengler (1880-1936). Cette dernière a d’ailleurs défini la civilisation à sa manière. Pour Spengler, la civilisation est la culture

V stade de déclin, lorsque ses principales forces sont concentrées dans les villes et qu’il commence à se dégrader. Mais cette définition de la civilisation n’a pas pris racine dans la science, même parmi les partisans de Spengler.

LA CIVILISATION ET L'ÉTAT

En ce qui concerne les premières civilisations, une caractéristique supplémentaire (outre les trois principales) est le système

irrigation, irrigation artificielle des terres agricoles par canaux. Les canaux détournaient les eaux des rivières dans la direction souhaitée par l'agriculteur. Ils assuraient une nutrition constante du sol et réduisaient les risques lors des sécheresses et des inondations. De plus, dans les vallées coupées par des bras de rivières à la frontière nord des tropiques, la construction de canaux a permis d'éviter que l'eau des petites rivières ne s'écoule dans le sol, et donc n'inonde la zone.

C'est dans ces régions que naissent les toutes premières civilisations locales, qui ont reçu en relation avec

Avec c'est le nom de la rivière. Au Moyen-Orient, les régions où la civilisation a pris forme étaient la vallée du Nil (Égypte) et l'interfluve du Tigre et de l'Euphrate.(en Mésopotamie grecque)

Avec terres adjacentes (le territoire de l'Irak actuel et en partie sud-ouest de l'Iran). Plus à l’est, l’une des plus anciennes civilisations est née dans la vallée de l’Indus et s’est répandue vers l’ouest le long d’un autre fleuve, le Gange. Sur le territoire de la Chine, le fleuve Jaune a servi d '«artère» de la civilisation, auquel s'est ensuite ajouté celui qui se trouve au sud du Yangtsé. Au fil du temps, les vallées des petits fleuves d’Amérique centrale sont également devenues une zone de formation de civilisations.

Les civilisations fluviales sont nées sur des terres qui ont été développées pour la première fois par l’homme, non sans difficultés. Chasseurs et cueilleurs dans ces

Le début de l'ère des civilisations

Aux abords des inondations et des marécages, autour desquels s'étendait souvent un désert de sable (comme en Égypte et en Mésopotamie), il n'y avait rien à faire. D’un autre côté, les sols étaient très fertiles et se prêtaient à la culture même à l’aide de simples outils en bois. Avec l’avènement de l’agriculture, les populations développent de plus en plus les vallées des grands fleuves. Cependant, les premiers agriculteurs étaient déjà confrontés à la tâche de freiner la nature capricieuse. L'ère du métal a donné la victoire à l'homme. Avec le début de l’exploitation du cuivre

Et La fabrication d'outils en cuivre a permis de construire des canaux pour l'évacuation des eaux et l'irrigation des champs. Dans les légendes anciennes, de l'Égypte à la Chine, la conquête des fleuves et la cessation des inondations destructrices sont décrites comme le début de l'histoire de la civilisation.

et les États.

Un système d’irrigation puissant et complet ne peut être construit par une seule communauté. Cela nécessitait les efforts concertés de plusieurs ou plusieurs communautés, voire de plusieurs tribus. Le pouvoir émergent, supracommunautaire et non communautaire, agit comme une force organisatrice. L'État, bien entendu,

Un ancien canal d'irrigation.

Delta du Nil. Photo prise depuis l'espace.

Civilisations anciennes

Irrigation

système. L'Égypte ancienne.

Elle est également apparue là où l'irrigation n'était pas nécessaire, mais l'irrigation des champs était une tâche commune et très importante pour les habitants des vallées fluviales. Et c'est avec eux que le jeune État, qui a organisé quelque chose d'utile pour tous et sans précédent auparavant, s'est considérablement renforcé. Cela a également été facilité par l’augmentation de la richesse. Les récoltes sur les terres irriguées par les canaux ont augmenté à plusieurs reprises. Les archéologues étudiant la Mésopotamie ont remarqué depuis longtemps comment, avec l'avènement des systèmes d'irrigation, les cours des membres de la communauté ont commencé à se concentrer autour d'un temple commun - la résidence du roi-prêtre. Le chef du premier État, qui disposait de la force armée constante de son escouade, est devenu la défense naturelle des membres riches de la communauté contre leurs voisins barbares plus arriérés et plus pauvres. Donc

Ainsi, l’émergence de l’irrigation a accéléré la concentration des habitants dans les grandes agglomérations et plus tard dans les premières villes.

Ainsi, l'émergence du système d'irrigation est une confirmation assez fiable de l'émergence d'un État dans la société - un État supracommunautaire.

Et pouvoir « professionnel ». Mais

Et autre signe plus général de civilisation - l'art monumental témoigne aussi, en règle générale, de la présence d'un État. La construction de gigantesques monuments d’art, de temples et de palais grâce aux efforts conjoints de nombreuses personnes est impossible sans organiser le pouvoir. Partant de là, certains historiens considèrent l'existence de l'État comme l'une des conditions préalables principales, voire obligatoires, à l'émergence de la civilisation.

Cependant, le pouvoir d’État se forme généralement un peu plus tôt que la civilisation elle-même. Elle semble créer les conditions d’une « percée » sociale et culturelle dont les principales caractéristiques sont la concentration de la population dans les villes et le développement de l’écriture.

HISTOIRE DE L'ÉCRITURE

L'écriture, comme déjà mentionné, est l'un des principaux signes de l'émergence de la civilisation, démontrant le niveau général de développement culturel. L'écriture ne peut naître que dans une société qui a « grandi » jusqu'à prendre conscience de la nécessité de stocker l'information sous une forme qui ne soit pas sujette à distorsion - contrairement à la parole orale. Les premiers monuments écrits sont les inscriptions des propriétaires d'objets sur des sceaux, les dédicaces aux dieux, les rapports financiers des premiers fonctionnaires du gouvernement. Les plus récentes sont des chroniques et des inscriptions commémoratives de rois et de nobles.

L’écriture n’est pas seulement un signe de civilisation en général. Il s'agit avant tout d'un indicateur du niveau d'indépendance d'une culture. À l’aide d’une écriture empruntée, un peuple forme un espace civilisationnel unique avec un ou plusieurs autres peuples et est soumis à ses influences culturelles.

Le début de l'ère des civilisations

influence de la tournée. Si, pendant un certain temps, son propre système d'écriture domine, cela signifie que la civilisation est née séparément, quoique plus tard, et a été soumise à des influences extérieures. L'unité du système d'écriture permet de tracer les frontières de la civilisation. Ainsi, la civilisation de l’Europe occidentale du Moyen Âge peut être qualifiée de latine. Tous les peuples d’Europe occidentale utilisaient alors l’alphabet latin, qu’ils continuent d’utiliser aujourd’hui. De plus, au Moyen Âge, la diffusion de l'alphabet s'est accompagnée de la diffusion de la langue latine.

V comme langue de la littérature et documents officiels. Dans l’Antiquité, au Moyen-Orient, un système d’écriture commun similaire a longtemps été le cunéiforme mésopotamien, puis la nouvelle langue s’est répandue encore plus largement.

V Écriture araméenne syrienne. De plus, cette dernière s'est également répandue avec la langue.

AVEC Avec l’avènement de l’écriture, les peuples anciens ont commencé à « parler » au chercheur avec des voix vivantes. De nombreux éléments d’une réalité révolue, dont on ne pouvait que deviner, sont désormais clairement et littéralement énoncés dans les sources. L'histoire commence à être racontée et le récit créé par les contemporains

Construction de pyramides dans l'Egypte ancienne. Gravure colorisée. Fragment. XIXème siècle

Le Livre noir des prières de Maria Sforza.

1466-1476 Philippe de Macerolles, miniaturiste.

Le livre a été créé à Bruges pour le duc

Bourguignon Charles le Chauve. Papier noir, or, argent.

Civilisations anciennes

Cahier d'école. Egypte.Bois et peinture.

Inscription cunéiforme du palais de Darius I. Persépolis.

VIe siècle Colombie-Britannique e.

tombe entre les mains d'un spécialiste moderne sans distorsion. L'importance des monuments écrits pour l'étude de l'histoire est si grande que l'époque précédant leur apparition est souvent appelée préhistoire.

Mais l’apparition de l’écriture ne diminue en rien l’importance des monuments matériels et du travail de l’archéologue. Oui, l’interprétation de nombreuses découvertes archéologiques est facilitée par l’existence de données écrites. Mais les monuments écrits les plus anciens eux-mêmes n'ont été connus que grâce aux archéologues. Les premiers manuscrits des bibliothèques et archives européennes remontent seulement aux IIIe-IVe siècles, bien qu'il s'agisse souvent de copies d'ouvrages plus anciens. Une grande partie des monuments écrits les plus anciens proviennent de ce qu'on appelle l'épigraphie - la science des inscriptions sur pierre et objets divers, en d'autres termes, des inscriptions faites avec un outil non conventionnel sur du matériel d'écriture non conventionnel. Beaucoup d'entre eux ont survécu jusqu'à ce jour et n'ont pas eu besoin d'être fouillés, mais la plupart ont quand même été découverts par des archéologues à différents endroits. globe. À la suite de fouilles archéologiques, les scientifiques ont découvert des tablettes d'argile d'Asie occidentale, ainsi que des papyrus d'Égypte et des manuscrits sur peau de bœuf (parchemin) datant du tournant de la nouvelle ère.

C'est grâce aux découvertes archéologiques que l'histoire des civilisations anciennes a été recréée.

Les manuscrits du tournant de l'ère nouvelle découverts par les archéologues, entre autres, ont prouvé l'authenticité inconditionnelle des monuments de la littérature grecque et romaine ancienne conservés dans les copies du Moyen Âge. Il est désormais établi comme un fait fiable que dans les centres de civilisation les plus anciens, la tradition écrite n'a pas été interrompue depuis la fin du IVe millénaire avant JC. e.

L’homme, bien sûr, bien avant l’avènement de l’écriture, ressentait le besoin de préserver l’information. Au fil des siècles, d'une manière ou d'une autre, la tribu a accumulé tellement d'informations nécessaires que la mémoire des conteurs oraux ne pouvait plus les accueillir. C'est devenu la raison de l'émergence de la pictographie - « l'écriture picturale ». La pictographie ne s’écrit pas encore. Une chronique pictographique, par exemple, est une chaîne de dessins dont chacun représente un événement important de la vie de la tribu. En regardant un tel tableau, le gardien des légendes se souvint de la séquence de faits qu'il devait raconter. Au fil du temps, les dessins deviennent de plus en plus simples et schématiques, symboliques. Ainsi, dans la « chronique picturale » des Indiens d'Amérique du Nord, l'image d'un cygne avec la tête baissée dans l'eau signifiait l'année de la mort du chef nommé Swan. La soi-disant phraséographie apparaît - quand

Ce système d'« écriture picturale » reflète un texte complet, où chaque phrase correspond à un dessin particulier.

À la fin du Néolithique, les peuples du monde les plus culturellement développés sont passés de la pictographie à l’idéographie, ou hiéroglyphes.

L'idéographie est déjà un système d'écriture à part entière

sens du mot. L'ensemble du texte est clair et sans ambiguïté

transmis par des idéogrammes - des signes fixes d'une signification ou d'une autre. Contrairement aux lettres modernes, les idéogrammes ne dénotaient cependant pas des sons, mais des mots entiers ou des racines de mots, ainsi que des nombres. Pour enregistrer les noms propres, en règle générale, des combinaisons d'idéogrammes appropriées en termes de son ou de signification étaient utilisées. Un autre nom pour les idéogrammes, « hiéroglyphes » (« sculpture sacrée »), remonte aux anciens Grecs. C'est ainsi qu'ils appelaient l'écriture égyptienne, mystérieuse pour eux, qui en siècles derniers Avant la nouvelle ère, seuls les prêtres locaux le comprenaient.

Presque tous les centres de développement indépendant de la civilisation possédaient leur propre système d'écriture hiéroglyphique. Cependant, les scientifiques n’ont pas encore établi à qui appartient le palmier. Il est clair que les hiéroglyphes sont originaires de régions différentes, voire voisines, indépendamment les unes des autres.

De nombreux scientifiques considèrent que l'écriture la plus ancienne est celle des anciens habitants de la Mésopotamie, les Sumériens, connus depuis la seconde moitié du IVe millénaire avant JC. e. Mais les Sumériens en ont-ils été les créateurs ? Aujourd’hui, il est de plus en plus évident que la Mésopotamie n’est pas le berceau de « sa propre » écriture. Des signes symboliques « picturaux », de conception similaire aux hiéroglyphes sumériens, se trouvent sur les vaisseaux des cultures d'Asie Mineure et des Balkans des VIIe-VIe millénaires avant JC. e.

Le début de l'ère des civilisations

Dans une sépulture ancienne de la fin du VIe-Ve millénaire avant JC. e. Sur le territoire de la Roumanie, à Terteria, des tablettes d'argile avec des hiéroglyphes ont été découvertes. La découverte est extrêmement mystérieuse. L'écriture des tablettes ressemble au sumérien (même si elle ne coïncide pas complètement avec elle). Matériau - argile - et la forme de la table est

Les personnalités sont également assez « sumériennes ». Mais ils n'étaient clairement pas écrits en langue sumérienne et de

remontent à une époque bien plus ancienne que les monuments les plus anciens de Sumer. De nombreuses hypothèses ont été émises à propos des mystérieuses tablettes. Certains scientifiques pensent par exemple que les tablettes sont beaucoup plus récentes que la sépulture. Quoi qu’il en soit, on ne sait pas encore comment interpréter cette découverte. Cependant, des recherches récentes en Mésopotamie même permettent de conclure que l’écriture n’est pas immédiatement devenue « sumérienne » et ne s’est pas répandue depuis le nord. Les tablettes tertériennes, si leur date est exacte, sont le monument écrit le plus ancien du monde.

Au fur et à mesure que l’écriture mésopotamienne se développait, ses signes, d’abord assez « picturaux », se simplifiaient de plus en plus. Cela a été facilité par le fait qu'ils IIIe millénaire Colombie-Britannique e. évincé

Pictogrammes et symboles

Indiens Apaches. XIXème siècle

Papyrus. "Livre des Morts" avec l'image

prêtre du dieu Amon. Egypte.

Civilisations anciennes

Tablette cunéiforme d'argile de Mésopotamie.

sur argile à l'aide d'un outil primitif en forme de coin. D'où le nom « cunéiforme ». L’image cunéiforme s’est naturellement éloignée de la précision « dramatique », ne traduisant plus la véritable apparence de l’objet derrière la racine du mot (par exemple, la figure d’un agriculteur ou une tête humaine). Simplifiée, l'écriture devient disponible pour transmettre des mots et des syllabes d'une langue étrangère. Le cunéiforme est emprunté par de nombreux peuples du Moyen-Orient. De plus, certains d’entre eux possédaient auparavant leur propre système hiéroglyphique. Les Élamites du sud-ouest de l'Iran et les Hutts d'Asie Mineure avaient leurs propres hiéroglyphes.

En Égypte, l'écriture hiéroglyphique est également apparue au IVe millénaire avant JC. e. et a existé sans grand changement jusqu'au début d'une nouvelle ère. Ici, les principaux matériaux d'écriture étaient la pierre et le papyrus. Les icônes ont été découpées ou peintes, tout en conservant leur précision et leur complexité « dramatiques ». C'est pourquoi l'écriture égyptienne n'a pas été acceptée par les peuples voisins, puis a été progressivement oubliée en Égypte elle-même, devenant une partie du savoir sacerdotal « sacré ».

Stèle funéraire égyptienne représentant des offrandes sacrificielles au dieu Osiris.

D'autres centres de civilisations anciennes possédaient également leur propre système de hiéroglyphes. C'était le cas aux IIIe-IIe millénaires avant JC. e. dans la vallée de l'Indus (l'écriture dite proto-indienne) et aux IIe et Ier millénaires avant JC. e. en Arabie du Sud.

L'écriture la plus ancienne d'Europe (sans compter les mystérieuses tablettes de Terteria) était ce qu'on appelle l'écriture hiéroglyphique minoenne (voir l'article « Taureau et Lion : civilisation crétoise-mycénienne »). Ses quelques monuments sont dispersés dans les îles de la mer Égée, en Crète et à Chypre. Le plus célèbre, auquel est en fait liée la découverte de la lettre, est un disque avec une inscription circulaire de la Fête crétoise. Ce système d’écriture a été remplacé par « l’écriture linéaire » des civilisations grecques antiques. On n'utilisait plus d'idéogrammes, mais des symboles géométriques désignant des syllabes. Un syllabaire similaire, transition vers l'alphabet, est connu de certains autres peuples de la Méditerranée.

Le système d’écriture hiéroglyphique le plus répandu et le plus survivant est le chinois. Son origine remonte au 1er millénaire avant JC. e.

Et a parcouru un long chemin dans le développement historique. Dès le début, les hiéroglyphes chinois se distinguaient par leur simplicité et leurs dessins schématiques.

Et a été rapidement adapté pour transmettre des syllabes. De plus, en raison de l'isolement et de l'originalité de la culture chinoise, les hiéroglyphes locaux

il n'était pas nécessaire de rivaliser avec les alphabets. L’idéographie chinoise a non seulement survécu, mais a été adoptée au Moyen Âge par les peuples voisins : les Vietnamiens, les Coréens et les Japonais. Au Japon, on utilise encore l'une des variétés d'écriture chinoise. Cependant, l’écriture idéographique chinoise n’est pas la seule en Extrême-Orient. Dans les années 70 XXe siècle monuments de hiéroglyphes indépendants systèmes II-I millénaire avant JC e. découvert par des archéologues chinois au sud du fleuve Yangtze, où vivaient autrefois les ancêtres des tribus thaïlandaises et vietnamiennes.

Les civilisations indiennes de l’Amérique ancienne possédaient également leur propre écriture hiéroglyphique. Le plus ancien - les Olmèques - est apparu au Mexique au IIe et au début du Ier millénaire avant JC. e. Les hiéroglyphes d'autres peuples indiens d'Amérique centrale remontent à l'écriture olmèque : Mayas, Mixtèques, Zapotèques. En Amérique du Sud au début du IIe millénaire après JC. e. Les Indiens Aymara ont créé leurs propres hiéroglyphes (kelka). Mais au XVe siècle, lorsque l'État Aymara fut conquis par les Incas, tous les monuments écrits témoignant de la grandeur de l'ancienne culture furent détruits par les conquérants. Seules trois petites inscriptions kelka datant d'avant le XVIe siècle nous sont parvenues.

Le centre du développement ultérieur de l'écriture, de l'idéographie à l'alphabet, est devenu les terres situées le long des rives orientales et nord-est de la mer Méditerranée. C'est ici que sont apparus les systèmes d'écriture linéaire et syllabique, déjà beaucoup plus simples que l'écriture hiéroglyphique encombrante, composée de plusieurs milliers de caractères. Les peuples « maritimes » les plus développés du Moyen-Orient étaient les Phéniciens (qui vivaient au Liban) à la fin du IIe millénaire avant JC. e. créé la première lettre alphabétique. Dans celui-ci, chaque signe correspondait à un son spécifique. Le texte alphabétique est beaucoup plus long que le texte hiéroglyphique, mais il contient des centaines de fois moins de caractères, il est donc beaucoup plus facile de les mémoriser.

Le début de l'ère des civilisations

Tous les systèmes d'écriture alphabétique actuels, y compris le grec ancien, remontent à l'alphabet phénicien. Le mot « alphabet » lui-même est apparu en Grèce - il vient du nom des premières lettres « alpha » et « bêta » (au Moyen Âge « vita »). De l'alphabet grec sont issus les systèmes d'écriture les plus courants dans l'Europe médiévale : l'alphabet latin et l'alphabet cyrillique slave, également utilisé en Russie.

La présence de monuments écrits éclaire beaucoup de choses sur le passé pour l'historien. Mais ils parient aussi beaucoup questions difficiles. De nombreux monuments anciens ont été écrits non seulement dans des langues « mortes », mais dans des langues totalement inconnues du monde moderne. D'autres (par exemple, les anciens monuments hiéroglyphiques égyptiens) sont écrits dans une langue généralement compréhensible. Mais le système d’écriture lui-même est mort depuis longtemps, et cette « disponibilité » restait encore à établir. Ainsi, après la découverte d'un monument d'écriture ancienne par un archéologue, c'est au tour de son « lecteur »-déchiffreur. Le déchiffrement des systèmes d'écriture inconnus est depuis longtemps un domaine important de la linguistique.

La principale aide pour le déchiffreur sont les soi-disant bilingues - des monuments dans lesquels

OutagamaKunisada. Festival de peinture et de calligraphie à la maison de thé Manpashiro.

Civilisations anciennes

Code Borgia. Bibliothèque vaticane. XII ! V.

Lettre grecque. Pierre.

Persienne. Paris. 475 avant JC e.

le même texte est donné en deux langues ou deux systèmes d'écriture. Les bilingues étaient assez courants au Moyen-Orient, où différents systèmes d’écriture existaient en parallèle. Le rôle des bilingues peut également être joué par les dictionnaires qui, pour les mêmes raisons, ont été activement créés dans les anciens États du Moyen-Orient. Une véritable réussite pour un historien est la découverte d'un texte trilingue, c'est-à-dire d'un texte correspondant en trois versions écrites différentes.

Le déchiffrement de l’écriture égyptienne ancienne a commencé autrefois avec le trilingua. L'inscription sur la pierre dite de Rosette est tombée entre les mains de l'explorateur français Jean François Champollion (1790-1832). Sur cette dalle de basalte, la même inscription était répétée en grec et en égyptien ancien. De plus, une version du texte égyptien était écrite dans une écriture alphabétique locale bien connue, et l'autre - avec des hiéroglyphes mystérieux pour la science de l'époque. La lecture de l'inscription Rosette a permis de déterminer les principales caractéristiques de l'écriture hiéroglyphique et de la déchiffrer.

Un grand nombre de dictionnaires, bilingues et trilingues, ont été remis aux archéologues qui ont effectué des fouilles en Mésopotamie et dans d'autres régions d'Asie occidentale. Parmi eux endroit spécial occupe l'inscription trilingue Behistun, gravée sur le haut rocher Behistun près de la ville de Hamadan en Iran. Cette inscription commémorative retrace les victoires du roi perse à la fin du VIe siècle. Colombie-Britannique e. Darius I a été lu par le scientifique anglais Henry Creswick Rawlinson (1810-1895). Elle a fourni la clé pour déchiffrer l’écriture cunéiforme des anciennes civilisations du Moyen-Orient. Le résultat logique de ces nombreuses années de travail, gravissant la chaîne des bilingues et des dictionnaires, fut la découverte d'une langue jusqu'alors inconnue et sans rapport avec la langue connue - le sumérien.

Quand les scientifiques ne disposent pas de bilingues, ils doivent déchiffrer

lettres basées sur les textes reçus eux-mêmes. Ensuite, la nature de l'écriture, la composition des textes et les informations sur la culture qui leur a donné naissance font l'objet d'une étude minutieuse. S'il est possible de déterminer le sens voulu d'au moins un texte (par exemple, une liste fréquemment répétée de douze à treize mots peut être une désignation de mois), le soi-disant bilingue artificiel tombe entre les mains des scientifiques. Si, avec son aide, les textes commencent à être lus, et pas seulement par le découvreur lui-même, alors la bonne voie est choisie. L'honneur de développer cette méthode revient au scientifique russe Yuri Knorozov (1922-1999), qui a étudié les civilisations d'Amérique centrale. La méthodologie qu'il a développée est utilisée avec succès par ses étudiants et disciples dans l'étude de l'écriture proto-indienne, minoenne et rapanui.

CRÉATEURS

CIVILISATIONS

Depuis l'avènement de l'écriture, il est devenu possible de juger avec confiance quelles langues étaient parlées par les peuples connus à partir des données archéologiques. DANS histoire ancienne Il existe encore de nombreuses langues inconnues.

Les mouvements des peuples qui parlent ces langues sont difficiles à établir. La question est compliquée par le fait que la parenté des langues ne signifie pas nécessairement la parenté des peuples. Souvent, une langue est amenée dans un nouvel endroit par un petit groupe de conquérants, puis se dissout parmi les autochtones et les adopte. apparence. L'étude de l'histoire des langues permet de répondre à des questions importantes : qui sont les origines des créateurs de civilisations ? d'où venaient-ils ?

Les langues modernes ne sont pas apparues du jour au lendemain. Leurs groupes apparentés (par exemple slaves ou germaniques) étaient autrefois eux-mêmes des langues. Les groupes, à leur tour, se regroupent en familles. À l'ère des premières civilisations, les familles de langues actuelles elles-mêmes commençaient tout juste à se désintégrer. À la fin de l'âge de pierre, il s'agissait de langues entières réunies dans les familles linguistiques alors anciennes. Ces familles anciennes sont appelées macrofamilles (familles nombreuses) par les linguistes.

Actuellement, l'histoire linguistique de l'Eurasie et de l'Afrique du Nord est la mieux étudiée. C'est ici que sont nées les civilisations les plus anciennes.

Le début de l'ère des civilisations

nations dont les créateurs seront discutés. Aux VIIe-IVe millénaires avant JC. e. une partie importante de l'Eurasie était occupée tribus de trois familles de langues,

qui étaient éloignés les uns des autres. Ce sont leurs mouvements et leurs collisions qui ont déterminé les chemins historiques des premières civilisations.

Par coïncidence des circonstances historiques, les tribus afro-asiatiques, ou sémitiques-hamitiques, se sont révélées être les plus « civilisées ». Pendant longtemps les scientifiques pensaient que leurs migrations avaient commencé depuis l’Afrique subsaharienne. Cependant, il est désormais établi que les anciens Afrasiens n'étaient pas seulement des bergers (ce qui est tout à fait naturel pour les savanes africaines), mais aussi des agriculteurs. Il est fort probable qu’ils se soient déplacés de la Syrie vers l’Arabie et l’Afrique (via l’Égypte), et non l’inverse.

Installés en Égypte, dans la fertile vallée du Nil, une partie des Afrasiens - les anciens Égyptiens - a créé l'une des civilisations les plus anciennes et les plus stables. Leurs proches, restés sur les rives de la mer Méditerranée, ont construit les cités-États de Syrie et de Palestine. Il a été récemment suggéré que c'est d'ici que seraient venus les premiers habitants de Chypre et de Crète, créateurs de la culture minoenne pré-grecque.

Les habitants des régions intérieures de la Syrie et de l’Arabie furent moins chanceux.

Peinture murale avec scènes d'offrandes. Fragment. Egypte. 14h00-13h90 Colombie-Britannique

Construction de la Tour de Babel. Miniature du Bréviaire Grimani. Bruges.

Civilisations anciennes

Page du Zodiaque

Codex maya.

Boîte au nom du pharaon égyptien Toutankhamon.

À mesure que les déserts empiétaient sur les oasis, l’agriculture tomba en déclin et ils furent contraints de se tourner vers l’élevage nomade. Cependant, des vagues après vagues de nomades ont émergé du désert, ont attaqué leurs voisins plus développés et ont souvent conquis leurs terres. Fin du IIIe - début du IIe millénaire avant JC. e. Les nomades sémitiques ont conquis la Mésopotamie. Créé par eux ici babylonien

Et Les puissances assyriennes combinaient leur héritage avec une haute culture Sumer antique. La prochaine vague puissante de tribus nomades sémitiques (Araméens, Ibri, etc.) a frappé les États du Moyen-Orient

aux XIIIe-XIe siècles. Colombie-Britannique e. Le résultat fut l’émergence, au cours du prochain millénaire, de l’idéologie néo-assyrienne, néo-babylonienne, israélienne.

Et d'autres nouveaux royaumes. Les États créés par les peuples afro-asiatiques ont dominé le Moyen-Orient jusqu'au VIe siècle. Colombie-Britannique e., avant leur conquête par les Perses.

Le deuxième groupe de créateurs de civilisations anciennes était celui des tribus « sino-caucasiennes ». L’existence même dans l’Antiquité des « Sino-Caucasiens » famille de langues ce n'est que récemment que les linguistes russes l'ont prouvé. Il était difficile de croire à la parenté de langues aussi dispersées - les langues « sino-caucasiennes » sont notées depuis l'extrême ouest de l'Europe jusqu'à la Chine (le chinois et son tibétain apparenté) et la côte Pacifique de l'Amérique. De plus, les peuples - locuteurs de ces langues appartiennent à des peuples différents, éloignés les uns des autres.

ami des courses. Récemment, une suggestion intéressante a émergé : les langues auraient pu être répandues par des groupes de marins conquérants, qui se sont mêlés aux résidents locaux dans de nouvelles terres. Vraiment, colonies anciennes les familles individuelles de la macrofamille « sino-caucasienne » sont toujours

gravitait vers les mers, et certaines tribus de cette communauté avaient autrefois une navigation bien développée. Il est possible que les « Sino-Caucasiens »

et furent les inventeurs de la navigation. La réalisation la plus significative des « Sino-Caucasiens », à notre connaissance, a été la création de la civilisation chinoise, qui a duré plus de quatre mille ans. Mais d'autres peuples de cette ancienne famille ont également contribué à la création de civilisations. Ainsi, les Hutts, fondateurs de l'ancienne civilisation d'Asie Mineure, parlaient une langue appartenant à la famille caucasienne et étaient des parents éloignés des Circassiens modernes. Des suggestions ont été faites sur la relation avec les « Sino-Caucasiens » des Sumériens. Selon la légende, les Sumériens seraient arrivés en Mésopotamie par la mer, depuis l'île de Dilmun. Mais comme la famille « sino-caucasienne » elle-même et sa composition n’ont pas encore été entièrement étudiées, l’appartenance des Sumériens à celle-ci ne peut être considérée comme prouvée.

Une partie importante des langues désormais répandues en Eurasie appartient à la troisième macrofamille, dite nostratique (du latin noster - « notre »). Il était une fois même des langues afro-asiatiques, mais maintenant les scientifiques sont convaincus qu'elles ne sont pas plus jeunes que le nostratique. Néanmoins, la famille nostratique est déjà nombreuse. Il comprend principalement les langues indo-européennes, qui sont actuellement parlées dans la majeure partie de l'Europe (ici

Le début de l'ère des civilisations

DÉCOUVERTE DES « PREMIERS INDO-EUROPÉENS »

DANS Ancien Testament La Bible, les Saintes Écritures des anciens Juifs, mentionnent le peuple « Hettim », c'est-à-dire les Hittites, parmi les plus anciens habitants de la Palestine. Ces mentions n’ont pas attiré beaucoup d’attention de la part des scientifiques jusqu’au XIXe siècle. Les archives palatiales les plus riches de l’Égypte ancienne et de la Mésopotamie n’étaient pas à leur disposition. D'eux, il est devenu clair que les Hittites étaient un peuple puissant du IIe millénaire avant JC. e., qui régnait sur de nombreuses terres de Syrie et de Palestine. Bientôt, des hiéroglyphes non déchiffrés trouvés d'abord en Syrie, puis plus au nord en Asie Mineure, commencèrent à être associés aux Hittites. Il ne semblait y avoir aucune raison particulière à cela, mais les instincts n’ont pas trompé les premiers chercheurs. Un peu plus tard, des documents hittites issus des archives égyptiennes tombèrent sans doute entre leurs mains. Ils n'étaient pas écrits avec des hiéroglyphes incompréhensibles, mais en cunéiforme mésopotamien, bien que dans une langue inconnue.

L'honneur de découvrir les Hittites appartient au célèbre archéologue allemand Hugo Winkler. En 1906-1909 il a effectué des fouilles sur la colline de Bokazgöy en Anatolie. Des milliers de documents ont été trouvés sur tablettes d'argile, y compris dans les langues anciennes déjà connues. Il s’est avéré que c’est ici, au cœur de l’Asie Mineure, que se trouvait la capitale du royaume hittite, Hattusa. De là, les rois hittites dirigeaient une vaste puissance qui couvrait non seulement la péninsule d’Asie Mineure, mais la majeure partie de la Syrie et de la Palestine, ainsi qu’une partie des îles de la mer Égée. Il a également été confirmé que dans les inscriptions religieuses, les Hittites n'utilisaient pas des caractères cunéiformes étrangers, mais « leurs propres » hiéroglyphes - déjà connus grâce aux découvertes syriennes.

Même avant les fouilles de Bokazgöy, il était suggéré que la langue hittite appartenait à Famille indo-européenne. Ensuite, cette idée a été traitée comme une curiosité. Mais après les découvertes de Winkler, il est devenu possible d’analyser beaucoup plus de matériel. Au début des années 30. il est devenu évident que la langue hittite était efficace

Écriture hittite.

nettement indo-européenne. Il a été reconstitué à partir de nombreux bilingues et dictionnaires, ses textes ont été traduits en allemand puis dans d'autres langues européennes. Ainsi, les Hittites, dont l'histoire écrite a commencé aux XVIIIe et XVIIe siècles. Colombie-Britannique e., s'est avéré être le plus ancien peuple indo-européen civilisé connu. Leurs monuments sont les plus anciens exemples écrits de langues indo-européennes. L'écriture grecque mycénienne est plus jeune. Elle remonte à la seconde moitié du IIe millénaire avant JC. e. Dans le même temps, des hymnes aux dieux aryens (indo-iraniens) furent créés et écrits des siècles plus tard.

Mais, paradoxalement, l’importance des Hittites dans la reconstruction de la culture indo-européenne s’est avérée relativement faible. Il s'est avéré que les Hittites ont adopté de nombreux éléments de leur culture et même le nom des tribus hattiennes locales. Initialement, la tribu indo-européenne s’appelait « Nesiths ». Des Hutts, ils ont hérité de l'écriture hiéroglyphique, des mythes et des noms de dieux, ainsi que de nombreux autres mots empruntés. Une autre chose est que la découverte des Hittites était en soi significative. Grâce à lui, les scientifiques ont comblé un vide de longue date dans l'histoire du Moyen-Orient et ont recréé histoire ancienne L'Asie Mineure dans son intégralité.

notamment les Slaves), en Inde, en Iran et dans un certain nombre d'autres pays asiatiques, ainsi que des descendants de colons européens dans d'autres parties du monde. Il s'agit également des langues ouraliennes (finnois, hongrois, estonien, etc.), de l'Altaï (mongol, turc, toungouse-mandchou, japonais, coréen), du kartvélien (géorgien).

Les Dravidiens étaient également des Nostrates - les créateurs de l'ancienne civilisation de l'Hindoustan du 3e au 2e millénaire avant JC. e. dans la vallée de l'Indus. De nos jours, les peuples dravidiens habitent le sud de l'Inde. Apparenté de loin aux Dravidiens, selon

Selon certains scientifiques, il y avait des habitants de l'Iran ancien, dont Elam, et la population présumérienne du sud de la Mésopotamie.

Les plus actifs des Nostrati étaient les tribus indo-européennes qui se sont répandues dans tout le monde alors civilisé, en raison des particularités de leur équipement militaire. Ce sont les Indo-Européens qui ont l'honneur d'inventer le char de guerre, un appareil simple qui leur donnait temporairement un énorme avantage sur leurs voisins et accélérait leurs mouvements.

Et recréer l'ancien commun langue indo-européenne. C'est ainsi que les scientifiques ont appris la religion (le culte Dieu le Taureau et le Soleil), affaires militaires et vie des anciens Indo-Européens. Et les informations reçues ont déjà été appliquées à l'archéologie

matériel. De plus, il s'est avéré que même après l'effondrement de la famille nostratique, les Indo-européens étaient en contact étroit avec les peuples du Moyen-Orient. Cela signifie qu'il ne faut pas chercher le point de départ de leur installation dans l'Extrême-Nord ou l'Ouest.

En 1984, un ouvrage fondamental résumant de nombreuses années de recherche a été publié par les scientifiques soviétiques Vyacheslav Vsevolodovich Ivanov (né en 1929) et Tamaz Valerianovich Gamkrelidze (né en 1929) « Langue indo-européenne.

Et Indo-européens." Il a restauré la langue et la culture des ancêtres communs des peuples indo-européens. Sur cette base, en comparant les données obtenues avec le matériel archéologique, les chercheurs ont reconstitué les anciens chemins des tribus indo-européennes. Leurs racines remontent à la haute culture néolithique d’Asie Mineure au 7ème millénaire avant JC. e., qui a donné l'un des premiers établissements urbains - Catal-Guyuk. Plus tard, les Indo-Européens vécurent dans le nord de la Mésopotamie, à l'ouest de la Syrie, sur les hauts plateaux arméniens, d'où ils commencèrent leur grande colonisation au début du IIIe millénaire avant JC. e. Il ne fait aucun doute que dans leur campagnes de conquête Indo-européens avec

Et les steppes eurasiennes sont traversées, comme en témoignent de nombreuses cultures archéologiques (Yamnaya, Srubnaya, Sintashta, etc.).

Non sans controverse, mais le concept d'Ivanov et de Gamkrelidze a été accepté par un nombre important de chercheurs russes et étrangers. Elle reçoit également de nouvelles confirmations. Ainsi, récemment, des linguistes britanniques ont exprimé l'idée que les plus anciens monuments écrits de Mésopotamie (IVe millénaire avant J.-C.), rédigés en écriture « sumérienne », n'étaient pas en réalité écrits en langue sumérienne. Leurs créateurs, selon cette version, parlaient l'indo-européen ancien. Dans le nord de la Mésopotamie, il existait à cette époque une culture qui influençait Sumer.

Les longues campagnes, migrations et guerres de conquête n'ont pas contribué au développement de la civilisation.

Le début de l'ère des civilisations

Tablettes d'argile à écriture cunéiforme. Mésopotamie.

Mais, en s'installant dans de nouveaux lieux, les Indo-Européens ont créé des cultures très développées qui combinaient le patrimoine local et leurs propres réalisations considérables. Au tournant du IIIe-IIe millénaire avant JC. e. Les Indo-européens Hellènes (Grecs) ont occupé la péninsule balkanique et sont devenus les créateurs de la civilisation mycénienne, la première civilisation des Grecs anciens. Parallèlement, la civilisation des Indo-européens, les Nésites (Hittites), se forme en Asie Mineure.

La prochaine vague de conquêtes et de colonisations indo-européennes s'est produite à la fin du IIe millénaire avant JC. e. De nouvelles tribus indo-européennes conquièrent alors la Grèce et l'Asie Mineure. En Italie, sous l'influence des contacts avec la Grèce et le Moyen-Orient, commence le développement de la civilisation italique (plus tard romaine). Les Aryens, ancêtres des habitants du nord de l'Inde et de l'Iran, venus des steppes du nord, se sont emparés de leurs habitats ultérieurs. La civilisation proto-indienne dravidienne est en train d’être remplacée par l’ancienne civilisation indienne aryenne. Des royaumes aryens ont émergé en Iran, qui ont ensuite servi de base à l'État perse.

Certaines tribus indo-européennes ont été abandonnées par la réinstallation dans la ceinture forestière de l'Eurasie. Les sols lourds ne se prêtaient pas toujours à la culture avec des outils en bois et il y avait une pénurie de matières premières en cuivre. Par conséquent, les Indo-européens du nord étaient à la traîne de leurs parents du sud. L’avènement de l’âge du fer a eu une signification révolutionnaire pour les deux pays et pour le monde civilisé tout entier.

Avec la découverte des alliages de fer, les plus grandes puissances mondiales ont commencé à se battre encore plus férocement pour le contrôle des routes commerciales et des principaux centres métallurgiques. Âge du fer est devenu l’ère des grands empires. Le fer attire les conquérants et contribue en même temps à leurs succès. Des armes plus fiables, des chars et des engins de siège plus puissants en furent fabriqués. Ceux qui ont « sellé » la métallurgie du fer à leur avantage ont rapidement réussi à lutter contre leurs adversaires.

Lors des grandes conquêtes, les puissances « mondiales » ont inévitablement repoussé les limites de la civilisation, attirant dans son orbite les tribus barbares conquises. Mais la découverte du fer a également accéléré le chemin des barbares eux-mêmes vers la civilisation. Au nord, dans la ceinture forestière de l'Eurasie, riche en gisements de minerai de fer, les conditions ont été créées pour un développement accéléré de l'agriculture. Les outils en bois dotés d'accessoires en fer - d'abord des houes, puis des outils de type charrue - se sont révélés plus que adaptés aux sols nordiques. Le triomphe de l'agriculture dans la ceinture forestière a été l'un des facteurs qui ont prédéterminé ici la formation des fondements de la civilisation. A l'Age du Fer, durant la seconde moitié du 1er millénaire avant JC. e. - Ier millénaire après JC e., la plupart des peuples d'Eurasie s'étaient déjà séparés de la primitivité.

Le chemin de l’humanité vers la civilisation s’est avéré long et pas toujours droit. C'était le chemin de la connaissance progressive et de l'assujettissement de l'homme au monde qui l'entourait. Les principales étapes à ce sujet

Civilisations anciennes

a commencé d'abord par la maîtrise du feu, qui a libéré l'homme de la dépendance au climat et aux ressources alimentaires limitées, puis par le passage de la simple consommation à la production de tout ce qui est nécessaire - des ustensiles et du logement à la nourriture. Enfin, au 4ème millénaire avant JC. e. la civilisation est apparue - tout un système de moyens qui protégeaient et séparaient les communautés humaines de l'espace environnant, qu'il s'agisse des forces de la nature ou de voisins hostiles. Ce système couvrait tous les aspects de la vie : la ville devenait un espace organisé artificiellement créé au milieu d'une nature sauvage, l'État - un moyen de conquérir les éléments naturels et de protection contre les ennemis, l'écriture - une nouvelle manière de préserver et de transmettre l'expérience et l'information accumulées, non prévu par la nature, des cultes religieux se sont développés - reflet de l'attitude de l'homme envers le monde. Petit à petit, l’homme a transformé la planète.

Bien sûr, cela s’est produit de différentes manières dans un monde différent et diversifié. Étant donné la similitude des phénomènes les plus généraux de la civilisation à différentes époques,

des cultures à travers le monde sont apparues, très différentes les unes des autres

Et États avec leurs propres coutumes

Et histoire. Au fil du temps, ils ont changé, l’un a été remplacé par un autre et des traits communs sont apparus. On peut dire que le processus de mondialisation a commencé avec la naissance de la civilisation. Mais même aujourd’hui, les peuples et les cultures du monde restent différents et originaux, préservant une grande partie de ce qui a été établi à l’aube de l’histoire.

L'ÂGE DU FER

À l'âge du bronze, avec l'avènement des outils métalliques et le début des colonies massives de peuples agricoles et pastoraux, les frontières du monde civilisé se sont considérablement élargies. Mais comme auparavant, il couvrait principalement la partie méridionale et la plus fertile de l’Eurasie. En plus terres du nord Le manque d'outils en bronze n'a pas permis la création d'une culture agricole riche et très développée. Cela signifie qu'il n'y avait pas suffisamment de fondements pour la formation de la civilisation.

Statue de la déesse Artémis d'Éphèse. Salamine.

Pendentif en or à l'effigie de la déesse Astarté. Phénicie.

XIVe siècle Colombie-Britannique e.

Fin du IIe - début du Ier millénaire avant JC. e. Il y a des changements importants dans la vie de la société humaine. L’un des principaux est l’utilisation du fer comme matériau pour la fabrication d’armes et d’outils. Aux premiers siècles du 1er millénaire avant JC. e. le fer remplace le bronze dans la plupart des civilisations d’Eurasie, en Afrique du Nord, et pénètre dans les régions « barbares » du nord forestier.

La matière première pour la production de fer est le minerai de fer, dont les gisements sont répandus dans les steppes forestières montagneuses et vallonnées et zones forestières Eurasie. C’est la prédominance du fer qui assurait son prix relativement bon marché, et donc sa disponibilité générale. Le métal était obtenu à partir de minerai jusqu'au 14ème siècle. n. e. processus de fabrication du fromage. Le minerai était fondu dans un petit four métallurgique à des températures allant jusqu'à +1 350 °C. Le fer « pur » obtenu était cependant nettement inférieur en résistance à celui du bronze. Ainsi, dans les pays où la production de bronze est développée (Égypte, Mésopotamie, Asie Mineure), le fer n’était autrefois utilisé que pour des bijoux sans prétention.

La découverte des possibilités des alliages de fer marque un tournant pour la métallurgie du fer. Le plus populaire et le plus apprécié d’entre eux est l’acier. L'acier est un alliage de fer avec du carbone et quelques autres éléments. Il est obtenu, en règle générale, à partir d'un autre alliage fer-carbone, le deuxième plus important, la fonte (elle a une teneur en carbone plus élevée). Les outils et armes en acier se sont révélés beaucoup plus résistants que ceux en bronze.

Et est rapidement devenu plus précieux.

DANS premiers siècles du 1er millénaire avant JC e. L'Anatolie, région centrale de l'Asie Mineure, est devenue le centre le plus important de la métallurgie du fer. Les métallurgistes anatoliens fournissaient du fer et des alliages de fer dans toute l’Asie occidentale et dans de nombreux pays européens. Cependant, au fil du temps, d'autres régions ont également eu leurs propres « provinces minières » - des centres de production et de transformation du fer.

Le fer était souvent extrait dans des zones éloignées des centres anciens

Le début de l'ère des civilisations

Lanceur de flèches catapulte. IVe siècle Colombie-Britannique e.

zones de civilisation. Il n’en existe pas de gisements importants ni en Égypte ni en Mésopotamie.

Le premier empire « mondial » fut le royaume néo-assyrien, qui s'unit aux VIIIe-VIIe siècles. Colombie-Britannique e. sous son règne, la majeure partie de l'Asie occidentale et de l'Égypte. Au VIe siècle. Colombie-Britannique e. L'une des tribus iraniennes, les Perses, créa à cette époque l'État le plus puissant du monde.

Les terres des Perses se trouvaient en Asie, en Afrique et en Europe. Leurs possessions s'étendaient de la mer Égée et du désert de Libye jusqu'aux montagnes de l'Indus et du Pamir. Les Perses furent remplacés au IVe siècle. Colombie-Britannique e. le pouvoir d'Alexandre le Grand et les nouveaux royaumes nés après son effondrement. Et à l’ouest de l’Europe, Rome gagnait déjà en force.

Pointes de lance et de flèche en fer.

Age of Civilisations : Europe pour Android est une de ces stratégies au tour par tour qui vous intéressera dès les premières secondes ! Un gameplay passionnant et intense avec un tas de tâches de difficulté variable vous fera oublier tout ce qui se passe dans le monde et vous plongera dans l'atmosphère conquérante de ce jeu. Des choses étonnantes se produiront sous vos yeux. Et vous serez le « héros de l'occasion », puisque le résultat ne dépend que de vos efforts.

Comme dans de nombreuses stratégies au tour par tour, dans le jeu Age of Civilisations : Europe, vous devrez accomplir de nombreuses tâches, dont la principale sera la création de votre propre civilisation.
Créer votre propre civilisation signifie choisir l'un des 28 pays du monde représentés dans le jeu et jouer avec lui. Les États suivants sont des civilisations : Belgique, Grèce, Autriche, Allemagne, Hongrie, Russie et bien d'autres pays. Vous devez développer votre civilisation. C'est le but du jeu. Pour développement réussi la civilisation peut utiliser le plus diverses manières. Petit à petit, votre État grandira, s’étendra et bientôt vous pourrez avoir entre vos mains le pouvoir sur le monde entier.

Tout d’abord, ouvrez la carte. Il représente diverses civilisations ainsi que leurs capitales. Les régions et territoires qui appartiennent à une civilisation sont colorés de la couleur appropriée indiquant cette civilisation. Vous devez conquérir de plus en plus de civilisations. Pour ce faire, vous disposez de votre propre armée, que vous devez gérer : déplacer des détachements de soldats, recruter de nouvelles recrues, contrôler les dépenses militaires, construire de nouvelles bases militaires et ajouter de nouveaux territoires à vos possessions. Donnez des ordres à vos troupes, concluez des accords diplomatiques pacifiques, créez des alliances et apportez un soutien matériel à d'autres civilisations. Plus vite vous maîtrisez le monde, plus forte probabilité que tu deviendras le plus le meilleur stratège de tous les temps et de tous les peuples.

1. Définition de la civilisation

Il existe différentes interprétations de ce terme. L'un d'eux est un stade avancé du développement de la société, caractérisé par un niveau élevé de culture matérielle et spirituelle. Dans ce cas, la civilisation est interprétée comme le contraire de la sauvagerie et de la barbarie. Cependant, il existe une deuxième compréhension de la civilisation, qui ne repose pas sur le principe de la scène, mais sur le principe de l'identité culturelle et historique.

Je citerai les noms les plus célèbres de scientifiques qui ont apporté une contribution majeure au développement de la théorie des civilisations.

N. Ya Danilevsky fut le premier à interpréter les civilisations non pas comme un niveau de développement, mais comme type durable: dans son ouvrage « La Russie et l'Europe » (1869), il écrit sur les différences entre les types culturels et historiques. Le type culturel et historique, selon Danilevsky, est un système intégral déterminé par des facteurs culturels, psychologiques et autres inhérents à un peuple ou à un ensemble de peuples proches d'esprit.

Le nom du philosophe allemand Oswald Spengler, auteur du livre « Le déclin de l’Europe », est également largement connu. Il considérait également la culture comme le principal facteur d'intégration des grandes communautés. Spengler propose une vision de l’histoire du monde comme une série de cultures indépendantes les unes des autres, vivant à travers des périodes d’origine, de formation et de mort. Il oppose civilisation et culture. La phase de civilisation, selon Spengler, signifie la mort de la culture. Spengler, comme Danilevsky, était un opposant à l’eurocentrisme et un précurseur d’un monde multipolaire.

Le prochain grand nom de cette série est Arnold Toynbee (1889-1975). La théorie des civilisations de Toynbee perpétue la tradition de Spengler et constitue un autre exemple de la théorie des civilisations en tant que types culturels et historiques.

Arnold Toynbee est l'auteur d'une histoire comparée des civilisations en douze volumes. Son travail s'appelait « Compréhension de l'histoire ». « Le nombre de civilisations connues », écrit Toynbee, « est faible. Nous n'avons pu identifier que 21 civilisations, mais nous pouvons supposer qu'une analyse plus détaillée révélera des informations significatives. plus petit nombre civilisations complètement indépendantes – une dizaine. »

Le fondateur de la théorie des types psychologiques, Carl-Gustav Jung, n’a pas ignoré cette question. Il a caractérisé la civilisation occidentale comme extravertie et la civilisation orientale comme introvertie dans sa mentalité. De plus, l’intérêt de Jung était dirigé vers l’Est.

Et enfin, le plus proche de nous est S. Huntington (1827 - 2008). Ce scientifique a donné la définition suivante : la civilisation est la communauté culturelle maximale . La politique, l’économie, le territoire, l’origine sont secondaires dans la définition de la civilisation.

Quant à Lev Goumilyov, il a étudié avant tout les groupes ethniques et non les civilisations. Cependant, les groupes ethniques sont regroupés en groupes super-ethniques, formant les mêmes civilisations.

Ainsi, tous les grands chercheurs sur les civilisations, les cultures et les groupes ethniques estiment que le facteur civilisation occupe l'échelon supérieur de l'espace communicatif - l'échelon culturel et intellectuel.

2. Liste des civilisations

Samuel Huntington était directeur de l'Institut d'études stratégiques de l'Université Harvard. Son article le plus cité, Le choc des civilisations, a été publié en 1993. Dans cet article, il proclame le début d’une nouvelle phase majeure du développement mondial : l’ère des civilisations.

Plus précisément, la position principale de Huntington est que le monde global du futur fonctionnera non pas au niveau des États-nations individuels, mais dans un format plus large – comme un système de civilisations.

Dans ce rapport, je montrerai quelle est la signification socionique de l’ère à venir, dont le héraut fut Huntington.

Tout d’abord, nous nous intéressons à la question : combien existe-t-il de civilisations modernes et de quels types de civilisations s’agit-il ? Et Huntington a une réponse à cette question : « L’identité au niveau de la civilisation deviendra de plus en plus importante, et la forme du monde sera largement façonnée par l’interaction de sept ou huit civilisations majeures. »

Voici une liste de huit civilisations modernes selon Huntington :

occidental,

confucianiste,

Japonais,

Islamique,

Hindou,

Orthodoxe,

Latino-américain et peut-être

Civilisation africaine.

3. Mondialisation

À cet égard, on ne peut manquer de mentionner le terme largement utilisé de « mondialisation ». Qu'est-ce que c'est? - La mondialisation actuelle n'est rien d'autre qu'une occidentalisation, c'est-à-dire la propagation culture occidentale au reste du monde. Certains chercheurs ont décidé que l'unification de la vie à la manière occidentale était l'avenir « brillant » de tous les pays. La fin de l’histoire est sur le point d’arriver, pensait par exemple Francis Fukuyama. Dans son livre La fin de l'histoire et le dernier homme (1992), il proclame que la propagation des démocraties libérales à travers le monde peut indiquer point finalévolution socioculturelle de l'humanité. Cependant, tout le monde comprend désormais que ce n’est pas le cas.

Bien entendu, la mondialisation continue d’introduire la restauration rapide américaine et les produits hollywoodiens dans les pays. ex-URSS, dans l’Est arabe et en Asie du Sud-Est. Dans ces pays, les habitants, en particulier les jeunes, acceptent rapidement des produits comme les hamburgers et le Coca-Cola à la place de leurs aliments et boissons traditionnels. Cependant, le monde s’oppose de plus en plus à la mondialisation. Le mouvement altermondialiste se bat pour stopper l’expansion des valeurs occidentales, notamment américaines.

La résistance la plus active vient du monde islamique. Comme les premiers coups de tonnerre, une vague de demandes a déferlé sur l'Europe occidentale pour que les autorités rétablissent le port du hijab par les femmes comme symbole des valeurs islamiques. En outre. Littéralement sous les yeux du monde entier, les salafistes et les frères musulmans ont renversé les régimes pro-occidentaux ou ceux qui tentaient de parvenir à un accord avec l’Occident (comme Kadhafi). Les journalistes américains ont qualifié cette chaîne de révolutions de « printemps arabe ».

4. Carte des civilisations

Les noms des civilisations incluent souvent désignations géographiques. Faisons en sorte que les frontières géographiques ne coïncident pas avec celles de la civilisation. Où se situe, par exemple, la frontière de l’Europe en tant que civilisation ?

On retrouvera la géographie des civilisations chez le même Samuel Huntington. Il indique directement où se situe exactement la « ligne de la grande division historique ». Cette ligne a été déterminée lors de la division de l’Empire romain entre l’Empire d’Orient et l’Empire d’Occident au IVe siècle, ainsi que lors de la création du Saint-Empire romain germanique au Xe siècle.

« La frontière était à peu près là où elle est aujourd'hui depuis cinq siècles. Partant du nord, il longe les frontières russes actuelles avec la Finlande et les États baltes (Estonie, Lettonie et Lituanie) ; à travers la Biélorussie occidentale, à travers l’Ukraine, séparant l’ouest uniate de l’est orthodoxe ; à travers la Roumanie, entre la Transylvanie, peuplée de Hongrois catholiques, et le reste du pays, puis à travers l'ex-Yougoslavie, le long de la frontière séparant la Slovénie et la Croatie du reste des républiques. Dans les Balkans, cette ligne coïncide avec la frontière historique entre les empires austro-hongrois et ottoman. C’est la frontière culturelle de l’Europe… »

Ainsi, l’Europe s’arrête là où s’arrête le territoire du christianisme occidental et où commencent l’islam et l’orthodoxie.

5. Rôles fonctionnels des civilisations

Quel est le rôle des civilisations mentionnées dans la division mondiale du travail ? Et à quelles fonctions socioniques correspondent les civilisations mentionnées dans le maximum socionique ? Ce sujet peut être débattu pendant longtemps. Je vais exposer mon point de vue.

La civilisation euro-atlantique (occidentale), en tant que la plus organisée, la plus avancée technologiquement et la plus dynamique, représente la fonction "R",

La civilisation confucéenne comme la plus disciplinée, la plus claire et la plus respectueuse de la hiérarchie - "L",

La civilisation islamique, avec son excitabilité et sa tendance à la guerre contre les infidèles - "F",

Eurasien (orthodoxe) avec sa recherche d'un chemin spécial - "JE",

Les hindous et les bouddhistes, avec leur égocentrisme et leur sagesse, expriment leur fonction dans le monde social. "T",

L'Amérique latine, avec ses rythmes et son expression enflammés, est porteuse de la fonction "E",

La civilisation du Pacifique (y compris japonaise) avec son dévouement au groupe exprime la fonction "R", Et

la civilisation africaine (païenne) la plus faible de la liste, mais la plus naturelle, dont Huntington a parlé comme étant possible, explique la fonction "S".

Un peu plus sur la raison pour laquelle la civilisation eurasienne, à laquelle nous appartenons réellement, assume le rôle d'intuition des possibilités. La raison en est la tendance de notre culture à compenser le manque de ressources matérielles et monétaires par une abondance de ressources intellectuelles et inventives. Les Eurasiens parviennent à fabriquer quelque chose d'unique, mais ils ne peuvent pas le produire de manière qualitative. Ces mêmes Américains et Européens font preuve d’une plus grande cohérence organisationnelle, et nous faisons preuve de beaucoup plus d’ingéniosité et d’ingéniosité. De plus, les Eurasiens, plus que les autres groupes superethniques, mettent l'accent sur leur caractère unique, leur originalité et leur parcours particulier. Le stimulus de l'unicité correspond précisément à l'intuition des possibilités.

6. Relations intercivilisationnelles

Dans la période actuelle de l’histoire, les principales relations ne sont plus internationales et interétatiques, mais inter-civilisationnelles. À court terme, ils seront tendus et souvent conflictuels. Huntington a soutenu à juste titre que les conflits les plus importants du futur se dérouleront le long des lignes de fracture entre les civilisations. Pourquoi?

« Les civilisations sont différentes par leur histoire, leur langue, leur culture, leurs traditions et, surtout, leur religion. Les gens de différentes civilisations ont des points de vue différents sur la relation entre Dieu et l'homme, l'individu et le groupe, le citoyen et l'État, les parents et les enfants, le mari et la femme, et ont des idées différentes sur l'importance relative des droits et devoirs, de la liberté et de la liberté. coercition, égalité et hiérarchie. Ces différences ont évolué au fil des siècles. Ils ne vont pas disparaître de si tôt. Elles sont plus fondamentales que les différences entre idéologies politiques et régimes politiques. Bien entendu, les différences n’impliquent pas nécessairement un conflit, et un conflit n’implique pas nécessairement la violence. Cependant, pendant des siècles, les conflits les plus prolongés et les plus sanglants ont été précisément générés par les différences entre les civilisations.»

Cependant, je ne veux pas dire que les conflits observés signifient que les civilisations sont également incompatibles.

La relation asymétrique, initialement inégale, est clairement visible. Il existe une rivalité entre les civilisations occidentale et islamique, mais la priorité énergétique revient en fin de compte à l’Occident. Il existe également une rivalité entre la civilisation occidentale et la civilisation eurasienne, et la priorité énergétique (et non l’information !) est déjà ici du côté de l’Eurasie. N'oubliez pas que l'Empire romain d'Orient a duré beaucoup plus longtemps que l'Empire d'Occident. Rappelez-vous que l’Occident a toujours eu et a toujours peur des barbares de l’Est.

Il y a aussi une symétrie dans la relation. Il existe un échange entre les civilisations occidentales et confucéennes, et la relation entre les civilisations occidentales et japonaises du Pacifique ressemble à une dualité – une profonde interpénétration.

Musulmans et chrétiens orthodoxes, malgré les conflits, se sont toujours entendus, comme en témoigne l'expérience de l'Empire russe et de l'URSS. Le célèbre chercheur de la civilisation eurasienne Lev Gumilyov croyait que les orthodoxes et peuples musulmans compatible. Mais rappelons-nous que cette relation n’est toujours pas la dualité, mais le surmoi. L'essence du Surmoi est de maintenir l'équilibre à distance et l'émergence de conflits à proximité.

Une guerre mondiale des civilisations ne pourra être évitée que lorsque les dirigeants du monde accepteront comme acquis un monde multipolaire dans leurs politiques et commenceront à coopérer pour le maintenir. Une fois l’ajustement effectué, les civilisations cesseront d’être en conflit. Une relation prévisible s’établira entre eux. Ce sera l’ère du delta.

7. Ère de transition du gamma au delta

L’ère de transition vers le monde des civilisations a commencé avec l’attaque des Twin Towers à New York en septembre 2001. Sous nos yeux, cela se poursuit avec ce qu’on appelle le « Printemps arabe ». Durant les révolutions arabes, la civilisation musulmane a commencé à se déclarer haut et fort comme un tout.

La civilisation eurasienne est née, certes sans sang, mais toujours à l'agonie. L’Ukraine, pays à l’identité déchirée (selon Huntington), résiste le plus à la consolidation. Cependant, je vais vous parler de notre pays ci-dessous.

Chaque époque de l’histoire humaine a sa propre signification historique et ses propres formes d’existence. La socionique les relie à des valeurs quadratiques. Ainsi, la base de l’existence du « gamma » est l’économie de profit et les États nationaux, la base du « bêta » est l’empire et la religion. L'identité culturelle et une économie autosuffisante sont à la base de l'association « delta ».

Qu’est-ce qu’une économie autosuffisante ? - C'est par exemple l'économie de l'Union européenne actuelle. On estime, par exemple, que l'Eurasie pourrait également organiser une modèle économique. Le volume du futur marché commun de la Confédération eurasienne, s'il se réalise, sera bien entendu autosuffisant avec un nombre de consommateurs d'environ 200 millions de personnes.

Eh bien, quelle est la base de « alpha » ? - demandez-vous. Je réponds : liens de parenté (famille) et structure anarchique. « Alpha » ne forme pas un État ; c'est un réseau de clans et de tribus faiblement connectés. Comme les socioniques actuels.

Plus spécifiquement sur la structure étatique dans les différents quadrants. L’État « bêta » est unitaire, l’État « gamma » est une fédération, l’État « delta » est une confédération. Alpha apporte avec lui l'anarchie et l'anarchie. Il n’y a pas d’État en tant que tel. Il est important pour nous que la structure étatique des civilisations soit très probablement une confédération.

Selon la théorie des quaternions, un espace de communication fermé sera réparti entre quatre grands acteurs (les petits jouxteront l'un ou l'autre grand acteur). Le joueur le plus fort et le plus persistant deviendra le leader. Ce rôle est appelé dominant. Le deuxième plus puissant est le créatif, qui peut être un leader situationnel dans des situations spéciales et non standard. Le troisième est la normalisation. Le quatrième - le plus faible et le plus instable - harmonisant.

Tous les rôles ensemble s'intègrent progressivement et forment un système auto-reproducteur stable - quaternion . Ce système se clone ensuite continuellement à une plus petite échelle.

Ainsi, le monde multipolaire du futur sera construit sur la base des valeurs delta. Structurellement, cela signifie que huit civilisations s’uniront en quatre « mondes » : premièrement, le monde euro-atlantique occidental, deuxièmement, le monde eurasien, troisièmement, le monde confucéen-chinois et, quatrièmement, le monde de l’Islam.

La civilisation latino-américaine fusionnera apparemment avec la civilisation nord-américaine, c’est-à-dire qu’elle deviendra une variante de la civilisation occidentale. Les Africains, suite à la propagation de l’Islam, s’uniront à la civilisation musulmane. Pacifique - avec les chinois, etc. Bien que les pays individuels resteront sous la forme d’enclaves. Par exemple, il est peu probable que l’Australie fusionne avec la civilisation du Pacifique, mais elle restera un fragment de la civilisation occidentale. Dans ce cas, les pôles d’équilibre seront occidentaux et chinois d’une part, eurasiens et islamiques d’autre part.

8. Super-civilisations du passé et du futur

Nous sommes de retour là où nous avons commencé. Je voudrais faire un parallèle historique. Comparons comment c'était et comment c'est devenu. L’époque actuelle, que je caractérise comme une transition vers un nouveau delta, n’est pas sans rappeler la phase « delta » de l’Antiquité il y a deux mille ans : alors les principales civilisations se sont finalement formées au sein de l’écoumène (le monde connu) et ont formé des connexions stables entre elles. eux-mêmes.

Quel était l’état de l’écoumène au premier siècle de l’ère nouvelle ?

L'ancienne bande de civilisations s'étendait à travers l'Eurasie - de Gibraltar (les colonnes d'Hercule) à l'extrême ouest en passant par toute la Méditerranée, du Moyen-Orient jusqu'à l'Extrême-Orient - la Chine. Toutes les grandes villes et tous les États importants de cette époque étaient situés dans cette bande.

Il y avait quatre grandes puissances au début de la nouvelle ère : l'immense Empire romain à l'ouest, le non moins vaste empire Han à l'est, et entre eux leurs antagonistes civilisationnels - le royaume parthe d'Iran et la puissance nomade des Xiongnu. dans les steppes de Mongolie. Les quatre puissances sont apparues dans la seconde moitié du IIIe siècle avant JC. Ils peuvent être considérés comme des paires de rivaux : Rome - Parthie et Han - Xiongnu.

Alors quel est le parallèle de l’histoire ? Et le fait est que nous avons à peu près le même alignement quaternaire en termes de structure au début du 21e siècle. De plus, le principal axe de confrontation, comme il y a 2 000 ans, se situe entre la civilisation euro-atlantique et la Chine.

Alors laissez-moi résumer. Le monde du futur est un monde de huit civilisations, réunies en quatre supercivilisations, organisées de manière confédérale avec une seule culture unificatrice.

Dans ce meilleur des mondes, l'Ukraine n'a que quatre options : 1) entrer dans la super-civilisation occidentale, 2) entrer dans la super-civilisation eurasienne, 3) continuer à patauger comme elle le fait actuellement, en servant de zone tampon, ou 4 ) devenir un pont entre les civilisations.

Cette dernière solution est la moins probable. L’Ukraine continue de traîner les pieds dans son choix civilisationnel. Elle hésite, comme elle l’a fait tout au long de son histoire. Elle se précipitait constamment vers la Pologne, puis vers la Turquie, puis vers la Russie. Le problème est que la couche supérieure (l’élite) est tirée dans une direction et la couche inférieure (le peuple) dans l’autre.

Jusqu’à présent, la meilleure chance est que l’Ukraine soit encore dans 20 ans, en train de manœuvrer entre différents blocs militaro-politiques et économiques, et qu’elle ne soit toujours pas un sujet, comme on le dit aujourd’hui, mais un objet de politique internationale. Mais dans le monde des civilisations, l’importance d’un seul État diminue. Et le rôle de la position de transit favorable de l’Ukraine va progressivement diminuer.

Qu'est-ce que la socionics a à offrir ? Les développements sociologiques sur les types de grands groupes (types intégraux) peuvent être demandés et utiles à l’ère du delta. Nous sommes dans une époque de normalisation qui nécessite un équilibre. La socionique est apparue à un moment opportun, précisément au moment où l’ordre des relations stables dans les systèmes complexes a commencé à prendre forme.

Le problème est qu’elle n’a pas pu maintenir son unité. Dans l’ère de transition, des individus meurent et seules les grandes associations ont une chance de survivre et de transmettre leurs acquis à leur destination. Tant que le mouvement socionique n’aura pas son propre quaternion doté d’un centre dirigeant, nos chances seront minimes.