Reine égyptienne antique. Femmes - pharaons de l'Egypte ancienne

L'Égypte ancienne est l'un des centres de la civilisation humaine, née au 4ème millénaire avant JC. et a existé pendant plus de 4 mille ans. A la tête de cet immense État se trouvait le pharaon. Il est sous-entendu que c'était un homme, car même féminin Le mot « Pharaon » n’existe pas. Et pourtant, il y a eu des périodes où les femmes prenaient les rênes du gouvernement en main, où de puissants prêtres, chefs militaires et intrigants endurcis du palais inclinaient la tête devant une femme et reconnaissaient son pouvoir sur eux. (site web)

Femme dans l’Egypte ancienne

Ce qui a toujours étonné tous les anciens voyageurs en Égypte, c'est la position des femmes dans la société. Les femmes égyptiennes avaient des droits dont les femmes grecques et romaines ne pouvaient même pas rêver. Les femmes égyptiennes étaient légalement dotées du droit de propriété et d'héritage ; avec les hommes, elles pouvaient mener des activités commerciales et productives, conclure des contrats pour leur propre compte et payer leurs factures. Nous dirions « reconnus comme propriétaires à part entière de petites, moyennes et grandes entreprises ».

Les femmes égyptiennes exploitaient des cargos, étaient enseignantes et scribes. Les aristocrates sont devenus des fonctionnaires, des juges, des dirigeants de nomes (régions) et des ambassadeurs. Les seuls domaines où les femmes égyptiennes n’étaient pas autorisées étaient la médecine et l’armée. Mais cela aussi est remis en question. Dans la tombe de la reine Yahhotep, entre autres décorations, deux Ordres de la Mouche d'Or ont été trouvés - des récompenses pour services exceptionnels sur le champ de bataille.

L'épouse du pharaon devenait souvent sa conseillère et son assistante la plus proche, et dirigeait l'État à ses côtés. Il n’est donc pas surprenant qu’à la mort du pharaon, la veuve inconsolable ait assumé la responsabilité de gouverner l’État. L'histoire nous a conservé les noms de plusieurs maîtresses de l'Egypte ancienne.

Nitocris (vers 2200 avant JC)

Elle Neitikert (Excellent Neith) a gouverné l'Égypte pendant douze ans. Toutes ces années, Beautiful Nate a réussi à garder une bride de fer sur tout le pays. L'Egypte n'a connu ni révoltes ni coups d'État. Sa mort fut un désastre pour le pays. Prêtres, courtisans, fonctionnaires et militaires commencèrent à se déchirer dans la lutte pour le trône, et cela dura pendant un siècle et demi (la première période de transition).

Nefrusebek (vers 1763 - 1759 avant JC)

Le nom Nefrusebek signifiait « beauté de Sebek ». (Sebek est un dieu à tête de crocodile. Oui, les Égyptiens avaient des idées étranges sur la beauté.) Les règles n'ont pas duré longtemps, pas plus de 4 ans, mais pendant ce temps, elle a réussi à devenir non seulement un pharaon, mais également une grande prêtresse et le commandant en chef suprême, mènent une série de réformes et une campagne victorieuse en Nubie.

Pour apaiser les aristocrates régionaux, elle épousa l'un des nomarques influents (souverain du nome, c'est-à-dire gouverneur), mais garda pour elle le titre de pharaon. Le mari, trompé dans ses espoirs, engagea un tueur et il tua la reine.

Les événements ultérieurs ont montré à quel point Nefrusebek avait raison de ne pas confier la gestion du pays à son mari. Le nouveau prétendant au titre de pharaon n’a pas réussi à conserver le pouvoir. Pour l’Égypte, a commencé une ère de guerres civiles et de coups d’État, qui a duré environ 250 ans.

Hatchepsout (vers 1489-1468 av. J.-C.)

Hatchepsout avait sans aucun doute à la fois de la volonté et un fort caractère. Avec un héritier mâle vivant, elle réussit à s'emparer du trône, se déclara pharaon, prit le nom de Maatkar et les prêtres la couronnèrent comme un homme. Lors des cérémonies, elle portait souvent une barbe artificielle afin de ressembler complètement à un pharaon mâle. Des images « masculines » et « féminines » de la reine Hatshepsout ont été préservées.

Hatchepsout. Options pour femmes et hommes

La façon dont cette mascarade a été perçue par les nobles et le peuple n'est pas claire, mais Hatchepsout a atteint le pouvoir absolu, que de nombreux pharaons masculins n'avaient pas, et est devenue la plus grande dirigeante féminine de l'histoire de l'Égypte ancienne.

Son règne devint l'âge d'or de l'Égypte. L'agriculture se développa, la reine distribua gratuitement des terres aux paysans et accorda des prêts pour l'achat d'esclaves. Les villes abandonnées ont été restaurées. Organisation d'une expédition de recherche dans le pays de Pount (aujourd'hui Somalie).

Hatchepsout. Pharaon femelle

A mené avec succès plusieurs campagnes militaires, a mené elle-même une campagne (en Nubie), c'est-à-dire Elle s'est également révélée être un chef militaire. Construit sur ses ordres, le temple funéraire de la reine pharaon Hatchepsout est la perle de l'Égypte, avec les pyramides, et est sous la protection de l'UNESCO.

Contrairement aux autres reines, Hatchepsout a réussi à créer un mécanisme de succession et après sa mort, le titre et le trône ont été acceptés en toute sécurité. Thoutmosis III. Cette fois, l’Égypte s’est passée de cataclysmes, ce qui prouve une fois de plus qu’Hatchepsout avait un sens politique.

Tausert (vers 1194-1192)

Tausert était l'épouse du pharaon Seti II. Le mariage était sans enfant. À la mort de Seti, son fils Ramsès-Saptahu prit le pouvoir, derrière lequel se tenait le gardien du sceau. cardinal gris Egypte Bai. Cependant, après 5 ans du règne du nouveau pharaon, Bai fut accusé de corruption et exécuté, et un an plus tard, Ramsès-Saptahu lui-même mourut d'une maladie inconnue. Comme on peut le constater, Tausert était une femme déterminée et ne souffrait pas d’une sentimentalité excessive.

Selon certaines sources, il a régné pendant 2 ans, selon d'autres pendant 7 ans, mais ces années n'ont pas été calmes pour l'Égypte. Une guerre civile éclata dans le pays. Tausert est mort pour des raisons inconnues, mais cela n'a pas arrêté la guerre civile. Son successeur fut le pharaon Setnakht. avec beaucoup de difficulté a mis de l'ordre dans le pays et a résolu une autre crise politique dans le pays.

Cléopâtre (47-30 avant JC)

pharaon reine célèbre peut être appelé avec une grande élasticité. L’Égypte était hellénisée et ne ressemblait guère à l’ancien pays. Le règne de Cléopâtre ne peut pas être qualifié de réussi. L'Égypte était une semi-colonie de Rome, les légionnaires ont saccagé le pays et tout s'est terminé par une guerre avec Rome, que Cléopâtre a perdue. L’Égypte a perdu les vestiges d’une indépendance, même fantomatique, et est devenue partie intégrante de l’Empire romain. Ainsi, Cléopâtre est devenue non seulement la dernière femme pharaon de l’histoire de l’Égypte, mais aussi le dernier pharaon égyptien en général.

Femmes dirigeantes d’Égypte

En Égypte, une femme est plus qu’une femme. Elle est aussi une reine. Le fait est que dans l'Egypte ancienne pendant longtemps des éléments du matriarcat ont été préservés. Il faut rappeler que les pharaons montaient sur le trône après avoir épousé une héritière. Bien qu'il soit arrivé que des femmes soient devenues dirigeantes de l'Égypte... Certes, peu de noms de femmes dirigeantes ont survécu : la reine égyptienne de la 1ère dynastie - Merietnit (environ 3000 avant JC) ; Hetepheres I, épouse du pharaon Snofru et mère de Khéops ; mère de deux rois de la Ve dynastie - Khentkaus ; la première femme pharaon - Neytikert ; femme pharaon de l'époque de l'Empire du Milieu - Nefrusebek, qui a régné pendant 3 ans ; la reine Hatchepsout ; la mère d'Akhenaton, la reine Tiya ; Néfertiti ; la divine Cléopâtre et d'autres. Margaret Murray dans le livre « The Splendor of Egypt » décrit la nature de la relation entre les sexes et les lois sur le mariage : « Les lois sur le mariage de l'Égypte ancienne n'ont jamais été formulées et elles ne peuvent être apprises qu'en étudiant les mariages et généalogie. Il devient alors clair pourquoi le pharaon a épousé l'héritière, sans prêter attention à l'inceste, et si l'héritière est décédée, il a épousé une autre héritière. Ainsi, il resta au pouvoir… le trône passa strictement par la lignée féminine. L'épouse du roi était l'héritière. Après l'avoir épousée, le roi monta sur le trône. Origine royale n'a joué aucun rôle. Le prétendant au trône pouvait être de n'importe quelle origine, mais s'il épousait la reine, il devenait immédiatement roi. La reine était reine de naissance, le roi est devenu roi en l’épousant. Et pourtant, il n’était pas facile pour une Égyptienne d’atteindre de tels sommets sociaux. Les traditions de domination masculine se faisaient encore sentir dans les temps anciens.

Expédition de la reine Hatshepsout à Pount. Relief du temple de Deir el-Bahri

L’une des premières reines fut la grande et incomparable Hatchepsout. Elle régnait en tant qu'homme et donnait aux pharaons des titres de « terminaisons féminines » (sur les scènes de temples, elle était représentée avec une silhouette masculine, son visage orné d'une barbe nouée). Son règne a grandement contribué à faire de l’Égypte une puissance mondiale de premier rang. Les reines thébaines contribuent à l'expulsion des Hyksos du pays. A noter que cela a conduit à l’émergence du Nouvel Empire. De nombreuses femmes de l'entourage du pharaon participent à des conspirations, comme ce fut le cas de la concubine de Ramsès III. Contrairement à d'autres pays, une femme en Égypte pouvait devenir une dirigeante (sauf en Russie et en Grande-Bretagne, une femme était une reine).

Des monuments ont été érigés aux reines. C'était le tombeau de la belle épouse de Ramsès II, Néfertari, « celle pour qui le soleil brille ». Hélas, la divine Néfertari partit tôt pour un autre monde. Un tombeau fut creusé pour elle dans les rochers de la Vallée des Reines, le plus beau monument de la nécropole. Les peintures y occupent 520 mètres carrés. m. C'est l'une des meilleures œuvres d'art de l'époque du Nouvel Empire. Au-dessus du portique, on peut lire aujourd'hui les mots : « Noblesse héréditaire, Grande en grâce, beauté, douceur et amour, Dame de Haute et Basse Egypte, Dame calme des deux terres, Néfertari, Bien-aimée de Mout ». Bien que Diodore dans la Bibliothèque historique affirme que chez les Égyptiens « la reine a plus de pouvoir et reçoit plus d'honneurs que le roi », elle doit toujours s'appuyer sur les hommes pour gouverner. Même la puissante Hatchepsout chercha le soutien de la noblesse du temple et fut contrainte de s'appuyer sur des intendants et des prêtres. Elle les appelait « le chef des dignitaires », « le chef des chefs », « le chef des chefs », « le plus grand des grands », etc. Cela lui a permis d'être au pouvoir pendant 20 ans. Dans le même temps, son long règne constitue la preuve incontestable qu’« une femme brillante, étant chef d’État, peut apporter la gloire à un grand peuple et assurer sa prospérité ».

L'intérieur d'une des salles du tombeau de Néfertari. Vallée des Rois

En Mésopotamie et chez les anciens Juifs, les filles entraient en âge de se marier à 11-12 ans, et en Égypte encore plus tôt - à partir de 6 ans. En règle générale, les femmes égyptiennes se marient à 15 ans, voire avant, et deviennent grand-mères à 30 ans. L’amour se traduit par « long désir ». Il serait plus correct de traduire ce mot par « désir précoce ». Les relations patriarcales règnent dans la famille égyptienne. Les divorces étaient rares. La principale raison du divorce était le manque d’enfants. Si une femme demandait le divorce, elle devait restituer la moitié ou le tiers des biens (montant) à son mari. Si l'initiateur du divorce était un homme, il perdait tout. L’un des documents survivants (une sorte de contrat de mariage) déclarait : « Si je te déteste ou si j’aime un autre homme, je te rendrai ton argent et renoncerai à tout droit à la terre. » Ce type d’accord était nécessaire car les mariages en Égypte n’étaient pas conclus uniquement entre jeunes mariés.

Des personnes d'âges différents qui avaient déjà été mariées se sont mariées. Et ici, il était impossible de se passer de la définition des droits de propriété, y compris les droits fonciers. Il était également important que si une femme décidait de divorcer, l'enfant commun restait apparemment avec le père. Il est caractéristique que parmi la population araméenne, les femmes jouissent de privilèges encore plus grands. Ainsi, ils ne travaillaient pas et faisaient souvent office de principales femmes de ménage dans la famille. Ils pouvaient accorder un prêt à un homme et, comme on dit, étaient les chefs de famille, gardant les hommes fermement entre leurs mains. Maspero écrit sur la position de la femme égyptienne de l'époque avec un tel esprit que certains de ses contemporains en Europe pourraient même l'envier : « Une femme égyptienne issue du peuple et des classes moyennes jouit de plus de respect et d'indépendance que partout ailleurs. En tant que fille, elle hérite de ses parents une part égale à celle de ses frères ; en tant qu'épouse, elle est la véritable maîtresse de maison (nibit pi), dont le mari n'est qu'un invité bien-aimé. Elle part et revient quand elle veut, parle à qui elle veut et personne ne s'en mêle ; elle se présente devant les hommes le visage découvert, contrairement aux femmes syriennes, toujours enveloppées dans un voile plus ou moins dense. Et pourtant, reconnaissant le rôle important des femmes égyptiennes, on constate également que les hommes occupent les premières places dans la hiérarchie.

Profil de Néfertari

Les Égyptiens adoraient leurs mères, leurs épouses, leurs épouses, leurs filles... Abbas Mahmoud al-Akkad a écrit : « Nous ne pouvons pas comprendre à quel point un Égyptien est conservateur ou prêt à la rébellion si nous ne comprenons pas son amour pour la famille et son dévouement aux traditions et à la rébellion. coutumes familiales. C'est un conservateur dans le sens de la préservation de l'héritage familial, et au nom de cette préservation du conservatisme, il est prêt à se rebeller pour protéger ses traditions. Un Égyptien peut tout oublier, sauf le sentiment d’indulgence, de miséricorde et les normes de comportement de sa famille. Sage des temps Ancien royaume Ptahotep, qui a laissé un livre de sages conseils à la postérité pour son édification, a écrit : « Si vous êtes une personne occupant une position élevée, vous devriez fonder votre propre maison et aimer votre femme comme elle devrait l'être. Remplis son ventre et habille son corps ; couvrir sa peau d'huile. Que son cœur se réjouisse tant que tu vis, elle est un champ fertile pour son maître. Vous ne devriez pas discuter avec elle au tribunal ; Ne la mettez pas en colère. Partagez avec elle ce qui vous revient ; cela le gardera longtemps dans votre maison. Un autre dicton dit : « Si tu es un jeune homme et que tu prends une femme et que tu l’amènes chez toi, souviens-toi que ta mère t’a mis au monde et t’a élevé. Ne laissez pas votre femme commencer à vous maudire, tournez sa plainte vers les dieux et ils l'entendront... N'imposez pas à votre femme une tutelle si vous savez qu'elle est en parfaite santé... Tais-toi et veille, c'est c'est la seule façon pour toi de connaître ses capacités. Ces aveux et d'autres témoignent de l'attitude respectueuse et extrêmement prudente des hommes égyptiens envers leurs femmes et épouses.

Néfertari apporte un régal aux dieux

Les liens familiaux égyptiens sont forts. Pour la première fois dans l'histoire, une femme se trouvait ici sur un pied d'égalité avec un homme et la famille commença à se construire sur les bases du respect mutuel entre les sexes (de 2700 à 2500 av. J.-C.). Même lors du jugement de l’au-delà, l’importance de l’attitude du mari envers sa femme était considérée comme l’un des facteurs les plus importants pour une bonne vie. On dit au mari : « Si tu es sage, reste à la maison, aime tendrement ta femme, chéris-la et habille-la bien, et aussi réconforte-la tendrement et comble ses désirs. Si vous restez loin d'elle, votre famille s'effondrera, alors ouvrez-lui les bras, appelez-la, montrez-lui tout votre amour. Bien que toutes sortes de choses se produisent dans la vie quotidienne, apparemment, les maris battent leurs femmes, mais en général, la famille est sacrée.

Tous les Égyptiens forment une grande famille. Rozanov a même déclaré : « Les Égyptiens a ouvert une famille - famille, népotisme." Il écrit en outre : « Pour ouvrir L'Egypte, il fallait effectivement découvrez une famille en vous"(c'est moi qui souligne. - V.R.). Avec un grand étonnement, il écrit qu'aucun des sommités de l'égyptologie - Brugsch, Maspero et autres - n'a pensé dans ses découvertes et ses œuvres à glorifier et glorifier la femme égyptienne, « la mère sur laquelle ses mains sont levées ». Dans cet éloge de leurs traditions familiales, Rozanov est catégorique : « Seuls les Égyptiens avaient une MÈRE, et tous les autres avaient une mère. »

Le roi Pépi II sur les genoux de sa mère, la reine Ankhnesmerira II

Cependant, même si la femme égyptienne se sentait plus en confiance que les femmes d'autres pays de l'Est et de l'Ouest, on ne pouvait bien entendu pas parler d'« égalité des droits » avec un homme. Ils ne pouvaient maîtriser aucune profession ou métier sérieux. Parmi eux, il n’y avait ni scribes, ni sculpteurs, ni artistes, ni scientifiques, ni charpentiers. Certains des cercles supérieurs savaient lire et écrire. Elles n'étaient pas autorisées à agir en tant que prêtresses, bien que les temples disposaient de leur propre personnel de servantes. Les documents les appellent « chanteurs » - ils chantaient dans la chorale et dansaient pour le divertissement des dieux, s'accompagnant d'un instrument de musique (sœur). Parfois, elles étaient considérées comme des concubines de Dieu, mais il n'existe aucune preuve d'une prostitution sacrée ayant eu lieu parmi d'autres peuples. A Babylone aussi, les femmes avaient un plus grand choix de professions (coiffeuses, devins, sorcières, scribes, servantes, porteuses d'eau, commerçantes, tisserandes, fileuses). D'autres pouvaient même s'y livrer au commerce, au commerce ou à la recherche scientifique, recevant le droit à une certaine liberté de pensée en échange d'un vœu de chasteté et de fidélité, mais c'était une exception rare.

Grecs et Égyptiens en également savait apprécier l'amour d'une femme. Ils rendirent hommage à son art de plaire aux hommes et de lui procurer le plus grand plaisir. Les femmes sont la source de l'amour, du feu et de la lumière. En termes d'amour, on peut dire d'eux qu'ils sont charmants, comme la délicate fleur d'un lotus épanoui : ce sont ceux pour l'amour desquels le soleil se lève. Par conséquent, il nous a semblé étrange la déclaration de G. Maspero, qui a déclaré qu'il lui était difficile d'imaginer un Égyptien dans le rôle d'un amant, agenouillé devant sa bien-aimée. On l'imaginait facilement - aussi bien au niveau des genoux qu'entre les genoux. Et, je tiens à le souligner, nous n'avons rien trouvé d'anormal dans cette fusion d'amoureux chaude et gourmande.

L'Orient mûrit tôt pour l'amour... Dans l'air sucré et voluptueux de l'Egypte, même le lotus semble s'efforcer de se fondre dans une étreinte avec une tige de papyrus. Nous avons atteint 55 poèmes d'amour écrits sur des papyrus et des vases datant de 1300 avant JC. e. Parmi les auteurs de strophes d'amour se trouvent des hommes et des femmes. Dans l'un des poèmes, intitulé « Conversation des amoureux », un homme décrit sa bien-aimée comme suit : « Plus belle que toutes les autres femmes, brillante, parfaite, une étoile se levant au-dessus de l'horizon à la naissance de la nouvelle année, brillante de couleurs. , avec un mouvement rapide des yeux, avec des lèvres enchanteresses, un long cou et des seins merveilleux.

Coffre de Perpauli et de son épouse Adi

Il existe une certaine sévérité dans les dispositions législatives concernant les relations entre les sexes. Apparemment, à cette époque lointaine, les femmes qui portaient une seule chemise, et même les hommes, n'hésitaient pas à s'adonner à l'amour à la bonne occasion. Mais pour des violences commises contre une femme libre, le coupable était castré, tandis que, par exemple, pour un adultère d'un commun accord, l'homme recevait mille coups de bâton, et la pauvre femme était mutilée ; son nez était coupé (Diodore). Il y a des histoires sur la façon dont une femme infidèle a été enterrée vivante pour adultère et son amant a été jeté dans un étang avec des crocodiles. Dans un autre cas, une femme pécheresse qui venait de projeter l'adultère, mais ne l'avait pas encore commis, a été tuée par son mari et a jeté son corps pour être dévoré par les chiens. L’Orient a toujours été dur envers les femmes. Il est peu probable que ces horreurs se produisent souvent, étant donné la nature aimante des familles orientales. À propos sagesse connue maris est également attesté par la déclaration suivante : « Méfiez-vous de la femme qui sort en cachette ! – conseille le scribe Ani. - Ne la suivez pas ; elle prétendra que ce n'était pas elle. Une femme dont le mari est loin vous envoie des notes et vous appelle tous les jours lorsqu'il n'y a pas de témoins. Si elle vous attire dans son réseau, c'est un crime ; et la mort l'attend quand ils apprendront cela, même si elle n'apprécie pas la trahison. Des lois sévères, apparemment, n'étaient pas toujours respectées, étant donné que les hommes avaient la liberté de relations sexuelles (il pouvait avoir plusieurs épouses et concubines dans la maison). À Médinet Habou, nous voyons un pharaon satisfait et content, entouré de concubines.

Peinture du tombeau de la reine Nofret. Royaume de Ramsès II. XIXème dynastie

Mais même si les femmes étaient infidèles, leurs maris leur pardonnaient leurs farces, dès qu'elles juraient de leur totale innocence. En Égypte, les femmes jouissaient du droit au divorce, ce qui était impensable, par exemple, pour les Juifs ou les femmes de Babylone. Bien que le pouvoir des hommes à l’Est soit incontestable et que l’épouse dépende économiquement d’eux, des échos du matriarcat sont parfois perceptibles dans la morale et le comportement des Orientaux. Mère et Assyrie antique et la Babylonie occupait une place honorable dans la famille. Dans de nombreux documents, son nom précède même celui de son père. Selon la loi assyrienne, un fils qui insultait sa mère était passible d'une punition plus sévère que celui qui insultait son père. Cependant, selon la lettre de la loi, les hommes et les femmes égyptiens avaient des droits égaux.

Image de Mina

Le thème des relations intimes entre un homme et une femme est resté fermé aux regards indiscrets pendant la majeure partie de trois mille ans de l’histoire égyptienne. On ne sait presque rien de la manière dont les couples faisaient l’amour à cette époque lointaine, ce qui suggère que ces problèmes étaient apparemment résolus de manière satisfaisante et pour le plaisir mutuel. Bien entendu, tous les discours sur la chasteté particulière des anciens Égyptiens sont infondés. Nous nous souvenons de la façon dont vivaient les peuples primitifs (en fait, dans le « dumping sin »), nous savons comment vivent encore aujourd'hui certaines tribus sauvages. En témoignent les figures de dieux ithyphalliques ou dites « concubines ». Toutes les nations regorgent de témoignages d'une grande diversité de positions dans les relations sexuelles (en Asie, en Afrique, en Europe, en Amérique latine). Que voit-on à cet égard en Égypte ? L'érotisme reçoit peu d'attention dans littérature scientifique. L'auteur d'un article sur l'érotisme dans le Lexique d'égyptologie en six volumes, le professeur allemand L. Sterk, écrit : probablement la modestie (et le pharisaïsme typique de l'Occident) n'a pas permis de publier le monument d'amour de premier ordre de la culture égyptienne antique, connu depuis l'époque de Champollion - le papyrus érotique dit de Turin (publié seulement en 1973 par J. Omlin). Dans une certaine mesure, cette lacune a été partiellement comblée par l'ouvrage de L. Mannich « La vie sexuelle dans l'Égypte ancienne ». Le lecteur russe devrait recommander l'article de M. Tomashevskaya de la revue « World of History » (n° 4-5, 2002). Nous ferons également appel à ses services.

Figurine Mina

Des figurines de femmes ont été trouvées depuis l'époque Badari et se caractérisent par une certaine pose - les bras sous la poitrine. À la période suivante (Negada), les figurines de ce qu'on appelle les « danseuses », dames aux bras levés et arrondis, se généralisent sur les navires. Quand on regarde leurs silhouettes, leurs déhanchements mélodieux, il est difficile de croire qu'il s'agit de jeunes filles en deuil. Elles rappellent davantage les danseuses orientales, dont les bras sont levés et tournés plus vers un homme que vers un dieu.

Taureau sacré Apis. Période tardive. Bronze

A l'époque dynastique, à l'époque de l'Ancien Empire, de telles figurines disparaissent. Les divinités masculines prirent les premiers rôles, jouant des rôles principaux dans le panthéon des dieux, personnifiant le culte du phallus que les Egyptiens (l’un d’eux était Min). Malheureusement, sur de nombreux reliefs, les symboles de la force masculine et de la fertilité ont été détruits. Même dans mythe célèbreà propos d'Osiris et d'Isis, on peut retracer la lutte pour le membre reproducteur. Comme vous le savez, Osiris a été tué par son frère Seth, et même démembré. Mais la fidèle épouse Isis a rassemblé les parties du corps de son mari éparpillées dans la vallée. Cependant, imaginez sa déception lorsqu’elle n’a pas retrouvé la partie la plus importante du corps de son mari (elle a été avalée par un poisson). Finalement, elle réussit à restituer le trésor... Dans le temple d'Hathor à Dendérah, construit à l'époque gréco-romaine, se trouve un relief représentant Isis sous la forme d'un cerf-volant femelle, planant au-dessus de son phallus nouvellement retrouvé. mari momifié.

Il est également curieux de savoir comment les anciens traitaient cet instrument d'amour et de progéniture... En parlant du pénis, les Égyptiens le désignaient en fonction de la situation ou du complot dans lequel il devait agir. Probablement, les épithètes bruyantes (« puissant », « beau », etc.) lui ont très probablement été données par des femmes et, bien sûr, s'il méritait de tels éloges. Dans d’autres cas, il était désigné plus simplement, purement fonctionnel, comme un « outil » ou une « houe ». En tout cas, cet organe était directement lié à l'érotisme et à l'amour (ces deux concepts étaient même désignés par le même hiéroglyphe). Le respect que les anciens avaient pour le phallus ressort également du fait qu'à l'époque de l'Ancien Empire, lors de la momification, les phallus étaient parfois momifiés séparément. Dans les reliefs de Médinet Habou, le temple de Ramsès III, on trouve une image assez rare pour l'Egypte : les Egyptiens comptent les Libyens tués sur le champ de bataille à coups de membres. Il est difficile de dire pourquoi ils ont eu recours à de telles méthodes de comptage. Peut-être, encore une fois, le fait était-il de savoir à quel point cet instrument était profondément vénéré par tous les peuples. Naturellement, les dames traitaient l’objet divin avec une crainte et une admiration particulières. Une image d'une princesse libyenne est connue (avec un cas pour cet attribut masculin). Les mêmes étuis étaient portés par les Égyptiens à l'époque prédynastique et au début Premier Royaume. Dans l’Egypte classique, ce détail était conservé dans le costume royal. Le même symbole de dignité et de force se retrouve chez le nain Bès, saint patron des enfants. Bes jouait le même rôle dans les villes antiques Région du nord de la mer Noire, ainsi que dans les colonies barbares voisines. Les femmes, les enfants et, apparemment, la maternité au sens large étaient patronnés par la déesse Touaret (« La Grande »), représentée comme un hippopotame enceinte aux tétons pendants. Souvent, des images de Bes et de son partenaire nu (Beset) se retrouvent dans les « chambres d'incubation » (dans le sanctuaire de Saqqarah), qui étaient destinées aux activités de santé des pèlerins qui passaient ici leurs nuits en rêves et en rêves érotiques.

Vue nocturne du bâtiment principal de la déesse Hathor

Les anciens Égyptiens prenaient soin de leur progéniture et aimaient leurs enfants. Cependant, la déesse Mout (« Mère ») ne cherchait pas vraiment à « devenir une héroïne mère ». Elle n'a eu qu'un seul fils de son mariage avec Amon - Khonsu. La déesse de l’amour, Hathor, était bien plus vénérée. En son honneur, de magnifiques festivités ont eu lieu, au cours desquelles ils ont bu une boisson enivrante (shedeh). DANS œuvres lyriques elle agissait comme la déesse de tous les amants. Les poètes l'appelaient « Golden », mais gardaient le silence sur les enfants. Sous ses auspices se déroulent toutes les danses et fêtes, ainsi que longs voyages. Peut-être que les anciens avaient parfaitement compris qu'il existe encore une certaine différence entre les obligations familiales, la vie quotidienne (et routinière, peu importe) avec une femme et tomber amoureux... Hathor est la déesse des amants plutôt que des épouses. Elle a des cornes, ce qui peut être une sorte d'indice subtil pour les hommes, qui portent eux-mêmes souvent des bijoux similaires. Quiconque aspire à l'amour et à la compréhension des femmes devrait se tourner vers elle pour lui faire part de ses demandes et de ses désirs. Hathor est associée aux déesses d'Asie centrale Astarté, Anat, Kudshu (Kedshet égyptien), Shaushka. Toutes ces déesses sont connues comme la patronne de l’amour charnel. En l'honneur d'Hathor, depuis l'Empire du Milieu, des sanctuaires furent construits dans le Sinaï, dans la vallée de Timna et à Byblos. L’une des déesses les plus érotiques était la syro-palestinienne Kedshet, qui figurait sur les stèles égyptiennes dès l’époque du Nouvel Empire.

Sistre rituel avec la tête d'Hathor

Le nom est mentionné en relation avec la désignation des prostituées du temple mésopotamien (kadishtum). Elle est généralement représentée de face et nue, debout sur le dos d'un lion. Elle apparaît devant le dieu Ming, qui se prépare « au combat ». Le dieu de la guerre d'Asie centrale, Reshep, est également présent. Tout cela reflète le contexte historique général. La femme était alors un objet de désir tant de la part des siens que des autres hommes. Comme on peut le constater, les déesses de l'amour sont plus populaires que la déesse Nout, qui donne naissance à des enfants chaque matin et les avale le soir. Des conseils sur la façon de satisfaire une femme et un homme, ainsi que sur la façon de se protéger de la conception et de la maladie, sont également pertinents. Et même si Osiris et Isis forment un couple fidèle, Osiris a un jour confondu Isis avec sa sœur Nephthys. Ce qui n'arrive pas quand on vit dans la même maison. En général, les Égyptiens se contentaient du bonheur familial ordinaire et ne cherchaient pas d'aventures à côté. Mais c’est à partir de l’époque du Nouvel Empire que l’érotisme pénètre dans la vie quotidienne.

Figurine Reine

La famille égyptienne antique était monogame. Le mariage était donc pris au sérieux. On pouvait souvent entendre l'histoire de la difficulté de trouver une femme fidèle à son mari (même Hérodote a écrit à ce sujet). Par conséquent, des avertissements comme ceux contenus dans les enseignements de Ptahhotep ne sont pas rares :

Si tu apprécies l'amitié

Vous êtes dans la maison où vous entrez

En tant qu'invité d'honneur ou frère, -

Méfiez-vous des femmes !

Ce n'est pas bon de s'approcher d'eux,

Il est difficile de les comprendre.

Des milliers de personnes ont été négligées

Pour eux, pour mon propre bénéfice.

Body femme faïence cool

Aveugle, séduit,

Pour transformer immédiatement

Dans le sardonyx enflammé.

Les posséder est comme un court sommeil.

Les comprendre, c'est comme la mort !

Cependant, beaucoup ont continué à s'efforcer de posséder une femme, malgré toutes les craintes et tous les avertissements : des jeunes scribes qui, malgré les interdits, étaient friands de « filles », jusqu'aux rois et pharaons qui avaient à leur service un harem (ipet), c'est-à-dire toutes ces « beautés » du palais » et « la favorite du roi ». Bien sûr, le pharaon avait une épouse – la Grande Consort Royale. La reine d’Égypte était l’incarnation de la douce déesse Hathor, fille de la divinité solaire. Les tâches de la reine comprenaient la naissance d'un héritier du pharaon, c'est-à-dire assurer la succession légale du pouvoir, ainsi que servir le roi et la société dans le rôle d'un symbole public de la plus haute beauté (enfin, et d'un « objet de amour").

Ramsès III à la table de jeu

La reine disposait d'un pouvoir politique et religieux considérable. Nous avons déjà partiellement rendu compte de ces fonctions de « Première parmi les femmes du tsar ». Cependant, connaissant la nature masculine, on peut supposer que même la position exceptionnelle de la reine, ses palais luxueux, ses tenues et ses riches bijoux, ainsi que les épithètes bruyantes comme les mots « La seule décoration du roi », n'ont pas fait d'elle la seul propriétaire du corps du pharaon. Il possédait un harem assez impressionnant (mais pas au sens turc du terme). C’était une sorte de famille où le chef masculin avait plusieurs épouses légales ou « reines juniors ».

Chanteurs et danseurs du tombeau de Thèbes avec une des dames du harem

Cependant, si elles le dérangeaient, des concubines (nefrut) étaient également à son service. Ces belles jeunes filles, qui plaisaient au pharaon de toutes les manières possibles, vivaient dans le harem royal et n'ont perdu leur statut qu'à la naissance de leur premier enfant. On les appelait aussi « Sweet in Love ». Les jeunes reines et le jade remplissaient le palais de « beauté, amour, arôme ». L'un des contes (le papyrus de Westkar) raconte comment le sage Jajaemankh conseilla un jour au pharaon soudain mélancolique d'aller se détendre : « ... Laissez Votre Majesté aller au lac du palais du pharaon... Équipez-vous d'un bateau avec un équipage. de toutes les beautés des chambres intérieures de votre palais, (et) Le cœur de Votre Majesté sera rafraîchi lorsque vous admirerez les magnifiques bosquets de votre lac, vous admirerez les champs qui l'encadrent, ses magnifiques rivages - et votre cœur sera rafraîchi par ceci »... Le roi écouta son conseil et donna l'ordre : « Qu'on m'amène vingt femmes, qui ont beau corps, de beaux seins, des cheveux tressés en tresses, et dont (le ventre) n'a pas encore été ouvert par l'accouchement. Aux derniers mots, il regarda ses serviteurs avec éloquence et expressivité. « Et qu'ils m'apportent vingt filets. Et que ces filets soient donnés à ces femmes une fois leurs vêtements enlevés. Tout a été fait exactement. Ensuite, les femmes furent probablement mises sur les rames et le pharaon partit pour un voyage d'amour. Les filles ont fait plaisir au pharaon avec des chants, en jouant des instruments de musique et en dansant...

Kiya, la seconde épouse d'Akhenaton, porte une perruque nubienne

La prostitution laïque était également répandue en Égypte, où des femmes rejetées et abandonnées étaient recrutées, errant à travers le pays et se livrant à qui le voulait. Ceci a été confirmé par une découverte de papyrus en Egypte (1891), qui nous a rapporté un bon nombre de poèmes de Gérond, dont on ne connaissait auparavant que de maigres extraits sous la forme citations aléatoires. On pense que Gérond a vécu au milieu du IIIe siècle avant JC. e. et venait de l'île de Kos. Ses poèmes, appelés mimiambas, sont écrits en trimètres iambiques « boiteux ». Ils sont très réalistes et réalistes. Gérond a décrit la vie de manière fascinante et sincère. Quelques scènes vivantes de sa poésie : l'image d'une séductrice-approvisionneuse ; une description des manières du propriétaire du bordel, qui s'exprime en style attique devant le tribunal de Kos ; l'image d'un enseignant battant un élève fainéant à la demande de sa mère ; des dames admirant le temple d'Asclépios et lui faisant des sacrifices ; une femme jalouse qui punit et a pitié des esclaves quand bon lui semble ; copines excitées ayant une conversation intime sur la façon d'obtenir rapidement olisbes(c’est ainsi qu’on appelait les pénis artificiels) ; ou une photo de femmes visitant la boutique du cordonnier rusé Kidron. Les scènes racontent la vie quotidienne des habitants du monde antique, la montrant sous différents angles et de manière très réaliste.

Prostituée égyptienne lissante. Fragment du papyrus de Turin

Hétaïre portant un phallus. Fragment d'un vase grec antique

Le phallus était porté solennellement, comme une bannière de bataille hissée sur un ennemi vaincu... L'oiseau-phallus était généralement accompagné de filles issues de familles nobles, même s'il arrivait que les hétaïres reçoivent également un tel honneur. Parfois, ils inventaient divers dispositifs qui égayaient encore davantage le cortège et amusaient les gens. L'historien français M. Detienne note que des célébrations similaires ont eu lieu en Égypte : « Bien sûr, les Égyptiens connaissaient Dionysos, ils l'ont reconnu encore plus tôt que les autres. Comme les Grecs, ils honoraient Dionysos-Osiris de la même manière. La seule différence est qu'au lieu de marcher avec un phallus, comme les Hellènes, les femmes égyptiennes portaient des figurines sur des charnières, qu'elles forçaient à déplacer en tirant sur les ficelles, et le pénis masculin se mettait à bouger violemment, le pénis de la statue était le même. taille comme elle-même. Le membre disproportionné de Dionysos-Osiris, qu’Hérodote appellerait en grec Priape, tel qu’il apparaissait dans la ville de Lampasque, mais un siècle plus tard. Pour célébrer Dionysos, les colonies et alliés des Athéniens devaient envoyer leurs cadeaux sous forme de phallus. Le plus grand, mesurant 60 mètres, décoré d'une étoile d'or, selon les descriptions, était porté lors de la fête de Dionysos à Alexandrie, ce qui est également documenté par Callixène de Rhodes, qu'il a laissé, décrivant les phallophories colorées (c'est-à-dire les processions avec un phallus) qui eut lieu dans cette ville en 275 av. e. C'était probablement un spectacle vraiment époustouflant, encore meilleur que l'actuel carnaval (très coloré) de Rio de Janeiro.

Divertissement pour femmes et hommes

L’une des œuvres les plus intéressantes de la littérature égyptienne ancienne (« Le Conte de deux frères ») parle d’une trahison bien réelle, la trahison d’une épouse. Il est basé sur l'histoire de deux frères, dont l'un (Bata) a épousé une femme perfide et infidèle. Le frère aîné n’a pas vraiment réussi à choisir une dame. Malgré le caractère exagéré du conte, il est remarquable d'un point de vue philosophique. Après avoir tué son mari, sa femme épousa le pharaon. Mais même une carrière sociale réussie ne lui a pas apporté le bonheur. Et après s'être retrouvée « dans cette position intéressante qui n'existe que pour les dames », l'heure du jugement est venue. Il s’est avéré qu’elle était tombée enceinte de son mari décédé par des moyens surnaturels. Mais quand le fils grandit, après la mort du pharaon, il exécuta le jugement sur elle. La liberté de comportement des femmes égyptiennes décrite ci-dessus était donc relative.

Un visage plus tendre que les lys syriens

Sillonné par une peur cruelle,

Et mes jambes roses me faisaient mal

Dans de lourdes chaînes en bronze.

Comme les rochers d'un sombre désert,

Une longue rangée restait immobile

Prêtres de la déesse impitoyable,

Maât inaccessible.

Et le jeune fils était à côté d'elle,

Il avait l'air curieux, comme un vieil homme,

Il y a très, très longtemps, avec un regard familier

Dans son visage fané et triste.

Et encore, comme des carillons menaçants,

Des mots terribles retentirent :

"Je suis ton mari, ton vieux Bata,

Je suis vivant et ma vengeance est vivante. »

La réponse fut lamentable,

Cri féminin impuissant et pathétique,

Et les juges étaient impitoyables

Et le bourreau était impitoyable.

Et le matin près du bassin

Chiens de rue maigres

Les maigres restes ont été rongés

Une beauté inaccessible...

On peut dire des femmes égyptiennes incluses dans le soi-disant « cercle royal » qu'elles possédaient des palais et des propriétés, qu'elles pouvaient occuper des postes importants dans le temple et qu'elles recevaient une rémunération spéciale pour cela. Ils partageaient toutes les vicissitudes de la vie avec leurs conjoints, jusqu'à des limites inimaginables pour les anciens Grecs. Elles jouissaient donc d’un statut élevé et étaient égales à leurs maris devant la loi.

Diadème Princesse égyptienne XIIe Dynastie

Et pourtant, l'histoire des anciennes reines égyptiennes, comme le note V. Golovina, reste non écrite. La plupart des reines d’Égypte ont disparu de l’histoire, ressemblant à l’ombre de la reine Eurydice, fondue dans les ténèbres du royaume de Pluton. Une tentative importante pour combler cette lacune a été réalisée en 1992, lorsqu'au cours de six années de travaux, il a été possible de restaurer les peintures du célèbre tombeau n° 66 de la Vallée des Rois. C'est l'un des meilleurs exemples de peinture murale en Égypte. Le tombeau appartient à la reine XIXème dynastie– Néfertari... « L'épouse du roi, la grande Néfertari Meritenmut » était l'épouse du pharaon le plus important du Nouvel Empire - Ramsès II. L’Egypte entre alors dans sa période de prospérité. Plusieurs centaines d'inscriptions étaient associées au nom de Néfertari. Ses images monumentales surpassent en taille et en niveau de compétence tous les monuments connus des anciennes reines égyptiennes. Le fait qu’elle ait réussi à conserver l’affection de Ramsès II pendant 25 ans en dit long. Apparemment, cela n'a pas été très facile, étant donné que ce sensualiste partageait un lit avec de nombreuses concubines, sœurs et même deux filles (cela ne l'a pas empêché de vivre jusqu'à 90 ans).

Danseurs égyptiens

Si, en parlant de Toutankhamon et de Néfertiti, on se souvient d'abord des pages lumineuses de l'histoire égyptienne elle-même, et avec le nom d'Alexandre - son segment gréco-macédonien, puis avec les noms de Cléopâtre, César et Antoine la période du règne de l'Empire romain me vient à l'esprit. DANS histoire d'amour Les Égyptiens et les grands Romains se sont réunis avec deux âmes - l'âme volontaire de l'Occident (César, Antoine), puissante et victorieuse, et à côté d'elle - l'âme de l'Orient, assoiffée d'aventure et de passion. « Incarnant la dualité des images sacrées, la divinité féminine pourrait aussi être la bonne Hathor, la déesse plaisirs sensuels et amusante et dangereuse Sekhmet, une lionne - une messagère de troubles et un cobra, capable d'arrêter les ennemis et les pécheurs" (J. Huayotte). Toutes les femmes de l'Est se comportent de cette façon : elles sont soumises et sensuelles, comme des singes divins, et jalouses, dangereuses et méfiantes, comme des tigresses prédatrices.

Buste de la reine Cléopâtre du British Museum

Si nous devions mener une enquête auprès des hommes de tous les continents du monde, dans l'espoir de découvrir le nom de la femme la plus captivante de tous les siècles et de tous les peuples, alors parmi les noms les plus bruyants à l'une des premières places, outre Néfertiti, serait Cléopâtre, la fille du roi Ptolémée XII (69-30 av. J.-C.). Cette femme intelligente, devenue reine d'Égypte (51 av. J.-C.), réussit à charmer deux des hommes politiques guerriers les plus célèbres de la Rome impériale : Jules César et Marc Antoine. Qui était cette enchanteresse ? « Sorcière malveillante », « ordures », « triple prostituée », « sorcière égyptienne dissolue », « monstre fatal » (« fatal monstrum ») ou demi-déesse, « miracle », « délicieuse bacchante » « la luxure elle-même » ?

Chaînes et ceintures précieuses provenant de trésors trouvés

On dit que du sang gréco-macédonien coulait dans ses veines. Nous trouvons des informations fragmentaires à ce sujet chez Plutarque et Dion Cassius. Tous deux ont assuré que César, par passion pour la reine, avait entamé une guerre sans gloire avec Alexandrie et l'Égypte. La reine, qui était alors en exil, aurait hardiment pénétré la nuit dans son palais (remise sous les yeux du souverain du monde dans une balle de vêtements ou dans un tapis). Au moment de leur rencontre, César avait 53 ans, Cléopâtre 21 ans. Il était fasciné par son courage, son discours, sa beauté. Il tenta de la réconcilier avec le roi pour qu'ils puissent régner ensemble. Cependant, une conspiration éclata et César fut attaqué. Mais il s'enfuit en mettant le feu à la célèbre Bibliothèque d'Alexandrie.

Une des images de Cléopâtre

La visite de César en Égypte a eu lieu importance énorme pour Cléopâtre. Les rivaux dangereux ont été éliminés. Elle devint reine souveraine, donnant naissance à un fils pour l'empereur (il fut nommé Césarion). Dion Cassius a décrit ainsi les motifs de la rencontre : « Au début, elle essayait d'accéder à César par des intermédiaires. Puis, ayant appris qu'il était avide de charmes féminins, elle se tourna elle-même vers lui avec une demande : « Puisque mes amis ne présentent pas correctement mes affaires, je pense que nous devrions nous rencontrer en personne. Elle était belle, rayonnante du charme de la jeunesse. Elle avait une jolie voix et savait être charmante. C'était un plaisir de la regarder et de l'écouter. Elle pouvait conquérir n'importe qui, même César, un homme âgé. En un mot, cherchez la femme !

Empereur romain Jules César

En nous rappelant que Cléopâtre est appelée le « dernier pharaon », essayons de comprendre les motivations de ses actes. Le plus important pour elle était de prendre le pouvoir sur l'Égypte... Les Romains cherchaient à créer un « empire mondial » (semblable à celui dont rêvait Alexandre). Les richesses et les greniers de l’Égypte constituaient un morceau très savoureux. Dès lors, il occupe une place importante dans les projets ambitieux des hommes politiques (Pompée, César, Antoine, etc.). Le rôle important joué par l'Égypte dans les plans de Rome peut être jugé à partir du discours de Cicéron. En tant que consul, il s’opposa aux projets de Crassus, de César et d’un groupe d’hommes politiques de s’emparer de l’Égypte, adoptant la loi de Rullus : « Et Alexandrie et toute l’Égypte ? Avec quel soin ils les ont cachés, comment ils ont contourné la question de ces terres et les ont secrètement remis entièrement aux décemvirs ! Et en effet, lequel d'entre vous n'a pas entendu la rumeur selon laquelle ce royaume, en vertu de la volonté du roi Alexa, a commencé à appartenir au peuple romain ?.. Et Publius Rullus prendra une décision sur cette question si importante en collaboration avec d'autres décemvirs, ses collègues ? Jugera-t-il équitablement ?... Supposons qu'il veuille plaire au peuple : il attribuera l'Egypte au peuple romain. Et ainsi, lui-même, en vertu de sa loi, vendra Alexandrie, vendra l'Égypte ; sur une ville magnifique, sur des terres plus belles qu'il n'y en a pas, il deviendra juge, arbitre, souverain, en un mot, roi du royaume le plus riche. Les Romains voyaient en Égypte avant tout une riche source de profits et de ressources (pain, etc.).

Il existe de nombreuses preuves de cela... Ptolémée XII, dans l'espoir d'obtenir le soutien du grand Pompée (Cicéron a même dit : « Pompée est tout-puissant »), envoya à Damas une couronne d'or pur d'une valeur de 4 mille talents. Il a également aidé son armée en lui fournissant des provisions, du fourrage et de l'argent lors de la prise de Jérusalem. Les prétendants au trône mondial affluaient ici. Le fils aîné de Pompée, Cnaeus Pompeius, s'est rendu ici. Cléopâtre lui donne 50 navires de guerre et 500 cavaliers (peut-être aussi des belettes). Après la bataille pour la « couronne romaine », Cnaeus Pompée fut tué. Alors vint l’heure où César se présenta aux autels d’Égypte.

Il avait des projets de grande envergure pour l'Égypte... "... ce qui s'est passé ici lorsqu'il s'est installé parmi les colosses des anciens pharaons", écrit Frey, "a été le début de la réalisation d'un rêve de longue date d'une monarchie universelle. . Grâce aux trésors de l'Égypte et à la position géographique exceptionnelle de ce pays, qui ont permis d'en faire une base idéale pour de nouvelles guerres en Orient, César pouvait désormais achever la conquête du monde et le gouverner seul, c'est-à-dire réaliser le rêve non réalisé d'Alexandre. Pompée est mort, et maintenant plus rien ne l'empêchait de réaliser ce désir qu'il nourrissait depuis l'âge de vingt ans et au nom duquel, trente-deux ans plus tard, il déclenchait une guerre civile. Il voulait s’assurer un grand empire. Et l'Egypte est devenue l'une des étapes les plus importantes de son chemin vers le but.

Colonne de Pompée

César ne cache pas ses intentions, qu'il mentionne indirectement dans ses Notes. Parlant de la raison du soulèvement des habitants d'Alexandrie contre le pouvoir des Romains, citant leurs arguments, il ne pense pas à les réfuter : « Leurs dirigeants disaient ceci lors de réunions et de réunions : le peuple romain s'habitue peu à peu à l’idée de s’emparer de ce royaume entre leurs propres mains. Il y a quelques années, A. Gabinius se trouvait en Egypte avec ses troupes ; Pompée s'y enfuit pour se sauver ; maintenant César arriva avec ses troupes, et la mort de Pompée n'empêcha en rien César de rester avec elles. S’ils ne le chassent pas, leur royaume deviendra l’Empire romain. » Après avoir capturé l'Égypte et Alexandrie, César éleva au trône d'Égypte ceux qui étaient prêts à servir « fidèlement » les intérêts de l'État de Rome et de lui-même. Ayant connu de nombreuses femmes, César n'était pas opposé à « faire la connaissance » de Cléopâtre. Comme le dira le poète à propos du roman sensationnel : « Il tomba à genoux devant elle et, la serrant dans ses bras, embrassa chaleureusement le noyau même du plus merveilleux lotus qui ait jamais poussé sur le fleuve de la vie. » Parfois, les gens tombent enceintes à cause d’un baiser !

Figurine d'une jeune fille égyptienne. Musée de Leyde

À son tour, Cléopâtre devait beaucoup à César et à Rome. Rome a aidé son père, Ptolémée XII, à retrouver le trône. DANS dernières années elle partageait les rênes du gouvernement avec son père, se sentant comme « la gardienne de l’héritage d’Alexandre ». Elle avait besoin de César avant tout pour préserver et renforcer son pouvoir (après que Ptolémée ait nommé Cléopâtre, son fils aîné et son frère comme héritiers). L'exécuteur testamentaire était le peuple romain et le Sénat. Pour parvenir à ses fins, elle profite de la passionnée « ardeur d’une gitane » (Shakespeare). Cléopâtre vécut avec lui pendant deux ans dans l'une des villas en tant que maîtresse. Ses caresses ne lui permettent pas d'oublier l'essentiel : « César a besoin de l'Egypte à cause de ses trésors, mais il a aussi besoin d'Alexandrie : à cause de la lumière de la raison - science, art, philosophie, religion - que diffuse la capitale égyptienne (en utilisant grec) à travers le monde habité... Et cette fille-femme, qu'il tient déjà dans ses bras, sait parfaitement qu'elle détient les clés des deux.»

Buste de Marc Antoine

Les écrivains voient le jeu des passions où l'historien et le philosophe discernent un intérêt politique (même avec une goutte d'eros). Les projets du conquérant reposaient sur des intérêts politiques et économiques. R. Etienne, dans un livre sur Jules César, notait : « Avant même de s'enflammer d'une passion bien calculée pour la reine d'Égypte, César reçut un prétexte pour s'immiscer dans les affaires du royaume égyptien. Cependant, Ptolémée, qui attendait depuis 20 ans le consentement de Rome pour le reconnaître comme roi légitime d’Égypte, a tout fait pour convaincre les riches et les hommes politiques romains. Considérant que le trésor était vide, il contracta un emprunt auprès du millionnaire romain Rabirius Postumus, promettant de payer à César beaucoup d'argent - six mille talents (un montant égal au revenu annuel de tout son royaume). Ainsi, dans les coulisses de toute action politique majeure, comme nous le voyons, il y a toujours eu et il y a toujours une énorme somme d’argent.

Éros endormi. Sculpture en marbre

Je le répète et l’affirme : le désir tant désiré de Cléopâtre était le désir de s’établir sur le trône. Chaque femme veut une chose : le pouvoir. Même si elle exerce son pouvoir sur un homme en s'abandonnant à lui dans un élan passionné. Sans aucun doute, il y a eu ici un calcul sobre. Elle, qui a reçu le pouvoir des mains de son père mourant, avait besoin de l'aide de Rome, conquérante de l'Afrique et de l'Orient. L'arrivée de César est devenue un cadeau inestimable... Dans le délire de la passion amoureuse, elle rêvait déjà grande Egypte, la maîtresse souveraine dont elle deviendra bientôt. Peut-être se considérait-elle comme l'héroïne de grandes tragédies - Andromaque, Cassandre ou Clytemnestre. La bataille romaine pour la capitale - Alexandrie, l'incendie de la Bibliothèque et du Musée, son étreinte passionnée - ne correspondait-elle pas à l'esprit de la tragédie ?! César, ayant quitté le pays, laissa à Cléopâtre, outre son fils, trois légions. Mais elle l'a également aidé à imaginer Rome sous une nouvelle forme, en lui envoyant ses architectes et ses constructeurs, afin que César puisse construire non pas une ville de brique, mais une ville de marbre. Un magnifique temple de César fut construit à Alexandrie. Voici comment Philon décrivait cette structure : « Rien ne peut se comparer au temple de César ! Il s'élève face au port et est si sculpté et majestueux qu'il n'existe rien de tel ! Il est rempli de cadres et de peintures et brille d'or et d'argent de tous côtés. Grand, varié et décoré de galeries. Après sa connaissance d'Alexandrie, César ordonna la construction d'une bibliothèque et d'un théâtre à Rome, semblable au Museion. Lui-même a passé de nombreuses heures dans la célèbre bibliothèque. Puis il fit venir d’Egypte l’astronome et mathématicien alexandrin Sosigène et l’idée de​​réformer le calendrier romain. Désormais, il y a 365 jours dans une année (selon la durée de l'année solaire - 365,25 jours). L'année était divisée en 12 mois. Le début de l'année a été décalé de mars à janvier. Bien que le poète Ovide et bien d’autres Romains se soient indignés de cette violation évidente de la logique même de la nature : « C’est étrange pourquoi Nouvelle année démarrer par temps froid ? Ne vaut-il pas mieux commencer par un printemps clair et clair ?

Si dans la romance de Cléopâtre avec César il y a plus de politique, alors dans l'histoire avec Antoine la voix de l'amour est plus forte. Sept ans se sont écoulés depuis la liaison avec César (48 av. J.-C.). Bien sûr, elle n'a pas abandonné son rêve de longue date : conquérir l'Est, achever l'œuvre d'Alexandre et faire d'Alexandrie le centre de l'écoumène. Le plan du roman semble simple. Antoine n'a pas pu résister à l'épreuve, a trahi Rome, a épousé Cléopâtre et est devenu pharaon. « Et le Romain oublia les campagnes et le soldat, capturé sans combat par le poison de l'amour… » Cet amour avait sa propre préhistoire. La première fois qu'Antoine a vu Cléopâtre, c'était alors qu'elle n'avait même pas 15 ans. Il avait alors 28 ans. La deuxième réunion a eu lieu 14 ans plus tard. Un homme de 42 ans qui a vécu des campagnes militaires, de l'ivresse et des prostituées n'est pas si ardent. L’amitié avec le fainéant et dépensier Curio a laissé une marque amère. Plutarque a écrit que cette amitié s'est avérée être un véritable ulcère et un véritable fléau pour Antoine. "Curion lui-même ne pouvait s'empêcher de plaisir, et Antoine, pour mieux mettre la main sur lui, lui apprit à boire, à la débauche et à l'extravagance monstrueuse, de sorte qu'il se retrouva bientôt aux prises avec une dette énorme au-delà de ses années - deux cents et cinquante talents.

Fille Nebetia, servante du chanteur Mi

Nous sommes également d'accord avec D. Ackerman. Elle parle sobrement de l’amour de Cléopâtre : « Son plus grand attrait était l’Égypte, le royaume méditerranéen le plus riche, et les Romains, aspirant à la domination sur le monde, avaient besoin de sa puissance, de sa flotte, de ses trésors. L'alliance avec l'Égypte avait une signification militaire incontestable. César et Antoine recherchaient le pouvoir, pas l'amour, même si Cléopâtre aurait pu inspirer la passion. Mais la passion pour la reine n’est-elle pas aussi un instrument de pouvoir ?! À son tour, Cléopâtre a dû travailler dur pour attirer l’attention d’Anthony. Bel homme, grand guerrier, l'héritier de César avait tout et tout le monde à sa disposition. A son service se trouvaient tous les pays qu'il avait conquis et dans lesquels stationnaient ses légions. Par conséquent, son choix de dames était tout simplement illimité. Il couchait sans discernement avec tout le monde - « avec des actrices, des esclaves, des putes qui prétendaient être des matrones et des matrones qui se comportaient comme des putes » - lui, Anthony, ne se souciait pas de la race, de l'âge ou du statut social. Une femme devrait être une femme et être capable de faire tout ce que son homme lui demande de faire au lit. Ce n’est qu’alors qu’elle mérite son attention. Il avait besoin de femmes capables de faire sortir même un mort de sa tombe.

Musiciennes

Bien sûr, Anthony est un exemple de fêtard vicieux qui a commencé sa vie sexuelle à l'âge de 16 ans avec un amour homosexuel pour un beau jeune pervers... L'alcool est devenu son compagnon constant. Le vin avait sur lui un effet stimulant, tout autant que la bataille. Il s'est battu pour qu'après sa victoire il y ait une série de célébrations. La beuverie dura jusqu'au matin. Et bien sûr, l’affaire ne pouvait se faire sans les femmes. Il ne s'est jamais refusé ce plaisir. Un jour, pendant la guerre civile, alors qu'il se trouvait dans les montagnes italiennes, il fit venir une belle actrice de Rome. Elle donnait de l'amour à tous ceux qui étaient solvables pour beaucoup d'argent. Elle accepta de l'accompagner à condition d'être portée sur une civière comme une impératrice. Anthony n'était pas du tout surpris. La putain, vêtue de soie, était portée dans un luxueux palanquin, suivie d'un cortège de chars chargés d'ustensiles d'argent et d'or pour les festins et les festins du soir. Anthony aimait les spectacles magnifiques et pompeux. En entrant dans les villes conquises, il ordonna aux soldats d'atteler des lions au lieu de chevaux au char dans lequel il entra en triomphe dans la ville.

Figurine de harpiste. Musée britannique

C'est maintenant au tour de conquérir Anthony. Il y avait une grande actrice à Cléopâtre. Elle est apparue dans un bateau doré aux voiles violettes (la déesse Isis dans les vêtements d'Aphrodite). Le navire était préparé comme une scène Théâtre Bolchoï ou La Scala pour une prestation particulièrement somptueuse. Le navire entier était recouvert d'or, recouvert d'une feuille d'argent, et les voiles étaient écarlates, comme la couleur de l'aube. Le trône de la reine était recouvert d'un dais de brocart d'or. A proximité se trouvaient de beaux esclaves en costumes de Néréide et de Charite. L'orchestre sur le pont jouait une mélodie complexe aux flûtes, cithares et cornemuses. La nuit, le navire s'illuminait comme un sapin de Noël. Le défilé du luxe a été organisé par la reine malgré le fait que l'Égypte était au bord de l'effondrement économique complet. Mais la fin justifie les moyens. Un simple soldat Anthony, qui connaissait les caresses impudiques femmes dépravées Rome, sur son visage, il vit soudain la déesse Aphrodite... Comme dans une brume magique, au son des mélodies de l'Orient, Cléopâtre apparut devant lui dans des soies qui révélaient plutôt que cachaient ses charmes, exhalant l'arôme de volupté et de bonheur. La musique caractéristique de l’Orient évoquait une vague de sentiments étranges et excitants.

Miroir de la princesse Sathathoriunet. Or, incrustation. Caire

Les romantiques disent : c'est la passion, et non les soucis politiques, qui a jeté Anthony dans les bras brûlants d'une prostituée égyptienne. Peut être. Il y avait même des légendes sur la masse d'amants qu'elle, connaissant la luxure des hommes, aurait forcé à payer pour une nuit d'amour presque de leur tête. Elle parlait plusieurs langues, mais la principale était celle de l’amour. Et Anthony lui-même était dans la fleur de l'âge : beau, majestueux, athlétique (il se considérait comme un descendant d'Hercule), issu d'une famille noble. De plus, il est éloquent et intelligent. Amoureux du vin, des chevaux et des femmes, il connaissait tout ou presque dans l'art des mystères de l'amour. En un mot, « un vrai homme ».

Une des armes d'un barbier égyptien

Comment elle a réussi à conquérir Antoine reste un mystère... Qu'est-ce qui a attiré Antoine vers Cléopâtre ? Elle était connue comme une excellente oratrice et était même l'auteur de livres (sur la cosmétologie, la gynécologie, l'alchimie, la géométrie). L'historienne Al-Masudi a noté qu'elle avait appris les sciences, qu'elle était encline à la philosophie, qu'elle avait des scientifiques parmi ses amis et qu'elle signait des livres de son nom. Ses œuvres sont connues des connaisseurs de la médecine et des arts. Cléopâtre avait une énergie, une volonté et un courage considérables. "... Le même courage inébranlable a été montré par toutes les femmes de leur famille, autres Bérénice, Cléopâtre et Arsinoès, qui n'ont jamais pleuré ni abandonné, n'ont jamais reculé devant quoi que ce soit - ni devant l'inceste, ni devant l'exil, ni devant la mort de leurs enfants, ni de la guerre, ni de la nécessité de détruire de sang-froid des opposants (même leurs enfants, frères, sœurs, mères ou maris). On dit qu'au début il essaya de résister à ses charmes. Peut-être que la reine devait utiliser toutes les pommades, potions et herbes qu'elle connaissait. Comme la sorcière Circé, elle tourna son sort contre le Romain. En tout cas, Plutarque assure qu'elle possédait un certain « aiguillon », qui aurait privé Antoine de tout espoir de résister aux charmes de la femme égyptienne. Dans les temps anciens, un « aiguillon » désignait l’extrémité pointue d’un bâton utilisé pour conduire un cheval rétif, ou un fouet avec une boule de métal au bout (dans le même but), ou encore la piqûre d’une guêpe ou d’un scorpion. Mais un vrai homme a-t-il vraiment besoin de jouets, et plus encore d'un fouet et d'un bâton, pour désirer une femme, que ce soit une reine ou même une esclave ?!

Toilettes d'une noble dame égyptienne

Je suis sûr qu'elle avait à sa disposition d'autres moyens, auxquels toutes les dames ont eu recours et ont eu recours depuis l'époque de la première tentatrice - la belle Eva. C'est ainsi que B. Hartz décrit les mystérieux « instruments des victoires des femmes » : « Pour souligner leur beauté, les dames égyptiennes ne se couvraient pas seulement le visage de maquillage. Sur la coiffeuse, qui n'était en fait pas une table, mais un tiroir bas, ils gardaient un miroir en métal, des pots à cosmétiques, des pinces, des lames et des peignes. La plupart du temps et de l’attention étaient consacrés aux soins oculaires. Le fard à paupières noir, appelé khôl, est encore utilisé aujourd’hui au Moyen-Orient, mais il est désormais fabriqué à partir de suie. La peinture verte était à base de malachite, la peinture grise à base de galène. Ces minéraux étaient broyés, puis on en faisait une pâte que l'on appliquait en couche épaisse sur les sourcils et autour des yeux à l'aide d'un petit bâton en bois ou en os ou simplement avec le doigt. Il y a une image d'une dame appliquant du rouge à lèvres sur ses lèvres avec un pinceau. Mais la plupart des beaux petits pots sur la coiffeuse de la dame contenaient soi-disant de l'huile. Les Égyptiens aimaient se couvrir le corps d’huile, ce qui est compréhensible compte tenu de leur climat chaud et sec. Les parfums des Égyptiens n’étaient pas des parfums à notre sens, puisqu’ils n’avaient pas de base alcoolique. Le parfum égyptien (à sa base) était une huile aromatique. Lorsqu’une femme voulait que son corps sente bon, elle utilisait de la myrrhe et des huiles odorantes, ainsi que des infusions de fleurs, comme « le parfum du lys ». En plus des parfums et autres moyens aromatiques, les femmes ont d'autres charmes, comme en témoigne l'histoire de Cléopâtre et d'Antoine, charmes auxquels, apparemment, ni un guerrier ni un homme politique ne peuvent résister.

Boucles d'oreilles pour femmes égyptiennes

L'histoire de la romance entre Cléopâtre et Antoine fait l'objet de recherches de scientifiques, d'écrivains et de poètes (Shakespeare, Shaw, Ebers, Zelinsky). Même morte, elle était hantée par les commérages et l'envie. On dit que la nature n’a pas connu de créature plus belle, mais aussi plus dépravée, que le nom de ses amants est légion, que peu de camarades et d’amis de César ne visitaient son lit. C'est peut-être la renommée de Cléopâtre en tant qu'amante inégalée qui a captivé les goûts des Français.

A. S. Pouchkine. Gravure de T. Wright

Après la campagne d'Égypte de Napoléon, lorsque son armée revint à Paris, la capitale fut engloutie par « l'épidémie égyptienne ». Toutes les femmes voulaient soudain avec passion « devenir Cléopâtre ». Elles se sont teint les cheveux en noir et ont volontairement pris du poids, ce qui n'est pas du tout typique des Françaises. Les tenues égyptiennes, les parfums orientaux, les essences, le narguilé et en général tout ce qui est oriental sont alors devenus à la mode. D’autres l’aimaient sincèrement. Ebers a décrit ainsi ses sentiments : « Si au cours de son travail il est tombé amoureux de son héroïne, c'est parce que plus la personnalité de cette femme merveilleuse se dessinait pour lui, plus il devenait convaincu que, avec tous ses défauts et ses faiblesses , elle mérite non seulement la compassion et la surprise, mais aussi le dévouement qu’elle a su susciter chez les gens. En son honneur, des poèmes ont été composés (A. Pouchkine, V. Bryusov, A. Akhmatova), des pièces de théâtre ont été écrites (Shaw), des films ont été mis en scène. La légende romantique, hymne d’amour des cœurs enflammés, ne laissait personne indifférent. Akhmatova a écrit : « J'ai déjà embrassé les lèvres mortes d'Anthony, // Déjà à genoux avant qu'Auguste ne verse des larmes. » Notre Roméo africain Pouchkine regardait Cléopâtre différemment.

« Cléopâtre » russe – N. N. Gontcharova

N'ayant peut-être pas moins connu de femmes que Cléopâtre n'en connaissait d'hommes, le poète des « Nuits égyptiennes », mettant ses mots dans la bouche de l'improvisateur, parle en connaissance de cause de la royale Cléopâtre :

Le palais brillait. Ils tonnaient en chœur

Chanteurs au son des flûtes et des lyres,

Elle égayait son magnifique festin ;

Les cœurs se précipitèrent vers son trône,

Mais soudain, au-dessus de la coupe d'or

Elle s'est perdue dans ses pensées

Sa merveilleuse tête tomba...

Et la magnifique fête semble somnoler,

Les invités se taisent. Le chœur est silencieux.

Mais encore une fois elle lève les sourcils

Et d'un regard clair il dit :

« Mon amour est-il ton bonheur ?

Le bonheur peut être acheté pour vous...

Écoute-moi : je peux égaliser

Entre nous je restaurerai.

Qui entamera des négociations passionnées ?

Je vends mon amour ;

Dis-moi : qui achètera entre vous ?

Au prix de ma vie ?

Pouchkine a écrit ce vers en 1828, alors que sa romance à Odessa avec la comtesse Vorontsova, chère Elleonora, touchait déjà à sa fin. Réfléchissant au pouvoir de l’amour sur une femme, il a écrit : « Le magnétisme fait des merveilles sur les femmes. J'ai été témoin de tels exemples qu'une femme qui aimait de l'amour le plus passionné, du même amour mutuel reste vertueux; mais il y a eu des cas où la même femme, n'aimant pas du tout, comme involontairement, réalise avec peur tous les désirs d'un homme, jusqu'au sacrifice de soi. C’est le pouvoir du magnétisme. Mais lui aussi devait épouser la belle Gontcharova. Pouchkine ne sentait-il pas dans son subconscient que lui, comme Anthony, « achèterait son amour au prix de sa vie » ?!

reine égyptienne

Cependant, toutes les femmes égyptiennes devenues reines ne reculèrent devant rien pour obtenir le pouvoir suprême. Le principal prix de cette bataille a toujours été l’Égypte. Pourtant, la fin de Cléopâtre est dramatique. Rome la considérait comme une sorcière et une tentatrice insidieuse. Du point de vue de la moralité romaine, les actions d'Antoine sont également loin des normes de la décence. Il avait une épouse légale, Octavia, qui lui a donné deux enfants et a eu trois enfants d'un précédent mariage. Mais Octavie est la sœur d'Octave, le futur puissant Auguste, empereur des Romains.

Antoine et Cléopâtre au Cap Actium

Compte tenu de la complexité des relations entre Rome et l’Égypte, il n’est pas étonnant que les Romains détestaient farouchement Cléopâtre, qui, comme beaucoup le croyaient, était devenue la cause de la guerre civile et de la trahison de « leur Antoine ». Plutarque, rendant hommage à la magie et à l'enchantement qui lui sont inhérents (« pouvoir envoûtant », « charme mystérieux »), souligne qu'elle « a laissé une piqûre dans l'âme de ceux qui l'ont connue ». Eutrope remarqua : « Il (Antoine. - V.M.) déclencha également une grande guerre civile sur l'insistance de son épouse Cléopâtre, reine d'Égypte, car, en raison de sa cupidité féminine, elle voulait régner à Rome. Il fut vaincu par Auguste en bataille célèbre au cap Actium, qui est en Épire, et il s'enfuit en Égypte. Là, désespéré de ses affaires, alors que tout le monde le quittait pour Auguste, il se suicida. Cléopâtre, après avoir mis un serpent contre sa poitrine, mourut de sa morsure (30). L'Égypte fut annexée par Octave Auguste à l'État romain. »

La reine d’Égypte a affronté courageusement sa défaite et sa mort. Dès sa rencontre avec César et son triomphe, « le destin avait déjà commencé à préparer secrètement sa chute ». Ayant appris que son bien-aimé Antoine s'était suicidé en se jetant sur l'épée, et ne voulant pas tomber vivant entre les mains des troupes d'Octave qui envahirent l'Égypte, elle dit adieu à la vie. La mort provenait de la morsure d'un serpent venimeux ou de l'injection d'une épingle dorée contenant du poison. La mort est venue, « douce et douce, comme la somnolence caressante des nuits égyptiennes ». Le poète romain Horace a répondu à sa mort par un poème :

J'ai pu regarder les cendres de mes appartements

Avec un regard calme et

serpents en colère

Prendre la main sans crainte, noir

J'ai rempli mon corps de poison,

Doublement courageux. Alors, ayant décidé de mourir,

N'a pas permis aux navires ennemis

La reine privée de sa couronne

Les esclaves se précipitèrent vers leur fier triomphe.

Cependant, un magnifique triomphe en l'honneur de la victoire sur l'Égypte à Rome eut lieu en 29 av. e. Dans la procession, les soldats d'Octave, à la place de la reine, portaient l'image de Cléopâtre avec un serpent (le serpent en Égypte était considéré comme un emblème du pouvoir royal). Auguste a ordonné la mort de son fils par César, Césarion, mais a épargné les autres enfants (dont Cléopâtre et Antoine). Sa sœur Octavie les prit « et les éleva comme ses propres enfants » (Plutarque). Octavien a enterré la grande reine avec les honneurs qui lui sont dus (à côté d'Antoine)... Cléopâtre « s'est néanmoins vengée de Rome » : en séduisant ses fils et ses filles par la culture érotique de l'Orient, elle a ainsi mis à mal les stricts principes patriarcaux de la vie latine. Les guerriers romains, revenant de campagnes victorieuses, ne songèrent désormais qu'à « tirer profit des revenus des propriétés acquises dans le royaume des Ptolémées, et s'aimèrent des loisirs de la vie campagnarde, des vacances, des belles femmes et des divertissements » ( G. Ferrero).

R. Sadeler. Mort de Cléopâtre

Cléopâtre deviendra plus d'une fois l'objet d'un intérêt accru de la part des scientifiques et des écrivains à l'avenir. La légendaire reine d'Egypte a sans aucun doute une double nature. Dans la vie, elle était froide et rationnelle si ses intérêts l'exigeaient. N'oublions pas que lorsque frère avait 15 ans et que son pouvoir était menacé, elle l'a empoisonné sans une seconde d'hésitation. Après avoir charmé Anthony, elle réclame immédiatement les têtes de ses ennemis jurés. Et lui, face à sa calomnie, tue docilement sa sœur Arsinoé, qui s'était réfugiée dans le temple éphésien d'Artémis. Les deux moitiés de l’âme de la reine interagissent d’une manière mystérieuse, pas toujours compréhensible. Zelinsky, dans son essai « Antoine et Cléopâtre » (1902), écrit à propos des propriétés de son âme : « La première, avec sa ruse et sa trahison visibles, évoque l'illusion de la conscience et du calcul ; Je dis « illusion », car il y a aussi peu de conscience réelle dans ses actes que dans ceux d'un renard ou d'un serpent, et on devrait plutôt y reconnaître l'instinct naturel d'une femelle, sentant vaguement qu'elle doit être la gérante de l'entreprise. des sorts d'amour, pour ne pas devenir leur victime. La seconde est tout ravissement, tout plaisir, tout dévouement et sacrifice de soi. L'apothéose de Cléopâtre réside dans le fait que cette seconde partie de l'âme est libérée de la surveillance et des interférences gênantes de la première et l'emporte victorieusement dans le havre tranquille de la mort. L'auteur l'appelle « la reine du conte de fées », une fleur lumineuse mais venimeuse qui poussait sur l'humus de la famille ptolémaïque, héroïque, mais au temps de Cléopâtre déjà affaiblie et empoisonnée par le mariage incestueux.

Stèle représentant Cléopâtre faisant don de vin à la déesse Isis. Il représente Cléopâtre comme un pharaon et est appelée « déesse » dans la légende grecque.

Les cendres de Cléopâtre ont pourri depuis longtemps… « Mes malheureuses cendres ne sont pas conservées dans un tombeau. Ma trace dans les actions du monde est insignifiante », dira d'elle le poète Valery Bryusov. Mais son image continue d’exciter les esprits et les cœurs. L’Occident et l’Orient regardent attentivement dans le « miroir de Cléopâtre », comme s’ils espéraient y examiner l’éternel secret féminin. Alors qui était-elle : « le serpent du Nil », « une prostituée violente », « un chat voluptueux » ou une souveraine éclairée, une reine africaine ? B. Holland écrit : « À ce jour, chacun est confronté au problème de la détermination de son rôle : Cléopâtre était-elle un jouet de passions, une reine ardente et débridée, une belle femme qui transformait l'air même autour d'elle en feu des désirs, ou une figure tragique dont la poitrine nue a été mordue par un serpent lorsqu'elle a décidé d'accepter le martyre par amour pour Antoine. Il s'avère que les adaptations cinématographiques les plus célèbres de son image à Hollywood (Theda Bara, Claudette Colbert, Elizabeth Taylor) nous ont seulement raconté à quel point il était formidable de jouir de la richesse au premier siècle avant JC, en passant des journées entières dans la baignoire et des nuits dans un lit plein d'odeurs de substances aromatiques. Dans les films, on peut aussi voir comment une perle se dissout dans un verre de vin (ce qui est impossible). Cléopâtre ne faisait que passer son temps dans l'oisiveté. Un serpent venimeux semblera être un petit prix à payer pour une vie aussi luxueuse. L'écrivain vous exhorte à ne pas croire à toutes ces absurdités hollywoodiennes.

P.Mignard. Mort de Cléopâtre

Des statues de la reine égyptienne ont également été présentées lors d'une exposition au British Museum (2001). La vraie Cléopâtre, qui a séduit Jules César et Marc Antoine, qui est devenue l'inspiratrice de la muse des poètes et qui a été incarnée dans les films de beautés aussi reconnues qu'Elizabeth Taylor, Vivien Leigh, Sophia Loren, est représentée par une femme rondelette et laide juste mesurant plus d'un mètre et demi. "Plus nous étudions les images de Cléopâtre, moins nous avons confiance en sa beauté", a regretté le commissaire de l'exposition S. Walker. Aujourd'hui, les historiens accordent davantage d'attention à sa culture, à son éducation et à ses talents administratifs. Même si, pour une raison quelconque, c'est la beauté des femmes (même si elle n'a jamais existé) qui vit le plus longtemps dans l'imagination. La légende de Cléopâtre s'est avérée étonnamment durable, confirmant la règle : une femme est digne d'amour. "Je suis à nouveau une femme - dans tes rêves." C’est ainsi que ses descendants préfèrent se souvenir d’elle – certainement belle !

6. Les résidents modernes de l'Égypte, ceux qui connaissent et honorent leur histoire, ne se souviennent généralement pas des reines ci-dessus. Pour une raison quelconque, les gens hésitent à parler de Cléopâtre. Mais ils considèrent la femme légendaire comme la véritable et unique reine des femmes – pharaon. Reine Hatchepsout. Qu'a fait cette femme qui était si important pour son peuple ?

C'était pendant le Nouveau Règne l'Egypte ancienne- XVIIIe dynastie. Après la mort de Thoutmosis Ier, le père d'Hatchepsout, elle épousa son demi-frère Thoutmosis II. À cette époque, son mari avait un fils de sa concubine, Thoutmosis III. Le mari d'Hatchepsout n'a pas régné longtemps et après sa mort, selon tous les canons, son fils aurait dû devenir pharaon. Hatchepsout était destinée au rôle de régente. Et c’est ce qui s’est passé.

La politique conservatrice de l’Égypte permettait uniquement aux hommes de prendre le pouvoir ; le fait qu’une femme soit sur le trône pourrait détruire toutes leurs idées sur le « principe cosmique de hiérarchie établie d’en haut ».
Mais Hatchepsout n’était pas femme à accepter cette situation.

18 mois se sont écoulés et Hatshepsout est devenu le pharaon d'Égypte officiellement reconnu. Elle a mis une barbe et a déclaré : « Je suis le fils de Dieu Amon Ra ! En conséquence, c'est ce fils qui possède les droits sur le trône. Bien sûr, une seule phrase ne suffisait pas, la reine avait grande influence parmi les prêtres, les chefs militaires et les aristocrates d'Égypte. Par conséquent, personne n’osait douter qu’elle était un fils et non une fille ! Lors des événements officiels, la reine a porté la barbe toute sa vie. Elle a régné pendant environ 22 ans.

Son règne fut marqué par l'épanouissement et la prospérité de l'Égypte. Elle était vraiment un pharaon bâtisseur. Les monuments détruits ont été restaurés et les églises ont été activement construites. Mais le temple le plus célèbre érigé sous son règne est le temple de Deir el-Bahri.

Son architecte était Semnut, un noble de la cour, et non un riche provincial de naissance. Mais il fut l’un des architectes les plus talentueux de l’Antiquité. De nombreuses sources indiquent que la reine aimait cet architecte. Il se fit construire deux tombeaux à l’image du tombeau de la reine.

Sous le règne d'Hatchepsout, l'économie égyptienne était florissante et un commerce actif était mené. La reine était également une excellente politique ; elle établissait des contacts avec les États voisins de Pount (Afrique du Nord). Elle organisa deux campagnes militaires en Nubie et contrôla toute la péninsule du Sinaï, le sud de la Syrie, la Palestine et les îles phéniciennes.

Après la mort d'Hatchepsout, Thoutmosis III accède au pouvoir. En représailles aux humiliations précédentes, il ordonna la destruction de toutes les traces de l'histoire qui pourraient renseigner les descendants sur la grande reine. Le pharaon ordonna d'effacer toutes ses images, découpa le nom de la reine dans les cartouches et ordonna la destruction du tombeau de Senmut, le favori de la reine.

Comment cette femme a-t-elle réussi à tenir les rênes du pouvoir pendant tant d'années en présence d'un roi vivant et des forces de la tradition de l'époque reste encore un mystère. Hatchepsout, intelligente, énergique, dotée de capacités extraordinaires en tant que dirigeante et politicienne, restait en même temps une femme féminine et fragile. La vraie reine reste encore un exemple pour de nombreux Égyptiens. Les historiens caractérisent l'époque de son règne comme une ère de paix et de prospérité pour l'Égypte.

7. Cléopâtre la dernière et peut-être la plus célèbre reine d'Égypte. Elle n’était pas seulement la dernière femme reine, elle était la dernière dirigeante indépendante de l’Égypte. Une femme politique et mystérieuse qui a réussi à conquérir le cœur de deux grands Romains de cette époque, Jules César et Marc Antoine. De son vivant, elle est devenue une légende égyptienne, et sa mort non moins frappante a encore influencé le romantisme de l'image de Cléopâtre.

Selon vous, laquelle de ces reines était la PREMIÈRE ?

Reine égyptienne antique, épouse du pharaon Amenhotep IV, connue dans l'histoire sous le nom d'Akhenaton. En 1912, des portraits sculpturaux poétiques et délicats de Néfertiti créés par le maître Thoutmès ont été découverts à Amarna. Conservé dans les musées du Caire et de Berlin.

On ne peut que s'émerveiller devant le caractère inhabituel destin historique Reine Néfertiti. Pendant trente-trois siècles, son nom a été oublié, et lorsque le brillant scientifique français F. Champollion a déchiffré les anciens écrits égyptiens au début du siècle dernier, elle a été mentionnée assez rarement et uniquement dans des ouvrages académiques spéciaux.

Le XXe siècle, comme pour démontrer la bizarrerie de la mémoire humaine, a élevé Néfertiti au sommet de la gloire. Dans un premier temps, son buste a été découvert par l'équipe de l'égyptologue L. Borchard et emmené en Allemagne (où il est aujourd'hui conservé) ; pour le cacher aux coutumes égyptiennes, ils l'ont spécialement enduit de plâtre. Dans son journal archéologique, en face du croquis du monument, Borchardt n'a écrit qu'une seule phrase : « Cela ne sert à rien de décrire, il faut regarder. »

Plus tard, en 1933, le ministère égyptien de la Culture a demandé son retour en Égypte, mais l'Allemagne a refusé de le restituer, et les égyptologues allemands se sont alors vu interdire les fouilles archéologiques. Deuxième guerre mondiale et la persécution de la femme de Borchard à cause de Origine juive a empêché l'archéologue de poursuivre pleinement ses recherches. L'Égypte exige officiellement que l'Allemagne restitue le buste de Néfertiti exporté.

Néfertiti joue Senet.

Récemment, on a découvert que le buste de la belle Néfertiti avait subi une « chirurgie plastique » tardive avec du plâtre. Initialement moulé avec un nez en « pomme de terre », etc., il fut ensuite corrigé et commença à être considéré comme le standard de la beauté égyptienne. On ne sait pas encore si l'image initiale de Néfertiti était plus proche de l'originale et embellie par la suite, ou si, au contraire, des modifications ultérieures ont amélioré les imprécisions de l'œuvre originale... Cela ne peut être prouvé qu'en étudiant la momie de Néfertiti elle-même. , si elle est découverte. À recherche génétique en février 2010, des égyptologues ont émis l'hypothèse que la momie de Néfertiti pourrait être l'une des deux momies féminines trouvées dans la tombe KV35. Cependant, à la lumière de nouvelles informations, cette hypothèse est rejetée.

L'un des archéologues, qui a dirigé les fouilles à Akhetaton pendant plusieurs années, écrit sur la légende des habitants locaux. Apparemment, à la fin du XIXe siècle, un groupe de personnes serait descendu des montagnes avec un cercueil en or ; peu de temps après, plusieurs objets en or portant le nom de Néfertiti sont apparus chez les antiquaires. Cette information n'a pas pu être vérifiée.
Qui était vraiment la célèbre Néfertiti - « La belle qui est venue » (comme son nom est traduit) ? Depuis le début des recherches et des fouilles dans les ruines d'Akhetaton (Tel el-Amarna moderne) dans les années 80 du 19e siècle jusqu'à aujourd'hui, aucune preuve claire de l'origine de Néfertiti n'a été trouvée. Seules les mentions sur les murs des tombeaux de la famille et des nobles du pharaon fournissent quelques informations à son sujet. Ce sont les inscriptions dans les tombes et les tablettes cunéiformes des archives d'Amarna qui ont aidé les égyptologues à élaborer plusieurs hypothèses sur le lieu de naissance de la reine. Dans l'égyptologie moderne, il existe plusieurs versions, dont chacune prétend être vraie, mais n'est pas suffisamment confirmée par les sources pour occuper une position de leader.

Arthur Braginsky.

En général, les opinions des égyptologues peuvent être divisées en 2 versions : certains considèrent Néfertiti comme une Égyptienne, d'autres comme une princesse étrangère. L'hypothèse selon laquelle la reine n'était pas de naissance noble et serait apparue accidentellement sur le trône est désormais rejetée par la plupart des égyptologues. Les légendes disent que l’Égypte n’a jamais donné naissance à une telle beauté. On l'appelait « Parfaite » ; son visage ornait les temples de tout le pays.

Akhénaton et Néfertiti.

Selon le statut social de son époque - « épouse principale » (Himet-uaret égyptien antique (ḥjm.t-wr.t)) pharaon égyptien antique XVIIIe dynastie d'Akhenaton (vers 1351-1334 av. J.-C.), dont le règne fut marqué par une réforme religieuse à grande échelle. Le rôle de la reine elle-même dans la réalisation du « coup d’État du culte du soleil » est controversé.

Les femmes égyptiennes possédaient les secrets de recettes cosmétiques inhabituelles, qui étaient secrètement transmises de mère en fille ; elles étaient également douées en matière d'amour, d'autant plus qu'elles commençaient à étudier très jeunes – à l'âge de six ou sept ans. Bref, il manque belles femmes cela n'existait pas en Egypte ; au contraire, toute l'élite antique savait qu'il fallait chercher une épouse digne sur les bords du Nil. Un jour, un dirigeant babylonien qui courtisait la fille du pharaon fut refusé. Frustré, il a écrit une lettre offensée à son futur beau-père : « Pourquoi me fais-tu ça ? Il y a assez de belles filles en Égypte. Trouvez-moi une beauté à votre goût. Ici (c'est-à-dire en Babylonie) personne. remarquerez qu’elle n’est pas de sang royal.

Parmi tant de dignes prétendants, l’ascension de Néfertiti semble incroyable, presque fabuleuse. Elle était bien sûr issue d'une famille noble, était (peut-être) une proche parente de la nourrice de son mari, et le rang de la nourrice dans la hiérarchie égyptienne était assez élevé. Peut-être la fille du noble Aye, l’un des associés d’Akhenaton, plus tard pharaon, et probablement le cousin d’Akhenaton. Au palais royal, ils préféraient emmener dans des harems les plus proches parents - nièces, sœurs et même leurs propres filles - afin de préserver la « pureté du sang ».

Il faut dire que l’époux de Néfertiti se démarquait également de la longue lignée de la dynastie royale. Le règne d’Amenhotep IV est entré dans l’histoire égyptienne comme une période de « réformes religieuses ». Cet homme extraordinaire n'avait pas peur de se battre avec le plus force puissante de leur État - une caste sacerdotale qui, grâce à ses connaissances mystiques et mystérieuses, maintenait dans la peur à la fois l'élite et le peuple égyptien. Les prêtres, utilisant des rituels de culte complexes de nombreux dieux, prirent progressivement une position de leader dans le pays. Mais Amenhotep IV s'est avéré n'être pas du tout le genre de dirigeant qui abandonne son pouvoir. Et il déclara la guerre à la caste sacerdotale.

Par un seul ordre, il abolit l'ancien dieu Amon et en nomma un nouveau - Aton, et en même temps déplaça la capitale de l'Égypte de Thèbes vers un nouvel endroit, construisit de nouveaux temples, les couronnant de colosses sculpturaux de Aton-Ra, et se rebaptisa Akhenaton, ce qui signifie « plaire à Aton ». On ne peut qu'imaginer quels efforts énormes ont été nécessaires au nouveau pharaon pour changer la conscience de tout un pays afin de gagner cette guerre dangereuse contre le clergé. Et bien sûr, comme dans toute bataille, Akhénaton avait besoin d’un allié fiable. Apparemment, il a trouvé une telle alliée - loyale, intelligente, forte - en la personne de sa femme - Néfertiti.

Après avoir épousé Néfertiti, le roi oublia son harem ; il ne lâcha pas sa jeune épouse. Contrairement à toutes les règles de décence, une femme commença pour la première fois à assister à des réceptions diplomatiques ; Akhénaton n'hésita pas à consulter publiquement Néfertiti. Même lorsqu'il allait vérifier les avant-postes autour de la ville, le pharaon emmenait sa femme avec lui, et les gardes rendaient désormais compte non seulement au souverain, mais aussi à sa femme. Le culte de Néfertiti a dépassé toutes les limites. Ses statues immenses et majestueuses ornaient chaque ville égyptienne.

Temple de Néfertiti, Abou Simbel, Assouan, Egypte.

Il est peu probable que l’immense influence de Néfertiti sur le pharaon puisse s’expliquer uniquement par l’art de l’amour et une beauté irrésistible. Bien entendu, on peut supposer qu’il s’agit de sorcellerie. Mais nous préférerons une explication plus réaliste du succès de la reine égyptienne - sa sagesse véritablement royale et son dévouement fanatique envers son mari, tandis que nous notons que selon nos concepts, la toute-puissante Néfertiti était très jeune, ou, plus simplement, juste une fille.

Néfertiti avec les dieux et Amenhotep IV.

Il y avait bien sûr des intrigues, des envies et des intrigues de ceux qui ne comprenaient pas pourquoi une femme dirigeait l'État et remplaçait les conseillers de haut rang du pharaon. Cependant, la majorité des nobles, comme de toujours, préféraient ne pas se disputer avec l'épouse du souverain, et Néfertiti recevait des cadeaux et des offrandes des pétitionnaires comme d'une corne d'abondance. Mais même ici, la belle femme a fait preuve de sagesse et de dignité. Elle ne travaillait que pour ceux qui, à son avis, pouvaient profiter à son mari bien-aimé, qui pouvait justifier la confiance du pharaon.

Il semblait que le bonheur de Néfertiti était incommensurable, mais le destin ne favorisait pas indéfiniment même les rares élus. Le problème est venu d’une direction d’où on ne l’attendait pas. Une ancienne femme égyptienne a accouché assise sur deux briques. Les sages-femmes l'ont retenue. On croyait que les briques d’accouchement faciliteraient l’accouchement et apporteraient le bonheur. Sur chacun d'eux était sculptée la tête de la déesse Meshenit, qui a aidé le bébé à naître. A chaque fois, s'asseyant sur les briques, Néfertiti priait Aton de leur donner un héritier. Mais dans une telle affaire, malheureusement, ni l'amour ardent pour son mari, ni la sagesse, ni les dieux tout-puissants ne pouvaient l'aider. Néfertiti a donné naissance à six filles, mais le fils tant attendu manquait toujours.

Akhénaton, Néfertiti et trois filles. Musée du Caire.

C'est alors que les envieux et les ennemis de la malheureuse reine relevèrent la tête. L'âge humain dans l'Égypte ancienne était court : 28 à 30 ans. La mort pouvait à tout moment emporter le pharaon, et l’État se retrouvait alors sans héritier direct du pouvoir. Des sympathisants ont été trouvés qui ont présenté Akhenaton à une belle concubine, Kia. Il semblait que le pouvoir de Néfertiti avait pris fin. Mais ce n'est pas si facile d'oublier le tien vieil amour, même si vous souhaitez quelque chose de nouveau, des sensations plus intenses. Akhénaton se précipite d'une femme à l'autre : de temps en temps il passe des appartements de Kia chez son ancienne bien-aimée et à chaque fois un accueil chaleureux l'attend. Mais Néfertiti, apparemment, étant une femme volontaire et fière, ne pouvait pas pardonner la trahison. La courtoisie extérieure ne pouvait tromper le pharaon, il savait de quoi il était capable. l'amour vrai. Et il est retourné chez Kia. Cela n'a pas duré longtemps. Le bavardage de la nouvelle concubine a finalement rendu Akhenaton fou - il avait quelqu'un avec qui comparer son rival.

Kia a été renvoyée au harem. Elle a essayé de résister, a appelé son mari à revenir et est apparemment tombée dans une crise de colère féminine ordinaire. Ce n'est qu'après que l'eunuque l'a sévèrement punie à coups de fouet qu'elle s'est calmée, réalisant que les faveurs royales avaient pris fin. Ils ne seront plus jamais dans la même relation – Néfertiti et Akhénaton. Il n'était pas possible de recoller l'amour passé, mais même dans cette situation, Néfertiti a trouvé une issue, démontrant un véritable esprit d'homme d'État. L’acte de Néfertiti nous paraîtra bien sûr insensé, mais n’oublions pas que nous parlons de sur l'Egypte ancienne. Néfertiti offrit à Akhenaton leur troisième fille, la jeune Ankhesenamun, car sa femme et elle-même lui enseignèrent l'art de l'amour, cet amour qui enflamma toujours tant le pharaon.

Filles d'Akhenaton et de Néfertiti.

L’histoire est bien sûr triste, mais les circonstances sont plus fortes que les personnes. Trois ans plus tard, Ankhesenamun était veuve. Elle avait onze ans et était de nouveau mariée au grand Toutankhamon. La capitale fut de nouveau restituée à Thèbes, le pays recommença à adorer le dieu Amon-Ra. Et seule Néfertiti, fidèle à ses anciennes passions, resta à Akhénaton, d'où la vie s'éloignait lentement et progressivement. Il est certain que les lèvres de Néfertiti sentaient la rouille. En effet, au temps des pharaons, les beautés utilisaient un mélange de cire d’abeille et de minium. Et le plomb rouge n’est rien d’autre que de l’oxyde de fer ! La couleur s'est avérée belle, mais le baiser est devenu venimeux.

La reine mourut, la ville était complètement vide et ils l'enterrèrent, comme elle l'avait demandé, dans le tombeau avec Akhénaton. Et après trente siècles, son image semblait renaître de ses cendres, perturbant notre imagination et nous obligeant à réfléchir encore et encore au mystère de la beauté : qu'est-ce que c'est - « elle est un vaisseau dans lequel il y a du vide, ou un feu vacillant dans le vaisseau ?

Tombeau de Néfertiti. Hall d'entrée

Du fond des siècles, les beaux yeux de la reine Néfertiti, capturés dans le célèbre portrait sculptural, nous regardent. Que se cache-t-il derrière son regard incompréhensible ?
Cette femme a atteint les sommets du pouvoir. Son mari, le pharaon Amenhotep IV (Akhenaton), fut l'un des plus personnalités mystérieuses dans l'histoire de l'humanité. On l’appelait le pharaon hérétique, le pharaon subversif. Est-il possible d'être heureux à côté d'une telle personne ? Et si oui, à quel prix ce bonheur vient-il ?

On ne peut que s’émerveiller du sort historique inhabituel de la reine Néfertiti. Pendant trente-trois siècles, son nom a été oublié, et lorsque le brillant scientifique français F. Champollion a déchiffré les anciens écrits égyptiens au début du siècle dernier, elle a été mentionnée assez rarement et uniquement dans des ouvrages académiques spéciaux.
Le XXe siècle, comme pour démontrer la bizarrerie de la mémoire humaine, a élevé Néfertiti au sommet de la gloire. A la veille de la Première Guerre mondiale, l'expédition allemande, après avoir achevé comme d'habitude des fouilles en Egypte, présenta ses découvertes pour vérification aux inspecteurs du Service des Antiquités. (« Le Service des Antiquités » est une agence fondée en 1858 pour superviser les expéditions archéologiques et protéger les monuments du passé.) Parmi les postes alloués à Musées allemands, il y avait un bloc de pierre plâtré banal.
Lorsqu'il fut amené à Berlin, il devint le chef de Néfertiti. On raconte que les archéologues, qui ne voulaient pas se séparer d'une magnifique œuvre d'art, ont enveloppé le buste dans du papier argenté puis l'ont recouvert de plâtre, calculant correctement que les détails architecturaux discrets n'attireraient pas l'attention. Lorsque cela a été découvert, un scandale a éclaté. Il ne fut éteint qu'au début de la guerre, après quoi les égyptologues allemands furent privés pendant un certain temps du droit de mener des fouilles en Égypte.
Cependant, la valeur artistique inestimable du buste valait même ces sacrifices. L'étoile de Néfertiti montait si rapidement, comme si cette femme n'était pas une reine égyptienne antique, mais une star de cinéma moderne. C'était comme si sa beauté attendait d'être reconnue depuis de nombreux siècles, et enfin vint le temps dont le goût esthétique élevait Néfertiti au sommet du succès.

Si vous regardez l'Égypte à vol d'oiseau, alors presque au centre même du pays, à 300 kilomètres au sud du Caire, vous pouvez voir un petit village arabe appelé el-Amarna. C'est ici que les rochers rongés par le temps, se rapprochant de la rivière, commencent alors à reculer, formant un demi-cercle presque régulier. Le sable, les vestiges des fondations de bâtiments anciens et la verdure des palmeraies - voilà à quoi ressemble aujourd'hui l'ancienne ville égyptienne luxueuse d'Akhetaton, où régnait l'une des femmes les plus célèbres du monde.
Néfertiti, dont le nom en traduction signifie "La beauté qui est venue", n'était pas la sœur de son mari, le pharaon Amenhotep IV, bien que pour une raison quelconque, cette version soit devenue très répandue. La belle Égyptienne venait d'une famille de parents de la reine Tiu - elle était la fille d'un prêtre provincial. Et bien qu'à cette époque Néfertiti ait reçu une excellente éducation en école spéciale, une telle relation irritait la fière reine et la mère de Néfertiti était appelée sa nourrice dans de nombreux documents officiels.
Mais la rare beauté d'une jeune fille provinciale fit fondre le cœur de l'héritier du trône et Néfertiti devint sa femme.

Pour l'une des fêtes du « Soleil Pharaon », Amenhotep III offrit à son épouse un cadeau véritablement royal : une résidence d'été, époustouflante par sa beauté et sa richesse, le Palais Malkatta, à côté de laquelle se trouvait un immense lac artificiel planté de lotus, avec un bateau pour les promenades de la reine.

***
Néfertiti nue était assise sur une chaise à pattes de lion près d'un miroir rond doré. Yeux en amande, nez droit, cou en tige de lotus. Il n'y avait pas une goutte de sang étranger dans ses veines, comme en témoignent la teinte sombre de sa peau et son rougissement chaud, frais, uniforme, intermédiaire entre le jaune d'or et le bronze brunâtre. «Beauté, maîtresse de joie, pleine de louanges... remplie de beautés», ainsi écrivaient les poètes à son sujet. Mais la reine de trente ans n'était plus contente de son reflet comme avant. La fatigue et le chagrin la brisaient, un pli de rides s'étendait des ailes de son beau nez jusqu'à ses lèvres audacieuses, comme un phoque.

Une servante, une Nubienne à la peau foncée, entra avec une grande cruche d'eau aromatique pour les ablutions.
Néfertiti se leva, comme si elle sortait de ses souvenirs. Mais en faisant confiance des mains habiles Tadukippa, à nouveau perdue dans ses pensées.

Comme ils étaient heureux avec Amenhotep le jour de leur mariage ! Lui a 16 ans, elle 15 ans. Ils ont pris le pouvoir sur le pays le plus puissant et le plus riche du monde. Les trente années du règne du pharaon précédent ne furent pas entachées de désastres ni de guerres. La Syrie et la Palestine tremblent devant l'Egypte, le Mitanni envoie des lettres flatteuses, des montagnes d'or et d'encens sont régulièrement envoyées depuis les mines de Koush.
Le plus important c'est qu'ils s'aiment. Le fils du roi Amenhotep III et de la reine Tiu n'est pas très beau : mince, aux épaules étroites. Mais quand il la regardait, obsédé par l'amour, et que les poèmes écrits pour elle sortaient de ses grandes lèvres, elle riait de bonheur. Le futur pharaon courut après la jeune princesse sous les arches sombres du palais thébain, et elle riait et se cachait derrière les colonnes.

La femme de chambre a disposé les accessoires nécessaires sur la coiffeuse richement décorée : des boîtes en or contenant des pommades, des cuillères à frotter, de l'antimoine pour les yeux, du rouge à lèvres et autres produits cosmétiques, des outils de manucure et de la peinture pour les ongles. Saisissant habilement un rasoir en bronze, elle commença à raser soigneusement et respectueusement la tête de la reine.

Néfertiti passa indifféremment son doigt sur le scarabée doré d'un pot de poudre de riz et se rappela qu'une fois, avant même le mariage, Amenhotep lui avait révélé son secret au coucher du soleil.
Il caressa ses doigts fins et, regardant quelque part au loin avec des yeux pétillants, dit que la veille, dans un rêve, Aton lui-même, le dieu du disque solaire, lui était apparu et lui parlait comme à un frère :
-Tu vois, Néfertiti. Je vois, je sais que tout dans le monde n’est pas comme nous sommes tous habitués à le voir. Le monde est lumineux. Il a été créé par Aton pour le bonheur et la joie. Pourquoi faire des sacrifices à tous ces nombreux dieux ? Pourquoi vénérer les coléoptères, les hippopotames, les oiseaux, les crocodiles, s'ils sont eux-mêmes, comme nous, enfants du Soleil. Aton est le seul vrai dieu !
La voix d'Amenhotep retentit. Il a dit à quel point le monde créé par Aton était beau et merveilleux, et le prince lui-même était beau à ce moment-là. Néfertiti écoutait chaque parole de son bien-aimé et acceptait sa foi de tout son cœur.

Ayant reçu le titre de pharaon, la première chose qu'Amenhotep IV fit fut de changer de nom. « Amenhotep » signifie « Amon est content ». Il commença à s'appeler « Akhenaton », c'est-à-dire « agréable à Aton ».
Comme ils étaient heureux ! Les gens ne peuvent pas être si heureux. Presque immédiatement, Akhénaton décida de construire nouvelle capitale– Akhetaton, qui signifie « horizon d’Aton ». C'était censé être la meilleure ville du monde. Là-bas, tout sera différent. Nouvelle vie heureuse. Pas comme dans la sombre Thèbes. Et les gens là-bas seront tous heureux, car ils vivront dans la vérité et la beauté.

***
L'épouse de l'héritier a passé sa jeunesse à Thèbes - la brillante capitale de l'Égypte à l'époque du Nouvel Empire (XVI-XI siècles avant JC). De grandioses temples des dieux coexistaient ici avec des palais luxueux, des maisons de la noblesse, des jardins d'arbres rares et des lacs artificiels. . Les aiguilles dorées des obélisques, les sommets des pylônes peints et les statues colossales des rois transperçaient le ciel. À travers la verdure luxuriante des tamaris, des platanes et des dattiers, étaient visibles les allées des sphinx bordées de carreaux de faïence vert turquoise et les temples reliés entre eux.
L'Égypte était à l'apogée de son apogée. Les peuples conquis apportèrent ici, à Thèbes, d'innombrables vases contenant du vin, du cuir, du lapis-lazuli, tant aimés des Égyptiens, et toutes sortes de merveilles rares. Des régions lointaines d'Afrique arrivaient des caravanes chargées de ivoire, l'ébène, l'encens et l'or, un or innombrable pour lequel l'Égypte était si célèbre dans l'Antiquité. Dans la vie quotidienne, il y avait les plus beaux tissus en lin ondulé, des perruques luxuriantes étonnantes par leur variété, des bijoux riches et des onctions coûteuses.


Tous les pharaons égyptiens avaient plusieurs épouses et d'innombrables concubines - l'Orient était déjà l'Orient. Mais le « harem » au sens où nous l'entendons n'a jamais existé en Égypte : les jeunes reines vivaient dans des résidences séparées à côté du palais, et personne ne se préoccupait particulièrement du confort des concubines. Celles que les textes appellent « la Dame de Haute et de Basse Egypte », « la grande épouse royale », « l'épouse de Dieu », « la parure du roi », étaient principalement de grandes prêtresses qui, avec le roi, participaient aux services du temple. et rituels et soutenus par leurs actions Maat - l'harmonie du monde.
Pour les anciens Égyptiens, chaque nouveau matin est une répétition du moment originel de la création de l’univers par Dieu. La tâche de la reine participant au service est de pacifier et d'apaiser la divinité avec la beauté de sa voix, le charme unique de son apparence et le son du sistre - un instrument de musique sacré inaccessible à la plupart des femmes mortelles, le statut. de la « grande épouse royale », qui possédait un grand pouvoir politique, reposait précisément sur des fondements religieux. La naissance des enfants était une affaire secondaire ; les jeunes reines et concubines la géraient très bien.
Theia était une exception : elle était si proche de son mari qu'elle a partagé son lit avec lui pendant de nombreuses années et lui a donné plusieurs enfants. Certes, seul le fils aîné a vécu jusqu'à l'âge adulte, mais les prêtres y ont également vu la providence du Ciel. Ils se sont rendu compte bien plus tard à quel point cette pêcherie était mal interprétée.
Amenhotep IV monta sur le trône en 1424 av. Et... commencé réforme religieuse- un changement de dieux, chose inouïe en Egypte.

Le dieu Amon universellement vénéré, dont le culte renforçait de plus en plus le pouvoir des prêtres, fut, par la volonté du pharaon, remplacé par un autre dieu, le dieu solaire - Aton. Aton – « disque solaire visible », était représenté sous la forme d'un disque solaire avec des rayons de paume qui accordent des bénédictions aux gens. Les réformes du pharaon furent couronnées de succès, du moins pendant la période de son règne. Une nouvelle capitale fut fondée, de nombreux nouveaux temples et palais furent érigés. Parallèlement aux anciens fondements religieux, les règles canoniques de l'art égyptien antique ont également disparu. Après avoir traversé des années de réalisme exagéré, l'art de l'époque d'Akhenaton et de Néfertiti a donné naissance à ces chefs-d'œuvre découverts par les archéologues des millénaires plus tard...
Au cours de l'hiver 1912, l'archéologue allemand Ludwig Borchardt commença à fouiller les restes d'une autre maison dans la colonie détruite. Les archéologues ont vite compris qu'ils avaient découvert un atelier de sculpture. Statues inachevées, masques en plâtre et accumulations de pierres de divers types, tout cela identifiait clairement le métier de propriétaire du vaste domaine. Et parmi les découvertes se trouvait un buste de femme grandeur nature, réalisé en pierre calcaire et peint.
Nuque couleur chair, rubans rouges courant le long du cou, coiffe bleue. Un visage ovale doux, une petite bouche joliment dessinée, un nez droit, de beaux yeux en amande, légèrement recouverts de paupières larges et lourdes. L'œil droit conserve un insert en cristal de roche avec une pupille en ébène. La haute perruque bleue est entrelacée d'un bandeau doré orné de pierres précieuses...
Le monde éclairé haleta - une beauté apparut au monde, après avoir passé trois mille ans dans les ténèbres de l'oubli. La beauté de Néfertiti s'est avérée immortelle. Des millions de femmes l'enviaient, des millions d'hommes rêvaient d'elle. Hélas, ils ne savaient pas qu’ils payaient pour l’immortalité de leur vivant, et qu’ils payaient parfois un prix exorbitant.
Avec son mari, Néfertiti a dirigé l'Égypte pendant environ 20 ans. Ces mêmes deux décennies qui ont été marquées par une révolution religieuse sans précédent pour l’ensemble de l’ancienne culture orientale, qui a ébranlé les fondements de l’ancienne tradition sacrée égyptienne et a laissé une marque très ambiguë dans l’histoire du pays.
Néfertiti a joué rôle important dans les événements de son temps, elle était l'incarnation vivante du pouvoir vivifiant du soleil, donnant la vie dans les grands temples du dieu Aton à Thèbes, aucune des actions du temple ne pouvait avoir lieu ; sans elle - la garantie de la fertilité et de la prospérité de tout le pays « Elle envoie Aton se reposer avec une voix douce et de belles mains avec des sœurs,- on dit d'elle dans les inscriptions des tombes des nobles de ses contemporains - Au son de sa voix, tout le monde se réjouit.

Après avoir interdit les cultes des dieux traditionnels et, surtout, de l'Amon universel - le souverain de Thèbes, Amenhotep IV, qui a changé son nom en Akhenaton ("Esprit efficace d'Aton"), et Néfertiti fondèrent leur nouvelle capitale - Akhetaton. Le volume de travail était énorme. Dans le même temps, des temples, des palais, des bâtiments étaient érigés. institutions officielles, entrepôts, maisons de la noblesse, maisons et ateliers. Les trous creusés dans le sol rocheux ont été remplis de terre, puis des arbres spécialement apportés y ont été plantés - il n'y avait pas de temps à attendre qu'ils poussent ici comme par magie, les jardins poussaient parmi les rochers et le sable, l'eau éclaboussait les étangs et les lacs, les murs du palais royal s'élevaient haut en obéissance à l'ordre royal. Néfertiti vivait ici.
Les deux parties du palais grandiose étaient entourées d'un mur de briques et reliées par un pont couvert monumental enjambant la route. Aux bâtiments résidentiels famille royale jouxté d'un grand jardin avec étang et pavillons. Les murs étaient décorés de peintures représentant des bouquets de lotus et de papyrus, des oiseaux des marais volant hors des étangs, des scènes de la vie d'Akhenaton, de Néfertiti et de leurs six filles. La peinture du sol imitait des étangs avec des poissons nageurs et des oiseaux voletant. La dorure et les incrustations de carreaux de faïence et de pierres semi-précieuses étaient largement utilisées.
Jamais auparavant dans l'art égyptien des œuvres ne sont apparues qui démontrent de manière aussi vivante les sentiments des époux royaux, Néfertiti et son mari, assis avec leurs enfants, Néfertiti balançant ses jambes, grimpant sur les genoux de son mari et tenant sa petite fille avec sa main. Sur chaque scène, il y a toujours la présence d'Aton - le disque solaire aux nombreuses mains tendant au couple royal les symboles de la vie éternelle.
Outre les scènes intimes des jardins du palais, d'autres épisodes ont été conservés dans les tombeaux des nobles d'Akhetaton. la vie de famille roi et reine - images uniques de déjeuners et de dîners royaux. Akhénaton et Néfertiti sont assis sur des chaises à pattes de lion, à côté d'eux se trouve la reine-mère douairière Teye, arrivée en visite. Près des convives se trouvent des tables décorées de fleurs de lotus. avec des plats, des vases avec du vin. Les convives sont divertis par un chœur de femmes et des musiciens, les domestiques s'affairent. Les trois filles aînées - Meritaten, Maketaton et Ankhesenpa-aten - sont présentes à la célébration

Néfertiti gardait précieusement dans son cœur les images de ces années heureuses.
Ils construisaient une ville. Les meilleurs artisans et artistes égyptiens se sont réunis à Akhetaton. Le roi prêchait parmi eux ses idées d'un art nouveau. A partir de maintenant, c'était censé refléter vraie beauté monde, et ne pas copier d’anciennes formes figées. Les portraits doivent avoir les traits de personnes réelles et les compositions doivent être réalistes.
L'une après l'autre, leurs filles sont nées. Akhénaton les adorait tous. Il passa un long moment à tripoter les filles devant l'heureuse Néfertiti. Il les a choyés et les a exaltés.
Et le soir, ils montaient sur un char le long des allées de palmiers de la ville. Il montait à cheval, et elle le serrait dans ses bras et plaisantait joyeusement sur le fait qu'il avait acquis un gros ventre. Ou bien nous roulions en bateau sur la surface du Nil, parmi les bosquets de roseaux et de papyrus.
Leurs dîners de famille étaient pleins d'insouciance, lorsqu'Akhenaton représentait Sobek, le dieu crocodile en colère, avec un morceau de côtelette dans les dents, et que les filles et Néfertiti éclataient de rire.
Ils ont célébré des services dans le Temple d'Aton. La divinité était représentée dans le sanctuaire sous la forme d'un disque d'or tendant des milliers de bras aux gens. Le pharaon était lui-même le grand prêtre. Et Néfertiti est la grande prêtresse. Sa voix et sa beauté divine inclinaient le peuple devant le visage brillant du vrai Dieu.

Pendant que la servante oignait le corps de la reine avec une huile précieuse qui répandait le parfum de myrrhe, de genévrier et de cannelle, Néfertiti se rappelait quelle fête c'était dans la ville lorsque Tiu, la mère d'Akhenaton, venait rendre visite à ses enfants et petites-filles à Akhetaton. Les filles sautaient autour d'elle et rivalisaient pour l'amuser avec leurs jeux et leurs danses. Elle sourit et ne savait pas laquelle écouter.

Akhénaton montra fièrement à sa mère sa nouvelle capitale : des palais pour la noblesse, des maisons d'artisans, des entrepôts, des ateliers et la principale fierté - le temple d'Aton, qui était censé surpasser tout ce qui existe dans le monde en taille, en splendeur et en splendeur, furent construits. .
- Il n'y aura pas un autel, mais plusieurs. Et il n'y aura pas de toit du tout, pour que les rayons sacrés d'Aton le remplissent de leur grâce », dit-il avec enthousiasme à sa mère. Elle écoutait silencieusement son fils unique. Les yeux intelligents et pénétrants de Tiu semblaient tristes. Comment pouvait-elle expliquer que ses efforts pour rendre tout le monde heureux ne servaient à personne. Qu'il n'est ni aimé ni respecté en tant que souverain, et que seules les malédictions viennent de partout. La belle cité du soleil a vidé le trésor royal en quelques années. Oui, la ville est belle et charmante, mais elle engloutit tous les revenus. Mais Akhénaton ne voulait pas entendre parler d'économie.
Et le soir, Tiu avait de longues conversations avec sa belle-fille, espérant au moins influencer son fils à travers elle.
Oh, pourquoi, pourquoi, alors elle n'a pas écouté les paroles du sage Tiu !

***
Mais le bonheur personnel du couple n'a pas duré longtemps...
Tout a commencé à s’effondrer l’année où leur fille de huit ans, la joyeuse et douce Meketaten, est décédée. Elle se dirigea vers Osiris si soudainement qu'il lui sembla que le soleil avait cessé de briller.
En se rappelant comment elle et son mari donnaient des ordres aux fossoyeurs et aux embaumeurs, les sanglots longtemps réprimés éclatèrent en un flot de larmes. La femme de chambre avec un pot de teinture pour les sourcils s'arrêta, confuse. Au bout d'une minute, la Grande Reine se contrôla et, ravalant ses sanglots, expira et se redressa : "Continuer."


Avec la mort de Meketaten, le bonheur prit fin dans leur palais. Les désastres et les chagrins se succédaient dans une série interminable, comme si les malédictions des dieux renversés tombaient sur leurs têtes. Bientôt, Tiu, la seule personne à la cour qui soutenait Akhénaton, suivit la petite princesse dans le royaume des morts. Avec sa mort, il ne restait plus personne à Thèbes à part ses ennemis. La veuve du puissant Amenhotep III retint seule par son autorité la rage des prêtres offensés d'Amon. Avec elle, ils n'osèrent pas attaquer ouvertement Akhénaton et Néfertiti.

Néfertiti serra ses tempes avec ses doigts et secoua la tête. Si seulement elle et son mari avaient été plus prudents, plus politiques, plus rusés. Si donc Akhénaton n'avait pas expulsé les prêtres des anciens temples et n'avait pas interdit aux gens de prier leurs dieux... Si seulement... Mais alors cela n'aurait pas été Akhénaton. Les compromis ne sont pas dans sa nature. Tout ou rien. Il a détruit tout ce qui était vieux de manière obsessionnelle et impitoyable. Il était convaincu qu’il avait raison et qu’il gagnerait. Il ne doutait pas qu'ils le suivraient... Mais personne ne le fit. Une bande de philosophes, d’artistes et d’artisans, c’est toute sa compagnie.
Elle essayait, essayait à plusieurs reprises de lui parler, d'ouvrir les yeux sur la véritable essence des choses. Il se met seulement en colère et se replie sur lui-même, passant de plus en plus de temps avec des architectes et des sculpteurs.
Une fois de plus, alors qu'elle s'approchait de lui pour lui parler du sort de la dynastie, il lui cria : "Plutôt que de se mêler de mes affaires, il vaudrait mieux qu'elle donne naissance à un fils !"
Néfertiti a donné naissance à Akhénaton six filles en douze ans. Elle était toujours à ses côtés. Ses affaires et ses problèmes étaient toujours ses affaires et ses problèmes. Lors de tous les services dans les temples d'Aton, elle se tenait toujours à côté de lui, portant une couronne sonnant les sistres sacrés. Et elle ne s’attendait pas à une telle insulte. Elle était transpercée jusqu’au cœur. Néfertiti sortit silencieusement et, froissant sa jupe plissée, se retira dans ses appartements...

Le chat Bast entra dans la pièce à pas silencieux. Autour du cou de l'animal gracieux se trouvait un collier en or. En s'approchant du propriétaire, Bast sauta à genoux et commença à se frotter les mains. Néfertiti sourit tristement. Animal chaleureux et douillet. Elle la pressa impulsivement contre elle. Bast, avec un certain instinct, devinait toujours quand la maîtresse se sentait mal et venait la consoler. Néferiti passa sa main sur la douce fourrure gris clair. Des yeux ambrés aux pupilles verticales regardaient l'homme avec sagesse et condescendance. « Tout passera », semblait-elle dire.
"Tu es vraiment une déesse, Bast", sourit Néfertiti rassurée. Et le chat, levant majestueusement la queue, quitta la pièce, montrant par son apparence qu'il avait des choses plus importantes à faire.


La mort de Maketaton semble avoir été un tournant dans la vie de Néfertiti. Celui que les contemporains appelaient "belle, belle dans un diadème à deux plumes, maîtresse de joie, pleine de louanges et remplie de beautés", un rival est apparu. Et pas seulement un caprice temporaire du dirigeant, mais une femme qui a vraiment évincé sa femme de son cœur - Kiya.
Toute l’attention d’Akhenaton était concentrée sur elle. Alors que son père était encore en vie, la princesse Mitanni Taduheppa est arrivée en Égypte comme garantie de la stabilité politique dans les relations interétatiques. C'était pour elle qui, selon la tradition, acceptait Nom égyptien, Akhenaton a construit le luxueux complexe de palais de campagne Maru-Aton. Mais surtout, elle a donné naissance à deux fils du pharaon, qui ont ensuite épousé leurs demi-sœurs aînées.
Cependant, le triomphe de Kiya, qui donna des fils au roi, fut de courte durée. Elle disparut la 16e année du règne de son mari. Arrivée au pouvoir, la fille aînée de Néfertiti, Meritaton, a détruit non seulement les images, mais aussi presque toutes les références à la rivale détestée de sa mère, les remplaçant par ses propres images et noms. Du point de vue de l'ancienne tradition égyptienne, un tel acte était la malédiction la plus terrible qui puisse être commise : non seulement le nom du défunt était effacé de la mémoire des descendants, mais son âme était également privée de bien-être. dans l'au-delà.

***
Néfertiti finissait déjà ses vêtements. La servante l'habilla d'une robe blanche faite du plus beau lin blanc transparent et boutonna une large décoration de poitrine parsemée de pierres précieuses. Elle a mis sur sa tête une perruque moelleuse bouclée en petites vagues. Dans sa coiffe bleue préférée avec des rubans rouges et un uraeus doré, elle n'était pas sortie depuis longtemps.
Aye, un vieux dignitaire et ancien scribe de la cour d'Amenhotep III, entra. Il était le "porteur de fans" main droite le roi, le chef des amis du roi » et « le père de Dieu », comme on l’appelait dans les lettres. Akhénaton et Néfertiti ont grandi dans le palais sous ses yeux. Il apprit à Akhénaton à lire et à écrire. Son épouse fut autrefois la nourrice de la princesse. Et Néfertiti était comme sa propre fille.
À la vue de Néfertiti, le visage ridé d’Aye s’éclaira d’un doux sourire :
- Bonjour, ma fille ! Comment vas-tu
- Ne demande pas, oui. Le bien ne suffit pas. Vous avez entendu dire qu'Akhenaton avait donné à cette parvenue Kiya, une concubine du Mitanni, le palais de Maru-Aton. Elle apparaît partout avec elle. Cette créature ose déjà porter une couronne.
Oui, fronça les sourcils et soupira. La fille du harem a donné naissance à deux fils pour le roi. Tout le monde se contentait de murmurer à propos des princes héritiers Smenkhkare et Toutankhaton, sans être gêné par Néfertiti.
Les princes étaient encore de jeunes enfants, mais leur sort était déjà décidé : ils deviendraient les époux des filles aînées d’Akhenaton. La lignée royale doit perdurer. Le sang des pharaons de la XVIIIe dynastie du grand Ahmès lui-même coulait dans leurs veines.
-Eh bien, quoi de neuf à Thèbes ? Qu’écrivent-ils des provinces ? – la reine s'est courageusement préparée à écouter les nouvelles difficiles.
- Rien de bon, reine. Thèbes bourdonne comme un essaim d'abeilles. Les prêtres veillaient à ce que le nom d'Akhenaton soit maudit à chaque coin de rue. Il y a toujours cette sécheresse ici. Tous à un. Le roi Dushratta du Mitanni réclame à nouveau de l'or. Ils demandent aux provinces du nord d'envoyer des troupes pour se protéger des nomades. Et le roi a ordonné à tout le monde de refuser. » Eye haussa les épaules. « C’est dommage de regarder. » Avec tant de difficulté, nous avons acquis une influence sur ces terres, et maintenant nous les perdons si facilement. Il y a du mécontentement partout. J’en ai parlé à Akhénaton, mais il ne veut rien savoir de la guerre. Il est seulement contrarié par le fait que les délais de livraison du marbre et de l'ébène ne soient pas respectés. Et aussi, reine, prends garde à Horemheb. Il trouve très vite un langage commun avec vos ennemis influents, il sait avec qui se lier d'amitié.

Après le départ d'Ey, la reine resta longtemps seule. Le soleil se couchait. Nifertiti sortit sur le balcon du palais. L’immense dôme sans nuages ​​​​du ciel à l’horizon brillait de flammes blanches entourant un disque de feu. Des rayons chauds peignaient les sommets ocres des montagnes à l’horizon en orange doux et se reflétaient dans les eaux du Nil. Les oiseaux du soir chantaient dans la verdure luxuriante des tamaris, des sycomores et des dattiers qui entouraient le palais. La fraîcheur et l'inquiétude du soir venaient du désert.

On ne sait pas combien de temps Néfertiti vécut après ce déclin. La date de sa mort n’a pas été révélée par les historiens et la tombe de la reine n’a pas été retrouvée. Au fond, cela n'a pas d'importance. Son amour et son bonheur – toute sa vie – sont tombés dans l’oubli avec ses espoirs et ses rêves du Nouveau Monde.
Le prince Smekhkara ne vécut pas longtemps et mourut sous Akhenaton. Après la mort du pharaon réformateur, Toutankhaton, dix ans, prit le pouvoir. Sous la pression des prêtres d'Amon, le jeune pharaon quitta la cité du Soleil et changea de nom. Toutankhaton (« Ressemblance vivante d’Aton ») commença désormais à être appelé Toutankhamon (« Ressemblance vivante d’Amon »), mais ne vécut pas longtemps. Il n’y a pas de successeurs de l’œuvre d’Akhenaton, de sa révolution spirituelle et culturelle. La capitale revient à Thèbes.
Le nouveau roi Horemheb fit tout pour effacer jusqu’à la mémoire d’Akhenaton et de Néfertiti. La ville de leurs rêves a été complètement détruite. Leurs noms ont été soigneusement effacés de tous les registres, dans les tombes, sur toutes les colonnes et sur tous les murs. Et désormais il était écrit partout qu'après Amenhotep III, le pouvoir passa à Horemheb. Ce n'est qu'ici et là, par hasard, que des souvenirs du « criminel d'Akhetaton » sont restés. Cent ans plus tard, tout le monde a oublié le roi et sa femme qui, 1369 ans avant la naissance de Jésus-Christ, prêchaient la foi en un Dieu unique.

Pendant trois mille quatre cents ans, le sable s'est précipité sur l'endroit où se trouvait autrefois belle ville, jusqu'au jour où les habitants d'un village voisin ont commencé à trouver de beaux éclats et fragments. Les amoureux de l'Antiquité les montraient à des spécialistes, et ils lisaient dessus les noms d'un roi et d'une reine inconnus dans l'histoire de l'Egypte. Quelque temps plus tard, une cache de coffres pourris remplis de lettres d'argile a été découverte. L'histoire de la tragédie qui a frappé Akhetaton est progressivement devenue plus claire. Les figures du pharaon et de sa belle épouse ont émergé des ténèbres. Les expéditions archéologiques affluèrent à Amarna (comme on appelait désormais cet endroit).

Le 6 décembre 1912, dans les ruines de l'atelier du sculpteur antique Thoutmès, les mains tremblantes du professeur Ludwig Borchard mettent au jour un buste presque intact de Néfertiti. Il était si beau et parfait qu’il semblait que le Ka (âme) de la reine, épuisé par la souffrance, revenait au monde pour parler d’elle.
Pendant très, très longtemps, le vieux professeur, chef de l'expédition allemande, a regardé cette beauté, si irréelle pendant des centaines et des milliers d'années, et a beaucoup réfléchi, mais la seule chose qu'il a pu écrire dans son journal : "Ça ne sert à rien de décrire, il suffit de regarder !"