Par une journée claire et ensoleillée, depuis un navire traversant le détroit de Béring, vous pouvez voir à la fois l'Ancien et le Nouveau Monde. Il est possible que Semyon Dejnev, le premier des navigateurs à contourner le continent asiatique et à traverser ce détroit, ait vu la côte nord-est de l'Amérique. Il convient de noter que bien avant le voyage de Dejnev, les géographes modernes disposaient d’informations obtenues quelque part sur l’existence d’un détroit au nord séparant l’Asie de l’Amérique. Ce détroit fut même désigné par un nom spécial sur les cartes de 1566 : Tretum Anianum, c'est-à-dire Détroit d'Anian.

L'un des plus grands scientifiques de son temps, le philosophe allemand Gottfried Wilhelm Leibniz (1646-1716), a porté une attention toute particulière à la question de savoir si les continents d'Asie et d'Amérique sont reliés ou séparés par un détroit. Plein de projets grandioses, Leibniz possédait un esprit abstrait inhabituellement polyvalent et le tempérament exubérant d’un travailleur pratique.

Sur les conseils de Leibniz, Pierre Ier ordonna d'observer la déviation de l'aiguille magnétique en Russie, utilisa ses conseils pour réglementer les lois et, finalement, fut persuadé par lui de créer l'Académie des sciences à Saint-Pétersbourg, pour laquelle il chargea le philosophe pour élaborer un plan. Lors de son plus long entretien avec Peter à Carlsbad, Leibniz soulève la question extrêmement importante pour le pays découvertes géographiques et surtout sur l'idée qui lui était la plus chère, celle de trouver un chemin entre la mer Arctique et l'océan Pacifique. L'importance que le philosophe attachait à cette idée, qui n'a cessé de le passionner jusqu'à sa mort, ressort clairement de sa note, rédigée par lui en 1697 spécialement pour Pierre et trouvée par le professeur Guerrier dans la bibliothèque de Hanovre. Ici, parmi les conseils et les instructions sur la façon d'élever la culture en Russie, la question se pose directement de la nécessité d'organiser une grande expédition pour explorer les côtes de l'Asie du Nord-Est avec pour objectif ultime de déterminer si l'Asie est connectée à l'Amérique ou si elle est séparés par un détroit.

En conclusion de sa note, Leibniz dessine la position des frontières de l'Asie et de l'Amérique : « En un seul endroit, dit-il, cette frontière n'a pas été explorée, une large bande de terre s'étend loin au nord, à l'extrême nord. - appelé, bien qu'encore inconnu, Cap Arctique, et il faudrait rechercher si ce cap existe et si cette bande de terre se termine par lui. Je crois que les indigènes des environs pourraient entreprendre un tel voyage pendant les mois d'été, lorsque le soleil se couche à peine, et le faire, sinon immédiatement, du moins progressivement, d'autant plus qu'il est probablement possible d'organiser des camps et de se déplacer. avec leur aide, tout va plus loin. Cette recherche peut être effectuée non seulement par voie sèche, mais encore plus facilement par voie d'eau des deux côtés. Alors, peut-être, on expliquera si la terre y se rétrécit ou s'étend, et, par conséquent, si la probabilité qu'elle se termine par un cap augmente ou diminue. courant marin, le type de poisson et d'autres conditions sur les deux rives permettront peut-être avant même de juger si les mers situées de part et d'autre de celle-ci sont connectées.

Dès lors, Leibniz ne cesse de rappeler à Pierre la nécessité d'organiser cette expédition et dit à ses compatriotes : « J'espère que grâce à lui nous saurons si l'Asie est unie à l'Amérique. » Leibniz n’a pas vécu assez longtemps pour voir son idée se réaliser. Distrait par les affaires militaires et autres affaires d’État, Pierre n’a commencé à mettre en œuvre l’idée de Leibniz qu’à la fin de sa vie, mais il n’a pas lui-même vécu pour en voir les résultats. Trois semaines seulement avant sa mort, Pierre, voulant que le problème soit résolu en toute certitude, rédigea personnellement des instructions pour l'organisation d'une grande expédition sous le commandement d'un officier de marine au service russe, le Danois Vitus Bering, et il suggéra lui-même que L'Amérique s'unirait à l'Asie. Les brèves instructions données par Pierre à Béring comprenaient les trois points suivants, que nous présentons dans leur intégralité :

Un ou deux bateaux pontés devraient être fabriqués au Kamtchatka ou ailleurs.

Sur ces bateaux près de la terre qui va vers le nord, et j’espère qu’ils n’en connaissent pas la fin, il semble que cette terre fait partie de l’Amérique.

Et pour rechercher où il est entré en contact avec l'Amérique, et se rendre dans quelle ville des possessions européennes, ou, s'ils voient un navire européen, le vérifier, comme ils l'appellent, et le prendre par écrit et visitez vous-même le rivage, prenez la déclaration originale et, en la mettant sur la carte, venez ici.

Nous n'aurions pas appris grand-chose sur le déroulement de cette expédition en nous limitant à une description brève et insatisfaisante du premier voyage de Béring effectué en 1758 par Miller, qui fut pendant de nombreuses années le seul historien sur ce sujet. L'heureuse découverte par V. Berkh dans les archives du Département de l'Amirauté d'État du manuscrit «Journal de la vie de l'expédition au Kamtchatka de l'aspirant Peter Chaplin de 1725 à 1730» a fourni la description la plus complète et la plus détaillée de la première expédition de Béring. Après avoir traité ce "Journal", V. Berkh a publié en 1823 sur la base de celui-ci un petit ouvrage au titre très long et encombrant - "Le Premier voyage en mer Les Russes se sont engagés à résoudre un problème géographique : l’Asie est-elle connectée à l’Amérique ? et commis en 1727, 28 et 29 sous le commandement de la flotte du capitaine de 1er rang Vitus Bering.

En janvier 1725, trois jours avant la mort de Pierre, Béring, à la tête du premier détachement de 26 personnes, partit ; Le détachement était accompagné de 25 charrettes avec divers équipements. Béring était censé rencontrer le reste de ses camarades à Tobolsk, où il est arrivé sain et sauf le 16 mars. En mai, nous sommes partis d'ici sur 7 bateaux et 4 promenades plus loin le long de l'Irtych, faisant constamment des observations et tenant des registres.

L'aspirant Chaplin, accompagné de dix membres d'équipage, reçoit l'ordre de Béring de se rendre à Iakoutsk. Ce n'est qu'en septembre que Chaplin arrive dans la capitale de la Yakoutie, où il reste longtemps, faisant des affaires pour préparer la future expédition ; Il équipe plusieurs personnes d'ici à Okhotsk pour collecter du bois pour la construction d'un navire, et prépare également mille paires de sacs en cuir pour la farine. Apparemment, ces sacs étaient assez volumineux, car il fallait 600 chevaux pour les envoyer avec de la farine à Okhotsk.

L'année suivante, en mai, arrivent ici les principaux participants de l'expédition - les lieutenants Martyn Spangberg et Chirikov, et bientôt Béring lui-même. Le corps expéditionnaire compte désormais plus de deux cents personnes. En juin 1726, Spangberg quitta Yakoutsk pour Okhotsk à bord de 13 navires avec un équipage de 204 personnes, et deux mois plus tard Bering l'y suivit. Chirikov reste en place pour donner des ordres et superviser l'expédition rapide de diverses marchandises, notamment du bétail vivant, vers Okhotsk.

La ville de Iakoutsk, selon la description de Chirikov, ne comptait à cette époque que 300 foyers russes, et jusqu'à 30 000 Iakoutes erraient à proximité. « Au-dessus de la ville, raconte-t-il, il y avait de l'obscurité à cause des incendies, qui étaient dus au manque de pluie, car dans la ville de Iakoutsk il pleut toujours peu, et pour cette raison peu d'herbe pousse ; Tout comme cet été, il n'y avait pas d'herbe, sauf aux endroits où la rivière montait. De plus, il y a peu de chutes de neige et les gelées sont sévères. Et la raison du peu de pluie et de neige nécessite un raisonnement : la latitude de Iakoutsk, selon l'observation, est de 62°08". La déclinaison de la boussole est de 1°57" vers l'ouest. La grave épidémie de rougeole qui a éclaté à Iakoutsk, alors que « ceux qui n'y étaient jamais allés auparavant » étaient « malades », oblige notre voyageur à être particulièrement vigilant. "Et cette maladie n'est plus apparue à Iakoutsk, selon les habitants locaux, depuis plus de quarante ans, ce qui est confirmé par un réel chagrin."

Tous ces détails sur le développement de la périphérie nord-est de la Sibérie sont sans aucun doute intéressants. « Puisque l'expédition du capitaine Béring, note Berkh à cette occasion, est le premier voyage maritime entrepris par les Russes, alors tous les moindres détails devraient en être pris. être agréable pour les amateurs d'antiquités russes. Si beaucoup d’entre eux semblent aujourd’hui étranges, ils sont néanmoins dignes de respect, car ils démontrent le progrès graduel des choses depuis le commencement jusqu’à la perfection actuelle. »

Cependant, « l’évolution progressive des choses » Expédition Béring nous montre dès le début un tableau sombre et extrêmement difficile. Il nous est difficile d'imaginer l'incroyable difficulté du voyage à travers la toundra déserte de mille kilomètres pour les voyageurs qui n'ont pas encore de compétences organisationnelles. Il est intéressant de voir comment le voyage s'est déroulé et sous quelle forme les personnes et les animaux sont arrivés à destination. Voici par exemple un rapport d'Okhotsk daté du 28 octobre : « Les provisions envoyées de Iakoutsk par voie sèche sont arrivées à Okhotsk le 25 octobre avec 396 chevaux. En chemin, 267 chevaux ont disparu et sont morts faute de fourrage. Pendant le voyage vers Okhotsk, les gens ont souffert d'une grande faim en raison du manque de provisions, ils ont mangé des ceintures, du cuir et du cuir. pantalon en cuir et semelle. Et les chevaux qui sont arrivés ont mangé de l'herbe, sortant de sous la neige ; en raison de leur arrivée tardive à Okhotsk, ils n'ont pas eu le temps de préparer le foin, mais ce n'était pas possible ; Tout le monde était gelé à cause de la neige profonde et du gel. Et le reste des ministres est arrivé à Okhotsk en traîneau à chiens.»

Le capitaine Béring, après avoir parcouru mille milles à cheval sur une route très peu pratique et montagneuse, arriva enfin à Okhotsk ; Il n'est pas descendu de selle pendant 45 jours. « Il a accompli ce voyage sans aucune aventures spéciales" Le navire d'expédition, qu'il espérait trouver ici prêt à naviguer, n'était pas encore terminé ; le tout s'est arrêté faute de résine. Les granges où étaient entreposés le matériel et les provisions entrants étaient si délabrées qu’elles étaient sur le point de s’effondrer ; Bering a immédiatement commencé à en construire de nouveaux et s'est précipité pour achever la construction du navire.

En janvier 1726, le lieutenant Spangberg arrive à Okhotsk sur un traîneau, suivi de son équipe. Le marin avait l’air extrêmement malade et épuisé. Parti par l'eau, il fut surpris sur la rivière Yudoma par des gelées inattendues. Dans ce lieu désert et rude, ne recevant aucun renfort de nulle part, il faillit mourir de faim ; selon Miller, lui et toute son équipe mangeaient ici des sacs, des ceintures et même des bottes ; tout le bétail qui était avec lui mourut. Chaplin le sauva des ennuis en lui envoyant des provisions et des chiens. Le nombre de patients de l'équipe de Bering a augmenté avec l'arrivée de Spangberg.

N'ayant pas encore appareillé, mais déjà durement éprouvée par les difficultés du voyage, l'expédition a commencé à se préparer activement à la navigation vers le Kamtchatka. Tout le mois de juin 1726 fut consacré aux préparatifs. Bientôt, la galliote "Fortune" construite fut lancée.

Et les réserves de nourriture continuent d’arriver. Mais combien pouvez-vous livrer ? L'arpenteur Loujine, arrivé le 11 juin, n'a amené que 11 chevaux sur cent, tandis que les autres « se sont enfuis, sont morts et ont été mangés par les loups ». Puis les choses se sont améliorées, les rapports regorgent des chiffres suivants : « Le 1er juillet, le lieutenant Chirikov est arrivé avec le reste des domestiques et des fournitures ; et après lui, l'intendant Borisov montait 110 chevaux et apportait 200 sommes de farine. Une semaine plus tard, un pentecôtiste arriva de Iakoutsk sur 63 chevaux et apporta 207 sommes de farine. Le 20, le soldat Vedrov est arrivé sur 80 chevaux et a apporté 162 sacs de farine. Le 30, le sergent Chirokov est arrivé avec 20 chevaux et a amené 50 taureaux", etc.

Le 4 août, le deuxième navire a été lancé, récemment arrivé du Kamtchatka et maintenant nouvellement réparé. C'est le même bateau sur lequel fut effectué le premier voyage d'Okhotsk au Kamtchatka en 1716.

Tout était prêt pour le voyage : le personnel de l'expédition, les trains avec de la nourriture et du matériel. Contre toute attente, les provisions de nos voyageurs furent reconstituées avec un plat savoureux : « Le 7, un grand nombre de canards arrivèrent au bord de la mer ; A cette occasion, toute l’équipe fut envoyée là-bas et trois mille furent ramenés, et cinq mille, note naïvement Chaplin, s’envolèrent vers la mer.

Le 22 août, après avoir levé les voiles, nous partîmes, naviguâmes sans incident et le 29 nous étions en vue des côtes du Kamtchatka. Après avoir fait le plein d'eau, nous avons navigué plus loin, direction le sud. Ayant atteint le fort Bolcheretsky, qui avait trouvé refuge au fond d'une baie commode, nous décidâmes d'y passer l'hiver. Tout ce que nous apprenons sur cette prison se résume à un peu. « Dans la forteresse Bolcheretsky, rapporte Chirikov, il y a 17 cours russes et une chapelle pour la prière. La latitude du lieu est de 52° 45", déclinaison 10° 28" est. Le directeur était un certain Slobodchikov. Le climat local est également signalé comme « très bon, même si de la neige est parfois tombée à partir du 7 octobre, mais la rivière n'a pas gelé et il y a eu du tonnerre le 30 ».

Dès son arrivée, Béring donna un ordre apparemment étrange : ramener tous les bagages et toute la nourriture à terre. Ce travail difficile demandait beaucoup de temps et, tout au long du mois de septembre, l'équipage des navires était occupé au transport, ce qui nécessitait la mobilisation de quarante bateaux parmi les Kamchadals locaux. « On peut facilement juger, note Berkh, de la difficulté de ce transport ; sur chaque bateau, il y avait deux hommes d'autres confessions, qui les transportaient sur la rivière avec des perches.

En général, avec le déploiement de l'expédition ici, des temps difficiles sont arrivés pour la population locale - les Kamchadals. Bientôt, ils furent contraints de transporter de lourdes charges à travers le Kamtchatka, de Bolcheretsk à Nizhnekamchatsk. La manœuvre incompréhensible de Béring, c'est-à-dire appelant au lieu de Nizhnekamchatsk, où il était censé commencer le voyage, auparavant à Cisjordanie Le Kamtchatka, jusqu'à Bolcheretsk, suivi du transport de marchandises à travers le Kamtchatka jusqu'à la côte orientale, s'explique par les connaissances géographiques de Béring lui-même, qui, apparemment, n'avait aucune idée que la pointe sud du Kamtchatka n'était pas loin de Bolcheretsk, et était-il tout à fait sûr que le Kamtchatka était une péninsule ? C’est la question que l’on se pose involontairement en retraçant le déroulement de l’expédition de Béring, encore peu étudiée et éclaircie.

Une partie de l’équipe était occupée à transporter des marchandises vers l’autre côté du Kamtchatka, tandis que d’autres restaient en prison, où, par temps clair, ils apprenaient « à utiliser une arme à feu et à tirer sur une cible ». En décembre, alors que les gelées étaient déjà installées, vers l'embouchure Grande rivière apporté une baleine morte. Le précieux don de la mer a été pleinement utilisé par nos voyageurs : 200 livres de graisse constituaient une excellente nourriture pour les chiens.

Lorsque toute la cargaison a été transportée en transit via Verkhnekamchatsk jusqu'à Nizhnekamchatsk, toute l'expédition s'y est également rendue. La cargaison de mille livres, de Bolcheretsk à Nizhnekamchatsk, a parcouru 833 milles le long de la route la plus difficile et la plus fatigante. Comparée à Bolcheretsk, Nijnekamchatsk était en quelque sorte une capitale ; Quarante mètres s'étendaient le long de la rive du fleuve sur un mile. Et à sept milles du village se trouvaient des sources chaudes de soufre, qui attiraient également la population. Dès que tout fut traîné, le 4 avril eut lieu la cérémonie de pose du nouveau navire. Le navire a été construit avec une rapidité extraordinaire et le 9 juin, il était déjà achevé.

Le 9 juillet, le bateau bien masticé et équipé « St. Gabriel", toutes voiles dehors, légèrement balancé, sortit de l'embouchure de la rivière Kamtchatka dans la mer. Il y avait 44 personnes à bord, dirigées par le chef de l'expédition, Bering ; ses assistants étaient les lieutenants Chirikov et Spangberg. Le navire se dirigeait vers le nord-est. Il ressort clairement du journal de bord du navire que les marins ont soigneusement observé divers caps et montagnes, traits distinctifs qui se notent par exemple par les expressions suivantes : « nous avons vu une montagne blanche de neige », ou « nous avons vu une montagne célèbre », « nous avons vu une montagne d'un genre particulier », « nous avons vu une montagne juste à côté de la mer. » La côte entière, que le navire suivait, était constituée de hautes montagnes, dont l'une, bizarrement couverte de neige en différents endroits, fut nommée par Bering Motley.

Le 27 juillet, continuant à longer la côte, nous atteignîmes le cap Saint-Thaddeus. Tous les sites rencontrés par Béring - les caps, les montagnes ainsi que les rivages - ont été dessinés et leur emplacement déterminé. Le magazine note en outre : « Les berges voisines doivent être très élevées, car nous les avons vues de très loin. A ce cap nous avons rencontré de nombreuses baleines, otaries, morses et divers oiseaux. Profitant du temps calme, nous avons pêché ici un poisson assez savoureux, une sorte de saumon. La profondeur de la mer était ici de 65 à 75 brasses. La richesse de la faune marine est également confirmée par Chaplin : « Dans cette mer, dit-il, il y a de nombreux animaux, de nombreuses baleines à la peau bigarrée, des otaries, des morses et des cochons de mer. »

Naviguant de plus en plus loin vers le nord-est, "St. Gabriel" approchait de l'embouchure de la rivière Anadyr. Béring ne voulait pas visiter le fort local, car il était pressé d'en faire plus au cours de cette navigation ; J'avais peur du début de l'hiver, j'ai donc gagné du temps et j'ai été avare d'arrêts. Entre-temps, il pouvait apprendre des habitants d'Anadyr beaucoup de choses intéressantes sur la situation des banques et recevoir de nouvelles provisions. En général, il convient de noter que parfois, peut-être, une prudence excessive et la peur du risque ont quelque peu nui à Béring, obscurcissant voire annulant nombre de ses découvertes.

Le temps était favorable à nos voyageurs, les tempêtes ne les dérangeaient pas ; avançant invariablement sur NO à une vitesse moyenne de 85 milles par jour, les marins ne se plaignent que du brouillard qui les submerge de plus en plus. Les entrées du journal - « rien de remarquable ne s'est produit ce jour-là » - sont de plus en plus entrecoupées de notes : « temps sombre et brumeux avec pluie », « vent et obscurité modérés », « vent calme et nuageux ».

Plus Béring s'éloignait vers le nord, plus il examinait attentivement chaque dépression et colline côtière et, suivant la coutume de son époque, donnait des noms aux baies, îles et caps nouvellement découverts, conformément au calendrier. C'est ainsi qu'est née la lèvre de la Sainte Croix, la lèvre de Preobrazhenskaya, etc.

Et ici, aux confins du monde, « au bout du monde », il a découvert des traces de personnes. Le 6 août, Chaplin est envoyé à terre pour rechercher eau douce et pour l'inventaire, j'ai trouvé des habitations vides dans lesquelles, selon les signes, les Tchouktches avaient récemment vécu ; Des routes bien fréquentées menaient des habitations à l'intérieur du pays. Bientôt, les habitants des habitations eux-mêmes arrivèrent. Le lendemain matin, un bateau s'est approché du navire ; 8 personnes étaient assises à bord. Grâce à ses traducteurs Koryak, Béring a découvert que les Tchouktches qui arrivaient voulaient savoir de quel type de navire il s'agissait et dans quel but il s'approchait de leurs côtes. Béring a ordonné que les Tchouktches soient invités à monter à bord du navire.

Après une longue hésitation, ils, tout en gardant une distance respectueuse avec le navire, « ont finalement posé un homme sur l'eau, qui a nagé jusqu'au navire sur des bulles gonflées et est monté à bord ». Il a dit à Béring que de nombreux compatriotes vivaient sur le rivage et qu'ils avaient entendu parler des Russes depuis longtemps. A la question, à quelle distance se trouve Anadyr d'ici ? - répondu : loin à l'ouest. "Par une journée claire et ensoleillée", a poursuivi l'invité, "l'île est visible d'ici". Présenté avec des cadeaux par Bering, le joyeux Tchouktche part nager sur des bulles vers ses camarades. Répondant à la demande de Béring, il pendant longtemps les a persuadés de visiter le navire. Mais ni son retour sain et sauf, ni les cadeaux qu'il reçut, ni la friandise, ni la curiosité ne purent vaincre leur méfiance ; après une courte rencontre, ils débarquèrent dans leur bateau en cuir. La conversation avec les Tchouktches a eu lieu à la latitude 64° 41".

Après avoir contourné un cap dépassant dans la mer, qui reçut désormais le nom de cap Chukotka, nous avons navigué plus loin. Par la suite, James Cook, qui a navigué dans ces endroits, a écrit : « Ce cap a reçu de Béring le nom de Chukotka, auquel il avait parfaitement droit, car ici Béring a rencontré les Tchouktches pour la première fois.

Le 11 août 1728, une île inconnue fut repérée dans une direction sud-est, que Béring nomma Île Saint-Laurent. Il est surprenant que le lieutenant Sind, qui a navigué dans ces eaux 39 ans plus tard, ait « découvert » cette île pour la deuxième fois, la prenant pour un archipel de onze îles distinctes et les appelant, selon la coutume de Béring, les noms : Agathonika, Titus , Diomède, Myron, Théodose, Michée, etc. d. Cet intéressant épisode de la pratique maritime de cette époque est curieux à deux égards : il confirme la remarquable minutie des observations de Béring, qui a réussi à comprendre le chaos des collines reliées à la base. par une bande de terre basse. L'épisode témoigne également du triste sort qui est arrivé à de nombreuses découvertes géographiques : une conquête scientifique, souvent réalisée avec beaucoup de difficulté, non seulement n'est pas devenue propriété commune, mais a souvent été complètement oubliée, de sorte que lorsque, après de nombreuses années, la même découverte a été faite à nouveau , la priorité de la découverte était souvent perdue.

Béring regardait attentivement les contours brumeux des montagnes de l'île Saint-Laurent, traçant les courbes de la côte, et ne semblait pas s'apercevoir que les baleines s'élançaient autour de son navire dans toutes les directions, dérangées par un monstre qu'ils n'avaient jamais vu. Ils ont nagé près du bord du navire, offrant ainsi un grand divertissement à l'équipage. Béring n'a pas débarqué sur cette île habitée par des Esquimaux. Se précipitant vers l'extrême nord-est de l'Asie, il s'éloigna de plus en plus et, traversant les vagues grisâtres et troubles, nota des profondeurs : 20, 25, 30 brasses. Après avoir parcouru environ 70 milles supplémentaires et s'être assuré que la côte à cet endroit tournait selon un angle aigu vers l'ouest, Béring appela tous les membres de l'expédition et leur annonça qu'« il devait revenir contre le décret », après quoi il tourna son navire vers le sud.

Il faut supposer que le capitaine prudent et trop prudent avait peur de rencontrer de la glace, pour ne pas se faire écraser par celle-ci.

Ce moment historique commémoré avec la date du 16 août 1728. Ce jour-là, se produisit un événement qui marqua à jamais le nom de Béring dans la science : le détroit séparant les côtes de l'Asie de l'Amérique fut ouvert. Il est difficile de dire si Béring, qui ne pouvait pas voir les côtes américaines en raison de la distance et du temps brumeux, s'est rendu compte qu'il avait fait une découverte.

D'une manière ou d'une autre, seulement un demi-siècle plus tard, le navigateur le plus talentueux et le plus courageux, James Cook, a pleinement prouvé que Béring avait réellement traversé ce détroit et a donné au détroit le nom du marin. "Je suis obligé de rendre hommage à la mémoire du vénérable capitaine Bering", a déclaré Cook. - Ses observations sont si précises et la position des berges est indiquée si correctement qu'on se demande simplement comment il a pu y parvenir, en travaillant avec des outils aussi primitifs. Il déterminait si bien les latitudes et les longitudes qu’on ne pouvait presque rien espérer de mieux.

Et, de fait, il faut imaginer les conditions de navigation et l'état des instruments de navigation de l'époque pour apprécier pleinement la précision et la minutie de son travail.

Un petit bateau construit à la hâte, des instruments très imparfaits, qui ont également résisté à de longues secousses préliminaires à terre, une absence totale d'exploration des lieux dans lesquels il devait naviguer, des brouillards et une obscurité constants, si souvent notés dans le journal de bord - ce sont les moyens et les conditions dans lesquels Bering a dû réaliser les travaux. Et pourtant, les définitions de Béring coïncident presque exactement avec les définitions modernes. L'amiral Fiodor Litke, qui a comparé chemin graphique Cook et Bering, arrivent également à des conclusions très flatteuses sur les observations de Bering. Il est d'autant plus offensant que Béring soit mort sans savoir avec certitude si les observations qu'il avait faites étaient correctes, et aussi qu'il ait découvert le détroit, qui portera finalement son nom.

Les historiographes de Béring, non sans raison, lui reprochent que, craignant les glaces, il ait fait demi-tour trop tôt et soit revenu sur les rives du Kamtchatka. Entre-temps, selon les observations d'un certain nombre de voyageurs ultérieurs, en août et même en septembre, personne n'a observé de glace dans le détroit de Beriig. S'il ne s'était pas précipité si vite et s'il était resté quelque temps dans le détroit, Béring aurait sans aucun doute été clairement convaincu de sa découverte.

Nous nous attardons volontairement sur ce moment qui a déterminé tout d'autres activités Bering - l'initiateur de la Grande Expédition du Nord qui a suivi. Désormais, son regard est invariablement attiré vers les côtes brumeuses de l'Amérique, qu'il ressent déjà, même s'il ne voit pas encore. Il recherche de plus en plus de preuves de son existence dans le nord-est ; mais nous y reviendrons plus loin, et retraçons maintenant les étapes ultérieures de sa première expédition au Kamtchatka.

Poursuivant leur voyage avec un vent considérablement rafraîchi, qui augmenta la vitesse du navire à 7 milles par heure, le 15 août, les voyageurs « virent à 9 heures du matin une haute montagne dans la main droite, sur laquelle », raconte Chaplin , « les Tchouktches vivent, et dans la mer après cela une île dans la main gauche. Parce que ce jour-là, on célèbre la Saint-Pierre. Le martyr Diomède, puis le capitaine Béring, ont donné son nom à l'île qu'il a vue. C'est l'origine du nom étrange d'un groupe d'îles situé dans le détroit de Béring.

Le journal de bord note en outre : « Le temps est nuageux, le vent est frais. Ils ont navigué près du rivage et ont vu de nombreux Tchouktches dessus et leurs habitations à deux endroits. En voyant le navire, les Tchouktches coururent vers une haute montagne de pierre. Cette fois, les Tchouktches se sont révélés plus audacieux qu'avant. Avec "St. Gabriel », ils ont remarqué comment quatre bateaux se sont séparés du rivage et ont commencé à traverser le navire. Béring accueillit gentiment les arrivants et apprit d'eux qu'ils connaissaient les Russes depuis longtemps et qu'ils visitaient souvent la prison d'Anadyr. "Nous", ont poursuivi les Tchouktches, "nous allons aussi à la rivière Kolyma à dos de renne, mais nous ne sortons pas en pleine mer."

Béring n'a rien pu apprendre des Tchouktches sur l'Amérique qui l'intéressait. Après avoir acheté chez eux de la viande de renne, du poisson, de l'eau, de la fourrure de renard, des renards arctiques et des défenses de morse. Béring est allé plus loin ; Sur le chemin, nous avons rencontré de nombreuses baleines.

Pendant tout le voyage précédent, la météo a été étonnamment favorable aux marins ; ils n'ont pas connu une seule tempête. Mais à la fin du voyage, les choses avaient changé ; Bering pouvait désormais constater par sa propre expérience à quel point les conditions de navigation étaient dangereuses et difficiles dans la partie nord du pays. Océan Pacifique par temps orageux. Même aujourd'hui, avec le moderne moyens techniques, les conditions de navigation ici sont très défavorables en raison de brouillards constants, de nombreux pièges, de fréquentes tempêtes, alors que doit faire le fragile « St. Gabriel», pris dans une tempête le 31 août, lorsqu'il commença à dériver, et il se retrouva bientôt à 800 mètres des côtes escarpées et rocheuses du Kamtchatka ! « Si à ce moment-là le vent était devenu encore plus fort, alors inévitablement tout le monde serait mort avec une côte aussi escarpée et rocheuse », se souvient Chaplin, « et nous avons travaillé pour nous déplacer contre le vent depuis la côte jusqu'à dix heures du matin. après-midi. Et à 10 heures les drisses se sont cassées à la grand-voile et à la misaine ; puis les voiles tombèrent, le gréement était tout mélangé, et à cause de la grande excitation il était impossible de distinguer le gréement ; Pour cette raison, ils jetèrent l'ancre à une profondeur de 18 brasses du rivage, sur une distance de 1 mille ou même moins, et vers la deuxième heure, avec beaucoup de difficulté, jusqu'à midi, ils préparèrent les voiles et autres équipements pour la campagne. , même si tout le monde y travaillait constamment. Le lendemain, « dans la première heure, le capitaine Bering a ordonné de lever l'ancre, mais dès qu'ils ont tendu quelques brasses de corde, elle a éclaté, et donc, ayant appareillé le plus vite possible, nous sommes allés à SSO. » Les marins ont été sauvés.

Le 2 septembre, Béring a jeté l'ancre à l'embouchure de la rivière Kamtchatka, après quoi il a commencé à s'installer ici pour l'hiver. La première expédition du Kamtchatka, qui servait de prologue à la Grande Expédition du Nord, était achevée. Sans aucun doute, Béring aurait pu faire beaucoup plus dans cette campagne s’il ne s’était pas précipité pour revenir si vite. Les pensées sur ce qu'il n'a pas fait, les pensées sur l'Amérique, le remplissent désormais complètement. Bering n'a pas risqué de rentrer si tard à Saint-Pétersbourg, d'autant plus qu'il voulait réessayer l'été prochain pour ouvrir les terres à l'est. Le 3 octobre, le courrier est arrivé de Saint-Pétersbourg, la nouvelle de l'accession au trône de Pierre II est arrivée - le courrier a parcouru 17 mois.

L'hiver est arrivé dans les derniers jours d'octobre. Bon climat du Kamtchatka et réserves suffisantes des dispositions protégeaient les hivernants des maladies. Krasheninnikov et Steller, qui ont ensuite hiverné au Kamtchatka, caractérisent les conditions de vie ici : « L'air et l'eau là-bas, disent-ils, sont extrêmement sains, il n'y a aucun souci de chaleur ou de gel, il n'y a pas de maladies dangereuses, telles que fièvre, fièvres et variole. Il n’y a aucune peur des éclairs et du tonnerre, et enfin, il n’y a aucun danger dû aux animaux venimeux.

En effet, le climat du Kamtchatka présente de nombreuses caractéristiques intéressantes, déterminées par la position du Kamtchatka entre deux mers et la nature montagneuse du pays. Malgré sa position dans la zone tempérée, la mer d'Okhotsk représente néanmoins un exemple typique de mer polaire dure avec des eaux invariablement froides et des masses de glace, qui persistent parfois jusqu'en août. De cette mer, il transporte constamment, comme d'une cave, le froid jusqu'au Kamtchatka, liant les sommets de ses collines d'une couverture de glace éternelle. D'autre part, courant chaud L'océan Pacifique, qui passe assez près des côtes du Kamtchatka, apporte de la chaleur, mais aussi un temps humide et brumeux. Pour ces deux raisons, le climat du Kamtchatka n'est pas du tout rigoureux, tandis que le climat du côté est de sa moitié sud peut même être qualifié de modéré. La température moyenne ici en hiver est de -8°, en été de +13°.

Après avoir hiverné en toute sécurité, en juin 1729, Béring reprit la mer dans l'espoir de voir la terre à l'est. Mais en vain ! Même s'il regardait de plus près, il ne pouvait détecter aucun signe de terre à l'horizon. Après avoir parcouru 200 verstes contre un fort vent contraire, il fait demi-tour en prenant la direction du sud. À la suite de cette manœuvre, ayant contourné la pointe sud du Kamtchatka, déterminant astronomiquement sa position et sa forme et détruisant ainsi finalement l'opinion selon laquelle le Kamtchatka s'étendait beaucoup plus au sud, Béring arriva à Okhotsk le 23 juin.

La définition des frontières sud du Kamtchatka et l'ouverture du passage de l'océan Pacifique à la mer d'Okhotsk avaient grande importance pour les expéditions ultérieures, notamment pour le Grand Nord. Rappelons-nous combien de travail il a fallu à Béring pour transporter toute la cargaison et les matériaux de construction de l'expédition à travers le Kamtchatka, de Bolcheretsk à Nijnekamtchatsk. Avec l’ouverture d’un nouveau chemin, toutes ces difficultés ont disparu ; Grâce à cela, beaucoup de temps et d'efforts ont été économisés.

Le voyage de retour à Saint-Pétersbourg s'est effectué sur 78 chevaux. Parti le 29 juin, Béring arrive à Iakoutsk exactement deux mois plus tard. De là, il a navigué le long de la rivière Léna, mais le 19 octobre, la rivière a gelé et il a dû continuer son voyage en traîneau, en passant par Ilimsk, Ieniseisk et Tara, jusqu'à Tobolsk. Le 1er mars 1730, après un voyage de cinq ans, Béring rentre chez lui.

À Saint-Pétersbourg, il fut profondément déçu : le Conseil de l'Amirauté, auquel Béring présenta ses rapports et ses mesures, le traita avec méfiance et ne demanda même pas une récompense extraordinaire, qui était habituellement décernée à ses dirigeants à la fin de l'expédition. . La raison d'une telle attitude injuste envers le marin était la crédulité excessive du conseil d'administration dans les informations qu'il a recueillies auprès des sources les plus peu fiables et douteuses, pour la plupart étrangères, qui étaient en contradiction avec les documents fournis par Bering. Un certain colonel cosaque Chestakov l'a également gravement endommagé. Ce «conquérant» guerrier au côté aventureux a promis au gouvernement de conquérir le pays des Tchouktches et d'explorer tout le nord-est de la Sibérie. Pour cela, il ne demandait que des pouvoirs, des fonds et 400 cosaques. Le tribunal accepta et donna au Cosaque, plein de courage guerrier, qui d'ailleurs ne savait ni lire ni dessiner de cartes, tout ce qu'il demandait. Peu de temps avant le départ de Béring pour l'expédition, Chestakov revint de Iakoutsk et présenta des cartes assez fantastiques de sa propre fabrication, pas semblables les unes aux autres, dont les erreurs atteignaient 12 degrés ; en face de l'embouchure de la rivière Kolyma et des terres de Tchoukotka, Chestakov a dessiné une mystérieuse bande de terre qu'il aurait vue. Karl Behr exprime sa pleine confiance dans le fait que Chestakov a reconnu les îles Bear, situées au nord de l'embouchure de la Kolyma et connues depuis longtemps à Iakoutsk, comme la côte américaine. Le pire, c’est que les cartes incorrectes de Chestakov ont également trouvé leur chemin à l’étranger, et l’une d’elles a été publiée à Paris. Cela suffisait pour établir la réputation de Chestakov de voyageur « remarquable », mais les informations fournies par Bering et en contradiction avec celles de Chestakov restaient douteuses : une touche caractéristique de cette époque non critique et des conditions dans lesquelles beaucoup devaient travailler. des gens exceptionnels!

Au cours de son expédition ultérieure aux Tchouktches, au printemps 1730, Chestakov fut tué par eux dans l'une des escarmouches. Son adjoint, le capitaine Pavlutsky, l'envoya sur les côtes américaines, au « Big Land » à l'automne de la même année, nouvelle expédition sous le commandement du navigateur Ivan Fedorov avec l'arpenteur Mikhail Gvozdev. Un an avant le début de la Grande Expédition du Nord, à l'automne 1732, les deux voyageurs atteignirent en toute sécurité les côtes américaines et débarquèrent à un endroit aujourd'hui appelé Cap Prince de Galles. Fedorov et Gvozdev ont également découvert et décrit un certain nombre d'îles ici. La carte qu'ils ont dressée a été perdue. Mais néanmoins, les informations qu'ils ont fournies se sont apparemment retrouvées dans l'une des archives sibériennes, et Miller les a utilisées lors de l'élaboration d'une carte publiée par l'Académie des sciences en 1758, où l'on trouve les continents asiatique et américain séparés par un détroit, et en face l'île de Diomède la côte américaine se termine à 66°s. w. cap, indiqué sur la carte avec la légende suivante : Côte découverte par le géodesiste Gwosdew en 1736 (cette année est bien sûr mal indiquée car, comme nous l'avons vu, Fedorov et Gvozdev débarquèrent sur le rivage en 1732).

Nous devons donc conclure que Fedorov et Gvozdev furent les premiers Européens à découvrir la côte nord-ouest de l’Amérique et à y débarquer.

Combien connaissance géographiqueà cette époque étaient imparfaits et peu fiables, il ressort clairement du fait que même géographes célèbresÀ cette époque, on croyait que le Kamtchatka et l’île d’Iesso, au nord du Japon, ne faisaient qu’un, et ce n’est que par un malentendu que ces deux noms sont apparus. Sur les cartes et les globes, le Kamtchatka occupait une étendue colossale, couvrant toutes les îles Kouriles et ayant Iesso comme pointe sud. Des deux terres, une a été créée de cette manière. Mais l'imagination des scientifiques a créé une autre terre, complètement mythique, la Terre dite de la Compagnie, dont la frontière orientale était représentée comme ouverte, permettant ainsi sa connexion avec l'Amérique. D'autres terres qui n'existent pas dans la nature ont également été inventées.

L'expédition Kamchatka de Béring, qui a déterminé avec précision les frontières sud du Kamtchatka et a prouvé que l'île d'Iesso n'avait rien de commun avec elle, n'a pas pu ébranler immédiatement la conviction solidement établie qui a abouti à la publication des cartes correspondantes. Il semblait également étrange aux scientifiques de l'époque que Béring non seulement n'ait pas rencontré la Terre Compagnon, mais n'ait pas non plus entendu parler de son existence. Un partisan de ce qui précède faux avisÀ propos, il y avait aussi le célèbre astronome-géographe français Joseph Delisle, qui a servi dans notre Académie des sciences. Malheureusement, on attachait trop d'importance à son autorité ; Nous verrons plus tard quelles conséquences ont entraîné une confiance aveugle dans les fantasmes d'un Français sûr de lui.

Rencontrant partout le doute et la méfiance, Béring prouva énergiquement et minutieusement l'exactitude de ses découvertes et observations, mais comme cela ne l'aidait pas, il commença à proposer d'organiser un deuxième voyage au Kamtchatka pour résoudre toute la confusion qui avait surgi. Un mois après son retour à Saint-Pétersbourg, Béring a présenté brève note, dans lequel il proposait de faire le tour et d'explorer en détail la mer au sud du Kamtchatka au Japon et à l'embouchure de l'Amour, de faire le tour de toute la côte nord de la Sibérie et de la photographier ; et, enfin, partir à l'est du Kamtchatka pour retrouver les rivages de l'Amérique, probablement situés non loin de celle-ci, et y établir ensuite des relations commerciales avec les indigènes.

Béring a étayé ses réflexions sur la proximité de l’Amérique avec le Kamtchatka par les preuves suivantes, les plus importantes et les plus incontestables :

1. Vers 1715, vivait au Kamtchatka un certain étranger, qui affirmait que sa patrie était située à l'est du Kamtchatka ; il a lui-même été capturé il y a plusieurs années dans la péninsule de Karaginsky, où il chassait. Il a en outre expliqué que dans sa patrie poussent d'immenses arbres et que de nombreux grandes rivières; pour prendre la mer, ils utilisent les mêmes bateaux en cuir que les Kamchadals.

2. Sur la péninsule de Karaginsky, située sur la rive orientale du Kamtchatka, en face de la rivière Karaga, on trouve des troncs très épais de pins et d'épicéas, que l'on ne trouve pas du tout au Kamtchatka, ni dans les régions voisines. A la question : d'où vient cette forêt ? - les habitants ont répondu qu'il avait été rejeté sur le rivage par le vent d'est.

3. En hiver, par vent fort, la glace est amenée sur les rives du Kamtchatka avec des signes évidents qu'elle a été emportée par le vent depuis une zone habitée.

4. De nombreux oiseaux volent de l'est chaque année ; Après avoir passé l'été au Kamtchatka, ils rentrent.

5. De temps en temps, les Tchouktches mettent en vente des fourrures de martres qui, comme vous le savez, sont absentes de toute la Sibérie, du Kamtchatka jusqu'au district d'Ekaterinbourg.

À ces commentaires, qu'il a glanés en interrogeant les habitants pendant l'hiver à Nijnekamchatsk, Béring a ajouté le sien :

6. Sur son chemin de Nizhnekamchatsk vers le nord, il n'a jamais rencontré de vagues aussi énormes qu'il avait observées lors de ses voyages sur d'autres grandes mers.

7. Sur son chemin, il a rencontré des arbres avec des feuilles que ni lui ni ses compagnons n'avaient rencontrés au Kamtchatka.

8. De nombreux Kamchadals lui ont assuré que par temps clair, la terre était visible à l'est.

9. La profondeur de la mer tout au long du voyage était très insignifiante, totalement disproportionnée par rapport à la hauteur de la côte du Kamtchatka.

Tous les points ci-dessus étaient liés, pour ainsi dire, à l'orientation américaine de la prochaine expédition. Dans le développement ultérieur de son programme, Béring a proposé des mesures pour explorer et organiser également le territoire d'Okhotsk et le Kamtchatka ; il a conseillé d'explorer les routes vers le Japon pour établir des relations commerciales avec ce pays et, enfin, a souligné la nécessité d'explorer toute la côte nord-asiatique de la Russie.

Bientôt, Béring présenta un projet pour une nouvelle expédition à la recherche des côtes de l'Amérique, censée naviguer du Kamtchatka non pas vers le nord (comme indiqué dans les instructions de Pierre de 1725), mais vers le sud-est, l'est, et soumit ses propositions.

Cette expédition est appelée à la fois Grand Nord et Sibérie-Pacifique, voire simplement expédition sibérienne. Dans les documents du Conseil de l'Amirauté de 1732 à 1743, elle est appelée la deuxième expédition du Kamtchatka. Déjà au printemps 1732, le Sénat ordonnait au Conseil de l’Amirauté de « construire des navires et d’aller explorer de nouvelles terres situées entre l’Amérique et le Kamtchatka ». Par la suite, le Conseil de l'Amirauté a donné à V. Bering des instructions détaillées sur l'équipement de l'expédition, la construction de navires à Okhotsk et au Kamtchatka et l'exploration de la côte américaine.

La deuxième expédition du Kamtchatka s'est vu confier les recherches suivantes :

1. Dans l'océan Arctique, effectuez des expéditions : a) d'Arkhangelsk à l'Ob, b) de l'embouchure de l'Ob à l'embouchure de l'Ienisseï, c) de l'embouchure de la Léna à l'ouest jusqu'à l'embouchure de l'Ienisseï et d) de l'embouchure de la Léna à l'est jusqu'au Kamtchatka (s'il existe un détroit entre l'Asie et l'Amérique). De plus, le premier détachement était directement subordonné aux Admiralty Collegiums.

2. Sur l'océan Pacifique : a) atteindre les côtes américaines depuis le Kamtchatka et, si possible, les explorer, b) trouver un chemin vers le Japon et explorer les îles Kouriles, c) explorer les rives de la mer d'Okhotsk depuis Okhotsk jusqu'à l'Amour et les îles Shantar.

3. Décrire et étudier la nature et les peuples de la Sibérie et des pays nouvellement découverts avec l'aide du détachement académique.

4. Décrivez les rivières à l'est du Baïkal afin de trouver un itinéraire plus court vers la « mer du Kamtchatka » (mer d'Okhotsk), en contournant Iakoutsk.

La deuxième expédition du Kamtchatka a duré une dizaine d'années. Pour mener à bien divers travaux de recherche, l'expédition était divisée en détachements, chacun accomplissant ses propres tâches. Au total, plusieurs milliers de personnes de diverses spécialités ont participé aux travaux des équipes principales et auxiliaires de l'expédition ; plus de 550 personnes ont été directement impliquées dans la recherche scientifique ; En avoir parcouru près de la moitié avec de grandes difficultés globe, les membres de l'expédition se sont rassemblés à Okhotsk. La construction des paquebots « St. Peter » et « St. Paul » a eu lieu ici. Finalement, en juin 1740, les deux paquebots furent lancés - « St. Peter", dirigé par le chef de l'expédition, Vitus Jonassen Bering, et "St. Pavel», dont le capitaine était Alexeï Ilitch Chirikov. Le 8 septembre 1740, les navires prirent la mer et atteignirent au milieu du même mois Bolcheretsk au Kamtchatka. Y laissant G. Steller et L. Delisle de la Croyère, chercheurs du détachement académique, les navires se dirigent vers la baie d'Avachinskaya, contournant le Kamtchatka.

Port Pierre et Paul

Le « Port des Saints Apôtres Pierre et Paul » est né en 1740 comme base pour les prochains voyages vers la côte américaine. 6 (17) octobre 1740
Les paquebots de Bering "St. Peter" et "St. Paul" sont entrés dans la baie de Niakin (Avachinskaya). Cette date est considérée comme le jour officiel de la fondation de la ville de Petropavlovsk-Kamchatsky. Le premier bâtisseur de Petropavlovsk fut le navigateur I.F. Elagin. Il a compilé des cartes du sud
la pointe du Kamtchatka et la baie d'Avacha, ainsi que le plan du « Port des Saints Pierre et Paul Apôtre ». Il montre des bâtiments, y compris des « magasins », c'est-à-dire des entrepôts, une poudrière, des « logements pour officiers et pour écrire », des casernes, des bains publics, une église de camp et d'autres bâtiments.

Résultats de la II expédition

Grâce aux travaux menés par la deuxième expédition du Kamtchatka, de précieuses observations hydrographiques ont été recueillies, des informations ont été obtenues sur l'histoire et l'économie de la Sibérie et du Kamtchatka, sur les peuples qui les habitent, sur le climat, le règne végétal et animal et le structure géologique de ces territoires, ainsi que sur les peuples, la flore et la faune des terres, ouvertes au cours des voyages.

Le matériel cartographique de l'expédition, dont les participants ont compilé 62 cartes de la Sibérie et du Kamtchatka, représentation fidèle de ces zones inaccessibles et presque inexplorées à cette époque, était d'une importance exceptionnelle.

Malgré le secret du matériel de l'expédition, des rapports à son sujet parurent à l'étranger, d'abord sous forme d'articles de journaux, puis sous forme d'articles et de cartes. Outre les informations correctes, de nombreuses informations fragmentaires et incorrectes ont également été publiées, et il n'était pas facile de distinguer la vérité de la fiction. Buffon, par exemple, faisait référence en 1749 à une note d'un journal d'Amsterdam du 24 janvier 1747 selon laquelle G. Steller avait découvert l'une des îles de l'Amérique du Nord au-delà du Kamtchatka et indiquait que le chemin depuis les possessions russes n'était pas possible. loin.

Les expéditions de Vitus Bering ont apporté une contribution significative à la science géographique, à l'ethnographie, à la biologie et à la botanique, ont ouvert la voie au nord-ouest de l'Amérique, ont découvert les îles Aléoutiennes riches en ressources en fourrure, ce qui a permis par la suite de fonder l'empire russo-américain. Entreprise en 1799 - la seule possession coloniale de la Russie, située sur un autre continent.

Sources :

1. Alekseev A.I. Colombs russes. – Magadan : Maison d’édition de livres Magadan, 1966.

2. Alekseev A.I. Braves fils de Russie. – Magadan : Maison d’édition de livres Magadan, 1970.

3. Berg A. S. Découverte du Kamtchatka et expédition de Béring 1725-1742. – M. : Maison d’édition de l’Académie
Sciences URSS, 1946.

4. Vaksel S. Deuxième expédition au Kamtchatka de Vitus Bering / Traduction du manuscrit en allemand. Yu. I. Bronstein ; édité par et avec une préface. A. I. Andreeva. – Leningrad-Moscou : Maison d'édition
Principale route maritime du Nord, 1940.

5. Kamtchatka XVII-XX siècles : atlas historique et géographique / Ed. éd. N.D. Zhdanov, B.P. Polevoy. – M. : Service fédéral de géodésie et de cartographie de Russie, 1997.

6. Krasheninnikov S.P. Description du territoire du Kamtchatka / présentée selon l'original et édité par. N.V. Dumitrashko et L.G. Kamanina. – M. : Maison d'édition d'État de littérature géographique OGIZ, 1948.

7. Orlov O. Vers des rivages inconnus. M., 1987.

8. Pasetsky V.M. Vitus Bering. M., 1982.

9. Polevoy B.P. Colombs russes. – Dans le livre : Nord-Ost. Petropavlovsk-Kamtchatski, 1980.

10. L'épopée russe du Pacifique. Khabarovsk, 1979.

11. Sergeev V. D. Pages de l'histoire du Kamtchatka (période pré-révolutionnaire) : aide pédagogique. – Petropavlovsk-Kamchatsky : Maison d'édition de livres d'Extrême-Orient, succursale du Kamtchatka, 1992.

Docteur en sciences historiques V. Pasetsky.

Vitus Ionassen (Ivan Ivanovich) Bering A681-1741) fait partie des grands navigateurs et explorateurs polaires du monde. La mer qui baigne les côtes du Kamtchatka, de la Tchoukotka et de l'Alaska, ainsi que le détroit qui sépare l'Asie de l'Amérique, portent son nom.

Science et vie // Illustrations

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Béring était à la tête de la plus grande entreprise géographique dont le monde n’avait connu l’équivalent qu’au milieu du XXe siècle. Les première et deuxième expéditions au Kamtchatka qu'il a dirigées ont fait l'objet de leurs recherches côte nord L'Eurasie, toute la Sibérie, le Kamchatka, les mers et les terres de la partie nord de l'océan Pacifique, ont découvert les côtes nord-ouest de l'Amérique, inconnues des scientifiques et des navigateurs.

L'essai sur les deux expéditions de Vitus Bering au Kamtchatka, que nous publions ici, a été rédigé sur la base de matériaux documentaires conservés au TsGAVMF (Centre archives d'état Marine). Il s'agit de décrets et de résolutions, de journaux personnels et de notes scientifiques des membres de l'expédition, de journaux de bord de navire. La plupart des documents utilisés n'ont jamais été publiés auparavant.

Vitus Beriag est né le 12 août 1681 au Danemark, dans la ville de Horsens. Il portait le nom de famille de sa mère Anna Bering, qui appartenait à la célèbre famille danoise. Le père du navigateur était marguillier. Presque aucune information n’a été conservée sur l’enfance de Bering. On sait qu'en tant que jeune homme, il a participé à un voyage vers les côtes des Indes orientales, où il s'était rendu auparavant et où son frère Sven a passé de nombreuses années.

Vitus Bering revient de son premier voyage en 1703. Le navire sur lequel il a navigué est arrivé à Amsterdam. Ici, Bering a rencontré l'amiral russe Cornelius Ivanovich Cruys. Au nom de Pierre Ier, Kruys engagea des marins expérimentés pour le service russe. Cette rencontre amène Vitus Bering à servir dans la marine russe.

À Saint-Pétersbourg, Béring est nommé commandant d'un petit navire. Il livra du bois des rives de la Neva à l'île de Kotlin, où, sur ordre de Pierre Ier, une forteresse navale fut créée - Cronstadt. En 1706, Béring est promu lieutenant. Il a eu de nombreuses missions de responsabilité : il a surveillé les mouvements des navires suédois dans le golfe de Finlande, a navigué dans la mer d'Azov, a transporté le navire Pearl de Hambourg à Saint-Pétersbourg et a effectué un voyage d'Arkhangelsk à Kronstadt autour de la Scandinavie. Péninsule.

Vingt années se sont écoulées en travaux et en batailles. Et puis vint un tournant décisif dans sa vie.

Le 23 décembre 1724, Pierre Ier donna l'ordre aux conseils de l'Amirauté d'envoyer une expédition au Kamtchatka sous le commandement d'un digne officier de marine.

Le Conseil de l'Amirauté proposa de mettre le capitaine Béring à la tête de l'expédition, car il « était aux Indes orientales et s'y connaît ». Peter Ier était d'accord avec la candidature de Bering.

Le 6 janvier 1725, quelques semaines seulement avant sa mort, Pierre signa les instructions pour la première expédition au Kamtchatka. Bering a reçu l'ordre de construire deux navires pontés au Kamtchatka ou dans un autre endroit approprié. Sur ces navires, il fallait se rendre sur les côtes de la « terre qui va vers le nord » et qui, peut-être (« ils n'en connaissent pas la fin »), fait partie de l'Amérique, c'est-à-dire pour déterminer si la terre aller vers le nord est vraiment lié à l’Amérique.

Outre Béring, les officiers de marine Alexei Chirikov, Martyn Shpanberg, des géomètres, des navigateurs et des contremaîtres de navires ont été nommés à l'expédition. Au total, 34 personnes ont fait le voyage.

Pétersbourg fut quitté en février 1725. Le chemin passait par Vologda, Irkoutsk, Yakutsk. Cette campagne difficile a duré plusieurs semaines et plusieurs mois. Ce n'est qu'à la fin de 1726 que l'expédition atteignit les rives de la mer d'Okhotsk.

La construction du navire a commencé immédiatement. Matériel requis livré depuis Iakoutsk tout l'hiver. Cela a été associé à de nombreuses difficultés.

Le 22 août 1727, le navire « Fortuna » nouvellement construit et le petit bateau qui l'accompagnait quittèrent Okhotsk.

Une semaine plus tard, les voyageurs aperçurent les rives du Kamtchatka. Bientôt, une forte fuite s'est ouverte dans le Fortuna. Ils ont été contraints de se rendre à l’embouchure de la rivière Bolchaïa et de décharger les navires.

Les rapports de Béring au Conseil de l'Amirauté, conservés aux Archives centrales d'État de la Marine, donnent une idée des difficultés que rencontrèrent les voyageurs au Kamtchatka, où ils restèrent près d'un an avant de pouvoir repartir, suite à la Nord.

« ... À l'arrivée à l'embouchure de Bolcheretsky, écrit Béring, les matériaux et les provisions ont été transportés par voie d'eau dans de petits bateaux jusqu'au fort de Bolsheretsky. Il y a 14 cours dans ce fort d'habitation russe. Et il a fait remonter la rivière Bystraya dans de petits bateaux, des matériaux lourds et une partie des provisions, qui ont été transportés par eau jusqu'au fort du Haut Kamchadal, à 120 verstes. Et le même hiver, ils ont été transportés du fort Bolcheretsky aux forts du Haut et du Bas Kamchadal, tout à fait selon la coutume locale, sur des chiens. Et chaque soir, en route pour la nuit, ils ratissaient la neige pour eux-mêmes et la recouvraient, à cause des grands blizzards, qui dans la langue locale sont appelés blizzards. Et si une tempête de neige s'abat endroit propre, mais ils n'ont pas le temps de faire un camp pour eux-mêmes, alors les gens sont couverts de neige, c'est pourquoi « ils meurent ».

À pied et en traîneau à chiens, ils ont traversé le Kamtchatka sur plus de 800 milles jusqu'à Nijne-Kamtchatsk. Le robot « St. Gabriel". Le 13 juillet 1728, l'expédition y repartit.

Le 11 août, ils entrent dans le détroit séparant l’Asie de l’Amérique et qui porte désormais le nom de Béring. Le lendemain, les marins ont remarqué que la terre qu'ils traversaient était abandonnée. Expédition du 13 août, personnalisée vent fort, a traversé le cercle polaire arctique.

Béring décida que l'expédition avait accompli sa tâche. Il constatait que la côte américaine n’était pas reliée à l’Asie et était convaincu qu’une telle connexion n’existait pas plus au nord.

Le 15 août, l'expédition est entrée en pleine mer Arctique et a continué sa navigation vers le nord-nord-est dans le brouillard. De nombreuses baleines sont apparues. Le vaste océan s’étendait tout autour. Le territoire de Tchoukotka ne s'étendait pas plus au nord, selon Béring. L’Amérique n’a pas approché le « coin des Tchouktches ».

Le lendemain de la navigation également, il n'y avait aucun signe de côte ni à l'ouest, ni à l'est, ni au nord. Ayant atteint 67°18" de latitude nord, Béring a donné l'ordre de retourner au Kamtchatka, afin de ne pas passer l'hiver sur des rives inconnues et sans arbres « sans raison ». Le 2 septembre, « Saint-Gabriel » est revenu au port du Bas Kamtchatka. . Ici, l'expédition a passé l'hiver.

Dès l’été 1729 arrivé, Béring repart. Il s’est dirigé vers l’est, où, selon les habitants du Kamtchatka, par temps clair, on pouvait parfois voir la terre « de l’autre côté de la mer ». Au cours du voyage de l’année dernière, les voyageurs « ne l’ont pas vue par hasard ». Berig a décidé de « découvrir avec certitude » si cette terre existait réellement. Des vents forts du nord soufflaient. Avec beaucoup de difficulté, les navigateurs ont parcouru 200 kilomètres, « mais n'ont vu aucune terre », écrit Béring au Conseil de l'Amirauté. La mer était enveloppée d’un « grand brouillard » et avec lui éclata une violente tempête. Nous mettons le cap sur Okhotsk. Sur le chemin du retour, Béring a fait le tour pour la première fois dans l'histoire de la navigation et a décrit la côte sud du Kamtchatka.

Le 1er mars 1730, Béring, le lieutenant Shpanberg et Chirikov retournèrent à Saint-Pétersbourg. La Gazette de Saint-Pétersbourg a publié une correspondance sur l'achèvement de la première expédition de Vitus Bering au Kamtchatka. Il a été rapporté que des marins russes à bord de navires construits à Okhotsk et au Kamtchatka remontaient vers la mer polaire, bien au nord du 67° N. w. et ainsi prouvé (« inventé ») qu’« il y a là un véritable passage vers le nord-est ». Le journal soulignait en outre : « Ainsi, depuis Lena, si la glace n'intervenait pas dans le pays du nord, il serait possible de voyager par eau jusqu'au Kamtchatka, et aussi plus loin vers le Japon, l'Hina et les Indes orientales, et d'ailleurs (Bering .- V.P.) et des habitants locaux m'ont appris qu'il y a 50 ou 60 ans, un certain navire de Lena était arrivé au Kamtchatka.»

La première expédition au Kamtchatka a apporté une contribution majeure au développement représentations géographiques sur la côte nord-est de l'Asie, du Kamtchatka aux rives nord de la Tchoukotka. La géographie, la cartographie et l'ethnographie se sont enrichies de nouvelles informations précieuses. L'expédition a créé une série cartes géographiques, dont la carte finale revêt une importance particulière. Il est basé sur de nombreuses observations astronomiques et donne pour la première fois une idée réelle non seulement de la côte orientale de la Russie, mais aussi de la taille et de l'étendue de la Sibérie. Selon James Cook, qui a nommé le détroit de Béring entre l'Asie et l'Amérique, son lointain prédécesseur « a très bien cartographié la côte, déterminant les coordonnées avec une précision à laquelle il aurait été difficile d'attendre avec ses capacités ». qui montre les régions de la Sibérie dans la région allant de Tobolsk à l'océan Pacifique, a été examiné et approuvé par l'Académie des sciences et a été immédiatement utilisé par les scientifiques russes et a été rapidement largement diffusé en Europe. En 1735, il a été publié à Londres, puis à nouveau. en France. Et puis cette carte a été rééditée à plusieurs reprises dans le cadre de divers atlas et livres... L'expédition a déterminé les coordonnées de 28 points le long de la route Tobolsk - Ieniseisk - Ilimsk - Yakutsk - Okhotsk-Kamchatka-Chukotsky Nose - Mer des Tchouktches, qui ont ensuite été inclus dans le «Catalogue des villes et des lieux notables de Sibérie», mis sur la carte, par lesquels passait la route, quelle était sa largeur et sa longueur.

Et Béring développait déjà un projet pour la deuxième expédition au Kamtchatka, qui s'est ensuite transformé en une entreprise géographique exceptionnelle, comme le monde n'en avait pas connu depuis longtemps.

La place principale dans le programme de l'expédition, dont Béring fut nommé chef, fut donnée à l'exploration de toute la Sibérie, Extrême Orient, Arctique, Japon, nord-ouest de l'Amérique en termes géographiques, géologiques, physiques, botaniques, zoologiques et ethnographiques. Une importance particulière a été accordée à l'étude du passage maritime du Nord, d'Arkhangelsk à l'océan Pacifique.

Au début de 1733, les principaux détachements de l'expédition quittent Saint-Pétersbourg. Plus de 500 officiers de marine, scientifiques et marins ont été envoyés de la capitale en Sibérie.

Bering et son épouse Anna Matveevna se sont rendus à Iakoutsk pour superviser le transfert des marchandises vers le port d'Okhotsk, où cinq navires devaient être construits pour naviguer dans l'océan Pacifique. Bering a surveillé le travail des équipes de X. et D. Laptev, D. Ovtsyn, V. Pronchishchev, P. Lassinius, engagés dans l'étude de la côte nord de la Russie, et de l'équipe académique, qui comprenait les historiens G. Miller et A. Fischer, les naturalistes I. Gmelin, S. Krasheninnikov, G. Steller, l'astronome L. Delyakroer.

Documents d'archives donner une idée du travail d'organisation inhabituellement actif et polyvalent du navigateur, qui a dirigé depuis Iakoutsk les activités de nombreux détachements et unités de l'expédition, qui ont mené des recherches de l'Oural à l'océan Pacifique et de l'Amour aux rives nord de Sibérie.

En 1740, la construction des paquebots « St. Pierre" et "St. Pavel", sur lequel Vitus Bering et Alexey Chirikov ont entrepris la transition vers le port d'Avachinskaya, sur les rives duquel a été fondé le port de Petropavlovsk.

152 officiers et marins et deux membres du détachement académique ont entrepris le voyage sur deux navires. Bering a affecté le professeur L. Delyakroer au navire « St. Pavel », et a emmené son adjoint G. Steller à « St. Peter" à son équipage. Ainsi commença le parcours d'un scientifique qui acquit plus tard une renommée mondiale.

Le 4 juin 1741, les navires prennent la mer. Ils se dirigèrent vers le sud-est, vers les rives de l’hypothétique Terre de Juan de Gama, qui figurait sur la carte de J. N. Delisle et dont il fut ordonné de trouver et d’explorer le long du chemin menant aux côtes du nord-ouest de l’Amérique. De violentes tempêtes ont frappé les navires, mais Béring a persisté à avancer, essayant d'exécuter avec précision le décret du Sénat. Il y avait souvent du brouillard. Afin de ne pas se perdre, les navires sonnaient une cloche ou tiraient des canons. C'est ainsi que s'est déroulée la première semaine de navigation. Les navires atteignirent 47° N. sh., où était censé se trouver le pays de Juan de Gama, mais il n'y avait aucun signe de terre. Le 12 juin, les voyageurs ont franchi le prochain parallèle - sans terre. Béring a ordonné d'aller vers le nord-est. Il considérait que sa tâche principale était d'atteindre les côtes nord-ouest de l'Amérique, qui n'avaient encore été découvertes ou explorées par aucun navigateur.

Les navires avaient à peine franchi les premières dizaines de kilomètres au nord qu'ils se retrouvèrent dans un épais brouillard. Le paquebot "St. Pavel" sous le commandement de Chirikov a disparu de la vue. Pendant plusieurs heures, on pouvait entendre la cloche sonner là-bas, vous indiquant votre position, puis la cloche ne pouvait plus être entendue et un profond silence régnait sur l'océan. Le capitaine-commandant Bering a ordonné que le canon soit tiré. Il n'y eut pas de réponse.

Pendant trois jours, Béring a labouré la mer, comme convenu, dans les latitudes où les navires étaient séparés, mais n'a jamais rencontré le détachement d'Alexei Chirikov.

Pendant environ quatre semaines, le paquebot « St. Peter a marché le long de l'océan, ne rencontrant que des troupeaux de baleines en cours de route. Pendant tout ce temps, les tempêtes ont frappé sans pitié le navire solitaire. Les tempêtes se succèdent. Le vent a déchiré les voiles, endommagé le mât et desserré les attaches. Une fuite est apparue à certains endroits dans les rainures. L’eau fraîche que nous avions emportée avec nous s’épuisait.

«Le 17 juillet», comme le rapporte le journal de bord, «de midi à une heure et demie, nous avons vu une terre avec de hautes crêtes et une colline couverte de neige».

Béring et ses compagnons étaient impatients de débarquer sur les côtes américaines qu'ils avaient découvertes. Mais des vents forts et variables soufflaient. L'expédition, craignant les récifs rocheux, fut contrainte de s'éloigner de la terre et de la suivre vers l'ouest. Ce n'est que le 20 juillet que l'excitation diminue et que les marins décident d'abaisser le bateau.

Béring envoya le naturaliste Steller sur l'île. Steller a passé 10 heures sur les rives de l'île Kayak et a réussi pendant ce temps à se familiariser avec les habitations abandonnées des Indiens, leurs articles ménagers, leurs armes et leurs restes de vêtements, et a décrit 160 espèces de plantes locales.

Fin juillet à août « St. Peter marchait tantôt dans le labyrinthe des îles, tantôt à une petite distance d'elles.

Le 29 août, l'expédition s'approche à nouveau de la terre et jette l'ancre entre plusieurs îles, qui portent le nom de Shumaginsky en l'honneur du marin Shumagin, qui vient de mourir du scorbut. Ici, les voyageurs ont rencontré pour la première fois les habitants des îles Aléoutiennes et ont échangé des cadeaux avec eux.

Septembre arriva, l'océan était agité. Le bateau en bois a eu du mal à résister aux assauts de l’ouragan. De nombreux officiers ont commencé à parler de la nécessité de rester pour l'hiver, d'autant plus que l'air devenait de plus en plus froid.

Les voyageurs décidèrent de se précipiter vers les rives du Kamtchatka. De plus en plus d'inscriptions alarmantes apparaissent dans le journal de bord, indiquant la situation difficile des marins. Des pages jaunies, écrites à la hâte par les officiers de service, racontent comment ils naviguaient jour après jour sans voir terre. Le ciel était couvert de nuages, à travers lesquels aucun rayon de soleil ne traversait pendant plusieurs jours et aucune étoile n'était visible. L'expédition n'a pas pu déterminer avec précision son emplacement et ne savait pas à quelle vitesse elle se dirigeait vers son Petropavlovsk natal...

Vitus Bering était gravement malade. La maladie était encore aggravée par l'humidité et le froid. Il pleuvait presque continuellement. La situation est devenue de plus en plus grave. D'après les calculs du capitaine, l'expédition était encore loin du Kamtchatka. Il comprit qu'il atteindrait sa terre promise natale au plus tôt fin octobre, et ce seulement si les vents d'ouest se changeaient en vents d'est.

Le 27 septembre, une violente rafale a frappé et, trois jours plus tard, une tempête a éclaté, ce qui, comme indiqué dans le journal de bord, a suscité une « grande excitation ». Seulement quatre jours plus tard, le vent a quelque peu diminué. Le répit fut de courte durée. est arrivé le 4 octobre nouvel ouragan, et d'énormes vagues se sont à nouveau écrasées sur les flancs du « St. Pétra."

Dès début octobre la plupart L'équipage était déjà si affaibli par le scorbut qu'il ne pouvait pas participer aux travaux du navire. Beaucoup ont perdu leurs bras et leurs jambes. Les réserves alimentaires diminuaient de façon catastrophique...

Après avoir enduré une violente tempête qui a duré plusieurs jours, « St. Peter » recommença, malgré le vent contraire de l'ouest, à avancer, et bientôt l'expédition découvrit trois îles : Saint-Marcien, Saint-Étienne et Saint-Abraham.

La situation dramatique de l'expédition s'aggravait de jour en jour. Non seulement il n’y avait pas assez de nourriture, mais aussi d’eau fraîche. Les officiers et les marins encore debout étaient épuisés par un travail éreintant. Selon le navigateur Sven Waxel, « le navire flottait comme un morceau de bois mort, presque sans aucun contrôle et se dirigeait au gré des vagues et du vent, là où ils voulaient le conduire ».

Le 24 octobre, les premières neiges recouvrent le pont, mais heureusement cela ne dure pas longtemps. L'air devenait de plus en plus frais. Ce jour-là, comme indiqué dans le journal de bord, « 28 personnes de différents grades » étaient malades.

Béring comprit que le moment le plus crucial et le plus difficile était arrivé dans le sort de l'expédition. Lui-même, complètement affaibli par la maladie, il montait encore sur le pont, rendait visite aux officiers et aux matelots et tentait de susciter la foi dans le succès du voyage. Bering a promis que dès que la terre apparaîtrait à l'horizon, ils s'y amarreraient certainement et s'y arrêteraient pour l'hiver. L'équipe "St. Petra a fait confiance à son capitaine, et tous ceux qui pouvaient bouger leurs jambes, étirant leurs dernières forces, ont corrigé les travaux urgents et nécessaires du navire.

Le 4 novembre, au petit matin, des contours se dessinent à l'horizon terre inconnue. Après s'en être approchés, ils envoyèrent à terre l'officier Plenisner et le naturaliste Steller. Là, ils ne trouvèrent que des bosquets de saules nains s'étalant sur le sol. Pas un seul arbre ne poussait nulle part. Çà et là, sur le rivage, gisaient des rondins rejetés par la mer et recouverts de neige.

Une petite rivière coulait à proximité. À proximité de la baie, plusieurs trous profonds ont été découverts qui, s'ils étaient recouverts de voiles, pourraient être transformés en logements pour marins et officiers malades.

L'atterrissage a commencé. Béring a été transporté sur une civière jusqu'à la pirogue préparée pour lui.

Le débarquement fut lent. Affamés, affaiblis par la maladie, les marins mouraient sur le chemin du navire au rivage ou dès qu'ils mettaient le pied à terre. Donc 9 personnes sont mortes, 12 marins sont morts pendant le voyage.

Le 28 novembre, une forte tempête a arraché le navire de ses ancres et l'a jeté à terre. Au début, les marins n'y attachaient pas beaucoup d'importance, car ils pensaient qu'ils avaient débarqué au Kamtchatka et que les résidents locaux aideraient les chiens à se rendre à Petropavlovsk.

Le groupe envoyé par Béring en reconnaissance grimpa au sommet de la montagne. D’en haut, ils virent que la vaste mer s’étendait autour d’eux. Ils n’ont pas débarqué au Kamtchatka, mais sur une île inhabitée perdue dans l’océan.

« Cette nouvelle, écrit Svei Vaksel, a eu un impact sur notre peuple comme un coup de tonnerre. Nous avons clairement compris dans quelle situation d’impuissance et difficile je me trouvais, que nous étions menacés d’une destruction totale.»

Durant ces jours difficiles, la maladie tourmentait de plus en plus Béring. Il sentait que ses jours étaient comptés, mais il continuait à prendre soin de son peuple.

Le capitaine-commandant gisait seul dans une pirogue, recouverte d'une bâche sur le dessus. Béring souffrait du froid. Ses forces le quittaient. Il ne pouvait plus bouger ni son bras ni sa jambe. Le sable glissant des parois de la pirogue recouvrait les jambes et la partie inférieure du corps. Lorsque les officiers ont voulu le déterrer, Bering s'y est opposé, affirmant qu'il faisait plus chaud. Dans ces derniers jours, les plus difficiles, malgré tous les malheurs qui ont frappé l'expédition, Béring n'a pas perdu courage, il a trouvé des mots sincères pour encourager ses camarades découragés.

Béring mourut le 8 décembre 1741, ignorant que le dernier refuge de l'expédition se trouvait à quelques jours de Petropavlovsk.

Les compagnons de Béring ont survécu à un hiver difficile. Ils mangeaient de la viande d'animaux marins, que l'on trouvait ici en abondance. Sous la direction des officiers Sven Vaksel et Sofron Khitrovo, ils ont construit un nouveau navire à partir de l'épave du paquebot "St. Pierre". Le 13 août 1742, les voyageurs ont dit au revoir à l'île, qu'ils ont baptisée du nom de Béring, et ont atteint Petropavlovsk en toute sécurité. Là, ils ont appris que le paquebot « St. Pavel », commandé par Alexeï Chirikov, est revenu au Kamtchatka l'année dernière, découvrant, comme Béring, les côtes nord-ouest de l'Amérique. Ces terres furent bientôt appelées Amérique russe (aujourd'hui Alaska).

Ainsi se termina la deuxième expédition au Kamtchatka, dont les activités furent couronnées de grandes découvertes et de remarquables réalisations scientifiques.

Les marins russes ont été les premiers à découvrir les côtes nord-ouest de l'Amérique, jusqu'alors inconnues, la crête des Aléoutiennes, les îles du Commandeur et à rayer les mythes sur la terre de Juan de Gama, que les cartographes d'Europe occidentale représentaient au nord de l'océan Pacifique.

Les navires russes ont été les premiers à ouvrir la route maritime de la Russie au Japon. Science géographique reçue informations exactes sur les îles Kouriles, sur le Japon.

Les résultats des découvertes et des recherches dans l'océan Pacifique Nord se reflètent dans toute une série de cartes. De nombreux membres survivants de l'expédition ont participé à leur création. Un rôle particulièrement remarquable dans la synthèse des matériaux obtenus par les marins russes revient à Alexei Chirikov, l'un des marins brillants et habiles de l'époque, l'assistant et successeur dévoué de Béring. Il incombait à Chirikov de mener à bien les affaires de la deuxième expédition au Kamtchatka. Il a dressé une carte de l'océan Pacifique Nord, qui montre avec une précision étonnante la trajectoire du navire "St. Pavel », les côtes nord-ouest de l'Amérique, les îles de la crête des Aléoutiennes et les rives orientales du Kamtchatka, découvertes par les marins et qui servaient de base de départ aux expéditions russes.

Les officiers Dmitry Ovtsyn, Sofron Khitrovo, Alexey Chirikov, Ivan Elagin, Stepan Malygin, Dmitry et Khariton Laptev ont dressé une « Carte de l'Empire russe, des rives nord et est adjacentes aux océans Arctique et oriental avec une partie des côtes et des îles de l'ouest de l'Amérique. nouvellement découvert grâce à un voyage en mer au Japon.

L'activité des détachements du nord de la deuxième expédition du Kamtchatka a été tout aussi fructueuse, qui étaient souvent séparés en une Grande expédition du Nord indépendante.

À la suite des voyages maritimes et à pied des officiers, navigateurs et géomètres opérant dans l'Arctique, la côte nord de la Russie, d'Arkhangelsk à Bolshoy Baranov Kamen, située à l'est de la Kolyma, a été explorée et cartographiée. Ainsi, selon M.V. Lomonossov, le passage de la mer de l'océan Arctique au Pacifique était « sans aucun doute prouvé ».

Pour étudier les conditions météorologiques de la Sibérie, des points d'observation ont été créés depuis la Volga jusqu'au Kamtchatka. La première expérience au monde d'organisation d'un réseau météorologique sur une zone aussi vaste a été un brillant succès pour les scientifiques et les marins russes.

Sur tous les navires de la deuxième expédition du Kamtchatka, qui ont navigué sur les mers polaires d'Arkhangelsk à Kolyma, le long de l'océan Pacifique jusqu'au Japon et au nord-ouest de l'Amérique, un visuel dans certains cas et observations météorologiques instrumentales. Ils ont été inscrits dans les journaux de bord et ont survécu jusqu'à ce jour. Aujourd’hui, ces observations revêtent une valeur particulière également parce qu’elles reflètent les caractéristiques des processus atmosphériques au cours des années de couverture de glace extrêmement accrue dans les mers arctiques.

L'héritage scientifique de la deuxième expédition de Vitus Bering au Kamtchatka est si vaste qu'il n'est pas encore pleinement maîtrisé. Il était et est aujourd’hui largement utilisé par les scientifiques de nombreux pays.

Bykasov V.E. Premier et deuxième Expéditions au Kamtchatka: personnages, événements, bilan historique // Actualités de la Société géographique russe. 2004. T. 136. Numéro. 3. p. 72-80.

V.E. BYKASOV

PREMIÈRE ET DEUXIÈME EXPÉDITIONS DU KAMCHATKA : PERSONNES, ÉVÉNEMENTS, BILAN HISTORIQUE

Les célèbres première et deuxième expéditions du Kamtchatka ont leur propre longue et glorieuse préhistoire, au cours de laquelle les Russes, se déplaçant « à la rencontre du soleil » d'une « terre » inconnue à une autre, atteignirent l'océan Pacifique. Ainsi, en 1639, le détachement de I. Yu. Moskvitin, étant passé du cours inférieur de l'Aldan à la rivière Ulye, atteignit la mer d'Okhotsk au sud de l'actuelle Okhotsk. En 1647, le détachement de S. A. Shelkovnikov fonda le fort d'Okhotsk, le premier port russe de la côte Pacifique. Deux ans plus tard, en 1649, le détachement de Semyon Dejnev, après l'effondrement de ses nomades dans la région côte sud Le fort Anadyrsky a été fondé dans le golfe d'Anadyr. En 1651, le détachement de M.V. Stadukhin, quittant le fort d'Anadyr, atteint l'embouchure de la rivière. Penzhiny, où deux kochas marins ont été construits (4). Suite à ces kochas le long de la péninsule de Taygonos, les cosaques du détachement se sont avérés être les premiers Russes à voir la partie nord-ouest de la péninsule du Kamtchatka. Ou, comme l'a rapporté M.V. Stadukhin lui-même (5), le « nez » sud à l'est de Gizhiga (« Chendon »).

Quelques années plus tard, les cosaques fugitifs Leonty Fedotov et Savva Anisimov Seroglaz (Sharoglaz) sont entrés au Kamtchatka, dans la région de la rivière Lesnaya (« Voemli » - Lomannaya) et, éventuellement, de la rivière Rusakova. Là, ils auraient pu être retrouvés en 1658 (6) par le détachement de I. I. Kamchaty, qui a très probablement visité la rivière Kamchatka elle-même. En 1662-1663, hiverne sur la rivière. Le Kamtchatka était dirigé par un détachement du commis du fort d'Anadyr, le contremaître cosaque I.M. Rubts (5). En 1695-1696, sur les instructions du pentecôtiste Anadyr V. Atlasov dans le nord du Kamtchatka, jusqu'au village. Tigil, le détachement est passé homme de service Luka Morozko. Et en 1697-1699, Vladimir Atlasov lui-même, après avoir marché avec un détachement de 60 cosaques en service et de 60 yasak Yukaghirs à dos de rennes à travers toute la péninsule, annexa finalement le Kamtchatka à l'empire russe (2).

Ainsi, la campagne de Vladimir Atlasov a mis fin à plus d’un demi-siècle d’accès de la Russie à l’océan Pacifique. De plus, il réussit non seulement à faire la première description assez complète de la nature de la péninsule, mais il rapporta également les premières données sur les îles Kouriles et confirma l'opinion déjà établie depuis le voyage de de Vries (1643) sur la proximité du Japon avec les frontières orientales de la Russie. Cependant, l'annexion du Kamtchatka, simultanément à la solution d'une tâche spécifique - taxer la population locale avec un tribut de fourrures - a également soulevé de nouveaux problèmes. Parmi celles-ci, la tâche nationale consistant à trouver des itinéraires plus courts et plus fiables vers la péninsule a été mise en avant afin de livrer les personnes et les marchandises au Kamtchatka et de ramener les tributs collectés avec moins d'efforts et de pertes et beaucoup plus rapidement. Et pas moins, sinon plus, tâche importante un plan de politique étrangère (géopolitique) visant à établir des relations commerciales directes avec les pays asiatiques – avec le Japon, par exemple – à travers la mer d’Okhotsk.

Cette nouvelle compréhension des problèmes de l'extrême nord-est de l'Empire russe s'est manifestée principalement dans l'intérêt de Pierre Ier, sur l'insistance duquel, déjà en 1702, l'ordre sibérien ordonna au bureau de la voïvodie de Yakoute d'envoyer des « personnes volontaires » au Kamtchatka. pour parcourir la route vers le Japon à travers les îles Kouriles. Cependant, en raison d'un certain nombre de circonstances (la guerre avec la Suède), cet intérêt ne s'est pas traduit par des actions concrètes.

Cet intérêt ne s'est pas concrétisé un peu plus tard. Tout d'abord, fin septembre 1703, 22 cosaques dirigés par Rodion Presnetsov atteignirent les rives de la baie d'Avachinskaya - l'un des meilleurs et des plus beaux ports du monde (5). Et puis après 1711 et 1713, lorsque des détachements de cosaques, d'abord dirigés par Danila Antsiferov et Ivan Kozyrevsky, puis dirigés par I. Kozyrevsky, visitèrent le nord des îles Kouriles, dressèrent leurs premières cartes et reconstituèrent le stock d'informations sur le Japon avec de nouvelles données. .

Néanmoins, l'idée de trouver des routes maritimes vers le Kamtchatka, et de là vers le Japon, la Chine et les Indes orientales, n'a pas quitté le premier empereur de Russie. Et en 1714, sur ordre du tsar, les constructeurs navals expérimentés K. Moshkov, N. Treska, I. Butin, Y. Neveitsyn, K. Ploskikh, F. Fedorov, I. Kargopol et d'autres furent envoyés à Okhotsk, via Yakutsk. en 1716, à 75 verstes de l'embouchure du fleuve. Kukhtui et le premier navire maritime russe sur l'océan Pacifique, le bateau « Vostok » (longueur 8,5 brasses, largeur 3 brasses, tirant d'eau à pleine charge 3,5 brasses) ont été construits. Et après que les marins N. Treska et K. Sokolov en 1714-1717, ayant navigué sur ce bateau depuis Okhotsk, aient atteint le Kamtchatka, ils ont mené des recherches sur une partie de la côte ouest du Kamtchatka depuis l'embouchure du fleuve. Tigil jusqu'à, éventuellement, l'embouchure de la rivière. Krutogorov et, après avoir passé l'hiver sur la péninsule, retourna à Okhotsk, Pierre Ier remit personnellement les instructions aux géomètres I.M. Evreinov et F.F Luzhin le 2 janvier (ci-après toutes les dates sont indiquées dans l'ancien style, B.V.) 1719, dans lesquelles il commanda. eux d'aller d'Okhotsk au Kamtchatka et plus loin vers les îles Kouriles et le Japon. À la suite de quoi I.M. Evreinov, F.F. Loujine et le navigateur K. Moshkov sur le même bateau « Vostok » ont atteint en 1721 la partie centrale (vraisemblablement l'île de Simushira) des îles Kouriles et ont reçu de nouvelles données sur le Japon. C'est ce que rapporta I.M. Evreinov au tsar lors d'une réunion à Kazan le 30 novembre 1722 (8).

On peut supposer que c’est très probablement ce rapport qui a eu une influence décisive sur l’opinion du tsar lors du choix des options pour le développement ultérieur du Kamtchatka et des îles Kouriles. Et il y avait plusieurs options de ce type. Ainsi, en 1713, le constructeur naval F.S. Saltykov proposa de construire des navires à l'embouchure des fleuves sibériens afin d'atteindre la Chine et d'autres pays par voie maritime, en contournant le Kamtchatka. La même année, il propose de construire des navires à Arkhangelsk et de là, de s'installer sur les côtes asiatiques. Et peu de temps avant le rapport d'I.M. Evreinov, en 1772, l'hydrographe et futur gouverneur de Sibérie F.I. Soimonov, compte tenu des énormes difficultés administratives, étatiques, logistiques et relations commerciales régions centrales La Russie, à la périphérie du Pacifique, a proposé à Pierre Ier d'envoyer plusieurs navires de Cronstadt, autour de l'Asie jusqu'au Kamtchatka et plus loin vers l'Amérique (en Californie), qui, à son avis, seraient beaucoup plus performants et rentables que les communications terrestres, pour ne pas mentionner les perspectives qu'il a ouvertes .

Cependant, le premier Empereur russe a choisi une autre option (y compris, probablement, parce qu'il était impossible de cacher la route à travers la Baltique aux regards indiscrets) - via Okhotsk jusqu'au Kamtchatka et plus loin. Le 23 décembre 1724, il signe un décret visant à « doter » l'expédition du Kamtchatka d'un très large éventail de tâches et de problèmes à résoudre. C’est ainsi que ces tâches furent déterminées par les propres instructions du roi (8), rédigées par lui à la veille même de sa mort.

« 6 janvier 1725 – Instructions de Pierre Ier à V.Y. Bering sur les tâches de la première expédition du Kamtchatka :

1. Il est nécessaire de fabriquer un ou deux bateaux avec ponts au Kamtchatka, ou ailleurs.

2. Sur ces bateaux (naviguent) près de la terre qui va vers le nord, et selon l'espoir (ils ne connaissent pas la fin) il semble que cette terre fasse partie de l'Amérique.

3. Et pour chercher où il est entré en contact avec l'Amérique, et arriver à quelle ville des possessions européennes ; ou s'ils voient un navire européen, vérifiez-le, comme on appelle ce buisson, et prenez-le à la lettre, et visitez le rivage vous-même, et prenez la feuille de signature, et, pariant sur la carte, venez ici.».

Le capitaine de flotte V. Bering, un Danois au service russe, un marin militaire expérimenté et éprouvé, a été nommé chef de l'expédition. Et les principaux objectifs de l'expédition, en termes modernes, étaient d'établir la présence (ou l'absence) d'un détroit entre l'Asie et l'Amérique du Nord, d'évaluer la possibilité d'atteindre la Chine, le Japon et les Indes orientales à travers l'océan Arctique, de déterminer les distances entre l'Asie et l'Amérique, ainsi que pour atteindre les terres d'Amérique où se trouvent déjà des colonies européennes. L'expédition, composée de 69 personnes, partit de Saint-Pétersbourg en février 1725, mais n'atteignit Okhotsk qu'un an et demi plus tard (1er octobre 1726) tant le chemin était long et difficile. Et un an plus tard, le 1er juillet 1727, le navire « Fortune » quitta Okhotsk sous le commandement de M.P. Shpanberg, à bord duquel se trouvaient 48 personnes, dont les charpentiers navals G. Putilov et F. Kozlov. Un mois et demi plus tard, le 18 août, les autres membres de l'expédition sur le même « Fortune » et sur un bateau construit en 1720 quittèrent Okhotsk et arrivèrent à Bolcheretsk début septembre.

Tout l'hiver, l'expédition, avec l'aide des autorités locales et des habitants, a transporté des biens et du matériel jusqu'à Nijne-Kamtchatsk, non loin de laquelle était déposé le bateau « Saint-Gabriel ». À l'été 1728, le premier-né du Kamtchatski marine(longueur - 18,3 m, largeur - 6,1 m, profondeur de cale - 2,3 m), construit sous la direction de F. Kozlov, a été lancé. Et le 14 juillet, le bateau, avec 44 membres d'équipage à son bord, a quitté l'embouchure du fleuve. Kamchatka dans la mer et s'est dirigé vers le nord le long de la côte orientale de la péninsule. Le commandant du navire était V. Bering lui-même, ses plus proches assistants étaient les lieutenants A. I. Chirikov et M. P. Shpanberg, ainsi que l'aspirant P. A. Chaplin et le marin K. Moshkov.

Malheureusement, les dessins et les cartes disponibles à cette époque ne pouvaient pas permettre une navigation suffisamment fiable le long de l'itinéraire prévu. Et les brouillards constants, les pluies et les nuages ​​bas obligeaient les marins à rester près de la côte, ce qui exigeait une prudence particulière et entraînait des manœuvres fréquentes et, par conséquent, une perte de temps. Mais plus important encore, tout cela a conduit au fait que même après avoir traversé, comme il s'est avéré plus tard, le détroit entre l'Asie et l'Amérique, l'équipage n'a jamais vu la côte américaine. Ce qui a non seulement nui aux succès de l'expédition, mais a également donné par la suite des raisons d'accuser V. Bering de mauvaise exécution des instructions, car cela objectif principal comme de nombreux chercheurs, à commencer par G. Steller (9), en étaient convaincus, il s'agissait précisément de l'établissement de la présence (ou de l'absence) d'un détroit entre les deux continents.

Cependant, il est fort probable que dans ce cas, G. Steller et tous les autres partisans de cette vision du but de l'expédition n'avaient pas tout à fait raison. D’abord parce que le célèbre géographe hollandais Nicholas Witsen a décrit comme un fait réel l’existence d’un détroit entre l’Asie et l’Amérique dès 1705 (6). Il ne pouvait le savoir qu'à partir de documents spécifiques, dont certains lui avaient été fournis personnellement par Pierre Ier. Et il est possible que parmi ces documents, il y ait des données du même I. Rubets. Et, deuxièmement, parce que si la recherche de l'Amérique et la recherche de routes vers les pays de l'Asie du Sud-Est n'étaient pas les tâches principales de la première expédition au Kamtchatka, l'organisation de la deuxième expédition au Kamtchatka littéralement immédiatement après l'achèvement de la première (parmi les objectifs de qui, d'ailleurs, naviguait vers le détroit n'est même pas apparu) c'est tout simplement impossible à expliquer.

Mais revenons à bord du St. Gabriel. La décision de faire demi-tour n’a pas été facile. Le 13 août 1728, alors que le bateau était dans la mer des Tchouktches, V. Bering réunit un conseil d'officiers, au cours duquel il fallut décider s'il fallait revenir en arrière, comme l'insistait M. Shpanberg, ou continuer à naviguer plus loin, jusqu'à l'embouchure. de la rivière. Kolyma afin d'être enfin convaincu de l'existence du détroit souhaité, sur lequel se tenait A. Chirikov. Cependant, il restait très peu de temps pour les deux et V. Bering décida de retourner au Kamtchatka. Le 16 août, le navire fit demi-tour et déjà le 2 septembre 1728, il entra dans l'embouchure du fleuve. Kamtchatka. Ainsi se termina le premier voyage de 34 jours des Russes du Kamtchatka au détroit de Béring.

Après l'hivernage, le 5 juin 1729, le navire reprit la mer à la recherche de terres qui, selon les assurances des riverains, se trouvaient en face de l'embouchure du fleuve. Kamtchatka. Cependant, dans le brouillard, l'île de Béring - c'est-à-dire exactement la terre que le robot cherchait et au-delà de laquelle il est passé - n'a jamais été remarquée, et donc le « Saint-Gabriel » s'est dirigé vers le premier détroit des Kouriles. En passant par la baie d'Avachinskaya, l'équipage a marqué sur la carte des points de repère qui lui permettraient de déterminer plus précisément son emplacement. Puis, le 3 juillet, le robot est arrivé à Bolcheretsk et est revenu à Okhotsk 20 jours plus tard.

Ainsi se termina la première expédition au Kamtchatka. Ses résultats, malgré tout, se sont révélés très significatifs. En particulier, dans le premier message imprimé sur les réalisations de l'expédition, publié dans la Gazette de Saint-Pétersbourg le 16 mars 1730, il était rapporté que le bateau « St. Gabriel » sous le commandement de V. Bering avait atteint 67°19. ′ latitude nord, et que : " il existe un véritable passage vers le nord-est, de sorte que de Lena... par voie maritime jusqu'au Kamchatka et ensuite plus loin vers le Japon, Hina (Chine) et les Indes orientales, il serait possible" Autrement dit, même à cette époque, il ne faisait aucun doute que l'expédition parvenait toujours à atteindre l'un de ses objectifs: l'ouverture du détroit.

En général, le voyage vers le détroit de Béring lui-même et le matériel cartographique et de navigation obtenu (toute la côte depuis l'embouchure du fleuve Bolchoï jusqu'au cap Lopatka et du cap Lopatki au cap Kekurny dans le détroit de Béring ont été cartographiées, tandis que l'aspirant P.A. Chaplin a dressé une carte de la partie nord-est du détroit de Béring en 1729), qui a servi de base à de nouvelles recherches menées par les marins russes dans cette partie de l'océan Pacifique. Le premier d'entre eux était censé être le voyage du navigateur J. Gens sur le bateau « Saint-Gabriel » jusqu'à l'embouchure d'Anadyr. Mais en raison du mauvais temps, ce voyage, débuté le 20 juillet 1731, n'eut jamais lieu. C'est pourquoi le deuxième voyage (du 23 juillet au 28 septembre 1732) des Russes du Kamtchatka au détroit de Béring et aux côtes américaines n'eut lieu qu'un an plus tard, lorsqu'une expédition dirigée par les géomètres I. Fedorov et M. Gvozdev installa continuer sur le même « Saint-Gabriel » jusqu'à la « Bolshaya Zemlya », située à l'est de l'embouchure de la rivière. Anadyr. Et il faut dire que cette fois, les participants au voyage ont non seulement vu les côtes des deux continents et communiqué avec leurs habitants, mais les ont également partiellement mis sur la carte.

Et pourtant, en ce qui concerne les résultats de la première expédition au Kamtchatka elle-même, il faut dire une fois de plus que ses résultats n'ont pas satisfait le Sénat. Et surtout parce que l’expédition n’a jamais réussi à atteindre les côtes de l’Amérique du Nord. A propos de quoi le Sénat a jugé nécessaire de s'organiser (d'ailleurs, avant même de recevoir des nouvelles de I. Fedorov et M. Gvozdev, ce qui ne signifiait que le fond - il n'y avait tout simplement pas besoin de données confirmant l'existence d'un détroit entre l'Asie and America, B.V.) une nouvelle expédition sur les côtes du Kamtchatka, dont le plan a été élaboré puis mis en œuvre sous la direction du président du Conseil de l'Amirauté N.F. Golovin et avec la participation du compilateur de « l'Atlas de l'Empire russe ». » I.K. Kirillov (3).

Par décret de l'impératrice Anna Ioanovna, signé en avril 1732, V. Bering, aujourd'hui capitaine-commandant, fut de nouveau nommé chef de l'expédition. L'éventail des tâches auxquelles l'expédition était confrontée était vraiment énorme. Cela comprend l'étude et la cartographie de toute la côte de l'océan Arctique, depuis l'embouchure de la rivière Pechora jusqu'au détroit de Béring, afin d'établir la possibilité d'atteindre les côtes du Kamtchatka par cette voie et de tracer les frontières de la Russie depuis la mer Blanche jusqu'au Amour et trouver des routes maritimes vers le Japon et l'Amérique. Mais le plus important d’entre eux, et donc soigneusement classé, était probablement la tâche d’établir des relations commerciales directes avec les pays des continents asiatique et américain. Bien que le 16 février 1733, le Conseil de l'Amirauté, à la demande de A. I. Chirikov, l'ait jugé possible " trouvez des côtes américaines inconnues, mais n'allez pas dans les « possessions européennes » voisines, car cela pourrait vous retarder pour retourner au Kamtchatka « au même âge » (8).

C'est-à-dire que la future expédition s'est vue prescrire une couverture si large de ce qu'elle a étudié objets géographiques et l'ampleur des tâches à résoudre, que par la suite, on l'appelait souvent la Grande Expédition du Nord. Ce qui, en général, correspond à la vérité, puisque pour accomplir ces tâches, la décision du Sénat a ordonné la construction de 10 à 12 navires sur lesquels, sur une vaste zone allant de Mer de Kara et vers l'océan Pacifique, sous la direction générale de V. Bering, de nombreuses personnes ont dû travailler détachements navals. Ainsi, l'expédition du Kamtchatka elle-même n'était représentée que par deux détachements - le Pacifique Nord (sous la direction de V. Bering lui-même et A. Chirikov) et le Pacifique Sud (sous la direction de M.P. Shpanberg). Dont le premier devait trouver un chemin vers la partie nord du continent américain, et le second se rendre au Japon et dessiner une carte des îles Kouriles.

Mais en plus de cela, l'expédition comprenait également un détachement Académie russe Sciences, dont les participants étaient les académiciens G. F. Miller et I. G. Gmelin, l'adjoint G. V. Steller, les étudiants S. P. Krasheninnikov, A. Gorlanov, A. D. Krasilnikov, F. Popov, ainsi que A. Tretiakov, L. Ivanov, D. Odintsov, Z. Medvedev et autres salariés (3). Et le travail de ce détachement a apporté une contribution inestimable à la fois à l'histoire (par exemple, la découverte en 1736 par G. Miller dans les archives yakoute du « désabonnement » de S.I. Dejnev sur la découverte du détroit entre l'Asie et l'Amérique), ainsi qu'à en botanique (les travaux de I. Gmelin, G . Steller, S.P. Krasheninnikov), à la fois en ethnographie (les mêmes G. Steller et S. Krasheninnikov), en géographie (il n'y a rien à dire ici) et dans certaines autres disciplines scientifiques . L'expédition comprenait des mineurs de minerai, des artisans dans la construction et l'équipement des navires de mer, des officiers et des marins. En général, le nombre total de l'expédition était d'environ 1 000 personnes.

En février 1733, après de longues préparations, un détachement sous le commandement de M.P. Shpanberg quitta la capitale. Bientôt, le deuxième détachement suivit. Et ils ne se sont unis à Okhotsk qu'à l'été 1737, où au cours de l'année suivante trois ans la construction de deux paquebots pour naviguer vers l'Amérique a été réalisée. Cependant, alors que leur construction était en cours, le détachement de la mer d'Okhotsk (un brigantin à un mât « Archange Michel » d'une longueur de 21, une largeur de 6,5 et une profondeur de cale de 2,6 m ; un bateau double à trois mâts « Nadezhda » avec une longueur de 24,5, une largeur d'environ 6 et une profondeur de cale de 1,8 m ; sloop à 16 rames "Bolsheretsk d'une longueur de 17,5, une largeur de 3,9 et une profondeur de cale de 1,6 m) sous la direction de M. P. Shpanberg en 1738. -1739 a réussi à naviguer le long de la crête des Kouriles jusqu'aux côtes du Japon et à revenir, ce qui a permis de cartographier presque toutes les îles Kouriles et les rives orientales de l'île de Honshu.

À l'été 1940, les paquebots "St. Peter" et St. Paul (longueur 24,4, largeur 6,7, profondeur de cale 2,9 m), construits sous la direction de A. Kuzmin et Rogachev, furent lancés. Et après les derniers préparatifs du voyage, les paquebots (sous le commandement respectivement de V. Bering et A. Chirikov), accompagnés de la galère « Okhota » et du double bateau « Nadezhda », ont quitté Okhotsk le 8 septembre. Le 6 octobre, les paquebots sont entrés dans la baie d'Avachinskaya, choisie à l'avance et préparée pour l'hivernage des navires d'expédition, et les navires de ravitaillement ont été contraints de s'arrêter pour l'hiver dans le port de Bolcheretsk, d'où le la cargaison était transportée sur des traîneaux jusqu'au port de Petropavlovsk.

L'année suivante, le 4 juin, les paquebots quittèrent la baie d'Avacha et se dirigèrent vers 46° de latitude nord afin, selon les instructions reçues du Sénat, de trouver la « Terre de João de Gama », qui figure sur la carte de J. N. Delisle, placé à la base de ces instructions, se plaçait à cette latitude entre le Kamtchatka et l'Amérique. Il est vrai qu'à la consultation des officiers,

avant de prendre la mer, A.I. Chirikov s'est opposé à cette idée, la considérant comme une perte de temps. Cependant, à la majorité des voix, cette route particulière de navigation vers les côtes américaines a été choisie. Il s’est avéré que c’était l’une des raisons des événements tragiques qui ont suivi.

Mais c'était plus tard, mais pour l'instant - le 13 juin - les paquebots atteignirent la longitude où était censée se situer cette terre mythique. Ne la trouvant pas, les deux navires se dirigèrent du 44° de latitude nord vers le nord-est. Au bout de 7 jours, les paquebots se sont perdus dans le brouillard et à partir de ce moment ils ont continué leur voyage séparément. Au point que chacun d’eux s’est approché indépendamment des côtes américaines.

La première, le 15 juillet 1741, à 2 heures du matin, la nouvelle terre fut découverte par le "Saint Paul", du bord duquel on voyait de hautes montagnes dans la région de l'actuel Prince de Île de Galles, située, selon les données mises à jour, à environ 55°36′ de latitude nord (55°11′ N et 133°57′ W, 2). Et quelques heures plus tard, le navire s'est approché du sol, « que nous reconnaissons sans hésitation comme faisant partie de l’Amérique »(7) L'événement tant attendu a eu lieu. Le navire a tourné vers le nord et a navigué le long de la côte à la recherche d'un endroit approprié pour atterrir à terre afin d'explorer de nouvelles terres et, surtout, d'obtenir de l'eau fraîche et de s'approvisionner en nourriture fraîche. Mais la chance s’est détournée du côté des marins. Par 58° de latitude, l'équipage du paquebot a perdu 15 personnes, un yawl et un petit bateau. Et comme dix jours de recherche et d'attente n'ont abouti à rien, alors, comme en témoigne l'entrée dans la « Définition des officiers du paquebot « St. Pavel" sur le retour de l'expédition au Kamtchatka" du 26 juillet 1741 : "... en raison du malheur qui s'est produit, à savoir que le bateau et le petit bateau avec le capitaine naval Dementiev et avec lui 14 serviteurs ont été perdus, ne continuez pas votre chemin plus loin, mais revenez à cette date à Avachi"(8).

Le voyage de retour du paquebot a été extrêmement difficile. Qu'il suffise de dire qu'à la fin du voyage, sur les 61 membres d'équipage restés à bord, 51 personnes étaient restées en vie, et parmi tous les officiers, seuls A. I. Chirikov lui-même et le navigateur I. F. Elagin. Et pourtant, même avec une grave pénurie de nourriture, d'eau et de carburant, dans des conditions de vent contraire, de tempêtes constantes et violentes et de nuages ​​couverts, l'équipage du bateau a continué à naviguer. observations systématiques surveiller l'état de la situation de navigation et cartographier certaines des îles de la chaîne des Aléoutiennes. Le 11 octobre 1741, « Saint-Paul » entra dans la baie d'Avachinskaya.

Quant à « St. Peter », la côte américaine a été aperçue depuis son bord le 17 juillet, dans la région de 58°17′ de latitude nord. Certes, G. Steller, un adjoint de l'Académie des sciences de Russie, qui faisait partie de l'expédition, a assuré avoir personnellement vu la Terre pour la première fois le 15 juillet (9). Cependant, les autres membres de l'équipage ne l'ont pas cru. Le 20 juillet, le bateau a navigué vers l'île Kayak (l'île de « Saint-Élie », comme l'appelait l'équipage du navire), où un groupe de cosaques dirigé par S. F. Khitrovo a été envoyé pour reconstituer les réserves d'eau. Après beaucoup de persuasion et de débats, G. Steller a également été débarqué sur le rivage, mais seulement pendant six heures, et a fait la première description scientifique de la nature de la partie nord-ouest du continent nord-américain de l'histoire.

Se rendant compte que le temps du retour au Kamtchatka était déjà perdu, le commandant décida de ne pas s'attarder sur les rivages nouvellement ouverts et déjà le 21 juillet, « Saint-Pierre » entreprit le voyage de retour, qui n'était pas moins difficile que celui de. « Saint-Paul ». Le 26 juillet, les navigateurs ont vu l'île Kodiak, le 2 août ils ont découvert l'île Tumanny (Chirikova) et le lendemain - la péninsule de l'Alaska. Cependant, la maladie massive qui a commencé encore plus tôt, en raison du manque d'eau douce et de nourriture, a entraîné la mort du premier membre de l'équipage, le marin N. Shumagin, dans la région des îles Shumagin.

Après avoir quitté les îles Shumagin, où, lors d'une escale forcée les 30 et 31 juillet, a eu lieu la première rencontre des membres de l'expédition avec les aborigènes et où de nouveaux documents ont été obtenus sur la nature de la région et de ses habitants, le paquebot a retrouvé elle-même dans une ceinture de tempêtes prolongées et presque continues avec des vents contraires qui n'ont pas permis d'avancer. Néanmoins, même dans ces conditions, depuis le voilier, il a été possible de remarquer plusieurs îles appartenant apparemment au groupe Rat et de les mettre sur la carte.

En raison du manque constant d'eau et de nourriture, du froid et du scorbut, les marins ont non seulement complètement perdu leurs forces (11 autres personnes sont mortes), mais ont également perdu leur orientation. A tel point que lorsque, par hasard, ils se retrouvèrent à proximité des futures îles du Commandeur, ils les prirent pour le Kamtchatka (« 4 jours de novembre 1741 A 8 heures de l'après-midi nous avons vu la terre de chez nous à la boussoleZWtZ4 milles allemands, sur lesquels les crêtes terrestres sont couvertes de neige, ce qui est censé être Kamchatsk, » 1) et le 7 novembre 1741, ils débarquèrent sur le rivage, avec l'intention d'atteindre soit Petropavlovsk, soit Oust-Kamtchatsk par voie terrestre. Creuser et équiper à la hâte des pirogues parmi les remparts sablonneux du littoral ( « Ce mois-ci, du 6ème jour même au 22 des moments différents, choisissant un temps et des vents favorables, les serviteurs malades furent amenés à terre, et pendant ce temps il y avait de grands vents qui rendaient impossible de descendre à terre. Et tout ce que les serviteurs pouvaient faire, à cette époque, ils construisaient des habitations, creusaient des trous et creusaient des voiles. et à partir du 22ème jour, alors que tout le monde avait déjà débarqué et que le paquebot était resté au mouillage sans personne, il n'y avait personne pour maintenir la garde, et il n'y avait personne pour l'équiper, car les domestiques étaient presque tous malades du scorbut. , et ceux qui étaient immobiles de leur place représentaient 50 personnes de rangs différents, c'est pourquoi tout le monde était dans un extrême désespoir"(1), les marins se lancent dans la chasse aux animaux marins, aux oiseaux et au renard arctique. Mais avant air frais, de l'eau fraîche et de la nourriture fraîche les ont finalement remis sur pied, 19 autres personnes sont mortes, dont (8 décembre 1741) le commandant V. Bering lui-même.

À l'été 1742, les marins, alors déjà convaincus qu'ils se trouvaient sur une île déserte (« À différents mois et à différentes dates, des nouvelles détaillées ont été reçues selon lesquelles nous étions situés sur une île qui, par sa majesté, est située à 18 milles allemands..."(1), a commencé en avril, sous la direction du lieutenant K.L. Vaksel et du marin S. Starodubtsev, la construction à partir des restes d'un paquebot brisé par les rideaux et l'aileron du talonneur « St. Peter » (longueur 11, largeur 3,7). , maintenez la profondeur 1,5 m ). Et le 13 août de la même année, les 46 survivants partirent pour Petropavlovsk, où ils arrivèrent le 26 août, manquant de peu le paquebot « Saint-Paul », qui partit à l'été 1742 sur un nouveau bateau. voyage vers les côtes de l'Amérique. Cependant, en raison de la maladie d'A.I. Chirikov, ce voyage s'est limité à la navigation le long des côtes sud-est du Kamtchatka. Après un court retour à Petropavlovsk, le bateau s'est rendu à Okhotsk, d'où A.I. Chirikov s'est rendu à Saint-Pétersbourg, où il a rédigé un rapport détaillé et une carte de son voyage en Amérique. La même année, les marins du « St. Peter » ont tenté de se rendre à Okhotsk. Cependant, ayant quitté la baie d'Avachinskaya le 1er septembre, ils ont été contraints, en raison d'une fuite sur le côté du navire, de revenir.

Ainsi se termina la plus importante des expéditions géographiques maritimes du XVIIIe siècle. Bien entendu, sa principale réalisation est la découverte du nord-ouest de l'Amérique, des îles Aléoutiennes et du Commandeur, ainsi que le voyage jusqu'aux côtes du Japon. Cependant, il ne faut pas oublier le travail des détachements de l'expédition du nord dirigés par les lieutenants S. Muravyov, M. Pavlov et l'arpenteur Yu Seliverstov (1734-1735), le lieutenant D. L. Ovtsyn (1734-1735), le lieutenant S. G. Malygin. (1736-1738, Vykhodtsev (1737), les navigateurs F.A. Minin et D.V. Sterlegov (1738-1740) et le navigateur S.I. Chelyuskin (1741) dans la mer de Karskoe ; avec le lieutenant V. Pronchishchev (1735-1736), le lieutenant D. Ya. Laptev ( 1736-1737), le lieutenant P. Laptev (1739-1740), l'arpenteur N. Chekin (1741 .), le lieutenant P. Lassenius (1735) et le lieutenant S.I. Chelyuskin (1735-1742) dans la mer de Laptev, comme ainsi qu'avec les lieutenants D. Ya. Laptev (1736-1741) et l'arpenteur I. Kindyakov (1740) dans la mer de Sibérie orientale, tous n'ont pas réussi à accomplir la tâche. résister à des épreuves et des épreuves inimaginables. Et pourtant, ils ont mis presque tout sur les cartes - de la mer de Kara à la péninsule de Tchoukotka - la côte russe de l'océan Arctique, ils ont accompli leur tâche principale. Comment les détachements du Pacifique l'ont réalisé, ouvrant la voie à l'Amérique et au Japon, et clarifiant, sur la base des observations astronomiques les plus précises de l'époque, la localisation des continents asiatique et nord-américain et de leurs parties individuelles par rapport à chacun autre.

En général, grâce aux efforts communs de toutes les forces expéditionnaires, plus de 60 cartes ont été dressées, sur lesquelles les vastes étendues du nord de la Russie et de l'Extrême-Orient ont trouvé leur véritable reflet. À leur tour, ces cartes ont constitué la base de l'Atlas de l'Empire russe, dont la publication de 19 cartes spéciales en 1745 a placé la Russie à l'une des premières places au monde en termes de degré de connaissance géographique de cette époque. De plus, grâce au travail de l'équipe académique de l'expédition, une vaste gamme de données géographiques, hydrographiques, historiques, ethnographiques, botaniques, zoologiques et autres véritablement uniques a été collectée. Sur la base de quoi, tant pendant l'expédition elle-même que plus tard, les membres de l'équipe académique ont publié la « Description du pays du Kamtchatka » de S. P. Krasheninnikov, des journaux intimes et la « Description du pays du Kamtchatka » de G. V. Steller, « Histoire de la Sibérie ». », « Flore de Sibérie » et « Voyage à travers la Sibérie » de I. Gmelin, ainsi que de nombreux ouvrages et rapports de G. Miller et de nombreux autres membres de l'expédition. Autrement dit, le résultat scientifique général de la deuxième expédition au Kamtchatka est qu'en lançant une étude systématique et systématique de l'histoire et de la nature de la Sibérie et de l'Extrême-Orient, elle a apporté une énorme contribution au développement des idées d'études régionales dans tout le pays. sciences géographiques en général.

Et pourtant, la réalisation la plus importante de l'expédition ne réside même pas dans les découvertes géographiques en tant que telles, mais dans le fait qu'avec l'achèvement de ses travaux, la Russie a finalement pris pied dans l'océan Pacifique. Et la meilleure preuve en est le développement rapide des industriels et des commerçants russes, d'abord des îles voisines (Îles du Commandeur, en 1743), puis des îles Aléoutiennes, de plus en plus éloignées, puis de la côte ouest (jusqu'en Californie) du Nord. Amérique. Ainsi, la deuxième expédition du Kamtchatka a contribué au développement des forces productives de toute la Sibérie orientale, créant les conditions préalables à l'émergence du commerce des fourrures dans cette région, agriculture, la production industrielle et le commerce.

Ainsi, en termes de plans, en termes de mise en œuvre, en termes de résultats et, enfin, en termes de conséquences, les deux expéditions du Kamtchatka n'avaient pas d'égal. Et pourtant, il convient de souligner particulièrement que lors de l’évaluation des résultats des deux expéditions du Kamtchatka, on sous-estime clairement leur place et leur rôle dans la formation et le développement des forces productives et des relations de production dans l’ensemble de la Russie. Et en fait, bien souvent, lorsqu'ils évaluent le rôle des expéditions du Kamtchatka, ils se limitent à souligner l'importance de sa composante géographique, alors que les résultats des expéditions sont considérés comme les plus grandes réalisations géographiques de la Russie. Assez souvent (en particulier par des chercheurs étrangers), ils parlent du contexte géopolitique (grande puissance) des buts et objectifs de ces expéditions. Et le retrait forcé est rarement évoqué image familière la vie des aborigènes, réalisée aussi bien pendant les expéditions elles-mêmes qu'après. De plus, même lorsqu’on parle de ce bouleversement, il est expliqué (et excusé) par les coûts liés à l’introduction de la Sibérie et de sa population indigène aux formes de production « modernes ».

Cependant, en réalité, tout est beaucoup plus compliqué, car la période allant de la première apparition des Russes sur la côte du Pacifique jusqu'à l'arrêt complet des travaux de la deuxième expédition du Kamtchatka marque l'étape la plus importante dans la vie socio-économique non seulement de la Sibérie orientale, mais de toute la Russie. Car c'est cette période qui s'est avérée être celle de la transition de l'ensemble de l'immense pays du commerce traditionnel (collecte des yasak auprès des étrangers, taxe sur les fourrures des villes et provinces, corvée et quitrent des paysans, etc.) au commerce industriel pionnier. développement de la fourrure et du poisson par des personnes relativement libres, forêt et autres ressources naturelles. Ou, dans la terminologie de nos jours, le moment de la transition finale économie nationale La Russie d'un type de gestion environnementale non exhaustif à exhaustif. Eh bien, pour être très précis, immédiatement après l'achèvement des travaux de ces expéditions à travers la Russie, une étape d'extermination barbare a commencé, d'abord des fourrures et des forêts elles-mêmes, puis des autres ressources naturelles du pays. Ce qui, en raison de l'immensité du territoire et de la présence d'immenses réserves de ressources naturelles, même si cela a duré deux siècles et demi, s'est néanmoins traduit à notre époque non seulement par la dégradation et la destruction des poissons, des forêts et autres ressources naturelles, non seulement à une restructuration radicale de l'ensemble de la structure naturelle, mais aussi en abaissant la Russie elle-même dans la catégorie des pays de troisième ordre au monde - avec un niveau de vie inconditionnellement bas.

Ainsi, si les première et deuxième expéditions au Kamtchatka marquent l’entrée définitive de la Russie dans l’océan Pacifique, alors cette sortie elle-même a clairement établi la Russie comme fournisseur de ressources naturelles pour d’autres pays et peuples. Ou, pour le dire plus précisément, la maîtrise des ressources « inépuisables » de fourrures, de forêts, de poissons et, plus tard, de minéraux de la Sibérie et de l’Extrême-Orient, a permis à tous les dirigeants ultérieurs de la Russie de préserver son développement à un niveau raisonnable. le niveau d’une puissance semi-coloniale. Une puissance dont le pouvoir était et est toujours déterminé non pas par la dignité, l'intelligence et le travail de ses citoyens, mais par les volumes de fourrures, de bois, de poisson, de pain, de charbon, de pétrole, de gaz, etc. vendus à l'étranger (et également à bas prix). d.

Et ainsi, pour le dire très durement, la maîtrise de vastes territoires, dotés d'énormes réserves de diverses ressources naturelles, sans rendre la Russie vraiment riche, lui a apporté plus de mal que de bien, car pendant de nombreux siècles elle a enseigné à la nation et, avant tout, , ses dirigeants au gaspillage inconsidéré de ces ressources naturelles. Et cela nous a tellement appris que même aujourd'hui, alors que le pays est au bord de la faillite, ses élites ne pensent qu'à une augmentation primitive du volume de production et de vente de matières premières (en meilleur scénario– produit semi-fini) de matières premières naturelles. Ainsi, lors de l'évaluation des résultats des activités des première et deuxième expéditions du Kamtchatka, il faut nécessairement partir du fait que, avec beaucoup, et véritablement plus grandes réalisations L’une de ses principales conséquences, bien que voilée par le temps et les traditions, est la consolidation définitive de la psychologie des travailleurs intérimaires au sein de la communauté russe.

LITTÉRATURE

1. Extrait du journal de bord du paquebot « St. Peter" sur la navigation vers les côtes américaines. Expéditions russes pour explorer la partie nord de l'océan Pacifique dans la première moitié du XVIIIe siècle. M. Nauka, 1984. pp. 232-249.

2. Kamtchatka. XXVII-XX siècles Atlas historique et géographique. M. : Roscartographie. 1997. 112 p.

3. Célébrations maritimes. Éd. V. N. Alekseeva. M. : Voenizdat, 1987. 398 p.

4. Polevoy B.P. Nouvelles informations sur la découverte du Kamtchatka : première partie. Petropavlovsk-Kamtchatski. Maison d'édition «Kamchatka Printing Yard». 1997. 159 p.

5. Polevoy B.P. Nouvelles informations sur la découverte du Kamchatka : deuxième partie. Petropavlovsk-Kamtchatski. Maison d'édition « Kamchatka Printing Yard ». 1997. 203 p.

6. Polevoy B.P. Découverte du Kamtchatka à la lumière de nouvelles découvertes d'archives. Troisièmes lectures internationales historiques et de Saint-Innocent consacrées au 300e anniversaire de l'annexion du Kamtchatka à la Russie. Petropavlovsk-Kamtchatski. «Chaman blanc», 1998, p. 5-8.

7. Rapport d'A.I. Chirikov au Conseil de l'Amirauté sur le voyage vers les côtes américaines. Expéditions russes pour explorer la partie nord de l'océan Pacifique dans la première moitié du XVIIIe siècle. M. Nauka, 1984. pp. 224-231.

8. Expéditions russes pour étudier la partie nord de l'océan Pacifique dans la première moitié du XVIIIe siècle. M. Nauka, 1984. 320 p.

9. Steller G.V. Journal d'un voyage avec Béring vers les côtes de l'Amérique. 1741-1742. M. : Maison d'édition JSC "Pan", 1995. 224 p.

Petropavlovsk-Kamtchatski

Reçu par l'éditeur

Le plan de l'expédition était le suivant : à travers la Sibérie par voie terrestre et le long des rivières jusqu'à Okhotsk, d'ici par mer jusqu'au Kamtchatka, puis navigation sur des navires à la recherche du détroit.

Le 24 janvier 1725, les membres de l'expédition quittent Saint-Pétersbourg. Pour informer le gouverneur sibérien de l'expédition et l'obliger à prêter assistance, le 30 janvier 1725, un décret de l'impératrice fut envoyé en Sibérie, qui contenait des points peu clairs. C'est pour cette raison qu'à la demande de Béring, au début du mois de février du même 1725, un deuxième décret fut envoyé, qui énumérait tous les types d'assistance nécessaires à l'expédition. En janvier 1727, l'expédition atteint Okhotsk. Avant même l'arrivée de Béring à Okhotsk, un navire fut construit ici pour l'expédition de 1725, lancé en juin 1727 et baptisé « Fortune ». Sur ce navire, les membres de l'expédition, ainsi que tout leur équipement, se sont déplacés d'Okhotsk à Bolcheretsk, situé à l'embouchure du fleuve, le 4 septembre 1727. Bolshaya sur la côte ouest du Kamtchatka. Route maritime d'Okhotsk au Kamtchatka a été découverte par l'expédition de K. Sokolov et N. Treski en 1717, mais la route maritime de la mer d'Okhotsk à l'océan Pacifique n'avait pas encore été découverte. Par conséquent, naviguer autour du Kamtchatka par le premier détroit des Kouriles, qui n'avait pas été exploré, était dangereux. Traversez la péninsule en longeant la rivière Bolshaya, son affluent Bystraya et la rivière. Le Kamtchatka a également échoué : Shpanberg, envoyé avec des biens sur 30 navires, a été pris au piège.

Le 24 janvier 1725, Chirikov, le compagnon de Béring, et son équipe quittèrent Saint-Pétersbourg. Le 8 février, il arrive à Vologda, où une semaine plus tard Bering et d'autres membres de l'expédition le rejoignent. Le nombre de tous les grades participant à l'expédition, envoyés de Saint-Pétersbourg et ceux qui ont rejoint Tobolsk Okhotsk, s'est étendu à 20, et au total il y avait environ 100 personnes sous le commandement de Béring, parmi lesquelles les plus remarquables et qui sont parties. leurs «journaux», il faut les nommer, à l'exception du lieutenant Alexei Chirikov, aspirant, plus tard aspirant Piotr Chaplin et du lieutenant Martyn Shpanberg. - L'expédition, appelée première expédition du Kamtchatka, a parcouru la distance de Vologda à Tobolsk en 43 jours. Après un mois de repos, elle poursuit son voyage le long de l'Irtych sur 11 planches. Le 23 mai, Chaplin avec un détachement de 10 personnes est envoyé vers Iakoutsk. L'équipe a passé presque tout l'été 25 sur la route. Après avoir hiverné à Ilimsk, d'où Shpanberg fut envoyé, avec un détachement de 39 personnes, à la forteresse d'Oust Kutsyu, sur l'Ienisseï, pour construire 15 barges, Béring descendit l'Ienisseï le 26 mai 1726 sur de nouveaux navires. Le 16 juillet, Béring arriva à Iakoutsk et ce n'est que le 30 juillet 1727, la troisième année après son départ de Saint-Pétersbourg, qu'il arriva enfin à Okhotsk, où devait commencer le véritable voyage. Après s'être approvisionnée ici en provisions et en nouveaux navires, l'expédition quitta Okhotsk le 22 août et arriva par voie maritime deux semaines plus tard à Bolcheretsk (au Kamtchatka). De là, elle se rendit par voie terrestre à Nijne-Kamchatsk, où elle arriva le 11 mars 1728, mettant environ 2 mois pour tout le voyage (883 verstes). Après avoir chargé le bateau « Saint-Gabriel », construit là-bas, avec des provisions à Nijne-Kamtchatsk, Béring et toute son expédition y montèrent et le 13 juillet 1728 quittèrent l'embouchure du fleuve. Kamchatka dans la mer, gardant une direction nord entre l'Asie et l'Amérique. Immédiatement après avoir levé l'ancre, le commandant du navire et ses navigateurs ont commencé un inventaire des côtes qu'ils ont longées, en enregistrant dans le journal de bord les résultats des observations de navigation et astronomiques avec une précision au centième de minute, ainsi que les résultats des relevés. sur les objets côtiers (caps, montagnes, etc.) d.) - précis à la minute près. Sur la base de définitions de navigation et astronomiques, une carte de l'Asie du Nord-Est et des îles adjacentes a été établie. Après avoir passé plus d'un mois à naviguer entre des côtes totalement inconnues, Béring a finalement atteint 67°18" de latitude Nord et a été convaincu ici, sur la base du témoignage de. les Tchouktches, que plus loin la côte s'étend vers l'ouest et que, par conséquent, « l'Asie ne peut pas s'unir à l'Amérique », il considérait sa mission accomplie et, avec le consentement de tous les membres de l'expédition, qui craignaient de « tomber accidentellement dans les glaces » ", se retourna. Toutes les observations ont été soigneusement enregistrées dans le journal de bord. Lors du voyage vers le détroit de Béring (1728) puis le long de la côte du Kamtchatka (1729), le commandant du navire et ses navigateurs décrivent la côte, faisant chaque jour des découvertes géographiques. L'inventaire a été réalisé de manière systématique, minutieuse et consciencieuse. Certains jours, les marins relevaient jusqu'à 8 points de repère. Les enregistrements des relèvements des objets côtiers observés dans le journal de bord sont si détaillés qu'ils permettent de reconstituer avec suffisamment de précision les découvertes géographiques qui ont été faites. La plupart de ces découvertes restaient inconnues, tout comme les récits du voyage du Saint-Gabriel dans le détroit entre l'Asie et l'Amérique.

Les découvertes et recherches géographiques s'accompagnent toujours de cartographie, la carte est donc l'une des principales sources de l'histoire des découvertes. Les documents relatifs à la première expédition du Kamtchatka mentionnent trois cartes présentées par Bering.

Le premier d’entre eux nous est connu dans le procès-verbal de la Conférence de l’Académie des sciences du 17 janvier 1727, qui parle de l’examen par J. N. Delisle de la « carte de la Russie du capitaine Béring ». La deuxième carte, établie par V. Bering et P. Chaplin, représentant la route de Tobolsk à Okhotsk, fut envoyée d'Okhotsk en juin 1727. La troisième (dernière) carte de l'expédition était jointe au rapport de Béring.

Nous n'avons eu connaissance de la quatrième carte qu'en 1971. La carte authentique de V. Bering et P. Chaplin à la suite de l'expédition a été découverte par A. I. Alekseev en 1969 dans les Archives centrales d'État des actes anciens ; elle a ensuite été publiée par A. V. Efimov ; Cette carte montre les résultats de la première expédition au Kamtchatka. La carte de V. Bering et P. Chaplin de 1729 a fourni des informations précieuses sur la pointe nord-est de la Sibérie et a constitué la base des travaux cartographiques, à commencer par l'atlas d'I.K. Kirillov, et a eu une énorme influence sur la cartographie mondiale. La carte finale de la première expédition au Kamtchatka est devenue connue des chercheurs peu après la fin de l'expédition. Ce document prouve que lors de la première expédition au Kamtchatka, pour la première fois, la côte de l'Asie du Nord-Est depuis l'embouchure du fleuve a été cartographiée de manière complètement correcte. Chasse au cap Kekurny (péninsule Chukotsky). Il suffit de comparer la carte de I. Goman de 1725, reflétant les réalisations de la science géographique au début de la première expédition du Kamtchatka, avec la carte de V. Bering et P. Chaplin de 1729 [Fig. 3] pour s'assurer que l'Asie du Nord-Est a été explorée et cartographiée pour la première fois par Béring et ses assistants.

La carte finale de la première expédition du Kamtchatka a été largement diffusée en Russie et à l'étranger et a été utilisée dans la compilation des cartes de J. N. Delisle (1731, 1733, 1750, 1752), I. K. Kirillov (1733-1734), Zh. , J. B. D'Anville (1737, 1753), I. Gazius (1743), auteurs de l'Atlas académique (1745), A. I. Chirikovsh (1746) , G. F. Miller (1754-1758). Les premières cartes historiques du voyage de « . St. Gabriel", compilé par A. I. Nagaev et V. N. Verkh.

Le littoral de la partie nord-est du continent asiatique sur la carte finale de la première expédition du Kamtchatka et sur les cartes modernes est en grande partie similaire. La carte montre les découvertes faites par Béring lors du voyage de 1728 : les péninsules d'Ozernoy, d'Ilpinsky, d'Olyutorsky, les caps Nizky, Kamchatsky, Opukinsky, etc. La baie d'Anadyr avec ses caps d'entrée Navarin et Chukotsky est clairement représentée. Dans cette baie, le commandant du navire et son navigateur ont correctement marqué le hall. Traversez, station de métro Thaddeus, hein. Gabriela, métro Otvesny, hein. Preobrazheniya, etc. Les contours des côtes asiatiques au nord du golfe d'Anadyr sont également représentés assez précisément sur la carte : caps Chukotsky, Kygynin, Chaplina, baie. Tkachen et coll.

La carte finale montre que la péninsule de Tchoukotka (son point le plus oriental est le cap Dejnev) n'est reliée à aucune terre ; dans le détroit de Béring, les îles Diomède sont tracées, l'île est correctement représentée. Saint-Laurent. Les immenses archipels que l'on voit sur les cartes académiques sont absents sur cette carte ; Les trois îles Kouriles du nord, ainsi que les côtes sud-est et sud-ouest du Kamtchatka sont correctement cartographiées.

Une source importante de documents sur les résultats des voyages est la carte générale de l'Académie maritime de 1746, qui n'est devenue connue qu'au cours des dernières décennies. Sur la carte Académie maritime côte nord-est de l'Asie depuis l'embouchure du fleuve. La chasse au cap Kekurny est organisée selon la carte finale [Figure 1,2,3] de la première expédition au Kamtchatka et, en général, les réalisations des première et deuxième expéditions au Kamtchatka sont résumées assez correctement.

Le 2 septembre 1728, Béring était déjà à l'embouchure du Kamtchatka, où il passa l'hiver, et le 5 juin de l'année suivante, il partit par mer vers l'est, mais sans rencontrer de terre à 200 verstes (selon selon son calcul) de la côte du Kamtchatka, il fit demi-tour et contourna la Lopatka et entra le 3 juillet dans Bolcheretsk. Après 20 jours, j'étais déjà à l'embouchure de la rivière. Hunting, d'où il retourna à Saint-Pétersbourg, où il arriva le 1er mars 1730. Il y présenta au gouvernement son journal, des cartes et deux propositions dans lesquelles, entre autres, il exprimait le désir d'équiper un nouveau expédition pour explorer le nord. et semer est côte de Sibérie.

Le Conseil de l'Amirauté, qui a examiné son journal et ses cartes, même s'il ne faisait pas entièrement confiance à la découverte de Béring, néanmoins, en raison de la « difficulté de l'expédition », lui a demandé le grade de capitaine-commandant et une récompense monétaire de 1 000 roubles. Le Sénat et l'amiral l'ont approuvé. conseil d'administration et les « propositions » de Béring, et cette approbation fut suivie (28 décembre 1732) par la plus haute autorisation de nommer une nouvelle expédition, connue sous le nom de deuxième expédition du Kamtchatka.