La torture psychologique la plus sophistiquée. Conséquences de la torture, de l'agression et de la violence

Les victimes de torture n’ont pas toujours accès en temps utile à une assistance juridique. En règle générale, les traces de torture ont alors le temps de guérir et l'examen médico-légal ne permet pas de les identifier. Dans de tels cas, la victime se voit prescrire un examen psychologique et psychiatrique. En effet, contrairement au corps, les blessures de l’âme mettent beaucoup plus de temps à cicatriser. Et les conséquences des abus sans l'aide de psychiatres peuvent conduire à divers troubles mentaux graves. Qu'est-ce qu'un examen psychopsychiatrique, quels problèmes subsistent encore dans ce domaine ? site web.

Pourquoi un examen psychologique et psychiatrique est-il nécessaire ? Selon un psychiatre, candidat en sciences médicales, professeur agrégé du département de psychiatrie de KSMA Elmira Asanbaïeva, les conséquences de la torture peuvent persister pendant de nombreuses années.

Le pire, c'est que si cette personne n'a pas reçu de traitement, n'a pas suivi une certaine thérapie de rééducation, alors son caractère change, des changements de personnalité dits chroniques se produisent. Cela affectera non seulement la personne elle-même, mais aussi son environnement, la société.

Toute la vie ultérieure est pleine de peurs

Asanbayeva a déclaré que les proches des victimes de torture divisent clairement la vie de la victime entre « avant » la torture et « après ». Une personne qui a été soumise à la torture et qui n’a pas reçu d’aide psychothérapeutique devient déprimée, apathique et perd tout intérêt pour la vie. Il peut rester assis sans but toute la journée et regarder la télévision sans rien dire pendant des heures. La personne devient émotionnellement moins réactive et plus égocentrique. Naturellement, tout cela affectera les relations familiales. Une personne peut également éprouver des problèmes de nature sexuelle.

Il cesse également de faire face à son rôle social. Si, par exemple, il s'agit d'un étudiant, il se peut qu'il ne termine pas ses études. Un autre patient obtient de moins bons résultats dans un travail qu'il exerçait avec passion. En conséquence, il pourrait la perdre. Naturellement, il aura attitude négative pour d’autres, il ne fera pas confiance aux autorités. Une victime de torture peut commencer à abuser de l'alcool ou de la drogue. Ces gens vivent dans anxiété constante et la peur.

"La torture est une expérience extrêmement traumatisante situations stressantes qui vont au-delà de l’expérience humaine normale.

En termes de gravité sur le psychisme humain, ils peuvent être assimilés au stress qui survient lors de conflits militaires, de viols et de catastrophes naturelles.

Le stress après la torture ne disparaît pas sans laisser de trace pour une personne. Les auteurs de torture ne comprennent pas à quel point cela peut affecter les personnes et leurs familles. La torture et le stress peuvent conduire au développement de certaines maladies psychosomatiques, telles que les crises cardiaques, les accidents vasculaires cérébraux, le cancer, le diabète et l'asthme bronchique. En même temps, la thérapie de réadaptation des victimes de la torture est un processus long et coûteux », souligne le psychiatre. des conséquences irréversibles torture.

Le résultat de l'arrestation a été une grave contusion cérébrale

La Voix de la Liberté PF cite le cas d'un colonel à la retraite comme une illustration claire des conséquences de la torture. Abduvali Akzholova. La victime était déjà à la retraite et travaillait à temps partiel comme chauffeur de taxi lorsqu'elle a été accusée d'avoir vendu stupéfiants en particulier grandes tailles et a été sévèrement battu par des policiers lors de son arrestation Fonction publique Contrôle des drogues (maintenant dissous). En raison d'une grave contusion cérébrale, le colonel repose dans hôpital psychiatrique Kyzyl-Zhara.

« Nous n'aborderons pas son cas principal, puisque Akzholov A. est lié à des cas de pillage. Parlons de torture contre la victime. note explicative Akzholova, ce soir-là, il conduisait un taxi et conduisait un client. Alors qu'il revenait, il remarqua que deux jeeps noires le suivaient. Akzholov n'a pas compris de qui il s'agissait. Voyant la poursuite, le colonel commença à s'enfuir. Mec étranger a crié à Akzholov de s'arrêter, après quoi ils ont commencé à tirer sur sa voiture. L’une des balles a percé le pare-brise de la voiture d’A. Akzholov.

Les employés du GSKN ont rattrapé Akzholov quelque part sur le terrain : selon ses propos, ils ont tiré sur la voiture et il a été contraint de s'arrêter. Ils l'ont traîné hors de la voiture et l'ont sévèrement battu : ils lui ont cassé le nez, les côtes, l'ont frappé à la tête... Akzholov n'a pas été autorisé à suivre un traitement à l'hôpital. Dans cet état, ils ont été traduits en justice pour sanction. Il s'est pratiquement évanoui. Malgré cela, le tribunal a placé le colonel en garde à vue.

Il a été accusé de possession de drogue à une échelle particulièrement importante. Les drogues n'ont pas été saisies chez Akzholov, mais ont été utilisées contre le colonel », a déclaré un représentant de la Voix de la Liberté PF. Asel Koylubaeva.

Selon elle, un expert non étatique dans le domaine de la psychiatrie légale a procédé à un examen et est arrivé à la conclusion que l'impact d'un facteur de stress et de lésions cérébrales traumatiques sur la victime a conduit au développement d'un trouble mental combiné.

« Le diagnostic a été confirmé par les psychiatres du RCCH. Cependant, ils n'écrivent pas pourquoi cela s'est produit. Il n'y a généralement pas de relation de cause à effet et ils n'essaient pas de l'établir. la maladie ? - Koylubaeva s'est posée une question.

La souffrance de chacun est différente

Asel Koylubaeva explique : lorsqu'ils ordonnent un examen psychologique et psychiatrique, les spécialistes sont censés déterminer si la torture est la cause de l'état actuel du patient, mais les défenseurs des droits de l'homme constatent que les psychiatres manquent de compétences à cet égard.

« Les spécialistes sont devenus plus ouverts aux réformes et aux changements, mais nous avons encore des plaintes concernant les examens. En général, leur méthodologie d'examen n'est pas claire. L'article 305-1 du Code pénal de la République kirghize « Torture » stipule lui-même que « la torture est un acte criminel ». infliger intentionnellement des souffrances physiques ou mentales à quiconque », a noté Asel Koylubaeva.

Nos experts dans le domaine de la psychiatrie affirment qu'« ils ne peuvent pas prouver la souffrance et ne peuvent pas du tout la mesurer », mais s'il n'existe pas de méthode pour conduire et identifier une échelle de souffrance, alors il faut la développer et c'est le cas. Centre républicain santé mentale. Si une personne a été physiquement affectée, son cerveau réagit à cela et les spécialistes doivent déterminer comment impact physique affecté le côté mental.

Elle a cité les conclusions d'une analyse de la qualité d'un certain nombre d'examens psychologiques et psychiatriques réalisés. Selon eux, les experts autorisent une dérogation aux principes de l'examen scientifique, qui se traduit par le non-respect de l'approche et de la méthode phénoménologique (descriptive détaillée) adoptées en psychiatrie et en psychologie, par le non-respect principe scientifique approche personnelle, ignorant les bases de la physiologie et de la psychologie humaines.

En outre, selon l'étude, les conclusions sont infondées et manquent de preuves, ce qui se traduit par de grossières contradictions entre partie recherche et conclusions, exclusion biaisée et biaisée du facteur de violence de la part des travailleurs organismes chargés de l'application de la loi parmi raisons possibles souffrance, pratiquement absence totale justifications des diagnostics et des conclusions.

Il a été constaté une pratique consistant à ne pas utiliser la forme standard de conclusion du CSPPE dans la moitié des examens analysés.

Il convient de noter la pratique consistant à refuser de résoudre les problèmes des experts en affirmant que « la détermination du degré de souffrance ne relève pas de la compétence de l'examen psychiatrique médico-légal » ou « il n'existe aucune méthode pour déterminer le degré de souffrance ».

Le matériau est donné brut

Psychiatre Elmira Asanbaïeva se plaignent du fait que les cas soumis le plus souvent à des examens psychologiques et psychiatriques sont rejetés.

« Même lorsqu’ils ouvrent un dossier, les enquêteurs sont déterminés, d’une manière ou d’une autre, à le clore. Les dossiers arrivent souvent brutaux : il existe peu de preuves.

Pour autant que je sache, les procureurs ont également été formés au Protocole d'Istanbul. Mais les affaires pénales de mauvaise qualité retardent souvent le processus d’examen et nuisent à sa mise en œuvre de qualité.

Nous avons les outils pour mener des examens. Nous interrogeons la personne torturée, recueillons son anamnèse et, si nécessaire, utilisons des méthodes de recherche paracliniques et des investigations psychologiques expérimentales. Cela vous permet de voir le niveau d’anxiété et de dépression. Manger tests spéciaux qui permettent d'identifier si les victimes de torture subissent les conséquences d'un stress aigu ou post-traumatique trouble de stress. Mais nous manquons souvent d’informations objectives. Nous pouvons interroger les parents et amis des victimes, mais nous n'en avons pas le droit ; cela doit être fait par les enquêteurs. Souvent, ces informations ne figurent pas dans le dossier. Nous devons demander des informations complémentaires et des documents médicaux. Les examens occupent également une grande partie du temps personnel du médecin, dépassant les limites de son temps de travail, car ils sont volumineux », souligne-t-elle.

Selon Asanbayeva, même lorsque les psychiatres donnent un avis sur l'observance état mental soumis à la torture, ces cas ne parviennent toujours pas, le plus souvent, aux tribunaux.

Correspondant site web J'ai demandé à un psychiatre si les experts manquaient vraiment de base scientifique pour tirer une conclusion objective. Asanbaeva a nié cela.

"Il existe des critères clairs pour le même trouble post-traumatique selon Classement international maladies -10 (ICD -10). La victime sera gênée par des souvenirs désagréables sur le stress qu'il a vécu et à chaque souvenir, il le revit encore et encore, comme s'il se retrouvait à nouveau dans cette situation. Il fera aussi des cauchemars. Il sursautera au moindre bruit, même coup de fil, bébé qui pleure. Les odeurs et les choses qui rappellent celles des violeurs peuvent évoquer des souvenirs désagréables avec une accélération du rythme cardiaque, de la transpiration, des jambes bancales et une faiblesse. Une personne éprouvera de la peur, de l’anxiété et de l’inquiétude même à la vue de personnes en uniforme de police. Le sujet soumis à la torture, même cinq ou six ans plus tard, voyant dans la rue un homme portant un T-shirt noir semblable à celui que portait l'agent qui l'avait frappé, éprouva une grande peur, son cœur commença à battre fort, sa tête commença à tourner et il se sentit mal. Il ne pouvait pas non plus voir calmement des hommes portant des chaussures pointues marron, car il serait frappé à la tête s'il portait de telles chaussures. Il arrive que les patients aient peur des personnes de constitution athlétique. Parfois, les gens ont simplement peur de quitter la maison. Il y avait un patient qui essayait d’emmener ses enfants à l’école, y arrivait à peine et rentrait à la maison tout mouillé, en regardant constamment en arrière », a-t-elle expliqué.

Les médecins sont sous pression

Elmira Asanbaeva estime que pour combat efficace Dans le cas de la torture, nous avons avant tout besoin de transparence, du soutien des médias et de la création d'une intolérance à la torture dans la société.

"Le système existant a été construit sur de nombreuses années. Pourtant, il existe un élément de corporatisme. Auparavant, les médecins, ainsi que les forces de l'ordre, protégeaient davantage les intérêts de l'État que ceux de l'individu.

Nos médecins-psychiatres ont toujours posé le diagnostic de syndrome de stress post-traumatique avec beaucoup de prudence, puisque son diagnostic même avec situations d'urgence posait automatiquement la question d’une compensation matérielle de la part de l’État. Si la torture est confirmée, l'État devra verser une indemnisation.

De plus, en périphérie, nos psychiatres légistes se sentent anxieux car ils peuvent être intimidés par les forces de l'ordre. A ce stade, ni le médecin légiste ni le psychiatre légiste ne sont suffisamment protégés. Nous envisageons de créer une Ligue des experts médico-légaux composée de médecins légistes et de psychiatres légistes. Et si des pressions étaient exercées sur l'expert, elle pourrait prendre sa défense. De plus, nous avons encore peu d’expérience. Tous les psychiatres légistes ne sont pas encore en mesure de réaliser ces examens à un niveau élevé. Ce sont des examens très complexes, volumineux, et le médecin expert est limité dans le temps, il a beaucoup d'autres travaux. Plus de 3 000 examens sont effectués chaque année au service d’examens psychiatriques médico-légaux », a souligné le psychiatre.

L'épuisement émotionnel touche également les psychiatres légistes, car lorsqu'ils travaillent avec des victimes de torture, le médecin lui-même est traumatisé par procuration.

Il existe des problèmes dans le domaine des examens psychologiques et psychiatriques. Personne ne les nie. Les réformes des services de psychiatrie légale commencent tout juste à prendre de l’ampleur. L’ensemble du système de soins de santé mentale s’est effondré à cause des réformes des soins de santé. Entre-temps, selon la psychiatre, candidate en sciences médicales et professeure agrégée au département de psychiatrie de la KSMA Elmira Asanbaeva, les médecins apprennent de nouvelles normes et sont prêts à changer.

Les gens sont torturés pour torturer le corps de la victime et lui briser le moral, pour obtenir des informations ou des aveux, pour punir, pour accuser un tiers ou pour instaurer un règne de terreur dans la société. La torture est l’une des principales tactiques utilisées pour commettre des violences systématiques contre des individus, des groupes ethniques, religieux et politiques ciblés, pour effectuer un nettoyage ethnique, un génocide et pour réprimer d’éventuels soulèvements. Lorsque des dirigeants de mouvements, des membres de groupes ethniques, religieux ou politiques sont arrêtés, le but de la torture est de détruire l'esprit de résistance d'une personne, de sa communauté ou de son mouvement.

On pense souvent que la torture n'est utilisée qu'en dernier recours pour obtenir des informations ou exécuter une punition. Et peu de gens savent qu’il s’agit d’une tactique d’intimidation visant à détruire des individus ou des communautés entières, à exclure la possibilité de l’émergence de mouvements sociaux ou politiques contre la répression. La torture accompagne toutes les étapes du « resserrement des vis » - depuis les tactiques d'exploitation de l'instabilité jusqu'aux appels au renforcement du régime, en passant par la publication de décrets spéciaux restreignant les libertés civiles, en utilisant des tactiques de diabolisation, de déshumanisation, de légitimation, de désensibilisation et de persécution des dirigeants. Beaucoup de gens pensent que la torture est utilisée rarement et dans des endroits éloignés et ne les concerne donc pas. En réalité, ils sont chose ordinaire dans la pratique de la répression et peut-être même dans leur ville natale (1).

Jusqu’en 1980, le problème de la torture était à peine abordé. Inge Genefke, du Centre de réhabilitation et de recherche des victimes de la torture à Copenhague, explique que la torture était considérée comme un phénomène local et aléatoire. Cependant, nous pouvons désormais affirmer avec certitude : « La torture n’est pas un phénomène local ou aléatoire, puisque la torture systématique ne peut être pratiquée qu’avec le consentement et le soutien de l’État. La torture est un outil de pouvoir que les gouvernements utilisent pour s’assurer qu’ils ne perdent pas ce pouvoir » (2). Des violations systématiques des droits de l'homme et des méthodes de terreur et de torture sont utilisées partout dans le monde pour détruire des individus et des communautés afin d'acquérir et de conserver des positions dominantes. En 1997, Genefke a déclaré qu'un tiers des gouvernements du monde sont au pouvoir uniquement parce qu'ils utilisent la torture pour maintenir leur influence sur le monde. propre peuple (3,4).

La torture n’est pas pratiquée à l’initiative de quelques « méchants ». Ils sont systématiquement pratiqués et font partie de tactiques planifiées pour s’emparer de la domination et détruire l’esprit de résistance potentielle. Une personne est torturée afin de détruire sa personnalité, de la priver de la capacité d'agir. La torture est conçue pour couper les fils qui composent notre nature humaine et qui obligent nos communautés à humilier, briser les esprits et stopper toute possibilité de résistance à ceux qui sont au pouvoir. Il existe même des manuels qui fournissent des instructions sur la façon d'utiliser au maximum méthodes efficaces tortures (5). La torture est utilisée partout dans le monde dans les prisons et lors d'actions violentes. Des « spécialistes » échangent méthodes et matériels. Les instruments de torture sont vendus partout dans le monde (6).

Briser les résistances physiques et mentales

Pendant la torture, une personne est torturée mentalement et physiquement, la tâche est de briser les barrières de la sensibilité et de l'émotivité, de franchir la ligne de la douleur. Le but de la torture est de détruire l'individu. Cette tactique terroriste est définie comme une tentative de tuer une personne sans la mettre à mort. mort physique(7). Les méthodes comprennent l'infliction de tortures physiques graves - infliction répétée des mêmes blessures corporelles, cautérisation, choc électrique, suffocation, conditions physiques extrêmes telles que la chaleur ou le froid, maintien du corps dans n'importe quelle position pendant une longue période, privation de repos et de sommeil. abus sexuels, humiliations et viols, torture mentale telle que privation sensorielle, menaces de mort, arrestation ou incarcération violence sexuelle sur les membres de leur famille, contraints d'observer la torture d'une autre personne ou de la pratiquer eux-mêmes.

La privation sensorielle (du latin « sensus » - « sentiment, sensation » et « deprivatio » - « privation ») est une privation prolongée, plus ou moins complète des impressions sensorielles d'une personne. - Note. voie

Les techniques de torture sont créées en tenant compte des capacités mentales et physiques des personnes. Le but de ces techniques est d’éradiquer tout ce que l’on appelle humain, de détruire la personnalité, d’éradiquer ce qui aiderait l’objet de torture à se rétablir. Une fois libérée, la personne ne peut souvent pas retourner dans son pays. la vie quotidienne. Et s’il retourne dans la famille, ses enfants n’arrivent pas à croire qu’il s’agisse de leur père.

L'innommable : ne jamais revenir

Pour empêcher la victime de pouvoir « rentrer chez elle », c'est-à-dire se rétablir, les techniques de torture impliquent l'utilisation d'objets et d'actions familières qui accompagnent la vie quotidienne de la personne torturée. Les instruments de torture comprennent des téléphones, des chaises, des sacs en plastique, des œufs durs, de l'eau et des fils électriques. Marcher, courir et autres mouvements répétitifs se transforment en torture. La pensée de toute action ordinaire ou objet ménager devient insupportable (8). La torture peut être pratiquée dans un cadre « médical », les interrogatoires dans un cadre « bureaucratique ». En conséquence, la victime de la torture subit un grave traumatisme mental et ne pourra pas consulter un médecin ou un fonctionnaire sans que ses symptômes se fassent sentir. C'est le sens de la torture : supprimer l'esprit, priver une personne de la possibilité de trouver refuge. Souvent, les victimes de torture ne parlent pas de ce qui s’est passé, ne voulant pas que leurs proches souffrent. Tout ce qui est humain en eux est profané. Ils se replient sur eux-mêmes, leurs histoires ne sont pas racontées, et s’ils décident de raconter leur malheur à quelqu’un, ils l’écoutent avec un visage de pierre – ils ne les croient pas, les gens ne veulent pas en savoir plus.

Lorsqu’une personne est illégalement arrêtée et emprisonnée, la torture peut également être utilisée, indiquant clairement aux autres que toute résistance sera réprimée. Après la Nuit de Cristal en Allemagne en 1938, environ 25 000 hommes juifs furent arrêtés et envoyés dans des camps de concentration pour de courtes périodes – c'était avant le début des déportations massives vers les camps de concentration et d'extermination. On parle peu de ce qui s’est passé à cette époque, mais on sait que beaucoup ont été torturés et certains ont été battus à mort.

Partout dans le monde, lors des conflits, la torture est utilisée pour réprimer le mécontentement et toute résistance, même non violente. La Convention des Nations Unies contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants a été adoptée en 1984 et est entrée en vigueur en juin 1987. Les recherches montrent que sur les quelque 20 millions de personnes qui sont aujourd'hui réfugiées, déplacées ou déplacées à l'intérieur du pays, 20 à 30 pour cent ont été torturées par leur propre gouvernement (9). En quête de protection, ces victimes de torture subissent un nouveau traumatisme mental grave, qui se superpose à d'énormes pertes personnelles - les gens sont contraints de fuir vers un autre État, se plongeant dans une culture étrangère, inconnue. environnement linguistique, ils se heurtent souvent à des soupçons et à des préjugés racistes, et se voient même parfois fermer leurs portes.

Nous devenons tous involontairement complices de ce crime lorsque nous ne reconnaissons pas à quel point la torture est répandue et à quel point les réfugiés qui la subissent souffrent. Les victimes de torture restent silencieuses et la société ne pose pas de questions inutiles. Il est très difficile de comprendre ce qu’est la torture précisément parce qu’elle détruit nos idées sur « l’humanité ». Mais il est encore plus difficile de comprendre comment ces techniques sont légitimées dans structures sociales créé pour protéger la population et la civilisation. Terrible et en même temps fait intéressant: L'infrastructure utilisée pour pratiquer la torture dans les prisons et les commissariats de police est souvent l'élément le plus permanent dont dispose une société. Le régime peut changer, et avec lui les attitudes politiques, sociales et culturelles dominantes, mais le système de torture reste inchangé (10).

Des photos d'Irak publiées pour la première fois en avril et mai 2004 montrent des soldats américains torturant des Irakiens dans les mêmes prisons que celles utilisées pour la torture sous le régime de Saddam Hussein.

Des personnes sont torturées dans les prisons, les commissariats de police et les centres de détention du monde entier, notamment dans de nombreux États démocratiques Europe et Amérique. La torture est utilisée aussi bien contre les criminels « ordinaires » que contre les prisonniers politiques. Et même si, ces dernières années, la communauté internationale a progressé vers la reconnaissance de ce problème et qu'un certain nombre de mesures ont été prises pour identifier et interdire la torture et autres peines cruelles et humiliantes, la torture continue néanmoins souvent d'être perçue comme des incidents isolés plutôt que comme un un problème dans le système de pouvoir, explicitement ou secrètement sanctionné (11).

À tout prix, malgré tous les obstacles

La torture brutale est souvent considérée comme une manifestation extrême d’agression et de violence, dépassant le champ d’application de la loi et du système judiciaire dans son ensemble. Mais si l’on regarde l’histoire et l’état actuel des choses, on constate que la torture constitue souvent ce phénomène système judiciaire. De nombreux gouvernements maintiennent « l’ordre » en réprimant l’opposition par l’intimidation et la force, y compris la torture. Même si la torture est hors norme droit international et les conventions militaires, ils continuent d’être utilisés comme stratégie militaire.

Et je me demande : ces tactiques reflètent-elles simplement notre cruauté, notre tendance à dominer et le désir d’obtenir ce que nous voulons à tout prix, ou sont-elles aussi le reflet de la force de l’esprit humain ? Après tout, si les gens étaient plus faibles, il ne serait pas nécessaire de leur appliquer des mesures aussi terribles. Il est impossible de dominer sans recourir à la terreur. Mais même si vous y recourez, ils ne donnent finalement pas le résultat souhaité. Les gens qui ne sont pas brisés par la torture confirment parfois cette idée de la force indestructible de l'esprit.

Ceux qui survivent aux tentatives du bourreau d’humilier, de détruire leur personnalité, les composantes physiques et émotionnelles de leur individualité et de les priver de la capacité de résister, en ressentent souvent les conséquences jusqu’à la fin de leurs jours. traumatisme mental. En même temps, certaines victimes de la torture disent : leur esprit a surmonté toute cruauté et ils ont ressenti un lien avec quelque chose de sacré, situé au-delà de leur histoire personnelle, au-delà du pouvoir, de la force et de l'intimidation : ils ont été libérés de cette emprise, ils sont plus des victimes. C’était comme s’ils cessaient soudain d’attacher de l’importance au pouvoir dans ses manifestations absurdes et dégoûtantes.

On dit qu'après la guerre de Corée, les pilotes de l'US Air Force ont suivi un entraînement massif au cours duquel ils ont été entraînés à résister aux effets psychologiques de l'ennemi. Ils disent aussi que torture psychologique bien plus efficace que la torture physique : psyché humaine il faut beaucoup de temps pour se remettre d'un tel impact... Et on dit aussi que la CIA a développé tout un système « d'influence non corporelle ».

La commission du renseignement du Sénat américain a publié en 2014 une version abrégée de son étude sur le recours à la torture par la CIA. Le document rendu public contient 528 pages décrivant les « techniques d'interrogatoire améliorées » de la CIA.

Manque de sommeil

Ostracisme

Isolation

Son

Fausse mort

Températures extrêmes

Le recours à des températures extrêmes est l’une des options « d’interrogatoire amélioré » utilisées par la CIA et le FBI. Même si cette torture implique une torture physique, elle est considérée comme une torture psychologique car elle a un impact mental.
La diminution de la température est également utilisée pour le manque de sommeil. Cependant, l'hypothermie est courante effet secondaire, cette forme de torture a haut niveau taux de mortalité - jusqu'à 50%. Une baisse de température peut affecter la mémoire - les prisonniers souffrent d'amnésie. Utilisation extrême températures élevées peut entraîner un coup de chaleur. Même si tu te conforme conditions nécessaires, le coup de chaleur s'accompagne généralement de fatal, cette forme de torture ne peut donc plus être considérée comme purement psychologique.

Peur

Noyade

Torture de l'eau chinoise

Ces méthodes de torture peuvent être divisées dans les catégories et techniques suivantes :

Privation

Coercition

Menaces et humiliations

Isolement et communication limitée avec le monde extérieur

Médical

Méthodes de privation représentent des impacts pouvant entraîner une désorientation, une confusion, des sentiments de solitude, de peur, un inconfort psychologique et physique, etc., ils peuvent être qualifiés de torture psychologique. Les victimes sont privées de beaucoup de choses dont elles ont besoin, comme la lumière ou le son ; ils peuvent aussi avoir les yeux bandés pendant une longue période, à l'intérieur, en l'absence de nourriture ou avec accès limitéà la nourriture, à l'eau, à des vêtements de rechange, à soins médicaux ou des établissements médicaux ; privées d’hygiène personnelle, d’autres besoins fondamentaux, etc. Les victimes peuvent être privées d’informations et d’un aperçu de leur situation. statut juridique ou à propos de votre emplacement ( transferts fréquents d'un endroit à un autre, troubles du sommeil fréquents, manque de radio, de lettres, de journaux, etc.) D'autres privations concernent sphère sociale– la victime n'est pas autorisée à rencontrer ses proches ni à accomplir des rituels religieux ;

Méthodes de coercition: La victime est contrainte d'accomplir des actions ou d'être témoin d'événements visant à exercer une pression mentale. Par exemple, signer faux aveux ou la méthode du « choix impossible », dans laquelle la victime est obligée de choisir entre deux options qui ont toutes deux presque les mêmes conséquences négatives.

Menaces et humiliations, peut s’adresser aussi bien à la victime qu’à sa famille ou à d’autres personnes proches de la victime.

Isolement et communication limitée avec le monde extérieur. De telles méthodes ont un impact psychologique sur la victime en fournissant diverses informations fausses, contradictoires, confuses ou incorrectes, ainsi que par l'utilisation de la psychologie inversée (la psychologie inversée est le résultat obtenu en effectuant des actions dans une direction, ce qui oblige une personne à tout faire. en sens inverse, etc. ).

Technologie médicale: l'usage de drogues psychotropes ou autres, telles que sédatifs, hypnotiques, psychostimulants, hallucinogènes ou stupéfiants, ainsi que l'hypnose ou d'autres méthodes, techniques ou moyens.

Torture blanche ou « propre » inclure des méthodes qui ne laissent pas de traces visibles de blessure, mais ont des conséquences plus graves, conduisant à la destruction mentale de la victime. En revanche, ces méthodes n’excluent pas la possibilité de recourir à la torture physique ou aux châtiments corporels.

Diverses méthodes de torture blanche peuvent créer de graves troubles psychosomatiques ou provoquer la mort de la victime, créant un déséquilibre neuropsychiatrique, même si le but initial était uniquement d'obtenir des aveux.

Les méthodes les plus courantes de torture blanche ou « propre » sont :

L'isolement cellulaire (privation sensorielle et sociale), pouvant provoquer des hallucinations, des troubles cognitifs, neurovégétatifs et autres ;

"effacer la mémoire"

Privation de sommeil, de lumière ou d'air ;

Modélisation ou simulation d'exécution ou de tir ;

Diverses stimulations ou abus des organes génitaux ;

Forcé d'accomplir des actes humiliants ou de mettre complètement son corps à nu ;

Administration d'insuline, qui provoque un choc hypoglycémique ;

Usage courant électrique provoquer des crampes musculaires ou un choc ;

Déshydratation ou famine, en montrant de l'eau ou de la nourriture ;

Utiliser un bruit assourdissant, comme garder la tête de la victime dans une armoire métallique (coffre-fort) et la frapper avec des marteaux ou d'autres objets.

Tortures médiévales"La Chaire des Juifs."

Torture sexuelle peut être inclus dans le groupe de la torture physique, mais doit être considéré séparément en raison de ses caractéristiques et de ses conséquences graves pour les victimes.

Ces méthodes peuvent être divisées en trois catégories :

En utilisant divers articles;

Sans utiliser d’« outils » ;

Utiliser des animaux.

Il est important de noter que toutes les méthodes ci-dessus, qu’elles soient de nature physique, mentale ou sexuelle, peuvent être utilisées simultanément, comme c’est souvent le cas dans la plupart des cas de torture.

Chapitre 5. Comportement d'un prisonnier lors de l'interrogatoire

Comme c'est écrit dans le manuel - « Règles de conduite du personnel militaire américain en captivité »« La première ligne de défense lors des interrogatoires et de l’endoctrinement qui s’ensuit est la retenue militaire, le silence et la confiance en vous-même, en votre armée et en votre pays. Les points suivants vous aideront à résister aux interrogatoires ennemis :

1) Indiquez uniquement votre nom, votre grade, votre numéro personnel et votre date de naissance.

2) Soyez poli lors de l’interrogatoire, mais ne créez pas l’impression d’un désir de coopérer par la « politesse ». Une telle impression, une fois formée par l’ennemi, peut prolonger l’interrogatoire.

3) Créez l’impression que vous ne disposez pas d’informations qui pourraient être utiles à l’ennemi.

4) Méfiez-vous des leurres et du personnel médical du camp qui peuvent être largement utilisés pour recueillir des informations.

5) Si connaître la langue de l'ennemi augmente les chances de réussite de votre évasion, n'en parlez pas et ne montrez pas de signes de cette capacité pendant l'interrogatoire.

6) Ne croyez pas les affirmations de l'ennemi selon lesquelles d'autres prisonniers ont commencé à parler. Il s'agit d'une technique d'interrogatoire courante destinée à vous prendre au dépourvu et à vous forcer à parler.

7) Évitez de regarder l’interrogateur directement dans les yeux. Cela peut vous amener à divulguer des informations sans répondre directement à la question. Choisissez un endroit entre les yeux de l'interrogateur ou sur son front et concentrez-vous dessus.

8) Lors de l'interrogatoire, soyez poli mais ferme en refusant de donner des informations. Saluez tous les officiers ennemis participant à l'interrogatoire et dont le grade est supérieur à vous.

9) Méfiez-vous de la tentation d'impressionner l'interrogateur avec des histoires, des exploits, réels ou imaginaires.

10) Ne vous laissez pas berner en répondant à des questions apparemment innocentes ou en rédigeant des candidatures qui nécessitent plus que votre nom, votre grade, votre numéro personnel et votre date de naissance.

11) N'essayez pas de tromper l'ennemi avec des dons volontaires fausses informations. Un enquêteur expérimenté peut obtenir les informations dont vous avez besoin dès que vous commencez à parler du sujet.

Règles de protection contre l'interrogatoire de l'ennemi dans également applicable pour la protection contre l’endoctrinement. Si l’interrogateur ne parvient pas à vous faire donner plus d’informations que votre nom, votre grade, votre numéro personnel et votre date de naissance, il est évident que l’endoctrinement est impossible.

Si vous n’êtes pas disposé à coopérer, vous êtes considéré comme un mauvais sujet d’endoctrinement. La confiance en vous, en votre famille, en votre unité et en votre pays est grandement utile des moyens efficaces contre l'endoctrinement.

Dans les forces armées américaines, une formation systématique du personnel est dispensée, visant à maîtriser les règles de conduite en captivité de l'ennemi. D'un point de vue théorique, l'expérience des conflits passés et les normes juridiques internationales en matière de guerre élaborées par la communauté mondiale sont étudiées. Les résultats de la recherche théorique sont utilisés dans la préparation de manuels, de manuels de combat et de manuels, ainsi que dans la pratique - lors de la formation des troupes liées aux problèmes de captivité militaire. Les dispositions fondamentales des règles de conduite en captivité sont inscrites dans le manuel de terrain de l'armée américaine FM 21-76 « Survie, évitement de la captivité et évasion de la captivité », le serment militaire et le « Code de conduite » d'un membre de l'armée américaine. Forces armées, ainsi que dans des publications scientifiques militaires, notamment dans la brochure « Prisonnier de guerre. Vos droits et obligations en vertu de la Convention de Genève" (Washington, Department of Defence Publishing House, 1969). Ces documents expliquent (sur la base des dispositions du droit international humanitaire) comment se comporter en captivité. Cependant, les commentaires du droit international humanitaire et recommandations pratiques Les réglementations américaines sur le comportement en captivité varient considérablement. Ces différences résident dans le fait que les principales dispositions des Conventions de Genève pour la protection des victimes de guerre du 12 août 1949 sont interprétées de manière ambiguë. Il est notamment demandé aux militaires américains de se conformer, d'une part, aux règles établies dans le camp de prisonniers de guerre, et, d'autre part, aux dispositions des règlements militaires qui les contredisent souvent.

Selon les règlements de l'armée américaine, les règles de conduite du personnel militaire en captivité s'appliquent à toute personne servant dans les forces armées. Ces règles et entraînements aux actions dans une telle situation visent principalement à augmenter les capacités de combat des unités et sous-unités et à renforcer la volonté de résistance des officiers et des soldats. On pense qu'au cours du processus de formation, chacun devrait apprendre les principes fondamentaux suivants : même si vous devenez prisonnier de guerre, vous continuez à être une personne soumise aux soins particuliers des États-Unis et ne serez pas oublié ; tous les moyens dont dispose l'État seront utilisés pour vous contacter, vous accompagner et obtenir votre libération ; Les lois américaines prévoient la prise en charge des personnes à votre charge pendant que vous êtes en captivité ou détenu contre votre gré sur un sol étranger ; le fait de la capture n'est ni honteux ni héroïque.

Afin de renforcer le moral des militaires américains en captivité, en leur fournissant les soutien psychologique, de meilleures conditions la vie et le bien condition physique Des propositions spécifiques sont faites pour la création d'une organisation juridique des prisonniers de guerre avec une certaine structure dans le camp. Selon le commandement, le besoin d'organisation est extrêmement grand, car « un prisonnier de guerre a besoin d'avoir dans sa vie une sorte de soutien solide qui l'élève au-dessus du niveau de la simple existence. Il doit être responsable envers quelqu’un ou pour quelque chose. Il est également prévu de créer une organisation illégale. Tous deux doivent aider à la préparation et à la mise en œuvre de l'évasion - fournir à ceux qui s'y préparent de la nourriture, des documents, de l'argent, des boussoles, des échelles de corde, etc.

Il est conseillé aux militaires américains capturés de « s’enfuir le plus rapidement possible ». Il est souligné qu'il est préférable de s'évader avant même d'arriver au camp de prisonniers de guerre, c'est-à-dire lors de l'évacuation de la zone de combat, en utilisant des facteurs tels que la proximité des positions des troupes amies, la faible formation spéciale des soldats et des sergents. des unités avancées de l'ennemi par rapport à la composition personnelle des unités du convoi, à la faible sécurité d'un convoi de prisonniers de guerre, aux bombardements d'artillerie ou aux raids aériens en cours de déplacement.

S'il n'était pas possible de s'échapper le long du parcours, des méthodes d'évasion du camp sont alors proposées. Dans le même temps, les officiers et les soldats apprennent que « grâce à la résistance et aux tentatives de libération, ils continuent à rester des combattants actifs et peuvent collecter des fonds ». informations militaires en se déplaçant vers les leurs, interférer avec les activités de l'administration du camp, créer des conditions qui empirent moral personnel et population civile le camp adverse, ce qui contribue à réduire les pertes en effectifs de ses troupes.

Les principales méthodes d'évasion de captivité peuvent être : l'utilisation passage souterrain(en fonction des conditions locales et de la période de l'année) ; surmonter un mur et une clôture métallique ; quitter frauduleusement le territoire du camp par un poste de contrôle. Pour s'en assurer, il est nécessaire de se procurer au préalable les outils nécessaires (limes, scies, perceuses, burins, coupe-fils, etc.) ; préparer des documents d'identification valables dans la zone où se trouve le camp, ainsi que faciliter les déplacements en toute sécurité vers la frontière ou la ligne de front ; acheter ou produire des cartes (schémas) de la région, des timbres, des sceaux, des formulaires, des vêtements, des chaussures, des chapeaux, des sacs polochons et des sacs ; prendre des mesures pour dissimuler l'évasion lors des appels quotidiens en remplaçant une personne absente, en créant une confusion dans les réponses aux noms appelés, en alternant prisonniers de guerre de grande et petite stature. Si l'appel nominal est effectué chambres séparées, il est alors recommandé de réaliser une porte secrète dans le mur et de remplacer celle manquante par une porte qui a déjà réussi le test. Placez une peluche sous la couverture sur un lit vide (ce devrait être celui du haut).

Lors d'une évasion de groupe, les méthodes suivantes pour tromper l'administration du camp sont suggérées. Plusieurs mois avant sa mise en œuvre, certains prisonniers de guerre ne se présentaient pas à l'appel, prétendument pour tenter d'ennuyer les gardes. Dans ce cas, vous devez vous cacher dans des endroits où vous pouvez vous asseoir pendant plusieurs heures. Au bout d'un certain temps, les gardes percevront cela comme une volonté d'interférer avec le travail et ne donneront pas le signal de s'enfuir. Ainsi, les fugitifs peuvent disposer de plusieurs heures avant que la ruse ne soit découverte et qu'un contrôle approfondi soit effectué dans le camp. Bien entendu, cette méthode perturbe la routine quotidienne de tous les prisonniers de guerre et est particulièrement difficile pour ceux qui se cachent volontairement et sont punis pour cela. Mais cette tactique peut garantir un retour réussi à ceux qui ont fui, et cela est d’une importance capitale.

Ainsi, une fois capturé, un soldat américain doit se conformer à l'ordre et à la discipline établis dans le camp, ainsi qu'aux exigences de son règlement. En procédant ainsi, il s'expose à de graves dangers. Ce n'est donc pas un hasard si la majorité Soldats américains, capturé en Corée, au Vietnam et en Irak, n'a pas tenté de s'échapper, ce qui indique la faible efficacité des recommandations ci-dessus. En règle générale, les prisonniers de guerre américains observent et font uniquement ce qui garantit la préservation de leur vie, de leur santé et de leur retour chez eux en toute sécurité.

On dit qu'après la guerre de Corée, les pilotes de l'US Air Force ont suivi un entraînement massif au cours duquel ils ont été entraînés à résister aux effets psychologiques de l'ennemi. Ils disent aussi que la torture psychologique est bien plus efficace que la torture physique : le psychisme humain met beaucoup de temps à se remettre d'une telle influence... Ils disent aussi que la CIA a développé tout un système « d'influence non corporelle ». Voici quelques exemples tirés du rapport sur la torture.

La commission du renseignement du Sénat américain a publié en 2014 une version abrégée de son étude sur le recours à la torture par la CIA. Le document rendu public contient 528 pages décrivant les « techniques d'interrogatoire améliorées » de la CIA.
Des méthodes d'influence psychologique et physique sur les prisonniers ont été développées par des psychologues qui ont auparavant collaboré avec l'École de Survie de conditions d'urgence Force aérienne américaine.
Selon le Centre de recherche sur les droits de l'homme des Amériques, la torture psychologique doit répondre aux quatre critères suivants :
1. Souffrance ;
2. Punition ;
3. Durée ;
4. Absence de violence physique directe.

Manque de sommeil

La privation de sommeil est un type de torture dans lequel un prisonnier est privé de sommeil pendant une longue période. Le sommeil est vital pour les humains et les animaux. On ne sait pas encore combien de temps une personne peut rester éveillée. Le record d'aujourd'hui est détenu par Randy Gardner, qui est resté éveillé pendant 264,4 heures sans utiliser de stimulants.
Les techniques de privation de sommeil incluent de la musique forte, des lumières stroboscopiques brillantes et le fait de placer une personne sur les marches d'un piédestal d'où elle est choquée en tombant... Après une certaine période sans sommeil, les hallucinations commencent. Si le manque de sommeil persiste pendant plusieurs mois, cela conduit à une maladie mentale.
D’autres conséquences, plus légères, peuvent inclure une détérioration du bien-être émotionnel. David Dinges, professeur de psychologie et directeur de la psychiatrie expérimentale à l'Université de Pennsylvanie, affirme que « lorsqu'une personne est privée de sommeil, elle cesse d'éprouver des émotions positives. Elle peut prétendre être heureuse, mais en réalité elle ne ressent rien ».

Ostracisme

La honte publique est une forme de torture psychologique qui trouve ses racines au Moyen Âge. Vous vous souvenez de l'expression « pilori » ? Voilà de quoi nous parlons : la première mention de ce merveilleux appareil remonte à 1274. Cette torture a donc une longue histoire.
Un pilori avec des trous pour la tête et les mains a été installé à l’endroit le plus fréquenté : sur une place commerçante ou près de la mairie. Cela permettait d'humilier le coupable, de le gronder, de lui jeter des pierres et même parfois de le battre.
Un incident intéressant s'est produit en 1703, lorsque Daniel Defoe a été condamné au pilori pour diffamation. Cependant, l'opinion publique à son sujet en tant que héros était si élevée qu'il fut bombardé de fleurs plutôt que de terre ou d'excréments.

À l’époque où Saddam Hussein était encore au pouvoir, l’une des prisons les plus célèbres au monde était Abou Ghraib. Après le renversement de Hussein, elle est devenue une prison militaire américaine. Il s’est avéré que des employés de l’armée américaine ont maltraité les Irakiens capturés. Un scandale national éclata et onze soldats furent reconnus coupables de crimes.
L'un des types de torture utilisés à Abu Ghraib était la nudité forcée. Les prisonniers de sexe masculin ont été déshabillés de force et forcés de se tenir devant les autres dans les vêtements que leur mère avait donné naissance.
Dans la culture arabe, la nudité et l’exposition devant les autres sont humiliantes pour les hommes.

Isolation

L'une des méthodes de pression psychologique préférées est l'isolement à long terme du prisonnier. L'ancien prisonnier, Gairat Bakhir, a rappelé :
- Si tu ne coopères pas, ils t'enferment dans une longue boîte comme un cercueil, où il n'y a pas d'oxygène. Pas de lumière. Vous avez l'impression d'avoir été enterré vivant.
L'isolement, ou l'isolement cellulaire, est utilisé dans certaines prisons américaines.
Quelles sont les conséquences d'une telle conclusion pour une personne ? Dans la tristement célèbre expérience du « gouffre du désespoir » menée sur des singes macaques dans les années 1950, le psychologue Harry Harlow a découvert qu'après un jour ou deux, les animaux « devenaient profondément agités, indifférents ou anxieux. Ils erraient autour de la cage, se mutilaient ou se balançaient ». follement d'un côté à l'autre." côté sans répondre."

Son

La torture sonore est utilisée pour manipuler les prisonniers avec de la musique forte ou du bruit blanc. Comparée à la torture physique, la torture dite « sans contact » peut être considérée comme plus humaine, mais elle n’en est pas moins efficace.
Comme le pilori, la torture sonique a une longue histoire – disons simplement que nous connaissons la forme de torture aztèque appelée « sifflet mortel ».
La playlist de la CIA contient souvent des singles comme Enter Sandman de Metallica, le hit Killing in the Name Of de Rage Against the Machine, ou encore Deicide et leur inoubliable F*ck Your God. Et la chanson la plus populaire de Guantanamo ? - "Je t'aime" de Barney.
A l'école de la survie dans des conditions difficiles, les "Steps" de Rudyard Kipling sont constamment joués.
Le sergent Mark Hadsell des opérations psychologiques affirme que si une personne n'a jamais écouté de heavy metal, elle n'est pas capable de supporter la musique pendant 24 heures - "le cerveau et le corps commencent à perdre leurs fonctions. Le train de la pensée est ralenti et le la volonté est brisée. »

Manipulation avec médicaments

L’usage de drogues, notamment d’hallucinogènes, était souvent utilisé à des fins de torture psychologique. Dans un programme tristement célèbre appelé Projet MK-ULTRA, la CIA a expérimenté le contrôle mental. Ces expériences contenaient des drogues destinées à « altérer la volonté de l'individu en contrôlant les opérations mentales ».
MK signifie que le projet a été organisé pour les services techniques de la CIA, tandis que « Ultra » est habituellement utilisé pour désigner des données de renseignement classifiées de la Seconde Guerre mondiale.
La drogue la plus courante est le LSD, bien que l’agence ait également expérimenté le développement de sérums de vérité. Le site Internet de la CIA rend compte des types de médicaments utilisés pour établir la vérité : divers sérums, dont la scopolamine et divers barbituriques.
- Il n'existe pas de remède magique comme dans les films. Barbituriques, réduisant mécanismes de défense, peuvent parfois être utiles lors d’un interrogatoire, mais même dans le meilleur des cas ils provoqueront des illusions, des fantasmes, des discours déformés, etc.

Fausse mort

Vous souvenez-vous de la façon dont le grand écrivain russe Fiodor Mikhaïlovitch Dostoïevski a décrit ses expériences alors qu'il attendait la peine de mort, qui a été remplacée au dernier moment par l'exil ? Cette expérience a changé toute sa vie...
Jusqu'à présent, ce type d'influence psychologique est considéré comme l'un des plus efficaces et est largement utilisé dans de nombreux pays. Des simulations d’exécutions et de pendaisons à la « suffocation » ou à la « noyade » partielle.
Une autre forme est celle d'« attendre » la mort, c'est-à-dire d'être sur la soi-disant « liste des condamnés à mort ». On dit que les conséquences sont irréversibles : les prisonniers se suicident ou développent diverses sortes de manie.

Températures extrêmes

Le recours à des températures extrêmes est l’une des options « d’interrogatoire amélioré » utilisées par la CIA et le FBI. Même si cette torture implique une torture physique, elle est considérée comme une torture psychologique car elle a un impact mental.
La diminution de la température est également utilisée pour le manque de sommeil. Cependant, l’hypothermie est un effet secondaire courant et cette forme de torture entraîne un taux de mortalité élevé pouvant atteindre 50 %. Une baisse de température peut affecter la mémoire - les prisonniers souffrent d'amnésie. L’utilisation de températures extrêmement élevées peut provoquer un coup de chaleur. Même si les conditions nécessaires sont remplies, le coup de chaleur s'accompagne généralement de la mort, cette forme de torture ne peut donc plus être considérée comme purement psychologique.

Peur

Utiliser les peurs et les phobies à l’égard des détenus peut être efficace, mais n’est pas toujours réalisable. Placer des arachnophobes dans la même pièce que des araignées est une forme de ce type de torture. Cela suppose une connaissance intime de la victime et il est donc peu probable qu’il soit utilisé dans un cadre « officiel ».
Des psychologues militaires ont interrogé des détenus de Guantanamo pour comprendre quelles phobies étaient utilisées : phobies de la nudité, phobies des espaces confinés, phobies du noir...

Privation tactile

La privation sensorielle est une forme extrême de torture psychologique. Cela signifie que vous ne pouvez rien entendre, voir ou toucher. Imaginez-vous enfermé dans une chambre insonorisée.
Microsoft en a un : ils y testent des équipements. Le niveau sonore à l’intérieur atteint un record de -20,35 décibels. Microsoft affirme qu'il est impossible de rendre la caméra encore plus silencieuse en raison des particules d'air en mouvement qui entrent en collision les unes avec les autres. Il est très difficile de parler dans une pièce complètement isolée des bruits extérieurs ; on a l’impression de crier dans un oreiller. Microsoft utilise le laboratoire audio pour améliorer ses propres produits. Par exemple, il peut améliorer « l’audition » de l’assistant vocal lorsque l’utilisateur accède à un appareil Windows depuis l’autre côté de la pièce, et apprendre aux tablettes et aux ordinateurs portables à percevoir des signaux subtils.
Dans le cas de la torture psychologique, les choses ne s'annoncent pas si belles. José Padilla a été reconnu coupable d'aide aux terroristes en 2007. En prison, il a été soumis privation sensorielle dans quelques semaines. Pendant 3,5 ans, il a été détenu dans une cellule sans lumière naturelle, il n'y avait ni horloge ni calendrier. Selon l'avocat de Padilla, il était tellement « brisé » qu'il était convaincu que ses avocats faisaient partie d'un programme de torture et considérait ses gardes comme des protecteurs, ce qu'on appelle le syndrome de Stockholm.

Noyade

Passons maintenant à des formes de torture plus spécifiques. La « noyade » ressemble à ceci : une personne est attachée à une planche, on lui verse de l'eau sur le visage pour simuler une situation sous l'eau.
Les effets physiques comprennent des douleurs intenses, des lésions pulmonaires et cérébrales dues au manque d’oxygène. Bien que la noyade soit avant tout une forme de torture physique, les effets psychologiques peuvent durer des années.
L'administration Bush a autorisé le recours à cette forme de torture après les événements de septembre 2001. Le ministère de la Justice a autorisé la CIA à utiliser la simulation de noyade dans le cadre d'« interrogatoires approfondis ». Après un scandale en 2004, le gouvernement a finalement mis fin au « programme ». Finalement, en 2006, l'administration Bush a interdit la torture, y compris la simulation de noyade, sur les détenus. L'élu Donald Trump veut réintroduire la "noyade" comme forme légale de torture.

Torture de l'eau chinoise

La simulation de noyade chinoise est moins extrême que la noyade, bien que tout aussi efficace. Le prisonnier est ligoté et de l'eau coule sur son front. Même si personne n’a pu confirmer que la torture était originaire de Chine, le nom est clairement resté. Hippolyte de Marsile est considéré comme l'inventeur de cette torture : on sait avec certitude que l'Inquisition espagnole utilisait déjà cette méthode contre des sujets peu fidèles.

KUBARK : un manuel sur la torture

En 1963, la CIA a publié le manuel d'interrogatoire de contre-espionnage KUBARK à utiliser pendant la guerre du Vietnam. Comprend des formes spécialisées d'interrogatoire, telles que l'interrogatoire par choc électrique, menace/peur, privation sensorielle et isolement.
Le deuxième manuel permettant de mener des interrogatoires approfondis était le Manuel de formation à l'exploitation des ressources humaines, élargi et complété, destiné aux services de renseignement des pays d'Amérique latine.
Le manuel donne des instructions claires. Par exemple, il recommande d'arrêter les suspects tôt le matin, de manière inattendue, de bander les yeux des criminels et de les déshabiller. Les suspects doivent également être privés de nourriture et de sommeil. Les salles d’interrogatoire doivent être insonorisées et insonorisées.
Le manuel indique que certaines méthodes de torture peuvent se retourner contre eux et que l’anticipation de la douleur peut être plus efficace que la douleur elle-même. Les manuels ont été déclassifiés et rendus publics en mai 2004 et peuvent être consultés en ligne.

Dégradation, désorientation, désorganisation, démoralisation

La méthode, appelée Zersetzung en allemand (dégradation, désorientation, désorganisation, démoralisation), a été perfectionnée par la Stasi en Allemagne de l'Est, qui l’a utilisé intensivement contre les dissidents dans les années 1970 et 1980.
Selon anciens officiers L'objectif de la Stasi était de « repousser » les dissidents en perturbant leur vie sociale, personnelle ou politique. la vie de famille. La victime a été soumise à l'ostracisme, à la surveillance et a développé une manie paranoïaque et d'autres psychoses...
La méthode de décomposition psychologique consistait à retirer les peintures des murs en l'absence des propriétaires de l'appartement, à remplacer un type de thé par un autre ou autre chose. Habituellement, les victimes n’avaient aucune idée qu’il s’agissait d’un coup monté.
D'autres méthodes de Zersetzung comprenaient l'espionnage, l'ouverture de lettres et de conversations téléphoniques, l'entrée illégale dans propriété privée de manière menaçante, falsification de machines, intoxications alimentaires et « faux remèdes ».

Propagande

La plus subtile et la plus insidieuse de toutes les méthodes d’« influence supplémentaire » était peut-être et reste la propagande. Cela peut être considéré comme une forme de torture psychologique. Le début des « attaques psychologiques » modernes a été posé lors de la Première Guerre mondiale. Au début, des pays comme la Grande-Bretagne et l’Allemagne ont commencé à utiliser la propagande comme l’une de leurs armes efficaces. À cette époque, les Britanniques possédaient l’un des systèmes d’information les plus fiables au monde et contrôlaient la plupart des médias.
Des exemples de propagande britannique comprenaient la création de brochures distribuées depuis les avions sur les champs de bataille. Les brochures contenaient des informations sur diverses atrocités – réelles et fausses – qui auraient été commises par l'armée allemande contre des civils. Avec dessins et caricatures.
Les Allemands ont réussi à utiliser la propagande pour forcer le sultan ottoman à déclarer le jihad, ou « guerre sainte"contre l'Occident. Au début de la Seconde Guerre mondiale, Adolf Hitler avait adopté les méthodes de propagande britanniques et les utilisait pour influencer l’esprit du peuple allemand.