En octobre-novembre 1962, éclate le conflit armé indo-chinois. Cela a non seulement influencé les relations ultérieures entre l’Inde et la Chine, mais a également amené les États-Unis, le Pakistan et l’URSS dans l’orbite des actions diplomatiques, politiques et militaires. Bien que le conflit lui-même soit apparu de manière apparemment inattendue, les conditions de son déclenchement ont été préparées dès la seconde moitié des années 1950. Jusqu’alors, l’Inde et la Chine semblaient s’orienter vers l’établissement de solides relations d’amitié et de coopération, qui s’exprimaient en Inde dans le slogan populaire « Hindi china bhai bhai » (« Les Indiens et les Chinois sont frères »). Cependant, en 1959, des affrontements armés éclatent à la frontière indo-chinoise. La raison en était l’escalade du conflit frontalier entre les deux pays. La fuite ultérieure du Dalaï Lama du Tibet vers l’Inde en 1959 a accru les tensions entre les deux pays.

Début novembre 1962, les troupes chinoises brisèrent les défenses indiennes dans le nord-est et prirent le contrôle de 40 000 mètres carrés. des kilomètres de territoire qu'ils considéraient comme chinois. Dans ces conditions, Nehru adressa à Kennedy une demande d'envoi de deux escadrons de bombardiers B-47 avec des pilotes américains. Pendant que Kennedy étudiait cette demande, le porte-avions Enterprise fut envoyé dans le golfe du Bengale.

Les dirigeants américains n'ont pas eu le temps de prendre une décision sur les bombardiers, puisque le 22 novembre 1962, les Chinois ont arrêté unilatéralement les hostilités et retiré leurs troupes à 20 km au nord de la ligne MacMahon (selon leur version) à l'est et au Ladakh. . Leur armée a abandonné la quasi-totalité du territoire conquis au nord-est, mais a maintenu une présence dans la région stratégiquement importante d'Aksan Chin, au nord-ouest. Ainsi, la Chine a prouvé son avantage militaire et l’Inde a été vaincue.

Le conflit militaire entre l’Inde et la Chine en 1962 a introduit un nouvel élément dans les relations indo-américaines. Pour la première fois en Inde, on a parlé d’une éventuelle alliance avec les États-Unis contre la Chine et d’un changement dans la politique de non-alignement. Des espoirs sont apparus pour une armée massive et aide économique Amérique. Toutefois, cela ne s’est pas produit. Dans le même temps, les Américains ont tenté de faire pression sur l’Inde et le Pakistan pour qu’ils résolvent le problème. Problème du Cachemire. Mais plusieurs cycles de négociations entre Indiens et Pakistanais n’ont abouti à aucun résultat.

Après la fin de la guerre sino-indienne dans l’Himalaya et la fin presque simultanée de la crise des missiles de Cuba, la situation des relations entre l’Inde et les États-Unis est pour l’essentiel revenue à la normale. Le refroidissement de leurs relations au cours de cette période s'est notamment manifesté par le fait que les Indiens ont refusé la tentative américaine d'installer un émetteur Voice of America en Inde pour faire de la propagande dans cette région, invoquant le fait que cela n'était pas conforme aux principes de non-alignement.

La guerre frontalière de 1962 entre la Chine et l’Inde a coïncidé avec la crise des missiles de Cuba, peut-être le moment le plus aigu et le plus tendu des relations américano-soviétiques. Malgré le fait que les dirigeants américains étaient entièrement préoccupés par les problèmes liés à la confrontation nucléaire avec l'URSS, Conflit sino-indien n'est pas passé inaperçu. Certains dirigeants américains pensaient qu’il existait une excellente occasion de renforcer l’influence américaine en Inde. Ils ont insisté pour répondre positivement à sa demande de livraison d'armes et faire pression sur le président pakistanais pour qu'il garantisse à l'Inde la non-ingérence de la Chine. Dans ce cas, l’Inde pourrait concentrer ses ressources militaires sur la lutte contre la Chine.

Durant ce conflit, l’Union soviétique a adopté une position de neutralité. D’un côté, il ne voulait pas compliquer les relations avec l’Inde, de l’autre, il ne voulait pas les aggraver. relation difficile avec la Chine. L’URSS a donc appelé les deux parties à résoudre ce problème par la négociation. Les Indiens étaient généralement satisfaits de cette approche. S'exprimant devant le Parlement le 16 novembre 1962, sur la question du conflit frontalier entre l'Inde et la Chine, Nehru a déclaré : « Nous n'attendons pas de l'Union soviétique qu'elle fasse quoi que ce soit qui puisse signifier définitivement une rupture avec les Chinois. Mais il a toujours, comme aujourd'hui, exprimé sa bonne volonté à notre égard. Nous y trouvons du réconfort. Et bien sûr, nous espérons que cela se produira à l’avenir.

Après la fin de la crise des missiles de Cuba, l’URSS a réaffirmé son approche neutre du conflit indo-chinois. L’Inde a évité de critiquer l’Union soviétique, même si elle a fait preuve d’une certaine retenue dans ses relations avec elle. De plus, les États-Unis et la Grande-Bretagne lui ont fourni une assistance militaire contre Pékin. Cependant, cela cessa rapidement, tandis que l’Union soviétique, alors que ses relations avec la Chine se détérioraient, continuait à fournir une assistance à l’Inde. Les relations dans ces triangles particuliers Chine-Inde-Union soviétique et URSS-États-Unis-Inde ont joué un rôle au cours des années suivantes.

Depuis le milieu des années 1960, le Pakistan a commencé à tenter d’établir des liens avec la Chine et l’URSS, tout en entretenant des relations avec les États-Unis. Pendant et après la guerre indo-pakistanaise de 1965, l’Amérique a retiré son soutien actif au Pakistan et a suspendu ses ventes d’armes à l’Inde et au Pakistan. Cette dernière entretient des relations assez étroites avec la Chine depuis le début des années 1960. En 1963, les deux pays ont signé un accord visant à délimiter la frontière entre la Chine et les régions du Cachemire sous le contrôle effectif du Pakistan. La Chine et le Pakistan se sont activement soutenus mutuellement dans leur confrontation avec l’Inde. Au cours de ces années, il y a eu un échange intensif de visites des dirigeants chinois et pakistanais à niveau supérieur. La coopération commerciale, économique et militaro-technique s'est développée. L’approfondissement de la coopération entre l’Union soviétique et l’Inde, notamment après le conflit armé sino-indien de 1962, répondait aux objectifs consistant à contenir l’influence de la RPC en Asie. Cela a également accru la sécurité aux frontières sud de l’URSS.

En février 1964, le président américain Johnson approuva un programme de coopération militaire avec l’Inde d’une valeur de 500 millions de dollars sur cinq ans. À cette époque, les États-Unis avaient déjà livré au Pakistan avion de combat F-104. Cependant, le Pentagone s'est opposé à la vente des mêmes avions à l'Inde, car ces chasseurs avaient opportunités limitées pour les utiliser contre la Chine. En fin de compte, les Américains ont accepté de fournir du matériel militaire à l'Inde pour six divisions de montagne, de contribuer à l'amélioration des liaisons de transport, des communications, des aérodromes, etc. Ce programme a été presque entièrement convenu. Il devait être signé à Washington le 28 mai 1964 par les ministres indien et américain de la Défense Chavan et McNamara.

Nehru est décédé le 27 mai. Chavan s'est immédiatement rendu à Delhi à bord d'un avion militaire américain avec le secrétaire d'État américain Dean Rusk pour assister aux funérailles de Nehru. Le 6 juin, McNamara et Chavan, qui restait secrétaire à la Défense dans le nouveau gouvernement dirigé par Lal Bahadur Shastri, signèrent un accord de coopération militaire pour 1965. Celui-ci notait cependant l'opposition des États-Unis à la fourniture d'avions de combat à l'Inde. Après que les États-Unis eurent refusé de fournir ces avions, l'Inde accepta une offre antérieure de l'Union soviétique et, en septembre 1964, Chavan signa à Moscou un accord en vertu duquel l'URSS acceptait de fournir 45 MiG-21 et de construire des usines en Inde pour en assembler 400 autres. Les MiG. En conséquence ceci combattant soviétique est devenu le principal avion intercepteur de l'Indian Air Force. Ces événements laissaient présager que les États-Unis cesseraient leurs ventes d’armes et leur coopération militaire avec l’Inde un an et demi plus tard, lors de la guerre indo-pakistanaise de 1965.

Il y a des troubles à la frontière indo-chinoise. Les puissances nucléaires Ils s'accusent mutuellement de provocations et chaque semaine de nouveaux incidents surviennent. L'Inde déploie trois corps d'armée à ses frontières nord, tandis que la Chine déplace ses forces vers le Tibet. La raison de tout cela était la tentative des ingénieurs militaires chinois de construire un petit autorouteà travers un plateau balayé par le vent.

« C'est notre territoire, veuillez partir immédiatement. Ceci est notre territoire, s'il vous plaît, quittez-le immédiatement », répète monotone à quelques dizaines de personnes un soldat en tenue de camouflage légère et portant un insigne de la police des frontières indo-tibétaine. Soldats chinois debout sur le rivage lac alpin Bangong Tso. Cela fonctionne généralement, d'autant plus que derrière le patrouilleur sont visibles ses camarades : des gardes-frontières et des militaires prêts à intervenir en cas d'incident.

Habituellement, mais pas cette fois. Au lieu de partir, les Chinois se penchent et ramassent des pierres. Des pierres pleuvent sur les soldats indiens. Ils répondent de la même manière et un combat s'ensuit. Des bâtons et des matraques en acier clignotent dans les mains des gardes-frontières. Finalement, les officiers parviennent tant bien que mal à rétablir l’ordre en obligeant leurs soldats à cesser de jeter des pierres. Les deux groupes – les Chinois et les Indiens – se déploient drapeaux nationaux, scandant « C'est notre terre ! » puis ils se dispersent, emmenant leurs victimes : plusieurs personnes du côté indien et autant du côté chinois.

Photo : Timothy Allen / ZUMAPRESS.com / Globallookpress.com

Une simple escarmouche dans la région montagneuse du Ladakh est immédiatement devenue le sujet numéro un des médias indiens. Il y a seulement quelques mois, personne n'aurait prêté attention à cette nouvelle, mais maintenant, presque tout le monde en entend parler. Ce n’est pas étonnant : les jets de pierres sur les rives de Bangong Tso ne sont qu’un épisode du conflit frontalier prolongé entre l’Inde et la Chine, qui suscite une inquiétude croissante à Pékin comme à New Delhi.

A la frontière les nuages ​​sont sombres

Le lac lui-même n'a pas importance stratégique: tout simplement un réservoir de montagne d'une beauté incroyable, dont le nom se traduit par « Lac des Hautes Prairies ». L'eau de Bangong Tso est salée, vous ne pouvez pas la boire et la navigation de plaisance dessus est également strictement interdite - afin d'éviter des problèmes : la ligne de contrôle effectif, divisant le territoire de l'Inde et de la Chine, traverse le lac.

La frontière entre l'Inde et la Chine est longue et ne se divise qu'en deux endroits : le Népal et le Bhoutan. Il a été créé en 1914, lorsque le secrétaire du gouvernement de l'Inde britannique pour affaires étrangères Henry MacMahon a signé la Convention de Simla avec le Tibet.

Après l'indépendance de l'Inde et le retour du Tibet sous domination chinoise, un conflit éclata dans les relations entre Pékin et New Delhi : les Chinois affirmèrent que les autorités tibétaines n'avaient pas le droit de conclure des accords contournant le gouvernement de Pékin, et les Indiens considéraient que McMahon Line est tout à fait légitime.

Image : Lenta.ru

Tout s'est terminé par la guerre. En 1962, à la suite d’un conflit bref mais sanglant, l’armée indienne subit une cuisante défaite. Les Chinois ont occupé stratégiquement région importante Aksai Chin sur la partie ouest de la frontière, ce qui leur a permis de relier par la route les deux régions les plus instables : le Tibet et le Xinjiang. La nouvelle frontière s’appelait la Ligne de Contrôle Actuel. Or, c’est en fait la frontière entre deux États.

Le problème est que cette ligne n’a pas encore été délimitée. Autrement dit, non seulement l'Aksai Chin est lui-même un territoire contesté, mais presque tout au long de la ligne de contrôle effectif, il existe des zones distinctes contestées - comme sur les rives de Bangong Tso.

Pourquoi les deux camps s’accrochent-ils si désespérément à un petit bout de rivage ? Presque toutes les hauteurs clés le long de la frontière sont aux mains des Chinois, et chaque colline compte – en particulier pour les Indiens qui tentent de maintenir une sorte de parité.

Leçon enseignée

Une autre section problématique de la frontière se trouve à l'est : elle divise la Chine et État indien Arunachal Pradesh (traduit littéralement par « Terre des montagnes remplies de lumière »). Les Chinois estiment que ce territoire leur a été illégalement pris par les Britanniques et appellent même Arunachal Pradesh le sud du Tibet. En 1962, après avoir vaincu Forces indiennes, les Chinois ont occupé la majeure partie de l'État, mais ont ensuite retiré leurs troupes de manière inattendue, rendant tous les prisonniers. Comme l'a déclaré le président Mao, la Chine populaire avait donné à l'Inde une leçon dont elle se souviendrait longtemps.

Cette défaite humiliante est fermement gravée dans la mémoire des militaires et des hommes politiques indiens. Il y a quelques années, après avoir appris que la Chine avait l'intention de construire chemin de fer sur toute la ligne partie est frontières, les Indiens se lancent dans une activité effrénée, construisant de plus en plus de chemins de fer et ponts routiers- dans l'espoir qu'ils puissent supporter le poids des chars de combat principaux. Contrairement à l'Aksai Chin, à la frontière de l'Arunachal Pradesh, les partis sont à environ position égale, et là, en cas de déclenchement de la guerre, tout dépend principalement de qui parvient à être le premier à déployer des forces et à assurer leur approvisionnement ultérieur.

La seule section de la frontière qui est correctement délimitée, reconnue et qui ne suscite aucun doute est la section centrale, qui divise le territoire de la RPC et de l'État indien du Sikkim. L'armée indienne se sent ici en confiance : toutes les hauteurs et tous les cols dominants sont entre ses mains. Et c'est là, ironiquement, que le courant conflit frontalier, qui a failli dégénérer en affrontement armé.

Petite route et grand conflit

Le haut plateau de Dolam, balayé par les vents, à la jonction de trois frontières - l'Inde, la Chine et le Bhoutan - est si petit et son nom si similaire à celui du plateau voisin de Doklam, un autre territoire contesté, qu'ils sont souvent confondus, désignant une zone de conflit dans un contexte complètement différent. endroit différent. Les Indiens et les Bhoutanais croient que Dolam appartient au Bhoutan ; Les Chinois le considèrent comme leur territoire.

Il y a quelques années, les constructeurs militaires chinois ont réalisé un autre exploit de travail, étirant une autoroute à travers l'Himalaya jusqu'au col de Doka La, fermement sellé par les gardes-frontières indiens. Ensuite, les Indiens ont fermé les yeux sur cela, mais début juin, lorsque les Chinois ont décidé que la route devait être prolongée vers le sud, vers la crête de Gimphri, les politiciens et les militaires de New Delhi ont été indignés.

Le fait est que si les Chinois se rendent à Gimphri et occupent les hauteurs dominantes, alors ils n'auront plus rien pour atteindre l'étroit couloir de Siliguri, dont on parle dans la presse et même dans travaux scientifiques lyriquement appelé "Chicken Neck" ou "Chicken Neck". Cette bande Terre indienne relie les États du nord-est de l’Inde, également connus sous le nom de « Sept Sœurs », au continent du pays. Si un conflit armé éclate, les Chinois n’auront que quelques heures pour couper l’Inde en deux.

Et ce n'est pas seulement ça. Le Bhoutan est un État client de l'Inde, qui a accepté à un moment donné de renoncer à son indépendance en politique extérieure en échange de la protection que doit assurer le grand voisin du sud. S'il s'avère que les Bhoutanais comptaient là-dessus en vain, l'Inde devra alors dire adieu aux rêves de leadership régional et aux perspectives de devenir grande puissance. Qui ferait confiance à un pays qui n’a pas tenu sa promesse et aiderait son plus proche allié ?

Par conséquent, quelques jours après que les Chinois ont commencé à construire la route vers Gimphri, l’armée indienne leur a bloqué le chemin. Il y a eu une bagarre - heureusement, sans armes, les victimes des deux côtés s'en sont sorties avec de légères écorchures. Les Chinois ont arrêté la construction de la route - au moins temporairement - mais ont été extrêmement offensés : à Pékin, ils ont déclaré avoir prévenu les Indiens à l'avance, via les canaux de l'ambassade, des travaux à venir. New Delhi a annoncé qu'elle n'avait reçu aucun avertissement et a blâmé Constructeurs chinois dans la démolition de deux bunkers indiens qui faisaient obstacle au futur tracé.

Fake news et attaque de quiétude

La situation s'est aggravée en quelques jours. Les médias des deux côtés attisent les passions : les Chinois publient des photographies de la guerre de 1962, les Indiens évoquent le conflit cinq ans plus tard, lorsque les Chinois, tentant de prendre les cols, subissent des souffrances. grosses pertes et s'éloigna. Les parties ont déployé des troupes de la taille d'une brigade dans la zone contestée et les Chinois ont également décidé de mener des exercices d'artillerie de démonstration près de la frontière.

Et juste au milieu d'eux, l'agence de presse pakistanaise Dunya News a publié l'information suivante : des unités de l'Armée populaire de libération de Chine ont lancé une attaque d'artillerie sur le poste frontière indien au Sikkim, plus d'une centaine et demie de soldats indiens ont été tués. . Le message était accompagné de photographies de camions en feu et d'un soldat tué. armée indienne.

Un silence choqué régnait sur les segments chinois et indien de l'Internet, tandis que le segment pakistanais se réjouissait. Ce n'est qu'après quelques heures, clairement consacrées à tenter de comprendre ce qui s'est passé, que Pékin et New Delhi ont rapporté : l'information est fausse, la photo montre le résultat d'un bombardement pakistanais sur l'un des postes frontières indiens au Cachemire, où deux personnes ont été tués. Après cela, le ton de la presse des deux côtés a changé comme par magie : plus un mot sur la guerre. Nous n'abandonnerons pas nos revendications, ont écrit les médias, mais le conflit doit être résolu de manière pacifique.

Quelques jours plus tard, le conseiller à la sécurité nationale du Premier ministre indien Ajit Doval s'est rendu à Pékin pour une réunion dans ce cadre. Lors des négociations, il a été décidé : l’Inde et la Chine retireraient leurs troupes de la zone de conflit. New Delhi et Pékin ont respecté cet accord, mais la période de paix n’a pas duré longtemps. L'Inde a rapidement déployé des parties du 33e corps au Sikkim, a commencé à déployer deux corps supplémentaires dans l'Arunachal Pradesh, et des photographies d'équipements déployés au Tibet ont été diffusées sur les réseaux sociaux chinois. Le récent incident avec des pierres et des gourdins au lac Bangong Tso n'a fait qu'alimenter encore davantage le feu ravivé.

Une guerre dont personne n'a besoin

Cependant, malgré toutes les déclarations menaçantes et les mouvements de troupes, ni New Delhi ni Pékin ne souhaitent désormais une grande guerre. Le risque que quelqu’un appuie sur le bouton rouge est trop grand.

Un petit conflit frontalier n’est pas non plus une option. Peu importe comment cela se termine, les deux camps perdront. Une défaite signifierait un abandon automatique des prétentions au leadership régional pour lesquelles l’Inde et la Chine se battent. La victoire provoquera une vague de soupçons et d’accusations de projets expansionnistes et une volonté de soumettre tous les pays de la région. Compte tenu de l’argent et des efforts déployés par Pékin et New Delhi dernières décennies investis à apparaître devant la communauté mondiale comme des pays exclusivement épris de paix, le prix de la victoire sera trop élevé.

Mais un tir accidentel à la frontière peut conduire à une escalade du conflit contre la volonté des parties. Pour garantir que cela ne se produise pas, les généraux et colonels indiens et chinois le long de la frontière se réunissent désormais à la moindre allusion à un éventuel incident, résolvant les problèmes au niveau local. Ainsi, à moins que quelque chose de totalement imprévu ne se produise, on ne s’attend pas à une guerre nucléaire.

Le seul dans histoire moderne guerre majeure entre l’Inde et la Chine s’est terminée aussi soudainement qu’elle avait commencé. Le 20 octobre 1962, les Chinois, lors d'une offensive dans plusieurs directions, violèrent la paix et la tranquillité séculaires des glaciers himalayens et percèrent les défenses mal préparées des troupes indiennes mal armées, dispersant leurs formations de combat. En quelques jours, les Chinois parviennent à prendre le contrôle du plateau d'Aksai Chin, à l'ouest du Cachemire, et se rapprochent à l'est des plantations de thé de l'Assam, vitales pour l'Inde. Mais le 21 novembre, les Chinois ont déclaré unilatéralement un cessez-le-feu et se sont retirés du nord-est de l'Inde, tout en conservant l'Aksai Chin, déserté. Le magazine TIME commençait son éditorial du 30 novembre 1962 par un ricanement de Pax Americana : « La Chine rouge s’est comportée la semaine dernière dans un tel mystère oriental que même les Asiatiques étaient perplexes. »

Un demi-siècle s'est écoulé, et aujourd'hui d'autres raisons de s'interroger se posent : pourquoi un conflit territorial qui aurait dû depuis longtemps être relégué dans les archives poussiéreuses du XIXe siècle continue-t-il d'empoisonner les relations entre deux puissances asiatiques montantes au XXIe siècle ? Liens économiques entre la Chine et l’Inde se développent rapidement. Le volume annuel du commerce bilatéral dépasse 70 milliards de dollars et devrait atteindre 100 milliards de dollars d'ici trois ans. Mais malgré de nombreuses négociations, les deux pays ne sont pas parvenus à résoudre leur différend qui dure depuis plusieurs décennies. frontière commune longueur de trois mille cinq cents kilomètres. Le territoire, une bande de terre reculée et montagneuse, reste l’un des plus militarisés au monde et continue de susciter des tensions entre New Delhi et Pékin.

Au centre de la controverse se trouve ce qu’on appelle la ligne McMahon, une ligne imprécise et sinueuse tracée en 1914 par les autorités coloniales britanniques et les représentants de l’État tibétain alors indépendant. La Chine, bien entendu, refuse de reconnaître cette ligne et reste dans ses revendications territoriales fait référence à des cartes et des atlas de la dynastie Qin, disparue depuis longtemps, dont les empereurs mandchous maintenaient une suzeraineté ténue sur le plateau tibétain. En 1962, une histoire floue, une confusion sur emplacement exact Les frontières et les impératifs de deux États relativement jeunes – la Chine maoïste et l’Inde nouvellement indépendante dirigée par le Premier ministre Jawaharlal Nehru – ont conduit la Chine à infliger une défaite humiliante et écrasante à l’Inde dans un conflit qui a coûté la vie à plus de 2 000 soldats des deux côtés. . En 1962, le TIME qualifiait l’avancée chinoise d’« assaut contre la mer d’hommes », au cours de laquelle « une masse de fourmis rouges » avançait avec des fusils crachant du feu. Pékin a capturé Aksai Chin et continue de détenir ce « désert de pierre blanche", qui est un corridor stratégique qui relie le Tibet à la région chinoise occidentale du Xinjiang. "Indo- guerre chinoise s'est produit en raison d'une série complexe de malentendus entre les parties, explique Kishan S. Rana, ancien diplomate indien et membre honoraire de l'Institut d'études chinoises de New Delhi. « Toutefois, les relations bilatérales progressent. La frontière est aujourd’hui calme, malgré les problèmes non résolus.»

Mais tout comme la libéralisation économique en Chine n’a pas conduit à l’ouverture système politique, les liens commerciaux solides entre l’Inde et la Chine n’ont pas encore permis de sortir de l’impasse frontalière. La frontière est peut-être calme, mais la tension est dernières années s’intensifie à mesure que la Chine récupère la quasi-totalité de l’État d’Arunachal Pradesh, au nord-est de l’Inde, qui a été capturé par les Chinois en 1962. La Chine le considère et l'appelle « Tibet du Sud », et l'Inde renforce constamment ses forces militaires dans le nord-est du pays, ce qui longue durée peu d’attention a été accordée. Le problème du Tibet a des racines anciennes : le Dalaï Lama s'est enfui en Inde en 1959 et Pékin n'en veut toujours pas. ce fait. Lorsque le Dalaï Lama s'est récemment exprimé dans un ancien monastère de l'Arunachal Pradesh, les autorités chinoises ont déposé une plainte officielle. "Le différend territorial entre l'Inde et la Chine est inextricablement lié à la question du Tibet et à la dignité nationale, ce qui complique encore davantage la situation", a déclaré Zhang Hua, expert des relations sino-indiennes à l'Université de Pékin. « Lorsque deux pays se regardent, ils ne peuvent tout simplement pas traiter leur homologue de manière objective et rationnelle. »

Une telle malveillance nationaliste ne se limite pas à ceux qui se trouvent dans les couloirs du pouvoir. La semaine dernière, Pew, dans le cadre de son projet global Le Pew Global Attitudes Project a publié les résultats d’une enquête récente qui montre le tableau suivant. 62 % des Chinois ont une attitude hostile envers l'Inde, tandis que 48 % des personnes interrogées ont cette attitude envers les États-Unis. Brahma Chellaney, professeur de stratégie au Centre de recherche politique de New Delhi, craint que de tels sentiments n'influencent également les calculs politiques à Pékin. Si les tensions s’intensifient, les dirigeants chinois ne pourront pas ignorer les appels des nationalistes radicaux à frapper l’Inde, écrit le professeur.

L’Inde a tiré une dure leçon des événements de 1962. Cela réside dans le fait que pour assurer la paix, un pays doit être constamment prêt à la défendre. La récidive politique chinoise est au cœur des tensions actuelles, augmentant le risque que Pékin soit tenté d’enseigner à l’Inde une « deuxième leçon » – d’autant plus que les acquis politiques de la première leçon ont été dilapidés. Les Chinois dans leur doctrine stratégique attachent grande importance des éléments de surprise et le bon choix moment pour « obtenir des résultats dans des batailles à une vitesse fulgurante ». Si la Chine démarre soudainement nouvelle guerre, le vainqueur et le perdant seront déterminés par un facteur clé : la capacité de l'Inde à résister au premier choc et à la crainte et à déclencher une contre-attaque décisive contre l'ennemi.

La décision de la Chine de retirer ses troupes d'une partie du territoire conquis en 1962 était due à l'envoi d'importantes quantités d'aide et d'armes en Inde depuis la Grande-Bretagne et les États-Unis. Washington était alors occupé à décider Crise des missiles cubains, et certains historiens pensent que la Chine en a profité situation difficileà son avantage en frappant à ce moment précis. TIME, dans son article de 1962 sur Guerre sino-indienne» lance du feu à Nehru, 73 ans : « Ses cheveux sont gris comme neige et s'éclaircissent progressivement, et son regard devient de plus en plus absent. » En outre, Nehru « adopte une attitude arrogante et hautement morale », « faisant sans cesse la leçon à l’Occident et affirmant qu’il est nécessaire de coexister pacifiquement avec le communisme ».

Être un combattant endurci guerre froide, TIME Henry Luce pensait que la principale leçon de ce conflit devrait être le déclin de la politique de non-alignement de Nehru, sa position socialiste fondamentale de solidarité avec de nombreux États alors indépendants afin de tracer une troisième voie de développement sur la scène mondiale, et non soumis à l'influence des États-Unis et de l'URSS (j'ai beaucoup écrit dans ces pages sur le non-alignement). « Nehru n’a jamais été capable d’abandonner l’idée stéréotypée et catastrophique selon laquelle le communisme était en quelque sorte progressiste et moins menaçant pour les nouveaux qui émergeaient sur la carte. États indépendants, plutôt que « l’impérialisme », a déclaré TIME. Sa croyance illusoire dans la solidarité asiatique et son refus de voir les véritables « amis » de l’Inde, à savoir les États-Unis, ont conduit le pays à l’humiliation et à la honte. Il est significatif que le magazine, dans cet article, exprime son espoir dans la capacité de l’armée indienne à « agir de manière indépendante comme force politique" Pour de nombreux Américains grande polémique Le communisme pendant la guerre froide a été remplacé par le souci du sort des démocraties naissantes.

Plan
Introduction
1 raisons
2 Progression du conflit

Références
Sino-indien guerre frontalière

Introduction

Guerre frontalière sino-indienne - conflit frontalier en haute montagne entre la Chine et l'Inde à l'automne 1962

1. Raisons

La question non résolue du tracé de la frontière entre l’ancienne Inde britannique et le Tibet. Deux domaines ont été considérés comme controversés. L'un d'eux, d'une superficie de 200 miles carrés, est situé dans la partie nord-est du Cachemire, également connue sous le nom d'Aksai Chin. La deuxième zone contestée est située dans la partie nord de l'État moderne d'Arunachal Pradesh, couvrant une superficie de 32 000 milles carrés le long d'une section de la frontière longue d'environ 700 km. L'une des raisons de la détérioration des relations entre les pays était la découverte par l'Inde d'une route construite par la Chine passant par Aksai Chin, apparemment construite pour améliorer l'accès au Tibet, où la situation était alors tendue. En 1960, la RPC a proposé de céder la zone orientale contestée à l’Inde en échange de la liberté des mains dans la zone occidentale. Selon une autre version, la vraie raison L'invasion chinoise était l'octroi par l'Inde de l'asile politique au quatorzième dalaï-lama, qui avait fui le Tibet après la capture du territoire par les Chinois.

2. Progression du conflit

En juillet 1960, les premiers contacts de tir ont eu lieu entre les forces des parties dans la zone contestée orientale, et en octobre, des combats ont eu lieu dans le secteur ouest.

· Le 20 octobre 1962, les hostilités deviennent féroces. Les Chinois ont attaqué les positions indiennes près de Dhola et Khinzeman, puis ont lancé une attaque sur deux flancs sur Tawang - depuis Bumla au nord et depuis l'ouest, où les Chinois poursuivaient leurs efforts. Troupes indiennes, se retirant de Nyamkachu (près du poste de Dhola). Puis il y a eu une accalmie dans les combats pendant plusieurs jours.

· 14 novembre - reprise des combats, qui s'étendent désormais également à l'est dans le secteur de Walong et au nord au Ladakh, où Chushul et Rezeng La sont fortement assiégés par les Chinois.

· Le 20 novembre, les Chinois supprimèrent la quasi-totalité de la division Kameon et détruisirent littéralement la 4e division d'infanterie indienne. Le secteur du Walong a été le théâtre de batailles plus égalitaires et donc inachevées. Le Ladakh n’a pas fait preuve de la même indécision que celle du Nord-Est. De violents combats localisés ont eu lieu ici, notamment à Rezeng La.

Références :

1. Maxwell N. La guerre de Chine en Inde. R. 38.

2. Résistance et réforme au Tibet. P. 45.

3. Nouveaux alliés ou anciens ennemis ? - La Grande Époque(La Grande Époque) - Actualités actuelles et des reportages photo du monde entier. Actualités exclusives de Chine