Pourquoi le XVIIe siècle est-il appelé le siècle « rebelle » ? Le nom vient du mot « rébellion ». En effet, le XVIIe siècle en Russie a été rempli d'émeutes, de soulèvements paysans et urbains.

Caractéristiques générales du XVIIe siècle

Chaque nouveau siècle apporte " nouvel ordre" Le XVIIe siècle en Russie ne fait pas exception. Au cours de cette période, selon les contemporains, « troublée » en Russie, les événements suivants se sont produits :

• Fin du règne de la dynastie Rurik : après la mort d'Ivan le Terrible, ses deux fils, Fiodor et Dmitry, revendiquent le trône. Le jeune tsarévitch Dmitri mourut en 1591, et en 1598 le « faible d'esprit » Fedor mourut ;
• Le règne des souverains « à naître » : Boris Godounov, Faux Dmitry, Vasily Shuisky ;
• En 1613, un nouveau tsar fut élu au Zemsky Sobor - Mikhaïl Romanov. A partir de ce moment commence l'ère de la dynastie des Romanov ;
• En 1645, après la mort de Mikhaïl Fedorovitch, son fils, Alexei Mikhaïlovitch, monta sur le trône, qui caractère doux et la gentillesse était surnommée « le roi le plus silencieux » ;
• La fin du XVIIe siècle est caractérisée par un véritable « saute-mouton » de succession au trône : après la mort d'Alexeï Mikhaïlovitch, son fils aîné Fiodor monte sur le trône. Mais après six ans de règne, il meurt. Les héritiers Ivan et Peter étaient mineurs, et en fait la direction grand état va chez leur sœur aînée, Sophia;
• Après une série de soulèvements, de famines et d'années turbulentes de règne de rois « à naître », le règne des premiers Romanov fut marqué par un « calme » relatif : il n'y eut pratiquement pas de guerres, des réformes modérées furent menées à l'intérieur du pays ;
• Sous le règne d'Alexeï Mikhaïlovitch, l'Église auparavant indépendante a commencé à se soumettre à l'État et à payer des impôts ;
• Les événements du XVIIe siècle incluent également la réforme du patriarche Nikon, qui a introduit des changements dans la conduite des rites de l'église et a conduit à une scission au sein du pays. église orthodoxe, l'émergence du mouvement des Vieux Croyants et la répression brutale de la dissidence qui a suivi ;
• La position dominante était occupée par le système féodal. Dans le même temps, les premiers rudiments du capitalisme apparaissent ;
• Le servage était formalisé : les paysans étaient la propriété du propriétaire foncier, qui pouvait être vendu, acheté et hérité ;
• Renforcement du rôle de la noblesse : un noble ne peut être privé de son domaine ;
• La population urbaine était reconnue comme une classe particulière : d'une part, elle était indépendante, et d'autre part, attachée aux villes ( population citadine) et contraints de payer des « impôts » - des droits monétaires et en nature ;
• Augmentation des impôts directs ;
• Restriction de la liberté des cosaques ;
• Publié en 1649 Code de la cathédrale- l'ensemble principal de lois qui s'appliquent à toutes les industries et à tous les domaines contrôlé par le gouvernement de l'économie au gouvernement;
• L'économie du pays est basée sur l'agriculture ;
• Développement de nouveaux territoires en Sibérie, dans la région de la Volga et aux frontières sud de l'État.

Riz. 1. La Place Rouge dans la seconde moitié du XVIIe siècle dans le tableau de Vasnetsov

Émeutes de « l’ère rebelle »

Tous les événements du XVIIe siècle brièvement mentionnés ci-dessus ont conduit à une détérioration de la situation économique et sociale de la population russe et, par conséquent, à une augmentation massive du mécontentement.

Contradictions internes changement fréquent autorités, innovations « aventureuses », appauvrissement de la population, faim, retard économique - telles sont les principales raisons de la « fermentation » croissante parmi les résidents urbains et ruraux.

En bas, tout couvait constamment et il suffisait d'une étincelle pour allumer un grand feu : les mouvements populaires. Cependant, chaque rébellion avait besoin de sa propre étincelle – une raison spécifique. Le tableau suivant montre les plus grands soulèvements " âge rebelle» en Russie avec une description de la raison principale, indiquant la date, les participants au mouvement, décrivant le déroulement du soulèvement et résumant les résultats.

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Riz. 2. Pièces de cuivre du XVIIe siècle

Tableau "Âge rebelle"

Un trait commun à toutes les émeutes du XVIIe siècle en Russie était la spontanéité et les illusions tsaristes prononcées. En d’autres termes, les « rebelles » et leurs chefs n’ont ni pensé ni pris aucune mesure contre le roi. Au contraire, ils croyaient en son pouvoir absolu et en son infaillibilité, et croyaient que l'autocrate ne savait pas ce que faisaient ses sujets - les boyards, les gens de la Douma, les propriétaires fonciers et les gouverneurs -.

Riz. 3. Portrait du tsar Alexeï Mikhaïlovitch

Tous les soulèvements populaires, à l'exception de la révolte de Streletsky, se sont produits sous le règne d'Alexeï Mikhaïlovitch, paradoxalement surnommé le Plus silencieux.

Qu'avons-nous appris ?

Le XVIIe siècle de l'histoire de la Russie, étudié en 10e année, est resté dans les mémoires pour « l'abondance » de soulèvements populaires et d'émeutes. Le tableau détaillé « L'ère rebelle » raconte de quel siècle il s'agissait, avec qui les mouvements populaires sont associés - avec quels noms, le règne de quels rois et quelles villes sur la carte de la Russie.

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1. Soulèvements populaires XIe siècle, les Mages et l'opinion des historiens. Au 11ème siècle Plusieurs soulèvements populaires éclatèrent en Russie. En partie le soulèvement […]

1. Les soulèvements populaires du XIe siècle, les mages et l'opinion des historiens.

Au 11ème siècle Plusieurs soulèvements populaires éclatèrent en Russie. Les soulèvements ont été provoqués en partie par de mauvaises récoltes, en partie par le mécontentement à l'égard du nouvel ordre féodal de la Russie. Mais le Conte des années passées cite certains mages comme les chefs des premiers soulèvements. Depuis les Mages, il est devenu habituel de croire qu'ils étaient prêtres païens. C’est le sens qu’on donne au mot « magicien » depuis le XVIIIe siècle.

C’est ainsi qu’on le considère encore. historien soviétique V.V. Mavrodine écrivait au début des années 60 :

« La particularité de ce mouvement populaire résidait dans le fait qu'à la tête des Smerds qui se sont rebellés contre le « vieil enfant » se trouvaient les mages, qui cherchaient à utiliser le soulèvement anti-féodal du peuple pour revenir à l'ancien préchrétien. cultes.

Ce ne fut pas la seule tentative des mages de revenir influence passée. Dans le "Conte des années passées" sous 1071, il y a une histoire sur les représentations des mages à Kiev, Novgorod et dans le pays de Souzdal, en particulier à Belozer.

V.V. Mavrodin « Les soulèvements populaires dans la Russie antique », M.. 1961.

B. A. Rybakov a écrit à propos de ces soulèvements au début des années 80 :

« En 1024, les Mages, installés à Souzdal, soulevèrent une « grande rébellion » dans toute la région de la Haute Volga ; en 1071 deux « magiciens » ordonnèrent immense espace de la Volga à 300 km au nord jusqu'à Beloozero. Dans les deux cas, des prêtres païens (peut-être d’origine locale Meryan-Vep) effectuaient des sacrifices humains : « et les deux mages tuèrent de nombreuses femmes et prirent leurs biens pour eux ».

B. A. Rybakov « Paganisme de la Rus antique », M. 1988.

N.N. Veletskaya a directement lié le meurtre de personnes nobles et riches par les mages à la manifestation du rituel archaïque d'envoi des personnes âgées « dans l'autre monde » (se référant pour une raison quelconque à la description de Rubruk des coutumes du Tibet et d'Hérodote à sa description de Coutumes indiennes) :

« D'après les témoignages de la Chronique Ipatiev, il est clair que le meurtre prématuré de vénérables vieillards au 11ème siècle. C'était encore un caractère rituel, ayant une fonction agraire-magique, mais c'était déjà une action épisodique. L’expression « tenir gobineau » peut être interprétée à la fois comme « retarder la croissance des grains » et comme « créer un obstacle à la récolte ». Très probablement, les preuves indiquent que les mages ont envoyé de dignes représentants de l'ancienne génération dans « l'autre monde » pour éviter les mauvaises récoltes imminentes. La dégradation du rituel se manifeste par la peur d'une menace, associée dans une certaine mesure au fait qu'il y avait ceux sur terre pour qui il était temps d'aller chez leurs ancêtres. Apparemment, la dégradation de cette coutume se manifeste également par l’abandon de sa pratique régulière et opportune.

N. N. Veletskaya, « Symbolisme païen des rituels archaïques slaves », M., 1978.

L’opinion selon laquelle les mages de ces soulèvements étaient des prêtres païens n’a pas changé au XXIe siècle. I. A. Froyanov est entièrement d'accord avec l'opinion de N. N. Veletskaya et développe son hypothèse. Dans son livre « Ancient Rus' », il a consacré de nombreuses pages au raisonnement selon lequel ces soulèvements étaient une réaction de la population païenne de Rus' :

« Ainsi, le Conte des années passées a donné l'image des représailles des mages contre les « meilleures épouses », qui, avec leurs sortilèges néfastes, auraient retardé la récolte, provoquant une « pénurie » dans la région de Rostov. Les mages, selon le chroniqueur, « ont emporté les « biens » des « épouses » assassinées. Le transfert de la propriété des « meilleures épouses » aux mages a une certaine signification. L'homme ancien, comme on le sait, spiritualisé le monde, habitant avec les esprits, bons et mauvais, tous les objets avec lesquels il est entré en contact d'une manière ou d'une autre. A cela il faut ajouter que, selon les païens, dans les choses appartenant à l'homme, il y avait une particule du propriétaire de ces choses, qui reflétait la conscience païenne générale de l'inséparabilité du monde des personnes et du monde des objets, et, finalement, la nature. Les caractéristiques mentionnées de la pensée païenne permettent d'expliquer pourquoi les mages se sont emparés de la propriété (« domaine ») des « meilleures épouses ». Ils l'ont fait parce que cette propriété portait le cachet de l'action. forces du mal, la sorcellerie."

I. A. Froyanov « Rus antique » des IXe-XIIIe siècles. Mouvements populaires. Pouvoir princier et veche", M., 2012.

Il semblerait que le sujet soit clos. Les premiers soulèvements en Russie ont été menés par des prêtres païens, point barre.

2. Les mages ne sont pas des prêtres païens.

La principale erreur dans la compréhension de l’essence des chefs rebelles est que, pour une raison quelconque, le terme « magicien » est traduit par « prêtre païen ». Bien que « magicien » lui-même et les significations dérivées de ce mot ne se rapportent pas à la religion. Un Mage est un spécialiste des sorts, c'est-à-dire un sorcier. Mais les sorciers n’ont jamais été ministres de cultes nulle part. Les sorciers pouvaient adorer tel ou tel dieu, mais ils n'étaient pas les serviteurs des dieux, tout comme aujourd'hui une grand-mère guérisseuse qui murmure des complots n'est pas une servante païenne du culte. Dans la traduction slave du Nouveau Testament, trois sorciers de l'Est sont appelés mages, venus adorer Jésus, qui dans l'original sont appelés magiciens (en les temps anciens le mot « magicien » désignait déjà alors non seulement un ministre du culte zoroastrien, mais aussi un sorcier oriental). Mage est un sorcier, la sorcellerie consiste à conjurer - c'est précisément le sens dans lequel ces mots existaient dans Ancienne langue russe. Voici à quoi cela ressemble dans le dictionnaire de I. I. Sreznevsky :

La terminologie du paganisme slave, assez ancienne et précise, ne tolérait pas les doubles interprétations. Un ministre du culte, c'est-à-dire une personne qui servait les dieux au temple et dirigeait des rituels religieux, était appelé « prêtre » (prêtre, prêtre). Le mot vient du mot « zhreti » – « sacrifier ». Le sacrifice aux dieux était appelé « treba » (treba). La terminologie païenne était encore vivante au XIe siècle. et nos ancêtres s'en souvenaient et ne le confondaient pas. Ainsi, en décrivant la réforme païenne du prince Vladimir, le chroniqueur du Conte des années passées (ci-après dénommé PVL) a écrit : « ET ils mangent ce sont les dieux, et j'amène mes fils, et à l'intimidateur démon et profaner la terre exigences les leurs. Et devenir souillé exigences Terre et colline russes«.

Les mages tuent les femmes.

Si les dirigeants des soulèvements faisaient réellement des sacrifices humains aux dieux païens, alors les contemporains remarqueraient certainement ce fait. Cependant, les chroniqueurs n'ont en aucun cas noté les actions des mages avec une terminologie païenne, ce qui est assez étrange. Encore plus étrange est le transfert des biens des personnes assassinées. Le paganisme slave ne connaît pas une telle coutume. Le contemporain Jan Vyshatich parle des meurtres de personnes par les mages spécifiquement comme un meurtre, et non comme un sacrifice : « … et tué<…>de nombreuses épouses », « Et le discours de Yan aux chauffeurs : « Quelle patrie a été tuée à cause de cela ? Dans la langue russe ancienne, la signification du mot « meurtre » et de ses dérivés était exactement la même qu’aujourd’hui.

Ainsi, les contemporains ne considéraient pas les mages comme des prêtres païens. Les mages n'étaient pas considérés comme tels même plus tard. Ainsi « Stoglav » définit les mages comme des sorciers et des astrologues : « ...les mages et les sorciers leur apportent l'aide d'enseignements démoniaques ; Les kudes frappent les portes aristotéliciennes et regardent les tirages au sort, prédisent l'avenir par les étoiles et les planètes et regardent les jours et les heures.". (« La Porte d'Aristote » est un ouvrage populaire sur l'astrologie en Russie, le rafli est une méthode populaire de divination).

Et surtout : la société clanique slave n'était pas divisée en classes, comme les Celtes, ni en varnas et castes, comme les Indiens. La classe sacerdotale n’existait donc tout simplement pas. Servi comme prêtres Chers gens, choisi par la communauté, ou le rôle de prêtre était exercé par le chef du clan ou le prince. Avec le baptême de la Rus', le besoin de prêtres disparut (cela rôle social transmis aux prêtres chrétiens) et le sacerdoce a tout simplement disparu de la vie de la Russie antique. Mais les sorciers sont restés parce qu’ils étaient à la fois médecins, agronomes, météorologues et analystes. Il n'y avait aucun moyen de les remplacer par des spécialistes scientifiques à cette époque (cela n'était possible qu'au XXe siècle, lorsque Pouvoir soviétique). Par conséquent, bien que l'Église et les autorités aient lancé des éclairs et du tonnerre sur les sorciers et les guérisseurs, ils ont essayé de ne pas les toucher, préférant se battre. manifestations externes paganisme.

Mais alors, qui étaient les mystérieux sages des soulèvements du XIe siècle ?

3. Soulèvements populaires du XIe siècle. dans Le Conte des années passées.

La rébellion de 1024 apporte peu d’informations sur la question d’intérêt. Après la mort du prince Vladimir en 1015, une guerre de pouvoir éclata entre ses nombreux descendants, ce qui eut un effet déplorable sur l'économie du pays. En 1024, la famine commença dans le pays de Souzdal. Certains magiciens ont déclenché une rébellion à Souzdal. Les mages accusaient les « enfants aînés », c'est-à-dire la noblesse locale, de cacher de la nourriture. Les mages étaient probablement des agitateurs expérimentés, et les gens étaient irrités par l'inaction des autorités et "Il y a eu une grande rébellion...". Les rebelles de Souzdal ont tué des nobles et des riches et pillé leurs cours. Les autorités ont réagi rapidement : elles ont acheté de la nourriture aux Bulgares de la Volga et la rébellion a échoué. Le prince Yaroslav le Sage et sa suite sont venus à Souzdal et ont arrêté les chefs de la rébellion. Après un bref procès, certains mages furent exécutés, d'autres expulsés (PVL ne précise pas où ils furent expulsés).

Il convient de noter que le chroniqueur chrétien a réagi très calmement au fait même du soulèvement des Mages, ce qui est très étrange, car les Mages étaient censés menacer directement le christianisme qui venait de s'implanter en Russie. Il n'y a aucune information sur la nature païenne du soulèvement. Mais ici motivations socialesÀ première vue, les mages se sont prononcés contre les riches, c'est-à-dire qu'ils considéraient la richesse de manière négative, ce qui n'est pas typique des prêtres païens.

Soulèvement de Novgorod, 60-70. XIe siècle

À la fin des années 60 ou au début des années 70 ( date exacte inconnu) le sorcier réapparut à Novgorod. Ce sorcier a déjà commencé une agitation antichrétienne : « . .. a parlé aux gens, se faisant passer pour Dieu, et a trompé beaucoup, presque toute la ville, il a dit : « Je prévois tout » et, blasphémant la foi chrétienne, a assuré que « je traverserai le Volkhov devant tout le monde". Et cela a suffi à déclencher l'émeute. Le Mage commença à appeler au meurtre de l'évêque et la foule le suivit. Le prince Gleb Svyatoslavovich et sa suite ont rencontré la foule dans la cour de l'évêque. L'évêque en costume complet, une croix dans les mains, tenta de raisonner la foule : « Celui qui veut croire le sorcier, qu'il le suive ; celui qui croit Dieu, qu'il aille à la croix.", mais l'appel n'a pas été entendu : le peuple est resté avec le sorcier, mais le prince et sa suite sont restés à côté de l'évêque. Alors Gleb Svyatoslavovich, voyant qu'il ne pouvait pas résister à la ville entière, a décidé d'étouffer la rébellion dans l'œuf. Cachant la hache sous son manteau, il s'approcha du sorcier et lui demanda :

« Savez-vous ce qui se passera demain et ce qui se passera jusqu'à ce soir ? Il a répondu : « Je sais tout. » Et Gleb a dit : « Savez-vous ce qui va vous arriver aujourd'hui ? "Je ferai de grands miracles", a-t-il déclaré. Gleb, sortant une hache, coupa le sorcier, et il tomba mort, et le peuple se dispersa.»

Le dénouement est surprenant : juste au moment où le peuple était prêt à se rebeller et à verser le sang, après la mort du sorcier, les gens vaquaient simplement à leurs occupations. Il faut penser que nous ne connaissons que le point culminant des événements. Même à cette époque lointaine, les gens étaient assez sensés pour simplement croire un voyou qui déclarait soudain qu'il était un dieu et un prophète et qu'il pouvait marcher sur l'eau. Et non seulement croire, mais aussi aller tuer l'évêque. Force est de constater que cette rébellion fut soigneusement préparée et que seule la détermination du prince permit d’éviter bien des effusions de sang. Le cœur de la rébellion était précisément le sorcier sans nom - dès qu'il fut éliminé, la rébellion s'éteignit immédiatement d'elle-même.

Mais qui était ce sorcier ? Et qui a provoqué la rébellion ? Un prêtre païen ? Le chroniqueur n'y fait même pas allusion. Il n'écrit que sur les démons qui séduisent les gens, ce qui correspond bien à sa vision du monde. homme médiéval. Le Mage était clairement anti-chrétien. Il a non seulement appelé au meurtre d'un ecclésiastique, c'est-à-dire s'est opposé à l'Église, mais a également prononcé des prophéties et a même menacé de répéter l'un des miracles de Jésus-Christ. Et pas une seule mention de dieux païens.

En 1071, la famine éclata dans la région de Rostov. A cette époque, deux sages sont venus de Yaroslavl. Il est peu probable que des prêtres païens vivraient paisiblement à Yaroslavl. Par conséquent, les deux cachaient leur véritable identité. Cette fois, la propagande des Mages fut caractère social. Ils ont convaincu les gens que les femmes nobles cachaient de la nourriture. Grâce à une astuce simple (ils coupaient les vêtements des femmes et montraient aux gens de la nourriture ou des produits de luxe), ils ont convaincu les gens qu'ils avaient raison. A commencé massacres femmes. Les biens ont été confisqués à des personnes nobles et riches et, comme l'écrit le chroniqueur, ils les ont pris pour eux-mêmes, mais ils les ont très probablement distribués aux gens ordinaires, sinon il serait difficile d'expliquer le large soutien populaire des mages. Bientôt, toute une communauté d'adhérents d'environ 300 personnes s'est formée autour d'eux, qui se sont promenés dans les villes et ont commis des meurtres et le partage des biens. Mais à Beloozero, les rebelles ont rencontré Yan Vyshatich, le futur tysyatsky de Kiev, le chef de la milice de la ville, qui, avec un petit détachement, collectait le tribut. Apparemment, Jan a fui Kiev après le soulèvement de 1068 et est entré au service du prince de Tchernigov, Sviatoslav. Ayant appris que les Mages étaient des smerda (personnes, sujets) de son prince, il ordonna leur arrestation, mais fut refusé. Après un bref combat, les rebelles s'enfuirent, tuant le prêtre qui accompagnait Jan. En entrant dans la ville, Jan ordonna que les mages soient livrés, ce qui fut fait. Et puis un dialogue intéressant a eu lieu.

« Et il leur dit : « Pourquoi ont-ils tué tant de gens ?

Ils ont dit : « Ils détiennent des réserves, et si nous les détruisons, il y aura de l’abondance ; si tu veux, nous sortirons devant toi le blé, ou le poisson, ou autre chose.

Yan a déclaré : « En vérité, c’est un mensonge ; Dieu a créé l'homme à partir de la terre, il est constitué d'os et de veines de sang, il n'y a rien d'autre en lui, personne ne sait rien, seul Dieu le sait.

Ils dirent : « Nous savons comment l’homme a été créé. »

Il a demandé : « Comment ?

Ils répondirent : « Dieu s'est lavé dans les bains publics et a transpiré, s'est essuyé avec un chiffon et l'a jeté du ciel sur la terre. Et Satan s'est disputé avec Dieu pour savoir qui devrait créer l'homme à partir d'elle. Et le diable créa l'homme, et Dieu mit son âme en lui. C'est pourquoi, si une personne meurt, va sur terre corps et âme à Dieu. »

Yan leur dit : « En vérité, le démon vous a trompé ; en quel dieu crois-tu ?

Ils répondirent : « À l’Antéchrist ! »

Il leur dit : « Où est-il ?

Ils dirent : « Il est assis dans l’abîme. »

Yan leur a dit : « Quel genre de dieu est-ce s'il est assis dans l'abîme ? C'est un démon, et Dieu est au ciel, assis sur un trône, glorifié par les anges, qui se tiennent devant lui avec crainte et ne peuvent le regarder. L’un des anges a été renversé – celui que vous appelez l’Antéchrist ; il a été précipité du ciel à cause de son arrogance et est maintenant dans l'abîme, comme vous le dites ; il attend que Dieu descende du ciel. Dieu enchaînera cet Antichrist et le mettra dans l’abîme, le capturant avec ses serviteurs et ceux qui croient en lui. Vous recevrez également des tourments de ma part ici, et après votre mort là-bas.

Ils dirent : « Les dieux nous le disent : vous ne pouvez rien nous faire !

Il leur dit : « Les dieux vous mentent. »

Ils répondirent : « Nous nous tiendrons devant Sviatoslav, mais vous ne pourrez rien nous faire. » Yan a ordonné de les battre et de leur arracher la barbe.

Lorsqu’ils furent battus et que leur barbe fut arrachée avec un éclat, Yan leur demanda : « Que vous disent les dieux ?

Ils répondirent : « Nous devons nous présenter devant Sviatoslav. ».

Exécution des mages par Jan Vyshatic.

La persistance avec laquelle les rebelles se sont précipités vers le prince est surprenante, comme s'ils étaient sûrs de rester impunis ou que leur objectif était de comparaître devant le prince. Apparemment, Jan Vyshatich se doutait de quelque chose, c'est pourquoi il a remis les mages aux proches des femmes tuées par les rebelles, en guise de représailles. Apparemment, il ne voulait pas que ces sages transmettent leurs pensées au prince.

Selon les historiens, il s'agit d'un enregistrement des souvenirs directs de Jan Vyshatic, réalisé environ trente ans après les événements. Il y a trop de détails dans l’histoire que lui seul pouvait voir. Il a donc pu oublier certains détails au fil des années, mais en général les événements sont décrits de manière fiable.

4. Les Mages sont des missionnaires de la secte manichéenne des Bogomiles.

Le soulèvement de 1071 avait une orientation sociale prononcée : la destruction de l'inégalité de propriété et la redistribution de la propriété (sinon on ne sait pas pourquoi les rebelles ont si facilement donné les biens des exécutés aux mages). Les trois soulèvements sont unis par les figures des chefs mages. Mais il est très douteux qu’il s’agisse de prêtres païens. La doctrine de l’égalité sociale (dans sa forme primitive : prendre tout, diviser et tuer les riches) est déjà supérieure à la philosophie païenne générique. Et l’orientation antichrétienne des soulèvements est alarmante. Les prêtres païens n'avaient rien à craindre dans la Russie antique. Ils ont simplement cessé d'être prêtres. Dans la société russe ancienne, seuls les sorciers conservaient un certain nombre de fonctions antérieures : divination, prévision météorologique, exécution de certains rituels liés à la fertilité, guérison et fabrication d'amulettes. Avec la christianisation, les prêtres ont dû céder à l'église des fonctions telles que les cérémonies de naissance, les mariages et les funérailles. Les anciens prêtres ne se cachaient même pas, mais vivaient tranquillement parmi le peuple. Peut-être que d'anciens prêtres accomplissaient de tels rituels illégalement.

Regardons la miniature de la Chronique de Radziwill (la chronique du XVe siècle, mais remonte à la chronique du XIIIe siècle, et les chercheurs datent les miniatures d'une époque encore plus ancienne), où l'artiste a représenté le sorcier de Novgorod et le prince Gleb .

Exécution du Mage.

Le prêtre « païen » a l’air très étrange, voire étranger. Il semble que l'artiste ait voulu montrer précisément l'étrangeté du sorcier. Un visage rasé (c'est en Russie, où il y avait une attitude respectueuse envers une barbe !), cheveux longs, de riches vêtements étranges. Non, ce n'étaient pas des prêtres païens. Remarquez quelles absurdités le « magicien » s’est soudainement mis à débiter en parlant de la création de l’homme ! Ce n'est pas un concept païen. Dans la mythologie païenne, les dieux créent les humains à partir de bois, d'argile et de pierre. Il y a ici une sorte de légende pseudo-chrétienne bizarre. Et plus encore, un prêtre païen ne mentionnerait pas les personnages chrétiens.

De ce fait, on peut généralement identifier les principales caractéristiques de l'idéologie des « mages » : la haine du christianisme, la haine de l'Église, l'idée d'égalité sociale.

L’histoire connaît une telle idéologie : c’est le manichéisme. L’enseignement même du fondateur iranien de la religion, Mani, est très complexe, déroutant et, surtout, il était secret pour les adeptes ordinaires. En bref, Mani a enseigné que la matière (c’est-à-dire notre monde) est mauvaise, une partie des ténèbres du monde, qui veut juste absorber la lumière divine de la vérité. L'âme humaine est constituée de fragments de cette lumière, absorbés par la matière à la suite d'un cataclysme universel. Par conséquent, l’âme devait être sauvée du mal de la matière par la mort. Les Manichéens prônaient un mode de vie ascétique et n'aimaient pas beaucoup les chrétiens. L. N. Gumilyov a qualifié le manichéisme d'anti-système, c'est-à-dire l'intégrité systémique des personnes ayant une vision du monde négative. En effet, considérer notre monde comme mauvais, c'est déjà trop, et les Manichéens n'aimaient ni le monde ni les hommes, ils cherchaient à s'unir à la « lumière », en se libérant des chaînes de la matière. Et les gens qui entouraient les Manichéens ont répondu avec hostilité, car partout où les Manichéens allaient, ils commençaient leurs activités destructrices, détruisant les peuples et les États.

Même si la foi manichéenne interdisait de mentir, elle ne s’appliquait qu’à son propre peuple ; il était possible de tromper les autres, car cela était nécessaire pour « sauver » les « infidèles » des chaînes des ténèbres. Les Manichéens pénétrèrent donc dans la société étrangère en portant familier à la population masques : avec les chrétiens, ils prétendaient être chrétiens, avec les bouddhistes, ils étaient bouddhistes. Ainsi en Iran on portait un masque zoroastrien et au 6ème siècle. leur chef Mazdak a même accédé au pouvoir, commençant l'exécution de la noblesse et des riches, distribuant les richesses aux pauvres, y compris les harems de la noblesse. Dans l’Orient musulman, le manichéisme a pris la forme de sectes ismaéliennes et du wahhabisme moderne.

Au 7ème siècle les Manichéens pénétrèrent dans Asie Mineure, où ils prirent le nom de Pauliciens, où ils fondèrent même leur propre république, d'où ils menèrent des raids prédateurs sur Byzance, détruisant des églises chrétiennes.

Au 10ème siècle Le manichéisme pénétra en Bulgarie et, sous le nom de Bogomils (Bogomil était le nom du fondateur de la secte en Bulgarie), se répandit dans tous les Balkans. Par l'Italie, les Bogomiles pénétrèrent en France et en Allemagne, où ils prirent les noms de Cathares, Vaudois, Albigeois et Patarens.

Afin de faciliter l'attraction de nouveaux adhérents, les Manichéens modifièrent leur enseignement, le modernisant au christianisme. Notre monde, comme le disent maintenant leurs enseignements, a été créé par Satan, ou plutôt, il était encore l'ange Satanail, qui enviait Dieu et créait monde matériel, confinant des particules de lumière divine sous la forme d'une âme dans la tombe de la matière. Comparez avec les discours du sorcier Jan Vyshatic sur la création de l'homme par Satan, dans laquelle Dieu a mis son âme. Apparemment, nous avons devant nous une version de l'enseignement manichéen, développée spécifiquement pour la Rus'.

Il existe également une explication à la mention par les « mages » de certains dieux qu’ils adorent. Les Bogomiles étaient dualistes : ils vénéraient également le bon dieu du Ciel et le mauvais dieu de la Terre. De plus, les Bogomiles croyaient qu'une personne devait choisir elle-même quel dieu adorer en fonction de son caractère. Ainsi, parmi les satanistes Bogomiles, Satanail était un bon dieu, que le Dieu du Ciel enviait et envoyait donc toutes sortes de troubles sur la terre, comme des orages.

La propagation du bogomiliisme en Europe.

Si le bogomiliisme a pénétré en Europe, n’aurait-il pas pu pénétrer en Russie ? Comment est-ce possible ? Et ça a pénétré. Les Bogomiles pénétrèrent sous l'apparence de mages, bien qu'ils fussent les mêmes mages que les maçons étaient maçons. Les Bogomiles sont venus en Europe comme tisserands. S'étant installés dans une société étrangère, ils commencèrent une agitation clandestine parmi la population, recrutant des adeptes. En Europe, où la société clanique était complètement brisée par les ordres féodaux et où l'Église et le gouvernement ne correspondaient plus au concept de justice, cela était facile. Les Bogomiles ont profité des inégalités sociales et du mécontentement de la population (et absolument tout le monde en Europe était mécontent de la population). L'Église chrétienne étant un concurrent direct des Bogomiles, ils n'hésitèrent pas à la dénoncer, soulignant notamment la richesse de l'Église, appelèrent les icônes idoles et le pape Satan, et affirmèrent que Dieu n'avait pas besoin d'églises et appelait à vivre modestement, comme les premiers apôtres. Cela a suscité une vive réaction parmi la population. Finalement, l’Église bogomile en Europe est devenue si grande qu’elle est devenue une menace pour pays européens. J'ai dû le faire contre les Bogomiles Croisades et introduisez l'Inquisition.

De la même manière, les Bogomiles commencèrent à pénétrer en Russie. Apparemment, ils ont décidé que les meilleurs masques de la Russie seraient ceux des mages-sorciers. Et puis les Bogomiles ont mal calculé. Et si les autorités de Byzance et des États européens longue durée n'a même pas remarqué que la secte manichéenne grandissait et se renforçait sous leur nez, puis en Russie, cela a été rapidement remarqué, car des légendes folles sur Satan, qui a créé l'homme avec de vrais mythes païens ne pouvait pas être confondu.

5. Pourquoi le manichéisme n'a-t-il pas eu d'effet destructeur sur la Russie ?

Bien sûr, au début, les autorités de la Russie ne comprenaient pas encore à quel type d'infection elles étaient confrontées, elles avaient simplement le sentiment que quelque chose d'étranger était arrivé en Russie, ce qui menaçait d'émeutes et de rébellions. Par conséquent, ils ont agi simplement et durement - ils ont détruit les instigateurs de l'émeute sans toucher le peuple, de sorte que le peuple n'a pas été amer par la répression et n'a pas considéré les Bogomiles morts comme des « victimes innocentes ». Mais le concept antichrétien abstrus de Bogomile lui-même n'a pas trouvé de réponse parmi la population de la Russie. Elle était trop étrangère. Le peuple pouvait encore se rebeller contre l’injustice, mais il n’avait plus le désir d’aller à la mort pour « l’union avec la lumière ». C'est pourquoi l'enseignement bogomile est resté à jamais clandestin en Russie, éclatant parfois sous la forme d'hérésies, que les autorités ont justement et durement réprimées.

On ne peut pas dire que les activités des Bogomiles soient restées longtemps secrètes. Peu après les premiers discours des Bogomiles, les autorités laïques et ecclésiastiques ont dénoncé les mages imaginaires, et ce dès la fin du XIe siècle. Les enseignements contre le bogomiliisme se répandent dans toute la Russie.

Il convient de noter que l’Église de la Russie antique n’était pas encore profondément embourbée dans le luxe et la corruption, comme l’Église catholique d’Europe. Par conséquent, la propagande antichrétienne des Bogomiles en Russie a simplement été ignorée par la population, car elle ne reflétait pas la réalité.

Si des secrets surgissaient en Russie Sectes manichéennes puis ils sont morts dans l'incendie Invasion mongole, laissant derrière lui des légendes sur Satanail dans le folklore russe. Les Bogomiles pénétrèrent en Russie même après l'invasion mongole, créant diverses hérésies, comme l'hérésie de Strigolnik, mais ces hérésies furent rapidement réprimées par les autorités.

Mais surtout, les Bogomiles n'ont pas trouvé de contact avec les autorités supérieures ni de sympathie pour les opinions manichéennes parmi la population, comme cela s'est produit en Europe. Pour ces raisons, le manichéisme en Russie est resté un petit mouvement sectaire marginal.

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Souzdal. 1024

Dans le pays de Souzdal, a eu lieu l'un des premiers soulèvements populaires majeurs de l'ancienne Rus' que nous connaissons d'après nos sources. La raison en était la famine qui s'est emparée du pays de Souzdal en 1024 et y a provoqué une « grande rébellion ». L'ancienne chronique russe « Le Conte des années passées » rapporte que les gens ordinaires ont commencé à tabasser les « vieux enfants », c'est-à-dire la noblesse laïque et ecclésiale locale, qui avait caché au peuple des réserves de céréales, et que ce soulèvement populaire était dirigé par les mages - les prêtres de l'ancienne religion préchrétienne des Slaves . La «vieille enfant» a évidemment profité du désastre du peuple - la faim, en prenant du pain dans ses mains et en le vendant à crédit aux affamés à un prix exorbitant.
Ainsi, l'Église et la noblesse asservissaient les gens des environs, les asservissaient, les forçaient à travailler pour eux-mêmes dans leur propre pays. économie féodale. En arrivant dans la région de Souzdal, le prince Yaroslav captura les magiciens, en exécuta brutalement certains et en envoya d'autres en exil.

Rostov. 989

Les autorités princières de Rostov décidèrent de baptiser la population locale. Tous les citadins ont été emmenés dans les eaux du lac Néron et divisés en groupes de 10 à 15 personnes chacun. Des prêtres byzantins spécialement invités naviguaient sur des bateaux entre les groupes et baptisaient les habitants, en leur donnant un nom par groupe. Évidemment, les prêtres étaient payés à la pièce et non à l'heure. Détruit lieux de culte païens, les livres ont été détruits et les sages ont été brûlés.
Dans le même temps, malgré la soumission extérieure, la population a résisté pendant de nombreuses années aux innovations : elle a soulevé des soulèvements, restauré ses temples à Veles et Yarila. Ainsi, en 1071, le premier évêque Léonty fut tué à Rostov. Mais en 1073, Jan Vyshatich, de Kiev, réprima brutalement le dernier soulèvement de Rostov. Les païens ont dû abandonner expression ouverte leur foi, déguisant leurs rituels conformément aux enseignements chrétiens.

Novgorod.

Novgorod est la deuxième plus grande ville de la Rus' antique après Kiev - en dans une plus grande mesure a conservé sa religion païenne. Son importante population locale a résisté à la fois à l'Église chrétienne et aux princes de Kiev, qui cherchaient à soumettre Novgorod, à placer leurs guerriers dans une position particulièrement privilégiée et à contraindre les Novgorodiens à payer un tribut. Ce n’est pas un hasard si une ancienne légende raconte que les gouverneurs du prince de Kiev Vladimir, Dobrynya et Putyata ont baptisé les Novgorodiens « par le feu et l’épée ».
Les années 1070 sont marquées dans l'histoire de Novgorod et de toute la Russie antique comme une période d'éruption de troubles païens. La région la plus « rebelle » était le nord-est de la Rus' - les terres autour de Rostov, Souzdal et Mourom. Ici Prêtres chrétiens ils ont eu l'impression d'être restés longtemps dans un environnement hostile population locale, qui adhérait à la religion slave originelle. Le contrôle des sentiments religieux des habitants des territoires de la Rus' éloignés des centres urbains restait entre les mains des prêtres magages, devins et guérisseurs (d'eux venait le mot « magie »).
En 1071, ils se font connaître à Novgorod. L'un des mages rassembla les Novgorodiens autour de lui et, à la suite du sentiment populaire, organisa un soulèvement. L'écrasante majorité des citadins étaient du côté de la foi slave originelle. Mais les autorités étaient converties depuis longtemps au christianisme et ne tenaient pas particulièrement compte de l'opinion des riverains.
A la question du prince : « Que va faire le sorcier aujourd'hui ? », celui-ci, sans se sentir trompé, répondit qu'il ferait « de grands miracles ». Le prince Gleb sortit une hache de sous son manteau et tua méchamment le sorcier slave. Après cela, les Novgorodiens, bien qu'ils n'aient pas changé d'avis, ont été contraints de se disperser.

Raisons des soulèvements :

Le christianisme, qui supplanta le culte des anciens dieux par le culte des saints byzantins, pénétra en Russie avec d'extrêmes difficultés. Dans le même temps, la noblesse ecclésiastique et laïque locale, profitant de sa richesse, s'enrichit grâce à l'exploitation de la population locale et asservit ses proches.
L'Orthodoxie (des mots « glorifier la Règle ») était la foi native des Slaves ; elle a résisté avec succès au christianisme introduit par la force de l'épée.
Volkh est un représentant de sa religion natale et familière. Lui-même est issu du milieu communautaire, il est proche des ruraux. Dans l'esprit des ruraux, le sorcier est associé à un État libre, sans affluents princiers, virniks et autres « maris » princiers. Quand le sorcier était là, il n'y avait ni tributs, ni charrettes, ni virs, la terre appartenait aux membres de la communauté, leurs biens étaient des terres, des champs, des champs de maïs, des récoltes et des forêts. Ils célébraient d'anciennes fêtes, adhéraient à leurs coutumes indigènes et priaient leurs dieux indigènes. Désormais, non seulement dans les chambres hautes et les gridnitsa princières, mais dans toute la Russie, le sorcier fut remplacé par un prêtre et un danshik princier venus de Byzance.
Tributs et extorsions, impôts et charrettes, apparition de nouveaux propriétaires sur les terres communales - boyards et monastères, expropriation des terres et terres communales, asservissement par le « vieil enfant » local, introduction du christianisme et apparition d'églises sur le site de temples et de bosquets sacrés - tout cela pour des raisons évidentes provoqué chez les Russes une haine farouche du pouvoir et de la religion imposée.

Soulèvements populaires dans les années 60 et 70. XIe siècle

Massif spectacles populaires a balayé la Russie kiévienne en 1068-1072. Le soulèvement le plus puissant a eu lieu à Kiev en 1068. Il a éclaté à la suite de la défaite subie par les fils de Yaroslav (Yaroslavichs) - Izyaslav, Sviatoslav et Vsevolod - face aux Polovtsiens.

A Kiev, sur Podol, dans la partie artisanale de la ville, une réunion a eu lieu. Les habitants de Kiev ont demandé aux princes de fournir des armes afin de combattre à nouveau les Polovtsiens. Les Iaroslavitch ont refusé de remettre les armes, craignant que le peuple ne les retourne contre eux. Ensuite, le peuple a détruit les tribunaux des riches boyards. grand Duc Izyaslav s'enfuit en Pologne et, seulement avec l'aide des seigneurs féodaux polonais, revint sur le trône de Kiev en 1069. Des soulèvements populaires massifs eurent lieu à Novgorod, dans le pays de Rostov-Suzdal.

Soulèvements de la fin des années 60 - début des années 70 du XIe siècle. exigeait une action vigoureuse de la part des princes et des boyards. La "Vérité russe" a été complétée par un certain nombre d'articles intitulés "La vérité des Yaroslavich" (contrairement à la première partie du code - "La vérité de Yaroslav"). Les ajouts ont pour but de protéger les biens du seigneur féodal et son patrimoine. De « La Vérité des Yaroslavich », nous apprenons la structure du domaine. Son centre était la cour princière ou boyarde. On y trouvait les demeures d'un prince ou d'un boyard, les maisons de son entourage, des écuries et une basse-cour. A la tête de la gestion du domaine se trouvait le majordome du prince - le pompier (du mot « caserne de pompiers » - maison). En plus, il y avait une entrée princière réservée à la perception des impôts.

La richesse du domaine étant la terre, la frontière princière était protégée par une amende extrêmement élevée. Des smerdas et des esclaves dépendants (esclaves, serviteurs) travaillaient sur cette terre. Le travail était supervisé par les anciens ratay (champ), auxquels les esclaves étaient subordonnés, et par les anciens du village, qui surveillaient l'exécution des travaux par les smerds. Il y avait aussi des artisans et des artisanes dans le domaine.

La « Pravda Yaroslavichy » a aboli les vendettas et augmenté la différence de paiement pour le meurtre de diverses catégories de la population, reflétant le souci de l'État de protéger la propriété, la vie et les biens des seigneurs féodaux. L'amende la plus élevée a été payée pour le meurtre de guerriers supérieurs, de pompiers et de serviteurs princiers, dont la vie était évaluée à 80 hryvnia. La vie de la population libre - les gens (maris) - était estimée à 40 hryvnia ; vie des anciens du village et des militaires, ainsi que des artisans - 12 hryvnia ; la vie des smerds qui vivaient dans des domaines et des esclaves - 5 hryvnia.

Depuis émeutes païennesà la protestation sociale

La seconde moitié des IXe et Xe siècles de l'histoire russe a été une période de changements considérables, principalement dans les domaines socio-économique et politique. Offensant propriété privée et propriétaire privé monde libre du passé a radicalement changé le destin des gens. L'adoption du christianisme par la Russie a marqué le début de l'effondrement de la vieille foi païenne, qui dominait les âmes et les pensées des gens pendant de nombreux siècles.

Tous ces changements se sont produits de manière presque synchrone, même si leur rythme par rapport à une série Pays d'Europe occidentale ont été lents en raison de raisons géopolitiques générales pour le développement des terres slaves orientales. Mais à la fin du Xe et au début du XIe siècle, ils sont devenus de plus en plus tangibles, apportant des couleurs complètement différentes à la vie de centaines de milliers de personnes. Ces changements ont été particulièrement douloureux pendant les périodes de bouleversements sociaux aigus - graves querelles princières, les invasions étrangères, catastrophes naturelles- les sécheresses, les famines, les incendies. De nos jours, les troubles ordinaires s'aggravent, de vieux griefs refont surface, les malheurs unissent les gens sur la base d'intérêts communs, la haine envers ceux qu'ils considèrent coupables de tous leurs chagrins et humiliations.

Pendant longtemps, notre science a été dominée par approche de classeÀ phénomènes sociaux, souligné par le marxisme. C'est cette approche qui visait à expliquer le cours de l'histoire à travers la lutte classes antagonistes dans la société, même s'il semble que les fondateurs du marxisme, en véritables dialecticiens, ne se soient pas du tout efforcés de trouver le passe-partout logique le plus simple qui expliquerait toutes les vicissitudes les plus complexes vie publique des temps anciens aux temps modernes. Et un tel passe-partout a été projeté par leurs soi-disant partisans, qui ont fait de la lutte le sens de leur vie. Et comment expliquer l'augmentation des affrontements sociaux dans la Russie antique à une époque où structure de classe société féodale n'a pris forme que lorsque des motivations complètement différentes ont poussé les gens à la confrontation sociale. » De plus, la motivation sociale n'était qu'un parmi tant d'autres qui ont influencé comportement social de personnes,

Nature humaine, vie humaine Et Société humaine sont disposés de telle manière que les contradictions entre par des particuliers, entre groupes de personnes soudés par les mêmes intérêts, entre classes et classes entières sont inévitables. Le caractère inévitable de ces contradictions s’explique par de nombreuses raisons. Premièrement, parce que les gens naissent avec des capacités différentes. Cela ne leur permet pas de percevoir le monde de la même manière et, dans des conditions égales, d’accéder à des chances égales. Deuxièmement, l'inégalité de ces conditions elles-mêmes, déterminées par le statut social des personnes (prince, guerrier, smerd), dans lesquelles même les plus doués de naissance sont contraints d'occuper les échelons inférieurs de l'échelle sociale. Troisièmement, une combinaison de divers situations de vie, dans lequel les gens traversent leur Le chemin de la vie. Au fond, le destin de chaque personne est unique, tout comme lui-même est unique. Une personne réalise très rarement sa vraie valeur, qui est déterminée à la fois par ses capacités innées et par les conditions objectives de son existence, et ainsi possibilités objectives son expression personnelle. Mais chaque personne, même très limitée capacités mentales, comprend et ressent parfaitement la supériorité de l'autre et, avant tout, dans le domaine statut social. C'est ce qui, à bien des égards, rassemble des personnes très différentes en grands groupes fondés sur des intérêts : dans un cas, sur la base d'intérêts violés, dans l'autre, sur la défense de leur position privilégiée déjà conquise. Cela a toujours été le cas, dans toutes les sociétés, et cela continuera de l’être aussi longtemps que l’espèce humaine vivra.

Mais cela ne signifie pas que les gens sont en lutte constante les uns contre les autres. Les gens, les groupes, les domaines, les classes ont besoin les uns des autres et en même temps intérêts individuels personnes, leurs intérêts publics sont parfois directement opposés. Les intérêts personnels d'une personne sont le moteur de la société, mais les intérêts des personnes sont en même temps un « matériau » explosif qui peut faire exploser cette société si l'intensité des contradictions se transforme en intensité des passions, qui s'intensifient si elles prennent le dessus. grandes masses dont les intérêts coïncident.

La Russie antique ne faisait pas exception en ce sens.

Les premières grandes batailles sociales dans l’État naissant ont éclaté lorsque Kiev a écrasé d’autres principautés tribales. Les Drevlyans, les Viatichi et les membres d'autres tribus étaient unis par le désir de défendre leur indépendance et leur liberté. Et ici, les intérêts, disons, du prince Drevlyan Mal et du smerd Drevlyan inconnu ont convergé. Élevé plusieurs fois au Xe siècle. soulèvement contre Kiev des Drevlyans, Viatichi ; Les habitants de Polotsk recherchaient une voie indépendante de développement historique. Le séparatisme tribal était le principal sentiment social qui unissait les gens et les poussait au combat.

Vers la fin du XIe siècle. La Russie, semble-t-il, n'était plus perturbée par les conflits tribaux ou régionaux et rien ne troublait la paix intérieure de son État. Mais c'était impression trompeuse. Certes, il n’y a plus eu d’incendies, comme les soulèvements tribaux, mais les braises du séparatisme politique, qui remontaient à la vie tribale passée, couvaient constamment. Cela se ressentait dans la méfiance sombre et constante des Viatichi, dans la position particulière de Polotsk, qui, pendant des décennies, de génération en génération de ses princes Rog-Voldovitch, mena une guerre sans fin avec Kiev, et dans l'opposition éternelle de Novgorod, qui n'avait pas oublié ses libertés passées de l'ère varègue.

Comme le relations publiques en Russie, l'émergence des riches et des pauvres, la formation de l'élite princière des boyards, le début de son offensive sur les terres des paysans libres, le séparatisme tribal s'est retiré dans l'ombre. Mais d’autres contradictions sont apparues.

Depuis la fin du Xe siècle, depuis l'introduction du christianisme en Russie, des contradictions sont apparues entre ceux qui étaient dévoués à l'ancienne foi païenne et les porteurs des idées du christianisme. Le paganisme était fort, comme déjà mentionné, dans le nord et le nord-est du pays. C'est dans le nord de Novgorod, dans le nord-est de Viatichi, qu'éclatèrent les premiers incendies de désobéissance. Réticence à accepter le christianisme comme nouvelle religion allait de pair avec les anciennes traditions tribales. Et l'aggravé relations sociales, la perte de liberté d'une partie de la population, l'oppression fiscale accrue de la part de l'État et des propriétaires privés n'ont fait que compliquer situation générale dans ces régions du pays.

Un certain nombre d'émeutes ont eu lieu à l'occasion de l'introduction du christianisme sur les terres de Novgorod.

En 1024, dans le nord-est du pays, dans le pays de Souzdal, un nouveau soulèvement populaire eut lieu. C'était une époque de grande famine. Il y avait une rumeur parmi la population selon laquelle les riches cachaient du pain. Les gens se sont précipités dans les cours des riches, ont commencé à les battre et à chercher du pain. Le mouvement était dirigé par les mages, des prêtres païens. Ainsi, des motifs sociaux, religieux et tribaux étaient étroitement liés dans cette rébellion. Il a fallu l’intervention du grand prince de Kiev Yaroslav lui-même. Il est venu au pays de Souzdal avec une suite, a capturé et exécuté les chefs de la rébellion - les Mages, et a calmé la région.

En 1068, un autre bouleversement social majeur se produit sur le territoire russe. Tout a commencé avec la défaite de l'armée russe face aux Polovtsiens, commandée par le grand-duc Izyaslav lui-même, le fils de Yaroslav le Sage, et ses frères Sviatoslav et Vsevolod. Détruit et battu dans une bataille ouverte escouade princière s'est enfermée derrière les murs de Kiev et a attendu avec peur l'apparition d'ennemis. C'est à cette époque que débute la fermentation parmi les citadins. Ils exigeaient des armes du prince et étaient prêts à défendre la ville. Sur la montagne, les citadins se sont rassemblés en groupes, dans la foule ils ont dit que les princes les avaient trahis, que le voïvode Kosnyachko ne leur donnait délibérément pas d'armes, craignant qu'ils ne se retournent contre les riches. L'artisanat et le commerce Podil étaient en effervescence. Il y avait une fête sans fin là-bas. Les gens ont exigé la libération de prison de leur rival, un guerrier intrépide, traîtreusement capturé par les fils de Yaroslav. commandant talentueux Polotsk Prince Vseslav. Le peuple a exigé de le mettre à la tête de l'armée dans la lutte contre les Polovtsiens. Dans le même temps, des voix se sont fait entendre sur les abus des gouverneurs et administrateurs princiers, sur l'oppression du peuple et sur les exactions injustes. À Podol, les esclaves se sont rebellés et ont mis en pièces l'évêque de Novgorod Stefan, qui se trouvait à Kiev, qui tentait de les calmer. De Podol, des centaines de personnes se sont déplacées vers le palais princier, vers la cour du gouverneur détesté Kosnyachko. L'autre partie s'est dirigée vers la prison où croupissait le prince de Polotsk Vseslav.

Le peuple rebelle a capturé et détruit de nombreuses cours de boyards et de gouverneurs princiers. Le palais princier était entouré d’une foule excitée. Les proches d'Izyaslav ont conseillé au prince d'envoyer des soldats à la prison et de tuer Vseslav, mais le prince a hésité. Du temps a été perdu. Le peuple attaqua le palais. Le Grand-Duc, son frère Vsevolod avec ses enfants et sa maison, parmi lesquels se trouvait le futur grand Prince de Kyiv Vladimir Vsevolodovich Monomakh, quinze ans, s'est enfui.

La foule détruit et pille le palais princier. De nombreux objets en or et en argent et des fourrures coûteuses y ont été emportés. Le prince Vseslav fut libéré de prison et élevé à la table de Kiev par le peuple rebelle. Izyaslav s'enfuit en Pologne.

Vseslav, l'élu du peuple, a régné à Kiev pendant sept mois. Mais les anciens dirigeants de Kiev n’ont pas abandonné. À cette époque, Sviatoslav de Tchernigov, le frère du grand-duc, vainquit les Polovtsiens et sécurisa temporairement les frontières russes. Izyaslav rassembla une grande armée en Pologne et se dirigea vers Kiev, avec les troupes polonaises marchant avec lui. Vseslav et les habitants de Kiev se sont présentés à leur rencontre. Les troupes ont convergé près de Kyiv même. Mais la bataille n’a pas eu lieu. La veille, dans la nuit, Vseslav a secrètement quitté les habitants de Kiev et s'est enfui chez lui à Polotsk. L'armée est partie sans chef et a pris la fuite. Bientôt, l’armée d’Izyaslav se trouvait déjà près des murs de Kiev. La ville rebelle ouvrit ses portes au Grand-Duc et obéit.

Mais Izyaslav n'entra pas immédiatement dans la ville. Tout d'abord, il y envoya son fils Mstislav avec son équipe. Il a mené des représailles brutales contre les rebelles, tué environ 70 habitants - les instigateurs de l'émeute, ceux qui ont participé à la libération et à l'intronisation de Vseslav, il a ordonné d'aveugler certains rebelles et a puni d'autres sans même mener d'enquête. . La ville fut vaincue. Ce n'est qu'après cela qu'Izyaslav entra à Kyiv. Il envoya immédiatement une armée à Polotsk et l'occupa. Vseslav s'enfuit de la ville dans les forêts.

C'est ainsi que s'est terminé le premier soulèvement majeur en Russie, où les motivations sociales sont déjà visibles. De nouvelles préoccupations commencent à reléguer au second plan les intérêts tribaux et religieux.

Les flammes de la rébellion qui ont englouti Kiev se sont propagées à d’autres terres russes. Les smerds se sont rebellés autour de Kyiv même. La population du pays de Smolensk a refusé de payer tribut et impôts. Les habitants du lointain Beloozero se sont soulevés. De là, la confusion s'est étendue au pays de Rostov-Suzdal, à la région de Viatichi. La rébellion a été menée ici par deux sages, qui ont appelé des gens ordinairesà des représailles contre les possédants.

Les greniers, les granges et les mielleries des riches furent pillés. Le détachement rebelle comptait environ 300 personnes. Il a fallu des efforts considérables de la part des autorités pour réprimer la rébellion. Les mages furent capturés et enlacés par le commandant du grand-duc, Jan Vyshatich.

A Novgorod en 1071, une rébellion éclata contre l'évêque et la foi chrétienne. Et encore une fois, le sorcier se tenait à la tête des rebelles. En fait, la ville était divisée en deux. L'escouade princière se tenait dans la cour de l'évêque. Le reste de la ville tomba aux mains des rebelles. Et seul le meurtre du sorcier lors des négociations a permis de décapiter le soulèvement et de disperser les rebelles.

Ce n'est qu'en 1072 que l'ordre fut rétabli en Russie et que les trois Yaroslavich, Izyaslav, Sviatoslav et Vsevolod, prirent des mesures pour calmer le pays. Les châtiments brutaux infligés aux rebelles n'étaient qu'une partie de ces mesures. Une autre partie était l’élaboration d’une nouvelle législation, puisque la vieille « Vérité russe » de Yaroslav ne répondait plus aux besoins de l’époque.

Après la mort d'Ivan le Terrible, le pays a plongé dans un véritable chaos. L'héritier du trône, Fiodor Ivanovitch, n'était pas capable de diriger les affaires politiques du pays et le tsarévitch Dmitry a été tué alors qu'il était enfant.

C'est cette période que l'on appelle communément le Temps des Troubles. Pendant plusieurs décennies, le pays a été déchiré par des héritiers potentiels du trône, cherchant à accéder au pouvoir par tous les moyens. Et ce n’est qu’avec l’arrivée au pouvoir des Romanov en 1613 que les troubles commencèrent à s’apaiser.

Quels soulèvements ont eu lieu à cette époque, et est-il possible d'en souligner les moments clés ?

Après plusieurs décennies de troubles, la situation dans le pays était pire que jamais. Révoltes internes affaibli l'État en faisant Rus antique un morceau savoureux pour les envahisseurs étrangers. L'établissement du pouvoir par une nouvelle famille royale était inévitable et, après de longs débats, les Romanov étaient au pouvoir.

Le pays était en avance sur 300 ans sous le règne des Romanov, Le progrès technique et le siècle des Lumières. Tout cela aurait été impossible si le Temps des Troubles n'avait pas été supprimé et si les disputes pour le trône avaient continué.